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dimanche 16 janvier 2022

Nathalie Kremer et Sarah Nancy (dir.) : Les cordes vibrantes de l'art. La relation esthétique comme résonance

 PU de Rennes - Janvier 2021


Depuis l'Antiquité, la métaphore des « cordes vibrantes » de l'art apparaît comme une constante pour désigner le sentiment de la beauté du monde ou du choc de l'art. Elle suggère que la relation esthétique aux œuvres et au monde peut être comprise sur un mode acoustique et peut ainsi être expliquée en recourant au modèle musical, où la résonance est centrale.
Cet ouvrage a pour but d'approfondir le sens de ces deux notions clés de la relation esthétique : la vibration intérieure en tant que sensation vibratoire, qui engendre une participation affective et/ou cognitive du récepteur, et la résonance, qui permet d'étudier de plus près la réciprocité dynamique qui lie le récepteur à l'objet d'art qui le touche.
En s'appuyant sur des textes de littérature et de philosophie européens de l'Antiquité à nos jours, les contributions réunies ici offrent un aperçu panoramique des apparitions du terme de résonance dans les textes, dans son rapport à la vibration et à la musique, ainsi qu'une interrogation théorique sur la valeur de la résonance comme concept opératoire dans l'expérience esthétique.

Sarah Nancy est maîtresse de conférences en littérature française du XVIIe-siècle à l'université Sorbonne Nouvelle. Elle travaille sur la voix aux XVIIe et XVIIIe¬siècles - ses pratiques, ses effets, ses représentations, notamment genrées -, et s'appuie pour cela sur sa propre pratique du chant lyrique.
Nathalie Kremer est maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches à l'université Sorbonne Nouvelle et membre de l'Institut universitaire de France. Elle est spécialiste de la poétique classique des XVIIe et XVIIIe siècles et des rapports entre les arts dans la théorie esthétique.

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vendredi 22 octobre 2021

André Hirt : La Dernière sonate (de l'extrême à l'humain)

 Kimé - Octobre 2021


Faut-il en toute chose aller aux extrêmes ? Et faut-il avoir atteint une sorte de climax pour être à la hauteur de ce qu’exigent la création artistique, la politique et la pensée ? Les expériences si dangereuses de ce genre, telles qu’elles furent pratiquées au XXe siècle, ne résultent-elles pas d’un Pacte frauduleux contracté avec le diable, et l’une d’elle n’a-t-elle pas fait le malheur d’Adrian Leverkühn, le compositeur pas si imaginaire que cela du Docteur Faustus de Thomas Mann ?
C’est à partir de ce roman et du destin de son personnage principal, que l’on se propose, dans la continuité de ce qui s’est ouvert précédemment sous le nom Chantier Faustus, d’évaluer le degré de crise de la culture et de la civilisation, d’examiner dans ce contexte les conditions de la création artistique et de redéfinir la nature de la pensée en prenant à contrepied le Pacte et ses forçages par le rappel des contraintes de sa finitude.
La figure imposante de Beethoven sert ici de guide, depuis la IX° Symphonie qui s’achève, on ne le sait pas assez, sur l’ambiguïté d’un cri déchirant de joie mais aussi d’ivresse et d’inarticulation, en réalité de défaite historique, jusqu’à la dernière Sonate pour piano, opus 111, qui embrasse cette fois-ci, avec sobriété et amour, l’humanité de l’homme. C’est alors, pour les temps à venir, « l’humain » qu’elle cherche à tutoyer, à nous faire entendre et comprendre.

André HIRT a publié de nombreux ouvrages aux éditions Kimé, entre autres sur Glenn Gould, Baudelaire, Descartes, Karl Kraus et Robert Musil. Aux mêmes éditions, il a écrit le premier livre en français sur Philippe Lacoue-Labarthe. Il est l’auteur du Chantier Faustus (consacré à Thomas Mann) qui porte sur la métaphysique de la musique ainsi que sur les questions de civilisation qui s’y rapportent. Le présent ouvrage marque l’achèvement de ce projet.

