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Date de création : 01.01.2019
Dernière mise à jour : 01.12.2024
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LA CITE MYSTIQUE DE DIEU - CHAPITRE 17 - TOME 2

LA CITE MYSTIQUE DE DIEU - CHAPITRE 17 - TOME 2

CHAPITRE 17

Le salut que la Reine du ciel fit à sainte Elisabeth, et la sanctification de Jean.

 

215. Sainte Elisabeth avait accompli le sixième mois de sa grossesse, et le précurseur futur de Notre Seigneur Jésus-Christ était dans la prison du sein maternel, lorsque la très sainte Mère Marie arriva à la maison de Zacharie. La condition du petit corps de Jean était dans l'ordre naturel, et beaucoup plus parfaite que celle des autres, à cause du miracle qui se fit dans la conception d'une mère stérile, et parce que Dieu lui destinait la plus grande sainteté qu'il y eût entre les enfants des hommes. Mais son âme était alors plongée dans les ténèbres du péché qu'elle avait contracté en Adam, comme les autres enfants de ce premier et commun père du genre humain. Et, comme par la loi commune et générale, les mortels ne peuvent recevoir la lumière de la grâce qu'après avoir reçu celle su soleil matériel, c'est pour cela qu'en suite du premier péché que l'on contracte avec la nature, le sein maternel nous sert comme d'une prison ou d'un cachot, d'autant que nous sommes coupables en notre père et chef Adam. Notre Seigneur Jésus-Christ voulut devancer, au profit de son grand prophète et précurseur, l'heure de ce grand bienfait, en lui accordant par anticipation la lumière de la grâce et la justification six mois après que sainte Elisabeth l'eut conçu, afin que sa sainteté fût privilégiée, comme devait être l'office de précurseur et de baptiste.

216. Après le premier salut que la très pure Marie fit à sa cousine Elisabeth, elles se retirèrent toutes deux en particulier, comme j'ai dit à la fin du chapitre précédent. Et dans cette retraite la Mère de la grâce salua de nouveau sa parente, et lui dit: Dieu vous garde, ma très chère cousine! et sa divine lumière vous communique la grâce et la vie. A ces paroles de la très sainte Vierge, Elisabeth fut remplie du Saint-Esprit, et son intérieur fut si fort éclairé qu'elle connut dans un instant de très hauts mystères et de très profonds secrets. Ces effets et ceux que l'enfant ressentit en même temps dans le sein de sa mère, résultèrent de la présence du Verbe incarné dans celui de Marie, où, se servant de la voix de sa très sainte Mère comme d'un instrument, il commença d'user de la puissance que le Père éternel lui donna, pour sauver et justifier les âmes, en qualité de leur restaurateur. Et comme il exerçait cette puissance en tant qu'homme, ce petit corps adorable, quoiqu'il ne fût conçu que depuis huit jours (chose merveilleuse), ne laissa pas que de se mettre dans ce même sein virginal, en une posture humble pour prier le Père; et dans cette prière, il demanda la justification de son précurseur futur; et la très sainte Trinité la lui accorda.

217. Saint Jean, qui était dans le sein de sa mère, fut le troisième pour lequel notre Rédempteur pria particulièrement, étant lui-même dans celui de Marie: car celle-ci fut la première pour qui il rendit grâces et adressa à son Père diverses demandes et prières; saint Joseph, en qualité de son époux, obtint le second rang dans les prières que fit le Verbe incarné, comme nous l'avons dit au chapitre douzième; et le précurseur eut le troisième dans l'intercession spéciale qu'il offrit en faveur de personnes déterminées et nominativement désignées. Le bonheur et le privilège de saint Jean furent si grands, que Notre Seigneur Jésus-Christ présenta au Père éternel ses mérites, la passion et la mort qu'il venait souffrir pour les hommes; et, en vertu de tout cela, il demanda la sanctification de cette âme, et il nomma et signala l'enfant qui devait naître saint pour être son précurseur, pour rendre témoignage de sa venue au monde, et pour disposer le cœur de son peuple à le connaître et à le recevoir; il sollicita en faveur de cet élu toutes les grâces, tous les dons, toutes les faveurs convenables et proportionnées à la sublimité de son ministère, et le Père accorda tout ce que son Fils humanisé lui demanda.

