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manueh
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27.02.2007
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Sur les commentateurs télé au foot

Publié le 04/03/2018 à 20:33 par manueh

 

Vous le savez, je suis arbitre et je commence sérieusement à me lasser des commentaires télé sur les soi-disant fautes d'arbitrage. Et je me pose une question depuis quelques temps : est-ce que les commentateurs de foot à la télé sont vraiment obligés de donner leur avis sur l'arbitrage ? A vrai dire, sont-ils vraiment obligés de donner leur avis sur quoi que ce soit ?

 

En fait, sur quelle légitimité s'appuient les commentateurs télé pour juger un arbitre ? Ou quiconque sur un terrain de foot ?

 

Peu importe qu'un commentateur dise que l'arbitre a pris une bonne décision ou une mauvaise. Tout arbitre sait mettre de côté l'un ou l'autre avis, surtout s'il vient d'une personne qui n'est pas arbitre elle-même. Personnellement, je reçois un "Bravo l'arbitre, vous avez vraiment été bon(ne) aujourd'hui" de la même manière qu'un "On a jamais eu un(e) arbitre aussi nul(le), vraiment à chier". Si cela vient d'un spectateur (voire d'un joueur ou d'un entraîneur si cela reste dans les limites du correct), ça ne me fait ni chaud ni froid. Car ces personnes n'ont aucune légitimité à me juger car ce ne sont pas mes collègues ni un observateur officiel. 

 

Alors pourquoi le commentateur télé s'évertue-t-il à donner son avis sur les décisions arbitrales ? "Mais c'est ce que veut le téléspectateur". Le téléspectateur veut que le commentateur donne son avis sur l'arbitrage ? Vraiment ? Le téléspectateur accepte ce qu'on lui donne à manger et surtout il y est habitué. Donnez-lui de la nullité en permanence, pendant des mois et des mois, il s'habituera à la nullité (c'est le principe de la télé-réalité par exemple). Au bout de quelques années, il ne saura plus faire la différence entre de la qualité et de la nullité car il sera habitué à manger de la nullité.

 

Je pense que le commentateur sort complètement de son rôle dès lors qu'il donne son avis sur les décisions arbitrales justement. Un commentateur commente le match, mais je ne pense pas que ce soit son rôle de dire si l'arbitre a raison de donner penalty ou non, une main ou non, un coup franc ou non. Le commentateur a-t-il déjà ouvert le livre des Lois du Jeu de l'IFAB ? Vus les commentaires que j'entends à la télé, j'en doute.

 

Ensuite, le commentateur ou consultant est souvent un ancien joueur. Donc, oui, j'estime qu'il a une légitimité pour donner son analyse du jeu, faire une analyse technique, voire tactique – mais là encore, il n'est pas entraîneur non plus, donc commenter les choix tactiques d'un coach alors que ce n'est pas le commentateur qui gère les joueurs au quotidien, je trouve ça aussi léger.

 

Mais alors si le commentateur ne peut plus commenter les erreurs d'arbitrage, critiquer le coaching d'un entraîneur ou encore critiquer les mauvaises passes d'un joueur, que peut-il faire ? Et s'il constatait ? Au lieu de créer la polémique sur chaque décision (de l'arbitre, d'un joueur ou de l'entraîneur), et s'il observait et "commentait" ce qu'il se passe sur le terrain ? Et s'il expliquait pourquoi telle frappe s'est envolée dans les gradins ou pourquoi une équipe préfère faire tirer ce coup franc à un gaucher plutôt qu'à un droitier ?

 

Vu le degré de connaissances des lois du jeu et leurs analyses, je pense que certains commentateurs n'en sortiraient que gagnants s'ils ne faisaient que constater ce qu'il se passe sur le terrain au lieu de critiquer. Bon d'accord, ça ne crée pas le buzz, ça ne fait pas la polémique, ça n'ouvre pas le débat. Mais en même temps, on n'est pas au bar du coin. Et puis, un commentateur n'est pas un supporteur.

 

Je comprends qu'il faille meubler et que 90 minutes à parler, parler et parler, forcément qu'au bout d'un moment, on est obligé de raconter quelques bêtises par-ci, par-là. Mais si on se basait sur les faits au lieu de proposer son opinion de choses qu'on ne maîtrise pas forcément ?

 

Et vous, quel serait votre commentateur idéal ?

10 ans à supporter l'Écosse, 10 ans de souffrances

Publié le 13/10/2017 à 15:49 par manueh
10 ans à supporter l'Écosse, 10 ans de souffrances

10 ans à supporter l'Écosse, 10 ans de souffrances

 

⬇️⬇️ Pour vous mettre dans l'ambiance,le mp3

de l'hymne national écossais en bas de page! ⬇️⬇️

 

Il y a 10 ans, j'ai posé mes valises en Écosse et je ne le regrette pas une seconde. Je suis partie d'Irlande où j'ai vécu trois ans pour pouvoir vivre dans une ville splendide de laquelle je suis tout de suite tombée amoureuse, Édimbourg.

 

Amoureuse, je le suis du football depuis longtemps. Je n'étais pas particulièrement attachée à l'équipe d'Irlande quand j'habitais sur l'île d'Émeraude, j'étais plus football de club et j'ai été abonnée à Galway United une saison en deuxième division. En arrivant en Écosse, en revanche, je me suis éprise de l'équipe nationale et des différents clubs évoluant en Europe puisque mon travail m'a emmenée à travailler directement avec eux, dans les stades, à leurs matches européens.

 

Et depuis, mon cœur a été brisé en mille morceaux. À plusieurs reprises. J'aimerais, à travers cette entrée de blog, que vous compreniez à quel point il est douloureux d'être supporter de football en Écosse. De brimades en brimades, malgré de courtes périodes de répit, tels les souffre-douleurs à l'école, les clubs et équipes nationales d'Écosse se posent cette question : cela ne s'arrêtera donc jamais?

 

Les brimades, une à une

 

L'un des principaux problèmes, c'est qu'à chaque nouvelle saison européenne, à chaque nouvelle campagne de qualification, on y croit. Il y a cette lueur d'espoir qui fait que "This Time" (cette fois), c'est la bonne. Pour Russie 2018, c'était même le hashtag promotionnel de l'équipe nationale masculine sur les réseaux sociaux: #ThisTime. La devise (non officielle) de l'Écosse, c'est quand même "Gutted but proud": dégoûté mais fier.

 

Voici un résumé des différents coups essuyés depuis plusieurs années par les fans de foot en Écosse. De véritables montagnes russes émotionnelles.

