Tripoteuse de style
1 - V.O.
La tripoteuse de tête est rentrée de vacances. On se revoit donc, dans le moelleux de son cabinet. Tout est doux chez elle, les tapis, le fauteuil, son sourire, ses yeux. Pas sa voix. Elle a le phrasé râpeux. Toujours au bord de la quinte de toux.
2 - Contrepèteries
La tripe t'ose de traite enterrée : que d'avances ! On veut ce roi donc, dans le loué meuh de son bac inné. Tout est chou des ailes : l’œuf, ta pile et Auteuil, Cicéron, roues essieux, vape à soie... Et là l’heureux Zappa frais. Tout court, aux torts de la junte debout.
3 - Assonances
La tricoteuse de crêtes est ancrée de latences. On se reboit donc, dans le milieu de son satiné. Tout est flou chez elle, les tamis, l’écureuil, son soupir, ses vieux. Pas sa noix. Elle l’a écrasée : affreux. Toujours au port de la pinte, debout.
La transporteuse de bêtes est enflée des bacchantes. On se reploie donc, dans le moyeu de son barillet. Tout est mou chez elle, les taxis, le faux deuil, son sabir, l’essieu. Pas sa poix. Elle a le français aphteux. Toujours au fort de l’absinthe de boue.
L’asticoteuse de prêtres fait en vrai des avances. On se reçoit donc, dans le soyeux de son praliné. Tout est goût chez elle, les papys, le bourgueil, son saphir, ses dieux. Pas sa foi. Elle a les Ave baveux. Toujours au chlore, de la crainte de poux.
4 - Mots mélangés
La tripoteuse de toux est rentrée de tapis. On est donc dans le moelleux de son phrasé. Tout se revoit râpeux chez elle, les vacances, le bord, sa quinte, ses yeux. Pas son sourire. Elle a le cabinet doux. Toujours au fauteuil de la voix de tête.
5 - En vers & contre toux
Tripoteuse de tête, interromps tes vacances !
Trop j’aspire au moelleux de ton cabinet doux.
La laine des tapis, le fauteuil, les fragrances,
ton sourire et tes yeux envoûtent mes dégoûts.
De l’Eden en enfers me charrieront des transes...
Que tantôt m’épouvante un éclair dont les coups
résonnent dans ta voix ! Qu’hoquètent tes séquences
grumeleuses au bord de la quinte de toux !
Robert Rapilly, vendredi 16 janvier 2009, à 23:04 [in Sabliers] 3 commentaires - aucun trackback