DIRECT. Gestion de la LFP: "Où est la stratégie?" Le sénateur Savin tacle la Ligue sur le deal CVC

Michel Savin, sénateur et rapporteur de la mission d'enquête sur les fonds d'investissement dans le football : "Il y a urgence à ce que le football professionnel français arrête de vivre au-dessus de ses moyens et retrouve une gouvernance professionnelle."

Michel Savin, sénateur et rapporteur de la mission d'enquête sur les fonds d'investissement dans le football : "Qu’on fait les clubs de l’apport de 1,5 milliard d’euros de CVC qui ne semble pas avoir eu un impact sur le montant des droits TV ? Où est la stratégie, l’amélioration promise et la qualité du produit ? DAZN réalise sans doute un bon travail mais plutôt à l’économie : pas de magazine, ni de multiplex pour un coût qui est rédhibitoire pour de nombreux consommateurs. Au final, le prix est plus élevé et la qualité est bien moindre qu'avec Amazon. Ce n'est pas le résultat qui était attendu de l'opération avec CVC."

Michel Savin, sénateur et rapporteur de la mission d'enquête sur les fonds d'investissement dans le football : "Notre crainte est de voir les clubs les plus modestes, ceux s’appuyant sur un actionnariat familial en grande difficulté. Des réponses concrètes doivent être apportées à ces clubs afin de ne pas voir des actionnaires locaux mettre la clé sous la porte. Le risque est aussi d’avoir un championnat à plusieurs vitesses, forcément moins attractif."

Michel Savin, sénateur et rapporteur de la mission d'enquête sur les fonds d'investissement dans le football : "Le salaire du président Vincent Labrune a triplé, à 1,2 million d’euros annuel à l’occasion de l’opération avec CVC en plus de percevoir un bonus de trois millions d’euros. Comme annoncé en juillet après son audition au Sénat, il nous a été confirmés que le président renoncera à inclure ce bonus dans le calcul de son indemnité de départ. Le football est certes un milieu où circule beaucoup d’argent mais s’agissant de la Ligue, nous parlons d’une association de la Loi 1901 en charge d’un service public ce qui pose quelques questions."

Michel Savin, sénateur et rapporteur de la mission d'enquête sénatoriale sur les fonds d'investissement dans le football s’est exprimé jeudi lors d’une conférence de presse après s’être rendu au siège de la Ligue. «Il y a un contraste entre le train de vie de la Ligue et la situation des clubs, a-t-il déclaré alors que le rapport devrait être finalisé d'ici fin octobre. Cette situation mérite toute notre attention. Sur les frais de fonctionnement de la Ligue, on constate que nombreux recrutements ont été réalisés. En deux ans, entre 2022 et 2024, les effectifs sont passés de 77 et 137 CDI. La masse salariale est passée de 7 à 17 millions d’euros. On a constaté un contraste inquiétant entre des effectifs et de la masse salariale (Ligue + société commerciale) et une forte diminution liée à la vente des droits TV."

C’est l’un des engagements pris par Vincent Labrune, le soir même de sa réélection: la baisse de sa rémunération au moment où tout le foot pro doit faire des économies. "Il est évident que le premier à devoir montrer l’exemple c’est le président", avait-il déclaré. Cette question devrait être inscrite à l’ordre du jour du prochain Conseil d’Administration attendu d’ici deux ou trois semaines. Reste à savoir de combien sera la baisse. Les membres du CA devront trancher cette question. Son renoncement à son indemnité de départ (environ 5 millions d’euros), annoncé devant la commission sénatoriale, devrait aussi être validée. Par ailleurs, le CA devra constituer le bureau de la Ligue mais aussi procéder au renouvellement des différentes commissions.

LB

C’est avant de partir en week-end, vendredi dernier, que les dirigeants de la Ligue ont reçu un mail de Michel Savin (rapporteur de la mission d’information) vers 19h30 pour leur annoncer qu’il se rendrait, avec Laurent Lafon (président de la mission d’information), au siège de la Ligue. L'objectif: effectuer un contrôle sur pièces et sur place de la commission d’enquête sur le fonctionnement du football professionnel.

