"C'était le rêve de Thaïs": ce cavalier participe aux JO avec le cheval de son amie disparue

"C'était un rêve quand j'étais enfant et c'était aussi le rêve de Thaïs." Le cavalier français Stéphane Landois, 30 ans, participe à ses premiers Jeux olympiques avec Chaman Dumontceau*Ride for Thaïs, le cheval de son amie cavalière Thaïs Meheust, espoir de l'équitation, morte en septembre 2019 à l'âge de 22 ans.

"C'était le projet de Thaïs, j'ai repris le projet en cours", confie Stéphane Landois à BFMTV.com à la veille de sa première épreuve de concours complet. Une discipline qui consiste en trois épreuves (ou tests): dressage (ce samedi 27 juillet pour le cavalier), cross (ce dimanche) et saut d'obstacles (ce lundi).

"J'ai réussi à concrétiser ce qu'elle rêvait de faire. C'est évidemment une émotion particulière."

L'année précédant son décès, Thaïs Meheust n'avait pas caché son ambition de participer aux Jeux olympiques de Paris en 2024. La jeune femme est morte lors du championnat de France des chevaux de 7 ans après une chute, avec son cheval Chaman Dumontceau, sur le deuxième obstacle du parcours de cross.

Après sa mort, ses parents ont créé une fondation à son nom et ont confié son cheval -rebaptisé Chaman Dumontceau*Ride for Thaïs- à l'ami et coach de leur fille, Stéphane Landois. Depuis, le couple s'est brillamment illustré lors de grandes compétitions internationales avec plusieurs podiums. L'année dernière, le cavalier a décroché la médaille de bronze par équipes aux championnats d'Europe, toujours avec Chaman du Montceau*Ride for Thaïs.

Objectif: une médaille par équipe

Et début juillet, Stéphane Landois apprenait qu'il était sélectionné pour intégrer l'équipe de France de concours complet. "Je l'espérais, bien sûr, elle était dans un coin de ma tête. Mais une sélection en équipe de France, ce n'est jamais facile."

Il s'est préparé à ces Jeux "comme pour n'importe quelle autre compétition", précise le cavalier. À un détail près: le concours complet, pratiqué individuellement toute l'année, se joue cette fois-ci de manière collective.

Aux Jeux olympiques, les épreuves de concours complet se disputent en effet par équipes. Pour décerner les médailles individuelles, "un second test de saut d'obstacles est disputé le même jour" (que l'épreuve de saut d'obstacles, NDLR), indique la Fédération française d'équitation. Test réservé aux 25 meilleurs couples.

"On a passé trois semaines ensemble pour peaufiner et souder la préparation", explique Stéphane Landois. "Mais en réalité, la préparation physique du cheval, comme pour nous, n'est pas différente de ce qu'on fait habituellement." Sans compter que les autres membres de l'équipe de concours complet (Karim Laghouag et Triton Fontaine, Nicolas Touzaint et Diabolo Menthe ainsi que les réservistes Gireg Le Coz et Aisprit de la Loge) ne sont pas des inconnus.

"On se croise tous les week-ends en compétition et on a passé un mois ensemble pour les championnats d'Europe, on se connaît bien."

"Hâte de démarrer"

L'objectif pour ses premiers JO: "Faire ce qu'on sait faire au mieux, répéter les performances et essayer d'accrocher une médaille par équipe". Stéphane Landois se dit prêt, "pas trop stressé" et a d'ailleurs "hâte de démarrer". Pour, peut-être, réaliser un autre rêve d'enfant.

"Je me souviens des JO d'Athènes (en 2004, NDLR). J'avais 10 ans, j'avais regardé les épreuves. La France avait remporté la médaille d'or par équipes (au concours complet, NDLR). Ça fait rêver. Je voudrais faire pareil."

Le cavalier y croit, notamment grâce à son cheval. "C'est notre relation qui fait le plus." Car Stéphane Landois l'a connu et monté déjà quand Thaïs Meheust en était devenue la propriétaire, le cheval n'avait alors que 6 ans (il en a 12 aujourd'hui). "Je le connais bien, sa manière de fonctionner, j'ai tous les repères."

"C'est un cheval qui a beaucoup de qualités, Thaïs le savait capable du plus haut niveau."

Et ce qui fait aussi la différence, reconnaît Stéphane Landois: "notre histoire particulière qui nous pousse, un peu plus tous les jours, et nous a permis d'arriver jusque-là".