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JO de Paris 2024: combien vont vraiment toucher les médaillés français?

Les médaillés olympiques et paralympiques français percevront une prime comprise entre 20.000 et 80.000 euros. Une récompense qui n'échappera toutefois pas à l'impôt.

13 en or, 16 en argent et 19 en bronze... Avec 48 médailles à cinq jours de la fin des Jeux olympiques, la France a déjà battu son record de Pékin. En guise de récompense, les athlètes décorés sur le podium de leur discipline percevront une prime dont le montant a été fixé par un arrêté publié au Journal officiel le 30 janvier dernier.

Ainsi les médaillés français, aux Jeux olympiques comme aux Jeux paralympiques, recevront 80.000 euros pour une médaille d'or, 40.000 euros pour une médaille d'argent et 20.000 euros pour une médaille de bronze.

En hausse de 15.000 euros par rapport à Tokyo (de 5.000 euros pour la médaille de bronze), ces primes sont cumulables pour les multimédaillés, a précisé le ministère des Sports. Dit autrement, un sportif comme le nageur Léon Marchand auréolé de cinq médailles dont quatre en or et une en bronze peut prétendre à une prime de 340.000 euros.

Lundi, les primes accordées aux médaillés représentaient déjà plus de 6 millions d'euros. Soit près d'un tiers du budget de 18,64 millions d'euros prévu par le ministère des Sports pour récompenser les champions français des Jeux olympiques et paralympiques.

A combien s'élèvent les primes décrochées par les salariés mobilisés pour les Jeux olympiques?
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Des primes soumises à l'impôt sur le revenu

En réalité, le montant des primes est exprimé en "brut" car, depuis 2011, les primes sont fiscalisées. Les athlètes n'échapperont donc pas à l'impôt sur le revenu. En 2025, les médaillés devront déclarer la prime qu'ils ont perçue en les intégrant à leurs revenus habituels. Et comme pour les revenus d'un salarié, celle-ci sera soumise au barème progressif de l'impôt sur le revenu.

Selon un document du Sénat, la "réintégration dans l'assiette de l'impôt sur le revenu des primes accordées par l'Etat" en 2011 "n'a pas pour objet principal de préserver les recettes budgétaires (...) mais elle a une valeur symbolique: tous les revenus doivent contribuer à l'effort contributif national".

Mais des dispositifs spécifiques existent pour permettre aux athlètes, notamment ceux qui ne sont pas habitués à empocher de tels montants, de ne pas voir leur impôt sur le revenu exploser d'un seul coup. Comme le rappelle Le Parisien, ils ont notamment la possibilité d'étaler leurs primes sur quatre années fiscales, en les découpant en quatre parts égales.

Ils peuvent également opter pour le système du quotient qui est adapté pour les revenus exceptionnels. Ce système "consiste à ajouter le quart du revenu exceptionnel au revenu habituel, puis à multiplier par quatre le supplément d'impôt correspondant", souligne la Direction générale des Finances publiques. Avec ce régime, "l'impôt relatif au revenu exceptionnel est payé en une seule fois mais vous évitez qu’une partie de cette prime soit éventuellement imposée dans une tranche supérieure du barème de l’impôt".

A noter enfin que les athlètes français n'ayant pas de résidence fiscale en France voient, eux, leur prime être minorée de 15%.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco