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vendredi 31 janvier 2025

Propos centristes. France – Budget: accord de la Commission paritaire / Mettre l’enfant au centre de nos priorités / Femmes iraniennes / Intégrité de l’Europe / Transition écologique / Non au Mercosur…


Voici une sélection, ce 31 janvier 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [La nécropole de Chasselay dédiée aux tirailleurs sénégalais dégradée] Honte et indignité. Les Français savent ce qu’ils doivent aux tirailleurs sénégalais Morts pour la France.

> Rien n’était écrit lorsque je suis venu dans le Nord en 2018. Nous avons signé ensemble, avec les élus, le premier pacte « Sambre-Avesnois-Thiérache » pour redynamiser le territoire. 6 ans plus tard, nous y sommes et on continue. Je l’ai dit aux élus et aux habitants rencontrés hier soir : c’est le fruit d’un travail collectif et je salue toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés et qui s’engagent chaque jour pour la vie des territoires. Quand on s’accroche, quand on le veut, quand on se bat, quand on se donne les moyens et qu’on se fait confiance : il n’y a aucune fatalité. Que des projets et des solutions. Le gouvernement viendra signer prochainement un nouveau contrat, le troisième pacte, en maintenant le même niveau d’engagement.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> 1000 jours de détention arbitraire en Iran pour Cécile Kohler et Jacques Paris. Notre diplomatie œuvre tous les jours pour leur libération ainsi que celle d'Olivier Grondeau. La France est et sera aux côtés de nos otages en Iran ainsi qu’auprès de leurs familles.

 

Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Je remercie les Mahoraises et les Mahorais pour leur accueil ! La rentrée progressive des élèves est rendue possible par le travail et l’énergie exceptionnels de tous les personnels que je salue. Mais il reste encore beaucoup à faire ! Nous allons aménager les épreuves des examens pour que les élèves les passent sereinement. Nous permettrons aux professeurs de prendre une semaine de congés supplémentaire pour les prochaines vacances. L’Etat sera en soutien des communes pour la reconstruction des écoles du 1er degré.

> Solidarité avec les habitants de l’Ouest qui font face à des inondations. Pensées pour les maires. Je sais leur mobilisation et leur situation. Merci à eux du travail engagé avec leurs équipes et les services de l’État dont je salue l’engagement.

> On le voit très concrètement dans le Nord, comme ici sur le site de Framatome Maubeuge : il y a un avenir pour l’industrie française ! Avec une politique qui permet d’attirer et d’aider les entreprises à investir, on crée des emplois et on réindustrialise le pays. On continue.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> 1 000 jours. Cécile Kohler et Jacques Paris sont otages d’État en Iran depuis 1 000 jours, comme Olivier Grondeau depuis deux ans et demi. Cette situation est inacceptable. La France exige leur libération immédiate.

> Les frontières de l’Europe ne sont pas négociables. Parce que nous avons avec les autres pays des liens très forts, nous devons à ceux dont l'intégrité territoriale est mise en cause une pleine solidarité.

> Les frontières de l'Europe sont souveraines, et que l'on parle du nord de l'Europe, du sud, de l'est ou de l'ouest, personne ne peut s'autoriser à venir badiner avec les frontières, et nous l'avons dit clairement, et nous le réaffirmerons constamment. Ensuite, quel est le sujet au fond ? Le sujet au fond, c'est que l'Arctique est devenu un champ de conflictualité nouveau, et que, cependant que la Russie cherchait à obtenir le soutien de la Chine dans sa guerre d'agression contre l'Ukraine, la Russie a aussi ouvert, en contrepartie, des voies d'accès à l'Arctique à son partenaire chinois. C'est ce qui inquiète, aujourd'hui, les Etats-Unis d'Amérique, c'est ce qui explique, d'ailleurs, qu'hier, le Danemark a annoncé renforcer de 2 milliards d'euros son dispositif de sécurité, son dispositif militaire dans la zone. Donc, autrement dit, le Danemark estime, lui aussi, que nous devons faire plus pour défendre l'Arctique contre les influences ou les ingérences étrangères, mais ça n'est en aucun cas une raison ou une excuse pour s'en prendre aux frontières souveraines de l'Union Européenne.

> Les États-Unis ont tout à perdre à entrer en guerre commerciale avec l'Union Européenne. Nous sommes leur principal partenaire commercial. Et s'il est vrai que les Américains achètent plus de produits européens que l'inverse, les Américains investissent plus en Europe que nous investissons aux États-Unis. Qu'est-ce que ça signifie ? Ça signifie qu'il y a, en Europe, de très nombreuses, en réalité, des dizaines de milliers d'entreprises américaines qui produisent sur notre sol. Que se passerait-il si Donald Trump appliquait des droits de douane ? Ce sont des entreprises américaines qui seraient les premières victimes. Donc évidemment, ce travail de conviction, nous allons le faire. Mais si ça ne suffit pas, nous passerons, si je puis dire, à la dissuasion en expliquant très clairement que, comme par le passé, lorsque, entre 2016 et 2020, des droits de douane ont été appliqués sur des secteurs européens, l'Europe répliquera.

