L'avis du phoque

Dans les pays à revenus élevés, la prévalence de l’HTA s’établissait en 2010 à 31,5% chez les hommes et 25,2% chez les femmes. La prévalence observée dans l’étude Esteban était très proche pour les femmes (25,1%) mais supérieure pour les hommes (36,5%). Dans les pays à hauts revenus, près d’une personne hypertendue sur deux (49%) avait connaissance de son HTA et 47% avaient un traitement. En France, la proportion de personnes ayant connaissance de leur HTA était inférieure à la moyenne observée dans les pays à revenus élevés en  2010 (55,5% vs 67,0%). La proportion de personnes connaissant leur HTA dépassait même les 80% aux  États-Unis et en Allemagne. Au Portugal et en  Angleterre, cette  proportion était respectivement de 77% en 2012 et de 69% en 2011. Ce mauvais résultat pose question quant au dépistage de l’HTA en France (médecine scolaire, médecine générale, gynécologie, médecine du travail…), dépistage considéré jusqu’à  présent comme performant, mais également quant à l’information du patient après dépistage et quant à la compréhension et à l’acceptation du diagnostic par ce dernier. En matière de prise en charge, la proportion de personnes hypertendues traitées pharmacologiquement était également plus basse en France (47,3%) que dans la moyenne des pays de même niveau socioéconomique (55,6%). Cette différence était particulièrement marquée chez les femmes (49,1% en France vs 61,7% dans les autres pays à revenus élevés). Plus problématique, en France près de 27% des personnes connaissant leur HTA n’avaient aucun remboursement de traitement antihypertenseur. Dans Esteban, la méthode de recueil des traitements (dans le Sniiram) ne permet pas de savoir si cette faible proportion était du fait des prescripteurs ou des patients (traitements prescrits par les médecins mais non achetés par les patients). Enfin, les pays à revenus élevés avaient une proportion de personnes hypertendues traitées et contrôlées d’environ 50%, résultat très proche de celui décrit dans Esteban pour la France (49,6%). Cependant, la proportion d’hypertendus avec une HTA contrôlée était très hétérogène d’un pays à l’autre : 36% en Angleterre, de l’ordre de 40% au Portugal, légèrement supé- rieure à 50% aux États-Unis et en Allemagne.