 

L'équipe nationale masculine

 

Parcours depuis 10 ans
Mondial, Russie 2018: 3e qualifs (ex aequo avec le 2e)
EURO, France 2016: 4e qualifs
Mondial, Brésil 2014: 4e qualifs
EURO, Pologne-Ukraine 2012: 3e qualifs
Mondial, Afrique du Sud 2010: 4e qualifs
EURO, Suisse-Autriche 2008: 3e qualifs

Les deux dernières campagnes éliminatoires ont laissé des traces. Pour l'EURO 2016, si l'Écosse avait gagné son match contre la Pologne en avant-dernière journée, elle aurait compté le même nombre de points que l'Irlande, pour une place en barrages. Mais vous l'avez deviné: Lewandowski égalisait à la 90e+4 alors que l'Écosse menait 2-1.

 

Cette année, pour Russie 2018, après avoir pris 4 points en 4 journées, l'Écosse de Gordon Strachan s'est enfin réveillée et a pris 14 points en 6 matches, mais la deuxième place lui a échappée à la différence de buts. Vous savez comment? L'égalisation de l'Angleterre concédée à la 90e+3 minute à Hampden Park par exemple. Ou encore le but qui a manqué en Slovénie en dernière journée pour qualifier l'Écosse pour les barrages.

 

Le "petit but qui a manqué" est une rengaine bien connue des supporters écossais d'ailleurs, comme vous allez le voir ci-dessous.

 

L'équipe nationale féminine

 

Parcours depuis 10 ans
EURO 2017: 3e – poules tournoi final
Mondial 2015: demi-finale de barrages qualifs (contre les Pays-Bas)
EURO 2013: barrages (contre Espagne)
Mondial 2011: 2e qualifs (place non qualificative pour les barrages)
EURO 2009: barrages (contre Russie)

 2017, les Écossaises après l'élimination contre l'Espagne

Mon histoire d'amour avec l'équipe nationale féminine d'Écosse a commencé le jour où les Espagnoles ont brisé notre rêve d'EURO féminin 2013. Les Écossaises avaient déjà joué un barrage de grande compétition, celui de l'EURO 2009, et s'étaient fait éliminer par la Russie. (Presque) rien à dire: elles ont raté la qualif aux buts inscrits à l'extérieur

 

Pour 2013 contre l'Espagne, l'Écosse obtient un nul 1-1 à Hampden où la gardienne écossaise Gemma Fay repousse un penalty espagnol. Le match retour à Madrid doit aller aux prolongations. Là, Kim Little met l'Écosse devant puis Meseguer redonne espoir aux Espagnoles qui doivent marquer un autre but pour se qualifier. L'arbitre leur jette une bouée de secours: un penalty, à la 119e minute. Gemma Fay l'arrête. Elle arrête le penalty à la 119e minute!! Trit, trit, triiiiit!! L'Écosse se qualifie pour son premier EURO féminin.

 

Vous savez que non.

 

À la 120e+2 (satané temps additionnel), Boquete se fait pardonner et égalise dans le jeu. L'Espagne part pour la Suède.

 

Écosse = Le. Cœur. Brisé.

 

Ensuite, arrive ENFIN la consécration: une première qualification pour l'EURO féminin. Le pays est en ébullition. Si, si, quand même. Les Écossais iront soutenir leur équipe dans un grand tournoi pour la première fois depuis 1998, ça se fête. En fait, ça se gâte. Après une humiliation (6-0) face au plus vieil ennemi de l'Écosse, l'Angleterre, et une défaite contre le Portugal, l'équipe la plus mal classée du groupe, on se dit que l'espoir n'est plus permis.

 

Mais si bien sûr, sans espoir, il n'y aurait pas possibilité de se faire du mal au moment de chuter. Il faut donc que l'Écosse gagne de deux buts face à… l'Espagne. Oh oh oh, c'est le moment de prendre sa revanche sur un pays qui nous a fait tant de mal.

 

La suite, vous la connaissez. Ou pas? L'Écosse gagne. 1-0. L'Espagne se qualifie. Voilà. Un but de plus et les Écossaises disputaient les quarts de finale contre l'Autriche. Un petit but de plus.

 

Glasgow City

 

Parcours depuis 7 ans
2016/17: 16es de finale (contre Eskilstuna)
2015/16: 16es de finale (contre Chelsea)
2014/15: quarts de finale (contre le PSG)
2013/14: 8es de finale (contre Arsenal)
2012/13: 16es de finale (contre Fortuna Hjørring)
2011/12: 8es de finale (contre Potsdam)
2010/11: 2e poules qualif

 

Glasgow City après l'élimination contre BIIK

Après une qualification pour les quarts de finale de la "Ligue des championnes" en 2015, perdu logiquement face au Paris Saint-Germain, les filles de Glasgow City disputent la compétition chaque année après avoir remporté le championnat (10 ans de suite) et commencent au stade des 16es de finale.

 

Depuis 2014/15, elles ont hérité du surnom de "reines du come-back". Après tout, en 16es de finale, elles étaient revenues d'un revers 2-0 contre Medyk Konin pour se qualifier (3-0 après prolongations au retour). Au tour suivant, elles avaient perdu 2-1 à Zurich pour finalement gagner 4-2 au retour.

 

Mais cette saison, comme à l'EURO cet été, un but a manqué à Glasgow City pour se qualifier pour les 8es de finale. Après avoir perdu 3-0 à l'aller contre les Kazakhes du BIIK-Kazygurt, elles sont allées chercher une victoire 4-1 chez elles, dans leur petit stade de Petershill, mais sont éliminées aux buts inscrits à l'extérieur. À un but près, elles étaient qualifiées. Ce but, la capitaine Leanne Ross l'avait au bout des pieds: à la 83e, elle envoie un penalty sur le poteau droit de la gardienne kazakh aux pâquerettes.

 

On s'effondre. On baisse la tête. On regarde ses chaussures. On pleure. Rideau.

 


Mais aussi…

 

Le Celtic

 

Le parcours du Celtic en Europe depuis 10 ans, c'est mi-figue, mi-raisin. Des qualifications pour les huitièmes de finale de la Champions League, des éliminations sans rougir contre le Barça et la Juve, une victoire 2-1 sur ce même Barça de Lionel Messi en 2012, un revers 7-0 contre les Catalans encore l'an dernier, et aussi des moments incompréhensibles.

 

Comme la saison 2014/15 où au troisième tour de qualification, le Celtic se fait d'abord éliminer par le Legia Varsovie (4-1 en Pologne, 0-2 à Murrayfield) avant de finalement être repêché en passant aux buts marqués à l'extérieur: les Polonais ont aligné un joueur inéligible, donc victoire 3-0 sur tapis vert en Écosse. Le Celtic fait ensuite la sourde oreille devant une lettre envoyé par le club de Varsovie suppliant les Glaswégiens de leur laisser leur place au tour suivant. En barrage, le Celtic tombera face aux Slovènes de Maribor (1-1, 0-1).

