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Date de création : 26.02.2011
Dernière mise à jour :
29.03.2025
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Rubrique "Libres commentaires liturgiques, Année III,. Suite du billet N°4854.
Extrait de Commentaires hilosophiques des textes de la liturgie catholique, Année III, A.MENDIRI, Amazon.
Prochain billet demain lundi 17 février.
TEXTES :
Livre du prophète Jérémie (Jr 17, 5-8)
Ainsi parle le Seigneur : Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur. Il sera comme un buisson sur une terre désolée, il ne verra pas venir le bonheur. Il aura pour demeure les lieux arides du désert, une terre salée, inhabitable. Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Il sera comme un arbre, planté près des eaux, qui pousse, vers le courant, ses racines. Il ne craint pas quand vient la chaleur : son feuillage reste vert. L’année de la sécheresse, il est sans inquiétude : il ne manque pas de porter du fruit.
Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1 Co 15, 12.16-20)
Frères, nous proclamons que le Christ est ressuscité entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, vous êtes encore sous l’emprise de vos péchés ; et donc, ceux qui se sont endormis dans le Christ sont perdus. Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. Mais non ! le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.
Évangile selon saint Luc (Lc 6, 17.20-26)
En ce temps-là, Jésus descendit de la montagne avec les Douze et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem et du littoral de Tyr et de Sidon. Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes. Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »
COMMENTAIRE :
« Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel… tandis que son cœur se détourne du Seigneur » (Jérémie) ; « si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur… Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. » (St Paul) ; « « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous » (St Luc).
La Résurrection du Christ est la pierre angulaire de la foi chrétienne. Mais cette affirmation résonne parfois comme un dogme théologique dont on ne perçoit pas toujours le sens, la portée, l’intérêt ontologique. Rappelons tout d’abord qui est le Christ. C’est le Dieu incarné, c’est-à-dire celui qui est tout à la fois entièrement homme et entièrement Dieu, « Fils de l’homme » et « Fils de Dieu ». Il ne s’agit pas ici de deux natures distinctes qui se superposeraient mais d’une seule et même nature, d’une nature nouvelle, d’une forme nouvelle de plénitude, la plénitude sur le mode de la finitude.
Si c’est vraiment Dieu qui s’est incarné, s’il s’est fait finitude, s’il s’est fait homme, souffrance et mort comprises tout en conservant sa plénitude divine, alors forcément, cette dimension de plénitude doit pouvoir se manifester en dépassant, en transcendant, en surmontant les limites de la finitude, bref en ressuscitant.
Mais la Résurrection, témoignage de la véracité de l’Incarnation, ne concerne pas seulement ce personnage biblique comme s’il s’agissait de nous faire part du destin exceptionnel, exclusif, à part de cet être original. Car l’Incarnation nous concerne, concerne toute la création, tout être de finitude. En quoi ?
En effet, si Dieu s’est fait finitude, a introduit en l’Être une nouvelle forme de plénitude, à savoir la plénitude sur le mode de la finitude, c’est en vue de permettre aux êtres de finitude d’accéder éventuellement, s’ils accordent foi à la promesse de ce Dieu incarné, à cette plénitude sur le mode de la finitude. C’est en ce sens que St Paul peut dire avec force que si le Christ n’est pas ressuscité, s’il n’a pas témoigné ce faisant qu’il était bien le Dieu incarné, alors notre foi est sans valeur.
Car en quoi consiste notre foi ? C’est précisément d’espérer, de croire que la condition de la finitude n’est pas le seul horizon possible, mais qu’elle peut être surmontée, que nous sommes les héritiers d’une vie éternelle et sur le mode de la plénitude, autrement dit de la véritable richesse ontologique.
Cette foi demande beaucoup d’humilité. Elle exige que nous renoncions au seul bon sens, à la sagesse raisonnable, au désir de vie qui nous habite et qui nous pousse à ne considérer que les richesses de la finitude, c’est-à-dire l’ensemble des satisfactions qu’elle peut nous apporter et qui rendent compte de notre attachement viscéral à l’existence.
Cette foi nous amène à relativiser les richesses d’ici-bas. Il ne s’agit pas d’y renoncer. Il s’agit simplement de les considérer à leur véritable place, à leur véritable valeur. Considérer que les richesses d’ici-bas sont un absolu constitue l’illusion des pécheurs, de ceux qui ne connaissent pas ou qui refusent l’Alliance et la promesse divines. C’est en ce sens que l’on peut dire avec St Luc : « Heureux les pauvres, c’est-à-dire ceux qui connaissent la véritable hiérarchie des valeurs, le caractère précaire et éphémère des richesses de ce monde, car « le royaume de Dieu est à eux ».