C’est à 10h ce jeudi matin que les deux sénateurs se sont présentés au 34 boulevard de Courcelles, accompagnés de deux administrateurs du Sénat. Ils ont été accueillis par Arnaud Rouger le DG de la Ligue. Au-delà de la visite des lieux, ils ont interrogé Arnaud Rouger, Sébastien Cazali (directeur financier de la Ligue) et Ben Morel (DG de LFP Médias). Vincent Labrune, président de la LFP les a salué mais n’a pas été interrogé. Laurent Lafon et Michel Savin ont demandé des documents liés aux charges de la LFP, au nouveau siège mais aussi aux bonus touchés par les dirigeants de la Ligue au moment du deal avec CVC.

LB

En conférence de presse pour également présenter la recrue lilloise André Gomes, le président du Losc est revenu sur la réélection de Vincent Labrune, mardi soir.

"Il y a beaucoup de choses qui ont été dites à propos de cette élection, je pense qu'on a surtout besoin aujourd'hui de calme et de se concentrer sur l'avenir. On a eu une situation très complexe à gérer, avec une issue qui a finalement déçu sur le montant des droits. Je ne suis pas là pour critiquer le travail qui a été fait, puisque comme on n'est pas dedans, c'est difficile d'avoir toutes les informations, mais Vincent est et était le meilleur candidat pour poursuivre, et pas suivre dans la même condition. On est tous conscients du bilan. Il y a eu des choses positives qui ont été faites, des choses qui ont été plus négatives et on est tous très lucides par rapport à ça", a indiqué Olivier Letang. "C'est vrai qu'on a besoin de changement, de rupture, il faut apprendre de ce qu'il s'est passé, et aujourd'hui, tout le monde est concentré pour pouvoir faire changer les choses. On a besoin d'innovation, on a besoin de changer la façon dont on travaille et dont on pense aussi le football. Mais pensons au jeu, au football, sans faire de la politique pour que ce soit tout le football français qui soit tiré vers le haut. Actuellement, la situation est difficile, il y a beaucoup de clubs qui sont en difficulté, on a les droits TV qui sont ce qu'ils sont aujourd'hui, il faut qu'on avance par rapport à cette situation-là."

Dans un communiqué de presse, le Sénat a annoncé un contrôle sur pièces et sur place de la commission d'enquête ce jeudi matin à la LFP. Le Sénateur Michel Savin pourra ainsi tout regarder au siège de l'instance.

"Michel Savin, rapporteur de la mission d'information du Sénat, dotée de pouvoirs d'enquête, sur l'intervention des fonds d'investissement dans le football professionnel français, se rend ce matin au siège de la Ligue de football professionnel (LFP) et de sa filiale commerciale (LFP Media) pour compléter les informations obtenues dans le cadre des auditions de la mission", a indiqué le communiqué. "Il interrogera les représentants de ces deux entités sur leurs frais de fonctionnement et leur gouvernance, ainsi que sur les conséquences de l’attribution récente des droits TV du championnat à un prix très inférieur à celui espéré."

Désireux de prendre la président de la LFP, Christophe Bouchet n'a pas su réunir les parrainages nécessaires pour prendre part à l'élection.

Sur X, il a fustigé cet après-midi la réélection de Vincent Labrune: "Après avoir endetté à vie avec les clubs (avec CVC) et touché pour cet exploit des sommes faramineuses, après avoir durablement ruiné les clubs avec des négos de petit garçon, Labrune promet de baisser son salaire. Chapeau! Et les cocus applaudissent! Ce type est un magicien.

