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JO 2024 (boxe): l’Algérienne Imane Khelif vise l’or, "c’est une héroïne, tout un peuple est derrière elle"

Victime de harcèlement sur sa féminité, la boxeuse algérienne Imane Khelif va combattre pour la médaille d’or aux JO 2024 ce vendredi soir à Roland-Garros, avec le soutien de tout un peuple.

A trois rounds de l’or. Imane Khelif va monter sur le ring de Roland-Garros ce vendredi soir (22h51), aux JO 2024, pour décrocher la plus belle des récompenses après des jours et des jours de polémique, victime de harcèlement sur sa féminité après les accusations et propos transphobes lancés par la sulfureuse Fédération internationale de boxe amateur (IBA), en guerre avec le CIO et proche de la Russie. De l’autre côté de la Méditerranée, 46 millions d’Algériens vont pousser Imane Khelif face à la Chinoise Liu Yang (-66 kg).

"C’est plus qu’un évènement national, c’est une page d’histoire qui va s’écrire ce soir, explique ce vendredi matin sur RMC le journaliste algérien indépendant Mohamed Brahdji. Imane Khelif peut devenir la septième médaillée olympique algérienne, la première femme africaine, arabe et algérienne médaillée en boxe, la deuxième médaille d’or en boxe après Hocine Soltani en 1996. On a tous les ingrédients pour vivre un grand moment d’histoire et de légende de la boxe ce soir à Roland-Garros."

L'invité du jour : Mohamed Brahdji - 09/08
L'invité du jour : Mohamed Brahdji - 09/08
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"Tout ça a permis de souder le peuple algérien, de l’unifier à travers elle"

Et depuis le déclenchement de la polémique aux JO, le soutien s’est encore accentué. "Imane Khelif n’est pas inconnue en Algérie, indique Mohamed Brahdji, rappelant qu’elle a déjà participé aux JO 2021 à Tokyo et a été "vice-championne du monde en 2022 et championne d’Afrique la même année". "Elle est connue du cercle sportif en Algérie et au-delà de ça, elle a conquis le cœur de millions d’Algériens et aussi de millions d’individus à travers le monde qui se sont identifiés à son histoire, à sa résilience, à son courage, à son abnégation, qui lui ont permis d’être en finale".

Avec un parcours à Paris qui force l’admiration. "La hogra, c’est un sentiment d’injustice, d’incompréhension et c’est ce qu’a vécu Imane après son quart de finale, souligne le journaliste algérien indépendant. On l’a vue fondre en larmes en sortant du ring. C’est une jeune de 25 ans issue d’un milieu défavorisé qui, à travers la boxe, a pu se hisser au plus haut niveau mondial et être présente aux Jeux olympiques pour représenter les couleurs algériennes. Tout ça a permis de souder le peuple algérien, de l’unifier à travers elle."

"C’est son rêve d’aller chercher cette médaille d’or"

"Fille du peuple"¸ Imane Khelif est déjà devenue "une héroïne" en Algérie. "Elle a reçu des messages de soutien de la part du président de la République sur Twitter. Il y a vraiment un engouement. C’est comme si c’était un membre de notre famille qui était touché. Il y a cette volonté de la soutenir, d’être derrière elle, assure Mohamed Brahdji. On le voit sur les réseaux sociaux. En une semaine, elle est passée d’une dizaine de milliers d’abonnés sur Instagram à plus de 1,5 million. C’est la sportive algérienne la plus suivie sur les réseaux. Elle a reçu des messages de personnalités en Algérie, des sportifs comme Riyad Mahrez, des artistes, des politiques… Tout un peuple est derrière elle."

"Le seul débat qui a existé en Algérie, c’est comment faire pour la soutenir, pour être derrière elle, pour lutter contre l’injustice, ajoute Mohamed Brahdji. Elle nous a aussi donné l’exemple. Malgré la polémique, l’intensité du harcèlement qu’elle a subi, de la campagne calomnieuse et indigne qu’elle a eue à affronter ces dernières semaines, elle a toujours parlé sur le ring. A la fin de chaque combat, elle a salué son adversaire. Elle a été dans l’esprit de la boxe, de ces Jeux olympiques, du respect de ses adversaires. Bien sûr qu’elle a été meurtrie, mais elle a aussi montré sa résilience, son courage, sa détermination."

Imane Khelif n’a plus qu’une marche à franchir. "C’est son rêve d’aller chercher cette médaille d’or à Paris, de lever les couleurs du drapeau algérien, de faire entonner Kassaman (l’hymne algérien) à Roland-Garros, explique Mohamed Brahdji. C’est ce qu’on espère tous ce soir."

Laurent Picat Journaliste RMC Sport