Lo plaser de perpensar e d'escríver en lenga gascona. Aquiu qu'avetz lo men caièr aubrit.
dimecres, 30 d’agost del 2023
Mandre, mandra, (renard) mandrin (l'utís) : ua ipotèsi etimologica celtista (etimon *màdara).
diumenge, 27 d’agost del 2023
Un mot gascon viatjaire: fonilh
Bordèu qu'a hèit deu vin un ahar gascon. E lo comèrci deu vin bordalés que permetó lo viatge de mei d'un mot especificament gascon com "barrica", "barril -barriu", etc. Uei que'm vòli interessar au mot "honilh" (dautescòps "efonilh", "enfonilh", fr. entonnoir), qu'ei "fonilh" deu costat de Bordèu. Non, l'etimon n'ei pas celtic, qu'ei lo mot latin "infundibulum". Lo mot que s'arretròba a l' occitan vesin "fonilh", "enfonilh" etc. La simplificacion nd > n que signa un gasconisme . Lo mot "fonilh" que viatgè dab las barricas de vin: los Espanhòus e los Portugués que manlhevèn lo mot (arag.- esp. "fonil" , port. "funil", id.), los Bretons tanben (breton miejan: founilh, breton d'uei: foulin) e los Guallés tanben (fyllen). Se no'm credetz pas quand afirmi lo mot qu'ei d'origina gascona, qu'espèri que crederatz lo FEW qui ac ditz tot egau . Ved. infundibulum, FEW 4, 682.
(publicat a la paja "En gascon" de fb, lo 26 d'agost de 2023)
dimarts, 22 d’agost del 2023
Pourquoi sorelh au lieu de solelh en gascon?
dissabte, 19 d’agost del 2023
Proto-celtique mello= ballon > gascon meron (meroû, meroun) : melon.
*Mello- "lump", "ball" (Celtic lexicon). En breton, mell veut dire gros ballon. Voilà un étymon celtique qui a du ou pu être à l'origine du mot français melon en dépit de l'étymologie proposée dans tous les bons ouvrages. Le mot melon est en effet supposé dériver du latin tardif *mēlo qui serait une abbréviation du mot du latin classique melopepo -nis (melon) lui-même adapté du grec. Néanmoins, la forme du mot spécifique au gascon est meron (meroû, meroun), ce qui pointe vers un étymon "mello-" avec deux "l" et non pas avec un seul. En occitan comme en français, le double l intervocalique du latin est simplifié en l simple, on ne peut donc choisir entre une forme *melo et une forme *mello, elles aboutiraient à exactement le même résultat dans ces deux langues. Ce n'est pas le cas en gascon, le double l intervocalique du latin y donne régulièrement un r et non un l. Le " r" intervocalique du mot meron en gascon nous incite donc à 'identifier l' étymon comme étant *mello avec les deux l que l'on retrouve par ailleurs dans le mot italien: mellone. L'étymon serait donc alors le mot celtique mello "ballon" , (aussi colline, tête,) passé en latin tardif, où le mot a pris le sens de "melon", par métaphore et sans doute confusion d'étymon. Les formes espagnole, catalane et portugaise melón, meló et melaõ pourraient être le résultat du voyage du mot occitan ou français. Il y a du avoir confusion entre le mot celto-latin tardif *mellone- (du celtique mello: ballon) et le mot greco-latin classique melopepone- (melon), ce dernier ayant été décomposé en "melon pépon" (cf. moyen français "melon ponpon" FEW mēlo 6-1 683).
divendres, 18 d’agost del 2023
*turi (tour, tertre, colline) > turon et al., tuc, tuca, tuhet, tuquet.
*Turi* tour (Celtic Lexicon) L'étymon proto-celtique "turi" signifie tour. Tour en irlandais se dit tor (<turi-), torr en gaélique écossais. Dans ces langues, le sens est plus large que juste "tour" : château, tertre, colline arrondie. Gallois: twr, ancien gallois tor: tour, colline,tertre, tas. En gallois contemporain, le mot twr a le sens de colline, comme turon en gascon. On tient là probablement les cognats celtiques des mots gascons, turon et turròc qui signifient: éminence, tertre, motte.
La question de l'étymologie du mot "tuc" et sa relation avec l'étymon celtique *turi est posée. Le FEW nous propose un mot *tūkka,"cucurbitacée" dans une langue inconnue de méditerranée occidentale (FEW 13,2 398). Cette étymologie n'est pas sans poser problème. Le mot "tuc" ne désigne aucune plante en gascon et, contrairement au languedocien qui a les deux formes "suc" et "tuc" pour dire sommet (en occitan: suc, tuc = sommet, tuca = courge, cf. italien zucca, courge), le gascon ne connait que tuc-a avec les significations associées à l'étymon turi- dans les langues néoceltiques . Il est difficile d'admettre que le mot italien zucca (courge) et le gascon tuc puissent être cognats. L'hypothèse d'une origine "indigène" pour ce mot tuc -a, typiquement même si non exclusivement gascon, merite qu'on s'y intéresse.
En effet, la forme non affixée tu(r) (<*turu-) pourrait être à l'origine du mot gascon tuc, adaptaté populairement à l'aide du suffixe gascon -uc, -uca : *tu(r) > *tuüc , -a-> tuc, tuca , éminence, dune, tertre, tas, sommet, pour cette constuction, il y a pu avoir attraction du synonyme gascon de turon: cruc, cruca (étymon celtique krukkā). En faveur de cette dérivation est l'existence de cet autre mot "tuhet" qui signifie nuque et qui, avec cette signication, est synonyme de "tuquet" (nuque). On peut proposer la séquence suivante: *tu(r) s.m. > tua s.f. > tuha (h épenthétique, euphonique) > tuhet (suffixation) > tuhe (dégression).
Même si l'hypothèse proposée par Wartburg constitue une alternative évidemment recevable, il m'apparait néanmoins vraisemblable que l'étymon du mot italien zucca soit différent de celui du mot gascon tuc pour des raisons d'abord phonétiques. Il s'agirait plutôt de deux étymons distincts qui aurait voyagé, l'un (tuc < tur-) venant de la côte ouest de la Gascogne, l'autre ( suc <zukka) venant d'Italie . Les deux se seraient croisés et confondus dans leur domaine partagé, à l'est de la Gascogne (zucca: courge en italien, tuc: tertre, colline; sommet en gascon, suc, tuc :sommet en occitan, tuca: courge en languedocien). Le mot "tuc" semble avoir en effet voyagé à la fois dans le domaine occitan et dans le domaine catalan pyrénéen voisin du gascon (Pallars et Ribagorça, tuc = pic, cim). Le mot a pu aussi s'enraciner en asturien (tucu: protubérance dure, cf. FEW 13,2 398), un emprunt au gascon possible.
En gascon, on note une confusion de l'étymon *turu- avec tufus (cf. tuha :ensemble d'arbres sur une éminence) et un croisement du même étymon avec terra (d'où tarròc = turròc). En résumé, l'étymon "gaulois" "turra" inventé dans FEW 13,2 p.433, pour expliquer turon est une erreur. La forme est bien turi- selon les spécialistes du proto-celtique , et il se pourrait donc fort bien que le mot "tuc""-a" (mot voyageur) en dérive par une affixation triviale en gascon avec le suffixe -uc, -a à partir de la forme non affixée *turu >*tu(r) > tuc. De même, l'affixation de *tu(r) avec -et a pu conduire à "tuhet".
dijous, 3 d’agost del 2023
Etym. balano: balaguèr, balaguèra:ussi: balen,balens balia, baliva, balejar, baleja: un gasconisme médiéval en français :balai, balayer.
*Balano- <banatlo- (genêt, balai). *balano- est .la forme gauloise (cf. Delamarre, Dic. Gaul., Matasović, E.D.P-C), c'est une forme métathésique du mot proto-celtique *banatlo; les langues néoceltiques ont gardé la forme originelle. Ce mot celtique a un double sens : genêt d'une part, et balai de l'autre car le balai à l'origine se faisait avec des brins de genêt (cf. le mot anglais broom qui a le même double sens).
