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photosynthèse continue

L'agrinature tend vers la pratique native d'agriculture n'utilisant que les ressources du vivant en son effort de néguentropie insufflée par l'injection constante dans l'écosystème Terre des photons que lui dispense maître Soleil, étoile moyenne de la galaxie.

deux chaînes trophiques

La nourriture des plantes est pour l'essentiel un triptyque constitué par l'hydrogène de l'eau, le dioxyde de carbone de l'air & par voie indirecte l'azote de l'air.  Utiliser toute l'eau & tout le soleil disponibles en un lieu tout au long de l'année est l'enjeu d'agrinature.

observante attention

Cela signifie que le seul intrant en cette pratique agricole est d'énergie solaire. De ce fait nous prendrons soin à observer que les plantes présentes puissent faire emploi autant que faire se peut de ces deux ressources données à tous. - la lumière solaire & l'eau des précipitations.

prélever part infime

Deux parts au moins de la production est destinée à la fabrication des sols & une part prélevée comme nourriture. Nous intervenons le moins qu'il est possible afin de laisser aux êtres vivants de l'écosystème champ toute latitude d'oeuvrer selon leur nature propre.

simplicité du complexe

Pour que ces êtres puissent exister, nous devons proscrire l'usage des substances de synthèse que le vivant ne sait pas métaboliser.  C'est la diversité qui assure l'ensemble des fonctions requises & ce par le moyen de la complémentarité biologique des êtres.

humus & sens pratique

Les notions de pédogenèse sont l'essence de l'agrinature : la Terre doit redevenir terreuse, refabriquer ses sols. A l'échelle d'un siècle l'agronomie envisagera une combinaison des deux pratiques. Des paysans, paysannes, chercheurs & chercheuses affineront des méthodes applicables à plus grande échelle & éventuellement des machines simples & légères. Celles disponibles ce jour sont trop complexes, trop pesantes sur le sol & de ce fait trop voraces en énergie.

projection en nutriments

Des petites parcelles sont le cas idéal car les lisières & bordures sont des points de grande richesse biologique & parce qu'il est besoin d'arbres pour garder & fabriquer le sol. La production locale permet aussi le retour, le "recyclement" de la matière organique pour l’auto-fertilisation.

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1. disparition de la mort naturelle / naturopathy / 2p5K

1. disparition de la mort naturelle / naturopathy /
p35 02.1 disparition de la mort naturelle naturopathy 7 1p2K

Castanea sativa, arbre de sagesse, arbre à pain de non-violence, convient bien à l'agrinature sous ses vergers clairs.

  • disparition de la mort naturelle - naturopathy

Je louais une chambre chez un naturopathe.  Une voisine un jour fit allusion à lui, le supposant un charlatan.

Quelque temps plus tard cette personne ne se sentait pas très en forme.  Elle convoqua son médecin de famille allopathe.  Le noble praticien, ne sachant trop que dire, ordonna quelques prélèvements pour analyse.  Une semaine passa.  Le résultat des analyses n'était pas probant.  D'autres analyses furent prescrites.

Après plusieurs essais infructueux, la patiente fut transportée à grands frais au centre hospitalier universitaire.  C'est une double tour cathédrale haute de vingt étages.  La personne les visita tous un à un, faisant étape en chaque service tour à tour, du bas en haut de la tour, puis en retour de haut en bas.

A l'issue d'une semaine de ce périlleux périple, enfin les professeurs se surent en droit de déclarer avec le sérieux qui sied à leur haute fonction : "Madame, vous êtes atteinte de ménopause."  Cette dame en effet entrait en une cinquantaine tapante.  Le diagnostic je crois aurait pu être fait par lecture simple de son extrait de naissance.

Les trois quarts des dépenses de santé en occident concernent les toutes dernières années de vie,

en une tentative à empêcher nos anciens de mourir.

A ce qu'on me dit, le taux de réussite de ces tentatives est proche de zéro.

 

charlatan : ˈʃɑːlət(ə)n / noun - a person falsely claiming to have a special knowledge or skill. "a self-confessed con artist & charlatan" - synonyms : quack, mountebank, sham, fraud, fake, humbug, impostor, pretender, masquerader, hoodwinker, hoaxer, cheat, deceiver, dissembler, double-dealer, double-crosser, trickster, confidence trickster, cheater, swindler, fraudster, racketeer, rogue, villain, scoundrel

- informal : phoney, sharper, sharp, shark, conman, con artist, hustler, flimflammer, flimflam man, twister, grifter, bunco artist, gold brick, chiseller, shicer, magsman, illywhacker, schlenter - dated : confidence man / woman - rare : defalcator, tregetour - "they denounced him as a corrupt charlatan" - Le nombre de synonymes en Anglais impressionne!

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  • être entendu du plus grand nombre - diversicity - to unite a country

Christine, 06/08/2010 : De colline à collis, je trouve facilement dans n'importe quel dictionnaire étymologique, mais de collis à khaô-lîn, quel cheminement ! Où chercher ? Car j'imagine qu'il existe de multiples exemples, tous aussi poétiques, du voyage des sons ? Du chinois au latin, par quel intermédiaire ? En quelle époque ? On se prend à rêver ! J'aime beaucoup la rubrique "spiritual aspect" ! Il faudra que je m'y promène plus souvent ! Bravo ! Christine. http://lire-a-loisir.centerblog.net

Lorsque Nelson Mandela accueille les nations du monde en Afrique du Sud par les mots « Bienvenue dans le berceau de l'humanité! » il prononce ce qui eut scandalisé un siècle plus tôt.  Ses paroles s'appuient sur les découvertes les plus récentes en géologie, archéologie & anthropologie & il peut les dire parce qu’il a derrière lui des scientifiques de renom mondial.  De même, notre surprise au fait que nos langues comprennent des mots ayant pour origine une géographie lointaine étonnera ceux qui pourraient lire ces propos dans cent ans, lorsque l'unicité des langues des humains sera démontrée.

En ce temps de très rapide disparition des modes de parler variés de la Terre, nous sommes en passe de découvrir que chaque langue est en fait un dialecte de la langue de l'humanité.  Mandela porte un nom hybride & lorsqu’il s’adresse aux nations, use de la langue de l'oppresseur, afin d'être entendu du plus grand nombre. C'est notre cas également. Nous tous employons le parler d'un peuple étranger qui jadis envahit notre pays pour l'unifier.  Le patois limousin est en train de disparaître & l'on força, il y a quelques générations les enfants de France à parler la langue d'oïl, elle même venue d'ailleurs.

  • entrepreneur !- the price of freedom.

Le salariat est un artéfact dans l'histoire de l'humanité.  Pour une personne qui débute dans un métier, il est nécessaire d'être salarié afin de pouvoir l'apprendre, en vivre, & forger quelque expérience.  Cependant, il est souhaitable que chacun puisse créer dans la mesure du possible, une entreprise individuelle & devienne indépendant.  C'est un signe de maturité & de caractère.  Cela permet de servir la société par une utilisation pleine de son talent.  L'entrepreneur le plus modeste est plus utile à la communauté que n'importe quel salarié.  Ainsi doit-on répondre à ceux qui méprisent les petits paysans.

  • faire l'économie de l'écologie -economy & nature protection

La sémantique nous montre que le sens d'un mot peut évoluer jusqu'au point ou il s'inverse.  Il en est ainsi du mot "économie", puisque les économistes modernes nous incitent pour l'essentiel à "gaspiller" plus & plus.  L'écologie consiste à "décrire la maison"; l'économie à  "gérer la maison".  Quelle est donc cette maison qui nous serait commune ?  Notre planète, cet étonnant vaisseau spatial lancé à vitesse sidérale à travers la galaxie.  Un écologiste qui ne serait pas économiste, est un peu comme un architecte qui dessinerait des plans à l'infini, sans jamais rien bâtir.  Un économiste qui ne serait pas écologiste, est semblable à un entrepreneur qui construirait des bâtiments de plus en plus hauts, sans dessiner aucun plan.  Le premier est un rêveur, ou un hypocrite.  Le second, un faiseur de catastrophes.

  • pauvre des pauvres -land, rich & poor

Prenez la région la plus pauvre de l'Europe occidentale; dans cette région, choisissez le département le plus pauvre; dans ce département, la commune la plus pauvre au plan agronomique; & sur cette commune, les terres les plus pauvres: Ce sont celles que je travaille comme agriculteur.  Ma tâche première est de les restaurer.  Lorsqu'un milieu naturel est laissé à lui-même, nous observons qu'il s'enrichit an après an.  Les déchets s'accumulent, en litière.  Les plantes poussent dans cet humus nouveau & ce faisant, produisent la nourriture des animaux & des êtres vivants de l'écosystème.  Observons ce mouvement & intégrons-le dans notre conscience.  A l'inverse, nous pouvons refuser de voir le phénomène inverse de dégradation qui peut advenir lorsque nos pratiques agricoles deviennent trop brutales ou violentes, & entrer ainsi en surexploitation par ignorance, avidité ou carence éthique.  Depuis cinq mille ans nous, humains avons ruiné & désertifié les sols de la planète entière.  Toute prise de conscience est forcément douloureuse, mais cette douleur, c'est la vie même.  Bien qu'étant un petit paysan au sein de l'Europe, la surface dont je dispose est environ dix fois la surface moyenne rapportée à la totalité des agriculteurs du monde.  J'appartiens également au groupe des dix pour cent qui disposent d'un tracteur sur la planète.  Dans ces circonstances, gémir n'est pas de mise.

  • L'altérité nous désaltère : l'autre nourrit l'Un. -beauty, diversity, plenty.

Comment devenir riche si ce n'est en appauvrissant les autres ?  Or je constate que je ne peux "être" que dans une relation avec autrui.  Ainsi, l'être se perd dans le devenir.  Si toutes les fleurs étaient jaunes, le mot "jaune" n'existerait pas; nous dirions "couleur fleur": c'est la diversité des couleurs d'une prairie qui crée la beauté particulière d'un jaune.  C'est dans la multiplicité de ses couleurs que réside la beauté particulière d'une prairie.  Une tondeuse à gazon détruit nécessairement la beauté naturelle d'une prairie.  Le productivisme agricole; pour sa part, n'en a que faire.  La devise des hommes de bonne volonté et de tolérance pourrait être "'unité dans la diversité".  Elle est également &  surtout la devise de la Nature observée comme un tout,  la devise de l'univers.  Lorsque toutes les prairies seront ou tondues ou productives, alors il sera temps pour moi de retourner sur la planète Mars.  La société de ce jour tend à séparer clairement les parcelles dévolues à la nature, à l'agriculture, & aux loisirs.  En Agrinature, nous pouvons concilier la beauté, la diversité et la productivité.  Il faut être bien fou pour ne pas aimer follement les herbes folles !

  • ceux qui marchent

Le 4X4 progresse à la vitesse d'une fourmi, reine des abeilles dans la ruche grouillante qu'est cette ruelle de Calcutta.  A son volant, le chauffeur en livrée, le regard fixé sur le nez du capot, ouvre un passage forcé parmi la masse dense des piétons en mouvement.  Le vrombissement unique du moteur énorme n'est qu'une note plus sombre au creux du tumulte de la rue.  La fumée qu'il produit se mêle, diluée aux cent odeurs de l'étal des échoppes que le dinosaure d'acier frôle de part & d'autre.  Dans le génie qui caractérise les mouvements de foules, la progression du titan a lieu, qui nous semble impossible.  Nul n'esquisse un geste de révolte devant l'absurde cortège.  A l'arrière du monstre de fer, une petite fille assise, en son uniforme d'écolière, son cartable minuscule posé à son côté, les tresses lissées, noires tombant de chaque côté de son visage brun, semble ignorer tout des êtres qui entourent l'espace privé qu'est le véhicule tout-terrain.

 

02.2 notre appartenance encore à la nature / p
  • Vicia cracca est une messicole spontanée vivace charmante.

notre appartenance encore à la nature

  • Pour aller sans effort, un cycliste sait qu'il doit avoir de petits pneumatiques, une bicyclette légère & adopter une position aérodynamique.  Ainsi existe-t-il des vélos couchés permettant de rouler à grande vitesse.  Il existe aussi des vélos électriques capables de recharger leur batterie au freinage, en descente par exemple.  En usage ordinaire, une bicyclette ne demande pour se déplacer qu'une puissance de quelques dizaines de Watts, soit mille fois moins qu'une voiture.  Or la voiture ne transporte pas mille fois plus de charge, ni mille fois plus de passagers, ni ne se déplace mille fois plus vite qu'un vélocipède.

A compter de 1973, lorsque le prix du pétrole brut se multiplia par dix, il fut assigné aux ingénieurs de concevoir des moteurs plus économes en carburant.  Ce mouvement dura dix ans.  Puis les automobilistes s'habituèrent à des prix élevés.  Dans les années quatre-vingt du siècle passé, on commença d'équiper les véhicules de gadjets, ce qui augmentait d'autant leur poids.  Ainsi depuis lors tandis que l'effort d'efficacité en énergie des moteurs se poursuit, la consommation réelle des automobiles ne décroit plus du fait que leurs taille & poids augmentent sans fin.

  • Le véhicule tout-terrain à quatre roues motrices est devenu désormais l'archétype de la voiture moderne.  Le phénomène débuta aux Etats unis d'Amérique dans les années soixante-dix quand il fut instauré une taxe sur les berlines & limousines.  Pour favoriser le commerce, les camions n'étaient pas taxés.  Très vite les constructeurs d'automobiles inventèrent les SUV - sport utility vehicles - qui n'étaient pas soumis à la taxe car ils possédaient un chassis de camion.  Puis, ces SUV évoluèrent rapidement vers le type en vogue désormais.

Nous voyons ce jour dans les rues des véhicules qui ont les proportions d'un char d'assaut.  Leurs roues ont la taille de ma maison.  Leur coefficient d'aérodynamisme avoisine celui d'une armoire normande.  J'en déduis que nous ne sommes pas encore en crise énergétique, que toutes les injonctions portant sur les bilans carbone de nos vies, les jérémiades concernant l'augmentation de la teneur de l'atmosphère en gaz favorisant son effet de serre, ne sont que des slogans.  Ce dont nous rèvons en réalité c'est paraître plus riche que le voisin.  Cette vanité du paraître, nous l'exprimons par plus de gaspillage comme un adolescent qui détruit ses forces vitales pour les affirmer.

  • Les agriculteurs n'échappent pas à ces préjugés : ils veulent de gros tracteurs, de grands bâtiments, de fortes productions.  Cela nous rappelle que les espèces de grands dinosaures s'éteignirent.  Sous la pression des activités d'Homo sapiens, les mammifères sauvages d'Europe sont menacés aussi, hormis les sangliers & chevreuils que les chasseurs nourrissent.  Nous savons que les spermatozoïdes humains aussi sont une forme de vie en rapide déclin en occident & ailleurs.  Les musaraignes traversent les siècles car elles sont de petite taille.  Les loirs & les couleuvres savent passer la morte saison sans s'épuiser.

Dans la nature, la survie ne connait que la voie de l'efficacité énergétique & du recyclement total.  Ce sont ces directions qui doivent nous guider, car tant que nous sommes vivants au sein de l'univers, nous appartenons encore à la nature.

