La fidélité

De toutes les aspirations de la race humaine, se marier est sans doute celle qui réunit le plus de suffrages. Tout le monde, rêve ou à rêver de partager le restant de sa vie avec cet être si charmant. Devant le maire, les témoins etc. les époux se témoignent réciproquement leur amour ; insistant sur leurs devoirs qu’ils respecteront coûte que vaille (sont-ils sincères ou alors poussés par l’euphorie?). Mais l’un des devoirs qui semble le plus sacré, le plus significatif en terme de preuve d’amour et de stabilité du mariage, est celui de rester fidèle à son partenaire.

En se référant aux statistiques (D’après certaines études méthodologiques faites en Europe, au Canada et aux Etats-Unis, entre 20 et 30 % des hommes et 15 à 20 % des femmes auraient eu des relations hors couples. Selon Shere Hite, aux Etats-Unis, 70 % des femmes mariées depuis au moins cinq ans et 72 % des hommes déclarent avoir été infidèles au moins une fois.

La sociologue britannique Annette Lawson évalue l’infidélité féminine entre 50 à 60 %), on constate malheureusement que la fidélité au fil des années semble être désuète pour les couples. Même pour des partenaires ayant eu la plus ferme volonté de respecter ce devoir sacré.

La gent masculine est celle qui de loin pourrait se voir décerner un oscar dans la catégorie " infidélité ". Pour encore plus polluer l’atmosphère, les femmes comme dans une sorte de guerre de sexes, ripostent de plus en plus dans ce domaine; domaine dans lequel elles savaient pourtant se montrer en réserve.

Ainsi, la fidélité est-elle désormais dans les tiroirs d’une certaine époque révolue ? Est-elle devenue avec le temps une sorte de civilité que les futurs mariés se manifestent à la mairie ? Pour faire plus claire, être fidèle à son partenaire est-il un mythe ou une réalité ?

Avant de trouver réponse à toutes ces interrogations, il nous est nécessaire de reconnaître tout de même que cette époque de liberté, d’explosion des mœurs, du sexe vendu ici et la, de la perte de pudeur, ne joue pas en faveur des militants de la fidélité les plus acharnés. Même ceux nourris des plus belles intentions vis-à-vis de leur partenaire, se voient souvent céder à la tentation de conquérir un autre " territoire" comme si leur volonté était bridée par une force puissante et invisible, comparable à celle de l’énergie noire dans l’univers. Comme mentionné dans le propos liminaire, les hommes semblent dans leur plus grande majorité s’y adonner à cœur joyeux comme des gosses à Disneyland.

Le but de cet article n’est certainement pas d’épiloguer sur qui des hommes ou des femmes remportent ce " match " devenu serré de l’infidélité, mais de trouver des réponses, des solutions à tous ceux qui veulent vraiment savoir comment faire pour rester fidèle à leur partenaire si et seulement si cela est du domaine du possible. Malgré les apparences et les statistiques peu encourageantes, la fidélité reste accessible à tous, très accessible d’ailleurs, du moins quand on fait un peu de ménage dans notre façon de penser et avec beaucoup de volonté. Plusieurs causes expliquent la tendance à l’infidélité. Au-delà des masses médias exposant des images " chaudes ", du fait qu’au bout d’un clic de sourit on peut avoir du sexe, existent des causes apparemment négligeables mais qui sont le cœur du problème, la partie invisible de l’iceberg, donc la plus dangereuse. Les disséquées permet non seulement de mieux comprendre le problème mais aussi de mieux y répondre.

Les idées reçues

Une idée reçue est celle là qui nous est inculquée d’une manière ou d’ une autre et que nous «phagocytons » sans la faire passer par la censure de notre propre raisonnement. Elle finit par prendre possession de notre psychique, s’y implante vigoureusement et conditionne à la fin notre comportement. Nous ne pourront plus la changer à moins d’une profonde remise en question.

Les hommes (encore), souffrent le plus de cette " pathologie ". Dès leur adolescence, ils ont tellement entendu dire qu’il était impossible à un homme de faire " allégeance " à une seule femme. Ils ont tellement compris qu’un mâle, un vraie, était celui qui collectionnait les aventures comme des trophées à exposer sur des étagères ; ils ont réussis à trouver un lien mais cependant incompatible entre la virilité et la maturité, le sex-appeal et la débauche.

D’autres, peut-être plus sensibles au respect de la femme, ont trouvé comme excuse, la libido poussée de l’homme. S’il est vraie que la libido des hommes est plus poussée que celle des femmes, elle ne justifie ni n’explique à elle seule une instabilité sexuelle ; ce n’est rien de plus qu’une autre idée reçue. Pourquoi donc s’étonner de voir de tels hommes continuer sur cette pente abrupte, aux conséquences dramatiques, à l’âge adulte ? Il est difficile de changer des habitudes entretenues pendant longtemps avec fierté. On ne peut se donner au " butinage " de plusieurs fleurs sans en dépendre à la longue et espérer qu’une fois marié(e), cette tare s’évanouira par enchantement ; non ! Il faudra se battre avec autant d’énergie que celles dépensées dans ce " sport " international.

Ces propos n’ont point pour but de remuer le couteau dans la plaie, mais de faire lumière sur la cause de la gangrène. De comprendre qu’on est victime d’idées reçues et non de fatalité. Heureusement, une idée reçue n’est pas indélébile. Il est donc question pour chaque homme voulant faire volte face, d’identifier ces idées ; de savoir quelles croyances erronées conditionnent sont psychique et d’y faire face. Par la suite, il sera question de remplacer ces idées pernicieuses et fausses par de saines et vraies comme :

Il est possible à un homme d'être fidèle; le sex-appeal n'a rien avoir avec la collection d'aventures.  La libido poussée est gérable par la volonté et le profond désir de respecter son épouse.  La fidélité n'est qu'une question de maturité.

Il faut toutefois mentionné qu’aussi étrange que cela puisse paraître, les femmes certainement de façon inconsciente, encouragent les hommes dans cette voie en étant elles-mêmes victimes de ces idées reçues. Il y a des femmes qui se résignent à accepter l’infidélité répétée de leur époux pensant (copieusement à tort !) que cela répond à une certaine nature immuable de l’homme. Elles devraient plutôt ne montrer aucune forme de passivité face à ce fléau, ce qui conforterait les mâles dans l’idée qu’ils possèdent un " permis d’infidélité "

Savoir pourquoi on se marie

En écoutant les causes de divorces, on se demanderait bien si les gens savent pourquoi ils se marient. Divorcé pour incompatibilité d’humeur, prouve que non ; du moins, que le gens se marient pour de mauvaises raisons.

Se marier pour de mauvaises raison, ouvre inéluctablement la porte à l’infidélité. Si vous vous êtes mariez pour le compte en banque de votre partenaire, espérant que l’amour viendra sur le long terme, vous êtes très certainement beaucoup plus exposé que quelqu’un l’ayant fait par amour.

Dans le même ordre d’idées, se marier pour contrarier ses parents, pour fuir le célibat, pour résider dans un pays rêvé, parce qu’on croit que le bonheur est exclusif au mariage, nous place favoris pour remporter la médaille "risque de ne pas tenir longtemps marié". Se marier par amour este l’un des moyens les plus sûrs de réduire le risque d’infidélité. Aimez vraiment son partenaire, le trouvé unique, est vitale pour mieux résister aux affres de la tentation.

Cependant, l’amour seul ne suffit pas ; puisque souvent, hommes et femmes clament aimés leur partenaire même après une infidélité, et ils n’ont pas si tort que ça. Le problème ne se pose pas toujours au niveau de l’amour, mais aussi du fait que manifestement on semble oublié  ce qu’implique être unis à quelqu’un ; ou nous ne l’avons pas assez médité et imprégné dans notre esprit avant de se jeter dans ce labyrinthe qu’est le mariage. S’unir à quelqu’un implique des règles précises à respecter par les deux partenaires. Ne pas les respecter, c’est se tirer une balle dans le pied, c’est vouloir une chose et son contraire.

On ne peut vouloir jouer au football et refuser en même temps que l’arbitre  siffle nos hors-jeu, cela ne serait plus du football. De même, accepter de se marier tout en continuant l’exploration de nouvelles " terres " est réfutable. Si on trouve ne pas être apte à se conformer à la règle de la fidélité, autant mieux ne pas se marier ; au fond, personne ne nous s’y oblige ; et faut pas croire que le bonheur est exclusif au mariage.

Se munir d’une bonne dose d’amour conjointement d’une très bonne compréhension des implications du mariage, et de la ferme volonté de les respecter, nous offre une bonne marge de manœuvre pour éviter de sombrer dans les tentacules impitoyables de l’infidélité.

Mesdames, réactualisez vos atouts !

