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Boxe: Canelo Alvarez, un rêve inaccessible pour Christian Mbilli?

Champion WBC-WBA-WBO des super-moyens, Saul "Canelo" Alvarez défend ses trois ceintures ce week-end à Las Vegas face à l’Américain Edgar Berlanga (en direct à partir de 2h dans la nuit de samedi à dimanche sur RMC Sport Live 2). Très bien placé dans sa catégorie, Christian Mbilli peut-il légitimement rêver de combattre la superstar mexicaine? Pas gagné. Mais il y a des chemins pour y arriver. Explications.

"Je n’ai jamais entendu parler de lui!" On peut croire ou ne pas croire Saul "Canelo" Alvarez quand RMC Sport l’interroge sur Christian Mbilli. Mais on aurait plutôt tendance à croire la seconde solution. Grand étudiant de son sport, la superstar mexicaine connaît forcément un homme membre du top 3 des quatre fédérations majeures – numéro 1 WBC, numéro 2 WBA, numéro 3 IBF et WBO – dans sa catégorie des super-moyens. Machine à KO, l’invaincu boxeur franco-canadien (28-0, 23 KO; 29 ans) a grimpé une à une les marches pour se retrouver en position de challenger légitime de Canelo. A chaque sortie dans le ring, avant comme après, on lui parle de ce combat de rêve pour lui. Mais rien ne vient. Alors, qu’est-ce qui cloche?

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Pour le soixante-sixième combat de sa carrière professionnelle (!), Canelo (61-2-2, 39 KO; 34 ans) remet en jeu ses ceintures WBC-WBA-WBO des super-moyens ce week-end à Las Vegas contre l’Américain Edgar Berlanga, numéro 1 du classement WBA connu pour son début de carrière tonitruant avec seize KO au premier round sur ses seize premiers combats. Pas un meilleur boxeur que Christian Mbilli, on aurait même tendance à dire l’inverse, mais un nom plus connu des fans et plus vendeur avec des origines porto-ricaines qui permettent de nimber leur affrontement du parfum des grands combats historiques dans les rings entre le Mexique et Porto Rico.

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Une composante business incontournable dans laquelle "Solide" n’est pas le mieux placé

David Benavidez parti dans la catégorie supérieure à force d’attendre le choc tant espéré contre Canelo, l’ancien de l’équipe de France amateur des Jeux de Rio aurait mérité la place sportivement. Mais le noble art possède une composante business incontournable dans laquelle "Solide" (son surnom) n’est pas le mieux placé. D’autant plus quand il s’agit de défier celui qui est sans doute la plus grande star actuelle de son sport, un homme arrivé à un stade de sa carrière et à un statut qui lui permettent de décider ce qu’il veut faire ou ne pas faire.

S’il avait voulu conserver son titre incontesté à quatre ceintures de la catégorie, Canelo aurait dû affronter le Cubain William Scull, son challenger obligatoire pour l’IBF, à la place de Berlanga. Qui? Le Mexicain a eu la même réaction. Et a préféré décliner cette perspective peu lucrative et inintéressante sur le plan sportif. Résultat? Ceinture IBF retirée, un titre vacant qui se disputera le 19 octobre en Allemagne entre Scull et le Russe Vladimir Shishkin. De quoi rendre l’affaire passionnante pour Mbilli. Celui qui s’est exilé au Québec pour sa carrière pro a deux possibilités devant lui. Aidé dans ses quêtes de Canelo et/ou d’une ceinture mondiale par sa signature récente chez le promoteur mastodonte Top Rank, il se retrouve aujourd’hui à la croisée des chemins.

La première route consisterait à prendre le vainqueur du combat du 20 septembre entre le Mexicain Jaime Munguia, dernier adversaire en date de… Canelo (en mai) et autre nouvelle recrue Top Rank, et le Canadien Erik Bazinyan, partenaire de salle et d’entraînement de Mbilli. Si Munguia s’impose, un choc face à lui ferait sens, avec l’idée de signer une nouvelle grosse victoire après celle obtenue mi-août face à Sergiy Derevyanchenko – le Mexicain n’a été battu qu’une fois en carrière, par Canelo – et de pousser le public et les spécialistes à réclamer de le voir dans un choc contre la superstar. La seconde option consiste à aller chercher au plus vite un titre. Numéro 3 IBF, Mbilli est en pole position pour affronter le vainqueur de Scull-Shishkin pour cette couronne. Avec une belle chance de se parer d’or autour de la taille.

Il ne serait pas encore considéré comme le meilleur de la division mais il serait champion du monde. Cela ne lui offrirait toujours pas Canelo. Mais ça pourrait ouvrir une autre porte vers lui. Si le Mexicain veut redevenir champion incontesté de la catégorie avant sa fin de carrière, ce qui est loin d’être une certitude mais ne semble pas impossible, il devra absolument faire face au(x) boxeur(x) qui détiendront la ou les ceinture(s) manquante(s). Si Mbilli est toujours le champion IBF à ce moment-là, il deviendra alors incontournable. Mais il y a beaucoup de si… Dernier point positif à prendre la route IBF? L’actuel numéro 5 du classement est un certain Kevin Lele-Sadjo, l’autre machine à KO française aux dents longues dans cette catégorie. Un choc qui serait génial à organiser en France pour relancer le noble art dans notre pays.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport