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US Open: un nouveau désastre bleu, sans représentant (masculin) au 3e tour

Après sept défaites cumulées en deux jours, il n’y aura aucun joueur français au troisième tour de l’US Open. Du jamais vu depuis 1995 ! Après le raté des Jeux, cette médiocrité interpelle

Il n’y a plus l’excuse de la surface. Il y a trois ans, à Roland-Garros, le tennis masculin français avait été incapable de placer un représentant au troisième tour. Un bilan accablant qui avait été mis sur le compte de la terre battue, surface hostile. L’argument n’est plus valable car l’histoire s’est répétée ce jeudi sur le ciment de l’US Open. Depuis 1996, il y avait pourtant toujours au moins un Bleu au troisième tour. Ils étaient pourtant quatorze au départ mais l’enchaînement de défaites a été fulgurant.

Malade, Ugo Humbert a été sorti par un Argentin classé en dehors du Top 100. Révélation de Wimbledon, Giovanni Mpetshi-Perricard n’a gratté que neuf jeux à un autre Argentin, Tomas Etcheverry. "Quand on est ambitieux comme moi, on ferme sa bouche et on va bosser", avait-il lâché.

"Je ne pense pas qu’on se tire vers le bas"

Comme un symbole, c’est l’espoir Arthur Fils, 20 ans, qui a entériné le zéro pointé. L’Essonnien, 24e mondial, a été éliminé par Gabriel Diallo, un Canadien issu des qualifications, d’où son modeste 143e rang mondial. Le Français a vécu un court moment de grâce avec deux points fabuleux dans le tie-break du deuxième set. Mais il est retombé dans ses travers et n’a pu empêcher son adversaire de s’imposer en quatre sets (7-5, 6-7, 6-4, 6-4 en 3h32). A l’exception d’un huitième de finale en Chelem, Arthur Fils a été inconsistant à Melbourne, Roland-Garros et Flushing Meadows. Pourtant, le potentiel est là, comme l’a prouvé son titre à Hambourg, en juillet, face à Alexander Zverev.

Même si un joueur s’occupe de ses petites affaires personnelles, Arthur Fils était touché par cet US Open pathétique pour les Français. "C’est nul", a-t-il lâché. Eliminé au deuxième tour par David Goffin, Adrian Mannarino ne ressent pas de sinistrose. "Je ne pense pas qu’on se tire vers le bas", commente-t-il.

Ce bilan américain survient surtout après des Jeux Olympiques catastrophiques eux aussi. La délégation tricolore n’a même pas atteint le stade des quarts de finale dans les cinq épreuves organisées. Ivan Ljubicic, le directeur du haut niveau, avait même proposé sa démission quelques minutes après la débâcle. Mais le Croate a été conforté dans ses fonctions par un communiqué fédéral publié mardi.

Et la Coupe Davis arrive très vite…

"La FFT estime que le projet mis en place par son directeur du haut niveau, sa disponibilité auprès des joueuses et des joueurs, son expérience en tant que joueur et entraîneur, font d’Ivan Ljubicic la personne idoine pour poursuivre la transformation de la cellule haut niveau et permettre l’émergence d’une nouvelle génération ambitieuse et performante", pouvait-on lire.

Une personne "idoine" qui brillait par son absence à New York. Il pressentait peut-être cette édition cataclysmique. De son côté, Paul-Henri Mathieu, le capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, va devoir panser les plaies des joueurs qu’il va retenir pour la prochaine campagne. Une phase de poules qui se tiendra à Valence. Les Bleus doivent ouvrir face à l’Australie le mardi 12 septembre. Ils affronteront ensuite l’Espagne et la République Tchèque. Cela sent la troisième claque consécutive… Un mauvais karma pour le président Gilles Moretton, qui est en campagne pour sa réélection, en décembre prochain.

Eric Salliot