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bonjour
le 11 je dirais pierre cartier
Par Anonyme, le 30.03.2025
bonsoir, le 7ème est aimé bouffard et le 9ème pourrait être rené aude, tous les 2 de jassay
Par Anonyme, le 23.03.2025
qui était ce curé leclerc si généreux, l'inspecteur labavure va enquêter. http://lechena you.centerblog .net
Par lechenayou, le 15.01.2025
renseignemen ts complémentair es :
etienne collin né le 26 novembre 1938 et décédé le 16 novembre 2024
Par Anonyme, le 08.01.2025
bonjour
en regardant les décès de novembre 2024, je ne vois pas mon père etienne collin né le 26 novembre 193
Par Anonyme, le 08.01.2025
Date de création : 26.03.2011
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15.01.2025
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Eliezer
Avec un tel prénom, on croyait qu'il venait d'ailleurs. Ce prénom vient de l'hébreu et a pour signification: "dieu a secouru". Eh bien non! Il est né dans notre commune, à Jassay, en 1906, dans la ferme de ses parents dont il sera l'unique enfant. Il fera toute sa scolarité à l'école publique de Jassay. Ses matières préférées sont la lecture et la composition française. Il trouve même que l'institutrice est sévère avec lui; elle ne lui laisse rien passer alors qu'elle est plus indulgente avec les autres, notamment les filles. A 12 ans il passe et obtient brillamment son certificat d'études. Avec ses parents il cultive la terre de Jassay et lit énormément pendant ses moments de loisirs. Ses lectures sont variées. Cela va de la philosophie au roman populaire en passant par les livres religieux, scientifiques et des recueils de poèmes... A partir de l'âge de 15 ans il se met à écrire. Il remplit, "barbouille" comme il dit, en quelques années, 40 à 50 cahiers de brouillon qui représentent plusieurs romans.
Né dans une famille protestante, vers l'âge de 19 ans il se sent une vocation de pasteur, alors il rejoint l'école protestante de Batignolles (Paris) où il va travailler d’arrache-pied pour combler son retard sur ses compagnons. De santé fragile, une anémie cérébrale lui fait quitter l'école au bout d'un an. Il lui faudra plusieurs années avant de retrouver une meilleure santé. Il a acquis une méthode de travail qui va lui permettre de continuer seul à s’instruire. Il a rapporté avec lui une quantité impressionnante de livres.
Vers 1927, il est embauché à l'agence postale de Chenay qui se trouvait dans la mairie (ancienne mairie). A cette période le courrier partait et arrivait par le TDS (Tramways Départementaux des Deux-Sèvres) Eliézer envoyait et recevait les sacs postaux par la fenêtre, sans arrêt du train.
Son passage à Paris a bouleversé ses idées sociales et religieuses. Plutôt radical socialiste (cartellistes), il devient communiste et, au début des années 1930, s’engage en écrivant dans différentes revues et journaux; il écrit plusieurs articles dans "Le Libertaire", "L'En-dehors", ''le Fraterniste''... et surtout dans "Terre Nouvelle" organe de l'union des communistes spiritualistes dont il en assumera la direction de 1930 à 1933. Beaucoup de ces articles sont des interrogations sur la religion, la sexualité, l’amour et les relations entre les hommes. Ces années d’études religieuses influenceront ses idées sur la vie et la société.
En 1931 il publie son premier livre: "LYDIA",édition-HYDOR Chenay - c’est à dire tous les frais à sa charge. Dans la presse les critiques sont bonnes. Dans le journal "L’Express du Midi",édition de Toulouse du 17 novembre 1931, voici comment est présenté le livre d’Eliézer: "Quelle idée pour la moins singulière que de raconter ainsi l’histoire de l’enfant de misère et d’abandon qu’est l’héroïne du livre! C’est d’ailleurs, assez curieux et point banal".(livre en vers libres avec préface de Victor Marguerite).Il vend 1000 exemplaires, cela ne suffit pas à recouvrer les frais engagés. "Ce qui me douche" dira t il.
Malgré cet échec il récidive en 1934 avec "Morpet" publié aux éditions du Mercure Universel à qui il verse 1000 francs pour éditer 100 livres, il n’en vendra que 15. Ce nouveau fiasco le met en colère: "Au diable la littérature, j’en suis guéri; écrivant, je ne suis pas lu et je perds mon temps inutilement".
