À ne pas confondre avec le sonnet mince de Jacques Jouet ni le sonnet acéphale à la Maynard, le sonnet portatif, ou « s'port », sera une réduction de la forme classique à deux tercets et deux distiques. Un s'port comportant 1 contrainte supplémentaire sera noté s'port+ ; 2 contraintes s'port++ ; etc.
Exemple de s'port++ (vers isocèle / acrostiche du nom d'un poète peu porté sur le sonnet) :

Vogue mon sonnet arche énorme
Il s'en faut raboter l'esquif
Confisquer surcharge difforme

Transbordons ce fret portatif
Où notre nom par son accroche
Réduise le mètre & la strophe

Hachons l’encore sous tribord
Une coquille entre à bon port

Gouvernail sauve verso barque
Oriente qu'ailleurs Pétrarque

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Post-scriptum / Aussitôt diffusé ce billet, Gilles Esposito-Farèse me signale que la forme existait déjà... en 1891. Lecteur avant-premier (2002) de l'anthologie Quasi-Cristaux de Jacques Roubaud, il avait repéré ce « Sonnetin » à rimes croisées d'Emmanuel Souinet :

Le temps morne a fermé l'œil clair des pierreries
Sa poussière a terni le bois d'ébène et l'or
Et le riche brocard des lourdes draperies.

Le temps respectueux n'osa jamais encor
Faner ce frais visage et ces lèvres fleuries
Sur le lit centenaire où la Princesse dort.

Ô rose fleur, parmi les tresses décoiffées
L'éphèbe émerveillé la baisa doucement.

Voilà comme, un matin, le Prince élu des Fées
Tira de son sommeil la Belle au Bois dormant.

Note de Roubaud : « Le "sonnetin" est une sorte de "sonnet court", de répartition 3+3+2+2, avec la disposition de rimes aba bab cd cd. Je ne lui connais pas de descendance »... JR n'avait pas lu les plagiats par anticipation de Gef, dès 1997 :
- Recommandations
- Nano-sonnet
- Perdre
- Léger regel

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Post-scriptum bis / Guy Deflaux entre-temps a écrit un s'port+++++ : 5 contraintes rajoutées à la prosodie habituelle. Qui dit mieux ?