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JO 2024 (voile): malgré deux médailles, le bilan mitigé des Bleus à Marseille

Alors que la dernière épreuve de voile se déroule ce vendredi midi à Marseille, l’équipe de France commence à dresser son bilan. Certains s’étaient pris à rêver: battre le record de trois médailles gagnées sur des Jeux, ramener l’or… Il n’en a rien été. Les Bleus ont remporté une médaille de bronze pas forcément prévue grâce au duo Picon-Steyaert et l’argent avec Lauriane Nolot. Mais pour différentes raisons, certains athlètes sont passés à côté de leurs Jeux.

Au milieu d’un bilan qu’il veut positiver, le directeur technique national Guillaume Chiellino a quand même adressé un petit tacle: "En IQfoil hommes, manifestement Nicolas Goyard a lâché avant la fin. Ça c’est identifié", a-t-il regretté. Le Néo-Calédonien, champion du monde 2021, faisait partie des grands espoirs de médailles mais n’a même pas réussi à se hisser dans la "medal race" ouverte aux dix premiers à l’issue des manches de classement.

Si eux n’ont pas "lâché", le constat est le même pour le duo Fischer-Péquin, champion du monde 2024 en 49er, et Jean-Baptiste Bernaz en Ilca 7, qui n’entrent pas dans les dix finalistes. Une quatrième chance de médaille s’est également évanouie avec les expérimentés Lecointre-Mion en 470, vainqueurs de la "medal race" jeudi mais seulement 6es au classement général.

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Merci les filles

C’est grâce aux femmes que la France sauve son bilan. La "mama team" de Charline Picon et Sarah Steyaert en 49er avait même montré le chemin à suivre avec une médaille de bronze mais seule Lauriane Nolot en kitefoil a fait mieux avec l’argent. "Une médaille c’est toujours très dur à faire", rappelle Guillaume Chiellino. "Pour ces trois femmes avec des parcours de vie incroyables, c’est génial."

Si chez les plus jeunes, Louise Cervera en Ilca 6 et Lou Berthomieu-Tim Mourniac en Nacra 17 n’ont pas décroché de médailles, leurs beaux parcours et leur ténacité laissent entendre de belles perspectives pour la suite et leur permettent de rentrer à la maison avec le sourire. L’émergence du kitefoil et la densité d’athlètes français dans cette nouvelle série donne également de beaux espoirs pour les Jeux de Los Angeles.

Vent faible à la défaveur des Français

Si pour l’heure, l’encadrement de l’équipe de France ne voit pas de causes générales à cette petite déception, certaines explications peuvent poindre à l’horizon pour dessiner le bilan des bleus. Dans ces petits airs vécus pendant dix jours à Marseille, les performances se sont nivelées avec de nombreuses manches annulées. C’est aussi l’analyse du directeur technique national qui explique que "plus le vent est faible et plus les résultats sont ouverts car le niveau technique ne joue pas du tout et le physique très peu".

"Je pensais sincèrement qu’on pouvait battre notre record historique", convient Guillaume Chiellino. "Je suis déçu de ce point. Il y a 18 ou 19 nations médaillées sur 30 médailles et ça c’est un record. Avec deux médailles on se retrouve complètement dans la moyenne. C’est lié aux conditions exceptionnelles qu’on a eues. Dans les statistiques du 28 juillet au 8 août qu’on a fait depuis 2012, une fois on a eu des conditions similaires à celles-là. Avec 4-5 nœuds de plus, l’histoire aurait été différente..."

Enfin, si l’ambiance à Marseille avec une moyenne de 10.000 personnes par jour sur le site de la marina a permis d’avoir une ferveur incroyable et jamais connue lors de Jeux olympiques, l’avantage de jouer à la maison n’est pas un élément très important en voile. "Malheureusement on n’emmène pas les supporters avec nous sur l’eau", regrette Guillaume Chiellino. Voilà une idée que les Américains réussiront peut-être à inventer dans quatre ans pour faire mieux que leur bilan à Paris d’où ils ne repartent qu’avec une médaille de bronze. Moins bien que les Français…

Pierre-Yves Leroux, à Marseille