  • odeurdelaterre le 02/12/2013 : Trop loin à l'ouest, on arrive à l'est - dit le proverbe.  Il viendra le temps où nous irons tellement vers l'ouest et la sur-production aveugle le gaspillage et la pollution - que nous nous retrouverons à l'est car la terre ne nous en donnera pas le choix.

le pied du Hyakusho - as a Hyakusho walks.

  • Le pied du Hyakusho ne foule pas le sol.  Il ou elle le pose en conscience, car sa parcelle est petite, chaque pouce carré précieux.  L'œil perçoit ce que la main doit accomplir.  Entre la tête & la main, se trouve le cœur, où s'intègre le geste.  Lorsque les trois ne font plus qu'un, alors le sol lui-même, la lune, le soleil, les êtres vivants, & chaque plante deviendront le guide du pied du Hyakusho.  On ne devient paysan que par la pratique de la main & de sa geste : toutes les études en théories, académie, scolastique ou université nous en égarent, nous en éloignent, nous en empêchent.  Hyakusho en Japonais signifie paysan, littéralement celui qui accomplit cent choses.  Un agriculteur doit savoir réaliser cent choses & ainsi assurer le lien entre citadins & nature.  Les paysan de jadis, pauvres, devaient savoir tisser, fabriquer leurs chaussures, leurs outils, bâtir leur maison en plus de leur métier.

Commentaire de Dieter Brand : On l'écrit Hyakusho ou Hyakushou - littéralement, les cent noms ou les cents familles en Chine ancienne. Aujourd'hui, le sens est : gent commune ou paysans.

  • Les pauvres mangent la terre. -Earth & heart.

Qu'est-ce-que la terre, le sol ? - Est-il ce qui est sale ? - Est-il seulement de la poussière ? - D'où procède-t-il ? - Est-il éternel, intemporel ?  Méditant le sujet, je découvris que sa définition la plus large pourrait être : le point de rencontre entre la terre & le ciel.  Cherchant plus profond, je réalisai que ce point de contact entre Ciel & Terre convenait également à représenter notre condition humaine sur la planète Terre & sous les cieux.  Creusant alors plus en mon être, il m'apparut que s'il s'agissait d'exprimer notre caractéristique humaine la plus authentique, alors le cœur en était le lieu par excellence.  Il ne s'agit cependant pas du cœur que le langage moderne imagine comme un centre d'émotions, origine des sentiments & des pulsions.  Je m'adresse ici au cœur sis à droite dans la poitrine, le point focal où toutes les expressions de foi, toutes les philosophies & tout le résultat de nos actions & le non-agir aussi se rejoignent en un faisceau de lumière.

  • Dieter Brand le 07.12.2009 : En Japonais on dit : "Shinto buji."  "Corps et sol ne sont pas deux." pour souligner le lien étroit qu´il y a entre le corps humain et le sol. "Buji" - ne pas être deux - signifie aussi la non-dualité, thème cher aux Bouddhistes de l'école mahayan exposé par le troisième patriarche Zen en Chine, Seng Ts'an, dans un poème ou il écrit : "Xin xin bu erh." c'est à dire : "Foi et esprit - cœur - ne sont pas deux." ou "L'esprit croyant n'est pas divisé." "Bu erh" en Chinois se dit "buji" - ou fuji - en Japonais.  Ta définition du lieu de rencontre entre terre et ciel n´est pas bête non plus quant on considère que l'humusphère, le sol à activité biologique est le point de rencontre entre l'atmosphère et la lithosphère, la croûte terrestre qui fournit les minéraux nécessaires à la vie.

L'agriculture devenait une industrie.

  • Chacune des deux guerres mondiales du vingtième siècle tua la moitié des agriculteurs en Europe.  La première des deux causa également la mort de la quasi-totalité des charpentiers & menuisiers.  Ainsi leur savoir-faire fut perdu.
    Nous trouvons en cette perte du savoir-faire concret, la transformation de ces artisanats en techniques, l'appauvrissement étonnant de leurs pratiques.  Le processus qui tend à remplacer les paysans par des machines & des techniques débuta à l'occasion de la première guerre & s'installa après la seconde.  Les rares d'entre eux qui revinrent des champs de bataille avaient perdu l'envie même de reprendre la vie d'avant.  Il fallut regrouper les parcelles & les propriétés, mécaniser le travail, employer des produits chimiques pour pallier la carence en main d'œuvre.  L'agriculture & le bâtiment devenaient des industries, perdant de ce fait leur connexion aux divers aspects de la vie humaine, produire des aliments conférant la santé & des habitations habitables.

l'agriculture éternelle - family farming.

Une agriculture familiale de consommation locale est un modèle fiable, stable.  Transmettre sa terre à ses enfants nous rend responsables de sa pérennité, de sa conservation en bon état, de sa préservation.  Vendre localement ses produits nous permet d'en assurer la fraîcheur & en réduire le coût.  Ce type éternel est attaqué par ceux qui nous envisagent avant tout comme des clients, des consommateurs, des masses populaires, tout prêts à sacrifier le bonheur & la vie de tous à leur intérêt financier, personnel.  Toutes les sociétés ont toujours haï & banni ce genre d'individus.  Les reconnaître & les accepter parmi les humains est le signe le plus sûr de la décadence aiguë du temps présent.

  • une agriculture tracée sur la terre - de proximité ou de marché - market & trade -
    - peasants' farming, local farming, food-farming.

Afrique, continent le plus richement doté, donne ses matières premières d'abondance à l'Europe, pour une bouchée de pain.  Qui plus est, les nations d'Afrique paient aux banques du nord l'intérêt d'une dette fictive, chimère que ces banques ont elles-mêmes inventée.  Marx disait que les travailleurs n'avaient qu'à croiser les bras pour prendre conscience de leur force.  Pourquoi les noirs refusent-ils de se déclarer humains égaux aux autres peuples?  Pourquoi ne croient-ils pas en leur capacité d'union?  Refusant d'y croire, ils se déprécient, & dégradent de ce fait l'humanité en son entier.  Ils enclenchent ce faisant la grande calamité qu'est la dépréciation des ressources naturelles.  Quand les peuples d'Afrique fermeront-ils enfin la vanne dispendieuse de leurs ressources jetées aux quatre continents?  Afrique redeviendra alors l'égale d'Europe.  Alors seulement le pillage de nos vies cessera.  Alors sur les trois rives, Melchior, Balthazar & Gaspard, verrons-nous Agrinature essaimer, une agriculture familiale, locale, nourricière, dont la fonction est : transmettre, relier les humains au sol, leur conférer énergie & santé.

  • le dialogue d'une aveugle & d'un sourd

Cette personne garait sa voiture dans la rue, prenant une place & demie.  La rue est presque horizontale, très légèrement en pente.  Je m'approchai pour pousser le véhicule.  Elle prit peur.  Je lui dis mon intention.  Au lieu de juste l'avancer en desserrant le frein, elle remonta dans l'automobile, redémarra le moteur & l'avança d'un mètre.  Elle occupait maintenant une place un quart, ce qui n'avait en rien fait progresser la question : si vous occupez plus d'une place, cela équivaut en pratique à en prendre deux.

A ce point du dialogue, j'abandonnai tout espoir d'être entendu.  Je suppose qu'un autre individu aurait pu à sa place réagir avec violence.  Je peux également tout à fait imaginer la réaction d'indifférence d'une troisième personne.

Très peu d'humains se voient en l'autre.  La dame que je voulais aider à mieux stationner sa voiture ne comprit pas qu'elle empêcherait un prochain venu de stationner dans cette rue.  D'autres pourront très bien le concevoir sans cependant en apercevoir la conséquence en éthique, en leur rapport à autrui.  Ceux tout à la fois dotés de force mentale & de force morale, usant de leur tête & de leur coeur en simultanéité,

ceux-là seuls agiront pour le mieux & au soin de ne nuire à quiconque.

C'est pourquoi ma tentative d'aider une vieille dame à avancer son automobile de deux mètres était vanité & pour tout dire une marque de naïveté.  C'est probablement pour cette raison qu'elle ne comprit pas ce que je lui dis : nul de nous deux ne tirait un avantage personnel immédiat à obéir à l'éthique.

Dans des sociétés animales, il est des cas de comportements d'altruisme, car c'est l'intérêt du groupe à long terme.

Nos frères & sœurs animaux en l’occurrence nous montrent l'exemple, n'osant pas trahir le swadharma de leur espèce.*

  • * Dharma est la loi de l'univers en astrophysique, géophysique, physique des quanta, relativité restreinte, relativité générale, physique de Newton, chimie, biochimie, biologie, psychologie, éthologie, sociologie...  Un dharma est en conséquence un code de conduite.  Le swadharma est un dharma particulier.  Le dharma des plantes est de croître.

Le swadharma des arbres est de s'élever vers le ciel & creuser la terre sans fin.

Chèvre follette fonce sur l'obstacle montagne.

Lorsque je me rendis près du pays où je naquis en Ardèche, je fus surpris de constater que les gens du cru ont en cette contrée barbare pour la plupart un style de conduite semblable au mien.  Ce style surprenant requiert grande attention.  Il est pour tout dire dangereux à qui n'y prendrait garde. Je n'ai pourtant que peu vécu en Vivarais & y ai encore moins conduit d'automobile lorsque j'étais enfant.

Tout se passe comme si le terroir avait façonné nos caractères.  Le climat & le sol sont responsables de la qualité de la nourriture qui forme nos corps.  La disposition du corps oriente le fonctionnement  du mental.  Selon les conditions de vie du lieu, au delà du mental, nous pouvons nous ouvrir au sens de la vie auquel ces conditions nous poussent, incluant en cette vague de fonds les données liées à la culture, à l'histoire, à la géographie.

L’Ardèche est un pays de chèvres.  Avez-vous remarqué souvent combien le maître & le chien se ressemblent & qu'il est peu aisé de déclarer qui des deux débuta la convergence?  La chèvre est un animal curieux.  Indépendante, modérément grégaire, amicale envers qui l'est, assurée de la force de ses cornes & de son pas, elle pourrait ruer dans les brancards si l'occasion s'en présentait.

La Drôme est un pays de moutons.  Le mouton vit en troupeaux qui se comportent comme un seul individu.  Craintifs, la masse du groupe les protège, mais pourrait aussi parfois les exposer à des dangers imprévisibles, ainsi que Panurge le démontra.  Dans la Drôme, nous trouvons le plus grand nombre de petites fermes biologiques & nous voyons là un exemple de l'émulation en vogue dans ce département.  En Drôme furent bâties aussi quelques centrales nucléaires qui nous montrent alors un de ces dangers sans objet auxquels les peuples sans vigilance s'exposent.

Voir un Creusois approcher un croisement de routes ne laisse pas de me surprendre.  Etant donnée la faible densité de population qui l'habite ainsi que vous pouvez le deviner, en Creuse il ne se trouve jamais deux personnes au même moment à une intersection de routes.

L'autochtone pourtant s'arrête.  Il se dit en lui-même, "Voici la dix-millième fois que je croise ce chemin & jamais jusqu'à ce jour je n'y croisai âme qui vive.  Ce jour, à nouveau le carrefour me semble vide.  N'est-ce pas là illusion d'optique, le fruit de mon mental obscurci par l'us & l'habitus?  Arrêtons-nous pour vérifier!"

Un quart d’heure plus tard, l'automobiliste natif de Creuse remet son moteur en marche & poursuit sa route, se réservant à tout moment le droit de stopper à nouveau pour s'assurer qu'il ne se trouve effectivement personne à la prochaine intersection quelque cent mètres plus loin...

La Creuse est un pays de vaches.  Les vaches sont douces, tolérantes, prudentes.  Peu enclines à la colère, elles vivent surtout de routine & d'habitude.  Les vaches limousines vécurent longtemps dans un pays de bocage & terrasses à ce jour presque disparu.  Elles sont agiles & capables de spectaculaires sauts en hauteur sans prise d'élan.  La réserve faite de prudence visible, la circonspection des Limousins expliquent peut-être pourquoi ils ne permirent qu'aucune centrale nucléaire ne fut établie en leur région.

Les usines thermonucléaires sont avant tout de grosses machines à vapeur, des leurres de progrès techniques qui transforment les deux tiers de l'énergie produite en vapeur d'eau dans de hautes tours de refroidissement.

Les hydrologues nous expliqueront avec force détails que si le Limousin n'en compte pas, c'est avant tout parce que la région ne possède aucun fleuve.  Seul un fleuve, cours d'eau de débit important peut fournir l'eau en quantité qui deviendra nuées dans les tours énormes & dérisoires d'une centrale cathédrale érigée en place de culte & sacrification au dieu progrès.

Ils nous fourniraient bien d'autres arguments démontrant que la présence de centrales dans la vallée du Rhône obéit aux arcanes de leur science infaillible.

Ce disant, ils ne feraient que confirmer mon propos, car l'hydrologie a elle aussi part à la définition du terroir & donc de quelles espèces de troupeaux les humains du lieu s'entoureront.

A la différence de ce que nous pourrions nous laisser accroire,

les vaches le sont souvent moins que leurs confrères,

les chèvres ne cherchent que rarement à rendre chèvre leur démon de bouc

& le bélier s'il est impulsif, se servant de ses cornes comme d'antennes dressées vers le ciel & tournées vers le sol tout à la fois,

guide néanmoins le troupeau.

  • Que puis-je faire d'irremplaçable? - What we can do no one else could.

Une dépression météorologique appelle la pluie puis fertilise la terre.

Plus tard, l'anticyclone qui fera suite mettra les plantes au travail en un effort tout entier tendu vers le ciel, le soleil : dans le ciel du climat, anticyclones & dépressions se succèdent en une suite éternelle.

Dans le ciel mental, la dépression est également une forme de cyclone qui détruit les structures antérieures, les régénère, ouvre la voie à des œuvres créatives, routinières.  Elle exprime notre créativité, signe que nous sommes vivants.  L'énergie de l'anticyclone qui s'ensuivra inévitablement après cette dépression, pour peu que nous ayons utilisé cette dernière à créer, nourrira alors notre capacité aux tâches plus ardues, épuisantes, rébarbatives car nécessaires.  La fatigue accumulée par ce travail nous rejoint alors aux conditions de la dépression, nous offrant l'opportunité du repos en changeant d'activité, du retour en soi, d'inventer à nouveau.

Dans le ciel socio-économique, les anticyclones nous demandent pléthore de travaux à fabriquer d'innombrables objets nécessaires, superflus, inutiles, ou néfastes.
Puis une dépression survient où nous pourrons à loisir détruire & consumer tous ces gadgets & tous ces biens.
La crise économique est un temps mort, instant vital à préparer le temps nouveau qui suivra.  Elle est assurément le moment opportun de pratiquer des métiers durs, ingrats, à faible rapport pécuniaire, en un mot ces métiers créatifs donc, qui nous initient, nous fortifient à l'anticyclone prochain.

Dans l'atmosphère, la psyché, & la société, hautes pressions & dépressions alternent en une suite sans fin, vibration créatrice des mouvements de la vie physique, mentale, & sociale.