Alors il se lance dans l’apprentissage des langues et aimerait poursuivre des études. Mais la question matérielle l’arrête: comme il n’arrive pas à placer sa prose, son salaire de facteur ne suffit pas. Chaque mois il continue d’écrire des articles de politique générale dans la revue des chrétiens révolutionnaires, "Terre Nouvelle".
Il s’intéresse de plus en plus à la politique, la crise et les misères qui s’ensuivent l’agacent. A Chenay et aux alentours il essaie de faire passer son message lors de réunions, de conférences publiques mais, à la campagne, c’est prêcher dans le désert. Le différend entre Trotski et Staline le dégoûte du parti communisme, il ira militer au Front social de Bergery.
Malgré toutes ces désillusions, il continue d’écrire et a dans ses tiroirs 2 romans et 4 pièces de théâtre. Il organise des soirées théâtrales à Jassay et Chenay. En 1931 suite à un voyage en Grèce, il se passionne pour la littérature grecque. Il lit en particulier Sophocle et plus tard écrira dans le supplément "Lettres d’Humanité" du bulletin de l’association Guillaume Budé, "La leçon d’Hésiode". Quel travail que de lire et comprendre Hésiode et ensuite de retranscrire son propre message au travers de cette lecture!
Le 14 janvier 1934, il se marie à Lusignan (86) avec Solange.
Solange, intégrera et participera à la vie de l’agence postale de Chenay. C’est sûrement pendant son travail de facteur qu’Eliézer trouve l’inspiration pour ses écrits. Il ne fera pas toute sa carrière à la poste, il prendra sa demi-retraite et reviendra dans son village de Jassay, où il se passionne pour les arbres fruitiers; il en plantera beaucoup sur ses terres. Quand les arbres donneront des fruits, Eliézer passera dans les villages environnants pour les vendre.
Dans "Histoire de la littérature prolétarienne de langue française" (1974) de Michel Ragon, Eliezer y est classé parmi les "écrivains paysans". Pour mériter ce titre il faut être né de parents ouvriers ou paysans, autodidacte et écrire sur les conditions d’existence de sa classe sociale. Il sera membre de la Société des Gens de Lettres et se rendra souvent à Paris à la bibliothèque nationale pour se documenter. Actuellement on peut trouver une quinzaine de ses livres à la BNF (Bibliothèque Nationale de France).
En octobre 1935, une petite fille vient agrandir le cercle familial de Solange et Eliézer. Elle se prénomme Sonia.
En 1937 il entraîne sa famille, Solange et la petite Sonia, à Paris, où ils résideront quelques temps à Chatenay-Malabry. Cette année-là, l’exposition universelle a lieu en France et à cette occasion Eliézer donnera des conférences scientifiques au planétarium. Il n'a aucune formation sur l'astronomie mais par ses lectures, il a acquis un savoir qui va lui permettre d'être pris dans le groupe des 6 ou 7 conférenciers. Il devait s'intéresser à l'astronomie depuis quelques années car son nom apparaît dans la revue ''l'Astronomie'' de janvier 1931 dans l'organigramme de la Société d'Astronomie de France. L'un des conférenciers du planétarium, l'astronome Armand Delsemme, écrira dans un livre: ''...et puis (il y avait) l'étonnant Fournier, autodidacte à la mémoire encyclopédique...''. En 1938, dans le quotidien ''Ce Soir'' il écrira chaque mois des articles intitulés: ''ce que vous verrez dans le ciel''.
Les temps étant durs, la famille reviendra à Jassay quelques années plus tard.
La guerre va bouleverser le monde, c’est dans cette période noire qu’Eliézer va sortir "la leçon d’Hésiode". Pendant l’occupation sa maison sera le passage et le refuge pour des personnes en cavale ou recherchées.
Après la guerre, il va changer de voie. Comme il ne vend pas ce qu’il écrit, avec son ami Jacques Marcireau, libraire, écrivain et éditeur à Poitiers, il va se transformer en traducteur-adaptateur de romans étrangers et réducteur de textes pour différentes maisons d'éditions. Les deux principaux auteurs qu’il a adapté sont l’écossais Robert Louis Stevenson qui a écrit, entre autres, "L’île au trésor", l’américain Herman Melville l’auteur de "Moby Dick" et d'autres romans. Dans votre jeunesse, sans le savoir, si vous avez lu ces romans d’aventures c’était peut être l’édition adaptée par Eliézer!
Cette fonction de traducteur-adaptateur va lui donner des idées, il peut lui aussi écrire des romans. Au diable la belle littérature! Il va écrire des romans policiers, des romans fleur bleue où il y a de l’action, des sentiments, des romans qui racontent des histoires que la population aime. Jacques Marcireau l’aidera dans cette démarche. Il va écrire pour différentes maisons d’édition spécialisées dans cette littérature.
Il écrira même des romans policiers sous des pseudonymes. On lui connaît deux pseudonymes: Antony G.Murphy et J.L.Martyn, peut être en a-t-il eu d’autres?
Pendant ces années la petite Sonia a grandi et, comme son père, ou sous l’influence de son père, elle écrit. Elle a un parcours similaire à son papa: étude à l’école publique de Jassay jusqu’au certificat d’études. Bien sûr, Eliézer conseille sa fille et lui fait donner des cours par des amis. Elle consacre tous les jours plusieurs heures à l’écriture. Peut être préférerait-elle aller avec ses copines mais le paternel veille.
Printemps 1953, les Unes des journaux locaux annoncent la publication d’un roman de Sonia: "Poupée de Chine" édité par Tallandier. C’est la surprise dans la commune, certains savaient vaguement qu’Eliézer écrivait mais Sonia à 17 ans sort son premier livre, alors là! L’écho dépasse les limites de notre territoire et toute la presse s’intéresse à Sonia, Paris-Match publiera dans son numéro d’avril 1954 tout un reportage sur elle. Sûrement qu’à cet instant Eliézer était fier, fier de sa fille. Il trouvait ici un peu de reconnaissance qu’il n’avait pas eu quand il a commencé à écrire. Sonia avait bien écrit le livre mais c’est lui qui s’est décarcassé pour que ce premier roman ne reste pas dans un tiroir. Bien sûr il avait des connaissances dans le monde de l’édition mais ce n’est pas facile de convaincre les éditeurs.
Pour ce lancement très médiatisé, Sonia répondra poliment aux interviews et se prêtera au jeu des photos mais continuera simplement et studieusement à écrire ses romans. Elle en signera environ une vingtaine.
Le 26 août 1957 elle se marie à Chenay. La presse s’y bouscule. Pour mettre un peu d’ordre et de sérénité, le pasteur afficha sur la porte du temple "interdit de prendre des photos dans le temple". Le pasteur Bouquin de St-Sauvant mariait ce jour-là une femme de lettres (lapsus le pasteur s'appelait Bourquin mais le journaliste du Courrier de l'ouest mélangea les livres..) Après son mariage Sonia écrira encore quelques livres et s’arrêtera. "Ce genre de littérature ne se lit pratiquement plus" dira t-elle.
Pendant ce temps Eliézer cogitait et avec son esprit romanesque, que préparait-il? Un nouveau roman, un autre scoop! C’est l’époque des jeunes filles écrivains (Françoise Sagan – Minou Drouet), alors une idée lui vient; en face de chez lui il y a une jeune fille qui raconte des histoires abracadabrantesques. Effectivement Berthe raconte des histoires extravagantes à qui veut l’entendre.
A la fin de l’année 1955, gros titre dans la presse: "Berthe Grimault 15 ans auteur de ''Beau Clown'', son premier roman". (Beau Clown sera traduit dans plusieurs langues).
Branle-bas de combat. Comment une fille qui sait à peine lire et écrire publie un livre? Comment l’éditeur Julliard peut-il croire à cette supercherie? La presse parisienne débarque à Jassay et semble unanime sur la mystification, surtout Michèle Perrein de la revue "Arts Spectacle" et Paul Giannoli de "Semaine du monde". Comment Eliézer et Marcireau ont réussi à convaincre René Julliard? Eliézer n’affirme ni ne dément rien, il laisse l’énigme se prolonger comme tout bon romancier. Si Julliard publie le livre ce n’est pas à cause de l’insistance de Marcireau et Eliezer, il sait bien qu’ils sont intervenus dans l’écriture et le plan de l’ouvrage mais parce-que c’est un bon roman. Pour enlever toute ambiguïté, l’éditeur rajoutera sur la jaquette du livre: "texte recueilli par Eliezer Fournier".
Tout ce tintamarre autour de ce livre est venu jusqu’en Angleterre aux oreilles d’une certaine Mrs Orr-Ewing, propriétaire d’une école à Sevenoaks dans le Kent. C’est une école pour apprendre les bonnes manières aux jeunes filles de bonnes familles. Attendrie par l’histoire de cette pauvre et misérable jeune fille, Muriel Orr-Ewing va inviter Berthe, pour une année, dans son école du Kent.
Ouh là là, comment Berthe va-t-elle s’en sortir, elle qui ne connaît que le patois?
