Date de création : 13.05.2015
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24.01.2025
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ImagesL'agrinature tend vers la pratique native d'agriculture n'utilisant que les ressources du vivant en son effort de néguentropie insufflée par l'injection constante dans l'écosystème Terre des photons que lui dispense maître Soleil, étoile moyenne de la galaxie.
La nourriture des plantes est pour l'essentiel un triptyque constitué par l'hydrogène de l'eau, le dioxyde de carbone de l'air & par voie indirecte l'azote de l'air. Utiliser toute l'eau & tout le soleil disponibles en un lieu tout au long de l'année est l'enjeu d'agrinature.
Cela signifie que le seul intrant en cette pratique agricole est d'énergie solaire. De ce fait nous prendrons soin à observer que les plantes présentes puissent faire emploi autant que faire se peut de ces deux ressources données à tous. - la lumière solaire & l'eau des précipitations.
Deux parts au moins de la production est destinée à la fabrication des sols & une part prélevée comme nourriture. Nous intervenons le moins qu'il est possible afin de laisser aux êtres vivants de l'écosystème champ toute latitude d'oeuvrer selon leur nature propre.
Pour que ces êtres puissent exister, nous devons proscrire l'usage des substances de synthèse que le vivant ne sait pas métaboliser. C'est la diversité qui assure l'ensemble des fonctions requises & ce par le moyen de la complémentarité biologique des êtres.
Les notions de pédogenèse sont l'essence de l'agrinature : la Terre doit redevenir terreuse, refabriquer ses sols. A l'échelle d'un siècle l'agronomie envisagera une combinaison des deux pratiques. Des paysans, paysannes, chercheurs & chercheuses affineront des méthodes applicables à plus grande échelle & éventuellement des machines simples & légères. Celles disponibles ce jour sont trop complexes, trop pesantes sur le sol & de ce fait trop voraces en énergie.
Des petites parcelles sont le cas idéal car les lisières & bordures sont des points de grande richesse biologique & parce qu'il est besoin d'arbres pour garder & fabriquer le sol. La production locale permet aussi le retour, le "recyclement" de la matière organique pour l’auto-fertilisation.
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agrinature / non-dualité définie
Le sens de la parabole des fils d'Eve est ardue à saisir. La trahison d'un ami me permit la semaine dernière d'en trouver le sens caché. Le choc psychologique faillit me tuer. Mais l'heure n'était pas venue.
Caïn sait en lui-même que s'il est peu honoré c'est parce que ses actes & pensées ne sont pas tous en conformité aux apparences qu'il donne. Se corriger soi-même est difficile. Cela requiert en nous de l'effort, de la patience, du courage mental & surtout de humilité car nous risquons de n'y pas réussir au premier essai. En général comme des enfants nous attendons que la vie nous corrige plutôt, déclarant dans l'intervalle "Vous voyez j'ai enfreint les règles de l'éthique & le ciel ne m'est pas tombé sur la tête. Tout ça ne sont que bondieuseries..."
La liste est sans fin des évitements du mental malhonnête & couard. La conscience universelle quant à elle sait tout. On ne peut la berner. C'est ce qui arrive à Caïn. Il ne veut pas se corriger. Il tient trop à ses travers & expédients. Il préfère jalouser le petit dernier, le chouchou de sa mère. La jalousie se transmute en colère & la colère en violence extrême. Jusqu'à l'irréparable qu'il sera condamné à endurer ainsi qu'Hugo l'illustra. "L’œil était dans la tombe & regardait Caïn."
Le dialogue avec la conscience est de peu de mots, comme toujours.
---
Elle tombe enceinte & met au monde Caïn. «J'ai donné vie à un homme avec l'aide de l’éternel.»
Elle met encore au monde le frère de Caïn, Abel. Abel fut berger & Caïn cultivateur.
Caïn fit une offrande des produits de la terre à l’éternel.
De son côté Abel en fit une des premiers-nés de son troupeau & de leur graisse.
L’éternel porte un regard favorable sur Abel & son offrande, mais pas sur Caïn & son offrande.
Caïn dit à son frère : "Allons au champ." Au champ il se lève contre Abel & le tue.
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Au terme des jours Caïn fait venir des fruits de la glèbe en offrande à l’éternel.
Èbel fait venir lui aussi des aînés de ses ovins & leur graisse.
L’éternel considère Èbel & son offrande. Caïn & son offrande il ne les considère pas.
L’éternel met un signe à Caïn pour que ceux qui le trouvent ne le frappent pas.
Caïn sort face à l’éternel & demeure en terre de Nod au levant de l’Éden - East of Eden - John Steinbeck.
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Caïn voudrait changer le monde. Le monde en fait n'a pas besoin d'être changé - à preuve le principe éternel décide de protéger Caïn qui deviendra ainsi l'ancêtre des entrepreneurs & autres matérialistes de tout acabit. Caïn essaie de berner sa conscience éternelle : il se ment à lui-même, estimant que ce mensonge ne va pas lui faire de tort.
Or, la conscience a un autre nom - la vérité, la sincérité, l'unicité de l'être. C'est pourquoi le serpent est symbole du mal : sa langue est fourchue signe de duplicité. En voyant son frère naïf honoré, Caïn le rude travailleur habile, au lieu de chercher en lui-même la raison de sa disgrâce, opte pour une solution faite d'un acte brut & stupide. Il laisse parler sa jalousie. Il refuse de voir ce qui est évident : son frère est bon & simple & lui Caïn ne l'est pas car son cœur est divisé.
Le nom Qayin évoque la matière, l'artisanat, les forgerons & donc aussi Vulcain & son cortège de dangers. On ne peut s'empêcher de penser à la technologie matérielle qui diminue d'autant notre humanité.
1. le sain discernement & les désirs dualistes
La nature donc - plantes & animaux - n'est pas dualiste. Elle pratique toujours la simultanéité des fonctions & des tâches. Au stade humain cependant l'ouverture des potentialités devient si vaste qu'apparait le besoin de développer du discernement. Il nous faut par exemple discerner entre le vrai & le faux, le juste & l'injuste, entre les désirs de l'ego & ceux portés par l'amour dont l'essence est liberté. Pour cette raison d'actes qui ne sont plus simplement spontanés & dictés par le besoin de l'instant, la double ou triple fonction qui était naturelle n'est plus possible dans la condition ordinaire des humains. En la visant nous risquons fort de sombrer dans la dualité qui est une spirale de souffrance pour nous & les autres.
Un écologiste citadin, un époux infidèle ou un parent alcoolique sont des exemples de l'aspiration à un état & son contraire.
Ce qui est remarquable en agriculture naturelle est le fait que nous recherchons & mettons en œuvre cette simultanéité des fonctions propre aux écosystèmes naturels. En fait il s'agit plutôt de permettre à cette simultanéité de se maintenir dans le champ cultivé comme elle existait dans la nature ou pour être plus précis de cesser de l'empêcher ainsi que nous enjoignent à le faire la plupart des croyances agricoles ou jardinières qui nous incitent jour & nuit à biner (5), désherber (2), traiter (4), fertiliser (3) & exporter les produits sans retour (1).
C'est pourquoi l'agriculture naturelle d'une part part demande pour que l'on s'y intéresse d'envisager la réduction des désirs & d'autre part contribuera pour celles & ceux qui la pratiquent à cette réduction en leur vie. Quel est l'intérêt comme l'envisage l'agriculture à base pétrole de produire plus tout en détruisant les sols? En un sol qui va s'appauvrissant il semble bien que la production ne pourra pas augmenter à l'infini. C'est ici que le discernement humain peut intervenir pour nous guider.
Produire des aliments contaminés de chimie tout en dégradant les sols (5),
les nappes phréatiques (4),
les paysages (1),
l'économie rurale (3),
la vie des espèces sauvages (1) & l'atmosphère (2)
ne peut pas même être comparé au fait de produire des aliments sains tout en protégeant les milieux.
Dans le premier cas il s'agit juste d'une activité économique pour le profit des classes déjà dominantes & financièrement obèses.
Dans le second il s'agit d'une activité qui se tourne vers
la sainteté des plantes & la simplicité d'un obéissance implicite aux lois de la nature.
Au-delà du désir pourtant il y a le don, porte ouverte au bien qui seul comptera au jour dernier - la joie sans objet, l'entente, veiller au bien.
La voie pour retrouver le naturel est de réduire volontairement un à un la somme de nos désirs. Alors la joie, la beauté, la bonté... remplaceront peu à peu les désirs délaissés.
La création de cercles vertueux implique nécessairement l'abandon d'un abus au profit d'un altruisme général s'avérant être personnel. Car ce qui est bon pour l'ensemble l'est pour soi.
dino : S'éveiller à notre vraie nature est l'origine de l'Agriculture Naturelle. Pour cela, le regard retourné, voir au dessus de nos épaules le "visage originel", vacuité lumineuse, sans désir, non-agir & tout va bien & c'est suffisant. Merci pour vos réflexions.
Formation à partir de la glèbe de tout animal du champ, tout volatile des ciels. Le terreux les nomme.
Formation d'Isha à partir d'une côte d'Ish. Ils sont un.
Èbèl favorise
Le cadet sacrifie un agneau de précieux potentiel, tandis que l'ainé au lieu de s'associer à son frère pour un acte commun, offre des fruits mûrs de sa production. Ce n'est donc pas un sacrifice. Refusant d'admettre l'erreur où l'a conduit son orgueil, il se laissera prendre par la jalousie & tuera son frère. Il est banni mais protégé car il va inventer divers balbutiements humains.
---
This may seem odd to us, because we have always assumed that Abel was the good guy and Cain the bad, but this is an oversimplification of the facts, as according to their names, a reflection of their character, Cain is what we would call "a man of character," but Abel is "vain."
Now Adam knew Eve his wife. She conceived & bore Cain. And again, she bore his brother Abel. |
There is only one conception, but two births. The Hebrew for "again" is asaph, to add something. In this case the birthing of Abel was added to the birthing of Cain. Cain and Abel were twins.
When they brought their sacrifices to God, Cain, the farmer, brought fruit from the ground he worked and Abel, the shepherd, brought sheep from his flock. God had respect for Abel's sacrifice, but not for Cain's, but we are not told why.
Because God did not respect Cain's sacrifice Cain was angry and sad. Then God gives him some instructions. The first of these is; " If thou doest well, shalt thou not be accepted?" God is telling him that he can overcome this; all he has to do in the future is bring the correct sacrifice, and all will be well. "and if thou doest not well, sin lieth at the door." In other words, if you continue to bring me the wrong sacrifices, you will sin. "and unto thee shall be his desire, and thou shalt rule over him." It is assumed by most that the "his" and "him" in this verse is "sin," however, this is impossible.
Let's take a closer look at that the last part of what God told Cain. In literal rendering of the Hebrew; "and toward you is his desire but you will rule over him." In Genesis 3:16 God speaks to Eve about her relationship with Adam; "and toward your husband is your desire, but he will rule over you." Did you notice that these two passages, aside from the gender of the pronouns and to whom the passages are referring too, are identical?
And Cain talked with Abel his brother: and it came to pass, when they were in the field, that Cain rose up against Abel his brother, and slew him. |
This is a pretty straight-forward passage, but it has been altered in order for it to make sense. It is not uncommon for the translators to "fix" the text so that it can be understood by the reader easily. In my opinion they do a disservice to the reader by hiding these problems. I am of the opinion that the translator should remain true to the Hebrew text and then footnote their opinions. The very first part of that verse actually reads, from the Hebrew, "And Cain said to his brother."
The reason that I bring up this problem in the text is so that you will recognize that there is a problem in the text and we do not know with certainty all of the facts in this murder. But in any case, Cain does murder his brother and he is punished for it.
And now you are cursed from the ground, which has opened its mouth to receive your brother's blood from your hand. When you till the ground, it shall no longer yield to you its strength; (4:11) |
The second is banishment.
you shall be a fugitive and a wanderer on the earth. (4:12) |
Cain is distressed :
My punishment is greater than I can bear (4:13). |
This implies that there is no remorse in Cain and he is more worried about his punishment than the evil act he did to his brother. However, the Hebrew translated as punishment is avon, which means "iniquity" or "guilt." With this understanding, he is actually saying, "My guilt is greater than I can bear." With this translation we see great remorse. Cain then continues to say,
Behold, thou hast driven me this day away from the ground; and from thy face I shall be hidden; and I shall be a fugitive and a wanderer on the earth, and whoever finds me will slay me. (4:14) |
It is often taught that the Old Testament taught Law and the NT taught Grace. However we find throughout the Old Testament instances where God shows Grace. The story of Noah, the exodus of the Israelites and many others are stories of grace and this story is no different as God grants mercy, grace and hope to Cain.
Then the LORD said to him, "Not so! If any one slays Cain, vengeance shall be taken on him sevenfold." And the LORD put a mark on Cain, lest any who came upon him should kill him. (4:15) |
God evidently believed that Cain's murder did not deserve death, either by his or anyone else's hand and this may be a sign that there is more to this murder story than we are told.
And the LORD said to him, "Go through the city, through Jerusalem, and put a mark upon the foreheads of the men who sigh and groan over all the abominations that are committed in it." (Ezekiel 9:4) |
In the above passage, the Hebrew for the "mark" is tav, the last letter of the alphabet. The above passage would be better translated as, "and put a 'tav' upon the foreheads." In the Ancient Hebrew alphabet, the letter tav was written as a picture of two crossed sticks, a cross if you will, and is a sign of a covenant.
edited from The Untold Story of Cain and Abel by Jeff A. Benner, author of the Ancient Hebrew Lexicon of the Bible
IHVH-Adonaï Elohîms forme de la glèbe tout animal du champ, tout volatile des ciels, il les fait venir vers le glébeux pour voir ce qu’il leur criera. Tout ce que le glébeux crie à l’être vivant, c’est son nom. Le glébeux crie des noms pour toute bête, pour tout volatile des ciels, pour tout animal du champ. Mais au glébeux, il n’avait pas trouvé d’aide contre lui. IHVH-Adonaï Elohîms fait tomber une torpeur sur le glébeux. Il sommeille. Il prend une de ses côtes, et ferme la chair dessous. IHVH-Adonaï Elohîms bâtit la côte, qu’il avait prise du glébeux, en femme. Il la fait venir vers le glébeux.
Le glébeux crie le nom de sa femme: Hava-Vivante. Oui, elle est la mère de tout vivant. 4.1. Adâm pénètre Hava, sa femme. Enceinte, elle enfante Caïn.
Elle ajoute à enfanter son frère, Èbèl. Et c’est Èbèl, un pâtre d’ovins. Caïn était un serviteur de la glèbe. Et c’est au terme des jours, Caïn fait venir des fruits de la glèbe en offrande à IHVH-Adonaï. Èbèl a fait venir, lui aussi, des aînés de ses ovins et leur graisse. IHVH-Adonaï considère Èbèl et son offrande. Caïn et son offrande, il ne les considère pas. Cela brûle beaucoup Caïn, ses faces tombent.
Caïn dit à Èbèl, son frère... Et c’est quand ils sont au champ, Caïn se lève contre Èbèl, son frère et le tue.
traduction André Chouraqui
La lecture du mythe de Qayin & Èbèl donnée par Joseph-Marie Verlinde est si claire que nous en restons cois.
Abel exprime
Dans les siècles des garçons furent prénommés Abel. Le nom Caïn quant à lui disparut. Pourtant aux végétariens, aux écologistes & aux personnes versées à l'amour du sol & des plantes, la figure de Caïn parle car
Le nom קין qayin signifie acquérir, posséder, deux verbes importants si on veut pratiquer l'agriculture. Il est besoin pour cultiver pour le moins de stocker la production pour en resemer une part l'an suivant. Il faudra aussi fabriquer des outils & garder en mémoire les assolements passés pour assurer la rotation des cultures. Toutes ces pratiques demandent de l'apprentissage né de l'observation & du dialogue ainsi qu'une forme d'accumulation en bâtiments, en matériels & en culture constituée de savoirs, croyances & pratiques.
D'autre part nous les méprisons aussi, les suspectant d'être crasseux & refusant souvent de payer un prix juste pour les productions que les plantes par elles & eux cultivées offrent.
Le nom הבל hèvel signifie pour sa part être vide, vain, plein de vanité, vide de substance. La vanité d'Abel nous surprend parce qu'en tant que victime c'est tout d'abord & fort naturellement une compassion qu'il éveille en nous. Il se peut que ce soit ce trait de caractère que son nom suppose qui ait aiguisé la jalousie de son frère au point qu'il le tue.
Nous imaginons Abel vivant hors de la ville, toujours mouvant, libre. Son mode de vie est simple, réduit aux actes du plus simple bon sens, de l'instant, de l'immédiat. Il porte soin aux animaux qui sont son seul bien.
Caïn est-il
Abel est
Le berger, le pasteur & l'agneau dessinent l'image du Christ, nous rappellent une spiritualité & des modes de vie ancienne & anciens.
Mais Abel n'est-il pas plutôt
Caïn & Abel sont les deux faces de notre humanité -
Nous sommes tout cela, tous ceux-là tour à tour. Ces fonctions complémentaires & antagonistes
& ces qualités indispensables ou destructrices sont incarnées par nous au gré des circonstances,
par nous tous plus ou moins, moins ou plus selon les individus.
3) (suite)
till until, Gothic tils "convenient," German Ziel "limit, end, goal Icelandic tili "scope," aim, direction, purpose.
till "cashbox," Anglo-French tylle "compartment," Old French tille "compartment, shelter on a ship" Old Norse þilja "plank, floorboard," Proto-Germanic *theljon. Middle English tillen "to draw" Old English -tyllan see toll (v.), with a sense evolution as in drawer see draw (v.)
---
L'équilibre et l'harmonie sont une constante recherche et un travail permanent car rien n'est figé, le monde fonctionne selon une logique de survie qui mène à la vie. Les oppositions ne le sont que par la volonté des protagonistes. En réalité, les dimensions d'un monde obligent à plusieurs points de vue dont l'ensemble fait ce monde.
4. Lors Abel laboure cahin-caha une terrasse libre. /
Nous voyons ici le labour d'une parcelle qui ne prit en compte ni la dynamique d'un sol ni celle de la croissance des plantes. L'appareil regarde vers l'est. La parcelle de châtaigneraie à l'arrière de l'enclos nous montre la disposition ancienne en terrasse qu'avait sans doute également notre parcelle cultivée.
Le laboureur ici a choisi
Il n'a pas jugé d'intérêt de cultiver la bande près du bois, estimant que la concurrence exercée par les arbres de la haie y gênerait la croissance du potager. Il a en revanche labouré la partie basse à gauche jusqu'à la limite de la clôture.
Le dénivelé entre le coin vers le bois - au nord-est - & ce coin nord-ouest est de plus d'un mètre. Nous pouvons supposer que le sol coula en ce point depuis que la parcelle fut remise en culture ces deux dernières décennies. Cela se produisit parce que la haie de soutien n'existe plus & parce que le terrain fut dénudé par labour au-delà de la limite de l'ancien talus.
Pour stopper l'érosion & commencer à donner au sol l'occasion de se réparer, se reconstruire il faudrait:
Tous ces conseils auraient pu être donnés par Caïn à son frère. Abel pour sa part apportera le fumier de son troupeau. Les différences ne nous opposent pas. Elles nous complètent.
5. les 3 actes du pari qu'est un talus.
Pour freiner l'écoulement de la matière sol en surface & délimiter la ligne niveau de rupture de pente nous pouvons y déposer une ligne de pierres posées à plat & jointives.
Il est bon de planter ou semer une ligne d'arbres juste au-dessus du la ligne de pierre ou du sommet du muret. Commence alors le processus de fixation du talus selon les 5 étapes décrites plus avant.
Cela nous conduit au troisième facteur pour fixer un talus : le temps. Pour stabiliser le talus il faut entre 10 ans & un siècle en climat tempéré. Avant ce terme cependant la haie plantée sur le haut du talus peut du fait de la poussée de ses racines qui occupent un espace s'accroissant dans le sol faire s'élever le terrain sur cette ligne plantée. Nous pouvons parler lors d'une érosion négative: non seulement le sol ne s'en va plus, mais il s'élève, s'élabore, se construit avec célérité. La pédogenèse opérée par des arbres est de loin la plus rapide & effective.
agrinature / non-dualité définie /
la prairie céréale
True law is that law by which people freely agree
to be governed because they are governed by it naturally.
Their agreement is a mutual recognition of what is so.
True law is natural law - inexplicable & not needed to be explained or taught.
It is observable.
La vraie loi est celle par laquelle nous agréons d'être gouvernés parce qu'elle nous gouverne naturellement. Nous l'agréons par reconnaissance mutuelle de ce qui est. La vraie loi est loi naturelle - inexplicable. Il n'est besoin ni de l'expliquer, ni de l'enseigner. Elle est observable.
Manasobu Fukuoka - cliché Rosie Audsley
A qui écoute attentivement la terre parle en silences :
Elle nous dicte ce qui doit être accompli dans le non-faire.
We had rather listen carefully, for the earth speaks sometimes
- in silent speech on most occasions.
What she tells must be done : this is non-doing.
Être sans savoir. Être sans action. Être sans but.
Ces trois injonctions résument la vie des jardiniers paysans en Agrinature.
Leurs terrains cependant sont les plus beaux, les plus riches, les plus productifs, &
ces trois superlatifs doivent être entendus en valeur absolue, non en comparaison.
La parenté de parole entre Socrates, Sénèque, Kongfutseu (Confucius), Laotseu, Changtseu
nous révèle combien l'humanité communique en vagues subtiles. Les sages du monde entier se répondent.
Nul ne pense ou n'agit seul, que la transmission soit directe ou par simple résonance à travers l'espace-temps.
Comparer serait violence. A chacun sa vie suffit. A chacun sa vie est la plus précieuse.
Be with no aim. Be without knowledge. Be without action.
So do Agrinature gardeners & farmers tell themselves.
Their fields however are the prettiest, the richest, the most productive -
three superlatives we do not apprehend as comparisons but as absolutes.
Human beings are linked together by subtle waves.
No one can act or think alone.
Be they Greek or Chinese, sages all over the world
speak & answer to each other across the time-space continuum.
To compare is violence. Everyone's life is enough.
Everyone's life is the most precious.
dans le trèfle, des pousses - where clover hides tender shouts
Lorsque nous regardons les champs en agriculture naturelle, nous voyons ce qui semble un fouillis & ressemble plus à une jachère qu'un terrain de culture. Dans le trèfle, des pousses de plantes destinées à la nourriture humaine, céréales, légumes, potagères, arbres fruitiers, sont en train de grandir. Pour les voir, il est besoin de les distinguer des herbes & plantes naturelles. Pour les distinguer, il est besoin de s'approcher, se baisser, regarder, porter attention pour tout dire, s'attarder avec intention à voir ce qui est caché, ce qui n'est ni évident ni éclatant de lumière. Beaucoup parmi nous diraient qu'un peu de terre sur le parquet du salon, c'est sale! De même, nous dirions que des herbes parmi nos lignes de potagères, c'est sale! Nous ne pourrons voir un champ d'agriculture naturelle qu'après nous être débarrassés de nos croyances, préjugés, notre idée si culturelle, si profondément ancrée d'une nature séparée, l'idée que la nature serait ce qui n'est pas touché par les humains! En un temps où le noir de nos cheminées & échappements s'imprime dans les couches de neige au sommet des Himalayas, où nous savons que les trois quart des sols arables de la planète furent déjà érodés au long des cinq derniers millénaires d'agriculture, où il est reconnu que celles que nous avions crues forêts vierges n'étaient souvent que des forêts secondaires, la croyance en une nature qui serait séparée des humains, la croyance que nous pourrions en quelque manière être à part du reste de l'univers, semble une pensée bien désuète. Elle est pour tout dire caduque.
un soja pour un trèfle - soy synergy
La photo à l'article 564 montre du trèfle blanc nain parmi les fougères aigle, les orties & le soja - l'ortie ouvre une clé de compréhension en la matière. La manière la plus simple d'établir une couverture de trèfle sur une parcelle qui n'en porte pas & de ce fait ne contient pas sa bactérie associée en symbiose, fixatrice d'azote consiste à la semer de soja en mai. Comme tous les haricots, le soja est de culture aisée & sans exigence. Juste après le semis des graines du soja au préalable inoculées de leur bactérie symbiote, semer les trèfles à la volée dans la parcelle à raison de deux à cinq kilogrammes par hectare. Après récolte du soja en octobre, vous verrez un beau couvert de jeunes pousses des trèfles au vert proverbial. Semer la céréale à la volée, puis de la graine de trèfles en regarnis en septembre avant de couper les trèfles existants pour couvrir la semence. Les apports d'azote dus à la présence antérieure des soja & trèfles ne suffiront pas à assurer une moisson conséquente dix mois plus tard, s'il ne sont complétés par du fumier ou toute autre matière organique équivalente. En matière des fabacées spontanées de prairie, semer la première année cinq kilogrammes du mélange EVA par hectare chaque mois de février à mai. En les ans suivants, si la couverture existe, cinq kilogrammes de regarnis devraient suffire. Si la couverture de trèfles ne se fait pas, il faudrait semer des graines de luzerne, soja ou féverole inoculées ou amender avec des fumiers qui on peut le supposer contiennent des précurseurs de rhizobium azotobacter.
réflexion sur la fertilité & la genèse des sols
Une graine de tournesol germa en une fissure sur la route. Elle profita de l'excès de pluviométrie qui fut la norme cette année. Que penser d'un tel phénomène ? Il s'agit d'un cas d'exception. Il nous révèle pourtant la grande frugalité des plantes & leur capacité à s'installer en des sols peu propices. Par sa position, la plante bénéficie de toute l'eau disponible sur la route & aussi d'une forme de crasse qui devait ruisseler & lui procurer quelque nutriment. Ici sise, elle ne souffre d'aucune concurrence.
Les complexes d'humus & argiles gardent aussi & surtout la pluie en réserve & que la plante peut utiliser en son quotidien besoin d'évapo-transpiration. En cela surtout, la profondeur d'un sol, une plante demande. De l'eau se trouve dans la roche au-dessous, mais il faut dépenser de l'énergie pour que les radicelles s'insinuent à l'y chercher. Le sol en résumé est une accumulation de soleil transformé en matière vivante qui se mêle peu à peu, s'incorpore au substrat de la roche mère, une accumulation de matière organique ou carbonée qui y nourrit la vie. Les érosions sont par vents, pluies, lessivages, piétinement & minéralisation du sol mis à nu. Elles rajeunissent un sol. En la matière, le plus grand âge est le plus béni. La route de bitume est un stade zéro, une première étape du sol néoformé.
Donner à un terrain l'occasion de se reposer, de s'exprimer sans notre intervention...
Ne rien faire n'est pas inaction. A qui maîtrise le non-faire de l'agrinature, il faut tout de même semer, planter & récolter. Plus tard, à mesure que le sol s'enrichira, il faudra aussi récolter les excès de production en bois, branches & herbes surtout pour les utiliser à fertiliser le sol encore. En une génération, la fertilité d'un lieu pourra ainsi se multiplier par trois ou quatre ou même plus. On comprend lors pourquoi un jardinier, surtout s'il est vieillissant pourrait s'affoler devant tant de luxuriance & commencer d'appauvrir son sol par tous les moyens qui lui sont disponibles: détruire tout l'humus produit, l'exporter, brûler tout ce qu'il peut, empêcher toute production supplémentaire, en plus de tous les actes usuels des jardiniers qui souvent déjà appauvrissent un lieu.
Par ce phénomène naturel d'une fertilité qui s'accroîtrait sans fin & hors de notre agir, on comprend aussi qu'un exploitant agricole pourrait devenir blasé, jugeant au bout de vingt ans d'attention portée à soigner ses terrains la fertilité exubérante d'un champ comme une donnée acquise. Or, dès que la conscience des processus de genèse & destruction des sols décroît en l'œil de l'habitant du lieu, leur érosion commence. L'érosion du sol est elle aussi un processus cumulatif qui se nourrit lui-même à l'image d'une boule de neige que l'enfant roule & tout comme la genèse des sols ou pédogenèse, avec un effet exponentiel. Cela signifie qu'une fertilité acquise en vingt ans pourrait s'évanouir en cinq ou dix années. Cesser d'enrichir son sol, c'est comme vivre d'un capital accumulé dans un coffre. Le temps & l'érosion monétaire l'épuisera. La difficulté de l'exercice est qu'il existe forcément un temps de latence du fait que les processus d'accumulation d'humus & à l'inverse de sa destruction s'auto-alimentent avec la succession des saisons & des ans, des ondées & des journées de lumière. L'action qu'est le non-faire - c'est-à-dire en présence humaine - enrichit un milieu plus vite que la nature seule ne le ferait. A l'inverse, le faire de l’ego ruinera les terres les plus profondes.
L'érosion ou usure des sols se fait en deux directions. Vers le bas, le vecteur eau en infiltration ou ruissellement emporte des ions & particules fines. Vers le haut, lorsque l'humus est exposé aux rayons lumineux, sa matière est dégradée, détruite, évaporée en quelque sorte. Le vent aussi emporte vers le haut, vers le ciel, les particules les plus fines d'un sol dénudé - les plus précieuses en ce qu'elles définissent le sol fait de détritus.
L'eau est le comburant* hydrogène de la photosynthèse. Lorsque le sol est couvert d'un couvert vivant, toute eau reçue pourra être utilisée pour la croissance des plantes. De la matière organique ainsi constituée, une part majeure est destinée à former l'humus - le sol donc. La part exportée en ce qui est nommé produits doit être mineure pour que la fertilité se maintienne ou s'accroisse. Les rebuts de production sont recyclés sans déplacement, ce qui signifie qu'ils sont utilisés in situ & instantanément par la longue chaîne trophique qui résultera en la genèse des sols. Comme c'est le cas d'une ville, un sol est en son essence défini par ses habitants. Cette population que forment les formes des êtres des chaînes trophiques du sol : c'est cela le sol surtout.
La troisième voie vers la fertilité est que le sol soit autant que non-faire se peut, couvert en permanence par EVA, & en alternance par ARE. La prairie céréale, la prairie céréale élargie en sont deux autres modes.
* Le terme ici ne convient pas à la réaction de chimie réductrice qu'est la photosynthèse. En cette époque fascinée surtout par les oxydations d'entropie anthropoformée, nous l'employons. - visite de Mathieu & Emiko le 19 novembre 14.
Épatant comment tu fais pour retenir tant de choses techniques, la science de la terre, intéressant!
9.5 réduire le volume des intrants agricoles.
Par un usage contrôlé d'un tracteur & d'outils modestes, nous avons possibilité de reconstruire des sols squelettiques, tassés ou dont la structure fut détériorée.
L'érosion par vents, pluies & insolation que cet usage implique est inévitable & il s'agit en la matière de savoir la limiter autant que nous le pouvons.
En tout état de cause, les plantes qui s'y développent seront les agents premiers & ultimes de la reconstruction d'un sol.
L'énergie qu'elles utilisent pour se faire est de pur soleil,
tandis que le tracteur utilise de l'énergie solaire jadis fossilisée en sous-sol.
L'agriculture est appelée à redevenir artisanale & en ce retour, la taille, le poids, la sophistication par excès & la dépense en énergie des machines dévolues aux pratiques paysannes se trouveront en un processus nouveau de réduction afin que les sols ne soient plus les victimes de ces pratiques.
Nous développerons plus avant les facteurs nous permettant minimiser les érosions & dégradations que l'emploi des machines - trop lourdes - sous-tend.
Les plantes sont des extraordinaires capteurs de l'énergie lumineuse solaire, mais du fait que les facteurs optimaux de la photosynthèse ne se trouvent réunis que par occasion aléatoire, elles développèrent des stratégies de mise en stock dans leurs tiges & racines des nutriments élaborés en leurs feuilles. C"est là une part mineure de la question. Avec le temps, l'écosystème en vint à fonctionner comme un tout dont l'idée d'un ensemble sol-plante offre déjà une représentation plus complète.
Chaque année, une part des biomasses produites deviennent litière pour former l'humus, composant central de l'entité sol. En l'humus, les plantes peuvent puiser des nutriments qui y résident déjà en solution, puisque l'humus en association avec les argiles possède aussi un formidable potentiel de stockage de l'eau. L'humus des sols représente un stock de l'énergie solaire reçue au passé par notre planète, sous la forme de matière organique ou carbonée, formant un potentiel de nutrition des plantes que le sol porte : de l'eau, des minéraux & des substances organiques plus ou moins complexes.
Les cultures sur brûlis après essartage datent d'au moins vingt-mille ans & continuent d'exister dans les mémoires & les pratiques. Elles indiquent de ceux qui les opèrent l'ignorance grossière délibérément choisie ou à l'inverse subie, du pouvoir sans limite d'un humus accumulé. Les pratiques aratoires inventées au Golan de Syrie il y a dix-mille ans nous donnèrent la mauvaise habitude de dénuder les sols en vue de les ensemencer. Dénuder un sol interrompt la production de matière organique, cette matière carbonée qui en les systèmes naturels inexorablement deviendra humus à plus ou moins brève échéance. En le sol dénudé, l'humus en stock & la microflore qu'il nourrit voient leurs quantité & qualité réduites sous l'effet puissant des intempéries, l'insolation, le froid, le vent, la pluie, le gel...
L'agriculture biologique, l'agrinature & la permaculture envisagent de cesser l'utilisation des intrants chimiques issus du pétrole, afin de permettre à la biologie, la vie dans les sols de se réinventer.
L'agrinature envisage de plus de réduire progressivement jusqu'à cesser les travaux & façons culturales qui consomment & brûle ce vieux carbone fossilisé, en stock dans les hydrocarbures. L'effet carbone n'est pas celui recherché par les tenants de ces pratiques douces, leur préoccupation première étant la possibilité de produire d'abondance & à coût réduit les denrées les plus saines qu'il est possible, saisissant pour ce faire la nécessité qu'il est de cesser de détruire les humus, les terres & les paysages.
La surabondance d'humus dans un sol par le stock phénoménal d'eau & de nutriments qu'elle contient & convoie, nous indique la plus sûre voie vers une production de nourriture en quantité & qualité suffisantes pour tous. Ces productions ne peuvent se concevoir qu'à l'échelon local, compte-tenu du fait qu'une agriculture digne de ce nom implique nécessairement le recyclage sur place des déchets organiques produits, les toilettes sèches, les déchets végétaux & autres sources naturelles de fertilisants.
L'agrinature & la permaculture envisagent enfin de consacrer une part importante des productions végétales qu'elles favorisent, à la fabrication nouvelle de sol & de la matière humus, en vue de pouvoir cesser un jour les malnutritions, le paupérisme & les famines. Il est essentiel à cet égard que chacun d'entre-nous puisse devenir un jardinier, une jardinière capable de produire vraiment, & de recycler toutes les matières produites qui si elles ne l'étaient pas deviendraient déchets. Les jardiniers d'occident sont à ce jour tout comme les agriculteurs leurs voisins surtout des brûleurs de pétrole qui n'envisagent que par exception leur activité sous l'aspect de son rendement énergétique ou de son impact écologique alentour à long terme.
9.6 fabriquer du sol / hyper-mulch d'auto-amendement.
Le mulch de la photo contient des orties géantes, de la consoude, les rameaux des petits arbres alentour, les herbes du lieu... Couper ces plantes en l'état conduit à la fabrique du sol par le moyen de la décomposition lente qui s'opère dès le premier instant par l'entremise de la vie des bactéries du sol.
Le milieu digère la matière végétale, l'incorporera en sa substance au cours des huit ans à venir. Les habitants animaux & micro-organismes du lieu utilisent l'énergie qui y dort contenue & élaborent par elle la maçonnerie de la terre, ce qui lui permet d'accroître son espace, son volume, l'élément premier définissant la plus haute fertilité car le plus subtil, conformément à ce qui fut énoncé précédemment.
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Aviez-vous déjà vu un gazon aussi haut que nous? La prolixité du complexe sol, pluie, soleil n'est pas un vain mot: plus nous entrerons dans le non-faire, l'acceptation de ce qui est, le lâcher prise, oublier nos désirs, l’ego qui draine nos forces, plus sa productivité augmentera. Avant la création de la ferme de mars, le sol de cette parcelle était devenu remarquablement stérile. Puis nous eûmes des poules qui l'appauvrirent plus encore, mangeant les lombrics & carabes, grattant le sol plus que de raison. Après le départ des gallinacées, la parcelle vit une prolifération extraordinaire des grands Rumex. Désormais, l'herbe géante qu'elle porte serait bonne pâture si nous n'en avions usage pour mulcher au temps des foins le sol qui la porte & abrite encore insuffisamment de trèfles & autres fabacées que nous sèmerons à nouveau juste avant la prochaine série de pluies & averses. L'apport au sol d'humus & nutriments par décomposition du mulch sera grand à ce stade de coupe. Si nous attendions plus, les tiges seraient plus lignifiées encore & en contre-partie, des graines nouvelles de ces adventices seraient disséminées dans le sol où elles sont capables de demeurer en dormance jusqu'à plusieurs siècles.
Nous utilisons ici la prairie en mulch en juin au potager après semis d'ARE en mai & avant celui du mélange engrais-vert EVA en septembre. C'est de grande tristesse que nous devons couper ces si belles herbes. En l'acte effectué à la faucille, nous constatons qu'elles n'offrent à ce stade de leur végétation - à la floraison, équidistante entre montaison & maturation - que très peu ou presque pas de résistance à la coupe. C'est bien le signe qu'elles occupent à cet instant l'optimum de leur capacité nutritive comme fourrage. Ces herbes qui furent fanées - & mangées des vaches - durant des millénaires se trouvent à cet instant précis à leur stade le plus facile à couper, comme si elles s'offraient en holocauste, oblation, sacrifice - à l'instar du grain qui ne refuse pas de se laisser moissonner.
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La couverture de trèfle n'est pas totale par semis seul. Au stade maximum des quatre cinquièmes de couverture de trèfles & autres fabacées que montre la photo, aux temps des fenaisons, nous pouvons couper la pelouse de trèfles & autres herbes à la hauteur de deux pouces au moins - cinq centimètres.
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La photo montre des semis en mélange - maïs, haricot, potimarron, soja & sarrasin parmi les adventices & EVA de trèfles permanents. Pour une récolte facilitée, les plantes sont semées ou plantées en lignes en planches permanentes séparées d'allées.
le sol est un océan qui flotte sur la croûte terrestre, elle-même en partance sur le manteau terrestre visqueux, mouvant, animé par les cellules de convection qui meuvent les continents & déchirent les océans.
La flore arborée est pour sa part une flotte armada sur la mer qu'est le sol.
Les herbes & plantes comestibles sont l'écume vitale de cette mer de terre dont les tempêtes sont des glissements de terrain & les courants, les flux de ruissellement, d'écoulement, d'infiltration & percolation à travers les sols vers les nappes qui à leur tour alimentent les ruisseaux & les fleuves.
dust riche épiderme pierres pieds humus éléments
J'amendai les parcelles de quelques tonnes de calcaire marneux par hectare : un peu de poussière blanche sur le champ. Cette poussière pourtant fait grande différence en le potentiel de l'humus à libérer ses ions, en celui du sol à héberger une diversité de plantes comestibles.
Quelques tonnes qui s'échappent par hectare équivalent à quelques camions de terre fertile enlevée aux parcelles d'une ferme chaque année. En une carrière de paysan, imaginez le tonnage de tous ces camions offerts en holocauste aux rivières & aux vents ! Le chiffre en est astronomique.
Pour que le sol soit protégé des érosions & produise la nourriture que ces vivants animaux, racines, bactéries, cyanobactéries & mycelium consomment, il doit être couvert de plantes vivantes partout, tout l'an, tout le temps.
La poussière dans un sol est l'or du temps.
Lorsqu'un sol la perdit toute, on le dit ruiné.
Polygonum is a genus in the Polygonaceae family. Common names include knotweed, knotgrass, bistort, tearthumb, mile-a-minute, and several others. In the Middle English glossary of herbs "Alphita", it was known as ars-smerte.
Qu'est-ce qu'un sol riche?
La pédologie utilise des données de la physique & de la chimie pour décrire les sols. C'est une science complexe & cependant je la trouve incomplète & c'est pourquoi je propose ici une classification des sols simplifiée, qui n'utiliserait que les cinq éléments.
Les cinq éléments ne sont pas égaux entre eux. Ils répondent aux cinq sens de perception, se trouvent insérés chacun dans le précédent dans la suite qu'ils composent à la manière de poupées gigognes & chacun d'eux existe comme une combinaison particulière de l'ensemble qu'ils constituent.
L'élément espace contient tout selon l'idée de notre perception dans l'espace. La relativité pourtant nous indique qu'à l'inverse, la présence de matière crée & modifie l'espace qui la contient. L'espace est de plus & c'est d'importance occupé en outre par de l'énergie sombre & de la matière sombre que nous ne pouvons pas percevoir avec nos sens ordinaires. Parce qu'il est empli d'énergie, les anciens l'avaient nommé éther par une sorte de prémonition à laquelle Einstein adhéra d'emblée.
L'élément air correspond au stade gazeux de la matière, c'est à dire à des molécules libres & mobiles.
Le feu est élément central dans la série. Il l'est aussi dans l'univers car nous savons tous au tréfonds de nous-mêmes que tout n'est qu'énergie, vibration, mouvement, transmigration & transmutations.
Selon les formules* E = m.C² & E = 1/2 m.V² nous voyons que l'énergie est ce qui peut produire tout à la fois
de la matière - ce qui engendre l'espace - ou du mouvement - ce qui génère le temps.
L'eau, le stade liquide, apparaît par condensation du gaz.
La terre ou matière solide, naît de la cristallisation du liquide.
La suite est présentée en cet ordre selon la gradation du subtil vers le grossier.
6.1.2 établi en épiderme sur notre planète. / Sophisticated alive architectures. - Soils on earth.
L'élément « terre » dans le sol, correspond à sa matière minérale – pierres, graviers, sables, limons, & argiles.
Un sol comporte également des cavités dont une part est emplie « d'eau », & l'autre part, « d'air ».
Le « feu » dans le sol, c'est l'énergie potentielle d'origine solaire que contient son humus.
Et « l'espace » du sol, c'est sa profondeur, son volume, créé au fil des ans par toute l'activité & les mouvements lents & rapides des êtres vivants qui l'habitent, racines, vers, insectes, animaux, mycéliums, bactéries, levures, algues vertes unicellulaires.
Quand un sol est fertile, il est profond, aéré, humifié - riche en humus - & de ce fait, capable alternativement de retenir et restituer l'eau, selon les besoins de la saison. La partie minérale d'un sol riche, n'y est plus majoritaire.
A l'inverse, un sol est dit pauvre si sa composition est essentiellement minérale, comme c'est le cas dans les déserts & les grandes plaines de monoculture céréalière.
L'intérêt de cette classification nouvelle des sols est de les relier complètement à la roche-mère & la nappe d'eau d'une part, & aux êtres vivants qu'ils portent & qui l'habitent d'autre part.
Le sol perd alors son statut de milieu, pour accéder au rang de complexe intégré. Il reprend vie, enfin!
Selon cette nouvelle nomenclature, le sol peut être défini comme une architecture sophistiquée & vivante, composée des cinq éléments & établie en mésoderme à la surface de notre planète - l'épiderme en étant la couverture des plantes qu'ils portent.
Let us now in this new way define soils.
They are sophisticated & alive architectures, made of the five elements, & present as a skin around our planet.
L'expression, "une pierre dans mon jardin" indique un problème.
Elle sous-entend qu'une pierre dans le jardin n'est pas souhaitable.
Qu'est-ce qu'une pierre? Un débris de la roche mère. La roche mère de quoi? Du sol.
Si nous creusons une fosse pédologique, nous pouvons voir le profil d'un sol.
De haut en bas, nous situons successivement,
Dans la nature, les pierres ne sont visibles qu'en deux sortes de lieux, les crêtes & les talwegs, car ce sont deux zones d'érosion forte, où la roche est naturellement nue. Sur les sommets, le vent est trop violent & dans les lits des cours d'eau, l'écoulement trop rapide pour qu'une végétation s'installe.
Partout ailleurs, la présence de pierres indique une intervention humaine – soit que le sol ait été érodé, laissant les pierres sous-jacentes apparaitre, soit que des pierres aient été apportées pour bâtir des habitations ou des routes.
Il est à noter que souvent routes & habitations sont construites sur les sommets, ou dans les vallées.
Lorsqu'un jardinier trouve une pierre au beau milieu de sa terre, il l'extrait du sol pour l'emporter vers la bordure, car il craint qu'elle ne détériore un de ses outils:
C'est dans cette crainte que nous trouvons le sens moderne de l'expression.
Au lieu de se dire en lui-même, « Mon sol s'est tant érodé que les pierres apparaissent. » - ce qui correspond au sens réel de la locution – il ôte la pierre & accentue par cet acte l'appauvrissement de son sol.
Il aggrave le processus d'appauvrissement parce que la pierre, nous le verrons est partie intégrante du sol, & que l'ôter est donc retirer de la matière, de la substance au sol.
Il retire la pierre parce qu’il n'est pas conscient de cela, parce que la laisser risquerait de détériorer ses outils de travail du sol - charrue, cultivateur par exemple.
Because the real meaning was lost, because the awareness of the processes of construction & destruction of a soil has been forgotten, we remove the stone out of the soil. But actually, the stones are an integrated part of the soil. By removing them, we deprive it of one of its components.
Quand cette perte de conscience eut-elle lieu?
Il y eut un moment dans l'histoire de l'agriculture où l'outil devint plus précieux que le sol, où nous perdîmes le "sens de la terre", oubliâmes que le sol est de toute éternité "l'outil premier de l'agriculteur".
Dans un désert, c'est-à-dire une zone sans sol, les agriculteurs ne sont pas légion!
A une pierre, dans le complexe vivant & évolutif qu'est un sol, nous devons reconnaitre cinq fonctions au moins:
– elle a un rôle structurant; elle offre tout d'abord une masse de résistance aux effets érosifs des agents climatiques.
– elle améliore la portance du terrain, empêchant le tassement lorsque le sol est piétiné, ou par les matériels agricoles.
– elle retient peu l'eau & a de ce fait un effet drainant.
– elle peut accumuler de la chaleur & permet ainsi au sol de se réchauffer.
– enfin, elle a un rôle de pédogenèse, c'est-à-dire que la pierre se transforme graduellement en sol, digérée par la biochimie très active des racines. Ce dernier effet est de prime importance à long terme: un sol pierreux continue de croître & de s'approfondir.
En un mot, lorsqu'un sol contient des pierres, il est plus résistant & plus fort, mieux drainé & réchauffé, & enfin, il demeure vivant & évolutif.
Observer la croissance d'un sol est un spectacle fascinant – réservé aux initiés;
le néophyte ne verra rien.
Watching a soil's growth is a fascinating phenomenon, but an inexperienced onlooker would not perceive it in any measure.
Isa voisine trouve le sol au mas - la ferme de mars - très riche.
Les cinq sources de trois rus - bloqués de 1914 à 2003 - coulent
eau libérée de quatre de vingt de dix générations de régrès agraire.
Les cinq trèfles de trois types firent leur ouvrage,
ouvrirent au feu qu'est l'humus vivant, la terre qui bée.
Au sol réalisé, ouvert enfin
quelques plants de luzerne spontanément germèrent,
tandis que la luzerne alentour n'existe pas
même de la surface d'un pied de paysanne!
pédogenèse, genèse des sols / gley, horizon du sol en position de saturation en eau constante de longue date / mor, humus brut sombre acide, riche en carbone
A des articles précédents, nous avions évoqué l'impérieuse pratique consistant à fouler le sol sans jamais le tasser.
Si la boue colle à nous & nos souliers, c'est que nous sommes en train de marcher sur un sol nu & humide, deux facteurs qui en fragilisent la matière, le déstructurent, détruisant les liens entre ses divers agrégats.
Si le paysan, la paysanne constatent que de la boue colle à leurs pieds, il devraient tant que faire se peut dans l'instant modifier le geste ou même le cesser pour le reprendre plus tard, lorsque les données de la météorologie seront plus inclinées au sec.
L'exception à la règle pourrait être le lissage du sol en boue d'argiles pratiqué pour l'établissement des rizières ou paddies en vue d'y planter le riz dans l'eau. Elle n'est pas exception pourtant car Fukuoka démontra que la production de riz en semis sec offrait de bien meilleurs résultats.
les 5 éléments dans le sol - 5) le feu créateur de l'eau /
les feuilles génèrent des feuillets
La matière organique humique dans la nature est produite de manière continue, car la plus grande part de la photosynthèse résultera en fin de compte, en fins de cycles en sa production. Les acides humiques enfin participeront à la dégradation des roches & pierres en éléments de plus en plus fins jusqu'à l'argile qui est le constituant à la micrométrie la plus fine, en vue de la constitution du dit complexe argilo-humique si cher aux pédologues & agronomes.
C'est ainsi que l'humus ne concurrence pas l'action pue par les argiles, mais la complète jusqu'à enfin s'y associer : les colloïdes d'humus s'unissent aux colloïdes d'argile pour former le complexe capteur d'ions où les cycles de croissance débutent & finissent. La substance des humus - à la face cachée lunaire souterraine du cycle de vie - est produite en continuité par tout écosystème assez complexe pour être digne de ce nom.
danskeletajerre
le 08/03/2015 : La nature ne va jamais assez vite pour nos désirs : le gain & la patience ne font pas bon ménage.
Selon la cosmogonie de création, tout l'univers commence par un son, ou plutôt une vibration dans l'espace (1). Cette vibration peut être assimilée à l'inversion du spin de l'électron des atomes d'hydrogène. Dans l'atmosphère (2), la fréquence devient son & parfum. La lumière solaire que reçoit la planète y demeure en partie sous forme de chaleur (3) conservée à son entour par l'effet de serre, la captation par l'air de cette chaleur reçue. Soumise à cette chaleur, la glace - un des composants primordiaux dans l'univers - fond, devient l'eau (4) liquide océan. Au bout d'un demi-milliard d'années environ, des terres (5) émergent. Ainsi la séquence s'écrit : espace (1) / air (2) / feu (3) / eau (4) / terre (5). Il s'agit d'une concrétion, une co-création, un clîne du subtil vers le plus grossier.
Les déchets produits par la vie apparue engrènent lors les chaînes & cycles trophiques en lesquels la vie macroscopique se détruit par ré-augmentation de l'entropie. Un déchet est digéré par un être vivant, ce qui conduit à un accroissement du sol en volume (1) par sa structuration & un rejet de carbone vers l'atmosphère (2). Les substances de ces chaînes de transformation constante & discontinue sont nommés humus, le principe dynamique ou solaire (3) de la vie au sein d'un sol. L'humus présent multiplie par cent la capacité du sol à stocker une eau (4) qui sera restituée ensuite aux plantes selon leur besoin. L'humus enfin en ses transsubstantiations, conduit à digérer la roche pour qu'il puisse se mêler aux argiles (5), formant le fameux complexe sans prix si cher aux agronomes. Cette dernière séquence s'écrit donc : espace ou volume (1) / air ou carbone (2) / énergie stockée ou humus (3) / eau stockée (4) / terre ou complexe argilo-humique (5). Il s'agit d'une re-création.
La vie dans le sol - mézofaune, microflore, mycélium - est en revanche une re-création - 1 2 3 4 5 - de ce que la vie visible détruisait. Le stock d'énergie présent dans le profil décroit en ces processus, & l'entropie - qui est une mesure du désordre - y retrouve ses droits. Cette création de matière à partir de l'espace est un phénomène inexorable. Chaque fois que nous tentons de l'empêcher, nous nous inscrivons en opposition aux lois de l'univers. Dans l'univers, les deux mouvements, création & destruction s'équilibrent.
4) les pierres sont le squelette d'un sol / La pierre en sa place native.
quelques recettes en pédogenese, les saints 5 du sol / De colline en kaolin.
Christine : De colline à collis, nous trouvons facilement dans n'importe quel dictionnaire étymologique, mais de collis à khaô-lîn, quel cheminement, où chercher, car j'imagine qu'il existe de multiples exemples, tous aussi poétiques du voyage des sons? Du chinois au latin, par quel intermédiaire, en quelle époque? On se prend à rêver.
La simplicité & la complexité cohabitent en toutes les langues. La poésie consiste à simplifier la langue en complexifiant l'idée au sens d’affiner, cheminer plus avant, approfondir - créoliser donc, emprunter à la langue de l'autre les mots & idées autres, s’affranchir des errements du passé, du joug du vieil homme. Nous voyons donc qu'elle peut être tout à fait spontanée ou par contraste une recherche, puisqu'en science la tendance ce jour va à l’interdisciplinarité...
Il est suggéré souvent que les sols à substratum de granite seraient pauvres. Ce n'est pas exact. Il est vrai que la roche est riche en silice. Elle se décompose en sables, limons & argiles du type kaolin. Les sols de sables & limons sont des terres de faible cohésion & de ce fait sensibles à l'érosion. Il est vrai que les granites sont des roches de montagne. La pente des montagnes accroît les facteurs d'érosion également par l'écoulement qu'elle induit, la violence des vents, la fréquence des pluies & les amplitudes thermiques. Il est vrai que le kaolin ou argile blanche qui nait en résidu de la décomposition de la roche granite si dure, fait montre d'une remarquablement faible capacité adsorption - ce qui signifie que son aptitude à stocker les ions nutritifs pour les servir ensuite aux racines des plantes selon leur besoin est en tout état de cause très minime. J'ai vu sur sol calcaire des chênes de cinquante ans au tronc gros comme le bras : le calcium libre en trop grande teneur est un toxique à de nombreuses plantes aussi. Par ailleurs, les roches calcaires ne retiennent pas l'eau, la laissant percoler de plus en plus bas en sous-sol. Les grottes, avens & karsts en sont de belles illustrations. A l'inverse, le granite est imperméable. Toute eau reçue par un sol sur granite peut de ce fait être utilisée par les plantes qu'il porte. La matière organique par ces plantes produite ne sera de ce fait que peu exportée. Elle deviendra un jour humus, matière réputée pour sa qualité à garder l'eau en réserve dans des proportions au-delà de nos imaginations. C'est ainsi que les sols sur granite deviennent humiques. Le froid de l'humidité qui tire vers l'acide & les acides humiques tout deux contribuent plus encore à décomposer la roche qui les engendra jusqu'au stade ultime en finesse, l'argile. Le kaolin ainsi formé & accumulé à l'horizon bas du sol y établit une couche imperméable & ce caractère a son tour renforce la capacité qu'avait déjà le sol à conserver toute eau reçue par lui sans accepter d'en perdre une goutte. Nous voyons donc en ce procédé la phénomène richesse des sols de granite s'élaborer par leur capacité à conserver l'eau & à fabriquer de ce fait de l'humus. Le kaolin par en dessous nous ferait penser à l'argile d'un pot. L'humus au-dessus évoque le terreau qu'une jardinière attentive plaça dans le pot. Ainsi sont les sols de granite, généreux & de grande capacité de croissance. Certes ils ne connaissent pas le complexe argilo-humique dont le noyau souvent a besoin d'un atome de calcium pour se constituer En revanchent ils possèdent de l'humus d'abondance & s'ils sont vieux, des limons de la finesse la plus fine qui pourront jouer le rôle d'argile presque. Ceux qui sauront garder leurs sols de la pente & ce faisant de l'érosion & qui sauront de plus mobiliser leur humus sans le laisser se minéraliser, verront croître leur terre en couleurs & volume : grandir, gonfler, s'élever, l'acidité s'évaporer, la fertilité accroître. Comparer la richesse des uns & des autres ne mène à rien.
Chaque lieu possède un génie qui lui est propre & il existe toujours une manière de le valoriser. La méthode & la stratégie varieront selon les cas. Pauvreté n'est pas naturelle. Si notre sol est pauvre, il importe d'élucider l'origine de cet état de fait pour ensuite élaborer la méthode qui lui offrira toute capacité à se régénérer. Si votre sol est riche, nous saurons aussi en étudier les mécanismes dans une perspective semblable qui aboutira à mieux protéger cette fertilité acquise au passé. Nous pourrons par cette prescience aussi même l'augmenter encore un peu : c'est notre cadeau à ceux à naître.
La terre est tout à la fois la substance la plus commune, car elle constitue l'écorce de la Terre, & la plus rare aussi car un sol pour devenir riche, demande beaucoup de temps – soit d'énergie solaire raffinée – d'effort ou de travail, ou les trois. Élaborer des substances chimiques - ce qui signifie qu'elles ne sont pas entièrement biodégradables, que les vivants ne les absorberont pas tout à fait & qu'en conséquence des rémanences en subsisteront dans les chaînes alimentaires - ou remonter du sous-sol profond qui était leur lieu naturel des métaux lourds – plomb, uranium, mercure, cadmium, amiante – expose nos précieux sols à des dangers inouïs de nos ancêtres. Ce qui est frappant en ce qui concerne ces substances & ces métaux lourds, c'est que nous en faisons usage en général le temps d'une génération. Puis, après prise de conscience de leur danger, soudain nous cesseront d'y avoir recours, prouvant ainsi leur superflu, leur inutilité radicale, première. Le prétexte à leur emploi fut la recherche d'un progrès technique ou d'un profit pécuniaire. Ces deux données se basent sur l'illusion que nous pourrions résoudre les paradoxes de l'humaine condition par des stratagèmes technologiques ou financiers. Après usage, ces molécules surgies de nos usines, c'est-à-dire notre projection mentale vers le futur, ou du sous-sol, c'est-à-dire du passé géologique, deviendront déchets & inévitablement contamineront des sols. Il est fort probable alors que des humains seront atteints dans leur corps par les conséquences de ces contaminations. L'immoralité consiste à supposer que l'autre est autre, différent. Elle est de ce fait la racine du racisme.
Le racisme trouve son origine dans le clan. La pensée clanique est forme collective de l'égoïsme. L'égoïsme quant à lui, est la conscience étrécie d'être avant tout un corps physique, essentiellement matière, sans dimension spirituelle. Polluer les éléments au sein desquels notre corps physique doit exister est signe de cette carence spirituelle, cet étrécissement de la conscience. L'immortalité & l'immoralité ne sauraient cohabiter en nous.
Gilles Lemieux, agronome québécois a mis au point depuis des décennies la méthode dite du "bois raméal fragmenté", ou B.R.F. qui consiste à amender le sol grâce à un broyât de jeunes rameaux encore feuillus, en fin de saison. La lignine, composant caractéristique des tiges & du bois, est la seule ou principale source d'humus. Les filaments de mycélium - la part microscopique, invisible des champignons - du sol sont parmi les rares êtres vivants capables de la dégrader.