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vendredi 27 août 2021

Pierre Kerszberg : Les Trajets intérieurs de la musique

 Classiques Garnier - Août 2021


La philosophie a régulièrement suspecté la musique d'aller plus loin qu'elle dans l'exploration du sens de notre relation au monde. La musique n'est-elle pas plutôt une expérience purement sensible ? Cette ambiguïté sur la place de la musique dans la culture mérite d'être examinée pour son propre compte. Sans aller jusqu'à valider ou rejeter le pouvoir supposé de la musique vis-à-vis des autres formes d'expérience, la méthode phénoménologique s'impose comme l'outil privilégié pour capter le sens difficilement saisissable de cette expérience qui nous enchante.

Pierre Kerszberg est professeur de philosophie à l'université Toulouse - Jean-Jaurès. Il est notamment l'auteur de The Invented Universe, La Science dans le Monde de la Vie et Les Premiers Gestes du Savoir.

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mardi 3 août 2021

Pauline Nadrigny : Le Voile de Pythagore. Du son à l'objet

 Classiques Garnier - Juillet 2021


L'essor des technologies de reproduction sonore redistribue les termes de l'expérience acoustique. Pierre Schaeffer, fondateur du courant de la « musique concrète », fut l'un des premiers à apprécier pleinement ce bouleversement et ses conséquences esthétiques. L'enregistrement sépare, comme le voile pythagoricien, l'auditeur de la source sonore et invite à une nouvelle appréhension du son - l'objet sonore visé dans une écoute réduite. Schaeffer ouvre ainsi une voie pour l'esthétique musicale de l'après-guerre, tentative à la fois originale et fondatrice pour de nombreux compositeurs. Cette recherche musicale, entre phénoménologie de l'écoute, expérimentation concrète et théorie des médias, garde toute sa pertinence dans le contexte actuel des sound studies.
Biographie de l'auteur

Pauline Nadrigny est maître de conférences en philosophie à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (ISJPS UMR 8103 / Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne). Elle a publié Musique et philosophie au XXe siècle-Entendre et faire entendre, The Most Beautiful Ugly Sound In The World - À l'écoute de la noise (avec Catherine Guesde) et le collectif L'Écho du réel.

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dimanche 18 avril 2021

Vladimir Jankélévitch : La Présence lointaine. Albeniz, Séverac, Mompou

 Seuil - Mai 2021 - Points


« La vocation de la musique n’est pas de répondre à l’alternative du près et du loin. La musique récuse les catégories tranchées et les disjonctions brutales, comme elle récuse tout ultimatum. Le son est perpétuellement en mouvement. Le son se rapproche, s’éloigne, nous enveloppe entièrement, et puis nous quitte pour s’éteindre dans les lointains. Les ondes de la musique circulent dans l’espace sonore. De là ce charme captivant, mais aussi décevant, instable, problématique dont le nom est musique. Car la musique est un charme. Ce charme de l’inachevé est celui de la présence absente. » V. J.

Consacré à la musique des compositeurs Isaac Albeniz (1860-1909), Déodat de Séverac (1872-1921) et de Federico Mompou (1893-1987), cet essai de Vladimir Jankélévitch restitue avec nuances la richesse e l’inventivité de leurs créations sonores.

Vladimir Jankélévitch (1903-1985). Philosophe, musicien et musicologue, il a occupé la chaire de philosophie morale à la Sorbonne de 1951 à 1979. Il est l’auteur d’une œuvre considérable, traduite dans le monde entier.

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lundi 12 avril 2021

Pierre Longuenesse : Reprendre à la musique son bien ? L'Absolu théâtral, du romantisme à la modernité

Orizons - Mars 2021 - Comparaisons


Cet essai se penche sur les enjeux historiques et esthétiques de l'inflation des discours ou des pratiques associant musique, écritures et scène théâtrale contemporaine. Le phénomène semble de prime abord familier puisqu'il caractérise nombre de propos sur l'Art depuis l'émergence de la modernité, lorsque "reprendre à la musique son bien" devient l'arme par excellence de l'arrachement à la mimesis et de la défense de l'abstraction, au théâtre comme dans les arts plastiques ou l'architecture. Ce n'est pourtant qu'en remontant jusqu'au tournant esthétique du romantisme d'Iéna qu'en émergent les véritables fondements : en l'occurence, l'utopie d'un "Absolu de l'Art" lui-même associé à une idéalité musicale qui en serait comme la condition sine qua non. Une passerelle inattendue relie ainsi romantisme et postmodernité, expliquant peut-être, en partie au moins, la "crise de la représentation", voire l'effondrement du symbolique, qui serait à l'oeuvre dans les arts de la scène en ce début de XXIe siècle.