 

Parcours du Celtic sur les dix dernières années
2016/17: poules LdC
2015/16: poules Europa (après barrages LdC contre Malmö)
2014/15: 16es Europa (après barrages LdC contre Maribor)
2013/14: poules LdC
2012/13: 8es LdC (contre la Juventus)
2011/12: poules Europa
2010/11: barrages Europa (après 3e tour LdC contre Braga)
2009/10: poules Europa (après barrages LdC contre Arsenal)
2008/09: poules LdC
2007/08: 8es LdC (contre Barcelone)

USA, you will survive

Publié le 09/11/2016 à 08:39 par manueh
USA, you will survive

Good morning America. Happy hangover.

 

As many of you know, I’ve lived for a very short while in the United States of America when I was younger, and about every other year, I try to vacation in that beautiful country. I write the following lines from my own experience. With my European eyes. With the US in my heart, thinking of my dear American friends.

 

Not surprised

 

Unfortunately, I can’t say that the result of the 2016 elections come as a surprise to me.

 

First of all, imagine the EU voting in a general election. Obviously Texas (Latvia) and Nebraska (Slovakia) will vote for the white supremacist. Obviously California (the Netherlands) will vote for the more moderate woman and legalise marijuana at the same time. You can't make a generalisation from the 2016 US election. Far from all Americans voted for that guy. But a majority did.

 

This is a country where, back in 2000 for the W. Bush/Gore election, a woman I know who has had an abortion when she was about 14 voted for the party that had strong anti-abortion stances.

 

This is a country where, back in 2002 when France had to choose between Chirac (right) and Le Pen (far, far right) in the later stage of the French election, the latter almost won our mock election at the school where I was a teacher assistant. With most of my white students signing their ballot to show they had voted for a racist pig (by the way, if you write on the ballot, it is void – just saying). In a school where about 75% of students were black.

 

This is a country where owning a gun is a constitutional right. I’ve heard people say that they own a gun because they’re “good people” and if “bad people” have guns, then “good people” have to have guns just in case. I’ve also heard people say that it’s important for the American people to own guns in case their (elected) government turns against them. What about starting a revolution now, “people”? Now is the right time to realise that your government – even though it’s been elected – is not working in the people’s interest.

 

A ray of hope

 

A week ago, I had an inkling that he would win. And I thought: we survived W. Bush, we will survive that guy. I still believe that. Just like Article 50 (Brexit) is really tricky to trigger, most of his ideas are just empty promises that are impossible to apply.

 

Yes, you can build a wall between you and Mexico. But no, you will never force Mexico – another country with free will – to pay for it. Yes, you can promise to kick all Muslims from your country, but there are laws against discriminating against a whole religion.

 

However, you might see racism and misogyny become “normal”, just like it’s “normal” to hear people blame EU citizens for everything that is wrong in Britain. Women won’t be grabbed by their pussy more because he’s been elected. But women will still be grabbed by their pussy and it won’t shock as many people.

 

I’m sad for the American people, for my American friends, but you will survive this.

Mon dilemme Stephanie Roche

Publié le 09/01/2015 à 13:04 par manueh
Mon dilemme Stephanie Roche

Mon dilemme Stephanie Roche

 

Pour la première fois de l’histoire du prix Puskás, qui existe depuis 2009 et qui récompense le plus beau but de l’année (enfin, du 3 octobre 2013 et le 26 septembre 2014 en l’occurrence), une femme figure parmi les finalistes.

 

Kumi Yokoyama en 2010, Heather O’Reilly en 2011, Olivia Jimenez en 2012 puis Lisa deVanna et Louisa Nécib en 2013 étaient dans le Top 10, mais n’avait pas été choisie parmi les trois finalistes.

 

Cette fois, l’Irlandaise Stephanie Roche joue des coudes avec James Rodriguez et Robin van Persie en finale. Le premier a été transféré pour le Real Madrid moyennant 80 millions € environ depuis son but. Van Persie, quant à lui, n’est plus à présenter. Il évolue dans l’un des clubs les plus riches du monde, Manchester United. Stephanie, elle, évolue à l’ASPTT Albi, un club du ventre mou de la première division française féminine, qu’elle va quitter après seulement 6 mois en France.

 

Une femme qui remporte un prix alors qu’elle est en concurrence directe avec des hommes, ce serait remarquable. Historique évidemment. Et pourtant, je suis face à un dilemme. Je ne sais pas pour qui voter.

 

Pour moi, le but de James Rodriguez et celui de Stephanie Roche sont assez similaires. Personnellement, je les trouve plus jolis que celui de van Persie qui a tout de même fait preuve de grande audace et invention pour marquer son but-plongeon. Et qui a même entraîné un énorme buzz sur Twitter et autres réseaux sociaux. Mais dans le cadre de cet article, je ne vais pas parler du but de van Persie, mais simplement comparer celui de Stephanie et celui de James, puisqu’ils sont similaires.

 

Donc mon dilemme est entre le but de James et de Stephanie.

 

Certaines personnes risquent de ne pas voter pour le but de Stephanie pour plusieurs raisons. Les problèmes de son but sont les suivants :

 

1) il est mal filmé, de loin, sous un seul angle, donc on ne voit pas parfaitement son magnifique geste technique. Mais doit-elle pâtir du manque de moyens donné au football féminin en général et au football féminin irlandais en particulier ? En revanche, juste après que James a marqué, une caméra spéciale le suit pour que le téléspectateur puisse le voir fêter son but. On revoit le but sous 3 angles différents (plan large habituel, de face, puis zoom) pour bien comprendre comment il a réussi cet exploit. Donc les deux buts ne jouent pas dans la même cour télévisuelle.

 

2) Il est marqué dans un match du championnat féminin irlandais, face à un adversaire peu prestigieux, le club de Wexford Youths, ajouté à cela le fait que les gardiennes sont connues pour être les points faibles des équipes féminines, devant un public épars (95 spectateurs en tout et pour tout). Il n’y a pas l’ambiance de la Coupe du Monde sud-américaine de James. Mais doit-elle pâtir du contexte de son but malgré la beauté de son geste ? Elle fait tout de même un contrôle pied droit, aile de pigeon pied gauche, volée pied gauche en pivot. Ce dernier étant sans doute le geste le plus difficile à réaliser dans le football. James aussi réalise une volée pied gauche en pivot, après un contrôle de la poitrine. Et il marque face à l’Uruguay, en huitièmes de finale de la Coupe du Monde dans le stade mythique du Maracanã devant près de 74 000 personnes.