218. Cela se fit avant le salut et les paroles de la très sainte Vierge. Et au moment où la divine Dame prononça la formule que nous avons rapportée, Dieu regarda l'enfant dans le sein de sainte Elisabeth, lui donna le plus parfait usage de la raison, et l'éclaira par des secours extraordinaires de la divine lumière, afin qu'il se préparât à sa mission en connaissant le bien qu'il recevait. Par cette disposition, il fut délivré du péché originel et sanctifié, constitué fils adoptif du Seigneur et rempli du Saint-Esprit, avec une grâce très abondante et une plénitude de dons et de vertus, de sorte que toutes ses facultés furent sanctifiées, dociles et soumises à la raison. Ainsi s'accomplit ce que l'ange saint Gabriel avait dit à Zacharie, que son fils serait rempli du Saint-Esprit jusque dans le ventre de sa mère. Au même instant, l'heureux enfant vit, du lieu où il était, le Verbe incarné: le sein maternel lui servant comme d'un verre fort clair, et celui de l'auguste Marie, d'un très pur cristal; et, se mettant à genoux, il y adora son Créateur et son Rédempteur. Et ce fut le tressaillement de joie que sainte Elisabeth sentit et remarqua en son enfant et dans son sein. Le petit Jean reconnut par beaucoup d'autres actes pieux le bienfait dont il était l'objet; il exerça toutes les vertus qui se rattachent à la foi, à l'espérance, à la charité, au culte, à la gratitude, à l'humanité, à la dévotion, et les autres vertus qu'il pouvait opérer dans cet état. Il commença dès lors à mériter et à croître en sainteté, sans en déchoir jamais, et sans cesser d'agir avec toute la force de la grâce.

219. Sainte Elisabeth connut au même moment le mystère de l'Incarnation, la sanctification de son fils, la fin et les mystères de cette nouvelle merveille. Elle connut aussi la pureté virginale et la dignité suprême de l'auguste Marie. En cette occasion, la divine Reine étant tout absorbée dans la vision de ces mystères et de la Divinité qui opérait en son très saint Fils, fut toute divinisée et remplie de la lumière des dons auxquels elle participait. Sainte Elisabeth la vit dans cette majesté; elle vit aussi comme à travers la glace la plus transparente le Verbe humanisé dans le sein virginal, comme dans une couche d'un cristal ardent et animé. L'instrument efficace de tous ces admirables effets, ce fut la voix de la très pure Marie, aussi forte et aussi puissante que douce aux oreilles du Très-Haut; toute cette vertu était comme émanée de celle qu'eurent ces puissantes paroles: Fiat mihi secundum verbum tuum, par lesquelles elle attira le Verbe éternel du sein du Père dans son entendement et dans ses sacrées entrailles.

220. Sainte Elisabeth, ravie en admiration par les choses qu'elle ressentait et découvrait en des mystères si divins, fut toute transportée d'une joie spirituelle du Saint-Esprit, et, considérant la Reine de l'univers et ce qu'elle y apercevait, elle exhala ses sentiments en s'écriant à haute voix, suivant le récit de saint Luc: Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de votre ventre est béni. Et d'où me vient ce bonheur, que la Mère de mon Seigneur me visite? Car je n'ai pas plutôt entendu votre voix, lorsque vous m'avez saluée, que mon enfant a tressailli de joie dans mon sein. Vous êtes bienheureuse d'avoir cru, car les choses que le Seigneur vous a dites seront accomplies." Sainte Elisabeth renferma dans ces paroles prophétiques de grandes excellences de l'auguste Marie, voyant à la lumière divine ce que le pouvoir du Tout-Puissant avait opéré en elle, ce qu'il opérait alors, et ce qu'il y devait opérer dans la suite. En entendant ces paroles, le petit Jean connut et comprit tout cela dans le sein de sa mère, qui, tout éclairée à l'occasion de sa sanctification, exalta pour elle-même et pour son fils, comme l'instrument de leur commun bonheur, cette très pure Marie, que lui ne pouvait encore ni bénir ni louer par sa propre bouche, dans l'état où il était. 

221. A ce discours de sainte Elisabeth, qui élevait si haut notre grande Reine, la Maîtresse de la sagesse et de l'humilité répondit en renvoyant toutes ses louanges à l'auteur même de ces merveilles, et de la voix la plus douce et la plus mélodieuse, elle entonna le cantique du Magnificat, que nous répète saint Luc: Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit se réjouit en Dieu mon Sauveur, de ce qu'il a regardé la bassesse de sa servante, car désormais je serai appelée bienheureuse dans la durée de tous les siècles. Parce que le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses, et son nom est saint. Sa miséricorde s'étend de génération en génération sur ceux qui le craignent. Il a déployé la puissance de son bras; il a dissipé les desseins que les hommes superbes formaient dans leur cœur. Il a renversé les puissants de leurs trônes, et il a élevé les humbles. Il a comblé de biens ceux qui étaient pressés de la faim, et à réduit à la disette ceux qui vivaient dans l'abondance. Il a pris en sa protection Israël son serviteur, se souvenant de sa miséricorde, qu'il avait promise à nos pères, à Abraham et à sa postérité pour jamais."