Pierre Longuenesse est l'auteur de Yeats dramaturge publié en 2013 aux PUR, Yeats et la scène, Presses Universitaires du Septentrion, 2015, Jouer avec la musique, Jean-Jacques Lemêtre et le Théâtre du Soleil, Actes Sud, 2018, et enfin, Le Modèle musical dans le théâtre contemporain, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2020.

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samedi 13 février 2021

Robert Muller : Puissance de la musique

 Vrin - Février 2021


La puissance de la musique est un thème rebattu. Nombreux pourtant sont ceux qui échappent à l'attraction des oeuvres les plus célèbres. Pour comprendre comment cet art peut se révéler tour a tour irrésistible et impuissant, il faut s'interroger sur son mode spécifique d'action. Plusieurs hypothèses ont été avancées à ce sujet, séduisantes mais contradictoires. Pour compléter ces analyses classiques, on propose ici d'explorer une autre voie: au lieu de faire tout reposer sur les intentions des compositeurs ou l'analyse des oeuvres, on a voulu privilégier le point de vue de l'auditeur et s'interroger sur le rapport très particulier entre l'objet musical et les émotions. Mais cette tentative n'a d'interêt que si l'on ne se contente pas de les mettre en relation, c'est la manière dont l'auditeur accueille la musique et s'en empare qui apparait comme l'élément décisif. En Annexe, on trouvera une large revue des solutions varieés que J.-S. Bach apporte a la relation entre le texte et la musique.

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samedi 19 septembre 2020

Jerrold Levinson : L’expérience musicale. Appréciation, expression, émotion

 Vrin - Septembre 2020


Jerrold Levinson est une des figures majeures de l’esthétique contemporaine. On lui doit notamment de nombreux articles qui ont largement contribué au renouveau de la philosophie de la musique dans le monde anglo-saxon depuis une trentaine d’années. Le présent ouvrage fait suite à un premier recueil d’Essais de philosophie de la musique, paru en 2015. Ce nouveau volume rassemble six essais du philosophe ayant trait à la question de l’expérience musicale. Qu’est-ce qui fait le propre d’une expérience esthétique de la musique? Quelle est la valeur de la musique? Quel sens la musique revêt-elle pour nous? D’où provient la signification motionnelle et expressive que nous attribuons à la musique? Pourquoi éprouvons-nous un plaisir intense à l’écoute de certaines musiques? Ces questions fondamentales trouvent sous la plume de Jerrold Levinson des réponses claires et argumentées, qui intéresseront aussi bien les philosophes et les psychologues que les musicologues.
Cet ouvrage s’accompagne d’une série de textes introductifs qui permettront aux lecteurs de resituer les textes de Jerrold Levinson au sein des débats qui animent la philosophie de la musique anglo-saxonne de ces trente dernières années, et d’appréhender les liens inévitablement complexes que l’on peut tracer aujourd’hui entre l’esthétique musicale et les sciences cognitives de la musique.

Jerrold Levinson est Distinguished Professor of Philosophy à l’Université du Maryland.
Introduction, traduction et notes de C. Canonne et P. Saint-Germier.

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jeudi 10 septembre 2020

Gunther Anders : Phénoménologie de l'écoute

Philharmonie de Paris - Septembre 2020


Günther Anders (de son vrai nom Günther Stern) fut formé par la musique et les beaux-arts qu'il pratiquait lui-même activement. S'il n'est pas devenu musicien, ses expériences ont marqué sa pensée et nourri sa réflexion philosophique ultérieure. En témoignent les " Recherches philosophiques sur les situations musicales " (1930-1931), projet de thèse d'habilitation demeuré inédit, qui porte l'influence de ses professeurs Edmund Husserl et Martin Heidegger. Les écrits rassemblés dans cet ouvrage constituent l'une des toutes premières réflexions phénoménologiques appliquées à la musique, avant que le philosophe ne se tourne vers une approche sociologique, présentée dans la seconde partie du volume. " Qui la musique socialise-t-elle ? Qui est-elle censée toucher, et à l'initiative de qui ? Qui la reproduit ? " Anders s'intéresse à la transformation de l'être dans l'expérience d'écoute.

