Littérature

Je vous présente un coup de coeur :

Françoise Chanbernagor" Couleur du temps"

Résumé de couverture :

Pourquoi Baptiste V***, ancien peintre de Cour désormais oublié, tient-il à présenter à la plus grande exposition parisienne un Portrait de famille si étrangement démodé ? La touche, la composition, les vêtements même des personnages, tout y paraît d'une époque révolue ; rien, non plus, n'y semble accordé : dans cette famille figée par les années, la femme, en robe d'autrefois, a l'air encore d'une très jeune fille, les enfants sont des nourrissons, tous du même âge, tandis que l'artiste s'est représenté en grand vieillard... Que veut démontrer «Monsieur V***» ? Que cherche-t-il, en reparaissant ainsi brusquement sur le devant de la scène ?

Mon résumé :

 Inutile de chercher à qui appartient ce "portrait de famille" car il n'existe pas et sort de l'imagination de l'auteur.

C'est un conte noir sur le temps qui passe , de la vie qui fuit, si changeante et insaisissable.

A travers ce portrait Françoise Chandernagor raconte l'histoire de la vie d'un peintre portraitiste du 18ème siècle mais également la couleur d'une époque, puisque le titre fait référence à "la mode"à l'air du temps en l'occurence ici, artistique.

Au départ le héros est à la mode et devient célébre et est en adéquation avec son époque puis il devient peu à peu démodé sans que l'on sache si le déclin provient de son art ou du siècle grandiloquent.

V. cherche une vérité dans le juste rendu des couleurs, on entre dans son intimité et on partage le châgrin de cette famille "le tableau  est remanié au rythme des naissances et des décès).

On pénétre en visiteur dans les ateliers "un bon artiste doit être un bon artisan" le livre fait une belle place à l'artisanat.

On approche la technique, les rivalités du milieu, les petits bonheurs et on découvre qu'il y avait des spécialistes des oiseaux, des fleurs, des étoffes...

A une dame qui fait l'éloge de sa palette toujours gaie, il répond : "Parce que ma vie est tragique, faudrait-il que ma peinture le soit".

Françoise Chandernagor fait en sorte que le passé devienne concret et nous livre une méditation sur l'illusion de la peinture, cette vanité particuliére dont avait parlé Pascal. Le peintre à la fin de sa vie se réfugie dans les mots.

Un roman étonnant et vite lu (156 pages) un bel enchantement sur le désenchantement.

Merci pour vos visites.