mercredi 21 mai 2008
Navets de Bourges - 3
Navets 3
1 – Gestomètre & chanson
Descendre au jardin
Répondre à l'invitation muette du transat vacant
S'allonger au soleil
Esquisser mentalement le poème du jour, une chanson
Se souvenir que le collège de Bourges s'appelle Saint-Exupéry et chercher une rime à hélice
Penser : pourquoi pas Ulysse, grand voyageur lui aussi ?
Dans la même seconde, entendre la jardinière toute proche dire : Ah ! Je suis contente, première fois que je le vois fleurir, celui-là. C'est un rosier Pénélope.
Faire tourner des mots dans sa tête : coïncidence & coin si dense
S'endormir, oublier
Ouvrir les yeux, réveillé par un avion à hélice, au zénith, qui file vers la mer
Se souvenir de Saint-Exupéry, de coïncidence et de coin si dense
Se coller au taf, pondre du moins quelques couplets de la chanson
Jadis de son aéroplane, un fou volant lance un télex : « SOS mon zinc tombe en panne dans le simoun » ; signé Saint-Ex. Au grand désert nous atterrîmes, d'urgence avant qu’il eût péri. Pas le temps de chercher nos rimes, secourons Saint-Exupéry. Au lieu de réparer son aile, Saint-Ex dessinait un agneau qu’il délavait à l’aquarelle, gaspillant sa réserve en eau ! Nos clés, nos marteaux, notre pince, nos tournevis, nous les avions ; ça vaut mieux que le Petit Prince pour dépanner les avions. Moralité : En fusée, en hélicoptère, en jet, en planeur, que faut-il ? D’abord garder les pieds sur terre, et mieux qu'un pinceau comme outil. (à suivre ?)
Comme souvent, écrire en dernier la première strophe... ah ben mince trop tard, j'ai oublié de faire rimer Ulysse à hélice et, hélas, il y a plein de choses mal fichues dans cette chanson
Projeter sans trop y croire d'y retravailler un de ces jours
Se souvenir d'avoir prêté l'oreille au son du téléviseur dans la pièce voisine et tapé le mot télex pendant que la bande son faisait bip bip bip, peut-être un vieux film de guerre où l'on s'envoie des messages en morse
Repenser coïncidence & coin si dense
2 – Mathilde a dit
Mathilde a dit ce que ne sont pas la feuille, la fleur et le thermomètre
ravissants
très vivants
intéressants
Mathilde a dit ce que sont la feuille, la fleur ou le thermomètre
choisis
ici
de couleur blanche
ou de couleur verte
ou exilé de la commode en hêtre
cause de soucis
Et la voilà partie
3 – Fatrasisocèle (suite d'hier)
Ce poème en chantier a pour première règle le non-sens ; c’est une fatrasie. Une seconde caractéristique saute aux yeux. Comme sur les vieilles machines à écrire, adoptons une police de caractères « à chasse fixe » : du i minuscule au W majuscule, toutes les lettres, tous les signes occupent un espace identique sur la ligne. Eh bien, la largeur des vers aussi devra rester constante. L'inventeur, le poète Lucien Suel, appelle ça des « vers justifiés »... Demain la suite des contraintes ici en jeu.
L’aboli bibelot crachait cent charentaises Original cornet je crains que tu le taises Or nous partîmes là sans haïr ce chiendent
Robert Rapilly,
mercredi 21 mai 2008
[In Navets de Bourges] Aucun commentaire
- aucun trackback