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dimanche 29 mars 2020

Gunther Anders : Phénoménologie de l'écoute

Ed. de la Philharmonie de Paris - Mars 2020


Günther Anders (de son vrai nom Günther Stern) fut formé par la musique et les beaux-arts qu’il pratiquait lui-même activement. S’il n’est pas devenu musicien, ses expériences ont marqué sa pensée et nourri sa réflexion philosophique ultérieure. En témoignent les « Recherches philosophiques sur les situations musicales » (1930-1931), projet de thèse d’habilitation demeuré inédit, qui porte l’influence de ses professeurs Edmund Husserl et Martin Heidegger. Les écrits rassemblés dans cet ouvrage constituent l’une des toutes premières réflexions phénoménologiques appliquées à la musique, avant que le philosophe ne se tourne vers une approche sociologique, présentée dans la seconde partie du volume. « Qui la musique socialise-t-elle ? Qui est-elle censée toucher, et à l’initiative de qui ? Qui la reproduit ? » Anders s’intéresse à la transformation de l’être dans l’expérience d’écoute.

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dimanche 24 novembre 2019

Vladimir Jankélévitch : Fauré et l'inexprimable

Plon - Novembre 2019


Vladimir Jankélévitch approfondit dans cet ouvrage ses réflexions sur le mystère d'ambiguïté qui rend si déroutante aux yeux de certains la musique de Fauré et qui empêche de définir cet art autrement que par des couples de contradictions. Il retrouve ces paradoxes aussi bien dans l'œuvre de piano que dans les mélodies, aussi bien dans la musique de chambre que dans le Requiem.
Évasif et précis, négligent et rigoureux, mystérieux et limpide comme un regard d'enfant, absent et présent comme une nuit d'été, lointain et proche comme une amie, distant et passionné comme un cœur secret, patent et latent comme une âme, tel est le langage de Fauré.

Philosophe et musicologue, Vladimir Jankélévitch a été professeur à la Sorbonne durant plusieurs décennies. Il est l'auteur d'une œuvre de philosophie morale considérable, ainsi que d'ouvrages essentiels sur la musique des XIXe et XXe siècles.

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mercredi 29 mai 2019

Vladimir Jankélévitch : Liszt et la rhapsodie

Plon - Mai 2019


Vladimir Jankélévitch se demande si le culte de la virtuosité et la glorification du " solisme ", réhabilités par nos contemporains, ne traduisent pas à leur façon un attachement bien moderne à la chose précaire, à la féérie sans lendemain, à l'apparition disparaissante, éphémère et prestigieuse. Le culte de la virtuosité est en quelque sorte un hommage à la profondeur paradoxale de l'apparence.

Philosophe et musicologue, Vladimir Jankélévitch a été professeur à la Sorbonne durant plusieurs décennies. Il est l'auteur d'une œuvre de philosophie morale considérable, ainsi que d'ouvrages essentiels sur la musique des XIXe et XXe siècles.

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dimanche 14 avril 2019

Béatrice Didier : Enserrer la musique dans le filet des mots

Hermann - Avril 2019


Musique et littérature sont-elles des soeurs ennemies, ou sont-elles susceptibles de s’entendre ? Rousseau rêve d’un langage originel qui aurait été à la fois musique et parole, mais cette union de deux arts qui sont proches parents et dont pourtant les langages diffèrent profondément a toujours été périlleuse.
Certains écrivains tentent de capter l'essence même de la musique à travers leurs romans, leurs poésies, tandis que d'autres s'essaient à la critique musicale, ou encore tentent de mêler musiques et mots dans les genres mixtes que sont l'opéra et la chanson. Quant aux lexicographes, ils proposent des définitions de la musique – nécessairement imparfaites – dans des dictionnaires.
Ces tentatives sans cesse renouvelées de capter la musique au travers des mots, jamais totalement satisfaisantes, sont-elles de ce fait perpétuellement vouées à l'échec ? Béatrice Didier montre ici qu'elles sont au contraire une source constante d’inspiration, grâce auxquelles musique et littérature gagnent de nouvelles formes d’expression.