> A plus long terme, nous devrons faire beaucoup plus pour assurer notre propre défense. Puisque, je l'ai dit, cette menace, qui auparavant nous paraissait un peu lointaine et diffuse, désormais, est très proche de nous. La ligne de front s'est rapprochée de nous, et donc nous aurons à faire des choix très difficiles. Parce que si nous devons passer de 2% du PIB, nous avons doublé le budget des armées. Si nous devons aller plus loin, il faudra nous en donner les moyens. Ce seront ce type de choix difficiles que nous aurons à faire.

> Nous avons, avec la question de la maîtrise de l'immigration irrégulière, une préoccupation des Français à laquelle, nous devons être à la hauteur. Pour maîtriser l'immigration irrégulière, il y a un certain nombre de choses que nous devons faire ici, en France, pour améliorer la situation. Et puis, il y a, effectivement, la relation avec les pays d'origine sur lesquels nous devons travailler. Et pour cela, il y a deux règles importantes, à mon avis. La première, c'est de travailler autant que nous pouvons le faire au niveau européen, puisqu'on l'a vu lorsque certains pays ont initié des démarches tout seuls. Cela n'a, en général, pas très bien marché, parce que les flux d'immigration illégale se sont portés sur d'autres routes. Et la deuxième règle, c'est qu'il n'y a pas de baguette magique, il n'y a pas de solution unique, il n'y a pas de recette miracle. C'est pourquoi, il faut activer tous les leviers dont nous disposons pour notre politique étrangère. Quels sont-ils ? Il y a la politique de l'aide au développement, il y a la politique des visas, il y a aussi la politique commerciale, vous m'en parliez, avec notre APC. En mettant en cohérence l'ensemble de nos instruments, et en travaillant autant que nous pouvons le faire avec nos pays européens, nous parviendrons à mieux maîtriser les flux d'immigration illégale.

> Aujourd'hui, notre priorité, c'est de permettre aux Ukrainiens, dans cette négociation qui pourrait s'ouvrir à un moment ou à un autre, d'y entrer dans les meilleures conditions possibles, en position de force. Comment est-ce qu'on fait ça ? Eh bien, on continue à les soutenir financièrement. Comment on fait ? Eh bien, on a prélevé les intérêts des actifs russes qui sont gelés en Europe, et on leur renvoie. Cette année, ça va être un milliard d'euros par mois qui vont arriver en Ukraine grâce à ce prélèvement sur les actifs russes gelés. On va continuer à leur envoyer du maternel. Les MIRAGE français voleront prochainement dans le ciel ukrainien.

> La France et l’Algérie au bord de la rupture diplomatique ? "On est dans une situation de tension qui empêche la tenue d’un dialogue serein. Je les appelle à mettre de côté cette surenchère qui n'est ni dans l’intérêt de l’Algérie ni dans celui de la France.

> Au Liban, le 27 novembre dernier, nous avons obtenu, la France et les États-Unis, de haute lutte, un cessez-le-feu qui a mis fin à cette guerre au Liban qui durait plus d'un an, qui avait fait près de 4 000 morts, qui avait précipité des centaines de milliers de Libanais hors de chez eux pour fuir les combats. Ça a permis de stabiliser la situation, de mettre fin à la crise humanitaire. Ça a permis aussi d'enclencher une dynamique politique qui a vu l'élection, enfin, après deux ans d'attente d'un Président de la République qui a pu nommer un Premier ministre. Et nous sommes arrivés, hier, au 60e jour de ce cessez-le-feu. On s'était donné 60 jours pour aboutir à l'issue à un retrait des troupes israéliennes et à un désarmement du Hezbollah dans le sud du pays. Nous avons progressé vers cet objectif, nous ne l'avons pas tout à fait atteint. C'est pourquoi nous avons prolongé avec l'accord des Israéliens et des Libanais ce cessez-le-feu jusqu'au 18 février, de manière à ce que chacun prenne ses responsabilités, que l'armée israélienne se retire et que l'armée libanaise puisse poursuivre le désarmement du Hezbollah.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Je veux dénoncer ceux qui freinent la transition écologique. C’est la protection des Français qui est en jeu : leur patrimoine, leur sécurité, et dans les cas extrêmes leur vie.