En gascon, le mot gaulois *balano a dérivé de différentes manières:. Le mot balen (*balano > *baleno > balen /baleŋ/ cognat du mot vx-f rançais balain (balai), lyonnais balan. désigne un sorte de râteau qui sert à ratisser et ramasser les feuilles. Il est aussi utilisé au féminin (*balena > balia) avec le même sens. Le "e" de balen suggère un changement d'accentuation dans l'évolution du mot (bàlanu- /'balǝnu/ -> balénu), comparable à celui qui a affecté le mot "bálano" en castillan (bálano > balano) d'étymon distint. Une autre forme du mot" balen" au féminin est aussi employée pour désigner une clôture en roseaux, en brandes, en genêts servant à protéger du vent : baliva (Bayonne) , balua, baluva (< *balia < balena ), d'où le verbe baluvar, balivar : clôturer etc. Il est vraisemblable que le mot gascon "balen" a du signifier "balai" autrefois, c'est la signification de l'étymon. On dit parfois que le verbe gascon "balejar" aussi graphié "baleyà" (fr. balayer) est un gallicisme, or sa construction en gascon à partir du mot "balen" apparait tout-à-fait régulière: (balen (s.m)> *bale(n)ejar / *bale(n)eyà (v.) >balejar /baleyà (fr. balayer) > baleja /baleye (s.f;, fr. balai). En revanche, il est très compliqué de faire dériver le mot français "balayer" de "balain" et de l'étymon *balano . La perte du "n" en position intervocalique est une caractéristique du gascon, elle n'est pas française. On observe cette perte de la nasale de l'étimon balano dans les mots "balayer" et "balai", ce qui permet de soupçonner un très vieux gasconisme déjà présent en latin médiéval dans le Livre Rouge de Chartres (1280) sous la forme "balez" (balais) qui pourrait représenter notre mot gascon "balens" ("balens" se prononce /ba'les/ en gascon). De même, on trouve en vieux-français le mot "balei" qui est une forme typiquement gasconne, pouvant soit représenter le mot gascon balen prononcé à la mode bayonnaise et landaise ( baley /ba 'lœj/) soit le déverbal masculin du verbe baleyà (baley /balei), en gascon baleye /baleja (s.f.) /. C'est donc plutôt le mot français "balayer" qui est un gasconisme (gascon "baleyà") et non le mot gascon qui est un gallicisme. La forme gasconne prise par le mot "balano", s'est généralisée en gallo-roman (voir FEW 1, 232 banatlo).
Reconnu du même étymon est le mot balaguèr, balaguèra (toponymiquement et anciennement: ensemble ou tas de genêts, et encore aujourd'hui en gascon: vent du sud, p.-ê. parce qu'il fait voler les feuilles, il balaye). Ce mot pourrait dériver de la forme suffixée en āko de balano : *balano > *balanāko -> *bala(n)ac -> balac -> balaguèr-a (dérivé affixé de *balac). Dans ce cas, l'absence de "n" dans ces mots romans signe un gasconisme passé en catalan en espagnol. L'accentuation des mots catalan "bàlec" et espagnol "bálago" pose question. Elle pourrait être artificielle, inventée par dégression de balaguer-o (gros tas de genêts) > cat. bàlec = genêt, esp. balaguero (gros tas de paille) > esp. bálago (paille), peut-être par attraction du cast. bálano. Une autre hypothèse pour expliquer l'absence du "n" de balano dans balaguer est celle d'une dégression illégitime du mot gaulois balano affixée avec -ako, donc un changement de ce qui peut sonner comme un affixe. bàlano > bàlako donc en catalan /'balək/ au lieu de */'balən/. En faveur de cette hypothèse est la forme "bale" ou "bala" qu signifie genêt en capcinois, tandis que "baleguer" y signifie lieu où poussent les genêts. . Cette hypothèse d'une dégression a l'avantage de concilier la forme gasconne balen (< bàlan = bàlen /'balən/) et catalane bàlec. Dans cette deuxième hypothèse, l'origine gauloise de l'étymon balano (pour banatlo) plaide à lui-seul en faveur d'un leg du gascon aux langues péninsulaires. Une origine celtibère n'est pas très vraisemblable à cause de l'ordre des consonnes qui est b-l comme en gaulois alors que l'ordre est b- n dans l'étymon proto-celtique.