Béatrice Didier, professeur émérite à l’Ecole normale supérieure où elle anime un séminaire « littérature-musique », est l’auteur de nombreux essais et articles sur ce dialogue des arts. Elle a notamment travaillé sur les rapports de la musique et de la littérature au XVIIIe et au XIXe siècles.

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mardi 20 novembre 2018

Sylvie Douche et Claude Coste (dir.) : Barthes et la musique

PUR (Presses universitaires de Rennes - Octobre 2018 - Collection : Interférences


La musique tient une place essentielle dans la vie et l’œuvre de Roland Barthes. Dans le présent ouvrage, vingt et un spécialistes français et étrangers abordent cette présence sous toutes ses formes : la composition (Barthes a écrit une dizaine de partitions dans les années 30 et 40), le commentaire critique (fasciné par le « grain de la voix »), ou l’usage métaphorique (« Il faut toujours penser l’écriture en termes de musique », peut-on lire dans La Préparation du roman).


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dimanche 11 novembre 2018

Robert Misrahi : L'Eden Mozart

Editions Le Bord de l'eau - Novembre 2018 - Collection : Nouveaux classiques



Robert Misrahi ne se veut pas musicologue, mais simple auditeur de Mozart. Il présente, sur son œuvre trois idées : on devrait dissocier la musique et les textes (livrets ou liturgies diverses) ; Mozart décrit des affects essentiels indépendants des circonstances ; et enfin tout l’œuvre Mozart peut valoir comme la joie et l’accomplissement d’un Eden. Implicitement, Robert Misrahi. relie cette œuvre à ses propres travaux sur le bonheur.

Tout en présentant une hypothèse originale sur la signification de la musique de Mozart, Robert Misrahi ne manque jamais de rendre hommage au grand musicologue et spécialiste de Mozart, Jean-Victor Hocquard et, comme celui-ci le fait parfois, il offre à ses lecteurs un travail non de musicologue, mais de simple auditeur, passionné de Mozart.
Selon Misrahi, pour comprendre et apprécier Mozart en profondeur il convient de dissocier la musique proprement dite de Mozart et les textes écrits qu’elle serait censée illustrer. Aussi bien les livrets d’Opéras que les textes liturgiques ou maçonniques ne sont liés à la musique que par convention et d’une manière contingente.
Ce premier pas permet à l’auteur de définir une compréhension intuitive de la musique, et de mettre en évidence le fait que le but et l’objet de la musique mozartienne sont bien des affects, mais considérés dans leur essence la plus générale, indépendamment des circonstances anecdotiques que les textes prétendent circonscrire. Le « Incarnatus est  » exprime la force, la tendresse et la joie bouleversée de tout amour, indépendamment de tout texte liturgique. De même, Robert Misrahi donne des exemples de quelques « affects essentiels  » : l’enthousiasme, l’angoisse, le proche et le lointain, l’adoration, la joie même, fondamentale, omniprésente.
Enfin l’auteur dégage une sorte d’itinéraire existentiel, indépendant de la chronologie des œuvres, mais non pas de leur sens. Elles disent toutes et la joie de la perfection musicale, et la joie finale de l’accomplissement. Cette joie du grand Désir accompli est le sens même de l’œuvre de Mozart.
Si cet Eden existe quelque part, c’est dans et par la perfection réelle et sensible de l’œuvre Mozart.

Robert Misrahi, philosophe, est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, notamment Intensités. Lumières sur les petits bonheurs de la vie quotidienne et des loisirs (Le Bord de L’eau, 2016), Ma Philosophie (Le Bord de l’eau, 2018). Il est aussi un grand spécialiste de Spinoza.

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vendredi 5 octobre 2018

André Hirt : La Condition musicale

Encre marine - Octobre 2018


Il n’existe pas d’humanité sans musique. Celle-ci vient à chacun en le précédant, en lui ouvrant son mode d’existence et en lui donnant forme et rythme. Nos affects, nos désirs et nos pensées sont musicaux. L’existence est musicale.
La musique constitue donc notre condition, si bien qu’elle est plus antérieure et plus intérieure à nous que nous-mêmes. Toutefois, comme nous, elle est sans origine assignable et sans commencement.
Ceci n’est donc pas un livre de musicologie. Pour le lire, nulle expertise n’est requise, seulement l’expérience d’exister.
Nous sommes par ailleurs nécessairement pris dans l’Histoire faite de catastrophes mais aussi de marques d’espérance. Que dit alors très concrètement la musique de nous, de nos existences actuelles et du présent ? Et comment dans ces conditions recevons et entendons-nous notre être-musical ?