Après avoir été battu par Vincent Labrune lors de l'élection à la présidence de la Ligue de football professionnel, Cyril Linette réagit via un message posté sur LinkedIn: "Un peu la gueule de bois ce (mercredi) matin… Si j’ai pu intégrer le conseil d’administration de la LFP, je n’ai pas été élu président, loin s’en faut. Je persiste pourtant à penser que le football professionnel français doit cesser de faire peser des coûts faramineux sur ses clients, rendre son produit beaucoup plus désirable, et faire de la LFP un vrai business partner des clubs."

"Je profite de ce message pour remercier chaleureusement tous ceux qui, spontanément, me sont venus en aide, en me proposant des idées, des projets, ou tout simplement leur temps. J’ai recruté une équipe en deux échanges sur LinkedIn et deux vocaux sur WhatsApp. On a travaillé ensemble en toute fluidité, sans s’être jamais vu, jusqu’à se retrouver hier (mardi) pour la toute première fois après la défaite dans un café devant la LFP. Je n’oublie pas ceux qui ont lancé l’idée courant juillet et n’ont rien lâché jusqu’au bout. Tout ceci alors que je n’avais strictement rien à leur offrir en échange."

"Ça a été je crois, sans qu’il n’ait été question d’argent ni pour eux ni pour moi, et peut-être pour cette raison précise, l’une des expériences les plus intenses, enrichissantes et même émouvantes de ma vie professionnelle."

C'est un blocage qui commence à inquiéter les présidents de Ligue 1. Ce mardi, lors du collège dédié à la première division long d'environ 1 heures 45, avant l'élection du nouveau président de la LFP, plusieurs dirigeants de club ont décidé de remettre sur la table le sujet du contrat de BeIN Sports.

"Certains diffuseurs n'ont toujours pas payé" lancent subtilement plusieurs patrons de clubs pendant cette réunion. De quoi surprendre Nasser Al-Khelaïfi, présent sur place, qui est resté de marbre. Dans la foulée des élections, certains participants se sont montrés rassurant sur une issue prochaine. "Ils vont vite trouver une solution, la signature est proche" confie un membre de l'assemblée générale. Vincent Labrune se montrait lui aussi rassurant sur ce sujet ces derniers jours avec ses interlocuteurs.

Mais alors, qu'est-ce qui coince encore, alors que BeIN est encore en règle dans son timing de paiement ? En privé, le média qatari se dit prêt à effectuer le paiement d'environ 100 millions d'euros pour la diffusion d'un match de Ligue 1. Mais pour cela, la chaîne demande une clarification sur l'ensemble de ses droits obtenus cet été. En particulier ses droits de sponsoring, estimés à 20 millions d'euros. Mais aussi l'attribution et la disponibilité des clips (quasi-live). BeIN Sports se dit malgré tout heureux que le protocole d'accord soit aujourd'hui dans sa phase terminale.

Le patron du média, Yousef Al-Obaïdly, se dit prêt à procéder immédiatement à la signature du contrat après quoi le paiement à la LFP suivra. A l'inverse, l’absence d’un retour rapide de la LFP pourrait selon lui porter atteinte à la réputation de la chaîne qatarie qui a toujours été bon payeur sur ses engagements. 

AP et LB

Daniel Riolo sur Vincent Labrune, qui a déploré la "violence" de la campagne et les critiques à son égard: "Je ne sais pas quel type d'être humain on est quand on fait tout pour que des gens se fassent virer. Quand tu utilises ton réseau et tes influences pour détruire les gens, je ne vois pas comment tu peux aller te plaindre. On ne l'a jamais attaqué personnellement, on a attaqué sa gestion de la LFP. Ça ne marche pas. Les clubs ont moins de rentrées d'argent. Le football français est au bord de la faillite. Ça se termine avec DAZN qui va aller dans le mur.

Tant qu'ils ne tombent pas dans le ravin, ils continuent. Pourquoi ces gens-là ne s'expriment pas? Parce qu'ils ont honte, ils n'ont aucun argument. Ils ne viendront jamais en direct défendre un bilan parce qu'ils ne peuvent pas le défendre."

Bertrand Reuzeau, président de l'Unecatef, sur RMC: "Avec l'Unecatef, on est une voix sur 17. On voulait deux candidats minimum, voire plus s'il le fallait, avec un vote et des débats. Le vote, c'était compliqué pour les opposants. Ils ont trouvé que Monsieur Labrune allait revoir quelques points dans son projet. J'espère qu'il va peut-être reprendre certains idées du programme de Linette pour les adapter un peu.

On va essayer d'être actif dans la réforme de ces statuts. Les présidents restent majoritaires."

Dans l'After ce mardi, Daniel Riolo réagit à la réélection de Vincent Labrune à la présidence de la LFP: “Ce sont des élections très étonnantes. Il en ressort un résultat qui ne veut rien dire. On nage dans un océan de magouilles. Il n’y a pas un média qui a soutenu Vincent Labrune. Le seul qui a une influence sur Labrune, c’est Nasser Al-Khelaïfi. Aucune promesse n'a été tenue. Plus aucun président de Ligue 1 ne pourra se plaindre désormais. Aucune plainte ne sera admissible. Vous vous démerdez avec DAZN, et on verra où vous allez nous mener.

Il a dit qu'il allait baisser son salaire. Tous ces effets de communication, on va voir ce que ça va donner."

Plus d'informations ici.

Juan Sartori, vice-président de l'AS Monaco et membre du conseil d'administration de la LFP: "C’est un moment de changement pour le foot, mais les crises sont des opportunités de changer, de revoir des choses, de repartir pour créer un grand football français avec tous les talents, les joueurs, les équipes qu’on a. On est de nouveau tous au travail. On peut réélire et changer les choses, on peut apprendre de son premier mandat pour faire encore plus fort dans le deuxième. C’est la vision des présidents de club. Il y a une continuité, mais avec des changements et des choses à améliorer. On doit tous travailler ensemble ces quatre prochaines années pour faire du foot français quelque chose d’encore plus intéressant. On a beaucoup de réformes possibles, un nouveau partenaire audiovisuel, c’est une opportunité. On parle des caméras dans le vestiaire, de micro dans le vestiaire, et on ne s’est jamais mis d’accord. Peut-être que c’est le moment. Moi je suis pour, on est beaucoup pour. On veut faire du foot français un football d’avant-garde, un produit différent. C’est la bonne opportunité."

Clément Brossard

Youri Djorkaeff sur la réélection de Vincent Labrune: "Il y a une réforme du foot français qui doit être faite de manière collective, ce n’est pas une personne seule qui peut changer le système. (…) Dans le système où la Ligue se trouve aujourd’hui, c’est sûrement la personne la plus adaptée pour corriger les erreurs qui ont été faites. Et il y a beaucoup d’erreurs qui ont été faites. C’est un mandat pour comprendre et surtout rectifier le tir."

Christophe Dugarry sur la réélection de Vincent Labrune: "On lui souhaite le meilleur. C’était prévu… Il avait beaucoup de soutiens de la part des présidents, je n’ai rien à rajouter. Si les présidents sont contents de son travail, si ça ne les dérange pas d’avoir baissé les droits TV de 60%, c’est leur problème, ce n’est pas le mien."

Invité de Rothen s'enflamme, ce mardi sur RMC, le président du Havre Jean-Michel Roussier, qui avait parlé à chaud de "mascarade", a développé son propos.

"Quand je vois le résultat de l’élection, qui est incontestable avec 85% de votes favorables (à Labrune), ça laisse peu de monde qui lui est défavorable… J’ai employé le mot ‘mascarade’, pour qualifier toute une séquence, qui a commencé avec le fait de fixer une date en urgence pour l’élection au 10 septembre alors qu’on terminait le mercato. C’était le premier problème", explique-t-il. "La date tellement proche interdisait toute possibilité de débat contradictoire, de faire le bilan des quatre années qui sont passées, d’essayer de comprendre le pourquoi des droits TV, le pourquoi de cette chute considérable des recettes des clubs, de l’accord avec CVC… Il y avait plein de débats, qui n’ont pas pu être menés dans un débat aussi court."

"La mascarade concerne aussi la façon dont les parrainages ont été distribués. Il a quand même fallu que la ministre s’emploie pour aller chercher un parrainage pour Cyril Linette. Elle a bien fait. Mais elle n’a pas bien fait de laisser au bord de la route Gervais Martel qui avait aussi le parrainage de Foot Unis. C’est un scandale. Il avait plus de trente ans de présence dans le foot, on l’a laissé comme un con, sur le bord du trottoir, sans s’occuper de lui. C’est un scandale aussi de négocier l’éventuelle démission de Cyril s’il n’était pas élu président. Elle est là, la mascarade."

"On est sur une autre planète. Dans mon entreprise, si je devais présenter à mon actionnaire et ses associés un bilan comparable à celui de Vincent, je ne suis pas certain qu’il me redonnerait un mandat de quatre ans. Ça n’existe pas ça. Et pourtant, c’est ce qu’il s’est passé…"

"On a une relation de confiance avec la FFF. On travaille main dans la main, on a toujours eu un grand soutien de la part de la Fédération, même dans les moments compliqués. Le partage l'avis de Monsieur Diallo sur la crise que nous traversons, c'est une crise réelle."

"Dès demain, on va s'attaquer au piratage sans peur sur tous les terrains : médiatique, politique, juridique. Le piratage c'est comme voler le sac d'une vieille dame sur un marché. Ici, on trouve normal que des médias expliquent comment un IPTV marche. Est-ce que DAZN peut renégocier son contrat ? Dans le cadre de ce contrat avec l'attribution de 8 matchs sur 9, une grande majorité de clubs professionnels ont souhaité mettre une clause de sortie au bout de 18 mois. On aura le temps d'en parler. On doit tout faire pour que ce projet soit une réussite."

"Je me réjouis du geste. Je comprends parfaitement que ce sont des montants importants dans un monde qui est en crise majeure. Le foot est un produit premium. On peut voir aussi la Ligue 1/Ligue 2 sur les réseaux sociaux. En France, l'intégralité de la Ligue 1 est moins chère que dans tous les autres pays européens. C'est moins cher en Italie car DAZN a eu le temps de s'installer. On est loin du compte, on doit faire tous nos efforts pour faire en sorte que le football reste un produit abordable et accessible pour tous."

"On souhaite faire de nos championnats des marques iconiques, à l'image des Français et de ce qu"on a véhiculé pendant les JOP. Le football, ce n'est pas juste un match de football, c'est un pur divertissement. Le foot ne doit pas vivre que les jours de match, mais aussi la semaine. Il faut encrer notre championnat dans le patrimoine français. On voudrait que nos marques soient une porte vers la mode, le cinéma, la musique... On va s'appuyer sur nos partenaires."

"Une campagne animée, dense, dynamique, violente. C’est sans doute à l’image de notre société, du débat politique qu’on a pu observer ailleurs. A titre personnel, je regrette, de la part d’une minorité d’entre vous, les excès et les outrances à mon égard. J’ai été meurtri par certains propos", a regretté le président de la LFP.

"On doit travailler à créer de la valeur ensemble avec DAZN. Donc, dès demain matin, on a prévu un collège Ligue 1 avec l’ensemble des clubs pour voir comment on peut accélérer le succès de cette plateforme. On peut appuyer fort pour la lutte contre le piratage qui est un fléau. Il n'y a que nous ui pouvons se battre contre ça et on va faire le maximum pour que ce soit une réussite."

"Il y a eu beaucoup d'échanges. Chaque candidat a pu s'exprimer, présenter ses projets. Les urnes ont parlé et nous en sommes satisfaits. Depuis quatre ans, on a lancé un plan de réformes structurels très ambitieux face aux crises que nous traversons. Dès demain, nous passerons à la phase 2. Il faut qu'on se réinvente, parce que le football professionnel d'aujourd'hui n'est pas celui qu'on a pu connaître ces dernières années.

Celui qui doit donner l'exemple, c'est le président de la LFP qui devra faire des gestes importants en termes de révision à la baisse de sa rémunération. On doit aussi se repenser en termes de gouvernance. On a fait de bons trucs, on doit s'appuyer dessus, mais il y a des choses qu'on a moins bien fait, notamment sur les derniers mois. On va renforcer le poids des clubs, des collèges de façon à ce qu'il y ait plus d'échanges avec un objectif commun: la valorisation de notre produit."

C'est une prise de parole qui a marqué les esprits. Dans la foulée de l'annonce des résultats en assemblée générale pour la présidence de la LFP, le président de la FFF Philippe Diallo a décidé de s'exprimer. Le dirigeant a d'abord félicité Vincent Labrune pour sa réélection et a indiqué avoir "aimé le débat". Mais c'est sur un tout autre ton qu'il a poursuivi son discours en expliquant que le "football français traverse une grave crise et que les ricochets ne sont pas terminés." Selon lui, cette période risque en effet de durer. Diallo a terminé son allocution en indiquant en substance qu'il faut s'atteler dès demain matin à revoir toute la gouvernance et le modèle économique de la LFP. Il se dit prêt à soutenir la Ligue dans ces démarches, alors que les élections de la FFF ont lieu en décembre prochain. 

Arthur Perrot 

Nasser Al-Khelaïfi au micro de RMC après la réélection de Vincent Labrune: "La Ligue, les clubs et les familles ont décidé qu'il soit président. C'est comme ça, c'est le meilleur président qu'on a je pense. On veut continuer à travailler ensemble, pour changer les choses aussi. C'est très important pour tout le monde. On a besoin de changer les choses."

Après la réélection de Vincent Labrune, Laurent Nicollin a réagi au micro de RMC : "On a confiance en lui et on connaît sa capacité à renverser des montagnes et de faire de belles choses. Il y a eu des choses bien, d'autres moins bien. Maintenant, c'est signé et on repart pour quatre ans. Il faut se serrer les coudes, on vit une situation compliquée. Maintenant, il faut être tous ensemble et avancer, pour colmater les brèches sur le navire. Les beaux jours arrivent peut-être. On va avoir un peu plus de calme, vous allez un peu moins nous casser les roubignoles et on va pouvoir bosser et essayer de récupérer un peu d'argent, qui manque pour les clubs parce qu'il en manque (...) Je suis les gens car je crois en ce qu'ils disent. Je ne suis pas un béni-oui-oui qui est né un matin et qui va suivre la première personne qui parle bien. J'ai confiance en lui dans certaines choses. Il y a des choses à revoir et adapter et surtout des sous à récupérer pour les clubs."

A la sortie de l'élection du président de la LFP, qui a nettement penché en faveur de Vincent Labrune, Jean-Michel Roussier a laissé éclater son agacement. "C'est une mascarade!", a pesté le président du Havre.

Pour les sièges des membres indépendants, Vincent Labrune et Cyril Linette ont été élus dès le premier tour.

Vincent Labrune a récolté 65,76% des voix, alors que Cyril Linette a fait un score de 53,26%.

Pour les représentants des clubs de Ligue 1, Nasser Al-Khelaïfi, président du Paris Saint-Germain, a été élu avec 92,04% des voix. Pablo Longoria a été le mieux élu, à 99%.

𝐑𝐞𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐧𝐭𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐥𝐮𝐛𝐬 𝐝𝐞 𝐋𝐢𝐠𝐮𝐞 𝟏 𝐌𝐜𝐃𝐨𝐧𝐚𝐥𝐝'𝐬 :

Nasser AL-KHELAIFI (PARIS-SAINT-GERMAIN) – 92,04%

Jean-Pierre CAILLOT (STADE DE REIMS) – 75,12%

Damien COMOLLI (TOULOUSE FC) – 81,09 %

Olivier LETANG (LOSC LILLE) – 93,03 %

Pablo LONGORIA (OLYMPIQUE DE MARSEILLE) – 99%

Jean-Pierre RIVERE (OGC NICE) – 86,07%

Juan SARTORI (AS MONACO) – 77,11%

𝐑𝐞𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐧𝐭𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐥𝐮𝐛𝐬 𝐝𝐞 𝐋𝐢𝐠𝐮𝐞 𝟐 𝐁𝐊𝐓 :

Bernard JOANNIN (AMIENS SC) – 80,65%

Pierre-Olivier MURAT (RODEZ AF) – 89,86%

𝐌𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐝𝐞́𝐩𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭𝐬 :

Vincent LABRUNE – élu au premier tour 65,76%

Cyril LINETTE – élu au premier tour 53,26%

Karl OLIVE – élu au second tour 89,44%

𝐌𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐞́𝐬𝐢𝐠𝐧𝐞́𝐬 :

FFF : Marc KELLER

Foot Unis : Laurent NICOLLIN

UNFP : Philippe PIAT et David TERRIER

UNECATEF : Jacky BONNEVAY

SAFE : Olivier LAMARRE

SNAAF : Lola PIERRES

AMCFP : Eric ROLLAND

Le nouveau conseil d'administration est élu. Il s’est retiré pour se réunir afin de procéder au vote du président. Le match Labrune-Linette se joue maintenant.

LB

Après la pause déjeuner, l’ensemble des dirigeants du foot pro français ont marché quelques centaines de mètres pour rejoindre la cité de l’économie où se tient l’AG élective. Si Labrune est sorti accompagné de Laurent Nicollin, Cyril Linette a préféré rester proche de Nasser Al-Khelaïfi en grande discussion avec David Terrier vice président de l’UNFP. Quelques passants se sont montrés surpris en croisant des visages connus comme John Textor ou Pablo Longoria. 

LB

Contrairement au collège de Ligue 2, le collège de Ligue 1 n’a pas voté pour se positionner sur Vincent Labrune ou Cyril Linette comme président. Ils n'ont en effet aucune obligation de le faire. Le collège devait valider les candidats pour représenter la L1 au CA. Ils étaient neuf au début pour sept sièges. Après le retrait de Kita et Oughourlian il en restait sept. La raison de cette absence de positionnement n'a pas filtré.

Le collège Ligue 2, de son côté, aavait voté en faveur de Linette (9 voix, contre 7 pour Labrune) pour marquer le coup en montrant sa position. Rien ne garantit pour autant que Cyril Linette obtiendra à coup sûr le vote des deux représentants. 

Après la pause déjeuner, tous les présidents et membres des familles rejoindront la cité de l’économie située juste à côté du siège de la Ligue pour l’AG élective prévue à 14h30. Une fois le nouveau CA officiellement élu, il se réunira pour voter Labrune ou Linette. (LB, AP et NP)

Cyril Linette vient d’arriver au siège de la LFP. Tout sourire. "C’est donc là", a-t-il souri en arrivant pour participer au cocktail prévu avant l’AG élective. 

LB

Quelques minutes après Marc Keller arrivé en premier, Waldemar Kita a rejoint le siège de la Ligue avant le collège de L1. Le président de Nantes était très détendu: "Je vais très bien. Moi je suis libéré maintenant donc tout va bien. Si je suis confiant pour la suite? Ça, c’est autre chose mais en tous cas je soutiens Vincent. Je soutiens les gens compétents."

Ont suivi Jean-Michel Roussier, Nasser Al Khelaifi accompagné de deux collaborateurs, Jean-Pierre Caillot et Joseph Oughourlian. (LB)

Les présidents des clubs de L1 commencent à arriver avant la réunion du collège L1 prévue à midi. Marc Keller (Strasbourg) est arrivé le premier avant Nasser Al-Khelaïfi (PSG).

