La situation rappelle celle de l’avant-Deuxième guette mondiale où l’indécision des démocraties avait permis à Hitler de s’emparer de l’Europe.
S’il n’a pas voulu insulter l’avenir en déclarant que les États-Unis de Donald Trump étaient devenus des ennemis, le Président de la République a néanmoins expliqué qu’il ne fallait plus désormais compter sur eux et que c’était aux Européens de prendre en main leur destin.
En revanche, il a déclaré que la Russie de Vladimir Poutine était la principale menace des pays européens mais également de la démocratie et de la liberté.
Il a ainsi rappelé que Poutine n’avait pas tenu sa parole de ne plus agresser l’Ukraine après son invasion de la Crimée en 2014 et que tous les actes du despote du Kremlin, de l’invasion de l’Ukraine aux fake news, démontraient la volonté de ce dernier de déstabiliser les démocraties européennes.
Face à ce monde qui vient de changer, il est nécessaire de prendre des décisions fortes et parfois difficiles a-t-il affirmé.
Cela passe, notamment, par des dépenses militaires beaucoup plus importantes pour produire des armes mais aussi pour augmenter le nombre des soldats de l’armée française.
Emmanuel Macron a également réitérer le soutien de la France et de l’Europe à l’Ukraine en rappelant que défendre ce pays était un devoir mais aussi une nécessité pour assurer notre sécurité et notre liberté.
Le Président de la République a abordé la guerre commerciale que Trump veut déclarer à l’Europe en établissant des droits de douane élevés.
Si tel devait être le cas, alors la France ne resterait pas sans réaction et prendrait des mesures de rétorsion.
Il a souhaité que l’on n’en arrive pas à cette extrémité car, selon lui, cette guerre commerciale fera autant de mal à l’Europe qu’aux États-Unis.
► Principaux
propos d’Emmanuel Macron
> La guerre en Ukraine, qui a entraîné près d'un million de morts et de
blessés, continuent avec la même intensité. Les États-Unis, notre allié, ont
changé leur position sur cette guerre, soutiennent moins l'Ukraine et laissent
planer le doute sur la suite. (...) Au total, notre prospérité et notre
sécurité sont devenues plus incertaines. Il faut bien le dire : nous rentrons
dans une nouvelle ère.
> L'avenir de l'Europe n'a pas à être tranchée à Moscou ou Washington.
> La menace russe est là et touche les pays d'Europe, nous touche. La Russie a déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial.
> La Russie est devenue une menace pour la France et l’Europe. La menace russe est là et touche les pays d’Europe, nous touche. La Russie « a déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial, viole nos frontières pour assassiner des opposants, manipule les élections en Roumanie, en Moldavie, organise des attaques numériques contre nos hôpitaux et tente de manipuler nos opinions avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux. Cette agressivité ne semble pas connaître de frontières. Face à ce monde de danger, rester spectateur serait une folie.
> La paix ne peut pas être trouvée à n'importe quel prix. Elle ne peut pas être faite sous le diktat russe. Aujourd'hui, on ne peut plus croire la Russie sur parole.
> La Russie teste nos limites : dans les airs, en mer, dans l'espace et derrière nos écrans. Cette agressivité ne semble pas connaître de frontières. (…) La Russie continue de se réarmer. Qui peut donc croire dans ce contexte que la Russie d'aujourd'hui s'arrêtera à l'Ukraine ? La Russie est devenue (...) une menace pour la France et pour l'Europe. Je le regrette profondément. (...) Nous devons faire avec.
> Il faudra un soutien à l'armée ukrainienne dans la durée.
> La paix en Ukraine passera aussi, peut-être, par le déploiement de forces européennes. Celles-ci n’iraient pas se battre aujourd’hui, elles n’iraient pas se battre sur la ligne de front, mais elles seraient là, au contraire, une fois la paix signée, pour en garantir le plein respect. Dès la semaine prochaine, nous réunirons à Paris les chefs d’état-major des pays qui souhaitent prendre leurs responsabilités à cet égard.
> Je veux croire que les États-Unis resteront à nos côtés. Mais il nous faut être prêts si tel n'était pas le cas.
> Les Etats européens doivent (...) être capables de mieux se défendre et de dissuader toute nouvelle agression. Quoiqu'il advienne, il nous faut nous équiper davantage.
> L'avenir de l'Europe n'a pas à être tranché à Washington ou à Moscou. La menace revient à l'est. L'innocence des 30 dernières années, depuis la chute du mur de Berlin, est désormais révolue.
> Les Etats membres [de l’UE] pourront accroître leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans leur déficit. Des financements communs massifs seront décidés pour acheter et produire sur le sol européen des munitions, des chars, des armes, des équipements parmi les plus innovants. Cela veut dire des pays européens davantage prêts à se défendre et à se protéger, qui produisent ensemble les équipements dont ils ont besoin, sur leur sol, qui sont davantage prêts à coopérer, à réduire leur dépendance à l'égard du reste du monde. Et c'est une bonne chose.
> Nous aurons à faire de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires qui sont désormais devenus indispensables. Ce seront de nouveaux investissements qui exigent de mobiliser des financements privés, mais aussi des financements publics, sans que les impôts ne soient augmentés. Pour cela, il faudra des réformes, des choix, du courage.
> La patrie a besoin de vous et de votre engagement
> La France ne suivra qu’un cap, celui de la volonté pour la paix et la liberté.
> Nous devons donc agir en étant unis en Européens et déterminés à nous protéger. C’est pourquoi la patrie a besoin de vous, de votre engagement. Les décisions politiques, les équipements militaires, les budgets sont une chose, mais ils ne remplaceront jamais la force d’âme d’une nation. Notre génération ne touchera plus les dividendes de la paix. Il ne tient qu’à nous que nos enfants récoltent demain les dividendes de nos engagements.
> Notre dissuasion nucléaire nous protège. Elle est complète, souveraine, française de bout en bout.
> Répondant à l’appel historique du futur chancelier allemand, j’ai décidé d’ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen. Quoi qu’il arrive, la décision a toujours été et restera entre les mains du président de la République, chef des armées
> Il ne faut céder à aucun excès : ni celui des va-t-en-guerre, ni celui des défaitistes.