André Hirt enseigne la philosophie en khâgne au Lycée Faidherbe de Lille.
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lundi 23 octobre 2017

Alessandro Bertinetto : Pensée des sons. Thèmes de philosophie de la musique

Delatour - Septembre 2017


Capable de séduire notre sensibilité comme de stimuler notre activité intellectuelle, la musique offre à la philosophie un terrain particulièrement riche, tant elle encourage l’exercice de la réflexion. Le philosophe Alessandro Bertinetto réfléchit dans ce livre sur certains des principaux thèmes de l’esthétique de la musique.
Qu’est-ce que la musique ? Est-elle le seul art employant les sons ? Quel est son rapport aux autres arts ? Est-elle un pur jeu de sensations sonores, ou est-elle au contraire capable de servir la communication de contenus et de significations ? Peut-on parler de représentation ou de narration musicales ? En quel sens peut-on dire qu’un morceau de musique est joyeux, triste, mélancolique, provocateur ? La musique possède-t-elle une dimension morale ?
Les réponses que les meilleures théories actuelles proposent à ces questions, et à bien d’autres, sont discutées et critiquées dans ce livre, confrontées les unes aux autres. Les échanges nés de la fréquentation des arguments des philosophes inciteront le lecteur à leur proposer à son tour des solutions argumentées, qui pourront s’appuyer sur ses propres expériences en matière de pratique et/ou d’écoute de la musique.

Traduit de l'italien par Julien Labia et Ellen Moysan

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vendredi 20 octobre 2017

Lambert Dousson : Une manière de penser et de sentir. Essai sur Pierre Boulez

Presses universitaires de Rennes - Octobre 2017


« Une manière de penser et de sentir, une manière aussi d’agir et de se conduire » : dans le sillage de Michel Foucault qui ainsi définissait « la modernité » comme « pratique de soi », ce livre porte un regard philosophique inédit sur la pensée de Pierre Boulez (1925-2006). Figure essentielle de la modernité musicale au XXe siècle, son activité de compositeur s’est toujours accompagnée d’une réflexion théorique, qui fut parmi les plus profondes jamais menées sur les forces subjectives et objectives au travail dans la création artistique. Ni simple explication de l’½uvre, ni justification de positions esthétiques et politiques, les écrits qu’il fit paraître autour de son ouvrage clé Penser la musique aujourd’hui (1963) constituent, par leur densité et leur ampleur, mais aussi par un écart paradoxal qu’ils instaurent avec l’expérience musicale elle-même, une « herméneutique du sujet ». Cette subjectivité qui se cherche, se perd et se retrouve dans le labyrinthe de sa pensée de l’art, le présent livre montre son élaboration complexe. De l’écriture à l’écoute, de l’axiomatique à la prolifération, de l’exercice de la structure à la pratique de la coupure, du degré zéro de l’écriture à l’ambiguïté des espaces lisses et des espaces striés, c’est aussi un événement dans la pensée en général qu’il s’agit de faire revivre. Ou comment les analyses, interprétations, critiques, reprises de la pensée musicale de Pierre Boulez par ses contemporains Michel Foucault, Roland Barthes, Claude Lévi-Strauss, Gilles Deleuze et Félix Guattari, sont autant de points d’articulation où se déplace et se joue autrement la question du sujet de la musique.

Lambert Dousson est agrégé et docteur en philosophie. Ses travaux portent principalement sur les relations entre musique, philosophie et politique (XIXe - XXIe siècles). Il est maître-assistant à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Montpellier, où il enseigne la philosophie, l'esthétique et la théorie de la culture, et intervient régulièrement comme conférencier à la Cité de la musique - Philharmonie de Paris.

