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"C'est très inquiétant": Djokovic craint pour le tennis face à l'émergence du padel et du pickelball

Dans la foulée de sa qualification pour les huitièmes de finale, à Wimbledon, Novak Djokovic a partagé quelques-unes de ses craintes concernant l’avenir de son sport qu’il considère en danger face à l’émergence de nouvelles pratiques.

"Nous devons nous attaquer à tous ces défis." Novak Djokovic tire la sonnette d’alarme et lance un avertissement concernant la menace qui pèse selon lui sur l’avenir du tennis. Le recordman de victoires en tournois du Grand Chelem a évoqué samedi soir, après sa qualification pour les huitièmes de finale de Wimbledon, l’apparition de nouveaux sports de raquette, lesquels pourraient, à terme, supplanter la petite balle jaune.

Le Serbe a exhorté les dirigeants du tennis à prendre des mesures urgentes afin de pérenniser la pratique du tennis dans le monde voire d’accroître son rayonnement sur la planète en tenant compte des nouveaux usages et des attentes du jeune public. Mais également des contraintes économiques posées par l’émergence de sports de raquette moins coûteux que le tennis. "Le tennis est un sport mondial et il est aimé par des millions d'enfants qui prennent une raquette et veulent jouer, mais nous ne la rendons pas accessible. Nous ne le rendons pas abordable", a déploré Djokovic.

"Aujourd'hui, le paddle se développe et émerge, a également constaté le n°2 mondial. Les gens s'en amusent et disent: 'Oui, mais le tennis, c'est le tennis, le tennis est le roi ou la reine de tous les sports de raquette'. Le tennis est le roi ou la reine de tous les sports de raquette. C'est vrai. Mais au niveau des clubs, le tennis est en danger. Si nous ne faisons rien, globalement ou collectivement, le padel et le pickleball aux États-Unis vont remplacer les clubs de tennis. Parce que c'est plus économique. Vous pouvez construire trois courts de padel sur un court de tennis. Faites le calcul. C'est beaucoup plus rentable pour le propriétaire du club d'avoir ces terrains."

"Nous faisons du très mauvais travail"

Djokovic estime que son sport ne fait pas assez en termes d’innovation. "Nous devons trouver un moyen d’attirer un public jeune", a-t-il conseillé, suggérant aux décideurs de prendre exemple sur la formule 1. "Quand on regarde ce qu'ils ont fait en termes de marketing, en termes de croissance du sport, en termes de courses à travers le monde et de leur popularité... Je pense que nous devons faire mieux sur nos circuits respectifs. Les grands chelems vont toujours bien marcher. Mais je pense que nos circuits doivent faire mieux."

S’appuyant sur une étude sortie par le syndicat PTPA qu’il a lui-même créé, laquelle classait le tennis parmi les sports les plus regardés dans le monde, Djokovic a mis le doigt sur un autre aspect de cette étude: L’énorme potentiel de croissance du tennis. "Le tennis est le neuvième ou le dixième sport en termes de commercialisation de son produit, a souligné Djokovic. "Il y a beaucoup de choses que nous pouvons examiner collectivement et essayer d'améliorer", a-t-il encore préconisé.

L’occasion pour lui d’enchaîner sur un autre sujet épineux, l’inégale répartition des gains sur le circuit. "Nous devons augmenter le nombre de joueurs qui vivent de ce sport, a assuré le Serbe. Il n'y a que 350 à 400 joueurs, hommes et femmes, en simple et en double, qui vivent de ce sport sur cette planète. C'est très inquiétant pour moi. L'accent est toujours mis sur les vainqueurs de Grand Chelem, mais qu'en est-il du niveau de base ? Nous faisons encore du très mauvais travail dans ce domaine... du très mauvais travail."

QM