 

3) Il est marqué par une femme. Sur ce troisième point, je sais que beaucoup de personnes ne vont PAS voter pour Stephanie car il s’agit d’une femme. Simplement parce que c’est une femme. Du sexisme pur et simple. Donc j’ai une forte envie de voter pour Stephanie justement parce que c’est une femme. Et pour contrer au moins le vote d’un sexiste misogyne. Mais alors est-ce un acte féministe de voter pour elle ? Ou un acte sexiste anti-homme, ce qui est tout aussi indélicat que la misogynie, selon moi ? Il y a eu pas mal d'appel au vote pour son but car c'est une femme. Mais n'est-ce pas du sexisme au même titre que les hommes qui ne votent pas pour elle car c'est une femme ? Je pense que oui. Je trouve cela dérangeant de voir ces appels au sexisme. Qu'est-ce que ce vote en fait ? C'est la sélection du plus beau but marqué depuis 1 an. Le plus beau but de football. Ce n'est ni un concours de popularité, ni une lutte des sexes.

 

Mais en fait, je viens de faire mon choix. En écrivant cet article, je me suis convaincue. Je vais voter pour Stephanie Roche, car son but est vraiment formidable. Elle enchaîne trois gestes techniques difficiles à réaliser et le ballon finit tout de même au fond des filets. Rien que pour cela, je vais voter pour elle. Ce n’est pas un vote féministe, ni un vote sexiste. Un vote tout simplement basé sur la beauté du geste.

 

Et vous, vous votez pour qui ? C’est ici que ça se passe : fr.fifa.com/ballon-dor/puskas-award/. Résultat le 12 janvier !

 

Crédit photo : FIFA.com

 

Les femmes ne devraient pas être…

Publié le 23/07/2014 à 16:13 par manueh Tags : sport femmes nature femme homme moi
Les femmes ne devraient pas être…

Les femmes ne devraient pas être…

 

« Tu devrais le signaler à la Fédération ».

 

Je dois dire que ça m’a traversé l'esprit, mais vraiment qu’un quart de seconde.

 

Le contexte : match amical de pré-saison, un joueur d’une équipe M-20 d’un club professionnel (j’ai appris plus tard qu’il avait 19 ans et qu’il avait joué plusieurs matches de Premier League écossaise la saison dernière) me sort en me regardant : « Les femmes, ça ne devrait pas être arbitre » (« Women shouldn’t be refs »). Je suis alors arbitre assistante et je viens de signaler avec mon drapeau un tirage de maillot que l’arbitre ne pouvait pas voir. Je signale, l’arbitre siffle, j’indique pourquoi (en tirant mon maillot pour montrer la faute commise), ballon à terre, coup franc à l’adversaire. Là, le joueur fautif se plaint forcément, à une dizaine de mètres de moi. Je lui dis qu’il sait très bien qu’il tirait le maillot de son adversaire et que ça ne se fait pas. Il se plaint encore un petit peu, je lui dis que c’est comme ça, qu’il n’a pas à tirer le maillot, et c’est là qu’il me sort « Women shouldn’t be refs » en partant se replacer.

 

Sur le coup, j’ai été choquée. Je suis convaincue que le banc de touche derrière moi, son coach, son équipe, a entendu ses propos. Je peux vous dire que pendant les 15-20 dernières minutes, j’ai eu du mal à me concentrer. Je me demandais si j’avais bien entendu, mais oui j’étais sûre. Je me faisais le scénario de fin de match : les joueurs se serrent la main, se félicitent du résultat si besoin, viennent serrer la main de l’arbitre. J’avais prévu de ne pas accepter sa poignée de main et de lui dire ma façon de penser, poliment évidemment. Sauf que le joueur n’a serré la main d’absolument personne, pas même des adversaires, ni de l’arbitre non plus. Il est parti directement dans les vestiaires. Donc c’était raté pour lui parler. Et pendant le match, ce n’était ni l’endroit ni le moment de lui faire la morale. Je n’allais pas demander à interrompre la rencontre pour parler à l’arbitre pour ça.

 

Et pourtant… Les lois du jeu stipulent dans la section « Fautes passibles d’exclusion » (= carton rouge) : « Un joueur, un remplaçant ou un joueur remplacé est exclu s’il tient des propos ou fait des gestes blessants, injurieux et/ou grossiers. » Était-ce une insulte, une injure ou au moins un propos blessant ? Personnellement, je me suis sentie insultée et blessée, oui. Or, le règlement prévoit qu’un joueur reçoive un carton rouge pour cela. Alors ?

 

Les Lois du Jeu ne précisent pas la nature de ces injures ou propos blessants. Mais imaginez une seconde qu’il ait dit « les noirs ne devraient pas être arbitres ». L’arbitre assistant insulté non seulement aurait pu stopper momentanément la rencontre, mais même carrément y mettre fin pour injures racistes. Ensuite, l’arbitre assistant aurait signalé l’incident à la Fédération ou à son association d’arbitres. Il y aurait eu des conséquences. Imaginez deux secondes que je fasse la même chose. Eh bien, je serais cataloguée comme la femme arbitre qui se plaint du moindre petit problème, qui n’a pas le mental de fer pour être arbitre, qui doit être plus forte que ça. Moi, j’ai signalé l’incident à l’arbitre à la fin du match dans les vestiaires, il était aussi choqué que moi, mais ça n’est pas allé plus loin parce que même si je me suis montrée vraiment énervée dans les vestiaires, je n’ai pas pensé à aller plus loin moi-même justement parce que je suis plus forte que ça.

 

C’est mon copain (un homme) qui m’a dit deux jours plus tard – alors que j’étais encore en train de lui parler de l’incident – que je devrais le signaler à la Fédération et me plaindre pour que le sexisme soit éradiqué, que c’était aussi mal que le racisme ou toute autre forme de discrimination. Le problème, c’est que, comme le banc de touche de ce même joueur me l’a rappelé sur un autre fait de match, c’est un « sport d’hommes » (a man’s sport). Le sexisme dans le foot, c’est le cadet des soucis de mon association d’arbitres ou de la Fédération. Du moins, c’est ce que je me dis. Je ne peux pas savoir puisque je n’ai jamais signalé de problème (et en même temps, c’est le premier incident de ce genre en 4 saisons à arbitrer). Mais ai-je vraiment envie qu’on me colle l’étiquette d’une arbitre qui n’est pas assez forte mentalement pour prendre une ou deux insultes comme tout arbitre ? Pourtant, j’ai un niveau de tolérance élevé. Et du coup, on dirait effectivement que les femmes ne sont pas faites pour être arbitres parce que les femmes ne sont pas suffisamment fortes dans leur tête.

 

Tout cela, ça se passe dans ma tête à moi. Je n’ai pas envie de montrer ma faiblesse en laissant les joueurs me blesser par des injures sexistes. Donc je les mets de côté et ça fait partie du quotidien d’une femme arbitre.