> Je condamne avec la plus grande fermeté les propos rapportés par Le Monde et attribués à un représentant de la Coordination rurale. Ces menaces sont inacceptables et irresponsables. Je renouvelle mon soutien aux agents de l’OFB qui font leur travail. Comme je l’ai rappelé il y a quelques jours, je n’accepterai jamais que l’on mette des cibles dans le dos d’agents publics qui font leur travail. Ceux qui le font me trouveront toujours sur leur chemin. J’appelle chacun à la responsabilité et à l’apaisement. Cette escalade verbale doit cesser.

> Sur l’immigration, ne confondons pas le fait d’établir un diagnostic qui ne nous plait pas mais qui remonte du terrain avec le fait d’agir en humanité. Agir en humanité mais aussi avec fermeté, notamment vis-à-vis des passeurs contre lesquels il faut être implacables.

> J’appelle chacun à la responsabilité : ne pas avoir de budget, cela a un coût. Notre main est tendue et notre porte est ouverte. Je remercie notamment le Parti socialiste qui a négocié en responsabilité et qui a obtenu de vrais bougés, dont il peut se prévaloir.

> J’ai bloqué le transfert de Wikie et Keijo, les orques de Marineland, vers le Japon pour deux raisons : des conditions de transport inadaptées et des normes d’accueil ne respectant pas les standards européens. Je resterai sur la même ligne pour les dauphins.

> Nos pêcheurs s’étaient inquiétés d’avoir des conditions d’indemnisation moins favorables que l’année dernière dans le cadre de la fermeture du golfe de Gascogne. J’ai obtenu de la Commission européenne qu’elle valide nos mesures et nos conditions : ils seront indemnisés entre 80 et 85% de leur perte de chiffre d’affaires avec les mêmes règles que l’année dernière.

> Le Rassemblement national nous explique toute la journée qu’il y a trop de normes, qu’on étouffe les Français avec des règles. Quand on propose de simplifier la loi pour faciliter la vie de nos compatriotes, ils votent contre !

 

Patrick Mignola (ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Relations avec le Parlement)
> Pour la première fois depuis 2010, une commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances se conclut par un accord. Je tiens à saluer le travail exigeant des députés et sénateurs qui ont réussi à bâtir un texte de compromis, dans le respect de chacun. C'est une étape essentielle pour donner à la France un budget et permettre à l'État d'agir partout et pour tous.

> Les instruments d'une intégration réussie, nous les connaissons : le travail, la langue, les principes de la République, le principe de laïcité. C’est notre héritage commun, humaniste, c’est ce que nous devons transmettre. Mais ces instruments qui font notre fierté sont aussi dans la tourmente. Si nous améliorons notre éducation, si nous sommes fiers de nos principes, si nous sommes aussi plus rigoureux et efficaces pour faire respecter la loi, alors l'intégration pourra être réussie. Ce sont ces réponses que nous devons reconstruire ensemble.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> Nous avons créé de nouveaux services publics pour lutter contre les violences et soutenir les femmes
- L’aide universelle d’urgence
- L'agence de recouvrement et d’intermédiation des pensions alimentaires.
Cet accès c'est pour toutes et tous et c'est partout.

> Le repli identitaire, communautaire prospère quand on ne trouve plus d’espoir dans notre promesse républicaine. Le décrochage générationnel en cours est un signal d’alarme. Réaffirmons la République, partout, pour tous, tout le temps.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> Je veux saluer le résultat positif de la commission mixte paritaire. Députés et sénateurs se sont entendus pour bâtir un budget de compromis dans l’intérêt des Français. Ce budget permettra, je l’espère, de sortir la France du régime de service minimum dans lequel elle est depuis le 1er janvier.

> Je n'ai pas de raison aujourd'hui de changer les prévisions de croissance.

> La censure et l'absence de budget aggravent le déficit.

> Les entreprises ne sont pas des cibles mais nos alliées.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Développer une énergie propre et pilotable sera clé pour le succès du Clean Industrial Deal. Accélérer le déploiement d’énergies renouvelables complémentaires et de l’énergie nucléaire sera clé pour y parvenir.

> politique spatiale de l’Union. Ce secteur stratégique pour notre souveraineté doit faire l’objet de toutes nos attentions pour que l’Europe reste leader.

> L’Europe doit renforcer sa compétitivité sans compromettre sa souveraineté industrielle. À Bruxelles, j’ai porté les propositions de la France pour une industrie plus forte, plus verte et mieux protégée face à la concurrence mondiale.

 

Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> J’ai toujours porté le combat du progrès, de la justice sociale et d’une social-démocratie ancrée dans nos territoires. Et je ne suis pas prête de m’arrêter !

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Nous devons mettre l’enfant au centre de nos priorités. Les Cités éducatives doivent être un modèle d’intégration des services. Investir dès la petite enfance, c’est garantir un avenir meilleur pour nos jeunes.

> Le gouvernement est pleinement conscient du rôle essentiel des adultes-relais. Nous défendons leur maintien et garantissons qu’il n’y aura pas de suppression de poste, à condition que le projet de loi de 2025 soit adopté comme prévu.

