Alain Bashung est un mystère. Une énigme qu’il n’a jamais tenté de résoudre. Né d’un père inconnu, Alain Bashung se réfugiera dans la musique pour oublier son statut d’étranger. Une fuite en avant salutaire, qui lui permettra de connaître un succès absolu et une popularité nationale. Décédé le 14 mars 2009, Alain Bashung manque depuis au rock français.
Rares sont les chanteurs qui mêlent à la perfection des influences rockabilly à la variété française. Alain Bashung fait partie de ceux-là. Influencé par Elvis Presley et Charles Trenet, par Buddy Holly et Serge Gainsbourg, le chanteur a toujours réussi à lier les rythmes américains aux accents français. Avec sa gouaille de Français, il chantait des textes sublimes, écrits par Boris Bergman, puis Jean Fauque (à partir de 1989).
En 1982, Alain Bashung veut se démarquer de l’image de légèreté que « Gaby, oh Gaby » a collé sur sa musique. Partisan d’expérimentations musicales, il décide de se séparer provisoirement de Boris Bergman, pour réaliser « Play Blessures ». Serge Gainsbourg, très intéressé par une éventuelle collaboration sur ce nouvel album, le fait savoir à Alain Bashung. Comme un hommage réciproque, les deux hommes décident de cosigner l’album.
Ce passionné de cinéma réalisait une musique en constante évolution. Depuis 1977 et son premier album, « Roman Photos », son style avait changé de mille façons. Il savait manier les codes du rock tout en les arrangeant à sa façon. Alain Bashung n’était pas seulement une bonne oreille, il était également muni d’un réel talent, qui lui permettait de jouer avec les règles, sans jamais se tromper.
Aujourd’hui artiste culte, Alain Bashung n’a pas toujours été adulé par la critique. Souvent à contre-courant, il a créé des albums désormais intemporels. « Alain appartient à la grande lignée des poètes excentriques et solitaires. Il fait des choses sublimes. » disait de lui Arthur H lors des Victoires de la Musique 2009.
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