Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "cafenetphilosophie" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Articles les plus lus

· 10 LA NOTION D'INSTINCT CHEZ L'HOMME . COURS.
· 9 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON NIETZSCHE. COURS.
· 13 CROYANCES, RITES ET FÊTES DU JUDAÏSME
· NATURE HUMAINE ET CONDITION HUMAINE.
· 1 LES FONDEMENTS D'UNE DEMOCRATIE

· 10 LA FONCTION DU MYTHE
· 531 L'ART POUR L'ART OU ART ENGAGE?
· 5 LE BOUDDHISME: COMPARAISON AVEC L'HINDOUISME
· 12 MOÏSE, FONDATEUR DU JUDAÏSME
· 1 COURS DE PHILOSOPHIE: LA PHILOSOPHIE SPONTANEE.
· 286. LES MANIFESTATIONS DE L'INCONSCIENT PSYCHIQUE.
· 289. INCONSCIENT PSYCHIQUE ET CONNAISSANCE DE SOI.
· 411 LES SOURCES DE LA CONNAISSANCE HUMAINE.
· 2 COURS DE PHILOSOPHIE: LE ROLE DE LA RAISON.
· 8 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON KANT ET PASCAL. COURS.

Voir plus 

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· 29 Cours: La nature de l'homme (15)
· 8 Les grandes religions (24)
· 36 Cours: L'Art. (14)
· 31Cours: L'inconscient. (6)
· 3 L'esprit démocratique (23)
· 2 Cours: Pourquoi la philosophie? (5)
· 7 Le phénomène religieux (16)
· 30 Cours: La morale. (11)
· 45 Extraits de textes philosophiques (15)
· 35 Cours: La politique. (22)

Rechercher
Thèmes

soi sur center mer place monde voyage chez homme centre fille demain divers nature message pouvoir place

Statistiques

Date de création : 26.02.2011
Dernière mise à jour : 29.01.2025
4864 articles


4829 LA FIABILITE DES EVANGILES selon Peter Williams

Publié le 16/01/2025 à 06:00 par cafenetphilosophie Tags : sur center mer place monde voyage chez homme centre fille demain divers nature message pouvoir

Rubrique "Philosopie au fil des jours". Suite du billet N°4822.

 

Extrait de Philosophie pour tous, Tome VIII, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain vendredi 19 janvier

 

 

 

 

 

Peter Wiliams est directeur du centre d’étude biblique de Cambridge, un des plus importants du monde. Il pose la question suivante : le contenu des Évangiles repose-t-il sur des témoignages oculaires ? Il commence par citer son compatriote Lewis, auteur des chroniques de Narnia, qui affirme que lorsqu’on examine les propos de Jésus sur sa propre personne, on en conclut soit qu’il est Seigneur, soit qu’il est menteur, soit qu’il est fou. Car ce qu’il prétend être et faire est tellement hallucinant que cela ne relève pas seulement d’un grand homme, car un grand homme ne s’attribue pas autant.

 

Mais une quatrième hypothèse est envisagée par certains : Jésus serait une légende. Cela amène à se poser la question suivante : a-t-on des preuves que les Évangiles sont fiables ? Un sceptique Bart Ehrman, très connu et influent aux USA et par ailleurs un érudit de la Bible, proclame que les Évangiles ne racontent pas de simples faits divers reposant sur des témoignages oculaires mais constituent une propagande en vue de convertir à la foi chétienne par des gens de 5°, 6° ou 19° main.

 

Afin de répondre à cette objection, rappelons ce jeu populaire qu’on appelle « le téléphone arabe ». C’est un jeu pour corrompre le message que vous voulez transmettre. Pour cela certaines règles doivent être observées : on doit chuchoter pour être sûr que le message sera corrompu ; on n’a pas le droit de répéter pour être sûr qu’il sera déformé ; on ne peut entendre le message que d’une seule personne.

 

Supposons que les Évangiles aient été transmis sous la forme du « téléphone arabe ». Commençons alors à nous poser la question suivante : Où ont été écrits les Évangiles ? D’après la tradition chétienne primitive, ils n’ont pas été écrits sur la terre où les évènements se sont produits, à savoir en Palestine ou en Israël. Marc a été écrit à Rome ; Luc à Antioche ou Achaïe ou Rome ; Jean à Éphèse, en Turquie, c’est-à-dire en Asie mineure ; et celui de Matthieu en Judée.