> Lors de mes déplacements dans les différents quartiers politiques de la ville, le premier sujet abordé par les habitants est souvent le trafic de drogue, l’usage des parkings et des ascenseurs. La priorité est d’agir sur la tranquillité publique, pas uniquement par la répression, mais aussi par la présence, la prévention et la médiation.

> Quand on parle de politique de la ville, on pense souvent aux grandes villes. Mais les petites et moyennes villes sont aussi concernées. C’est une politique de soutien aux habitants des villes les plus pauvres, pour répondre à tous les besoins fondamentaux : logement, santé, éducation… Un vrai travail de coordination entre l’État, les communes et les associations est nécessaire pour relever ce défi !

 

Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger)
> [Intervention à l’Assemblée sur le soutien aux femmes iraniennes] Je veux rendre hommage au soulèvement des femmes iraniennes, dont le courage nous oblige. « Femme, vie, liberté » : chacune et chacun d’entre nous a en mémoire le cri de colère et d’espoir qui a retenti d’abord dans les rues de Téhéran, de Qom, de Mashhad, de Shiraz ou encore d’Ispahan, avant de gagner Paris, San Francisco, Londres, Rome ou encore Erbil.
Chacun d’entre nous en porte encore l’écho. Ce cri, c’est l’étendard d’un combat universel pour les droits des femmes que la France soutient, en tout temps et en tout lieu, en Iran mais aussi en Afghanistan face à l’oppression du régime taliban. La France est aux côtés des femmes de tous les pays et de tous les continents. Nous gardons en mémoire les récits insoutenables de la répression de celles et ceux qui ont osé se lever pour leurs droits.
Le rapport de la mission internationale d’établissements des faits sur la République islamique d’Iran est sans appel : les manifestantes et les manifestants ont été ciblés, parfois à balles réelles, violentés, arrêtés arbitrairement et détenus dans des conditions indignes, où ils subissent parfois des actes de torture, voire sont condamnés à mort.
Plus de deux ans ont passé depuis le 16 septembre 2022. Il est de notre responsabilité de n’oublier ni les revendications du mouvement Femme, vie, liberté, ni le prix payé par les manifestantes et les manifestants pour leur combat. Avec humilité et détermination, la France se tient aux côtés de celles et ceux qui, en Iran et dans la diaspora, continuent à se battre. Deux axes d’action commandent notre approche : premièrement, les femmes et les hommes d’Iran méritent notre soutien ; deuxièmement, il ne saurait y avoir d’impunité pour les auteurs de la répression, ce qui exige de faire la vérité sur les agissements et de les dénoncer inlassablement.
La France se mobilise en particulier sur la situation des activistes en faveur des droits des femmes en Iran. Elle apporte par exemple un soutien de longue date aux combats de Mme Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix 2023 et citoyenne d’honneur française, dont la famille est réfugiée en France. La France accueille sur son territoire des Iraniens et des Iraniennes qui ont fui la persécution et sont à ce titre considérés comme des réfugiés. En parallèle, nous avons adopté des sanctions contre les auteurs de la répression et nous continuerons à le faire.
Depuis 2022, la France a défendu, aux côtés de ses partenaires européens, dix trains de sanction ciblant les principaux individus et entités responsables de la répression violente des manifestants. Ces sanctions visent entre autres des responsables du pouvoir judiciaire, qui usent de la détention arbitraire et de condamnations à mort pour réprimer les manifestants. La France s’engage aujourd’hui à continuer d’utiliser le levier des sanctions européennes pour cibler les principaux responsables des violations des droits de l’homme en Iran.
Cette lutte contre l’impunité suppose également que toute la lumière soit faite sur l’ampleur de la répression des évènements de l’automne 2022 en Iran. La France fait ainsi partie des dix-sept pays du Conseil des droits de l’homme des Nations unies ayant demandé l’organisation, le 24 novembre 2022, d’une session extraordinaire sur la situation des droits de l’homme en Iran, en particulier ceux des femmes et des enfants. Cette session a abouti à la création d’une mission d’établissement des faits, qui permet à la communauté internationale de collecter des preuves, de manière indépendante, impartiale et transparente, sur les violations commises par le régime en réaction aux manifestations de 2022.
La France soutiendra à nouveau à Genève dans quelques semaines, à l’occasion de la cinquante-huitième session du Conseil des droits de l’homme, le renouvellement du mandat de la mission ainsi que celui du rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Iran.
Enfin, à l’Assemblée générale des Nations unies, la France soutient chaque année la résolution annuelle portant sur la situation des droits de l’homme en Iran. Il y a quelques jours encore, le 24 janvier à Genève, l’Iran se soumettait à l’ONU à l’examen périodique universel. À cette occasion, la France a formulé des recommandations publiques aux autorités iraniennes : l’application des mesures nécessaires pour mettre un terme aux détentions arbitraires, y compris de ressortissants étrangers, et garantir le respect du droit à un procès équitable et à l’impartialité de la justice ; la cessation de toute forme de violence contre les femmes et les filles et la fin des discriminations juridiques, sociales et sociétales à leur égard ; l’instauration d’un moratoire sur les condamnations à mort et les exécutions.
Puisqu’il est question des condamnations à mort, je veux saisir cette occasion pour rappeler l’opposition constante de la France à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances, et son engagement pour l’abolition universelle de ce châtiment cruel, injuste et inhumain. Notre pays accueillera d’ailleurs le prochain congrès mondial contre la peine de mort à l’été 2026.
Le rapport de la mission internationale d’établissement des faits sur la république islamique d’Iran recensait en janvier 2024 vingt-huit peines de condamnation à mort prononcées en lien avec les manifestations de l’automne 2022. En 2024, 901 personnes ont été exécutées en Iran, dont 31 femmes. La France dénonce ces condamnations à mort ainsi que les exécutions injustifiables liées au mouvement Femme, vie, liberté.
Comme l’a rappelé le président de la République lors de son discours à la conférence des ambassadrices et des ambassadeurs le 6 janvier 2025, l’Iran constitue « le principal défi stratégique et sécuritaire pour la France, les Européens, toute la région et bien au-delà ». L’Iran poursuit sa déstabilisation de la région ainsi que son escalade nucléaire ; le pays soutient la guerre d’agression russe en Ukraine, menaçant directement notre sécurité ; enfin, l’Iran détient illégalement depuis plus de deux ans trois ressortissants français, otages d’État de la République islamique. J’ai à cet instant une pensée particulière pour nos compatriotes, dont les conditions de détention indignes s’apparentent aussi, dans certains cas, à des actes de torture. La France reste pleinement mobilisée pour obtenir leur libération.
En ce qui concerne l’inscription, appelée par la proposition de résolution, du corps des gardiens de la révolution islamique sur la liste européenne des organisations terroristes, je tiens à indiquer qu’une telle mesure nécessite un consensus européen actuellement inexistant. La France considère à ce stade qu’une telle désignation n’emporterait pas de conséquences pratiques supplémentaires. Le corps des gardiens de la révolution islamique est déjà désigné au titre du régime de sanctions européen visant le développement d’armes de destruction massive ; en outre, de nombreuses sections régionales de ce corps et nombre de ses cadres sont déjà sanctionnés au titre des différents régimes de sanctions européens visant l’Iran.
Les violations graves et répétées des droits de l’homme par la république islamique d’Iran, en particulier à la suite du mouvement Femme, vie, liberté, témoignent de la réalité de ce régime. La France n’oublie pas Mahsa Amini. Elle n’oublie pas les vies brisées des prisonniers d’Evin. Elle n’oublie pas la vie détruite du jeune Kian Pirfalak, âgé de 9 ans. Soyez assurés que la France est pleinement engagée pour défendre ses valeurs et soutenir le combat des femmes et des hommes iraniens qui ne réclament que le droit de vivre librement, dans le respect de leur dignité.

> Une politique commerciale juste et durable, ce n’est pas du protectionnisme. Oui aux accords qui garantissent des débouchés à nos agriculteurs et entreprises tout en protégeant nos normes. Non à ceux qui menacent nos filières, comme l’accord UE-Mercosur, inacceptable en l’état.

 

Autres ministres
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique)
> Je salue l’accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances. Députés et sénateurs se sont entendus sur un texte de compromis. C’est une étape importante pour nous doter d’un budget et permettre à notre pays d’avancer.

> [Mécontentement  des patrons] Je suis surpris de cela. Je veux appeler tout le monde à la responsabilité. C'est un effort collectif. Ma porte est ouverte pour en parler.

> [Censure du RN] Elle est tout à fait possible.

> [Déficit de 5,4% en 2025] C'est impératif. Ça ne bougera pas. Il faut réduire les déficits.

> [Hausse du SMIC] Le Premier ministre n'a pas dit non. Il va réunir une concertation sur les rémunérations. Tout sera sur la table.

> [Aide médicale d'État] Je souhaite qu'il y ait un compromis. L'aide médicale d'État c'est important en termes de santé publique. C'est important qu'il y ait un accord."


► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> C'est la première fois depuis 15 ans qu'une commission mixte paritaire est conclusive sur le projet de loi de finances. Puisse l'esprit de responsabilité continuer à prévaloir ainsi. Notre pays a besoin d'un budget. J'ai confiance en notre capacité à nous montrer à la hauteur.