222. Comme sainte Elisabeth fut la première qui ouït ce doux cantique de la bouche de la très pure Marie, elle fut aussi la première qui l'approfondit et qui le commenta par l'intelligence infuse qu'elle en avait reçue. Elle y découvrit plusieurs des grands mystères qu' y avait renfermés en si peu de paroles celle qui l'avait composé. L'esprit de l'auguste Marie glorifia le Seigneur pour l'excellence de son être infini; elle lui rapporta et lui donna toute la gloire et la louange, comme au principe et à la fin de toutes ses œuvres, comprenant et confessant que la créature ne se doit glorifier et réjouir qu'en Dieu seul, puisque lui seul est tout son bien et toute sa félicité. Elle confessa aussi l'équité et la magnificence du Très-Haut dans les soins qu'il prenait des humbles, en leur communiquant son amour et son esprit divin avec largesse; et combien il était juste que les mortels vissent, connussent et considérassent que ce fut par cette humilité qu'elle mérita que toutes les nations l'appelassent bienheureuse, et que par cette vertu tous les humbles mériteront aussi le même bonheur, chacun selon son degré. En un mot elle manifesta aussi toutes les miséricordes et tous les bienfaits que le Tout-Puissant lui fit, et toutes les faveurs qu'elle recevait de son saint et admirable nom, les appelant de grandes choses, parce qu'il n'aurait su y en avoir de petite, avec une capacité et une disposition aussi immenses que celles de cette grande Reine.

223. Comme les miséricordes du Très-Haut débordèrent de la plénitude de l'auguste Marie sur tout le genre humain, comme elle est la porte du ciel par où elles sortirent et sortent toutes, par où nous devons tous entrer dans la participation de la Divinité, elle confessa que la miséricorde du Seigneur s'étendra par elle sur toutes les générations pour se communiquer à ceux qui le craignent. Et comme ses miséricordes infinies élèvent les humbles et cherchent ceux qui le craignent, de même le puissant bras de la justice dissipe et détruit les superbes, et tous les vains projets qu'ils forment dans leur cœur, les renversant de leur trône pour y placer les pauvres et les humbles. Cette justice du Seigneur appliqua avec beaucoup de gloire ses premiers et admirables effets sur Lucifer, le chef des superbes, et sur ses adhérents, lorsque le puissant bras du Très-Haut les dissipa et les abattit (car ils se précipitèrent eux-mêmes) de ce rang élevé quant à l'ordre de la nature et quant à l'ordre de la grâce qu'ils occupaient primitivement dans le plan divin, et dans les desseins de l'amour infini qui veut que tous soient sauvés. Ils se précipitèrent par leur orgueil avec lequel ils essayèrent de monter là où ils ne pouvaient ni ne devaient parvenir; par cet orgueil ils tombèrent sous le poids des justes et impénétrables jugements du Seigneur, qui dissipèrent et abattirent l'ange superbe et tous ses partisans; et les humbles furent mis en leur place par le moyen de la très sainte Vierge et Mère, qui est la dépositaire des anciennes miséricordes.

224. C'est pour cette même raison que cette divine Dame dit et confesse que Dieu a enrichi les pauvres, les comblant de l'abondance de ses trésors de grâce et de gloire; et que quant aux riches de leur propre estime, aux hommes enflés d'une présomptueuse arrogance, à ceux dont l'âme n'aspire qu'à se gorger de faux biens dans lesquels le monde fait consister l'opulence et la félicité, le Très-Haut a renvoyé et renvoie toujours ceux-là vides de la vérité, qui ne peut entrer dans les cœurs qu'occupent tout entiers le mensonge et la vanité. Il prit sous sa protection Israël, son serviteur et son enfant, se souvenant de sa miséricorde, pour lui enseigner où est la prudence, où est la vérité, où est l'entendement, où sont la longue vie et la nourriture, où sont la lumière des yeux et la paix. Il lui enseigna le chemin de la prudence et les voies cachées de la sagesse et de la discipline, que n'ont point su découvrir les princes des nations, et qu'ont ignorés les puissants qui dominent sur les animaux de la terre, qui prennent leur plaisir avec les oiseaux du ciel, et qui amassent des trésors d'or et d'argent, non plus que les enfants d'Agar et les habitants de Theman, qui sont les sages, les prudents et les superbes de ce monde. Le Très-Haut communique cette sagesse à ceux qui sont enfants de lumière et d'Abraham par la foi, par l'espérance et par l'obéissance, parce qu'il le promit ainsi et à lui et à sa postérité spirituelle, par le béni et heureux fruit du ventre virginal de la très pure Marie.