Qui désire le beau temps & honnit la pluie se condamne à la vie du désert, à la survie des gens du désert.
La vision humaine ne doit pas s'arrêter à l'atmosphère, toujours changeante, mais porter au-delà vers l'espace, l'éther, le ciel, le cosmos.  Se centrer en Soi en est le plus court chemin.

L'univers nous dit que nous sommes petits & éphémères.
En un monde si vaste, que puis-je faire d'irremplaçable?

  • Selon que vous serez puissant ou misérable.

« Selon que vous serez puissant ou misérable,
les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

Ces alexandrins de Jean de la Fontaine relient l'Europe à l'Afrique, par Aesope, son père spirituel, esclave africain, athénien, affranchi, & par Alexandrie, ville portuaire d'Egypte.

Le siècle des lumières a obscurci l'histoire & inversé les vers, vers:
« Selon que vous serez blanc ou noir,
les jugements de cour vous rendront puissant ou misérable. »

Ce millénaire qui débute rendra enfin force & droits aux civilisations d'Afrique.

  • Nous sommes écologistes. -We decided to protect nature.

Dans mon village, j'observe deux phénomènes contradictoires.  En premier lieu, une lutte pour obtenir les meilleures terres.  En second lieu, une érosion pédologique de ces mêmes parcelles par surexploitation.
Ainsi les sols s'amenuisent depuis quelques siècles de génération en génération.

Étant le plus pauvre du village, je dispose des parcelles agricoles les plus pauvres.  La pauvreté semble la seule richesse que mes voisins soient prêts à me concéder.  Peu d'entre eux peuvent percevoir ma nature profonde.
Je suis écologiste par empathie avec ceux qui souffrent.  Je suis économiste pour économiser & partager les ressources.  Toutes les ressources dont l'humanité dispose furent obtenues par le sang, la sueur & les larmes des travailleurs pauvres tout autour de la Terre.

Protéger la nature par solidarité avec les pauvres : les gens ordinaires n'ont qu'elle comme lieu d'existence, & l'agriculture comme moyen de subsistance.

Solidaire, ou solitaire.

To be a farmer out of solidarity with the poor, for ordinary people have nature only as a dwelling, & farming as a living. Solitude as egoism is our enemy. Solitude as Self-confidence is our only strength.

  • Martin, Brassens & Ferrat.

Le "pauvre Martin" de Georges Brassens qu'évoqua Jean Ferrat dans une de ses chansons, est celui qui me sert de modèle.  Il travaille pour les autres & ne demande rien pour lui-même.
Il vit simplement & cela est assez.

On peut considérer Martin comme un ours, un âne, un simple d'esprit, ou même un saint.
Martin est un être humain dans le plus simple appareil, dans sa pureté originelle, un terrien, un "terreux sur la Terre".

De son travail, beaucoup dépendent.

  • Poor Martin.

Georges Brassens was a twentieth century's classical French singer.
He wrote a poem about a poor man, Martin, a simple soul who worked tirelessly for others, digging the ground with his bare hands.  He would work always & ask very little for himself.
His only worry was that he would help all & disturb no one.

One may say that Martin was a bear, a donkey, a simple mind, or even a saint.
Martin is just a human being, simple as one can be, pure & one, an anonymous inhabitant of our planet - born on earth, who lived on earth, & was buried in the ground.

He stands as an example, for on his works many depend.

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keriadenn le 22/12/2013 : Il y a donc cette débauche de "soins" à la vieillesse dont tu parles et qui mène à des situations impensées, déroutantes profondément. Car elles n'épargnent pas la conscience de la vie, d'un sens présumé ou à questionner, les faits, la réalité, qui refont évidemment surface, du moins tant que nous sommes encore humains, dans les situations de départ.

Il y a aussi ce qui est pudiquement appelée accompagnement, palliation, dans le cas de maladies diagnostiquées incurables - la vieillesse, comme maladie incurable? - au vu de la symétrie possible que le regard social établirait.
Et les pouvoirs politiques, médiatiques lancent régulièrement le débat sur l'euthanasie... émanant soi-disant de mouvements sociétaux.

J'ai vécu l'agonie de ma sœur. J'ai entendu le corps médical faire tout ce qui était en son pouvoir pour nous faire accepter l'usage d'une substance "régularisant" le rythme cardiaque, dans le but de rendre "confortable" la malade. Famille culpabilisée de fait. L'agonie est un passage plus ou moins dur. Cette drogue, et d'autres sont évidemment proposées, avec force promotion - ne pas souffrir, apaiser - conduit à l'arrêt cardiaque.
Il faut demander avec précision pour le savoir.

Voilà ce que j'ai compris. Voilà ce que nous refusons de voir et de penser.
Quant à légiférer sur l'euthanasie : c'est dire où nous en sommes, si loin du non-faire, si proches du monstrueux, déjà basculés en lui, sans doute.

Et j'ai beaucoup parlé de la mort naturelle avec mon ami B. De celles des campagnes quand le moribond n'était pas envoyé à l'hôpital systématiquement. Il en a le souvenir. Le temps sonnait, un avertissement prévenait que l'heure avait tourné. Il y a avait un moment singulier, une forme d'acceptation lucide, et sociale.

Günthers Anders nous aide à penser cela également. Notre volonté d'aveuglement à croire, notre dépossession, notre déresponsabilisation au nom de mécanismes savants et clamés "solutions".
Il est toujours temps. L'avenir et le présent sont si sombres.
Les cœurs des vivants battent encore et ceux des morts aussi, parfois très distinctement, la nuit terrestre venue en particulier, et en nous au moins.
  • marssfarm le 23/12/2013 : Le business fait grand business de tout symbolique, la chemise blanche du riche, les seins gonflés à l'helium de la starlette, la mort du pauvre. Il est un sens en toutes ces déviances & nous devrons le trouver.
La pratique que tu évoques est une violation du serment d'Hippocrate : le serment ne comprend pas la nécessité de soulager à tout prix & interdit en revanche clairement d'administrer un poison. Les marchands de drogues ont réussi à inverser en nous les deux valeurs.
  • keriadenn le 23/12/2013 : "La mort du pauvre".
    Nommer ce qui est si méprisé, encore exploité au gré des intérêts.
    Que dire encore si le pauvre est fou.
    Pourtant, il est facile de savoir que ce pauvre est celui qui a donné plus que de raison, et engraissé le riche, le système entier, au prix de son destin.

    Merci de donner tes réponses, et de dévoiler des jalons si différents des miens. Bien à toi.

2. l'agriculture industrielle subventionnée / 2p40K

2. l'agriculture industrielle subventionnée

  • Saint-Nicolas - Do not confuse Santa with (Mon) santo !

Je me souviens de la lettre que j’écrivis au père Noël, introduite plus tard en une enveloppe dûment adressée.  Le lendemain, ayant noté en mémoire n'avoir pas vu ma mère y coller un timbre, je lui demandai si elle avait effectivement posté la lettre.  En sa réponse, je lus une fugace mimique qui m'était inconnue jusqu'alors.  Ainsi fus-je initié au mensonge.  Je ne le compris en conscience que l'âge adulte venu.  Sur l'instant pourtant, l'expression du visage où j'avais perçu une non entière coïncidence aux mots prononcés, l'emporta.  Elle fit éclipse totale au message verbal. La perception m'affranchit du besoin des efforts sans foi.  La croyance aux menteries des adultes qu'est l'enfance - colombe pureté - s'était envolée sans retour.

  • Nous sommes nos propres pères.

Nous sommes nos propres pères.  Nous sommes nos propres mères.

Nos parents inventèrent le mythe du progrès matériel qui induit pan à pan l'écroulement sur elle-même de toute la société des humains par sapement de ses valeurs les plus fondamentales - les valeurs du spirituel : la justice égale, la paix intérieure, la vérité en actes, l'amour désintéressé, la non-violence tout à la fois physique & symbolique.

A rebâtir de fonds en combles ces valeurs d'humains nous devenons parents de nos parents, pairs de nos pères.

  • tourbière & talus - the lack & the need.

L'objectif en notre folie collective de chacun d'entre nous est de mourir riche.

Tout bien accumulé pourrit.  La puanteur de l'héritage ensuite écœure les héritiers qui sans tarder tôt le dilapideront.

Leurs enfants à leur tour se trouveront tout prêts à entreprendre toutes sortes de stratagèmes en vue de reconstituer le bien des aïeuls perdu.

Ainsi va la roue des fortunes entassées, gaspillées, retrouvées, reperdues.

L'argent est un liquide qui comme son modèle eau ne devrait pas cesser de circuler sous peine de devenir putride.  Son objet est d'abreuver toutes les plantes.

Il est des arbres qui meurent de l'aridité d'un sol en déficit

& d'autres souffrent d'hydromorphie, l'humidité trop haute qui stagne dans la sagne.

  • siècle tropical d'agriculture jardinée

La dîme était une contribution volontaire d'un dixième de part de la moisson mise en commun par les paysans pour garantir en cas de difficulté la ressource en grain de la prochaine semaille.

Mettre en commun dix pour cent de la richesse produite semble une mesure raisonnable.

Le siècle vingt-&-un sera d'inspiration tropicale.  Nous redécouvrirons en Europe des modes de l'agriculture jardinée en coopération avec les arbres, haies & bosquets.  Nous inventerons une décroissance humanisée en laquelle le travail de bureau & les transports sur de longues distances seront diminués.  Ne craignons pas la décroissance qui nous approche.  Elle chassera nos démons, dépression, soucis & peurs.

  • un tsunami virtuel

Un tsunami de mer balaya la côte nord-est du pays du soleil levant.  Un tsunami de spéculation balaie d'un revers de main la sagesse de la Grèce.

Les Grecs sont champions de l'économie informelle, une économie qui a trait aux domaines les plus concrets.  Bien que discrète, elle convoie de nombreux rapports à long terme entre les acteurs courants sur leur lieu de vie.

L'échange de graines & savoir-faire en matière d'un jardinage naturel économe en pétrole sont des exemples d'une création de richesse au plan le plus concret du mot sans pourtant qu'il n'y ait échange comptable.

Panos Manikis fonda à Edessa, nord de la Grèce, le Centre Européen d'Agriculture Naturelle.  Élève éminent du maître en agriculture naturelle, il réactivait ainsi le lien antique entre les archipels de Japon & Grèce, entre le vieux sage Lao-Tseu & l'avatar Socrates il y a vingt-cinq siècles.

Traversant les montagnes du nord de Grèce à vélo à la fin de l'hiver 2001, je vis surtout des sols en attente depuis vingt-cinq siècles qu'un Fukuoka ou un Panos y replante des essences diverses, feuillus & résineux importés de tous les continents.  J'y vis aussi la trace du passage des chèvres qui empêchent depuis tous ces siècles que les sols ne revivent.  Le pâturage libre ne permet cependant qu'une économie de survie, puisqu'elle ne valorise que d'une manière infinitésimale le capital combiné du soleil & de la pluie.  Le miracle est que, pour une raison que je ne comprends pas les sols surent tout ce temps cumulé comme fossilisés attendre la venue des semeurs de graines en billes d'argile.  Comme Fukuoka le fit, Panos reboise en billes d'argile.  Reconstruire le bocage ou l'agro-foresterie ne pourra résulter que d'un mouvement de tous.  Un seul écobueur, un seul berger sans conscience pourraient ruiner le reboisement de mille hectares en un clin d’œil.

inspiré par Ruth Stégassy.

  • la terre lieu d'apprentissage.

Qui répondra à la question de savoir pourquoi l'économie va si mal ?

Je crois que cela est surtout dû au mode de recrutement dans de nombreuses professions & en politique.  Sans cesse aucune nous sommes obsédés à rechercher le meilleur candidat au poste.  Nous élisons les meilleurs.  Nous employons les meilleurs.  Et toujours le résultat en est catastrophe!  J'emploie ici le masculin sans vergogne, car j'espère à ce que les femmes pourront bientôt inventer un mode de fonctionner différent.

Le meilleur réussira forcément à la tâche qui lui est confiée & cette réussite en fin de compte reviendra à nier une part de l'humanité de sept milliards d'humains.  Lorsque dans la réussite l'humain se perd, il vaudrait mieux une réussite moindre.

En ce domaine où politique & économie se mêlent toujours les meilleurs candidats sont choisis.  Ils sont brillants & qualifiés & si efficaces que de grands désastres vont par force être engendrés par tant d'efficacité d'une seule couleur, par tant d'intelligence froide, par tant de têtes déconnectées du cœur.

Dans l'absolu, le mot meilleur n'a pas de sens.

Si nous considérons que cette terre est une école où nous sommes venus apprendre, le meilleur candidat à un poste est par définition déjà qualifié.  Du point de vue de la vie envisagée comme un apprentissage, il serait non-sens de vouloir employer ce surdoué : s'il sait faire le job, qu'il se consacre à une œuvre dont il ne maîtrise pas déjà l'art, car il est venu sur terre pour apprendre & non pas pour jouir du pain rassis que sont les talents acquis lors des vies antérieures.  Qu'il laisse le poste à un moins fort qui pourra accomplir sa destinée en s'y essayant!

Des expériences furent réalisées d'organiser des prises de décision par un panel de personnes tirées au sort ainsi que cela se pratique aussi en matière de justice.  Chaque fois, la sagesse & la mesure des mesures arrêtées était du meilleur effet.

Lorsque nous employons le meilleur candidat lors d'un processus de recrutement, nous trahissons une loi de fonds de la vie, le constat à qui voudrait le voir que la terre est minuscule, un minuscule lieu d'apprentissage au sein d'un univers grandiose.

C'est le fait d'avoir oublié même ces règles de base qui attire ensuite sur nos têtes mille calamités en matière de gestion de la cité & de ses échanges.

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le trente-cinq, le quatorze appellent la décroissance

Comme pour la loi des trente-cinq heures, l'idée de réduire le nombre des régions administratives est bonne, mais le nombre choisi sonne faux: quatorze est le cycle de Saturne & à cet égard trop conservateur pour un pays épris de dynamique, mais pris en son inquiétude créatrice.  A cause de ce caractère dual, le conservatisme étreint la France qui se veut inventrice de fêtes.

Trente-cinq ne se divise que par sept & personne à part les paysans, les politiciens & les prêtres ne travaille sept jours par semaine.  Pour sortir du cercle de son impossibilité à se concrétiser, la réforme des trente-cinq heures se transmua en une loi pour deux mois de congés payés qui aux yeux de chaque personne confrontée à la bureaucratie, les entrepreneurs & les chômeurs par exemple, est un scandale ou un poids.

Chacun sait que pour simplifier l'administration que Napoléon rêva pour paralyser ses adversaires & qui tend à se complexifier chaque jour un peu plus, le maillon à attaquer est celui des trente-sept mille communes, mais cela occirait le caractère monarchiste & catholique du pays, ce à quoi nos politiciens ne sont pas encore prêts.  Il leur faudrait pour ce faire un esprit de sacrifice contraire aux règles du combat électoral qui leur conféra amour, gloire & beauté.  La première nation qui entra en révolution, il serait conforme à la logique que ce pays soit le dernier d'Europe de l'ouest à devenir une démocratie démocratique.