> Symbole du savoir-faire français, le cognac traverse les frontières et fait rayonner notre excellence. Alors que des tensions pèsent sur son exportation, nous sommes à la rencontre de celles et ceux qui perpétuent cet héritage, alliant tradition et innovation. Défendre le cognac, c’est défendre une part de notre culture et de notre économie !

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Travailliste. Humaniste. Écologiste. Féministe. Et républicaniste.

> Les États-Unis, la Chine, l’Italie, l’Allemagne, partout dans le monde, les autres pays accélèrent. Je ne suis pas de ceux qui considèrent qu’il ne peut plus rien se passer en France pendant deux ans.

> Il faut remettre notre modèle social à l’endroit, et le Travail à sa juste place : la première. Il faut un référendum pour renverser la table, changer notre modèle, et redonner de l’air aux Français qui travaillent.

> Élias avait 14 ans. Il a été tué, par d’autres jeunes, pour un téléphone portable. Mes pensées vont à ses parents et à sa famille. Sur ce sujet comme sur les autres, je suis un responsable politique, j’ai un devoir d’agir vite et fort. Si, évidemment, un mineur ne doit pas être jugé comme un majeur, je suis obligé de voir qu’un mineur d’aujourd’hui n’est pas un mineur de 1945. Notre système est trop long à réagir. Face à des jeunes et une société qui ont évolué, il doit évoluer.


Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> [Intervention à l’Assemblée sur le Mercosur] Une nouvelle fois, l’évidence s’impose : l’Assemblée nationale, dans un très large consensus, s’oppose, de même d’ailleurs que le Sénat, à l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur – comme nous l’avions déjà fait, le 13 juin 2023, en adoptant une proposition de résolution sur ce sujet, puis en soutenant, en novembre dernier, la déclaration du gouvernement. Nous le redisons ce matin, aucun traité ne saurait être conclu sans un strict respect de l’accord de Paris, sans clauses miroirs, sans équité commerciale.
Bien sûr, au moment où certaines puissances entendent relancer la guerre commerciale, ce partenariat entre deux grands marchés profiterait à nombre de secteurs – automobile, chimie, pharmacie, textile, services, même certains pans de l’agriculture. Soyons objectifs : l’Europe en sortirait très largement bénéficiaire.
Ce serait toutefois globalement au détriment des filières agricoles française et européenne. C’est pourquoi, en finalisant les négociations, en décembre, à Montevideo, la Commission a agi contre les intérêts de la France. Ce n’est pas acceptable.
Pas acceptable, tout d’abord, car cet accord créerait les conditions d’une concurrence déloyale des exploitants sud-américains, avec des conséquences graves sur les salaires, les conditions de travail, l’emploi et le niveau de vie des agriculteurs européens.
Pas acceptable, ensuite, en raison des risques que cet accord fait peser sur l’environnement, car il entraînerait une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et un accroissement de la déforestation. Il irait, bien évidemment, à l’encontre des objectifs environnementaux et sociaux défendus par la France et l’Europe. Et tandis que des voix s’élèvent un peu partout dans le monde contre la lutte pour le climat, nous ne devons rien céder sur ces principes essentiels. Au nivellement par le bas, préférons l’ajustement par le haut. Imposons nos exigences, non pas parce que ce sont les nôtres, mais parce qu’elles sont justes. L’Union européenne en a les moyens et la possibilité. Nous devons donc marteler ce message à Bruxelles.
Ce n’est pas acceptable, enfin, car les conditions démocratiques et politiques ne sont pas réunies. La France s’oppose, par la voix du président de la République, celle du premier ministre actuel – comme de ses prédécesseurs –, ainsi que celles du gouvernement et du Parlement, à la conclusion de cet accord. En tant qu’État fondateur et central dans l’architecture européenne, la France ne peut être ignorée dans les discussions menées par Mme von der Leyen. Sa position doit être entendue par la Commission européenne et par ses partenaires européens.
Ce débat nous donne l’occasion de vous rappeler, monsieur le ministre délégué, de ne rien céder sur les réglementations européennes. Nous l’avons évoqué au cours de la précédente discussion : l’opposition de plusieurs États membres concernant le devoir de vigilance ou la directive CSRD, relative à la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises, ne va pas dans le bon sens. Oui, il faut simplifier, mais pas déréguler ! J’y insiste parce que ces avancées ont été obtenues de haute lutte par la France ces dernières années – nous étions pionniers – et il ne faut rien céder sur ces sujets ; il ne serait pas acceptable de remettre en cause des réglementations et des normes existantes.
Enfin, il ne faut rien céder sur l’impérative nécessité d’accélérer la révision de notre politique de commerce. L’Europe représente un marché de 450 millions d’individus. Il s’agit d’une force immense, qui doit nous permettre d’obtenir plusieurs avancées. Tout d’abord, pour protéger notre santé, en appliquant strictement nos standards sanitaires. Ensuite, pour défendre notre modèle social, en faisant respecter nos standards sociaux. Enfin, pour conforter nos ambitions climatiques, en défendant nos standards environnementaux.
Si nous ne le faisons pas, notre continent sera celui qui impose les normes les plus exigeantes au monde en matière de climat, d’environnement ou encore de droits sociaux – et c’est une bonne chose ; nous devons continuer à le faire –, mais qui, par sa politique commerciale, importe des produits ne respectant ni les mêmes normes ni nos propres exigences. Une partie des Français, en particulier les agriculteurs, ne comprennent plus cette incohérence. Pour être en accord avec nos ambitions, nous devons repenser profondément notre politique commerciale. Au-delà de notre débat sur le Mercosur, c’est ce combat que la France doit mener à Bruxelles.