 

Cela amène le sceptique Bart Ehrman à se demander où ces auteurs parlant grec en n’ayant pas vécu en Palestine puisent leur information ? Connaissent-ils ces terres ? Leur agriculture ? Leur architecture ? Leur botanique ? Leurs rites funéraires ? Car peut-on écrire quelque chose d’intelligent sur un pays que l’on ne connaît pas ? Or, pour avoir été écrits si loin des lieux des évènements, les Évangiles demeurent particulièrement exacts.

 

Regardons d’abord s’ils utilisent des noms exacts lorsqu’ils évoquent les acteurs de ces récits. Car la fréquence des prénoms changent selon les époques. Une étude met en lumière que les prénoms juifs en Palestine étaient différents des prénoms juifs ailleurs. Or les auteurs des Évangiles ont utilisé les bons prénoms. Par exemple, le prénom le plus fréquent à cette époque en Palestine est Simon. C’est celui le plus utilisé par Flavius Joseph, historien de la Palestine et par les manuscrits de la Mer morte.

 

Le deuxième prénom en fréquence est Joseph. Or c’est une des prénoms les plus utilisés dans le Nouveau Testament. Si on additionne ces deux prénoms, on constate que 16 % des hommes s’appelaient Simon ou Joseph à cette époque et sur ce territoire et 18 % dans les Évangiles. Si on prend les 9 prénoms les plus utilisés, on obtient 40 % selon les études historiques et 41 % dans les Évangiles. De même pour les prénoms féminins. Marie est le plus usité et il en va de même dans les textes du Nouveau Testament.

 

Si on examine maintenant le classement des 9 prénoms juifs les plus utilisés dans les Évangiles, on s’aperçoit que ce classement est complètement différent en Egypte pour ces mêmes prénoms juifs. Dès lors que les Évangiles utilisent des prénoms fréquents à cette époque en Palestine ils se voient contraints d’accompagner ces prénoms d’autres précisions afin par exemple de distinguer un Simon d’un autre Simon. C’est ainsi que Jésus avait deux disciples se nommant Simon. L’un était accompagné du prénom Pierre ou Céphas et l’autre désigné comme Simon le cananéen ou le Zélote. De même Jésus alla manger chez Simon le lépreux. Il est précisé que c’est Simon de Cyrène qui a porté la croix. Simon Pierre dans les Actes a logé chez Simon le tanneur. Il en va de même concernant le prénom Marie  : Marie-Madeleine ; Marie mère de Jésus et deJacques .

 

Or les prénoms sont toujours difficiles à retenir car il n’y a aucun lien logique entre une personne et son prénom. La précision des textes évangéliques en la matière est une première preuve qu’ils sont le fait de témoins oculaires et qui plus est de première qualité.(vraisemblablement les apôtres Mathieu et Pierre). A cet égard, les Évangiles apocryphes sont dépourvus de cette caractéristique. Dans l’Évangile de Thomas, l’un des plus connu, le personnage principal se nomme Didyme Judas Thomas, c’est-à-dire le jumeau de Judas, ce qui ne se faisait pas à l’époque ; dans l’Évangile de Marie, Jésus n’est pas appelé par son nom mais par celui du « Sauveur » et on ignore de quelle Marie il s’agit ; dans l’Évangile de Judas, il y a seulement deux prénoms juifs, Jésus et Judas et ensuite une foule de gens sortis de nulle part.

 

En revanche l’Évangile de Matthieu illustre s’il en est besoin la remarquable connaissance des prénoms de l’époque. Si on prend en compte les 99 prénoms les plus utilisés en Palestine à cette époque, on constate que l’évangéliste accompagne toujours d’un qualificatif les plus usités et s’en abstient pour les moins usités  pour désigner les 12 disciples de Jésus : Simon, le numéro 1, suivi de « Pierre » ; André, pas classé désigné comme son frère ; Jacques, 11° sur la liste, fils de Zébédée ; Jacques, 5° dans ce classement, présenté comme son frère ; Philippe, 61°, pas de qualificatif ; de même pour Barthélémy, 50° ; Thomas , même pas dans cette liste des 99, n’a lui non plus aucun qualificatif ; Matthieu, 9° dit « le collecteur d’impôts » ; Jacques, 11° fils d’Alphée » ; Thadée, 39°, pas de qualificatif ; Simon, N°1, « Le Cananéen » ; Judas, 4°, dit « l’Iscariote » .

