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4592 FREUD ET LE ROLE DE LA LIBIDO

Publié le 03/11/2023 à 06:05 par cafenetphilosophie Tags : center demain sur vie moi place amour soi homme mode mort société centre nature enfant

Rubrique "Pensées du chaos". Suite du billet N°4585.

 

Extrait de Philosophie pour tous, Tome VIII (encours de rédaction), A.MENDIRI, Amazon

 

Prochain billet demain samedi 04 novembre.

 

 

 

Sigmund Freud (1856-1939) n'est pas à proprement parler un philosophe. Mais la science psychologique radicalement nouvelle qu'il a fondée soulève ou ravive des problèmes philosophique de la première importance puisqu'ils touchent à la nature de l'homme et à sa place dans l'Univers, à sa liberté, au rôle de la conscience, à l'origine de nos valeurs etc...De plus, il a lui-même accompagné son œuvre d'engagements ou de partis pris philosophiques explicites. Sur le plan épistémologique, Freud opte pour l'empirisme et le positivisme. Sur le plan idéologique, il se déclare athée et matérialiste. D'ailleurs Freud n'a jamais abandonné l'espoir que l'approche symbolique de son interprétation des comportements humains puisse se traduire un jour sur un plan neurologique.

 

Il s'oppose ouvertement à la conception traditionnelle de l'homme de Descartes, reprise par Husserl, selon laquelle la raison est l'essence de la pensée, la connaissance de soi accessible au sujet individuel générique c'est-à-dire universel et transcendantal, et ce par introspection, la liberté du sujet possible s'il le veut. Pour Freud au contraire, il existe une activité psychique inconsciente , déterminante pour le moi et hors de sa portée. D'ailleurs l'objectif de ce qu'il appellera la psychanalyse est de libérer le sujet de ces contraintes intérieures, étant entendu que Freud considère que les concepts applicables aux cas pathologiques peuvent éclairer les comportements d'un sujet normal.

 

Neuropsychiatre de formation, il est appelé à observer les traitements de comportements pathologiques à l'aide de l'hypnose, procédé de suggestion neutralisant la conscience et permettant de faire remonter à la surface de la conscience des souvenirs oubliés, souvent liés à l'enfance, processus conduisant à la neutralisation des symptômes pathologiques. Cependant il ne reprend pas à son compte cette pratique car elle n'opère pas sur tous les sujets et ses résultats thérapeutiques restent parfois éphémères. Dès lors il invente un mode d'investigation nouveau, la psychanalyse qui, par le biais de l'analyse d'associations libres et l'observation de faits symboliques comme les rêves, les récits, les images, conduisent le praticien à libérer le patient de contraintes intérieures qui se manifestaient par des symptômes perturbant son comportement.

 

Cette pratique thérapeutique nouvelle le conduit à dévoiler le rôle de la sexualité dans les souvenirs refoulés. C'est d'ailleurs là sa découverte fondamentale car l'inconscient psychique était déjà connu à la fin du XIX° siècle. Notons d'ailleurs qu'il faut entendre la notion de sexualité en un sens beaucoup plus large que celle qui relève du sens commun. Il ne faut pas la restreindre aux phénomènes génitaux mais l'étendre à toutes les situations où le sujet éprouve un plaisir lié au contact avec son propre corps ou le corps d'autrui. C'est ce que Freud désigne par la notion de libido.

 

Sur un plan plus technique, la technique psychanalytique lui permet de comprendre l'importance de la prise de conscience et de la verbalisation en vue de la guérison ainsi quele rôle des sentiments ambivalents entre médecin et patient, celui-ci transférant sur l'analyste les charges émotionnelles liées au processus d'investigation du praticien. Le rôle exclusif de la libido dans l'explication des comportements humains conduit très vite deux de ses disciples, Jung en 1911 et Adler en 1913 à faire dissidence.

