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JO 2024: bilan positif pour le tourisme qui espère que les retombées vont continuer

Selon un premier bilan de l'Office du tourisme de Paris, 11,2 millions de visiteurs ont pris part, avec ou sans billet, aux activités liées aux JO en région parisienne entre le 23 juillet et le 11 août.

Une "image redorée", une organisation sans accroc, des hôtels bien remplis : les professionnels du tourisme tirent un premier bilan positif des Jeux olympiques et espèrent un afflux supplémentaire des retombées dès les prochains jours. "Comme on est une capitale déjà extrêmement touristique, l'enjeu pour nous était de pouvoir faire valoir toutes les valeurs de la ville, que ce soit en matière de tourisme durable, de mobilité douce, la préservation de l'eau, la Seine, etc... Les JO étaient un magnifique moyen de les mettre en avant", salue Corinne Menegaux, directrice générale de l'Office du tourisme de Paris.

Selon un premier bilan de l'Office publié lundi, 11,2 millions de visiteurs ont pris part, avec ou sans billet, aux activités liées aux JO en région parisienne entre le 23 juillet et le 11 août. C'est autant que le nombre de visiteurs sur la même période en 2023 et conforme aux 11,3 millions de visiteurs auxquels s'attendait l'organisme. Avec les 4 millions de visiteurs prévus aux Jeux paralympiques (dont 90% de Français), l'événement devrait donc attirer 15 millions de visiteurs. Selon Paris 2024, plus de 9,5 millions de billets ont été vendus et 6 millions de visiteurs ont fréquenté les sites de célébrations.

"On compte beaucoup sur cette magnifique image pour avoir encore des effets de levier sur la fréquentation touristique d'ici la fin de l'année et sur les deux ou trois ans qui viennent", souligne Corinne Menegaux.

Un taux d'occupation de 84% pour les hôtels dans Paris intra-muros

85% des visiteurs étaient français, dont 45% de Franciliens, et 15% étrangers, au premier rang desquels les Américains, les Allemands et les Britanniques, tous plus nombreux qu'à la même période de 2023, selon ces données. Pour les hôteliers, après un début juillet plus que morose, les taux d'occupation, grâce aux étrangers, ont finalement atteint 84% dans Paris intra-muros, soit 10 points de plus qu'aux mêmes dates en 2023 (23 juillet/6 août). Cette hausse profite particulièrement aux établissements haut-de-gamme, avec un taux d'occupation de 85,5% (+16,5 points).

L'ensemble des villes hôtes (Lille, Marseille, Châteauroux...) en ont profité, avec des nuitées en augmentation de 16% pour les visiteurs français et de 18% pour les internationaux, selon ADN Tourisme, qui fédère les offices du tourisme. Cela se traduit par un gain de 357 millions d'euros pour les hôteliers en France, selon les calculs du cabinet MKG, qui estime que cette hausse de chiffre d'affaires permet de compenser les semaines maussades précédant l'événement.

A Paris, "l'euphorie des JO a bien eu lieu, avec des taux d'occupation en hausse, et des prix multipliés par plus de 2 (+118%)", détaille MKG.

Une manne qui a profité aussi aux locations meublées type Airbnb, pour qui les Jeux sont "le plus grand événement de l'histoire d'Airbnb" avec "plus de 400.000 voyageurs" séjournant en région parisienne. AirDNA, cabinet qui analyse les données de plusieurs plateformes (Airbnb, Abritel...), confirme : le taux d'occupation des locations touristiques à Paris a atteint 62% pendant ces Jeux, plus qu'en 2023 malgré la flambée du nombre d'annonces, avec beaucoup de réservations de dernière minute.

La restauration "plutôt pénalisée"

Il y a des gagnants et des perdants : les restaurateurs et commerces éloignés des sites de compétition, les musées, les sites touristiques comme Disneyland Paris ont vu leur fréquentation s'éroder. "Si l'hébergement a pu compenser une fréquentation moindre depuis juin par des hausses de prix, ce n'est pas le cas de la restauration, qui a donc été plutôt pénalisée" par les Jeux, souligne MKG.

"Le comportement des visiteurs sur ces 15 jours n'est absolument pas le même qu'un comportement touristique normal. Les activités comme les visites de musées ou la restauration ne se comportent donc pas de la même façon", explique Corinne Menegaux.

Les visiteurs, qui ont privilégié la restauration sur site, étaient également plus enclins à prendre des repas sur le pouce et dépenser moins. Mais pour Corinne Menegaux, cela devrait être compensé par l'activité des prochaines semaines : "on a des arrivées à partir de demain", assure-t-elle, "des gens motivés par l'ambiance des Jeux et qui ont vu que finalement tout se passait bien".

TT avec AFP