L'élection du nouveau président de la Ligue de football professionnel va se dérouler en plusieurs temps avec tout d'abord le vote pour un nouveau conseil d'administration où il n'y aura aucun suspense. Le collège L2 s'est réuni à partir de 11h pour élire ses deux représentants qui seront les deux seuls candidats: Bernard Joannin (Amiens) et Pierre-Olivier Murat (Rodez).

A midi, ce sera autour du collège de L1 qui attribuera les sept places de représentants... aux sept candidats restants.

Après la formation du nouveau CA, celui-ci va voter pour les deux candidats avec des voix à la valeur différente (2,75 voix par club de L1, 1,75 voix par club de L2, deux voix par famille et une voix pour le représentant de la FFF).

Le résultat du vote sera ensuite soumis à l'AG à 14h30 pour ratification.

C'est le grand jour pour la Ligue de football professionnel. L'instance va élire ce mardi son président pour les quatre prochaines années, avec comme favori le président sortant, Vincent Labrune. Mais tout risque de se jouer dès l'assemblée générale élective prévue à 14h30.

Avant cette réunion, Pierre Ferracci, président du Paris FC, pourrait prendre la parole pour encourager les autres dirigeants à aller vers un projet différent de celui de l'actuel patron de la Ligue, Vincent Labrune, qui brigue un nouveau mandat.

Selon nos informations, Cyril Linette, opposant à Labrune, a lui envoyé un mail lundi à l'ensemble des présidents et des familles du football français. Le candidat à la présidence de la LFP y exprime une dernière fois ses motivations.

>> On dévoile dans cet article le contenu de cette lettre et d'autres informations clés avant l'assemblée générale élective

L'élection du nouveau président de la LFP se déroulera en deux actes avec d’abord le vote de l’assemblée générale pour déterminer la composition du nouveau conseil d’administration. Celui-ci sera composé de 17 personnes avec voix délibérative (qui peuvent voter) et cinq membres à titre consultatif (qui n'ont pas le droit au vote). Et le suspense est ténu pour cette première partie.

L'élection du nouveau président arrivera dans un second temps et sera décidée par les 17 membres votants du nouveau conseil d’administration avec la même répartition du poids des votes (2,75 pour chacun des 7 clubs de L1 au CA, 1,75 pour chacun des deux clubs de L2 au CA, 2 par syndicat et une voix pour la FFF), mais un nombre de votants réduit.

En fonction des résultats, un deuxième tour peut être organisé si aucun candidat n’obtient la majorité absolue au premier. Vincent Labrune part, à ce titre, nettement favori avec des membres a priori très majoritairement en sa faveur.

>> On vous explique tout ça en détails ici

Opposant à Vincent Labrune à l’élection de la présidence de la LFP mardi, Cyril Linette ne part pas du tout avec la faveur des pronostics mais il peut viser un pourcentage élevé de la part des clubs en espérant ensuite un miracle chez les nouveaux membres du conseil d’administration favorables à Labrune.

Sa stratégie sera ainsi d’être le mieux élu des trois indépendants par l’assemblée générale de la LFP devant Vincent Labrune et Karl Olive (qui ne briguera pas la présidence ensuite).

Dans le détail, les trois candidats (pour trois postes) recevront leur voix des 18 représentants de clubs de Ligue 1 (chaque voix compte 2,75), des 18 de Ligue 2 (1,75 par club), les cinq syndicats (deux voix par syndicat) et la FFF (une voix). U

ne fois l’élection des 17 membres du conseil d’administration par l’AG, le CA votera ensuite pour élire le nouveau président qui devrait être issu des trois indépendants. Et c’est là que les choses devraient se corser pour Linette.

>> On vous explique ici pourquoi Labrune reste le favori malgré tout

Et bienvenue ! C’est le jour J. Les membres du futur conseil d’administration de la LFP, après avoir été eux-mêmes élus au cours de cette assemblée générale élective, devront à leur tour désigner celui qui présidera à la destinée du football français. Le président sortant Vincent Labrune brigue un nouveau mandat et aura pour seul adversaire Cyril Linette, l'ancien directeur général de L'Équipe et du PMU.