 

Ces statistiques ne sont connues que depuis 2003. Cette démarche fonctionne également avec les dialogues. C’est ainsi que lorsque Hérode croit que Jésus incarne le retour de Jean-Baptiste, le dialogue ne fait pas référence seulement à Jean, classé 5°, mais est toujours suivi par « le Baptiste ». De même lorsque la fille d’Hérode veut sa tête elle précise toujours qu’il s’agit « du Baptiste ».Ainsi la fidélité des Évangiles concerne également la manière de s’exprimer des acteurs de l’époque.

 

Voyons maintenant comment est traité le personnage principal des textes évangéliques, à savoir Jésus de Nazareth. Dans les quatre évangiles, Mathieu, Marc, Luc, Jean, ainsi que chez Thomas et Judas, il est appelé Jésus . Dans l’Évangile de Philippe, un peu plus tardif, entre 150 et 200 ans après les évènements et qui évoque une relation entre Jésus et Marie-Madeleine, élément repris par le Da Vinci Code, il est appelé « Christ » ; dans l’Évngile de Pierre, Seigneur ; dans l’Évangile de Marie, Sauveur. Le nom de Jésus n’apparaît même pas dans les deux derniers.

 

Dans les écrits non chrétiens comme ceux de Tacite,en 64, Jésus est désigné par le terme de Christ et comme étant le fondateur du christianisme ; de même Pline dans une lettre à l’empereur en 112 ; Josèphe un écrivain juif le présente comme Jésus avec le suffixe « Christ ». Bref dans les écrits non chrétiens ou dans les apocryphes, c’est la désignation « Christ » qui domine.

 

En revanche dans les Évangiles la famille de Jésus correspond tout à fait aux normes de l’époque en matière de prénom : Marie, sa mère, N°1 ; Joseph son père N°2 ; Ses frères Jacques, joseph, Simon, Judas avec les N°11, 2 , 1 et 4, Jésus ayant le N°6. Mais dans les Épîtres de Paul, c’est le terme de « Christ » qui domine. On peut donc en conclure que si Jésus a été le premier prénom, le terme de « Christ » est devenu par la suite majoritaire. Si les Évangiles avaient été écrits plus tard, il est probable que le terme de Jésus se serait effacé.

 

Prenons maintenant en considération le nombre de mots au sein de chaque Évangile, celui de Luc étant le plus long et celui de Marc le plus court. C’est l’Évangile de Jean qui possède le plus d’occurrences du mot Jésus et Marc le moins. Si on prend en compte la longueur de chaque Évangile c’est Luc qui fait le moins état du nom de Jésus. La raison en est simple Luc dit souvent « Il » à la place de Jésus. En fait les 4 Évangiles utilisent le prénom Jésus différemment. Il n’y a donc pas eu une conspiration entre les 4 auteurs en vue de parler de Jésus de la même manière. Pourtant ils le nomment de la même manière, à savoir Jésus.. Or il y avait d’autres Jésus dans le Nouveau Testament  comme Jésus Barrabas. C’est pour cela que les foules l’interpellaient comme Jésus de Nazareth parlant ainsi de manière authentique. En revanche les auteurs n’avaient plus besoin d’apporter cette précision. Excepté lorsque c’est nécessaire : Pierre sur le point de trahir est interpellé en lui rappelant qu’il était bien avec Jésus le Galiléen et par un autre comme étant avec Jésus de Nazareth. De même Pilate proclame : voulez-vous que je libère Barrabas ou Jésus qu’on appelle Christ ? Et sur la croix, Jésus est présenté comme le roi des Juifs.

 

Tout ceci est dans l’Évangile de Mathieu. Mais on trouve la même chose chez Marc. Il évoque ce qu’il a enntendu en parlant de Jésus de Nazareth ou Jésus fils de David. Chez Luc, un interlocuteur cite Jésus Maître parce que tous les Jésus n’étaient pas rabbins. Il en va de même des disciples d’Emmaüs qui évoquent Jésus de Nazareth. Sur la croix, le larron ne précise pas le nom de Jésus, mais c’était inutile dans cette situation où c’est une relation interpersonnelle et non avec une foule. De même encore chez Jean : il parle de Jésus de Nazareth, fils de Joseph. Lorsque Jésus guérit l’aveugle, celui-ci ne fait qu ‘évoquer l’homme qu’on appelle Jésus pour souligner qu’il ne sait rien d’autre.