Le processus total dure huit années, au cours desquelles toutes les formes intermédiaires d'humus vont exister successivement et permettre ainsi la vie du sol et la nutrition des plantes qui y poussent. Ainsi que nous pouvons digérer nos aliments uniquement par l'intermédiaire de notre flore intestinale, les plantes en général absorbent les nutriments du sol par association de leurs racines avec le mycélium, ce que l'on nomme mycorhizes. L'amendement par B.R.F. rend superflus:
Aux paysans qui ne disposent pas d'un broyeur, je propose le "bois de rameaux non fragmentés" - B.R.N.F. On plante par graines ou boutures, ou jeunes plants, tous les trente mètres par exemple, une ligne d'arbres orientée nord-sud ou est-ouest. Ensuite, tous les deux ou trois ans en fin d'été, on coupera ces jeunes arbres à la base. Les rameaux sont laissés en cordon de chaque côté de la haie. Au bout de six mois, leur bois se fragmente facilement lorsqu'on le piétine. Il peut être alors répandu sur toute la surface de la parcelle.
Le cas est courant. La personne qui développe & répand une invention est par voie de conséquence, plus connue que l'inventeur véritable. A tel point que l'invention lui sera le plus souvent attribuée. L'humus nous incite à l'humilité. Le rôle que la vie nous fait jouer n'a pas de rapport exact avec notre valeur réelle. Nous sommes tous des diamants, mais seuls les diamants taillés attirent l'œil. Un diamant brut semble au premier regard, une pierre ordinaire.
Guy Kastler nous enseigna que les plantes se nourrissent d'air pour l'essentiel. L'air contient surtout de l'azote, de l'oxygène pour un cinquième & un peu de carbone. La nutrition des plantes consiste à fixer le carbone en une disposition de matière de plus haute énergie. La chlorophylle des feuilles absorbe l'énergie de la lumière solaire qui permet cette réaction de réduction biochimique. Par le moyen de cette réaction dans leurs feuilles, les plantes inventèrent un moyen de stocker de l'énergie, & puisque ces plantes seront consommées tôt ou tard, l'énergie qu'elles avaient ainsi mise en réserve est offerte à disposition du monde vivant conçu comme un ensemble, un tout. C'est ce que l'on nomme l'augmentation de biomasse. L'azote est un élément majeur de la nutrition du fait qu'il est le constituant caractéristique des protéines, composantes de structure & de fonctionnement des cellules. Le ratio entre carbone & azote est une donnée critique de toute nutrition.
Le mycélium, ce sont les filaments blancs microscopiques qui constituent les champignons. Vous en avez peut-être vu en creusant le sol d'une futaie résineuse au couvert sombre. Parfois, à fréquence relativement rare, ces filaments du sol émettent un carpophore, c'est-à-dire un champignon, objet de nos cueillettes, mais la majeure part du temps la vie mycologique si essentielle au plantes reste à nos yeux cachée dans le sol, filaments tissés dru, mais invisible réseau.
Dans les sols laissés à leur état naturel, non travaillés d'outils pendant longtemps, le faisceau de filaments microscopiques constitutifs des champignons a eu le temps de se tisser. Les champignons sont parmi les rares êtres vivants qui peuvent dégrader la lignine. Leurs filaments dans le sol naturel, sain occupent tout l'espace du sol & s'associent en un réseau en lien avec les racines des plantes. Tout le système racinaire dans un sol est donc semblable à une trame dont les liens les plus subtils & omniprésents sont ces filaments de mycélium qui forment symbioses nommées mycorhizes avec les racines. Cela explique en partie pourquoi les jeunes arbres croissent lentement: leurs mycorhizes n'ont pas déjà eu le temps de se constituer. Nous pourrions comparer ce mycélium associé aux racines des plantes à notre flore intestinale composée de bactéries, logée au plus intime du corps & ouvrière centrale de la nutrition.
L'agriculteur d'expérience compare le réseau mycélien du sol, microscopique, étendu, fragile, à un canevas de toiles d'araignée. Toute intrusion d'un outil dans le sol romprait cette toile arachnéenne. Lorsque nous heurtons le sol avec un outil manuel, la déchirure du mycélium sera peu étendue & il pourra se retisser. En revanche, tous les outils tirés par tracteur vont arracher la totalité de la toile à plus ou moins grande profondeur. Imaginez maintenant une céréale moderne à courte paille semée dans un champ après labour, ce qui est le cas le plus courant. Cette céréale ne dispose pas de lieu de stockage du carbone pour les jours de photosynthèse surabondante, puisque ses tiges sont fort courtes & le mycélium du sol momentanément détruit ou détérioré. Lors, des champignons, chassés du sol, montent sur la plante à la nutrition déséquilibrée & ainsi apparaissent les maladies cryptogamiques. Voyant la maladie honnie qui menace sa production bénie, le jardinier, l'exploitant agricole crient au scandale & lui appliqueront sans retard le traitement chimique ad hoc. La vraie maladie est toute mentale, dans la tête des humains qui ont coupé le contact irremplaçable de leurs pied, de leur œil d'avec le sol nourricier. De la pointe des outils de nos tracteurs, nous traçons sans y penser dans l'absurde un cercle vicieux dont, par force centrifuge tout ce qui avait compté dans la vie au yeux des sages d'antan fut éjecté, lenteur, douceur, patience, force d'âme.
"Au commencement était le Verbe." Jean 1.1
Dans le vide, l'espace, l'éther, le vent sidéral empreint d'énergie noire, l'atome premier est d'hydrogène, composé d'un proton & d'un électron. Les atomes s'agrègent & sous la pression de la gravité, entrent en fusion nucléaire, la naissance des étoiles. L'étoile nait en une spirale qui éjecte des parties de matière, roche liquide qui formera les planètes. Une croûte solide se forme sur les planètes telluriques.
La matière du soma d'une plante provint pour sa quasi-totalité de l'air & pour une toute petite partie, du sol. L'azote vint de l'atmosphère où il fut capté par l'intermédiaire des micro-organismes associés en symbiose aux racines. Le carbone quant à lui est capturé directement dans l'atmosphère à travers les stomates des feuilles.
La haute énergie potentielle contenue dans les plantes y fut insufflée lors de l'hydrolyse au sein des chloroplastes exercée par la molécule de chlorophylle. L'oxygène de la molécule d'eau est alors rejetée dans l'air où elle sera jugée utile à beaucoup pour respirer. La cellule à hydrogène qu'est la feuille y distille peu après le si précieux constituant énergétique, le glucose qui deviendra plus tard amidon ou cellulose. Un peu de minéraux & oligo-éléments participent à la catalyse des processus biochimiques de fabrication & stockage dans la plante. Nous voyons ici qu'une plante en son mouvement trophique réitère en une re-création, une récréation, l'apparition de l'univers.
Dans la nature entendue au sens de la présence de vie sur terre, chaque élément est natif du précédent & les noms qui leurs furent donnés correspondent surtout à ce que nos sens en perçoivent. La forme de la conscience de vie en la plante la pousse à croître. Pour ce faire elle absorbe les molécules de l'atmosphère. Cette fixation est possible par l'apport d'énergie, lumière & chaleur radiées par l'étoile soleil qui est aussi le centre de gravité de tout mouvement. L'eau est l'aliment suivant nécessaire à la plante, captée par les racines après avoir été évaporée des mers & des continents par les rayons solaires & transité en nuées dans le ciel, puis en nappes sous la terre. Le sol où la plante s'ancre, s'édifie progressivement & en permanence en conséquence de l'utilisation de l'eau en son sein par le vivant, végétaux, animaux, microbes. L'expansion de l'espace manifestée ici bas en vie biologique se nourrit d'air qu'elle fixe dans la lumière.
Dans la nature au sens de l'univers des noms plus universels leurs furent attribués: énergie sombre, gaz, chaleur & mouvement, matière liquide, état solide. Les deux idées se rejoignent en une convergence de l'astrophysique & de la biologie, de la nature comme manifestation de l'univers & son concept que le siècle de Rousseau aurait voulu limiter à la manifestation de la vie, la nature dont nous ne pouvons que faire partie & celle dont nous voudrions parfois nous distinguer. L'idée de séparation est toujours insufflée par le groupe constitué en classe qui pense y trouver l'expression de sa suprématie & c'est pourquoi ces idées naissent & meurent au fil des époques & des civilisations. Notre travail d'observateur réside en conséquence & sans répit à réunir car quoiqu'il advienne, les opposés devront cohabiter.
La pédologie utilise des données de la physique & de la chimie pour décrire les sols. C'est une science complexe & cependant je la trouve incomplète & c'est pourquoi je propose ici une classification des sols simplifiée, qui n'utiliserait que les cinq éléments. Les cinq éléments ne sont pas égaux entre eux. Ils répondent aux cinq sens de perception, se trouvent insérés chacun dans le précédent dans la suite qu'ils composent à la manière de poupées gigognes & chacun d'eux existe comme une combinaison particulière de l'ensemble qu'ils constituent.
L'élément espace contient tout selon l'idée de notre perception dans l'espace. La relativité pourtant nous indique qu'à l'inverse, la présence de matière crée & modifie l'espace qui la contient. L'espace est de plus & c'est d'importance occupé en outre par de l'énergie sombre & de la matière sombre que nous ne pouvons pas percevoir avec nos sens ordinaires. Parce qu'il est empli d'énergie, les anciens l'avaient nommé éther par une sorte de prémonition à laquelle Einstein adhéra d'emblée. L'élément air correspond au stade gazeux de la matière, c'est à dire à des molécules libres & mobiles. Le feu est élément central dans la série. Il l'est aussi dans l'univers car nous savons tous au tréfonds de nous-mêmes que tout n'est qu'énergie, vibration, mouvement, transmigration & transmutations. Selon les *formules E = m.C² & E = 1/2 m.V² nous voyons que l'énergie est ce qui peut produire tout à la fois de la matière - ce qui engendre l'espace - ou du mouvement - ce qui génère le temps. L'eau, le stade liquide, apparaît par condensation du gaz. La terre ou matière solide, naît de la cristallisation du liquide. La suite ci-dessus est présentée selon la gradation du subtil au grossier.
L'intérêt de cette classification nouvelle des sols est de les relier complètement à la roche-mère & la nappe d'eau d'une part, & aux êtres vivants qu'ils portent & qui l'habitent d'autre part. Le sol perd alors son statut de milieu, pour accéder au rang de complexe intégré. Il reprend vie, enfin!
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*en physique selon Einstein, l'énergie d'une particule égale sa masse multipliée par le carré de la vitesse de la lumière dans le vide &selon Newton, l'énergie cinétique d'un corps égale sa masse multipliée par la moitié du carré de sa vitesse. Les deux ne s'excluent pas.
le versoir, ennemi du ver / upper crust or sial
La callune est souvent nommée bruyère.
L'étymologie des trois couleurs communes à de nombreux drapeaux nationaux - c'est courant en matière d'étymologie - est discutée.
Pour ma part, je la juge fort simple - elle désigne les trois types de lombrics, ces petits animaux qui atteignent l'état adulte à l'âge d'un an & ensuite pondent environ septante œufs chaque année.
En surface, le rougeoiement des vers qui digèrent les débris organiques après qu'ils furent fragmentés par des rongeurs, des mammifères, des insectes, les cloportes & les collemboles, révèle l'abondance d’oxygène qui la caractérise.
En profondeur, vivent des lombrics dont la longueur peut égaler un mètre.
Toujours cachés, à l'obscurité, ils n'ont besoin de nul pigment pour altérer la blancheur native à laquelle leur condition les cantonne.
Nous savons que lorsqu'un sol n'est plus couvert, il devient la proie d'un lessivage de surface, dit horizontal, qui emporte ses éléments les plus fins, donc les plus précieux.
Lorsque le sol est en situation naturelle, il sera soumis cependant à un lessivage dit horizontal, c'est à dire que l'eau qui s'y infiltre entraine par percolation également des molécules vers la nappe plus bas - des minéraux, mais aussi des molécules organiques, comprenant du carbone.
La nappe ensuite, avec la lenteur qui lui sied, pourra de ce fait nourrir de ces oligo-éléments rares, précieux les rivières, leur faune, leur flore.
Au fond du sol, les lombrics blancs récupèreront une ultime part des molécules organiques lessivées avant qu'elles ne soient abandonnées à la nappe.
Le lien entre ces deux colonies, le haut & le bas, est réalisé par des lombrics qui voyagent verticalement à travers le sol.
Ce sont leurs turricules que nous voyons en surface.
Ils descendent le jour pour aller puiser leur nourriture qui est le sol lui-même. Ils remontent la nuit car ils sont en secret amoureux de la lune. Nous savons tous que la lune est bleue, maîtresse des marées & du ciel mental & atmosphérique: les vents ainsi que les pluies qu'ils génèrent.
C'est afin de lui plaire que ces lombrics voyageurs adoptèrent cette même couleur. Le stratagème est-il efficace? Je n'ai pas suffisamment étudié la question pour répondre. Ce qui est certain en revanche, c'est que les transferts verticaux journaliers des lombrics bleus est des plus utiles qui soient.
Les ancêtres étrusques & gaëls des peuples d'Europe étaient agriculteurs des meilleurs. Leur sagesse inscrite dans le sol & l'éther incita nombre de nations à choisir pour les représenter ces trois couleurs au caractère bien peu esthétique par ailleurs, hommage aux trois types de lombrics qui digèrent le sol sans jamais cesser.
Répandre en émulsion sur les cultures d'une parcelle une préparation de silice en bio-dynamie peut apparaître absurde en les lieux de granite où la silice abonde.
Silice & oxygène sont les deux éléments les plus présents en périphérie de notre planète.
Elles contribuent à y capter les rayonnements dont le plus fameux est celui venu du soleil.
Le soleil fournit l'énergie qu'il faut pour élaborer les structures & protège ainsi les êtres vivants.
La silice également est utilisée pour la fabrication des téléphones cellulaires & des capteurs photo-voltaïques.
Selon ces idées & principes, nous pourrions déduire que les sols de granite peuvent acquérir un très haut potentiel de fertilité pour peu que nous en prenions soin.
L'idée reste à démontrer.
La couleur & la croissance des sols de la ferme de mars ainsi que décrits à l'article 3.19 nous en offrent des indices.
Geologists often refer to the rocks in this layer as felsic, because they contain high levels of feldspar, an aluminium silicate mineral series. However, the sial "actually has quite a diversity of rock types, including large amounts of basaltic rocks."[1]
The name 'sial' was taken from the first two letters of silica and of aluminium. The sial is often contrasted to the 'sima,' the next lower layer in the Earth, which is often exposed in the ocean basins; and the nife, the nickel-iron core. These divisions of the Earth's interior (with these names) were first proposed by Eduard Suess in the 19th century. This model of the outer layers of the earth has been confirmed by petrographic, gravimetric, and seismic evidence.[2]
Comme notre amie la renouée, la graminée visible au premier plan de la photo est une invasive capable de se répandre sur un terrain en un clin d’œil, de produire des myriades de graines minuscules à longue conservation, & dont la croissance avant fructification est un spectacle d'étonnement.