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vendredi 29 septembre 2017

Arthur Dony : Leibniz et Jean-Sébastien Bach. Métaphysique et pensée musicale à l'âge baroque

Presses Universitaires de Liège - Septembre 2017


La musique occupe une place singulière au sein de la philosophie de G.W. Leibniz (1646-1716). Si les développements que ce dernier y consacre sont peu nombreux et dispersés à travers son oeuvre, ils n'en dessinent pas moins les contours d'une philosophie de la musique aussi pénétrante que méconnue. Celle-ci apparait tout à la fois comme l'expression et le modèle privilégié de sa métaphysique générale, dont la portée esthétique reste largement à explorer. Une oeuvre en particulier, cependant, semble avoir déjà donné corps à cette esthétique musicale. Cette oeuvre est celle de Jean-Sébastien Bach (1685-1750), dont l'écriture contrapuntique manifeste plus que toute autre une parenté structurelle avec la philosophie de Leibniz. A scruter l'architecture complexe de ses compositions, on peut y déceler comme un miroir de l'univers leibnizien, une expression sensible des principes mêmes de l'harmonie universelle. Au vu du contexte intellectuel dans lequel évoluait J.-S. Bach, cette parenté n'est du reste pas sans fondement historique. Il n'est ici que de mentionner l'implication du Cantor dans la société philosophique dirigée par Lorenz Mizler (1711-1778), élève de Wolff et héritier de Leibniz, à laquelle il dédia plusieurs de ses oeuvres les plus hautement formelles, dont la dernière, inachevée, devait être L'Art de la fugue. A travers l'étude de la conception leibnizienne de la musique, envisagée dans son rapport à la pensée musicale de J.-S. Bach, cet ouvrage explore les relations entre métaphysique et musique à la lumière du concept d'harmonie comme "unité dans la diversité". Par le biais d'une enquête comparative, de nature à la fois structurelle et historique, il a pour ambition de montrer comment les concepts de Leibniz peuvent éclairer de façon inédite la musique de J.-S. Bach, et comment celle-ci permet, en retour, de mettre sous un jour nouveau la doctrine leibnizienne de l'harmonie - laquelle trouve en Bach une postérité insoupçonnée.

Arthur DONY est doctorant en philosophie à l'Université de Liège. Il a publié plusieurs articles sur la métaphysique de Leibniz ainsi que sur la philosophie contemporaine. Dans le cadre de ses recherches sur la métaphysique des relations, il a été Recognised Student à la Faculté de Philosophie de l'Université d'Oxford. Il est également organiste.

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lundi 24 avril 2017

Collectif : La valeur de l'émotion musicale

PU Rennes - Avril 2017 - Collection : Aesthetica


Au sein des recherches actuelles sur l'émotion musicale, ce livre possède une approche originale: il ne s'agit pas tant de décrire la nature, les opérations et les fonctions de cette émotion, que de s'interroger sur les enjeux conceptuels, culturels, sociaux et artistiques de sa valorisation ou de sa dévalorisation. Autour de ce souci axiologique, il s'agit donc d'articuler des perspectives anthropologiques, esthétiques, historiques et pragmatiques afin de poser la question : au nom de quoi, en vue de quoi et dans quels moments de la musique occidentale, les acteurs impliqués par son exercice et sa compréhension revendiquent-ils ou refusent-ils l'émotion ? Dans la mesure où cette question engage les propriétés de la création, de l'exécution et de l'expérience musicale individuelle et collective, l'ouvrage tente de déterminer les points de vue multiples (religieux, philosophique, éthique, politique, esthétique et artistique) à partir desquels sont posées la valorisation ou la dévalorisation de l'émotion, tant dans les discours que dans les pratiques. Appréhender historiquement et conceptuellement la relation entre musique et émotion ; étudier certaines époques qui ont posé les termes du débat de façon cruciale ; explorer les dispositifs, les pratiques et les rôles joués par le compositeur, l'interprète et l'auditeur ; saisir le rapport que tel et tel type de musique ou genre musical (opéra, rock, jazz) entretient avec l'émotion, telles sont les quatre finalités de cet ouvrage.

Pierre-Henry Frangne est professeur de philosophie de l'art, Hervé Lacombe est professeur de musicologie, Timothée Picard est professeur de littérature comparée, tous les trois à l'université Rennes 2. Marianne Massin est professeur de philosophie de l'art à l'université Panthéon-Sorbonne.

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