L’une des profondes erreurs commises par les femmes est de croire que l’amour va de soi. C’est-a-dire qu’une fois en couple, après un bon moment passé ensemble, fini les bon plats qui meublaient les après–midis, les tenues sexy qui dilataient les pupilles du conjoint…elles se laissent aller imaginant qu’automatiquement le désir de leur homme est figé, statique, alors qu’il est dynamique et que sa " jauge " devrait être surveillée comme du lait sur le feu.

La compétition mesdames est rude sur tous les cm2 de la planète. N’importe  où  un homme est susceptible de faire face à une tentatrice. A cette époque révolutionnaire des mœurs, les femmes n’éprouvent plus la moindre gêne à contre-attaquer si un mâle même marié les intéresse. Voilà pourquoi il est opportun pour les dames de réactualiser leurs atouts quotidiennement. Consulter les professionnels de la mode vestimentaires, de la cuisine, des sexologues etc. pour celles qui ont des problèmes dans ces domaines question de n’offrir aucun prétexte à leur homme, et de lui faire avoir la langue toujours pendante à leur vue.

Que les femmes s’arriment dangereusement sur le prétexte selon lequel les hommes devraient automatiquement éprouver du désir pour elles en tout temps, sans leur participation, pour respecter un certain devoir conjugal, semble ne pas être réaliste. Elles doivent plutôt se dire que dans le référentiel actuel couvant une infinité de tentations, elles participent à une sorte de compétition officieuse, et comprendre que le désir s’entretient !

Monsieur,

votre femme passe avant votre carrière !

Subvenir au besoin de son épouse, et globalement de la famille, ne peut être que louable. Mais, cela est souvent utilisé comme prétexte par des hommes avides de succès professionnels. Excuse ou pas, la priorité reste l’épouse, du moins si on tient absolument à ce qu’elle reste fidèle.

Les femmes ont des besoins qui ne demandent qu’à être combler. Elles ne sont en aucun cas des pots de fleurs ou des tableaux embellissant les vastes et somptueuses demeures de leur époux, construites au prix de leurs nombreux voyages ici et là en quête d’encore plus de succès professionnels. Elles ne sont encore moins des œuvres d’arts à exposer lors des dîners d’affaires ; non ! Elles sont des femmes qui ne demandent que recevoir l’attention de leur héros.

En réalité, un homme peut offrir tout l’or du monde à une femme, mais ce dont elle a le plus besoin, c’est sa présence. Dans le cas contraire, elle sera malgré elle, prédisposée à céder aux avances répétées et téméraires d’un autre mâle de passage, même de celui classé au plus bas de l’échelle sociale par rapport à son homme. A ce moment, serait-elle la seule responsable de cette faillite morale ?

La créativité, un bon remède contre la routine

Si on est souvent tenté de guetter dans le " plat " du voisin, c’est parce que le notre ne nous offre plus rien d’excitant. Entretenir une quelconque forme de routine, c’est se diriger progressivement vers une infidélité ou une frustration poussée. Si tout au long de l’article, l’un des sexes était indexé, ici les deux doivent travailler de concert ; pourquoi ne pas se faire une sorte de compétition de créativité ? Les partenaires doivent tout faire pour chasser la routine. Se rendre dans un pays dont les deux ne connaissent pas la langue par exemple, ce qui serait drôle ; participer à une activité pour laquelle l’un des conjoints ne s’y connait pas vraiment, et où il aura pour moniteur son propre partenaire ; changer les lieux, les horaires, etc. des ébats amoureux ; souvent se libérer réciproquement l’espace (être la montre Swatch de son mari et le sac à main Versace de sa femme est lassant à la longue). Chacun à ses méthodes et des professionnels existent pour les moins créatifs.

En conclusion

Plusieurs raisons expliquent certainement l’infidélité, mais celles-ci sont les plus profondes. Se libérer des idées reçues et grossièrement fausses, se marier pour de très bonnes raisons tout en comprenant les implications indétrônables du mariage, raviver la flamme de son partenaire en réactualisant ses atouts, accorder à son épouse la priorité dans sa vie par rapport à sa carrière, développer sa créativité afin de rendre la sphère du couple toujours plus excitante, tend considérablement à éloigner le spectre de l’infidélité.

Cependant, comme tout grand accomplissement, cela demande des efforts, de la persévérance, de la discipline, et par-dessus tout, une profonde volonté de s’appartenir exclusivement.

J.M ALFRED MOUSSEAU