Elle impressionne par sa manière d'être dès la chaleur de l'été - en juin. La couper une fois au stade visible ici, juste avant maturation de ses graines - en juillet - stoppe net son développement.
Elle devient lors un excellent couvre-sol - ARE.** Le jardinier naturel y aura semé EVA juste avant cette coupe. Il est possible aussi de semer EVA en son couvert sans pour autant la couper, car le développement en hauteur de cette adventice reste en tout état de cause peu important.
La vitesse de croissance d'un sol par accumulation d'humus est de l'ordre d'un centimètre & un millimètre par an. La vitesse de croissance d'un sol par digestion de sa roche mère par les sucs qu'émettent les racines & radicelles & sous l'action dissolvante des acides humiques, est du même ordre.
Deux terrasses se fabriquent spontanément dès que nous cessons de traverser une ligne entre deux parcelles. Le maillage des terrasses est une gêne à l'utilisation des grosses lourdes pesantes pétaradantes vibrantes aveugles machines agricoles. Il présente en revanche de nombreux avantages dont une fabrication démultipliée du sol n'est pas le moindre.
Je constate au point bas des terrasses ainsi établies une vitesse de croissance du sol cinq fois supérieure à celle que j'énonçai plus haut – soit de l'ordre de dix centimètres par an.
Voir un résultat spectacle si joyeux me permet de revenir à la définition de la fertilité d'un sol selon les cinq essences ou éléments. A un article précédent, nous définîmes que cette fertilité était une richesse en les éléments les plus subtils. Le plus subtil des éléments est celui qui les contient tous, l'espace ou volume. La grande fertilité d'un sol est surtout sa profondeur qui lui permet de stocker eaux & nutriments pour les restituer ensuite aux plantes autant que de besoin.
En cette lutte de gnomes contre le titan qu'est la lithosphère, des tentatives, échecs & déchets seront produits sous la forme des parties mortes des plantes chues au sol. Cet humus accumulé au fil des saisons contribue à & accélère le phénomène en créant par le haut aussi une source de fertilité. Les substances libérées par l'humus aident enfin à l'altération des roches pour la reconquète de la terre par les simples, arbres & buissons. C'est pour cette raison que les plantes des sols pauvres élaborent parfois des humus acides, riches en carbone. Nul besoin est de préciser que les plantes ne sauraient accomplir ces prodiges seules, qu'elles se trouvent assistées, secondées, dépassées en ces motions d'expansion du vivant, par l'activité des faunes & microflores dont leur production de biomasse est la base énergie.
Le reste n'est que du vent & de la pluie mêlés de soleil,
du gaz & de la boue de terreau,
un pet de nonne, un sourire de vierge & le pipi d'une souris.
Cette fertilité est fragile car elle est bâtie d'air surtout, d'esprit insufflé en une matière par lui ordonnée : le tassement opéré par le lourd passage d'un engin un jour de pluie la détruirait en trois quarts d'un instant, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
6.2.4 - la croissance des sols sans fin - granite.
Les sols à substratum de granite croissent sans cesse. En leur état jeune, soit à moins d'un siècle d'âge, ils ont une texture surtout de sables & limons, fragile, de structure légère, sensible à l'érosion par vent, pluie ou piétinement.
Si les mêmes précautions n'étaient pas prises, ils seront rajeunis toujours en l'enlèvement de la matière qui les compose par les agents du climat. Certes, en matière de sols comme en d'autres domaines, jeunesse "fleurte" avec pauvreté.
Jeunes ou vieux, les sols de granite sont d'usage précis & délicat. Pauvres ils ne le sont pas, car ils possèdent en leur dynamique la force d'expansion qui est la définition de la vie - spirituelle s'entend.
Nous avions défini le sol comme l'espace prospecté de racines.
Si les eaux ne pouvaient plus entrer dans le sol - en cas de fortes pluies sur un sol nu sans arbres, par exemple - elles ruisselleraient & au lieu de pédogenèse, nous aurions de l'érosion. Tout paysan ou jardinier commencera en conséquence son œuvre en établissant des bassins de rétention pour recueillir les écoulement inévitables même en les cas de pratiques d'excellence - car le temps est l’aléa qui nous gouverne.
Ici le gris de l'horizon inférieur est le signe encore visible de l'hydromorphie passée. Le jaune médian indique la jeunesse, la genèse du sol en construction. Le brun visible en haut dénote le processus d'humification du profil. Les trois horizons décrivent ainsi le passé récent, le présent & un futur proche, lorsque le sol sera entièrement brunifié comme c'est le cas des sols agricoles ou en forêt.
Nous voyons en cela que l'humus est la seule manière de retenir les ions à long terme pour que les plantes puissent être nourries aux heures de leur besoin. Les complexes argilo-humique en sont les sites. Par l'humification, phénomène lent opéré par les êtres vivants du sol, les détritus tombés à terre restitueront au sol les ions en la création d'un cycle dont le moteur est le soleil soi-même & toute précipitation le vecteur.
Il nous surprend par le fait qu'il est hors du temps tandis que nous nous tendons à nous assimiler au corps qui vieillit ou au mental qui comprend. Notre être profond est le Soi hors du temps.
Peut-on adhérer à ces cinq valeurs, se sentir adepte des pragmatismes du quotidien, de gauche, croyant, un naturaliste & voir clairement que tout ce qui sera sera bien ?
"Je serai que je serai." fut le message de Moshè l'Hébreux né sur le Nil.
La terre est trésor & l'humain un diamant. Un diamant sur un tas de fumier fut la vision qui surgit un matin à Shirdi.*
6.2.6 - le sol, la misère, la violence - soil, poverty & power - to be continued...
C'est là sa grandeur.
Agrinature propose de regarder au loin
à fabriquer du sol en plantant des arbres
qui adouciront ce faisant notre condition humaine
par l'obtention plus facile d'une nourriture nourrissante partout.
Eté 2013 - La ligne de seigle de pépinière croit au sein des herbes de la prairie mésophile riche en vesces. On devine à l'arrière plan la terrasse qui se forma - un dénivelé d'un mètre obtenu en dix ans.
Au temps où les terrasses étaient réunies pour permettre aux tracteurs de tracter ce qu'ils tractent par habitude, le jonc régnait en maître en ce point particulier où l'eau circule en toute saison en sous-sol & coule en surface dès que les chênes se défeuillent - de novembre à mai. La circulation de l'eau transforma la roche jusqu'à l'argile. De novembre à mai, le poids des machines inventées au siècle vingtième est insupportable à un sol si riche de ses argiles & de ses micro-sources. Il est ce que les forestiers nomment un sol frais.
La permaculture naquit de l'impossibilité
des occidentaux à pratiquer Agrinature.
Elle lui donne un cadre mental clair.
"What to do ?" asks the westerner,
reluctant to enter non-doing
without a set recipe.
marssfarm le 07.08.2013 : Nos réflexes anciens à concevoir une nature hostile n'ont pas encore disparu & la toxicité de la chimie ne s'est pas encore révélée en plein : en conscience, nous sommes dans un entre-deux.
La méthode dite des lasagnes consiste à fabriquer un sol artificiel de vingt centimètres de profondeur par apport successif de couches de matière ligneuse alternées avec des couches de matière organique plus complexe.
La première année, on ne peut semer: il faut planter. La deuxième année, le sol existe & les semis sont possibles.
Cette technique simple nous montre comment un sol s'édifie. Pour fabriquer un sol, il suffit de planter une plante. Ensuite, le sol a trois voies pour se bâtir. Sa substance organique, c'est-à-dire comprenant du carbone, proviendra des parties de la plante, racines, tiges, branches, feuilles, fleurs, fruits, qui lorsqu'elles meurent deviennent le sol par décomposition lente.
L'engrais du sol pour sa part est constitué des excréments & cadavres des animaux consommateurs de tout ou partie de la plante, qui tombés à terre, s'y incorporent progressivement, digérés par la flore bactérienne du sol.
Nous aborderons la troisième part à l'article prochain.
Un sol est dit profond lorsque sa profondeur atteint un mètre - pour être précis, entre deux & quatre pieds de profondeur. Dans de bonnes conditions de climat, en température & pluviométrie, la vitesse de croissance d'un sol peut atteindre un centimètre l'an, ce qui permet d'obtenir un sol profond au bout d'un siècle s'il n'y a pas d'érosion notable. Cela s'entend à une empreinte écologique de un, soit sans apport extérieur. Tout apport augmenterait l'empreinte écologique & ne peut de ce fait être qu'exceptionnel dans l'espace ou le temps.
Un sol profond peut stocker en son sein de l'eau & des nutriments, tandis qu'un sol superficiel contient peu de réserves qu'une plante pourrait mobiliser lorsque nécessaire.
Les égouts & les poubelles sont la marque au plan industriel, de la période de rhexistasie, de régression biologique que notre planète traverse.
Par le truchement des poubelles, nous envoyons vers l'atmosphère - vers l'air par le moyen du feu des incinérateurs - la substance de base de l'amendement des sols & par celui des égouts, nous transportons vers les nappes, les rivières & la mer - vers l'eau - l'engrais qui devrait aller à la terre.
Il n'est par hasard que des multinationales gèrent les eaux & les déchets de par le monde & nous voilà forcés de constater qu'en vue d'accroitre leur chiffre d'affaire, ces entreprises tentaculaires envisagent cette gestion de manière à promouvoir le gaspillage de ces deux ressources vitales pour notre santé & notre nutrition, tandis qu'en revanche leur traitement local, à petite échelle, par chaque individu pour ainsi dire, permet leur recyclage presque total pour peu que nous ayons conscience de l'enjeu & quelques connaissances techniques minimales.
Le détournement de l'amendement & de l'engrais vers le feu, l'air & l'eau, tandis que leurs vecteurs naturels les conduiraient droit à la terre, révèle une confusion des quatre éléments dans notre perception mentale.
Le cinquième élément, l'espace, manifesté en énergie par l'Esprit & en mouvement par le mental humain & la vie, contient les quatre autres. Cette quintessence qu'est l'espace-temps révèle la nature vibratoire, énergie comme matière, de tout ce qui est manifesté. Elle est ce que les alchimistes cherchaient & qu’Albert Einstein révéla.
mars's farm le 06.12.2011 : Merci de ce commentaire Karaa. Il m'a donné l'occasion de corriger une légère erreur. Selon son génie propre, la langue anglaise permet toujours d'exprimer plus avec moins de mots.
Often, people in towns feel a need for gardening & that is the reason why town gardening is now organized in many suburbs. One among such gardeners invented a way to create artificial soil where there is none available.
The fact that we turn amendments & fertilisers away from their natural course toward the soil or earth-element, mixing them instead with fire, air & water indicates how far we travelled away in confusing those four elements in our mind.
Space, the fifth element, manifest as energy or Spirit & movement or mind & life, contains the four other. It is spacetime where everything, matter as well as energy, exist as a vibration of a definite wavelength.
L'article précédent évoquait la substance organique d'un sol que nous assimilions aux amendements, & sa part dynamique, rapidement recyclée, les engrais organiques azotés.
Un bon sol comporte au moins une moitié d'espaces vides dont la moitié est occupée par de l'air & l'autre par de l'eau. La partie solide d'un sol en bonne santé ne serait donc que la moitié de son volume & dans des conditions optimales, la moitié de cette partie solide est d'origine organique, de la matière organique en lente transformation, ce que l'on nomme humus ou complexes humiques. Le dernier quart volumique du sol est d'origine minérale.
Ces quatre quarts sont intimement mêlés en ce qui bâtit la structure du sol. Par analogie nous pourrions dire que la partie minérale, l'élément terre du sol en serait la brique & l'élément feu, l'énergie potentielle contenue en l'humus, le ciment. L'eau y permet les échanges & l'air la respiration des racines & autres mille habitants du sol & du sous-sol.
Les argiles, les limons & l'humus stockent l'eau du sol & le complexe uni des argiles & des humus y adsorbent les ions, minéraux nutritifs des plantes.
Cette structure-architecture est bâtie en permanence par les êtres vivants du sol qui utilisent à cet escient l'énergie de l'humus qu'ils digèrent & contribuent ainsi aussi à transformer. Cette structure, c'est l'espace du sol, l'élément espace qui englobe les quatre précédemment cités.
Les plantes possèdent cette sagesse toujours étonnante de croître leurs racines avant tout. Elles ne vivent pas à crédit. Dès qu'une plante ressent une carence en eau ou en minéraux, elle cesse toute croissance aérienne & à l'inverse, utilisera toute sa capacité de photosynthèse à approfondir ses racines.
Nous avons vu des plants de haricot dans les terres noires de l'Ukraine dont la racine atteignait douze mètres de profondeur.
L'Arbre du Ténéré - le dernier arbre du Sahara, en fait - chétif, malingre malgré ses plus de quatre mille ans d'âge, puisait directement dans la nappe d'eau sise à plus de cent mètres sous les sables du désert, avant qu'un camionneur de l'absurde ne l'estourbisse par imprudence!
Le sol actuel, c'est la profondeur prospectée par des racines.
Le sol potentiel, c'est la couche supérieure de roche ameublie par altération.
Les effets combinés du rayonnement solaire & de la course de la Terre sur son orbite & sur son axe engendrent les mouvements de l'air, de l'eau & les variations de température & l'ensemble de ces aléas du climat altèrent tout, & même le roc.
L'ensemble des aléas du climat altèrent tout, & même le roc.
Dès le départ cependant le facteur dominant de cette altération est d'action biologique, biochimique.
Sur la roche nue poussent des lichens. Un lichen est la symbiose, c'est-à-dire une association à bénéfices réciproques, entre un champignon & une algue verte unicellulaire.
Cette invention de la nature qu'est le lichen nous étonne & nous émerveille au plus haut point, car ces plantes comestibles & de bonne qualité nutritive qui furent parmi les premières à coloniser notre planète, ne demandent pour croître qu'un peu d'eau, d'air & de soleil.
Les lichens sur la roche commencent de la digérer, la désagréger lentement & sur ces débris, des mousses peuvent apparaître. Des fougères, des plantes herbacées, des buissons, des arbres résineux puis feuillus sont les différents stades de développement de la flore, à mesure de l'enrichissement, c'est-à-dire l'approfondissement du sol en place. A chacun de ces stades, la totalité du sol est prospectée jusqu'à sa limite inférieure, son interface avec la roche sous-jacente.
Toutes les racines secrètent des sucs capables de dissoudre, digérer la roche une fois cette roche atteinte après que la totalité du sol ait été colonisée par les racines de la flore en place & quelque soit la profondeur de ce sol.
Les humains ne peuvent vivre sans penser, ce qui leur est manière de croître au delà du premier développement physique de jeunesse.
De même, les plantes qui sont dans l'écosystème essentielle bonté, c'est-à-dire production généreuse, continue, ne peuvent pas vivre sans croître.