Constance Le Grip (députée)
> [Intervention à l’Assemblée sur le soutien aux femmes iraniennes] En ce moment important et grave, nous nous retrouvons dans cet hémicycle pour affirmer notre totale solidarité avec les femmes iraniennes et notre profonde admiration pour le combat qu’elles mènent depuis plus de deux ans avec un courage inouï, au péril de leurs vies, en manifestant pacifiquement et inlassablement pour leurs libertés et leurs droits fondamentaux contre toutes les formes d’autoritarisme politique et religieux. Elles subissent en retour une oppression et une répression sans précédents, encore accrues ces derniers jours.
Le 16 septembre 2002, Mahsa Amini, jeune kurde iranienne de 22 ans, a perdu la vie sous les coups de la sinistre police des mœurs pour une simple mèche de cheveux dépassant de son voile. C’est alors qu’est né le mouvement Femme, vie, liberté qui défie le régime théocratique des mollahs. Il s’est étendu à tout le pays et ne cesse, jour après jour, malgré la terreur et brutalité de la répression, de chanter, de danser, d’écrire, de clamer, de hurler l’aspiration de la jeunesse et de tout le peuple iranien à la liberté. Près de 60 % de la population a moins de 30 ans : c’est tout un peuple qui souhaite une vie meilleure et libre.
La répression est de plus en plus brutale et les lois se durcissent. Les femmes qui ne portent pas le voile imposé par la République islamique d’Iran n’encourent plus seulement dix ans de prison et soixante-douze coups de fouets mais potentiellement la peine de mort. Les chiffres, corroborés par plusieurs ONG, dont Amnesty International et le Abdorrahman Boroumand Center, sont terrifiants : en 2024, 938 personnes identifiées ont subi la peine capitale, dont 29 femmes et 6 mineurs.
Ces chiffres sont certainement sous-estimés tant le régime des mollahs maintient une chape de plomb, garde le silence sur ce qui se passe dans ses prisons. Des milliers de femmes y sont détenues, parfois dans les couloirs de la mort, comme elles le sont dans des « cliniques psychiatriques » chargées de les « redresser » – je mets évidemment guillemets.
Viols, actes de torture, arrestation de membres de la famille, empoisonnement de jeunes écolières… La liste macabre est encore bien plus longue.
Cette proposition de résolution, que j’ai l’honneur de vous présenter et que j’ai, en fait, déposée il y a près d’un an avec mon ancienne collègue Astrid Panosyan-Bouvet, vise à condamner avec force, comme l’a fait à trois reprises le Parlement européen – en janvier 2023, puis en novembre 2024, enfin le 23 janvier 2025 – toutes les violations des droits humains commises par le régime iranien actuel.
Nous dénonçons le recours massif à la peine de mort comme instrument de terreur. Nous rappelons le droit inconditionnel des femmes à disposer de leur corps et à ne pas se voir imposer le port d’un vêtement – comme d’ailleurs partout ailleurs dans le monde. Nous encourageons à poursuivre l’extension des sanctions à l’encontre de dirigeants iraniens ayant ordonné, planifié et commis des violations des droits humains en Iran.
Nous appelons la France et l’Union européenne à inscrire le corps des gardiens de la révolution islamique, les pasdaran, ainsi que ses forces subsidiaires, la milice bassidji ou la force Al-Qods, sur la liste des organisations terroristes.
Le corps des gardiens de la révolution – faut-il le rappeler – joue un rôle central dans la répression menée par le régime contre le mouvement Femme, vie, liberté, et contre toutes les oppositions. Il contrôle les deux tiers de l’économie iranienne, guide, soutient et finance des organisations terroristes dans le pays comme ailleurs dans la région. Il est en quelque sorte la colonne vertébrale du régime en matière sécuritaire, répressive, idéologique et financière.
Nous sommes les élus de la République, de la France, pays d’Olympe de Gouges, de Simone de Beauvoir, de Marie Curie, d’Élisabeth Badinter, de Simone Veil, de tant de militantes, de féministes, de suffragettes et de résistantes.
Nous devons nous montrer à la hauteur.
Soyons libres, soyons féministes, soutenons le combat des femmes iraniennes, celui de tout un peuple pour sa liberté, pour les droits fondamentaux, contre la terreur et contre l’obscurantisme.
Mes derniers mots seront pour nos trois compatriotes français Cécile Kohler, Jacques Paris et Olivier Grondeau : nous espérons.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Je salue l’accord trouvé en commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances 2025. Ce compromis est indispensable pour stabiliser nos finances publiques dans un contexte marqué par l’absence de majorité et les incertitudes économiques. Ce budget, fruit du travail initial de la précédente équipe gouvernementale et enrichi du dialogue constructif entre groupes politiques sous l’impulsion du nouveau gouvernement, est une réponse à la nécessité de protéger les plus fragiles et de préparer l’avenir. Je ne doute pas que cet esprit de responsabilité et de compromis puisse trouver sa traduction définitive la semaine prochaine. Chacun a dû faire des pas. Les circonstances nous y obligent. Pour éviter le chaos et le pire.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Les valeurs, les intérêts et les priorités politiques de l’Arctique sont aussi celles des Européens. Solidarité diplomatique absolue, investissements robustes dans cette région d’Europe : musclons notre stratégie arctique avec nos partenaires d’Islande et du Groenland.

