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JO 2024: enquête ouverte après la plainte de la DJ Barbara Butch pour cyberharcèlement

La DJ Barbara Butch à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques

La DJ Barbara Butch à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques - Capture d'écran France 2

L'artiste, militante féministe et lesbienne, a déposé plainte mardi matin. La veille, elle avait dénoncé sur Instagram être depuis sa performance "la cible d'un énième cyberharcèlement - particulièrement violent".

Une enquête a été ouverte ce mardi 30 juillet après la plainte notamment pour cyberharcèlement aggravé et menaces de mort déposée par la DJ française Barbara Butch, star du tableau incarné par des drag queens lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris vendredi soir, a indiqué le parquet de Paris.

Le parquet a précisé que le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) a saisi mardi l'office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH) "d'une enquête portant sur les messages discriminants à raison de la religion ou orientation sexuelle, qui lui ont été adressés ou postés en ligne et signalés par Pharos", plateforme de signalement de contenus illicites sur le net.

"Ces faits sont susceptibles d'être qualifiés d'injures aggravées par la discrimination, menaces de mort, et provocation publique aux atteintes volontaires à la vie ou à l'intégrité physique des personnes", selon le ministère public.

"Barbara Butch est évidemment heureuse de savoir que l'OCLCH a été saisi", a réagi son avocate, Audrey Msellati. "Ce geste du PLNH est très fort car il signifie que les faits sont pris extrêmement au sérieux (...) et que l'enquête pourra être menée dans le cadre d'une entraide pénale internationale", a-t-elle ajouté.

L'artiste, militante féministe et lesbienne, a déposé plainte mardi matin. La veille, elle avait dénoncé sur Instagram être depuis sa performance "la cible d'un énième cyberharcèlement - particulièrement violent".

"Si dans un premier temps j'ai décidé de ne pas prendre la parole pour laisser les 'haters' ("haineux" en français, NDLR) s'apaiser, les messages que je reçois sont de plus en plus extrêmes", justifiait l'artiste française.

"Le problème c'est leur intolérance"

"Ceux qui s'en prennent à Barbara Butch le font car ils ne supportent pas qu'elle puisse représenter la France, parce que c'est une femme, lesbienne, grosse, juive... Le problème, c'est leur intolérance et leur obscurantisme", a dénoncé Me Msellati.

"En s'attaquant à elle, ils s'en prennent aux valeurs, aux droits et aux libertés de la France, qu'elle représente par son existence dans l'espace public et notamment par le fait qu'elle performe pour son pays sur une scène mondiale", a ajouté l'avocate.

Le comité d'organisation Paris-2024 a pour sa part "fermement condamné" mardi le cyberharcèlement dont est victime "l'équipe artistique" de la cérémonie d'ouverture. "Nous sommes à leurs côtés et nous les soutenons", a ajouté la directrice de la communication du Cojo, Anne Descamps.

JO : cérémonie d'ouverture, le jour J - 26/07
JO : cérémonie d'ouverture, le jour J - 26/07
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Barbara Butch a performé lors du tableau intitulé "Festivité", commençant par l'image d'un groupe attablé, dont plusieurs drag queens célèbres (Nicky Doll, Paloma et Piche reconnaissable à sa barbe blonde), que certains ont interprété comme une parodie moqueuse du dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la Cène, telle que représentée par Léonard de Vinci.

Cette séquence a été vivement critiquée par des responsables politiques d'extrême droite, notamment en France et en Italie, mais aussi par l'ex-président américain et candidat à la Maison Blanche Donald Trump, tandis que l'épiscopat français a déploré "des scènes de dérision et de moquerie du christianisme".

Le directeur artistique de la cérémonie d'ouverture Thomas Jolly a démenti s'être inspiré de la Cène et affirme qu'il s'agissait "plutôt de faire une grande fête païenne reliée aux dieux de l'Olympe".

C.Bo. avec AFP