 

Prenez sinon l’exemple des deux journalistes de Sky Sports qui ont été virés pour sexisme en 2011, c’est bizarre mais j’ai été plus choquée par le fait qu’ils se fassent virer que par leurs propos sexistes (« Les femmes ne connaissent pas la règle du hors-jeu » – « Women don't know the offside rule » – quand ils ont vu qu’une femme serait assistante lors d’un match de Premier League anglaise). Je n’ai pas été choquée par les propos parce que ça arrive tout le temps ce genre de commentaires. J’ai été choquée qu’ils se fassent virer parce que justement ça arrive tout le temps.

 

Alors quoi faire ? Pourquoi n’ai-je aucune intention d’aller me plaindre auprès des grandes instances ? Le sexisme est-il une discrimination de bas étage ? Si même une femme (moi) ne veut pas aller se plaindre car elle veut être traitée en égal des hommes, à quoi bon s’énerver contre les injures sexistes ?

Beyoncé, Voici et Tina Turner

Publié le 31/01/2014 à 12:45 par manueh
Beyoncé, Voici et Tina Turner

Beyoncé, Voici et Tina Turner

Je ne lis pas Voici et je me demandais pourquoi. Maintenant je sais. L’autre jour, je suis tombée sur un article de Voici où ils se payaient la tête des Américains qui, apparemment, s’offusquaient d’avoir vu Beyoncé faire une danse un peu trop sexy aux Grammy Awards le week-end dernier. Et toute la semaine, tous les journaux en ont ajouté en rabâchant, comme à chaque fois qu’ils évoquent les États-Unis, le « puritanisme » des Américains.

 

Oui, certains Américains se sont offusqués parce qu’on a vu ses fesses bien rebondies pendant cinq minutes, qu’elle s’est fait peloter par son mari Jay-Z et qu’elle était très sexy en plein prime time. Sur les 314 millions d’Américains, il est quand même normal que tout le monde n’ait pas la même vision des choses, que cela déplaise ou contrarie certains, que d’autres s’en moquent et que d’autres encore aiment ça.

 

Mais si vous creusez un peu plus, ce n’est pas que pour ça que les Américains ont été choqués. Et ça m’énerve qu’on parle de choses sans savoir de quoi on parle, surtout en rapport avec les États-Unis.

 

Donc au début du mois de janvier, Beyoncé a écrit un essai sur l’égalité des sexes, un essai considéré par certains comme « féministe ». Or, dans sa chanson « Drunk in Love » en duo avec Jay-Z, certaines paroles contredisent légèrement cette « Independent woman », en particulier un couplet rappé par Jay-Z. La chanson parle donc de sexe, comment ils sont bourrés et combien ils ont chacun envie l’un de l’autre, etc. Et à un moment, Jay-Z dit « Je suis Ike Turner, retourne-toi bébé, non je ne joue pas / Maintenant bouffe le gâteau, Anna Mae, ‘Bouffe le gâteau, Anna Mae !’ ».

 

Anna Mae, c’est le vrai prénom de Tina Turner. Or, celle-ci était mariée à un certain Ike Turner avec lequel elle faisait des duos dans les années 60-70 sous le nom de Ike and Tina Turner. Dans la vraie vie, Ike battait Tina et l’agressait sexuellement. Dans un film de 1993 sur la vie de Tina Turner, une scène dans un restaurant montre Ike écraser une part de gâteau sur le visage de Tina en lui disant « Bouffe le gâteau » avant de frapper l’amie de Tina qui essayait de la défendre. Dans son autobiographie, Tina Turner a déclaré que ce ne s’était pas passé exactement comme cela, mais cette scène évoque quand même les violences conjugales.

 

Alors que Jay-Z reprenne ces paroles pendant une scène de « sexe » avec sa femme affole les féministes et les Américains (s’il faut généraliser). C’est bien normal. Ce qui est encore plus choquant, c’est que Beyoncé, aux Grammy Awards, a chanté ces paroles en harmonie avec son mari, ce qui fait un peu tache pour une « féministe ».

 

Alors quand Voici finit son article en disant « Et voilà, quelques déhanchés sexy et l’Amérique est traumatisée… », c’est invraisemblable de généraliser autant que ça et surtout de pervertir la vérité comme ça. Pourquoi faire ça ? Pour faire du clic et vendre de la feuille de chou ? C’est inadmissible, surtout sur un sujet aussi terrifiant et délicat que les violences conjugales. Pourquoi justement ne pas essayer de lancer les discussions sur les violences conjugales auprès des lecteurs de Voici plutôt que de parler du puritanisme des Américains, un sujet répété et répété à longueur d’articles sur les US.

En toute incertitude

Publié le 20/11/2013 à 14:52 par manueh Tags : équipe de France les Bleus
En toute incertitude

Photo © Fabrizio le Beauf

 

En toute incertitude

Est-ce que j’aime le football pour son imprévisibilité ? Je me le demande.

Si je savais que le FC Nantes [ou insérez le nom de votre équipe préférée] allait gagner chaque rencontre sans exception, est-ce que j’aimerais autant toujours Nantes ? Sans doute, mais ça deviendrait assez fatigant et ennuyeux, non ?

Un peu comme les journalistes du Barça qui se plaignent de n’avoir à écrire qu’à propos de larges victoires, tous les week-ends. 5-0 par-ci, 4-0 par-là, 5-1 la semaine suivante, 3-0 celle d’après. La routine qui s’installe, tu ne t’émerveilles plus de rien en fait alors que tu as face à toi un morceau d’histoire. Qu’est-ce que tu écris à la fin ? Tu ne vas pas t’émerveiller à chaque victoire, sauf si tu te shootes et que tu es un peu zinzin. Donc tu commences à voir les aspects négatifs, même quand tout va bien.

Nantes, après plusieurs années passées en Ligue 2 (le purgatoire !), crée la surprise cette saison. C’est justement parce que cette équipe a si mal joué pendant cinq ans, nous a tellement déçus pendant dix ans que cette série de victoires nous émerveille. Voir Djordjevic enfin marquer à chaque rencontre nous émerveille. Voir le jeu à la nantaise refaire un peu surface dans les pieds de joueurs portant la tunique jaune et verte nous émerveille. À voir les joueurs s’entendre si bien sur le terrain, on se dit qu’ils sont soudés dans les vestiaires aussi, qu’ils sont les meilleurs amis du monde et ça, ça nous réconforte.

C’est pareil pour l’équipe de France. Mais comment peut-on être aussi peu motivés, aussi peu doués, aussi ternes et maladifs un vendredi et être les rois du monde le mardi ? Comment est-ce possible ? Un changement de personnel ? Ou un changement d’esprit ? Un déclic ? Mais qu’est-ce qui peut bien se passer dans la tête des joueurs ? À quel point la mentalité compte-t-elle pour gagner ?