En tant que tenants d'une nature au caractère spirituel conforme à la culture des Japons de la terre, nous pouvons nous réjouir de l'inaction des élus, entrés malgré eux en le non-faire.  La décroissance que les écologistes veulent s'approche de nous.  Si nous transposons le quatorze en cinq, le chiffre appelle la non-violence, cette douceur qui en économie n'est pas la meilleure solution, sauf à très long terme & pour ceux qui souhaitent un retour à des modes de vie plus simples.  Le trente-cinq évoque quant à lui le huit qui est l'infini ou la nature vue comme mère de tout.  Il exprime donc une valeur spirituelle à l'essence de tout être & qui rejoint nos cultures, celle du Japon & celle de nombre de peuples sur la terre avant l'emprise des empires de la technologie & du pétrole, de la finance & des rentiers.

  • Voulant dynamiser l'économie sans toucher à tien & mien, le gouvernement de France ce six de juin 14 est entré en le non-faire.  Il laisse ce faisant toute latitude à la destinée, choisit la confiance, l'abandon à ce qui est..
02.5 le crime court la terre donne résonne ma colère7 1p4K

gracile lucerne revenue, amerrie sur la parcelle qui durant dix & cent ans la refusa

  • Le crime court, la terre donne, résonne ma colère.

Il y a plus de cinq mille ans en Inde, un empereur dont j'oublie le saint nom déclara que trois biens devaient être gratuits, qu'il était sans doute crime que d'en faire commerce, l'eau potable pour la santé du corps, l'éducation pour le développement mental & la médecine, pour l'existence & expansion du cœur.

Il est à noter qu'au sortir de la seconde guerre mondiale en 1945, le conseil de la résistance au Nazisme institua en France ces trois droits afin de reconstruire au plus vite & par l'exercice de sa seule capacité un pays qui avait été détruit, ruiné, dévasté par le racisme & le matérialisme qu'avait insufflé durant six années le Führer Adolf Hitler.

Nous notons également avec l'intérêt le plus vif que plus de la moitié au moins des compagnies multinationales qui dictent leur loi économique aux politiciens ce jour font commerce dans ces trois domaines interdits.

Comment polluer les eaux pour ensuite en faire payer la dépollution par le prélèvement de taxes?

Comment produire des nourritures frelatées qui rendent leurs consommateurs malades & ensuite combattre les maladies par plus encore de molécules chimiques?  Il s'agit en effet bien de combattre les maladies & non pas de guérir les malades.

Comment assurer la puissance financière des plus savants par l'exercice des brevets?  Les brevets sur le vivant sont accaparement manifeste des trésors du passé accumulés par l'humanité en coopération avec les plantes en les si divers milieux de vie & d'habitation qu'elle colonisa.

En agrinature, nous décidons de cesser tout combat contre les herbes, les maladies ou la stérilité du sol, mais de trouver une voie hors des paradoxes en une constance de synergie avec les forces de la  nature  que nous pressentons parfaite par anticipation.

Nous nous tournons vers le bon & le beau de la terre, sans regard envers les problèmes qui ne sont qu'artéfacts, notre propre limitation reflétée dans le miroir unique qu'est le monde.

Ces multinationales du crime, de la finance qui tue, elles aussi se dissoudront sous peu sous l'impact non-violent de notre marche sans faille vers le bon & le beau entre terre & ciel, ainsi que nous y enjoint le Tao.

  • la valeur des ans - a banker, a thief - Babylon.

En agrinature, nous adoptons un point de vue au delà de la dualité du bien & du mal. Pourtant, à l'article 4.19 j'avais prévu de parler du mal, que nous ne pouvons nier pourtant.

Le mal est qui ce se détruit lui-même. Le bien est à l'inverse ce qui se construit.

Le mental fou semble triompher. A cet outil précieux, notre capacité mentale, nous offrîmes la place du maître. Le mental, l'intelligence, l'âme est soumise aux passions, les peurs & désirs. Les raisons qui conduisirent selon les traditions d'orient à confondre en Français le mental & l'esprit sont évoquées aux articles 5.10 # 1 & 5.11 # 2. La bible indique également une autre voie de discernement entre ces deux pôles de l'être.* Passion est un mot qui évoque la souffrance. Soumis aux peurs & désirs, le monde s'enferme dans des douleurs qui s'auto-alimentent & s'amplifient d'elles-mêmes. La douleur génère d'autres peurs & désirs qui créent d'autres douleurs qui se propagent à leur tour. Cette auto-amplification montre que le mal lui-même a pris le masque du bien. Pourtant si la douleur enfle sans restriction, elle finira par tuer ceux qui l'endurent & ainsi le mal sera démasqué.

Si ce qui demeure à la fin, c'est le bien seul, il nous suffit pourtant de nous armer de patience. Le mal sera dissout de la même manière que de l'acide ou une soupe radioactive dévorent leur propre conteneur si épais fut-il & disparaissent dans les entrailles de la terre. Certes le mal fait mal, mais en fin de compte il n'est rien.

Les centrales nucléaires, les plantes génétiquement manipulées – PGM – de plein champ en agriculture & la finance des actions boursières ou autres usuraires obligations nous montrent l'exemple d'un mal arrogant que nous ne pouvons nier. Lorsque nous écoutons un ingénieur de l'industrie nucléaire ou un docteur en publicité des semences de PGM, il est frappant d'entendre qu'ils s'avancent sans le moindre atome de crainte dans le mensonge jusqu'à oser retourner en doigt de gant les données scientifiques qui pourraient contrarier leur objectif financier. Il est trois domaines que les assureurs n'envisagent pas de couvrir : les guerres, les centrales nucléaires & les Organismes Génétiquement Modifiés en agriculture du fait que les dégâts potentiels de ces trois activités sont bien au delà de toute comptabilité, de toute computabilité, de l'arithmétique & du bon-sens réunis. Quant aux trafics financiers, ils sont désormais en quasi-totalité des transactions immatérielles passées par des ordinateurs automates effectuant des opérations à une cadence de la picoseconde.

Quand j'avais vingt ans, j'avais déposé mes économies sur des places boursières. Je me souviens qu'il existait alors une taxe spéciale qui dissuadait d'acheter ou vendre avant un temps d'au moins quelques mois. Il semble que cette taxe ait été abolie ou qu'il soit désormais possible de la contourner. Si la loi permet de posséder une action pendant une picoseconde, cela ne saurait être d'aucune utilité au bien commun! Il me semble donc évident que les politiciens qui édictèrent cette loi doivent percevoir un pourcentage de l'argent virtuel ainsi détourné!

Lorsque Martin Gray s'échappa du camp d'extermination de Treblinka, tandis qu'il se faufilait entre deux des wagons à bestiaux qui étaient alors utilisés au transport des déportés juifs, un soldat allemand le vit & détourna la tête. Cette non-action révélait que le soldat n'agréait que peu la politique menée par l'autorité au pouvoir en son pays. Une étape supplémentaire dans la non-action consisterait à déserter, passer au maquis. Les conditions de la société moderne nous obligent à utiliser les services d'un assureur & d'un banquier qui utiliseront l'argent que nous leur confions à des actions contre nature. Il s'agit véritablement d'un vol & d'un viol de nos consciences.

Dans l'Apocalypse de Jean, nous contemplons le combat titanesque entre la Vérité & la bête immonde à dix têtes & sept cornes, la grande prostituée, la grande Babylone. L'allégorie de la bête montre qu'il s'agit d'une force purement mentale dont les dix têtes pourraient représenter les dix principales places boursières de la planète ou les dix pays d'exonération fiscale qui leurs servent de coffre fort. Le chiffre sept indique que tous les sujets sont concernés, & les cornes révellent la force brutale, la compulsion, la contrainte.

De tout l'argent placé à la bourse, comme la bonté veille, je perdis la totalité!

J'ai pu alors me tourner alors vers des valeurs plus vraies.

  • al chemia.

Le roi Midas transformait tout en or.

Mille as transforment tout en or - le roi.

Transformer tout en Euro* roi, mille tas.

L'Euro roi mis au tas, transformons tout!

 

King Midas transformed everything into gold.

My boss transforms everything into gold his king.

Transforming everything into gold, our king & boss.

Gold dismissed as a king, let us transform everything!

  • *(The Euro was a currency in use in Europe in beginning of the twenty-first century)

lutte de classes - Marx or Jesus.

  • Ce qui m'ennuie dans la lutte des classes a lien avec la mondialisation.

Pouvons-nous demander un revenu plus décent alors que nous le savons déjà dix fois supérieur à celui d'un travailleur d'un pays du sud?

Nous voyons pourtant que les grandes entreprises dont l'activité s'étend, pieuvre à cent quatre vingt douze bras, dans le monde entier ont pour objectif avoué ou non de s'emparer de la totalité de ce qu'elles conçoivent comme richesse.

Elles nous laisseront des miettes & l'accès à des emplois salariés en leur corporation disponibles à dix pour cent de la population.

Les autres devront se débrouiller à vivre & travailler comme ils le peuvent.

Ces multinationales prennent l'apparence d'agneaux & nous adoucissent les oreilles en évoquant quelques mesures prises à l'entour en faveur des ressources de nature & d'humain qu'elles pillèrent en premier lieu, mesures qui devraient dit-on compenser, réparer, annuler, sublimer tous les malheurs qu'elles créent par ailleurs en surnombre, traiter ce que leurs économistes nomment les externalités induites par leur activité.

Mensonge que tous ces mots : les petits artisans & paysans seuls peuvent être garants de la conservation de la terre qui les nourrit, supporte leurs pas de même que ceux de leur réseau d'amis & compagnons de fortune & de métiers, de peine & de joie.

J'avais chassé la lutte des classes loin de mon horizon, d'un seul coup de pied au derrière & proprement par la porte de l'économie, close ensuite de quoi au triple double cadenas de mon endormissement.  La voici revenue en ma maison, entrée par la fenêtre de l'environnement!

Une des fenêtres d'opportunité dans notre affrontement de ces monstres froids que nul homme ne gouverne plus & qui enferme dans ses geôles quiconque leur voue sa vie, est fournie par l'agrinature.

L'agriculture paysanne en est le cadre.

  • Yann le 30.07.2012 : Comme tout ce qu'il y a d'intelligent a généralement déjà été dit, voici une longue citation :

"Les termes d'oppresseurs et d'opprimés, la notion de classes, tout cela est bien près de perdre toute signification, tant sont évidentes l'impuissance et l'angoisse de tous les hommes devant la machine sociale, devenue une machine à briser les cœurs, à écraser les esprits, une machine à fabriquer de l'inconscience, de la sottise, de la corruption, de la veulerie, et surtout du vertige. La cause de ce douloureux état de choses est bien claire. Nous vivons dans un monde où rien n'est à la mesure de l'homme ; il y a une disproportion monstrueuse entre le corps de l'homme, l'esprit de l'homme et les choses qui constituent actuelle-ment les éléments de la vie humaine ; tout est déséquilibre. [...]En apparence presque tout s'accomplit de nos jours méthodiquement ; la science est reine, le machinisme envahit peu à peu tout le domaine du travail, les statistiques prennent une importance croissante, et, sur un sixième du globe, le pouvoir central tente de régler l'ensemble de la vie sociale d'après des plans. Mais en réalité l'esprit méthodique disparaît progressivement, du fait que la pensée trouve de moins en moins où mordre. [...]À vrai dire les résultats nouveaux sont toujours en fait l’œuvre d'hommes déterminés ; mais, sauf peut-être de rares exceptions, la valeur d'un résultat quelconque dépend d'un ensemble si complexe de rapports avec les découvertes passées et avec les recherches possibles que l'esprit même de l'inventeur ne peut en faire le tour. Ainsi les clartés, en s'accumulant, font figure d'énigmes, à la manière d'un verre trop épais qui cesse d'être transparent. [...]D'autre part une entreprise est devenue quelque chose de trop vaste et de trop complexe pour qu'un homme puisse pleinement s'y reconnaître ; et d'ailleurs, dans tous les domaines, tous les hommes qui se trouvent aux postes importants de la vie sociale sont chargés d'affaires qui dépassent considérablement la portée d'un esprit humain.
[...]
Ainsi dans tous les domaines la pensée, apanage de l'individu, est subordonnée à de vastes mécanismes qui cristallisent la vie collective, et cela au point qu'on a presque perdu le sens de ce qu'est la véritable pensée. Les efforts, les peines, les ingéniosités des êtres de chair et de sang que le temps amène par vagues successives à la vie sociale n'ont de valeur sociale et d'efficacité qu'à condition de venir à leur tour se cristalliser dans ces grands mécanismes. Le renversement du rapport entre moyens et fins, renversement qui est dans une certaine mesure la loi de toute société oppressive, devient ici total ou presque, et s'étend à presque tout. Le savant ne fait pas appel à la science afin d'arriver à voir plus clair dans sa propre pensée, mais aspire à trouver des résultats qui puissent venir s'ajouter à la science constituée. Les machines ne fonctionnent pas pour permettre aux hommes de vivre, mais on se résigne à nourrir les hommes afin qu'ils servent les machines. L'argent ne fournit pas un procédé commode pour échanger les produits, c'est l'écoulement des marchandises qui est un moyen pour faire circuler l'argent. Enfin l'organisation n'est pas un moyen pour exercer une activité collective, mais l'activité d'un groupe, quel qu'il puisse être, est un moyen pour renforcer l'organisation. Un autre aspect du même renversement consiste dans le fait que les signes, mots et formules algébriques dans le domaine de la connaissance, monnaie et symboles de crédit dans la vie économique, font fonction de réalités dont les choses réelles ne constitueraient que les ombres, exactement comme dans le conte d'Andersen où le savant et son ombre intervertissaient leurs rôles ; c'est que les signes sont la matière des rapports sociaux, au lieu que la perception de la réalité est chose individuelle.
[...]
La puissance et la concentration des armements mettent toutes les vies humaines à la merci du pouvoir central. En raison de l'extension formidable des échanges, la plupart des hommes ne peuvent atteindre la plupart des choses qu’ils consomment que par l'intermédiaire de la société et contre de l'argent ; les paysans eux-mêmes sont aujourd'hui soumis dans une large mesure à cette nécessité d'acheter.
[...]
Et comme la grande industrie est un régime de pro-duction collective, bien des hommes sont contraints, pour que leurs mains puissent atteindre la matière du travail, de passer par une col-lectivité qui se les incorpore et les astreint à une tâche plus ou moins servile ; lorsque la collectivité les repousse, la force et l'habileté de leurs mains restent vaines. Les paysans eux-mêmes, qui échappaient jusqu'ici à cette condition misérable, y ont été réduits récemment sur un sixième du globe.
[...]
Mais cette complication exorbitante de toutes les activités théoriques et pratiques qui a ainsi découronné la pensée en arrive, lorsqu'elle s'aggrave encore, à rendre ce contrôle exercé par les choses à son tour défectueux et presque impossible. Tout est alors aveugle. C'est ainsi que, dans le domaine de la science, l'accumulation démesurée des matériaux de toute espèce aboutit à un chaos tel que le moment semble proche où tout système apparaîtra comme arbitraire. Le chaos de la vie économique est encore bien plus évident. Dans l'exécution même du travail, la subordination d'esclaves irresponsables à des chefs débordés par la quantité des choses à surveiller, et d'ailleurs irresponsables eux aussi dans une large mesure, est cause de malfaçons et de négligences in-nombrables ; ce mal, d'abord limité aux grandes entreprises industriel-les, s'est étendu aux champs là où les paysans sont asservis à la manière des ouvriers, c'est-à-dire en Russie soviétique.
[...]
Se figurer que l'on peut aiguiller l'histoire dans une direction différente en transformant le régime à coups de réformes ou de révolutions, espérer le salut d'une action défensive ou offensive contre la tyrannie et le militarisme, c'est rêver tout éveillé. Il n'existe rien sur quoi appuyer même de simples tentatives. la formule de Marx selon laquelle le régime engendrerait ses propres fossoyeurs reçoit tous les jours de cruels démentis ; et l'on se demande d'ailleurs comment Marx a jamais pu croire que l'esclavage puisse former des hommes libres. Jamais encore dans l'histoire un régime d'esclavage n'est tombé tous les coups des esclaves. La vérité, c'est que, selon une formule célèbre, l'esclavage avilit l'homme jusqu'à s'en faire aimer ; que la liberté n'est précieuse qu'aux yeux de ceux qui la possèdent effectivement ; et qu'un régime entièrement inhumain, comme est le nôtre, loin de forger des êtres capables d'édifier une société humaine, modèle à son image tous ceux qui lui sont soumis, aussi bien opprimés qu'oppresseurs. Partout, à des degrés différents, l'impossibilité de mettre en rapport ce qu'on donne et ce qu'on reçoit a tué le sens du travail bien fait, le sentiment de la responsabilité, a suscité la passivité, l'abandon, l'habitude de tout attendre de l'extérieur, la croyance aux miracles. Même aux champs, le sentiment d'un lien profond entre la terre qui nourrit l'homme et l'homme qui travaille la terre s'est effacé dans une large mesure depuis que le goût de la spéculation, les variations imprévisibles des monnaies et des prix ont habitué les paysans à tourner leurs regards du côté de la ville."