Entre temps un deuxième roman voit le jour: "Tuer son enfant". Ces deux romans ne se vendront qu’entre 3500 et 4000 exemplaires. Avec ses premiers droits d’auteur, elle s’achètera un vélo et paiera les dettes de ses parents.
En juin 1957, elle part pour l’Angleterre. Julliard qui assure son transit à Paris fut surpris de la rusticité du personnage. A son arrivée à Londres la presse internationale est présente. Beaucoup de grands journaux feront des articles sur Berthe pendant son séjour: ''Time, Der-Spiegel, Marie-France, Marie-Claire, Jours de France, l’Aurore,...'' Berthe ne semble pas étonnée de toute cette agitation autour d’elle. Les journalistes ne sont pas très tendres avec elle. Ils lui reprochent son insouciance, son ignorance et son je-m’en-foutisme
Quel changement de cadre entre la maison de Jassay et la luxueuse propriété du Grove. Elle partage sa chambre, équipée d’une immense salle de bain, avec une autre pensionnaire. C’est vrai que le 2 pièces pour 11 de Jassay n’a rien à voir!
Dés le premier jour ça commence mal, elle surprend la maîtresse de maison quand celle-ci lui demande d’aller faire sa toilette, on croit que Berthe a compris: elle se lève, traverse le salon en traînant les pieds et gagne la porte-fenêtre qui ouvre sur le parc. "Mais où allez vous ?" s’écria Mrs Orr-Ewing -"J’vas à la mare, pardine!".
Changer Berthe en lady va demander du temps. Le correspondant du journal américain "Sarasota Journal" qui rencontre Berthe au mois de novembre 1957 fait le bilan de l’expérience "Cendrillon", comme il dit. Elle a grossi, elle a pris 14 livres, ne parle que 3 mots d’anglais, s’assoit toujours mal à table... Par contre ce qui étonne le journaliste c’est de voir Berthe grimper dans les arbres du parc comme un garçon. L’expérience Cendrillon ne sera pas une réussite, Mrs Muriel Orr-Ewing se désespère de voir un jour Berthe s’améliorer. Elle vit dans son monde et se fout bien de ce qu’on veut qu’elle devienne. Après un an passé chez les anglais, elle rentrera en France. Ce qui restera de ce séjour? Un livre: "Berthe au paradis", livre traduit en anglais par Lucienne Hill (Berthe in Paradise). Ecrit par qui? Etait-ce bien le paradis?
Une correspondance entre Mrs Orr-Ewing, Eliezer et Berthe va commencer et durera jusque dans les années 1970. Les lettres de Berthe seront pratiquement intraduisibles, l'écriture est indéchiffrable et les mots ou expressions, très souvent en patois, sont écrits phonétiquement. (Cette correspondance est archivée à l'université de Buffalo dans l'état de New-York USA).
''Berthe au paradis'' raconte en partie le séjour de Berthe en Angleterre; Mrs Orr-Ewing interviendra auprès d'Eliézer et Berthe pour faire modifier quelques passages du livre afin de rétablir la vérité sur certains événements que l'auteur avait arrangé à sa façon.
De retour à Jassay Berthe vit oisivement, Eliézer est déçu par son comportement, elle ne veut plus faire de livres et n'aide même pas ses pauvres parents. De temps en temps Mrs Orr-Ewing l'aidera financièrement.
Pendant le séjour de Berthe en Angleterre, Eliézer a écrit plusieurs romans, inspiré selon lui, par Léon le frère de Berthe. Comme Berthe est ingérable, Eliézer va sortir de ses tiroirs ces romans et va essayer de les faire éditer au nom de Léon. (Léon Grimault était surnommé dans le village, Blum). Mais là, aucun éditeur n'a voulu publier: ''La pomme du Fakir - La Jarretelle de Salonique - Les Hommes en pomme de terre'' trois manuscrits que Léon aurait écrits. Cette fois la mayonnaise n'a pas prise même les petits éditeurs n'en ont pas voulu.
Fin 1959 on peut lire dans la presse que ''Beau Clown'' va devenir un film sous la direction de Bunuel et que peut-être Berthe jouerait son propre rôle (Nicole dans le livre). Plus tard en 1961 on reparlera de film, Agnés Varda aurait été sollicitée pour faire la mise en scène. Que de scoops! Tout cela restera lettre morte.
Au retour de Berthe à Jassay tout le monde pensait que sa vie reprendrait son cour normal et que l’histoire de Berthe romancière s’arrêterait là. Mais en 1960 la presse local reparle de Berthe. Elle va se marier avec Robert Portier. Déjà la presse avait parlé mariage en 1959 avec un certain André Delmas. Effectivement le 22 octobre 1960 branle-bas de combat dans le bourg de Chenay: toute la population, malgré une pluie fine, est là au bord de la grande route pour voir arriver la mariée. S’il y a une telle agitation c’est que l’ORTF (la télévision française) est là. En tête du cortège, l’orchestre de José Cando joue des airs écrits, soi-disant, par la mariée: ''J'ai rêvé d'être une princesse''. On se bouscule, pas obligatoirement pour voir la mariée mais plutôt pour voir ou être vu par la télé. A la mairie, Paul le secrétaire est bien embêté pour mettre dans la case prévue la profession de la mariée? "Femme de lettres" réplique aussitôt Berthe.
Pour la circonstance les instituteurs ont permis aux écoliers de se masser à l’entrée de la cour de l’école pour voir le cortège entrer dans le temple. Cinq minutes avant la fin de la cérémonie, le père de la mariée sort seul, sans le bouquet de fleurs qu’il a trimballé tout l’après-midi, et dit à haute voix devant les journalistes qui poireautent, -"Hé ben les gars, ça y est, y suis débarrassé". Les journalistes se regardent et n’ont même pas le réflexe de demander, "débarrassé de quoi ?". On ne sut jamais à qui il faisait allusion: à son bouquet, à sa fille ou à la cérémonie...
Après les cérémonies civile et religieuse un vin d’honneur fut servi aux ''3 pigeons'' et les invités repartirent à Jassay. Ainsi le bourg retrouva son calme habituel. Pour cette occasion Muriel Orr-Ewing était venue patauger dans la gadoue de Jassay avec deux de ses élèves.
Le lendemain, dimanche 23 octobre, la population de Chenay se retrouvait à 19h15 à la salle du Foyer Rural pour voir le reportage fait sur le mariage de Berthe. En 1960 très peu de foyers avaient des postes de télévision, alors Raymond, le vendeur de télé du village, installa un poste dans la salle des fêtes et convia la population au spectacle.
Beaucoup de rires dans la salle pendant la diffusion du reportage, et en particulier quand le reporter demanda au marié: "comment voyez-vous l’avenir?" La réponse fut: "GRANDIOSE!"
Après son mariage la vie de Berthe alla de mal en pis, des maternités rapprochées et la séparation la firent revenir à Jassay pour éventuellement retrouver Eliézer afin d'écrire des romans pour gagner un peu d'argent. En 1964, furtivement la presse parla de Berthe qui montait à Paris avec de nouveaux romans: ''Le Pipeau Bleu - Pan Cartouche - Yolande sans tête - Josiane au frigidaire'', un seul sera publier ''Le Berger du Désert''; puis Berthe retourna dans l'anonymat.
Eliézer, agent littéraire, recevait des manuscrits d'anonymes pour être publier. En 1961 une jeune bretonne lui envoya des textes; il les trouva intéressants et en parla à Mrs Orr-Ewing. Janine Abdon fit un séjour dans l'école de Sevenoaks. Au frais de qui? Elle publia deux romans: ''Angelot mon amour et Sable d'or''.
Eliézer meurt accidentellement le 14/12/1978 à Loudun (86).
A lire l'article qui suit sur Berthe paru dans le bulletin municipal de Chenay en 1993.
- Sa véritable identité était: Pierre, Octave, Jean, Eliezer mais sa maman l'appelait toujours Eliezer, c'était son prénom à lui! Pierre était le prénom de son arrière grand-père, Octave celui de son père et Jean celui de son grand-père.
Unique enfant ! Non ! Il a eu un "grand" frère nommé Etienne mort à trois jours en 1903... Quant aux prénoms, Jean est aussi celui de son arrière-grand-père côté Ardillon et de son trisaïeul Fournier. Quant à son grand-père maternel, il s'appelait Pierre-Alexandre !
BERTHE est décédée le 11/04/1992 à Labruyère (Oise). Son domicile était au 86 rue Gambetta à Creil (Oise). Son statut était femme de ménage et elle était divorcée de Robert Portier (O1932 St Denis du Pin 17 - +2008 Aire sur Adour 40)
En novembre 1938, Eliezer écrira dans le journal la Fraternité une tribune libre ''La Paix de Munich fut-elle Honteuse?''
J'en apprends sur cette "cousine" qu'était Berthe!!mais qu je n'ai guère connue physiquement....
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