Arsène Wenger que, rappelons-le, je ne porte pas dans mon cœur, a quand même dit quelque chose de très intéressant avant le barrage retour contre l’Ukraine : c’était presque plus facile pour la France de se préparer pour ce match que pour l’Ukraine. Je trouvais ça complètement insensé comme remarque, mais finalement il n’avait peut-être pas tort. La France n’avait plus rien à perdre, l’Ukraine devait gérer son avance. "Facile" n’est sans doute pas le mot adapté, mais disons que les Français se sont sans doute imaginé tous les scénarios possibles pour gagner. Et ne se sont imaginé QUE ça, rien d’autre. Alors que les Ukrainiens se sont sans doute dit qu’ils n’avaient qu’à faire comme à l’aller, ne rien changer. Et qu’ils pouvaient même se permettre de perdre (1-0, 2-1…). Je ne sais pas.

"Je ne sais pas", c’est justement ça qui rend les (belles) surprises d’autant plus savoureuses. Je ne savais pas si la France allait gagner. J’avais envie d’y croire, mais c’était "impossible" (d’y croire et de le faire). Je ne savais pas que Nantes allait sortir un si bon début de saison. Je ne sais pas si la France ira loin au Brésil 2014. Et quand on voit ce qui s’est passé hier, le changement d’attitude et le score en notre faveur, c’était absolument impossible de savoir ce qui allait se passer. On avait le droit d’y croire, mais personne ne pouvait le prédire.

Et c’est absolument ça qui fait la beauté du football.

Foot, cinéma et argent, l’explication

Publié le 17/11/2013 à 21:28 par manueh Tags : moi monde amour france histoire femme argent film art sport
Foot, cinéma et argent, l’explication

Foot, cinéma et argent, l’explication


Comme vous le savez, j'aime le football. J'ai toujours aimé ça même si je n'ai pas toujours pu l'avouer. Oui, quand j'étais petite et que je demandais des protège-tibias à Noël, au retour des vacances je ne disais surtout pas aux copines que j’en avais reçus, j'avais trop peur qu’elles se moquent de moi car j’aimais ce sport. Et puis 1998 est arrivé, et la libération de la femme footballeuse est arrivée. Du moins pour moi. Donc oui, j’aime le foot. Je travaille dans le foot depuis près de 10 ans, j’ai été joueuse pendant 10 ans, je suis aujourd’hui arbitre, je regarde du foot le week-end, et du lundi au vendredi. Féminines de moins de 17 ans, Coupe du Monde, Champions League, A-League... S'il y a un rectangle vert et un ballon, je vais au moins jeter un coup d'œil.

Donc quand on me dit que le foot est un sport de merde, eh bien ça m’emmerde.

Premièrement, si vous n’aimez pas le foot, ce n’est pas la peine d’en dégoûter les autres. Le foot est un moyen d’apporter à certaines personnes – dont je fais partie – une joie intense et immense. Et pas seulement dans la victoire. Par exemple, en finale de la Champions League 2013, que le Bayern ou le Borussia gagne, cela m’importait peu. En revanche, le dégagement de Subotic sur la ligne de but continue de me donner des frissons. Mais la victoire est le summum du plaisir. Pour moi, celles du FC Nantes. Par amour pour ma ville natale. Par identification à des personnes, à une région, à une histoire, à un pays.

Voir mes Jaune et Vert gagner et remporter des titres, c'est sensationnel. Avant, c'était magique, maintenant ce serait exceptionnel. Mais les voir gagner, c'est toujours magnifique. Ça me rend joyeuse, sur le moment, dans un contexte de football. Et évidemment, quand ils perdent, ça me rend triste, toujours dans ce contexte footballistique. Et c’est pareil pour l’équipe de France pour moi.

Alors quand je suis triste, non, je n’ai pas envie qu’on me chambre. Non, je n'ai pas envie de ressasser les lacunes du passer. Non, je n’ai pas envie d'entendre parler des aspects négatifs du football. Or, un aspect négatif revient sans cesse : l’argent dans le foot. Moi je considère le foot comme un spectacle. Donc comparons deux secondes deux divertissements du samedi soir. Le foot et le ciné.

Déjà, vous savez que tous les joueurs de foot ne sont pas payés des milles et des cents. Beaucoup de jeunes footballeurs et des footballeurs moins jeunes qui ont passé toute leur carrière en Ligue 2 ou en National, même en Ligue 1, en Eredivisie ou en Liga, mais qui sont tout de même professionnels (c’est-à-dire que c’est leur métier, ils ne font rien d’autre à côté) sont payés au salaire minimum. Certains ont du mal à boucler les fins de mois. Ce n’est qu’une élite qui risque de se plaindre de la taxe à 75%.

Et ça, ça me rappelle énormément le cinéma. Pour faire un film, il en faut des figurants, des techniciens du son, des agents marketing, des cascadeurs, des assistants qui font chauffer le café. Eh bien dans le foot, c’est exactement pareil. Il y a tout un réseau qui fait vivre les stars. Au ciné aussi. Ces personnes sont payées normalement. Les stars sont payées à hauteur de leur popularité.

Savez-vous à quel montant s’élève le cachet d’une vraie star de cinéma ? Du style Julia Roberts, Leonardo di Caprio, Bruce Willis, Tom Cruise, Will Smith ? On parle de cachets à hauteur de 30 millions de dollars. C’est ce qu’a reçu Keanu Reeves pour deux films de Matrix ou encore Johnny Depp pour un seul des Pirates des Caraïbes, Mel Gibson pour l’Arme fatale 4, et Schwarzi pour Terminator 3. Sans parler de la participation aux profits des films (comme les stars de foot et leurs à-côtés publicitaires).

Alors pourquoi tout le monde s’offusque du salaire des stars du foot ? Ils ne font pousser qu’un ballon sur un terrain ? Ils ne savent pas s'exprimer correctement ? Ce sont des petits jeunes pourris gâtés ? Pour qui ils se prennent ? Ils s’offrent des putes et se dopent ? Ils se tatouent le corps pendant leur temps libre ? Et les acteurs de cinoche alors ? Hugh Grant, Kiefer Sutherland, Charlie Sheen, Depardieu ?

Le football, au même titre que le cinéma, est un art. Moi je vois donc les footballeurs comme des artistes du ballon rond, qui apportent plaisir et joie – ou tristesse selon les moments, comme au cinéma – avec leurs gestes et leurs actions. L'imprévisibilité est quelque chose qui apporte un petit plus au football.

