RMC Sport

JO de Paris 2024: les accidents du travail ont été réduits sur les chantiers

Par rapport à la moyenne nationale, les accidents du travail sur les chantiers des Jeux olympiques ont été quatre fois moins nombreux, selon l'ancien patron de la CGT Bernard Thibault, chargé du suivi social de l'organisation de la compétition.

Les chantiers des bâtiments des Jeux olympiques et paralympiques de Paris ont provoqué peu d'accidents du travail, s'est félicité mardi l'ex-numéro un de la CGT Bernard Thibault, chargé du suivi social de l'organisation de la compétition.

"Si on prend le nombre d'heures travaillées, rapporté à la moyenne nationale, on a eu quatre fois moins d'accidents du travail sur les chantiers JO", a résumé Bernard Thibault sur Franceinfo.

L'ancien secrétaire général de la CGT (1999-2013), qui siège au sein du Comité d'organisation des JO et représente les signataires de la charte sociale, avait déjà donné des chiffres semblables dans les mois précédant la compétition. Il peut désormais fournir un bilan final.

Les 70 chantiers des Jeux olympiques ont recensé "181 accidents, une trentaine d'accidents graves et aucun accident mortel", a-t-il détaillé, alors que plusieurs cas meurtriers ont par exemple été enregistrés sur les chantiers du métro du Grand Paris.

Les accidents graves, "ça peut être des fractures, des blessures profondes, (mais) pour l'essentiel pas de blessure irrémédiable", a-t-il précisé.

Selon Bernard Thibault, ces résultats ont été obtenus en imposant aux groupes du BTP des règles et des contrôles plus stricts que ce que prévoit le Code du travail.

"Travailler autrement sur les chantiers"

Les grands groupes comme Bouygues ou Vinci, qui chapeautent la réalisation des chantiers dans leur ensemble, ont notamment été tenus responsables des conditions de travail de salariés qui ne dépendent pas directement d'eux, mais des nombreux sous-traitants à l'oeuvre dans le BTP.

Le off des volontaires : Qui sont ces hommes et femmes qui donnent leur temps pour les JO ? - 31/07
Le off des volontaires : Qui sont ces hommes et femmes qui donnent leur temps pour les JO ? - 31/07
2:30
"Au-delà des JO, (ça) montre qu'on peut travailler autrement sur les chantiers du bâtiment en France et faire reculer le nombre d'accidents", a jugé Bernard Thibault.

L'ex-leader syndical a par ailleurs reconnu que les accusations de "nettoyage social", portées par des associations après le démantèlement de campements illégaux, correspondaient à une réalité.

"Comme le font toutes les villes organisatrices de grands événements, les pouvoirs publics s'efforcent de ménager des images présentables et, lorsqu'on a des personnes à la rue, c'est considéré comme non-présentable", a regretté Bernard Thibault. "Donc on crée les conditions pour les effacer du paysage."

MC avec AFP