 

Enfin comment le personnage principal se désigne-t-il ? Contrairement à l’Église primitive, Jésus ne passe pas son temps à dire ce que l’on doit faire avec les non juifs ; il n’explique pas comment l’on doit diriger un culte  mais il enseigne par paraboles. Mais combien de paraboles nous donne Paul ou l’Église primitive  qui n’adhérait pas tellement aux paraboles ? Jésus, la plupart du temps s’autodésigne par l’expression « Fils de l’Homme », ce que ne fait que très rarement l’Église primitive et qui est absent dans les apocryphes.

 

Comme on le voit, les prénoms contenus dans les Évangiles confortent pleinement l’idée que leurs auteurs qui écrivaient hors de la Palestine ont recueilli leurs informations auprès de témoins oculaires de grande qualité. Mais il y a plus. L’étude de ce qui est rapporté concernant les lieux géographiques vont confirmer avec éclat cette première impression.

 

Dans les quatre Évangiles le nom de la ville la plus citée est Jérusalem, la capitale ainsi que Nazareth associée à Jésus. Mais on fait état également de petits villages assez reculés comme Bethfagé près de Jérusalem ou Chorazin en Galilée du Nord. Or comment les auteurs vivant hors de la Palestine pourraient-ils connaître de tels lieux ? De plus ils ne se contentent pas de les citer, ils savent des choses les concernant. Ils savent par exemple que Capharnaüm se situe près de la mer, si la route monte ou descend, les heures de voyage etc.

 

Comparons avec les Évangiles apocryphes. Les quatre Évangiles citent 12 à 14 villes chacun pour un total de 23 villes. L’Évangile de Philippe, deux villes, Jérusalem et Nazreth  et il croit que Nazareth est le deuxième prénom de Jésus donc il n’y a qu’un lieu bien mentionné, c’est Jérusalem. Qu’en est-il de l’Évangile de Pierre ? Seule Jérusalem, la capitale, est citée. Concernant les 13 Évangiles apocryphes les plus anciens, aucune ville n’est située correctement. Dans les 16 Évangiles apocryphes, ce n’est le cas que pour Jérusalem.

Regardons le nombre de mots qui se trouvent dans les 4 Évangiles. Il y a ue égalité remarquable entre les 4 Évangiles en nombre de lieux géographiques cités , entre 4,6 et 4,9 mots de lieux sur 1000 mots. Dans les Évangiles apocryphes, les noms de lieux géographiques sont au contraire infimes. Considérons maintenant la botanique. Zachée, le petit homme, grimpe sur un sycomore à Jéricho pour voir Jésus. Comment Luc qui rapporte l’évènement pouvait-il savoir qu’il y avait des sycomores à Jéricho ? Car il n’y en a pas en Gèce, en Turquie , en Italie mais seulement en Palestine et en Syrie. Seuls des témoins oculaires peuvent rapporter ce genre de détail. Ainsi les Évangiles canoniques s’avèrent exacts sur les noms de lieux, sur les plantes, les formes des maisons, les formes du Temple, les prénoms, la monnaie, le contexte religieux, la hiérarchie sociale.

Il y a très peu d’évènements racontés dans les Évangiles à part la Passion et l’entrée triomphale dans Jérusalem. Un seul miracle se retrouve dans les quatre Évangiles, celui où Jésus nourrit une foule de 5000 hommes. Cela s’accorde avec le fait que Pâques est proche et que les gens se déplacent beaucoup. Ils décrivent les lieux avec précision, faisant état de l’herbe verte, ce qui semble conforme au fait que les 6 mois précédents ont été pluvieux.. Jésus demande dans l’Évangile de Jean à Philippe d’aller chercher du pain. Mais Luc précise que le miracle a eu lieu à Betsaïda et Jean que Philippe était de Betsaïda. Les deux Évangiles se complètent et s’éclairent l’un l’autre. De plus Jean précise que ce sont des miches d’orge ce qui est en accord avec la saison pascale.

Est-ce que les miracles sont le produit d’une exagération tardive ? Peter Williams ne le pense pas. Car ils sont accompagnés de détails mineurs que l’on retrouve pour chacun des miracles. Or le téléphone arabe ne déforme pas l’information de manière sélective. La question porte non pas sur leur réalité mais sur la nature du pouvoir qui les a produits. Ainsi tout milite pour considérer que les Évangiles canoniques constituent des récits fiables.