Les artistes vedettes sont payées des sommes rocambolesques, que ce soit au foot ou au ciné. Parce qu'ils apportent ce petit plus d'émotion aux spectateurs parce que ce sont les meilleurs. C'est un spectacle, un art qui est accessible à tous, que certains pratiquent mais qui donnera toujours de la joie aux spectateurs qui ne seront jamais aussi forts que ceux qui se produisent devant eux. Comme le cinéma. Alors moi, je demande un peu d’indulgence envers le football. Merci.

Le peintre

Publié le 10/09/2013 à 17:28 par manueh Tags : merci moi monde homme bonne papier parents chez bonjour travail argent peinture
Le peintre

Le mardi

- Allô oui, bonjour
- Bonjour madame, j’aurais voulu avoir un petit renseignement.
- Oui
- Voilà, pouvez-vous faire venir un peintre, la salle de bains d’un de nos clients a besoin d’un petit coup.
- Oui bien sûr. Vous en avez besoin pour quand ?
- C’est très urgent, peut-il venir cet après-midi pour que ce soit fini ce soir ?
- Ah, bon. Mmmh, laissez-moi voir dans l’agenda. … … … Je ne peux pas avant après-demain malheureusement, est-ce que ça peut attendre ?
- Oui bon d’accord, c’est vrai que ça peut attendre.
- (Songe : pourquoi ne pas me donner la date la plus lointaine possible alors) Alors c'est noté pour jeudi.
- Merci.
- Concernant les prix, nos tarifs sont 50 de l’heure.
- Ah, ça ne va pas aller. Je vous donne 10 de l’heure.
- Malheureusement, je ne peux pas aller en dessous de 40 de l’heure.
- Si je ne prends pas vos services, je trouverai 25 sociétés de peinture qui peuvent faire la même chose à 10 de l’heure. En plus le client ne paie pas tant que ça, donc notre marge ne va pas être assez importante.
- (Songe : et c’est mon problème parce que… ?) Oui, mais nous, nous offrons de la qualité. Ce n’est pas fait à la va-vite, la peinture est de bonne qualité et nos gars sont presque des artistes.
- Peu importe, de la peinture, c’est de la peinture. C’est du pareil au même pour moi. Si on avait le temps, on le ferait nous-mêmes. Quand j'étais petit, je peignais les murs de chez mes parents, donc je suis complètement capable de le faire moi-même. C'est juste que je n'ai pas le temps.
- Je peux descendre à 35 de l’heure mais pas moins.
- Bon d’accord, mais je vous fais une faveur.
- (Songe : la faveur, ce n’est pas plutôt moi qui la fais ?) Donc j’envoie quelqu’un chez votre client jeudi matin.
- Merci.

Le jeudi matin

Toc, toc.
- Bonjour monsieur !
- Bonjour madame, je suis là pour donner un coup de peinture à votre salle de bains. Je suis envoyé par l’agence intermédiaire.
- Oui, venez, c’est par là.
- Très bien.
- Vous voulez une petite tasse de café ou de thé ?
- Ce serait bien volontiers. Mais je vais essayer de me mettre au travail le plus vite possible car on m’a précisé que c’était assez urgent au téléphone.
- Oui, merci. Enfin, on n’a pas tout à fait terminé de mettre le carrelage et les carreaux au mur donc c’est possible qu’on vous demande de venir mettre une autre couche ou de rafistoler les problèmes la semaine prochaine, quand on aura terminé.
- (Songe : vous ne pouviez pas m’appeler une fois que tout était prêt, pour que je fasse du bon boulot dès le premier coup ?) D’accord, je ferai attention.
- Voici le papier avec toutes les références de pinceaux et peinture à utiliser.
- Ah, j’avais l’intention d’utiliser les outils que j’ai emmenés.
- Non, je préfère que vous utilisiez ceux que j’ai notés sur le papier.
- Ah mais je n’ai pas le type de pinceau n°3 que vous précisez pour faire les bordures et je n’ai pas non plus le type de peinture.
- Oui ce n’est pas grave. Vous pouvez aller les acheter à Castorama. On a une réduction là-bas si vous voulez en bénéficier.
- Bon, je n’avais pas prévu d’acheter ces outils-là, mais si c’est ce que vous voulez… Ils sont assez chers et en plus, je n’ai pas entendu que du bien à leur propos.
- Oui mais c’est plus pratique pour moi si vous utilisez les outils dont je vous parle.
- Oui mais ce n’est pas pratique pour moi. J’ai déjà des outils adéquats et la peinture de la couleur que vous voulez. Elle est même de meilleure qualité que ce que vous me proposez.
- C’est comme ça. Si vous ne voulez pas le job, j’ai 25 agences qui peuvent me faire le boulot sans rechigner. Surtout au prix où vous le faites.
- Bon d’accord, je file chez Casto.

Le jeudi fin de matinée

- Me revoilà. J’ai trouvé tout ce que vous vouliez.
- Merci.
- Vous avez déjà fait de la peinture en masse pour connaître les outils ?
- Non jamais mais je sais ce que je veux. Je n’ai aucune expérience mais je compte sur la vôtre. Mon jugement, cependant, est bien meilleur que le vôtre même si je n’ai aucune expérience et que je ne sais pas de quoi je parle. Je veux juste que vous utilisiez ces outils-là et cette peinture-là car c’est plus pratique pour moi.
- Très bien, pas la peine de vous énerver.
- Mettez-vous au travail. Il faut que ce soit terminé ce soir.
- D’accord.

Le jeudi milieu d’après-midi
Dring, dring !
- Allô ?
- Oui bonjour monsieur le peintre, je vous appelle de l’agence intermédiaire.
- Bonjour, je suis justement en train de travailler pour votre client.
- Très bien. En fait, le client vient juste de me nous dire qu’il fallait qu’on mette un liseré jaune à mi-hauteur de la salle de bains. Donc il fallait prendre des mesures et tracer le liseré au crayon pour pouvoir peindre par-dessus.
- Ah, c’est embêtant, j’ai pratiquement fini le travail de peinture. Il va falloir attendre que ça sèche pour que je puisse faire les mesures et tracer au crayon de bois.
- Oui mais c’est urgent, le client en a toujours besoin pour ce soir.
- Il va falloir demander un délai.
- Je vais voir ça avec le client.

Dring, dring !
- Allô ?
- Oui, bonjour, l’agence intermédiaire ici.
- Oui. Alors ce délai ?
- C’est bon, le client a accepté le délai, vous pouvez terminer demain seulement pour ajouter le liseré jaune.
- D’accord. Je termine cette partie-là aujourd'hui et je reviens demain après-midi, le temps que ça sèche. (Songe : mais il n’aurait pas pu dire plus tôt qu’il avait besoin d'un liseré jaune, ça aurait fait gagner du temps à tout le monde ?)
- Merci.