225. Sainte Elisabeth pénétra ces mystères cachés en entendant les paroles de la Reine des créatures, et non seulement ce que je puis exprimer de ce que cette heureuse Dame y découvrit, mais plusieurs autres grands secrets qui dépassent mon intelligence; je ne veux pas non plus m'étendre sur ce qui m'en a été révélé, parce que je serais trop diffuse dans ce discours. Mais les deux saintes et prudentes dames Marie et Elisabeth me rappelèrent, dans les doux et divins entretiens qu'elles eurent, ces deux séraphins qu'Isaïe vit autour du trône du Très-Haut, chantant alternativement ce cantique sublime et toujours nouveau: Saint, Saint, etc., et ayant chacun six ailes, deux dont ils voilaient leur face, deux dont ils cachaient leurs pieds, et deux autres dont ils volaient. Il est sûr que l'ardent amour de ces très saintes Dames surpassait celui de tous les séraphins, puisque la seule Marie aimait beaucoup plus qu'eux tous ensemble. Elles s'enflammaient dans ce divin embrasement, étendant les ailes de leur cœur pour se le découvrir mutuellement,, et pour voler à la plus haute intelligence des mystères du Très-Haut. Elles voilaient leur face par deux autres ailes d'une rare sagesse, parce qu'elles résolurent toutes deux de garder toute leur vie le secret du grand Roi, et parce qu'elles assujettirent aussi leur raison à une foi soumise, exempte d'orgueil et de curiosité. Elles voilèrent les pieds du Seigneur aussi bien que les leur par des ailes séraphiques, étant humiliées et anéanties  dans une très basse estime d'elles-mêmes à la vue d'une si grande Majesté. Que si la très pure Marie renfermait le souverain Seigneur dans son sein virginal, nous pouvons dire avec raison et avec vérité qu'elle voilait le trône où le Seigneur faisait sa demeure.

226. Quand l'heure arriva pour les deux saintes femmes de sortir de leur retraite, sainte Elisabeth s'offrit elle-même comme esclave à la Reine du ciel; elle mit toute sa famille à son service et toute sa maison à sa disposition; elle la pria d'accepter pour son oratoire une chambre où elle-même avait l'habitude de vaquer à l'oraison, comme le lieu le plus tranquille et le plus propre aux pieux exercices. La divine Princesse l'accepta avec d'humbles remerciements, et se proposa de s'en servir pour s'y recueillir et pour y prendre son repos; et dès lors, personne n'y entra que les deux saintes cousines. Notre aimable Reine s'offrit à son tour de servir et d'assister sainte Elisabeth comme sa servante, lui disant que c'était un des principaux motifs de la visite qu'elle lui faisait. oh! quelle amitié si douce, si sincère et si inséparable, resserrée par le plus fort lien de l'amour divin! Je vois que le Seigneur est admirable, de découvrir le grand mystère de son incarnation à trois femmes plutôt qu'à aucun autre du genre humain: la première fut sainte Anne, comme nous avons dit en son lieu; la seconde fut sa fille et la Mère du Verbe, la très pure Marie; la troisième fut sainte Elisabeth et son fils avec elle; mais comme il était alors dans le sein de sa mère, on ne le prend pas pour une autre personne: d'où l'on peut inférer que ce qui semble folie en Dieu surpasse toute la sagesse des hommes, comme dit saint Paul.

227. Notre divine Reine et sa cousine Elisabeth sortirent de leur retraite à l'entrée de la nuit; après y avoir demeuré un assez long temps, la très sainte Vierge vit Zacharie qui était devenu muet; elle lui demanda sa bénédiction comme au prêtre du Seigneur, et le saint la lui donna. Mais quoiqu'elle ne pût le voir dans cet état sans ressentir une affectueuse pitié, comme elle savait le mystère que cette affliction renfermait, elle ne s'empressa pas de lui procurer le remède; néanmoins elle pria pour lui. Sainte Elisabeth, qui connaissait le bonheur du très chaste époux Joseph (que lui-même ignorait), le traita avec beaucoup d'estime et de vénération, et le combla des plus tendres prévenances. Après que le saint eut demeuré trois jours dans la maison de Zacharie, il demanda permission à sa divine épouse de s'en retourner à Nazareth, la laissant en la compagnie de sainte Elisabeth, afin qu'elle l'assistât dans ses couches. Il prit congé avec promesse de revenir chercher notre aimable Princesse quand elle le ferait avertir. Sainte Elisabeth lui offrit quelques présents, le priant de les accepter et de les porter à sa maison; mais il n'en voulut recevoir que fort peu de chose, et cela à cause de ses vives instances, parce que l'homme de Dieu n'était pas seulement amateur de la pauvreté, mais il était aussi d'un cœur magnanime et généreux. Ensuite il prit le chemin de Nazareth avec la petite monture qu'il avait empruntée. Etant arrivé à sa maison, il y fut servi, dans l'absence de son épouse, par une de ses parentes et voisines qui avait le soin de leur porter les choses nécessaires du dehors, lorsque notre très sainte Dame s'y trouvait.

SOURCE: LA CITE MYSTIQUE DE DIEU, DE MARIE D'AGREDA (TOME 2)