Ce matin mon clavier fait une drôle de tête

Mon écran n’est pas à prendre par les pincettes

La souris veut partir à la bonne franquette

La box clignote comme malade la peucherette

Je me demande un peu déconfite que se passe-t-il

J’observe les touches qui haussent le sourcil

Le nouveau document est blême et fébrile

Mais quels sont leurs arguments ou leur mobile

Peut-être ont-ils senti mon manque d’inspiration

Car depuis mon réveil mes idées tournent en rond

Et si je devais les conter ils me montrent leur opposition

Ne souhaitant pas être le support à mon imagination

Ayant pitié de moi m’explique mon ordinateur

  Les raisons de leur mécontentement de leur aigreur

Il faut les comprendre tu les utilises à toute heure

Et jamais de repos même si charmant est leur labeur

Alors évidemment me sentant un peu coupable

Je leur promets que j’écrirai à la plume mes vocables

Comme le faisaient bien avant moi mes semblables

Juste que mes poèmes resteront pour un temps sur la table

Cependant je les vois réfléchir et plutôt ennuyés

Malgré tout ils aiment par-dessus tout être publiés

Cogitant que ce n’est pas marrant de rester sur le papier

Révisant leur comportement les voilà enfin adhérer

Alors je les remercie gentiment et de tout cœur

Leur promettant d’écrire avec moins d’ardeur

En modérant le mieux que je le peux ma rigueur

À leur imposer parfois mes vers plutôt inquisiteurs

Gabrielle