  • Simone Weil - Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale (1934).

jeûner ou rajeunir - Let humus grow & develop.

  • « Nous devons inventer, avec tous nos partenaires, un cadre et des institutions pour que la croissance mondiale soit plus forte et durable, humainement et écologiquement, pour que la mondialisation devienne enfin solidaire. »

Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances & Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur, Le Monde, 28 août 2012. - Notez que les aïeuls de Nicole naquirent en quatre contrées lointaines, Brésil, Russie, Inde & Chine, pays dont l'économie est ce jour en forte croissance.

  • « La croissance sert de justification dans le présent à la suppression de la liberté au nom d'une plus grande liberté future. Elle est motif, argument à tous les sacrifices. Sacrifier la liberté à la croissance : avec plus ou moins de rigueur, tous les États tiennent ce langage. C'est-à-dire sacrifier aujourd'hui à un lendemain toujours reporté. »

Serge Moscovici, père de Pierre, in « De la nature pour penser l'écologie », éd. Métailié, 2002.

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Isaac Newton émit en 1726 l'hypothèse du temps.

Par cette hypothèse, la science physique put naître & exister.

Albert Einstein conçut cent-quatre-vingt ans plus tard la Relativité générale

qui ensuite nous conduit à démontrer que le temps n'est pas.

Ce qui les distingue est le même écart que celui qui s'insinue entre être & existence

- le temps-espace, manifesté en énergie

& le temps-vecteur, concrétisé en l'irréversibilité du mouvement.

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La croyance en l'impératif de croissance n'est en fin de compte qu'une extension de l'idée d'usure chère au banquier - convertir le temps en espèces sonnantes, trébuchantes - & qu'illustre la fable de "la cigale & la fourmi" dite par Ésope il y a vingt-cinq siècles en Grèce.

La véritable croissance est la transmutation alchimique, biologique de l'or qu'est la lumière solaire en humus,

source unique de toute humidité : la descente du feu de Dieu pour la montée de l'eau de vie

- la rencontre de Yin & Yang dans le cœur nucléaire du chakra centre.

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Faisant un pas de côté en direction du pommier, Isaac reçut la trogne d'un fruit.

Sous l'impact de ce choc violent à la tête, il en déduisit la loi de gravitation universelle.

Je ne crois pas qu'il se soit alors écrié :

"Un petit pas pour ma pomme, mais une invention de géant en perspective pour Einstein!"

Il aurait pu pourtant, puisqu'au dire d'Albert, le temps n'est rien.

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l'agriculture industrielle - subsidized farming.

  • Les subventions publiques vers l'agriculture en Europe visent 5 objectifs.

Il est essentiel de conserver une agriculture sur ce continent pour des raisons d'autonomie alimentaire.  En permettant à cette agriculture de continuer d'exister malgré des coûts de production supérieurs à ce qui serait possible en de vastes pays continents tels le Canada, la Sibérie, l'Argentine, l'Australie & de grandes contrées d'Afrique - les décideurs de l'union européenne veulent conserver une avance acquise de leur région en la matière.  L'ajustement des cours agricoles que le système de subventionnement suppose présente de plus l'avantage de rendre les denrées alimentaires de survie - pâtes, riz, farine, lait, œufs & viande industriels - peu onéreuses, afin que les pauvres puissent les consommer.  La faim est un moteur puissant des contestations.  Manger des produits de faible qualité tôt éteindra en revanche ces dernières.  Un troisième but avoué de cette politique consiste à maintenir une activité agricole dans le zones rurales où elle-même assure l'aménagement des territoires & fonctionne comme un moteur en ces régions d'un peu d'activité économique.  Le quatrième but de ce financement public de l'agriculture se nomme l'amélioration des structures des entreprises agricoles.  En pratique, cela conduit à l'agrandissement des fermes.  La disparition des petits agriculteurs qui ne se tourneraient pas vers des activités autres que la production: le tourisme, la transformation de leurs produits, le maintien du cadre de vie des campagnes, des activité annexes à l'agriculture - est la conséquence arithmétique de l'agrandissement moyen des structures de production.

  • Dans ce modèle industriel d'agriculture, le rapport de profit espéré se limite à celui d'une industrie, soit quelques pour-cents.  Cela signifie que pour un investissement d'un million, un revenu de dix à trente mille Euros sera dégagé chaque année.  A chaque Euro de revenu potentiel, l'Europe double la mise en ajoutant un autre Euro.  Prenons l'exemple d'un agriculteur dont le capital investi vaut cent-mille Euros.  S'il travaille bien, il peut espérer un salaire annuel de quelques milliers d'Euros.  Si les subventions doublent son revenu & compte-tenu du fait qu'il a moins de frais de logement & de nutrition que le citadin, qu'il travaille la totalité de son temps & n'a du fait de cette activité constante que peu le loisir de dépenser, il peut espérer survivre à condition d'accepter une vie de labeur continu & de pauvreté.  Le propre d'un capital est de s'user.  Pour compenser cette perte, il y a lieu d'investir un peu chaque année.  L'agriculteur de notre exemple en a peu les moyens.

Selon le principe de subventions données à la surface au prorata de la productivité potentielle, les petits agriculteurs ne peuvent que difficilement subsister, du fait que le prix des denrées agricoles est si bas qu'il équilibre à peine les coûts engagés à les produire.  Dans ces conditions, le petit paysan peut exister s'il ne compte pas ses heures de travail & se contente de maigres revenus.  Le système des subventions prévoit qu'à partir d'un seuil de surface en revanche une ferme sera viable, dégageant un revenu suffisant avec l'apport des subventions.  Si un paysan gagnait vingt-mille Euros par exemple, il est probable qu'il ne dépenserait pas tout & en utiliserait une bonne part à investir.  A partir d'une taille critique enfin, l'exploitation pourra investir même en dégageant des revenus conséquents.  En accroissant son capital, son gestionnaire cherchera à augmenter son revenu encore en une suite sans fin.  C'est ainsi que les petites fermes sont absorbées par les plus grandes.

  • En maintenant des prix plus bas que les coûts de production, les subventions bénéficient accessoirement aux activités de transport & aux industries de la transformation & de la distribution des denrées.  En compensant le faible - voire nul - rendement des activités de production, elles profitent aux activités de fabrication & commerce des intrants agricoles que sont le pétrole, l'agrochimie & les semences certifiées.  En stimulant les investissements, elles apportent un support indirect à l'industrie mécanique & les secteurs de la construction &  du machinisme agricole.  Cesser ces subventions conduirait en Europe à un retour de l'agriculture vers un mode biologique, familial, artisanal & vivrier.  Aucun gouvernement n'est prêt à faire cela.

modern democrazy

  • Par un effet arithmétique simple, voire d'amplification exponentielle, les subventions, niches fiscales, exonérations de taxe & crédits d'impôts bénéficient toujours plus aux plus riches.  Ils sont la forme de corruption qu'adoptèrent les démocraties de climat tempéré, une corruption légalisée en quelque sorte.
p 36 - 02.7 l'animal,l'humain,la bête- whoistherealme?- 7 p
  •  ononis & un érable dans une pelouse de ville tondue une ou deux fois l'an avec export de la matière végétale produite

2.7.7 - l'animal, l'humain, la bête - Who is the real me?

 

Je suis un métis.

Mon père est de Saint-Laurent & ma mère de Saint-Georges.

Les sols des collines de Saint-Georges sont superficiels, caillouteux.  Ceux de Saint-Laurent près du fleuve sont des limons fertiles, profonds.  Métis de ces deux types de terres, je me sens capable d'être fermier en l'un ou l'autre.

Pourtant aux deux villages je suis reçu en métèque, un renégat, un paria.

Je suis un métis.

Mon père est un homme & ma mère une femme

Je suis en conséquence un mélange de ces deux types, de ces deux genres.

La race parle de l'origine géographique de l'individu considéré.  Ainsi, nous connaissons la vache limousine pour son agilité, sa frugalité, son endurance aux frimas & une capacité à vêler sans aide dont la fame se répandit jusqu'en des lieux éloignés de Limoges.  Accessoirement, les limousines sont brunes.

Un pin de race montagnarde aura des branches fines, assez souples pour ne pas retenir les charges de neige, les laisser glisser au sol peu à peu sans dégât.  Accessoirement, les pins de montagne sont de forme haute, élancée.

En l'espèce humaine, l'idée de race se propagea aux temps des esclavages & des expéditions de colonisation.  Elle offrait une caution à visage scientifique pour justifier qu'un peuple puisse opprimer un autre lors déclaré inférieur en intelligence, en habileté ou en civilisation.  Le racisme humain possède contre toute attente une unique racine qui est racisme de classe, c'est-à-dire dont la base est économique : en vue de ce que ses membres perçoivent comme son profit, un groupe social se doit d'exclure une altérité en laquelle il déclare ne pas se reconnaître.

La race dans la nature, en élevage, puis dans la société, évoque le lieu de naissance & partant les adaptations du soma & du caractère utiles pour subsister en un biotope particulier.  La race était la famille, définie par un lieu d'habitat.

Elle s'étendit plus tard à l'entour de ce lieu, au clan, à la tribu, attachée à une géographie où se transmettaient les gènes & héritages en biens & en culture.

Nous savons désormais que si les gènes ne sont pas renouvelés par des apports autres, étrangers, extérieurs, une race dégénère puis disparaît, ainsi qu'il advint aux dynasties qui se voulurent éternelles.  Nous savons de même que si l'héritage matériel qui s'y attache était transmis sans partage également, la survie du clan prendrait le risque de se voir menacée par les tensions & jalousies exacerbées en son sein ou se trouver attaquée par la pauvreté que cette transmission génère à son entour par exclusion.  Nous savons enfin que les biens culturels vivent des échanges que leurs porteurs entretiennent avec d'autres cultures.

Hitler cet homme de culture, promut un type qui n'était pas le sien.  Les scientifiques qui orbitaient autour de lui déclarèrent qu’Adolf appartenait à une race spéciale dont il était le seul représentant.  C'est le cas de chacun d'entre-nous.

C'est ainsi que l'homme le plus raciste permit que la plus fine définition du mot race fut conçue.  Le surgissement de cette définition nouvelle abolit du même coup la possibilité d'user du concept en ce qui concerne notre espèce.  Depuis lors, nous n'osons plus l'employer & nous tournons vers des valeurs plus individuelles.  Nous acceptons désormais que le caractère d'un adulte résulte pour l'essentiel de l'éducation qu'il reçut enfant, que notre réussite provient en grande part de l'effort que nous y investissons tout autant & souvent bien plus que des talents innés que nous possédions au départ ou de la fortune que nos parents nous léguèrent.

Observant que bien des espèces de plantes sont capables de croisements, Fukuoka contestait l'idée d'espèce même.  Il envisageait chaque individu comme unique & nouveau.  Depuis le milieu du siècle passé, nous savons que chacun d'entre-nous appartient à une race indéfinie dont nous sommes le seul représentant.

Les races d'animaux continuent d'exister parce que des personnes font l'effort de les maintenir.  En matière de plantes, nous ne parlons plus de races, mais de cultivars & variétés & nous savons aussi que ces vocables désignent des plantes domestiquées qui dépendent de notre action pour continuer à perdurer en tant que telles.

C'est pourquoi Guy Kastler & Isabelle Goldringer définirent une variété végétale non pas par son pool génétique, mais par trois groupes de critères :

  • un phénotype & un comportement au champ,
  • un terroir,
  • & des pratiques culturales.

Les mêmes valeurs peuvent être appliquées aux races d'animaux.

Les variétés & races de plantes & animaux des agricultures d'antan sont en grand risque de disparaître sous la pression business des grands groupes d'industrie & de la finance autogame.  Nombre fut perdu déjà.  Les espèces sauvages aussi sont menacées d'extinctions devant la prolifération de la notre, notre avidité sans retenue.

  • Puisque les humains circulent désormais & se marient parfois à grande distance,
  • puisque les idées, les marchandises & les modes de vie se répandent aussi tout autour du monde,
  • l'idée de race en l'espèce humaine disparut elle aussi.

Le racisme demeure en nous pourtant - une bête que nous devrons dompter pour qu'elle ne nous dévore pas.

  • de proximité ou de marché - market & trade.

Les chicorées d'Isa sont fort petites.  Une de ces menues salades nourrit mieux qu'une grosse poussée aux pesticides.  Préférez-vous une grosse laitue qui empoisonne à une petite qui nous abreuve de précieux nutriments ?  L'absurde de la question pose le fait que nous la posons pas.  Ne pas poser l'absurde question nous conduit sans éluder ni élucider à l'absurde que nous détournant du modeste maraîcher bio d'en face, nous finissons par manger la grosse chicorée peu pas chère de l'hypermarché - groupe financier multinational - qui transita trois fois autour de la terre avant de parvenir jusqu'en notre assiette.

  • un en-cas bio - Shall we eat organic foods?

Vous pensez peut-être que les légumes & céréales bio coûtent plus cher que ceux poussés avec l'aide de molécules pesticides.  En cas, il se pourrait que vous ne mesuriez pas la teneur en matière sèche des aliments.  Vous serrez mieux nutri d'une petite carotte poussée selon l'agrinature que d'une grosse gonflée d'eau & de nitrates.  En ce cas, il se pourrait que vous ne vous fournissiez pas par voie directe au producteur & utilisiez à l'inverse des circuits commerciaux détournés.  Les supermarchés par exemple ne sont pas habilités à vendre des produits bio du fait qu'ils irradient les cargaisons à leur arrivée en magasin en vue de les stériliser.  Leur lobby puissant pourtant obtint les dérogations nécessaires auprès des autorités concernées.  En ce cas, il se pourrait que vous ne preniez pas en compte le coût de votre santé dans la formule d'évaluation.  Il est vrai qu'en France, le fait que les dépenses de santé soient mutualisées ne nous incite pas toujours à l'économie en la matière.  En ce cas, il se pourrait que vous n'ayez jamais calculé le prix au kilo d'un paquet de chips ou de tout autre aliment manufacturé dont les chariots de supermarchés regorgent.  Le prix de ces aliments en général se range entre ceux du caviar & du Dom Pérignon.  La peau des fruits & l'enveloppe des céréales en sont les parties les plus riches en nutriments.  Elles sont aussi les zones où les résidus de pesticides se logent par nature.  Il semble en ce cas judicieux de manger des céréales complètes & les fruits sans les peler & pour ce faire, choisir ces produits indemnes de substances chimiques. Pensez-vous encore que se nourrir de plantes cultivées selon le mode biologique coûte plus cher ?  En ce cas, il se pourrait que vous ayez lu les mots ci-dessus sans les comprendre.

  • La moissonneuse-batteuse-van à trémie pèse dix tonnes.

Il nous arrive parfois d'acheter des machines qui ne fonctionnent pas vraiment, conçues par des techniciens qui n'ont pas vraiment idée de ce à quoi elles serviront du fait qu'il ne fut pas demandé aux utilisateurs putatifs ce qu'ils en attendaient.  Il existe aussi des machines dont les caractéristiques obéissent à un usage moyen dont personne ne veut vraiment.  Cette introduction nous mène à l'histoire des machines agricoles.  Avant de débuter la ferme de mars, je rêvais en imagination d'une moissonneuse d'un type ultra-léger que pourrait mouvoir un moteur de mobylette.  Plus tard, me conformant à la norme en cours, j'achetai la moissonneuse ordinaire du commerce.  Qui foula un sol en son état naturel - en forêt ou sur une jachère - sait combien ce milieu est tendre.  Or les machines agricoles sont d'acier.  Il est évident qu'alors leur poids même soit contraire à l'idée qu'elles vont devoir rouler sur les terres destinées à accueillir les racines des plantes cultivées pour produire de la nourriture.  Le poids de la machine est de plus une charge qu'il faudra déplacer par une grande dépense d'énergie.  Le gros moteur utile à cela est lui-même d'un grand poids.  La machine ne se contente pas de moissonner; elle bat, vanne, répand la paille & stocke le grain en sa trémie.  Ainsi, à force de complexification de la structure de base, le cercle de l'accroissement de son poids se poursuit sans se clore jamais...  En matière d'évolution, une tendance qui s'étend en une direction donnée est nommée un cline.  Si le cline ne s'interrompt pas, il produira l'avortement de la branche évolutive concernée...  C'est aussi ainsi que les grandes civilisations meurent.  Sous le poids des énormes machines, les sols se tassent & se meurent peu à peu.  A l'instar de leur confrère chinois qui ne savait pas à quoi sert un four, les ingénieurs qui conçurent les machines destinées aux travaux de l'agriculture n'ont que peu idée de ce qu'est un sol ou une plante.  Lors de la moisson d'une céréale, le coût en énergie, en entretien & en amortissement de la machine consomme une bonne proportion de la valeur de la récolte.  Mon hypothèse est que ces machines ne furent inventées ni pour le profit des agriculteurs, ni pour le bénéfice du sol, mais pour favoriser l'industrie mécanique & les consommations d'énergie.  Si cette hypothèse se confirmait, nous pourrions dire sans nous tromper que les subventions données aux exploitations agricoles sont en définitive une manière indirecte d'utiliser l'argent public à soutenir les industries du pétrole & du machinisme des pays industriels.  Ne soyez pas jaloux donc de ce que les agriculteurs reçoivent : aucun argent n'est donné sans contrepartie - ils sont en réalité les dupes d'un système qui les opprime plus qu'il ne les favorise & donne en fin de cline la préséance aux gros.  L'histoire du cline qui ne cesse pas nous informe cependant sur ce qui se passera plus tard.

 

 

  • pour une économie sans chiffres - Bernard Maris

Fusillade ce mercredi 7 janvier 2015 à Paris, au siège du journal satirique Charlie Hebdo - douze morts, dont deux policiers & onze blessés dont quatre grièvement.  Trois hommes masqués & armés ont pris la fuite en voiture, criant : "Allah ho akbar !"

  • Il n'est pas hasard que deux jeunes hommes en révolte contre l'économisme, cette nouvelle religion qui nous étouffe, contre la compétitivité absolue, cette nouvelle moralité qui comme toute les morales est définie par la classe dominante, contre l'école devenue une garderie d'enfants & un lieu d'endoctrinement - c'est-à-dire un système éducatif qui s'appuie sur des valeurs devenues théoriques - aient tué une des rares personnalités qui défendent leur cause, Bernard Maris à la voix claire que nul n'entend, que nul n'écoute.

Ce n'est pas hasard, car ces deux hommes refusèrent cette croyance en une économie à genoux en adoration devant la statistique, cette morale qui définit que seuls les plus forts ont droit de cité, que les seconds devraient avoir honte d'eux-mêmes, cet enseignement qui perdit toute autre finalité que celle de façonner les enfants en techniciens productifs.  Ils refusèrent une société qui se gargarise de mots & en sa structure même contredit fortement au quotidien les principes qu'elle énonce.

Ils cherchèrent une autre fraternité auprès de faux imams*, une autre égalité devant un paradis imaginaire, une autre liberté, celle de tuer & se faire tuer.

En ce monde où tous les repères sont bousculés, inversés, trahis, ils tuèrent le seul homme qui aurait pu les aider.

  • * imam  ne s'applique pas à un gouvernant, mais à un guide de prière. — P.J. Vatikiotis, L'Islam & l'État, 1987, traduction Odette Guitard, 1992

khadijamine le 06/07/2015 : Let's watch our thoughts for they become words.  Let's watch our words for they become acts.  Let's watch our acts for they become habits.  Let's watch our habits for they become character.  Let's watch our character for it becomes destiny.

  • Des pensées favorables à l'expansion de l'être en chacun : elles deviennent des paroles. Des paroles bénéfiques à ceux que nous rencontrons : elles deviennent des actes. Des actions servant à élever & nourrir ceux que nous côtoyons : elles formeront nos modes d'être. Des routines se teintant de discipline : elles deviennent notre caractère. Un caractère se fortifiant sans fin : il dessine notre destinée.

véhicule des dieux mû par un mantra

  • En théorie une automobile a besoin de la puissance de son moteur sur la moitié de son parcours, soit dans les parties qui montent, du fait que nos trajets sont circulaires ou en aller-retours.

En conduite sportive, le conducteur utilise la puissance pratiquement tout le temps ce qui lui offre la possibilité de doubler sa consommation de carburant.  Les personnes n'ayant pas étudié assez longtemps les lois de la physique tendent à faire de même, c'est à dire qu'elles mettent les gaz même en descente.

Pour une conduite économique, on peut n'employer la force motrice que sur dix pour-cent du trajet en faisant usage de l'énergie cinétique & en évitant de freiner par une conduite en anticipations.  Pour y parvenir cependant, il faut aux commandes un pilote expérimenté doublé d'un ingénieur, ce qu'il est fort rare de rencontrer dans la vie courante.  Par des assistances électroniques cette prouesse est à portée, ce qui permet de diviser par dix la consommation du véhicule.  Un véhicule hybride pétrole & électricité peut de plus récupérer une grande partie de l'énergie du freinage pour recharger sa batterie, car le moteur électrique se convertit instantanément en générateur selon ce qu'il lui est demandé - accélérer ou freiner.

  • Ne pas oublier cependant que pour consommer le moins possible, la première qualité d'un véhicule est d'être petit & léger, simple, sans gadgets & sans fioritures

  • & que savoir limiter sa vitesse est la première qualité du conducteur.

Il est de notre part humaine que d'être modestes économes, car la pauvreté & les pollutions sont sœurs de misère.

C'est le mantra qui meut le voyageur léger.

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  • erixbd le 14/11/2018 : Ce que nous cherchons, c'est l'équilibre et l'harmonie et en cela la mondialisation est une nécessicité, mais pas cette mondialisation qui exploite à outrance. Je parle d'une mondialisation où il n'y a nul besoin d'aller chercher l'essentiel à l'autre bout de la terre parce que le partage de la connaissance et des moyens permet de vivre dignement sur place. La lutte des classes est une histoire à apprendre, mais pour autant, il faut aller bien au delà, et la culture des ouvriers doit leur permettre de répondre au libéralisme assassin.

marssfarm le 14/11/2018 : Oui. L'agriculture & cette première nécessité que nous avons de manger pour vivre nous oblige à une mondialisation car ce que nous ne produisons pas ici sera importé. A l'inverse notre condition corporelle qui nous lie au sol nous oblige à des productions locales qui d'une part réduisent les dépenses énergie pour le transport, la transformation & la conservation des aliments & d'autre part permet le compostage qui seul maintient la vie, la vitalité & la fertilité biologique des sols agricoles.

Ce sont les grandes inégalités de niveaux de revenu entre les divers pays qui seules motivent le commerce absurde par exemple de céréales parcourant le tour de le terre ou stockées à fond de cale en attendant que les cours mondiaux montent. Il est pays qui n'ont pas de sols & ne s'en soucient guère car ils disposent de matières premières à vendre pour acheter des aliments.

Exporter des céréales c'est ruiner à petits feux les sols du pays & polluer ses nappes phréatiques & son air à cause d'une agriculture trop portée à produire plus que ce que sol peut.

  • Flo le 24/11/2018 : Les passions humaines nous opposent, nous font oublier d'être complémentaires et de s'écouter les uns et les autres.

marssfarm le 24/11/2018 : Prendre augmente notre avoir qui nous empêche empoisse empoisonne importune, nous donne apparence d'importance.
Donner c'est l'expansion de l'être.
Nous portons aux nues dans notre cœur tous ceux frères & sœurs qui un jour un instant nous donnèrent qui un regard qui un sourire qui un avis de sagesse ou même une pièce de monnaie, un verre d'eau ou un quignon de pain quand nous en avions faim soif & grand besoin en détresse.

  • Un prédateur prélève ses proies & cela se révèle utile à maintenir un haut niveau de santé & de vigilance au sein de la population des animaux par lui chassés.
erixbd le 14/11/2018 : L'agriculteur est un homme universel qui peut partager ses connaissances d'un bout à l'autre de la terre et chaque village devrait ainsi disposer des fruits de la terre nécessaires à sa vie.
  • marssfarm le 14/11/2018 : Oui. Ce sont les deux chaînes trophiques vers la néguentropie ou la vie & vers les sols ou l'humus. L'agriculture moderne qui se croît scientifique en fait détruit les sols au lieu de les fabriquer & consomme dix fois plus d'énergie pétrole qu'elle ne produit de calories nourriture. Seule une production locale permet le recyclement vers les sols. Le pétrole nous a égaré en nous permettant d'oublier le cycle vers l'humus, lui substituant un apport d'intrants fabriqués en usine, puis apportés aux fermes au moyen de subventions d'argent prélevé en impôt. Autrement dit en achetant au magasin nous ne payons que la moitié du prix des denrées. L'autre part nous est prise en impôt pour être reversée en subventions.

3. l'animal, l'humain, la bête / Who is the real me? 3p6K

3. l'animal, l'humain, la bête / Who is the real me?

Un paysan existe par ses clients. - Farmers are Vaishas.

  • A qui profite le crime est la question que nous nous pouvons poser en face d'un problème posé.  Quel fut l'intérêt d'avoir industrialisé l'agriculture ?  Était-ce pour produire plus ?  La réponse en ce qui concerne le nombre de calories produit semble à l'évidence, oui.  Répondre en revanche, en ce qui concerne la qualité des aliments nous parait moins d'évidence.  Vaut-il mieux produire deux tonnes de blé destiné à la nourriture des animaux, d'une teneur en protéines de dix pour cent, ou une tonne & demi de sarrasin ou de blé ancien contenant quinze pour cent de protéines & destinés à l'alimentation humaine ?  Était-ce pour obtenir des aliments de meilleure qualité ?  Il est vrai que les contrôles désormais opérés à tous les stades de la chaîne de transformation semblent assurer la garantie d'une qualité standard.  En revanche, le grand nombre d'acteur qu'inclut en son jeu le commerce industrialisé des denrées alimentaires rompit la connexion de voie directe qui existait entre le paysan & son client.  A la relation de confiance qui se basait sur une connaissance mutuelle doivent se substituer des processus de contrôle nombreux & constants par de nombreux agents de l'industrie, les associations & les administrations.  Vaut-il mieux produire un seigle contenant des résidus de pesticides & qu'il faudra par nécessité bluter totalement ou une avoine en mode biologique ou naturel qui pourra être transformée en flocons en utilisant pour ce faire le grain intégral ?  Était-ce pour assurer l'autonomie & la bonne alimentation de chacun ?  Nous savons par exemple que la France ne produit pas toutes les protéines que sa population consomme.  Nous savons aussi que la malnutrition perdure en de nombreux pays.  Était-ce pour diminuer les gaspillages ?  Certes le circuit industriel achemine sans écart la production achetée vers les transformateurs & distributeurs.  En revanche, les maraîchers par exemple savent que s'ils vendent dans les circuits de la grande distribution, une part conséquente de leur production ne sera pas achetée pour des raisons de forme & sans tenir compte aucun de leur qualité réelle en matière de nutrition.  Les délais de transport vers des clients lointains ont pour conséquence que nous mangeons souvent les aliments longtemps après leur récolte.  Leur bas prix par ailleurs incite peu les commerçants & les utilisateurs à en éviter la perte au magasin ou à la maison & il est de notoriété que les poubelles en reçoivent parfois ou souvent l'offrande.  Était-ce pour réduire les coûts de production ?  Certes, la production en tonnes de nourriture par agriculteur s'accrut de manière importante, mais en revanche il est besoin de la présence autour de ce même agriculteur de nombreuses personnes qui devront accomplir toutes les fonctions sociales & les tâches que la paysannerie ne peut plus prendre en compte par ce fait même que sa population se décime.  Les postes de la fonction publique & de nombreux autres organismes engagés pour la prise en charge de la politique agricole sont nombreux & doivent également être comptés dans le calcul des coût réels de l'activité d'agriculture.  Était-ce pour abolir la pénibilité du métier d'agriculteur ?  Certes les travaux des champs sont désormais accomplis à l'aide de machines.  Notons pourtant que la charge financière que leur achat & leur entretien induisent est un poste important au sein des dépenses de l'entreprise agricole.  De plus, le travail de bureau & de relation à l'administration occupe une part appréciable parmi les diverses tâches que doivent accomplir les paysans aujourd'hui.  Était-ce pour en améliorer le rendement économique par le biais merveilleux des économies d'échelle ?  En ce cas, quel besoin y aurait-il à subventionner un agriculture si rentable?  Elle est de fait subventionnée & c'est à ce prix seul que la mécanisation intégrale des fermes put exister & perdure.  Il est à noter que si la production globale augmenta au cours des décennies passées, ce fut en même temps que la surface agricole utilisée diminuait.  L'imperméabilisation des terres alluviales par le goudron & le béton en conséquence de leur urbanisation nouvelle est un phénomène préoccupant car alors, il faudra produire plus encore sur moins de surface encore.  La sanctuarisation des sols autour des villes devra être décrétée partout.  A ce jour, la productivité par hectare atteint un plafond & n'augmente plus.  Au regard des aspects de pollution & de la baisse de l'activité biologique des sols, un rapport récent de la Food & Agriculture Organisation - FAO - préconise comme une solution à ces deux questions la généralisation de l'agriculture biologique.  Or il est possible de pratiquer l'agriculture biologique sur un mode industriel & nous voyons en cela que si cette tendance vers le bio est une option, elle ne suffira pas à apporter réponse à la question du choix entre une agriculture industrielle & une agriculture paysanne.  En industrialisant l'agriculture, nous perdons les terroirs & les paysages.  Nous perdons les savoir-faire & le contact d'avec la sagesse de la terre, une vie que réglaient les saisons & les cycles de soleil & lune.  Nous progressons vers une nourriture imprégnée de substances étrangères au vivant & par voie de conséquence nous devrons confier notre santé de plus en plus à la garde d'autres molécules chimiques, médicaments du corps & du cerveau.  Ainsi, le beau, le bien, le bon, la joie, la paix s'éloignent de nous.  Si le mouvement qui nous embarque inexorablement à devenir des rouages de la machine industrie nous parait porter préjudice à la qualité de nos modes de vie, posons-nous la question, "à qui profite le crime?"  Il semble en première approche que ce qui profite tout d'abord de ce processus, ce serait la machine elle-même.  En ce cas, qui profite alors de la monstrualisation de la machine ?  La réponse est contenue dans la question quand nous savons que les produits des bourses de Paris, London New York, Santiago & Hong Kong vont grossir les poches de ceux qui ont déjà trop.  Les paysans n'existent que par leurs clients.  Ils sont en Inde de la caste des commerçants, les Vaishas dont la fonction est l'échange & les mouvements au sein de la société.

humus ou aridité - reconquista of our planet -

  • En l'an 2006, la moisson fut de faible quantité sur tous les continents & le prix des céréales flamba - pour retrouver le cours qu’elles avaient trente ans auparavant !  Dans le même mouvement, le coût de l'énergie s'envola, révélant le lien à double sens de ces deux denrées : l'agriculture use d'énergie pour sa production & la nourriture contient en elle l'énergie dont nos corps ont un besoin constant.  Depuis lors les cours se maintiennent, c'est-à-dire qu'ils ont toujours la valeur d'il y a trente ans.  Nous savons que près de la moitié de la production se perd, n'est pas mangée.  Nous savons de plus que plus de la moitié de l'autre moitié sert d'aliment aux animaux que nous mangerons & le gaspillage de ressources que cet abus représente.  Trente années durant, les cours avaient baissé à la mesure de la hausse de la productivité qui avait elle-même suivi celle des subventions qui conditionnent à leur tour l'usage des intrants - herbicides, insecticides, engrais de synthèse, fongicides & pétrole.  Les sols agricoles de la terre atteignirent il y a dix ans la limite de leur capacité à produire plus.  Ils occupent depuis cinquante ans au moins, un dixième seulement des terres émergées.  Nous savons aussi que le bétonnage des plaines alluviales qui deviennent villes & lotissements progresse à vitesse accélérée & je ne sache pas que la progression des déserts que la fin du vingtième siècle décriait ait cessé.  Je fais le rêve d'un prix des céréales qui permettrait au paysan de devenir un artisan comme un autre & aux gaspillages de cesser.  Je fais le rêve de voir défricher les zones de forêt pure du monde pour les transformer en bocages - mais surtout pas en champs ouverts! - & replanter les déserts pour les transformer en d'autres bocages.  Je fais le rêve de terrasses andines sur les pentes des montagnes de tous les continents.  Je fais le rêve de jardins qui allieraient beauté & production au lieu de les séparer comme c'est presque toujours le cas.

Que chacun des sept milliards d'humains plante un arbre dans les déserts en utilisant Nendo Dango, les billes d'argile de Masanobu Fukuoka - car la famine & la guerre sont filles du désert que sont nos cœurs arides.

  • Un milliard ont faim.

Un cinquième des êtres humains sur la planète ont faim.  La plupart d'entre-eux sont des paysans ou descendants de paysans.  Les compagnies engagées dans le commerce mondial des céréales achètent les récoltes, puis les stockent afin que les cours s'élèvent du fait de la carence ainsi générée.  Les pauvres des pays pauvres qui ont migré vers les banlieues des villes ne peuvent pas acheter ces denrées dont le prix ne correspond plus à leur niveau de revenu.  Leurs politiciens ont abandonné le soutien des cultures vivrières, & ont favorisé en substitution des cultures d'exportation.  Mars fut déclaré le dieu des paysans & des soldats.  Cela évoque un temps où la nature était perçue comme une ennemie à combattre, affronter.  Il représente aussi l'action & par extension, la guerre.  L'agriculture développa sa face virile, utilisant la force physique, la mécanisation, la technicité, les technologies, le machinisme.  Agrinature envisage la face cachée de la question, par le non-faire, proposant une voie de sortie hors de la violence envers la terre, hors des guerres économiques ou militaires – en quelque sorte, sa face féminine.  Elle nous indique la voie de l'agriculture féminine.  Une agriculture vivrière n'a besoin de nul engrais, puisqu'elle n'exporte rien du sol, à condition que tous les déchets & résidus retournent à la terre.  Une agriculture féminine est forcément biologique.  Quelle mère voudrait "empesticider" sa famille, & grever l'avenir en empoisonnant les sols, les nappes phréatiques, les rivières & les lacs?  Les déchets & excréments des citadins ne retournent pas aux sols.  Ils deviennent détritus & pollutions dont le coût en matière d'économie & de santé n'est à ce jour pas intégré dans les calculs des rendements de l'agriculture.  Agrinature est une agriculture biologique & vivrière avant tout.  Elle est féminine & familiale donc.  Nous voyons l'agriculture biologique comme un stade avancé de la pratique agricole, parce qu’elle fournit de vrais aliments aux populations, & non pas de simples matières premières à l'industrie agro-alimentaire.  Agrinature nous propose de progresser d'une étape encore, puisqu'en plus de ne pas utiliser de substances chimiques, on ne touche pas le sol, ni pour le désherber, ni pour le travailler.  Ainsi il conserve en permanence sa totale capacité, demeure pleinement vivant, & croît.

 

02.8 - résidu sur Terre des foisons géologiques - 6 1p3K

En un lieu épargné du pétrole énergie mécanique & chimie, des graines légères volèrent,

sorbiers, érables, frênes, trèfles, vesce des haies,

toutes plantes que le jardinier commun se plait - enfant aux cheveux blancs - à exterminer du plus grand soin.

La graine de sorbe y vola par les ailes d'un oiseau fou d'exister encore en un monde qui ne le veut plus,

contre toute attente en la démesure d'une espèce qui prétendrait vivre en solitaire,

unique spécimen forme de vie, résidu sur Terre des foisons géologiques :

la gangrène du racisme ce jour se propage à l'encontre de toutes les formes de vie en une sixième extinction anthropoformée d'espèces - Anthropocène.

  •  résidu sur Terre des foisons géologiques

L'article précédent, comme il est de mise au bout d'un temps étendu, entendu de réflexion, tutoya Goldwin en son argument.  Nous ne pouvons nier que l'idée du racisme se transforma après 1933.  Hitler comme tous les politiques fit grand usage de l'histoire, des sciences & des arts pour justifier ses actes & décisions.  Pol Pot & Idi Amin Dada après lui exemplifièrent que sur tous les continents la même horreur était possible.  Au risque de le répéter, le seul moteur des guerres, conflits & disputes est d'ordre économique.  C'est en cas de difficultés en ce domaine que les vieux réflexes résurgent - mus par la jalousie, démon tapi en nous dès l'enfance.

A cet égard, les racismes sont des ébauches de meurtre.

Quand j'étais enfant, j'héritai du paupérisme en Ethiopia une sympathie que je crus fraternelle envers les personnes à la peau brune.  Ce n'est que bien plus tard que j’ouïs dire du roi des rois,

le grand Negus Haile Selassie en son palais d'argent.

Du fait que des Nippons étaient champions en gymnastique aux agrès & leur contrée la plus douée en les applications de la technologie, je conçus que les gens d'Asie étaient naturellement habiles de leur corps & de leurs méninges.  Ce n'est qu'ensuite que l'explosion de la centrale nucléaire de Fukushima Daïshi contamina des lieux que je croyais bénis, tout en même temps qu'une bonne portion de ma croyance.

Le préjudice infligé à la terre & ses habitants atteint le préjugé en ma tête & sa cohorte d'êtres & esprits.

La mémoire des exactions totalitaires en Europe était encore vive en mon enfance. Elle me communiqua une méfiance envers les personnes à la peau incapable de synthétiser les pigments de mélanine.  Bien des ans après, le silence du gouvernement à Vichy sonna à mes oreilles.  S'il réduisit mon préjugé, il ne l'abolit pas tout à fait pourtant.

Les trois formes de racisme qu'inculquent les adultes en l'imaginaire de l'enfant habitent encore l'adulte, contre l'évidence de leur ridicule & leur infondé qu'il pourrait s'il le souhaitait constater au quotidien .  Au long de notre vie, nous rencontrons bien d'autres mythologies & formes pensées.  Elles nous guident à vivre.  De ce fait, même les réalités les plus dures de la vie ont du mal à nous en extraire.  C'est ainsi que des personnes très capables par nailleurs s'y attachent.

Il est des mythes comme la foi qui nous tirent à faire le bien & des mythes d'obscurité tel le racisme qui nous attirent au mal & au malheur collectif.  La valence des croyances peut s'inverser - cela s'est vu souvent - l'humanisme nous guider à la bonté & l'intolérance en religion nous égarer à exclure.  Nous sommes tous confrontés à ces deux types de mythes.

La rationalité, la croyance aux deux sexes ou à l'enfance n'en sont pas les moindres.

Notre vie est un combat, un cheminement sur la ligne de crête où les eaux se partagent.

La vie physique en tant qu'effort en négentropie, c'est-à-dire à ordonner le monde, nous impose de séparer le bon du toxique, le douloureux de l'inoffensif.  Le mental quant à lui ne se sait qu'en tant qu'outil à diviser, à couper le monde en idées, substances, catégories & concepts.  Notre condition terrestre nous impose d'user de ces tendances natives au corps & au mental.

Seul le cœur propre à notre humanité nous permettra une fois la métamorphose atteinte en chacun, de concilier en lui, réconcilier en l'autre les inconcialiables que la nature en sa sagesse jamais n'avait séparé.  L'illusion de l'égo lors s'évapore.  Le cœur se révèle un chœur.

  • Commentaire : un texte de Jacques Dufresne : "Le gazon c'est le racisme botanique. Une seule plante et quelques-unes de ses sœurs y sont admises. Le trèfle y est à peine toléré en tant que moyen écologique pour maintenir l'humidité du sol. Tandis que le potager c'est le multiculturalisme, tempéré il est vrai par un compagnonnage contraire aux lois de l'inclusion. Le maïs tolère à ses pieds une courge qui protège l'humidité du sol, il s'accommode d'un plant de haricot qui s'appuie sur lui pour s'élever vers le soleil, mais ne lui demandez pas trop d'altruisme, mettez des tournesols à ses côtés et ce sera sans doute la guerre."

Reductio ad Hitlerum, - Latin for "reduction to" & dog Latin for "Hitler" respectively - is a term coined by conservative philosopher Leo Strauss in 1951.[1]  An informal fallacy that consists of trying to refute an opponent's view by comparing it to one that would be held by Adolf Hitler or the Nazi Party. --- Expression ironique désignant, sous forme de locution latine, le procédé rhétorique consistant à disqualifier les arguments d'un adversaire en les associant à Adolf Hitler ou à tout autre personnage honni du passé.  Plus généralement, le procédé consiste à assimiler l'adversaire ou ses arguments à des idées, philosophies, idéologies détestées, par exemple en les qualifiant de nazies ou de fascistes.

La loi de Godwin est une règle empirique provenant d'un énoncé fait en 1990 par Mike Godwin : « Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de un. »  Dans un débat, atteindre le point Godwin revient à signifier à son interlocuteur qu'il vient de se discréditer en vérifiant la loi de Godwin, du fait de la polysémie du mot « point » signifiant à la fois argument et point en anglais.

Godwin's law states: "As an online discussion grows longer, the probability of a comparison involving Nazis or Hitler approaches one."  In other words, given enough time, in any long discussion—regardless of topic or scope—someone inevitably makes a comparison to Hitler or the Nazis.  - from Wikipedia.

  • toutes les biomasses de terre - heliotropic humans -

Les biens de la nature sont renouvelables à la vitesse imposée par notre capacité à capter l'énergie de l'astre soleil.

Couvrir le sol toujours par plantes & arbres est la contribution d'agrinature à exalter cette capacité potentielle.

Un quart d'heure de l'énergie lumineuse "lux del sol" reçue par la - demi - surface de la Terre - dont deux tiers sont de mers où croissent aussi des algues & phyto-planctons qui inventèrent la chlorophylle - équivaut à la somme de toutes les consommations humaines en énergies fossiles & autres d'une année - y compris les gaspillages que nous pouvons estimer à leur moitié.

Nous voyons ici un potentiel d'une vasteté infinie.  L'énergie potentielle qu'il y aurait à capter la force solaire mieux, plus, est une véritable mer qui se présente à nos yeux!  Aux dires de la médecine de Chine & des vérités des Indes, cette capacité que nous aurons à voler - ainsi que l'enfant Krishna volait du beurre à ses si chères yoginis de gopis - le beurre gratuit de la lumière qui tombe du ciel comme manne en hiver au désert de Néguev, le cœur est notre centre comme le feu est celui du cosmos.  C'est par l'ouverture du cœur que nous deviendrons Héliotropes.

Toutes les biomasses de terre seront nos forces de vie à la condition draconienne d'une rigueur totale à restituer les matières prises d'un sol au lieu où elles avaient été prélevées.  La conséquence que nous ne pourrons éviter en  sera les relocalisations des productions.  Il est bon d'échanger entre les peuples & avec mesure cependant.  La libre circulation des capitaux volés par la finance & des conteneurs de matière à travers les océans ralentiront leur cours dès que la conscience générale s'élèvera.

Ouvrant le cœur, nous nous tournons vers le ciel où luisent Surya le soleil, maître du feu & de l'intelligence au delà du mental - supra-mentale - & Chandra, la lune qui symbolise le mental.  Les anciens de l’Égypte le savaient bien, qui adoraient Ra comme le messager du feu & de la vie.