> Il y a cinq ans, le Royaume-Uni quittait l'Union européenne. Cinq ans après le Brexit, seuls 8 % des Britanniques estiment que cela a eu un impact positif sur leur vie. 10 %, un impact positif sur l'influence de la Grande-Bretagne dans le monde. 6 %, un impact positif sur la migration. Vous nous manquez aussi.

 

La Quotidienne centriste du 31 janvier 2025. Allemagne – Avec le vote commun Droite-extrême-droite néo-nazie, le réveil des mauvais souvenirs


Quelques jours après la commémoration du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, haut lieu du génocide des juifs par le régime hitlérien, la droite allemande CDU-CSU a mêlé ses voix avec celles des néo-nazis de l’AfD sur un texte concernant l’immigration.

Une alliance qui rappelle ce qu’avait fait la droite dans les années 1930, quand Hitler montait en puissance électoralement.

Or c’est exactement la situation d’aujourd’hui où l’AfD est à 20% et plus dans les sondages à moins d’un mois d’élections législatives cruciales outre-Rhin…

Voilà donc le «cordon sanitaire» qui a volé en éclat ce qui a indigné l’ex-chancelière, Angela Merkel pourtant membre de la CDU.

Ce qui est positif dans cette affaire, c’est la mobilisation dans nombre de villes allemandes de milliers de manifestant pour protester contre ce vote commun.

Mais, au-delà d’un phénomène qui touche toutes les démocraties avec la montée des extrêmes, c’est en Allemagne que ça se passe.

Or, nous savons maintenant, après des années où la Guerre froide a caché la réalité, que la dénazification du pays après sa défaite en 1945 n’a été que superficielle.

Oui, il y a eu des procès à Nuremberg mais les condamnés furent peu nombreux, beaucoup, en plus, voyant leur peine commuée quelques années plus tard, sans parler de tout ceux qui passèrent à travers.

Ainsi, lors du procès des Einsatzgruppen, les commandos nazis chargé d’éliminer tous les juifs, seuls les très hauts gradés furent jugés et si certains furent condamnés à mort, on estime que seuls 21 des 33.000 de ces tueurs de sang-froid de civils innocents furent exécutés, eux qui n’hésitaient pas à «rationaliser» leur ignoble tâche en demandant aux mères de prendre leurs petits enfants dans les bras afin que ni les unes, ni les autres ne pleurent et pour n’utiliser qu’une balle – qui passait à travers la tête de la mère pour atteindre l’enfant – pour faire des économies de munitions.

Ceux qui passèrent devant la justice, et parfois acquittés, plaignirent les conditions de travail «éprouvantes» de leurs troupes…

Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres qui permirent aux serviteurs zélés de l’Etat nazi de faire une belle carrière dans le public ou le privé et mourir tranquillement dans leurs lits.

De même, l’histoire de cette époque et le devoir de mémoire ont été totalement déficients, sachant que beaucoup de jeunes interrogés dans les sondages ne savent ni qui est Hitler, ni les crimes qu’ont commis les nazis.

Mais pourquoi en aurait-il été autrement puisque, dès 1945, le peuple allemand disait dans un sondage que le nazisme était une bonne idéologie qui avait été mal appliquée!

Dès lors, pas étonnant qu’un parti néo-nazi comme l’AfD puisse faire renaître une idéologie immonde avec succès et en passe de doubler ses voix le 25 février prochain.

Voilà la triste réalité que nous risquons de payer au prix fort.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]