Une fois le sol entièrement utilisé, les plantes se trouvent en besoin, en carence. Alors, puisqu'à nul plante rien n'est impossible, développeront-elles leur système racinaire au delà du disponible, digérant la roche sous la terre, celle que l'on nomme la roche-mère du sol. Ainsi le sol croît par en dessous aussi. Alors le stade végétal suivant pourra s'installer. Parvenu au stade arboré, il n'est plus de limite & des arbres peuvent vivre éternellement pour peu que nous, humains n'interférions que peu dans leur vie.
Cette digestion de la roche par les sucs racinaires aux confins du sol & de sa roche-mère: là est l'origine de la part minérale d'un sol.
Pour que cet approfondissement continue de se produire dans nos parcelles agricoles, il nous est urgent de peu agir, & nous devons également tolérer des adventices & des arbres autour de nos champs, nos parcelles. C'est le besoin de la plante qui induit la pédogenèse du sous-sol. En la matière comme en beaucoup d'autres, le court terme s'oppose à l'optimum de long terme.
L'obsession de productivité à court terme est le facteur unique de la disparition rapide à ce jour des sols de la Terre.
Nous, humains, commençâmes de manger nos sols il y a cinq mille ans déjà & le phénomène désormais nous prend de vitesse, car nous avons la possibilité d'usage de grosses machines & de produits chimiques.
Depuis cinq mille ans, notre avidité nous a fait dévorer le capital -
le capital sol - le principal,
tandis qu'il serait sage de ne consommer que l'intérêt.
L'agronomie moderne n'est pas en équilibre & nous devons élucider pourquoi, comment & quand elle divergea de cette loi qui régit tout.
6.3.5 - arracher un brin d'herbe, retirer une pierre ...
répandus en toute l'espèce humaine en nombre de cultures de par le vaste monde.
Lorsque question est posée de la raison de ces mouvements du corps accomplis sans y penser, l'auteur esquissera une vague réponse ou il invoquera une probable tradition. A la question du pourquoi faire cela, sa réponse pourrait souligner que nos ancêtres le firent depuis dix-mille ans.
Grandir en conscience importe avant tout. Retirer quoi que ce soit au sol par définition l'apauvrit.
En Agrinature, agriculture du non-faire, nous cessons ces gestes faits sans raison réelle.
La conscience est le bain où il nous faut nager.
Le sol d'un paysan, d'une jardinière croîtra en profondeur à la mesure de leur élévation.
Cesser tout d'abord les actes agis par nos habitus, travers & héritages subis.
Le faire dont parle le non-faire, ce sont ces actes mêmes - ni plus, ni moins.
En l'économie du sol, pédogénèse & érosion peuvent se comparer à l'épargne & la spéculation du domaine de la finance.
L'épargne permet la construction du cadre de vie de la génération qui suit.
La spéculation accapare le capital disponible commun à tous pour le profit immédiat de quelques uns.
Surexploiter un sol consiste à lui prendre plus que ce qu'il ne produit. L'excès ainsi pélevé provient ou d'une richesse accumulée en humus & profondeur de sol aux temps des générations passées ou d'une richesse prélevée en un autre lieu - carrière, forêt, étable, compost - pour amender le dit sol.
L'essentiel de la matière organique générée en une parcelle par la croissance des plantes - tiges, feuilles, branches & racines - devrait servir à devenir humus, bâtir le sol qui nourrira les végétaux & animaux à venir.
Dans un champ de céréales par exemple, nous ne prélevons en le grain qu'une infime part de la matière produite. Les pailles sont restituées à la terre tout de suite, ainsi que le faisait Fukuoka ou plus tard sous forme de fumiers. Les racines restent en terre & leur œuvre à structurer le sol est grande & pour tout dire grandiose à long terme. Consommer l'humus en le minéralisant parce que nous aurons trop exposé le sol dénudé aux frimas ou aux canicules, aux embruns & aux averses - ou prélever tant c'est-à-dire la part majeure des matières produites que des fertilisants devront ensuite être importés en vue de combler une partie des pertes subies : ces deux types d'option n'inscrivent plus le sol de notre parcelle en un cycle de pérénité qui pourrait être reproduit à l'infini dans l'espace & le temps.
La pratique de l'agronome se veut universelle, puis déclinée ensuite en chaque cas particulier. Le système des subventions versées à l'agriculture a distordu notre perception de ce qu'une terre donnée pouvait produire sans coût en excès ni excès de coûts.
Notre planète est grande & fut désertifiée par nos avidités depuis cinq mille ans déjà - bien avant l'invention des tracteurs & des subventions agricoles. Produire moins en tonnes par hectare & sur de plus grandes surfaces sera préférable & c'est ce qui se produira au cours de ce siècle. Nous savons comment reconstituer les sols détruits : en les plantans d'arbres tout d'abord, puis en leur redonnant tout ce que la terre réclame - cellulose, lignine & tout les déchets & détritus exempts des polluants que sont les métaux lourds & les substances de synthèse.
The Tree of Ténéré was the last of a group of trees that grew when the desert was less parched than it is today. The tree had stood alone for decades. During the winter of 1938–1939 a well was dug near the tree and it was found that the roots of the tree reached the water table 33–36 meters (108 to 118 feet) below the surface.
Commander of the Allied Military Mission, Michel Lesourd, of the Service central des affaires sahariennes [Central service of Saharan affairs], saw the tree on May 21, 1939:
“ | One must see the Tree to believe its existence. What is its secret? How can it still be living in spite of the multitudes of camels which trample at its sides. How at each azalai does not a lost camel eat its leaves and thorns? Why don't the numerous Touareg leading the salt caravans cut its branches to make fires to brew their tea? The only answer is that the tree is taboo and considered as such by the caravaniers. There is a kind of superstition, a tribal order which is always respected. Each year the azalai gather round the Tree before facing the crossing of the Ténéré. The Acacia has become a living lighthouse; it is the first or the last landmark for the azalai leaving Agadez for Bilma, or returning.[4] | ” |
In his book L'épopée du Ténéré, French ethnologist and explorer Henri Lhote described his two journeys to the Tree of Ténéré. His first visit was in 1934 on the occasion of the first automobile crossing between Djanet and Agadez. He describes the tree as "an Acacia with a degenerative trunk, sick or ill in aspect. Nevertheless, the tree has nice green leaves, and some yellow flowers". He visited it again 25 years later, on 26 November 1959 with the Berliet-Ténéré mission, but found that it had been badly damaged after a vehicle had collided with it:
“ | Before, this tree was green and with flowers; now it is a colourless thorn tree and naked. I cannot recognise it — it had two very distinct trunks. Now there is only one, with a stump on the side, slashed, rather than cut a metre from the soil. What has happened to this unhappy tree? Simply, a lorry going to Bilma has struck it... but it has enough space to avoid it... the taboo, sacred tree, the one which no nomad here would have dared to have hurt with his hand... this tree has been the victim of a mechanic...[4] | ” |
The Tree of Ténéré was knocked down by a drunk Libyan truck driver in 1973.[5] On November 8, 1973, the dead tree was moved to the Niger National Museum in the capital Niamey.[4]
It has since been replaced by a simple metal sculpture representing the tree.
fortitude begets hope / 6.4.5 - De kaolin en colline. / Tit for tat.
Christine le 06/08/2010 : De colline à collis, je trouve facilement dans n'importe quel dictionnaire étymologique, mais de collis à khaô-lîn, quel cheminement, où chercher, car j'imagine qu'il existe de multiples exemples, tous aussi poétiques, du voyage des sons? Du chinois au latin, par quel intermédiaire, en quelle époque? On se prend à rêver. J'aime beaucoup la rubrique "spiritual basis" ! Il faudra que je m'y promène plus souvent!
La simplicité & la complexité cohabitent en toutes les langues.
La poésie consiste à simplifier la langue en complexifiant l'idée
au sens d’affiner, cheminer plus avant, approfondir -
créoliser donc, emprunter à la langue de l'autre les mots & idées autres,
s’affranchir des errements du passé, du joug du vieil homme.
Nous voyons donc qu'elle peut être tout à fait spontanée
ou par contraste une recherche,
puisqu'en science la tendance ce jour va à l'inter-disciplinarité...
This white clay when baked makes good china, but in the soil itself, it must be considered poor, for its coherence is rather weak & its capacity to store & give back minerals is the smallest amongst clays.
Il est suggéré souvent que les sols à substratum de granite seraient pauvres. Ce n'est pas exact. Il est vrai que la roche est riche en silice. Elle se décompose en sables, limons & argiles du type kaolin. Les sols de sables & limons sont des terres de faible cohésion & de ce fait sensibles à l'érosion. Il est vrai que les granites sont des roches de montagne. La pente des montagnes accroît les facteurs d'érosion également par l'écoulement qu'elle induit, la violence des vents, la fréquence des pluies & les amplitudes thermiques. Il est vrai que le kaolin ou argile blanche qui nait en résidu de la décomposition de la roche granite si dure, fait montre d'une remarquablement faible capacité d'adsorbsion - ce qui signifie que son aptitude à stocker les ions nutritifs pour les servir ensuite aux racines des plantes selon leur besoin est en tout état de cause très minime. J'ai vu sur sol calcaire des chênes de cinquante ans au tronc gros comme le bras : le calcium libre en trop grande teneur est un toxique à de nombreuses plantes aussi. Par ailleurs, les roches calcaires ne retiennent pas l'eau, la laissant percoler de plus en plus bas en sous-sol. Les grottes, avens & karsts ensont de belles illustrations. A l'inverse, le granite est imperméable. Toute eau reçue par un sol sur granite peut de ce fait être utilisée par les plantes qu'il porte. La matière organique par ces plantes produite ne sera de ce fait que peu exportée. Elle deviendra un jour humus, matière réputée pour sa qualité à garder l'eau en réserve dans des proportions au-delà de nos imaginations. C'est ainsi que les sols sur granite deviennnent humiques. Le froid de l'humidité qui tire vers l'acide & les acides humiques tout deux contribuent plus encore à décomposer la roche qui les engendra jusqu'au stade ultime en finesse, l'argile. Le kaolin ainsi formé & accumulé à l'horizon bas du sol y établit une couche imperméable & ce caractère a son tour renforce la capacité qu'avait déjà le sol à conserver toute eau reçue par lui sans accepter d'en perdre une goutte. Nous voyons donc en ce procédé la phénomène richesse des sols de granite s'élaborer par leur capacité à conserver l'eau & à fabriquer de ce fait de l'humus. Le kaolin par en dessous nous ferait penser à l'argile d'un pot. L'humus au-dessus évoque le terreau qu'une jardinère attentive plaça dans le pot. Ainsi sont les sols de granite, généreux & de grande capacité de croissance. Certes ils ne connaissent pas le complexe argilo-humique dont le noyau souvent a besoin d'un atome de calcium pour se constituer En revanchent ils possèdent de l'humus d'abondance & s'ils sont vieux, des limons de la finesse la plus fine qui pourront jouer le rôle d'argile presque. Ceux qui sauront garder leurs sols de la pente & ce faisant de l'érosion & qui sauront de plus mobiliser leur humus sans le laisser se minéraliser, verront croître leur terre en couleurs & volume : grandir, gonfler, sélever, l'acidité s'évaporer, la fertilié accroître. Comparer la richesse des uns & des autres ne mène à rien.
La photo montre la reconstruction du bocage, c'est-à-dire des terrasses. Une terrasse n'est à l'évidence pas naturelle, dans le sens d'une nature sans humains. Elle résulte de l'interaction des trois facteurs, la photosynthèse ou action du soleil, l'érosion due à la pluie, & l'agriculteur, c'est-à-dire la présence humaine. Je n'ai pas voulu recréer les terrasses: elles apparaissent lorsque je permets aux terrains - qui étaient morts - de revivre. Le bocage fut bâti il y a plusieurs milliers d'années & les sources temporaires ou permanentes présentes rendirent nécessaires alors la création de fossés en limite des parcelles agricoles. Au cours du vingtième siècle, des parcelles furent regroupées & les fossés disparurent. Ainsi le sol devint hydromorphe par excès d'eau en hiver. Le sol humide se tassa, durcit & se stérilisa peu à peu. Au fil des ans, sa partie vivante s'amenuisait. Après une période de nombreux tâtonnements, j'ai pu recréer les fossés. En recréant les fossés, les talus sont réapparus. Il faut ensuite replanter les haies qui redonneront vie aux flux du sol &, lorsque l'on use du tracteur, veiller à ne plus rompre ces talus & de ce fait, le lessivage horizontal du sol en est interrompu. De plus, toute intervention a lieu uniquement dans le sens de la pente & en montant. Par cette discipline, le tracteur remonte de la matière vers le haut de la pente générale. Si une parcelle possède plusieurs pentes avérées ou intuitivement supposées, c’est qu’elle résulta de la réunion de plusieurs parcelles & il s’impose alors parfois de la subdiviser à nouveau. Œuvrer de la sorte en remontant des matières minérales & organiques nous suggère que la pente des parcelles devrait augmenter; or c’est le contraire exact qui se produit & nous observons que la terrasse d’antan se rebâtit. J’explique ce phénomène surprenant par une différence de vitesse de genèse du sol – ou pédogenèse – entre le haut & le bas: un peu de lessivage du haut vers le bas de la parcelle crée une activité biologique supérieure aux lieux bas & la pédogenèse y est donc plus forte. La terrasse se nivelle donc plus par une croissance du sol en aval que par l'érosion de l’amont, que nous avons neutralisée en reconstruisant les talus & fossés. Pour résumer ce que j’observe, je dirais que le sol s’accroît en profondeur partout sur la parcelle, du fait que l'eau de pluie peut désormais s'y infiltrer sans s'écouler, & que cette croissance est encore supérieure en sa partie aval – l'aval s’entend dans le sens de la pente générale du relief, puisque nos parcelles devenant des terrasses, n'ont que peu de pente. La croissance des sols est un phénomène ordinaire qu'un paysan qui n'en a pas la conscience peut interrompre ou même inverser. Les sols de la ferme de mars croissent, simplement par notre prise de conscience, & le non-agir qui en nait. Le non-agir ne signifie pas paresse, mais obéir sans délai à l'observation continue de ce qui est. C'est une œuvre de constance, patience, humilité, une œuvre de douleur & félicité.