Le jeudi en soirée
- Madame, j’ai terminé la première couche de peinture. L’agence m’a dit que vous aviez besoin d’un liseré jaune, mais voilà, il faut que la peinture sèche avant que je puisse le mettre.
- Oui, on a tout arrangé avec l’agence intermédiaire.
- D’accord. À demain alors.

Le jeudi après-midi
- Bonjour madame.
- Bonjour jeune homme. La peinture est sèche, j'ai vérifié.
- Très bien. Je vais poser le liseré jaune alors.
- Merci.

Le jeudi soir
- Voilà, tout est terminé.
- Merci bien. À bientôt.
- Au revoir.

Le lundi
Dring, dring !
- Allô ?
- Oui bonjour, c’est le peintre au téléphone. Je viens de vous envoyer la facture par e-mail. Donc paiement dans les 30 jours bien sûr.
- Ah mais non, nos conditions sont un paiement à 90 jours.
- Mais moi mes conditions sont 30 jours après réception de la facture.
- Oui mais vous n’avez pas vraiment votre mot à dire.
- Peut-on couper la poire en deux et dire 60 jours ?
- Non malheureusement, notre service comptabilité ne peut pas modifier les dates de paiement, c’est comme ça.
- Bon. Au revoir.

Le lundi 90 jours plus tard
Dring, dring !
- Allô ?
- Oui bonjour, je suis le peintre n°658. Vous ne m’avez toujours pas payé la facture que j’ai envoyée il y a 90 jours.
- Attendez, je regarde. Ah oui effectivement, nous n’avons pas payé car le client ne nous a pas encore payé.
- (Songe : euh, je ne vois pas le rapport. Mon client à moi c’est vous, pas le client final. Sinon j’aurais demandé le prix fort directement auprès du client puisque vous n’apportez aucune valeur ajoutée en tant qu’agence intermédiaire) Ah. Mais pouvez-vous payer quand même, j’ai besoin de cet argent. Je suis une petite entreprise et je n’ai pas beaucoup de confort financier.
- On va attendre que le client final paie, mais on va le relancer et voir ce qu’on peut faire.

Le lundi 10 jours plus tard
Dring, dring !
- Allô ?
- Oui bonjour, c’est le peintre n°658. J’ai bien reçu votre argent, merci.
- Très bien, merci.
- Je suis dispo en ce moment si vous voulez. Comme maintenant j’ai acheté vos outils, je peux travailler pour vous plus souvent car aucun autre de mes clients ne les utilise.
- Nous n’avons rien pour le moment mais nous vous tiendrons au courant.
- Merci.

La mala educación (La mauvaise éducation)

La mala educación (La mauvaise éducation)

La mala educación (La mauvaise éducation)


Dimanche, Luis Suárez (Liverpool) a mordu un adversaire, Branislav Ivanović (Chelsea). La scène est hilarante : l’Uruguayen et le Serbe se battent pour un ballon dans la surface de Chelsea, Ivanović réussit à repousser le ballon, Suárez déséquilibré se retient sur Ivanović, puis s’empare du bras du Serbe et lui mord l’avant-bras. Miam ! C’est surtout la tête d’Ivanović qui vaut le coup. On voit exactement le moment où il ressent la douleur, mais surtout la surprise sur son visage… impayable ! Cette réaction de la part de l’Uruguayen est tellement inattendue que je ne peux m’empêcher de rigoler.

 

Et puis il y a eu l’après-match. Jamie Redknapp et Graeme Souness, deux anciens de Liverpool et désormais consultants sur Sky Sports, condamnent sans plus attendre les faits. Ce n’est pas forcément le geste qu’ils condamnent, mais surtout le fait que l’image de Liverpool va être ternie à jamais par un individu qui, ils le rappellent, "ne sera jamais plus grand que le club".

 

Et puis sur Facebook commencent à fleurir les critiques. Certains, comme moi, prennent ça à la rigolade. D’autres se plaignent de l’exemple donné aux enfants. "Un footballeur, vu le salaire qu’il reçoit, se doit d’être un exemple pour les petits." Ah bon ? Depuis quand ? George Best, l’idole des jeunes dans les années 60-70, montrait-il l’exemple en étant bourré sur le terrain ? I don’t think so.

 

Ce n’est pas que ça. C’est les footballeurs qui vont aux putes, les footballeurs qui font des excès de vitesse, les footballeurs qui couchent avec la femme de leur frère, les footballeurs qui crachent sur l’adversaire, les footballeurs qui mordent, les adversaires qui bousillent des Ferrari, les footballeurs ceci et cela. En gros, les footballeurs qui pètent dans la soie, ça pue et tout le monde s’en dégoûte. Oui, les footballeurs dégoûtent le peuple.

 

On ne va pas les plaindre, ils sont payés des millions. Enfin, seulement l’élite je rappelle. La plupart des footballeurs, même professionnels, vivent tout juste au salaire minimum et ont du mal à joindre les deux bouts, comme le commun des mortels. Donc déjà, merci de ne pas mettre tout le monde dans le même sac.

 

Ensuite, depuis quand doivent-ils montrer l’exemple ? Pour quoi faire ? Je me pose une question : n’est-ce pas les parents qui devraient montrer l’exemple ? Depuis quand les footballeurs doivent se substituer à l’éducation parentale ?

 

Suárez mord Ivanović. Bouhouh ! Papa, maman, je vais faire la même chose sur le terrain le week-end prochain parce que mon idole Suárez l’a fait. Papa : tu fais ça, plus de jeux vidéo pendant un mois, plus de sorties pendant un mois, plus de ton dessert préféré. Maman, les gros yeux. Le petit con : je respecte mes parents. Comme ils m’ont appris à faire la différence entre le bien et le mal, alors je sais que c’est mal puisqu’ils me disent que ce n’est pas bien.

 

Mais allô quoi, depuis quand les footballeurs doivent être des exemples ? Qui crée cette image d’homme parfait qui n’existe pas ? Avec l’argent, la popularité, la gloire, les travers d’un homme ressortent forcément, mis en exergue par les jaloux et les personnes protégeant leurs propres intérêts. OK, Suárez a perdu la boule. Il doit être et sera suspendu, c’est tout à fait normal. En plus, c’est un récidiviste. Mais et alors ? Si les parents apprennent la base à leurs enfants - ne pas mordre, dire merci, ne pas enfoncer des gens qui sont déjà bien bas (Suárez qui fête le raté du Ghana sur penalty qu’il a provoqué en mettant la main sur un ballon qui filait au but), ne pas proférer d’insultes racistes ou autres - alors les enfants rigoleront bien en voyant un pauvre mec comme Suárez perdre la boule.