 

 

Les conceptions de Freud quant à la représentation des structures du psychisme connaîtront deux périodes. Lors de la première il distingue trois niveaux, le conscient, le préconscient dont les contenus restent accessibles et l'inconscient proprement dit. Lors de la seconde période, à partir de 1920, il énonce la fameuse trilogie du "ça, du moi et du sur moi" que nous allons examiner. A la fin de sa vie il entreprend des extrapolations anthropologiques, faisant d'un complexe majeur dans sa théorie, le complexe d’œdipe, la clé de toute société et il théorise l'existence de deux pulsions fondamentales, Eros ou la pulsion de vie et Thanatos ou la pulsion de mort. Cette dernière conduit tout sujet à éprouver des satisfactions morbides à se faire du mal et à faire du mal aux autres. La pulsion de mort, conçue comme d'origine naturelle, sera abandonnée par tous ses successeurs hormis Mélanie Klein.

 

Mais revenons sur la trilogie du ça, du moi et du surmoi. Le"ça" est la partie la plus importante de l'inconscient psychique. C'est le lieu des pulsions, autrement dit ces poussées intérieures liées à un manque qu'elles cherchent à combler et qui ont fait l'objet d'un refoulement, c'est-à-dire un processus d'évitement par le moi de conflits douloureux. La pulsion est certes d'origine biologique mais associée à une représentation d'objet de nature symbolique. Elle ne connaît qu'une règle, le principe de plaisir, satisfaction précisément refusée et origine des troubles du comportement. De même, l'inconscient ne connaît pas le temps et les lois logiques. Il ne tient pas compte de la réalité extérieure et de ses contraintes, autrement dit il ignore le principe de réalité. Seule importe la réalité intérieure, fantasmatique, c'est-à-dire sans rapport avec des évènements effectivement vécus.

 

Le "sur moi" est une instance normative inconsciente qui impose des interdictions et propose un idéal à respecter. Il permet l'intégration de la personne au sein de la société. Normalement le sur moi constitue une morale sous forme d'une "seconde nature" et s'il n'y a pas de problèmes particuliers le sujet ne se sent asservi à lui. Le "moi" se situe entre le ça, le surmoi et la réalité. Il doit trancher entre les pulsions, les contraintes de la réalité et les ordres moraux du surmoi. Bref il doit être suffisamment autonome pourmaîtriser les pulsions; ne pas être asservi au surmoi; etne pas se détourner de la réalité. Si ces conditions sont remplies nous avons affaire à un être équilibré.

 

Cependant l'idée clef des conceptions de Freud concernant la nature et le devenir de l'inconscient psychique est relative au fameux complexe d’Odipe. De quoi s'agit-il? Reprenant le mythe antique Freud le définit de la manière suivante: c'est l'amour interdit pour le parent de sexe opposé (et irréalisable pour raison de maturité biologique) et concurremment l'hostilité pour le parent de même sexe. La sexualité de l'enfant, qui ne se réduit pas à la génitalité, se centre en fonction des âges à un lieu différent du corps (oral, anal, génital). Pour chacune des étapes, l'évolution peut être perturbée, freinée par des fixations avec des régressions lorsque des conflits se présentent et se manifestent par des symptômes névrotiques.

 

Mais la structuration définitive de l'évolution sexuelle se noue autour de ce que Freud appelle la résolution du complexe d'Oedipe. Celle-ci exige plusieurs conditions. L'enfant doit renoncer au parent de sexe différent. Il doit s'identifier au parent de même sexe, l'échec de cette identification conduisant à l'homosexualité. L'identification du petit garçon au parent de même sexe le rend capable d'être père avec prise en charge de l'autorité, c'est-à-dire de la loi et la transmission des valeurs morales. Dès lors il cesse de vouloir se prendre pour un "petit dieu" puisqu'en épousant sa mère, il devient son propre père et son propre fils et par là il accepte sa finitude. La résolution du complexe d'Oedipe s'accompagne de sublimation des pulsions sous la forme de modalités culturelles acceptées et encouragées par la société, par exemple la curiosité intellectuelle.

 

Non seulement le complexe d'Oedipe décrit la genèse normale de l'individu mais il conditionne de surcroît l'institution de toute société. Cela s'effectue par l'interdit universel de l'inceste. Celui-ci n'est pas impossible par nature mais il traduit le passage de la pulsion à la loi et à un ordre symbolique proprement humain. D'ailleurs, pour Freud, le désir de liberté illimitée et de démesure utopique, notamment en voulant dépasser par la médiation de la technique la condition humaine, ce que préconise le transhumanisme, témoignent d'un échec de la résolution du complexe d'Oedipe.

 

 

 

 

 

 

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