La terre est tout à la fois la substance la plus commune, car elle constitue l'écorce de la Terre, & la plus rare aussi car un sol pour devenir riche, demande beaucoup de temps – soit d'énergie solaire raffinée – d'effort ou de travail, ou les trois. Élaborer des substances chimiques non totalement biodégradables ou remonter du sous-sol profond qui était leur lieu naturel des métaux lourds – plomb, uranium, mercure, cadmium, amiante – expose nos précieux sols à des dangers inouïs de nos ancêtres. Ce qui est frappant en ce qui concerne ces substances & ces métaux lourds, c'est que nous en faisons usage en général le temps d'une génération. Puis, après prise de conscience de leur danger, soudain nous cesseront d'y avoir recours, prouvant ainsi leur superflu, leur inutilité radicale, première. Le prétexte à leur emploi fut la recherche d'un progrès technique ou d'un profit pécuniaire. Ces deux données se basent sur l'illusion que nous pourrions résoudre les paradoxes de l'humaine condition par des stratagèmes technologiques ou financiers. Après usage, ces molécules surgies de nos usines, c'est-à-dire notre projection mentale vers le futur, ou du sous-sol, c'est-à-dire du passé géologique, deviendront déchets & inévitablement contamineront des sols. Il est fort probable alors que des humains seront atteints dans leur corps par les conséquences de ces contaminations. L'immoralité consiste à supposer que l'autre est autre, différent. Elle est de ce fait la racine du racisme. Le racisme trouve son origine dans le clan. La pensée clanique est forme collective de l'égoïsme. L'égoïsme quant à lui, est la conscience étrécie d'être avant tout un corps physique, essentiellement matière, sans dimension spirituelle. Polluer les éléments au sein desquels notre corps physique doit exister est signe de cette carence spirituelle, cet étrécissement de la conscience. L'immortalité & l'immoralité ne sauraient cohabiter en nous.
Gilles Lemieux, agronome québécois a mis au point depuis des décennies la méthode dite du "bois raméal fragmenté", ou B.R.F. qui consiste à amender le sol grâce à un broyât de jeunes rameaux encore feuillus, en fin de saison. La lignine, composant caractéristique des tiges & du bois, est la seule ou principale source d'humus. Les filaments de mycélium - la part microscopique, invisible des champignons - du sol sont parmi les rares êtres vivants capables de la dégrader.
Le processus total dure huit années, au cours desquelles toutes les formes intermédiaires d'humus vont exister successivement et permettre ainsi la vie du sol et la nutrition des plantes qui y poussent. Ainsi que nous pouvons digérer nos aliments uniquement par l'intermédiaire de notre flore intestinale, les plantes en général absorbent les nutriments du sol par association de leurs racines avec le mycélium, ce que l'on nomme mycorhizes. L'amendement par B.R.F. rend superflus:
Aux paysans qui ne disposent pas d'un broyeur, je propose le "bois raméal non fragmenté" - B.R.N.F. On plante par graines ou boutures, ou jeunes plants, tous les trente mètres par exemple, une ligne d'arbres orientée nord-sud ou est-ouest.
Ensuite, tous les deux ou trois ans en fin d'été, on coupera ces jeunes arbres à la base. Les rameaux sont laissés en cordon de chaque côté de la haie. Au bout de six mois, leur bois se fragmente facilement lorsqu'on le piétine. Il peut être alors répandu sur toute la surface de la parcelle.
Commentaire d'Eléa en recherche verdoyante :
"Bonjour. Au hasard d'une recherche je tombe sur cette page. Je me permet de réagir. Je suis co-auteur d'un ouvrage sur les BRF : http://brfdelarbreausol.blogspot.com/ Gilles Lemieux est l'inventeur du terme BRF et a beaucoup travaillé à leur diffusion dans le monde. Nous lui devons énormément. Cependant, le véritable instigateur se nomme Edgar Guay. Un certain Jacques Hébert a fort œuvré à ses côtés dès le début. Ce n'est que dix ans après cette découverte que le professeur Lemieux intervint. Voilà pour l'histoire ! Bonne année 2009. Avec mes sentiments les plus verdoyants." Eléa.
Le cas est courant. La personne qui développe & répand une invention est par voie de conséquence, plus connue que l'inventeur véritable. A tel point que l'invention lui sera le plus souvent attribuée. L'humus nous incite à l'humilité. Le rôle que la vie nous fait jouer n'a pas de rapport exact avec notre valeur réelle.
Nous sommes tous des diamants, mais seuls les diamants taillés attirent l'œil.
Un diamant brut semble au premier regard, une pierre ordinaire.
Gilles Lemieux invented the phrase b.r.f. - bois rameal fragmenté - & worked a lot to spread this technique all over the world, although the person who really invented the technique was Edgar Guay & Jacques Hébert worked with him from the very beginning of the research. Professor Lemieux joined them ten years later only. Such confusion often happens. The person who develops & spreads a discovery is of course more well-known than the one who invented it. As a consequence, people will generally think he or she is the real discoverer. Humus tells us about humility. Life asks us to play a part, but no one can really know someone's real worth.
6.5.1 - une symphonie en sous-sol majeur - An underground silent symphony.
Le gel de l'hiver édifie le sol.
La glace gonfle & éclate la terre & les rochers en fragments - premier stade.
Le vent du printemps édifie le sol,
assoifant les plantes qui de ce fait approfondissent leur enrracinement & ainsi éclatent la roche dure - deuxième stade.
Le soleil brûlant édifie le sol,
grandissant les plantes qui vont en conséquence devoir envoyer des racines plus bas pour dissoudre le roc - troisième stade.
La sécheresse de l'été édifie le sol,
oblgeant les plantes pour lui survivre à cesser d'accroître leurs tige & ramure
au profit des parties souterraines qui pénetreront plus bas jusqu'au rocher - quatrieme stade.
L'averse bienfaisante édifie le sol,
vecteur de tous les flux de la vie & des zilliards d'êtres vivants en son sein
qui en digèrent, redigèrent & digèrent encore les composants en perpétuelles transmutations - cinquième stade.
La pluie d'automne édifie le sol,
creusant la rivière, point le plus bas de la nappe d'eau du sol, descendant d'autant cette nappe,
limite inférieure d'exploration des racines - sixième stade.
La tempête édifie le sol,
lui restituant tous les débris, branches, feuilles & déchets divers désormais inutiles
qu'il incorporera peu à peu sans y penser - septième stade.
Les souriceaux & les eucalyptus édifient le sol,
le faisant gonfler de toutes les galeries qu'ils œuvrent à y creuser sans discontinuité.
Dans le monde vivant tout concourt à édifier son édifice principal,
puisqu'il apparait que sur terre nous ne saurions nous limiter aux apparences:
les quatre cinquièmes de la vie biologique ont lieu en sous-sol.
Nourrissant directement les plantes qui n'ont de ce fait que peu besoin de développer leurs racines, l'usage d'engrais freine l'approfondissement des sols.
Les arrosages réguliers ont le même effet. Une plante arrosée ne ressent plus le besoin d'approfondir ses racines. Arroser présente le second inconvénient de lessiver le sol, entrainer vers le bas, vers la nappe les nutriments & minéraux.
Par l'intrusion dans les cycles biologiques de molécules qui ne pourront pas être métabolisées, les traitements chimiques affectent l'univers microbien du sol & de ce fait en freinent l'activité biologique.
Le travail mécanique d'un sol y ameublit l'horizon de surface & par contraste indure les horizons sous-jacents en ce qui est nommé la semelle de labour.
Les racines s'établiront promptement en la première couche, mais trouverons par contraste au dessous un sol profond difficile à explorer.
De ce fait, elles ne pourront que peu contribuer à sa fabrication & approfondir le sol.
Désherber met le sol à nu, ce qui provoque une minéralisation de l'humus & interrompt pour le temps où le sol demeurera exposé aux intempéries, au lieu désherbé la production de biomasse, matière carbonée constitutive du vivant.
Par cette carence en actuel, en potentiel & en stock de biomasse & d'humus, la construction de la structure du sol dont l'humus est le ciment, est freinée d'autant.
La plupart des actions humaines en agriculture freinent la pédogenèse, l'édification des sols.
De ce constat naquit Agrinature, l'agriculture du non-faire.
Avant d'opter pour cette méthode qui peut sembler étrange puisqu'elle naquit en un pays lointain, d'une culture différente, la question se pose de savoir si cette approche pourrait impliquer une différence significative, ainsi que nous allons le voir.*
Puisque la nature converge tous ses efforts à la fabrication des sols & tous ses détritus à s'accumuler en ce milieu natif & ultime tout à la fois, depuis les quatre ou cinq milliards d'ans qu'existe la terre, les sols devraient être tous si profonds que le tchernozium d'Ukraine n'en serait plus l'exception – ils ont souvent trente pieds de profondeur - pourquoi pas?
Or nous nous trouvons souvent contents de trouver une zone arable d'un pied, un seul,
tant notre globe bleu s'est fatigué de nos agissements, usé de nos trajets, abusé souvent par nos pratiques, érodé toujours par notre imitation les uns des autres.
Regardez! Vous constaterez qu'entre l'agir & le non-faire, au fil des siècles la différence n'est pas maigre.
Les pluviométries des deux lieux sont pourtant comparables.
L'exceptionnelle profondeur du tchernozium s'explique par une configuration particulière des lieux & un climat froid qui rendent l'érosion presque impossible.
Il fut observé qu'à l'inverse même, les poussières charriées par les vents de la planète entière s'y déposaient.
Elle nous révèle néanmoins le potentiel énorme que possède la terre à créer du sol,
& la voie sur laquelle il nous reste désormais à apprendre en matière d'agriculture.
Nous en ferons aux articles suivants le testament.
6.5.4 - Border le champ au bas. - To set a lower border to a field.
Il m'arrive aussi de le faire : juger de cette distance n'est pas aisé. Égarés dans la dualité du plus & du moins, du gain & de la perte, nous voudrions tout à la fois utiliser la totalité de la surface sans pour autant perdre de la profondeur du sol par érosion.
Il serait bon d'y laisser une bande intacte d'herbe.
Un mètre semble la largeur minimum de cette bande de protection contre l'érosion qui au fil des ans deviendra une banquette pour éviter que la terre du sol ne roule vers le ruisseau ou vers le fossé de la route qui collecte les eaux qui peu après abonderont le ruisseau.
Laisser une bande de deux mètres de large serait mieux encore.
Sur cette bande intacte, une haie pourra s'installer au fil des temps, même si nous ne la plantions pas. C'est ainsi que les terrasses en agricoles naturelles se construisent.
Des agronomes comme Dominique Soltner démontrèrent il y a longtemps qu'une haie bien située augmente la production globale des parcelles par la protection contre les intempéries qu'elle procure & compte tenu de la supposée perte que la surface occupée par la haie supposerait.
A long terme, l'effet bénéfique de la bande, banquette ou haie qui permettent de conserver & donc bâtir du sol, semble révélé à tous égards.
A court & moyen terme en agriculture biologique ou naturelle - en agrinature - il l'est également du fait que ces bordures laissées en état de nature favoriseront la prévention des maladies par augmentation de la divesité des espècs végétales & animales présentes. le contrôle des ravageurs par leurs prédateurs, la protection des équilibres - sol & climat - des milieux vivants, la production de bois ou lignine, unique source de l'humus, l'infiltration de l'eau lors des précipitations & la régulation de l'évapo-transpiration en période de déficit hydrique, la modération du climat en température & force des vents, & aussi forcément nombre de phénomènes dont nous ne savons rien.
En l'agriculture qui utilise des intrants chimiques produits par l'énergie & la substance du pétrole - celle que la langue courante par glissement sémantique nomme conventionnelle - ces questions n'émergent pas.
Ceux qui pourraient se les poser ont cesser d'interroger la conscience.
Nous voyons donc en cet automne des campagnes de France
des sols qui s'érodent sous une pluie qui insiste
avec la lenteur sure des douleurs lancinantes
& des rivières plus brunes que les fleuves des tropiques.
Ce qui précède concerne le haut & les côtés de la parcelle aussi.
Ces bords hauts en revanche sont concernés surtout par la protection contre l'érosion par les fils d’Éole qui augmentent l'évaporation du sol lorsqu'il est dénudé - ce qui en agrinature n'advient qu'en une portion la plus petite qu'il est possible du temps ou de l'espace - & la transpiration des plantes agricoles dès que le sol est à nouveau intégralement couvert.
Il est des régions telles que ma région natale de la vallée du Rhône ou les littoraux où une agriculture sans l'habillage qu'un maillage de haies est semble absurde voire impossible du fait que le vent y souffle en continu en deux directions alternées.
Par sa protection contre les vents, les excès de températures & des frimas qui dessèchent les plantes & les forcent à fermer leurs stomates, une haie est effective sur une portée de l’ordre de dix fois sa hauteur, ce qui correspond pour des haies complètes de vingt mètres de haut à un maillage des parcelles de l'ordre de quatre hectares.
La haie complète combine les arbres & buissons afin de ne créer ni courant d'air ni tourbillon. Il est sage de la renouveler par jardinage, c'est-à-dire en coupant des arbres individuellement à l'âge maximum de vingt ans. Lorsqu'une plante ferme les stomates qui captent l'air sous ses feuilles pour résister à un temps trop sec, elle cesse en coséquence sa photosynthèse - la transmutation de la lumière solaire reçue par les plantes qui couvrent une aire avec comme nutriment premier le dioxyde de carbone - CO2 - de l'air.
J'ai bien conscience que différencier le haut & le bas des parcelles est vain dans la mesure où le bas de l'une sera en général le haut de l'autre. Nous décelons en cela que la gestion des terres devrait être envisagé par le collectif des paysans d'un lieu.
Si nous voulions favoriser l'existence de ces haies & bordures herbeuses & herbées d'herbes de bord bordant le champ qui attirent & nourrissent abeilles, busards & chouettes, nous devrons - & j'en subodore l'émergence - les considérer à nouveau à la manière des communs d'un immeuble pour leur dispenser une gestion en copropriété.
Il est dit que le caractère plus social des peuples d'Asie se relie à la nécessité qui était la leur depuis vingt mille ans de gérer les rizières en commun.
En ce temps de mondialisation, lorsque orient & occident s'observent, s'inspirent, se copient, ce qui le conduira à s'unir ou du moins s'unifier, les agriculteurs d'Europe peuvent se donner le mot pour adopter un mode de gestion en commun des communs que sont les haies hautes, basses ou complètes, & les bordures d'herbes - herbs weeds & grasses - qui en sont le socle.
Nos préjugés concernant les haies sont ainsi que tous leurs homonymes, faux.
Citons pour exemple le fait qu'en année ordinaire, le lieu le plus productif se trouve au nord d'une haie orientée d'est en ouest. Il se peut que les années de pluviosité fréquente y fassent exception. A l'idiot seul, l'exception saurait dicter la règle d'usage - l'idiot étant une personne enfermée sur elle-même. nous verrons pourquoi la haie sud protège souvent mieux.
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Dans le jardin en mouvement, les plantes décident de leur implantation & le jardinier écarte son chemin. Aller avec au lieu de faire contre. La graine garde-vie en dormance. Dans mon jardin se trouvent moins de fleurs que dans celui du gouverneur. C'est un territoire mental d'espérance. Le jardin en mouvement inventé par Gilles Clément influence le comportement des jardiniers & aménageurs du territoire - les friches ne sont plus honnies & leur retour par la seule force de la nature que l'on laisse s'exprimer à l'état de nature ne scandalise plus. il est des espaces verts des villes qui désormais comptent des portions laissées en friche où des herbes se trouvent à mille le mile en liberté d'herboriser.