Nous avions à un article précédent découvert qu'il n'est sur terre que trois sources d'énergie - toutes trois aux plans physique, mental & spirituel en même temps - le soleil, la terre & la lune.  La différence de radiance entre soleil & lune nous indique que les voltages du cœur solaire & de la tête lunaire ne relèvent pas de la même catégorie - un peu comme la tension domestique & la très haute tension.  Ces différences nous montrent aussi la différence en potentiel entre le penseur - mental - & le créateur vrai, entre pensée & méditation.  La conclusion de l'article était qu'en fin de compte tout vient du soleil.  Les sources fossiles sont du carbone stocké dans le sous-sol provenant de plantes qui capturèrent les rayonnements du soleil du temps jadis.

Notre utilisation photovoltaïque par les plantes - oui, dans les chloroplastes héritiers des cyanobactéries, ce sont bien des réactions électroniques d'oxydo-réduction qui se produisent ! - du soleil aujourd'hui sera notre manière de grandir, d'ouvrir la perspective vers le temps présent, cesser de regarder le passé, la mort, le noir charbon que la sagesse des anciens rattachait au domaine de l'enfer.  Les gérontocrates triomphent par le moyen d'une usure & d'usages basés sur les rentes que constituent l'exploitation du pétrole, du charbon & de l'uranium, toutes énergies en stock dans le sous-sol.

J'en appelle aux énergies du présent qui nous donnerons les moyens de travailler & vivre au pays lorsque nous redeviendrons paysans, producteurs de nourritures & de biomasse, de vêtements & de matériaux de construction.

  • Écoute le ru, ô égoutier des rues ! - Let us be part of the common good !

Ce qui différencie une rue d'une route, c'est que souvent sous la rue coule un égoût.

La route nous mène à un tas de fumier, voire un tas de compost.

La rue héberge l'infâme que le citadin s'efforce d'oublier, matières précieuses & toxiques mélangées

en des eaux qui furent un temps traitées à grand frais pour devenir dignes d'être bues.

Une grande part de la question de l'agronomie tient en ce constat qui pourrait ouvrir une voie vers la restauration de la fertilité des sols.  Toujours cette question fut gérée par le passé sous le moteur des besoins contradictoires, jusqu'au temps où nous perdîmes le sens du caractère précieux de l'eau & de l'éphémère possible de la fertilité des terres.

Une partie de la question de l'économie s'y tient aussi quand il s'agirait de traiter les déchets au sein de la communauté, au plan local donc.  Le traitement local engendre de l'activité & crée sa ressource propre.  Les économies d'échelle que présupposait l'industrialisation des systèmes y peuvent être compensées par une prise en charge par chacun en ses actes du quotidien.

Les rouages de la société s'appuient pour bonne part sur les paliers que sont la somme cumulée des petits actes de chaque jour que nous accomplissons & qui n'entrent en aucune comptabilité.  Si chacun est propre, la rue sera propre & la santé commune s'en ressentira.

Lorsque nous jetons nos déchets dans des poubelles séparées, nous contribuons pour une portion qui nous incombe au mécanisme de leur tri en vue d'un recyclage.  Le recyclage en l'occurence pourtant sera effectué par la filliale d'une compagnie côtée en bourse & en cela réside la limite du procédé.

Tout système qui fonctionne est souhaitable, mais je crois que notre dépendance envers les grands groupes financiers s'avère en fin de compte une calamité car leur mode consiste toujours à prendre un peu à tous en vue d'en reverser les profits plus tard à la classe dominante. 

  • computocratie - the wall.

Le clampin devant son écran ne me regarde que par intermittence.

Il sait que c'est lui l'ordinateur, qui gouverne nos vies.

Qui entre en la machine les données qui animeront les atomes de ses composants électroniques?

  • Est-ce le responsable du service?  Il prétend qu'il obéit à la loi.
  • Est-ce le ministre?  Il se dit soumis aux impératifs du budget.
  • Est-ce le député?  Il ne peut voter que des lois conformes à l'économie.
  • Est-ce l'électeur?  Il ne possède qu'une petite voix qu'il déposa dans une petite urne du monstre froid que règlent les électrons informaticiens qui s'agitent à nous formater.

Bientôt la prophétie risque de se réaliser lorsque le cercle vicieux sera clos.

L'ordinateur central gouvernera nos vies.

Nous le briserons alors.

  • le saut quantique qu'invoqua Paul Lafargue.

Paul Lafargue découvrit il y a plus de cent ans que nous pourrions travailler deux ou trois heures par jour.

Or ce jour entre un quart & un dixième des humains ont un job & y travaillent de trente à cent heures par semaine.

Nous voyons donc que nous refusons de partager le travail & les revenus qui l'accompagnent.  La décision de fixer le temps légal de labeur à trente-cinq heures par semaine prise par un exécutif de France il y a une dizaine d'années en ruina l'économie, les hopitaux & l'industrie, du fait que sept n'est pas un sous-multiple entier de vingt-quatre.

Pourquoi personne au gouvernement n'eut-il l'idée de choisir une durée légale compatible avec le nombre d'heures qu'il est dans une journée ou une semaine, comme trente, trente-deux ou trente-six heures par exemple?  Il est un grand mystère à mes yeux que les personnes au courant de ce genre de question touchant à la fois à l'arithmétique simple & aussi à la cosmologie & l'horloge astronomique n'avertirent point les ministres d'alors de l'impossibilité de travailler un nombre impair d'heures en un calendrier où tout figure en quantités paires.

Hormis sept, le nombre de jour de la semaine, toutes les quantités du temps se comptent en système à base soixante.  C'est un système qui facilite le calcul mental en division & multiplication.  Soixante peut être divisé par un, deux, trois, quatre, cinq, six & leurs multiples.  De ce système le Français hérita les nombres à consonance remarquable que sont les soixante-dix, quatre-vingt & quatre-vingt-dix qu'il emploie au lieu de septante, octante & nonante.  Les Suisses quant à eux, champions en matière de banques, préfèrent le système à base dix qui convient mieux à empiler des liasses dans les coffres forts.

Disons pour conclure le sujet d'une approche plus symbolique que trente-cinq est un nombre féminin qui ne peut pas facilement s'accorder à l'idée mécaniste que le vingtième siècle attribuait par préférence au domaine de la profession.  Je fais ici l'hypothèse que la conception mécanique de l'univers serait plus masculine.  Chacun, des deux sexes use du rationnel & de l'irrationnel en un cocktail qui lui est propre & peut varier selon le sujet abordé.  En toute question, combiner les deux valeurs yin & yang est l'option vers laquelle nous pouvons tendre si nous recherchons un fonctionnement & des perceptions riches.

Sept est un nombre premier & de ce fait travailler sept heures ne fait pas sens, car alors comment organisez-vous les quarts avec le nombre sept qu'il faudrait faire tourner dans une horloge de vingt-quatre heures?  Comment prévoirez-vous une semaine de travail en équipe avec des salariés qui seront absents une demi-journée de ci de là, si le nombre de votre personnel n'est pas un multiple de sept & si votre cerveau n'est pas inoculé d'une puce informatique?

Faut-il en déduire que beaucoup de ministres n'ont pas connu la bénédiction d'avoir à travailler de leurs mains ou qu'ils oublièrent ce temps de leur jeunesse ou pire même le renièrent?

Souvent les politiques sont des personnes de valeur, mais en se coupant de l'univers du travail - le travail manuel en est l'archétype & l'idéal du fait qu'il recquiert l'usage en simultané de la totalité de nos fonctions physiques, mentales & pourquoi pas spirituelles - ils s'amputent de la capacité de servir leur pays, car service & travail devraient être synomymes.

Le ministre est un serviteur du roi & du peuple.  Toutes les personnes confrontées à la question de l'organisation du travail exècrent au tréfond de leur inconscient cette loi des trente-cinq heures.

C'est un grand paradoxe qu'il existe des ouvriers qui doivent effectuer en sept heures l'ouvrage de huit avec une productivité cent fois supérieure à celle de leurs parents par les moyens puissants de la mécanisation & de l'informatique.

Ce paradoxe s'accroît encore au regard d'un voisin entrepreneur qui accomplit en soixante-dix heures un ouvrage équivalent à quarante heures de travail effectif parce qu'il tâtonne & doit sans cesse inventer son métier & tandis que d'autres voisins ou voisines en chômage ou retraite reçoivent une part différée de leurs salaires d'antan sous la forme codifiée d'allocations ou de pensions de reversement.  En réalité nous le savons, ces personnes en chômage, retraite ou maladie touchent une partie du salaire des ouvriers de trente-cinq heures.

L'ouvrier de trente-cinq heures doit sacrifier sa santé sur l'autel d'une productivité qui fut fixée par des ingénieurs & financiers juste un peu au-delà des capacités humaines ordinaires.  Ces ouvriers des temps modernes se trouvent lors dans la même position que le Chaplin des années trente ou les mineurs du siècle qui le précédait.

Une réponse à la question du partage du travail serait d'envisager d'abolir le salariat, le considérer enfin comme l'artéfact qu'il sera un jour considéré dans l'histoire de l'humanité.

Notre niveau de conscience collectif n'a pas encore atteint le seuil nécessaire à ce saut quantique.

  • Yes Master !

La bourse fut un mode de financement de l'entreprise permettant à chacun d'en devenir propriétaire d'une toute petite part.

Entreprendre est le premier pas de l'économie à exister.  Toutes les autres activités en découlent.

Projeter ou spéculer sont deux des moyens de l'entrepreneur.

Ce jour nonante pour cent des transactions spéculatoires se font hors de la bourse, effectuées par des ordinateurs automates qui achètent & vendent à la fréquence d'une nanoseconde.

Le cœur de l'économie est géré par des ordinateurs : pouvons-nous le tolérer sans risque de devenir leurs esclaves ?

Une économie parallèle existe aussi, celle des marchés, des trocs & échanges, des associations & des bénévoles & bienfaiteurs.  Elle génère peu d'argent mais nous permet d'exister, nous importe au plus au point puisqu'elle concerne nos cadres de vie, nos valeurs, nos familles, nos liens en la société.

Le lien entre ces deux économies - réelle & financière - apparaît par le moyen des taxations, des donations, la charité, les prélèvements sociaux.  L'économie droguée à la finance se nourrit & se reproduit avant tout elle-même.  L'économie des humains ordinaires lui arrache quelques miettes de survivance.

Cette description résonne avec l'antique système des féodaux & de la féodalité, des serfs & des servages qui apparurent, disparurent & renaissent sans fin.

  • Ainsi est-il de notre humaine nature & condition depuis toujours & pour toujours.

les saints de glace & l'été de la Saint-Martin

02.9 les saints de glace & l'été de la Saint-Martin 5 2p4K
  • la blanche fleur du liseron, liane, adventice du type 5 - royal comme un lys, impossible à désherber...

keriadenn le 15/10/2013 :
Mon jardin, mes prairies sont des repaires de liserons à grande fleurs ou à petites corolles. Je les connais un peu maintenant. Avant-hier, c'était une plante que j'aimais. Hier, une plante dont je me délectais d'extirper de mes gros mulchs de chanvre les incroyables racines. Aujourd'hui ? J'aimerais que le trèfle qui prospère dans mes allées aille les saluer & leur tenir chaud - pour qu'elles restent au lit. Indiquent-elles un type de sol particulier ? Je ne crois pas avoir lu quelque chose de particulier chez toi là-dessus. Ton panorama humain & planétaire est saisissant. Et ton apostrophe sur les termes de la République, qui m'avait déjà frappée dans un autre texte, est comme un mantra à se rappeler. Une émission récente de Terre à terre, avec un vétérinaire homéopathe de campagne m'a permis d'en savoir plus sur le troupeau des vaches, sa solidarité, son organisation harmonieuse. Une vache devenue vieille va devenir guide du troupeau. J'ai un moment aspiré à avoir au moins une Pis-noir, tandis que la Froment du Léon me fait désormais aussi de l’œil sur papier. Ces animaux, par leur grand corps & leur tête à hauteur d'homme, me donnent envie de leur compagnie.

  • marssfarm le 15/10/2013 : Une seule espèce ne suffit pas pour décrire le lieu. Le liseron est une liane grimpant aux arbres & arbustes. Sa présence loin de ces ligneux indique que le sol fut dénudé un temps. Tu pourrais creuser un trou à l'aide d'une bêche & d'une pelle pour regarder le profil du sol. Quelle est sa couleur, son odeur, sa granulométrie ? A quelle profondeur se trouve la roche-mère ? Le profil du trou montre-t-il des horizons ? Le trou est vertical & n'a la dimension que de la pelle ou de la bêche au carré, si on en extrait la terre à la main. Quels sont les précédents ? Y a-t-il des trèfles spontanés & des lombrics ? Les premiers nourrissent les seconds & vice-versa. Si du trèfle est déjà présent, on pourra en semer plus, à condition toutefois d'affaiblir les herbes du types 5 rampant ou les vielles touffes du type 2 par une scarification au râteau, si la prairie originelle était trop dense. Dans la prairie ainsi ouverte, on peut aussi semer, hors période de gel, des plantes dont les racines descendent profond. En automne, la vesce en est un bon exemple à condition d'en couvrir un peu la semence. Des graines de féveroles d'automne peuvent aussi être plantées à cinq centimètres de profondeur & vingt d'écartement, comme des haricots. Le trèfle sera aidé par des amendements organiques légers, de l'urine diluée par exemple ou les eaux grasses de rinçage de la vaisselle sans détergent.

Un piétinement modéré ou le passage d'un rouleau aide le trèfle en ses débuts. C'est pour ces raisons, qu'il abonde près des lieux fréquentés.

  • Job aux sept milliards de miroirs - How can we relate to freedom ?

Imaginez que le monde soit un village de cent personnes.  Il serait composé comme suit :

  • 57 asiatiques,
  • 21 européens,
  • 14 américains - nord, centre & sud,
  • 8 africains,
  • 52 femmes,
  • 11 homosexuels,
  • 6 personnes aux USA possèdent 59% de la richesse totale,
  • 80 vivent dans des mauvaises maisons,
  • 70 sont analphabètes,
  • 50 souffrent de malnutrition,
  • 1 est en train de mourir,
  • 1 est en train de naître,
  • 1 possède un ordinateur,
  • 1 a un diplôme universitaire.

Compilons les résultats pour les rendre plus faciles à lire :

  • Cinquante femmes vivent en Asie en des habitations insalubres, ne savent pas la langue écrite & sont sous-alimentées.  Il y a aussi en Asie, deux autres femmes qui ne sont pas si miséreuses & cinq hommes sans vergogne.
  • Vingt villageois habitent en des maisons insalubres en Europe, ne sachant pas la langue écrite, dont onze sont homosexuels, un possède un ordinateur & un est diplômé de l'université.  Il y a aussi encore un gars d'Europe en sus; mais il est plus riche ou moins pauvre - la statistique ne le dit pas.
  • Dix personnes hantent des abris insalubres, dont huit en Afrique, une en train de naître & une autre en train de mourir.  Paix à son âme.
  • Six gars des USA possèdent chacun dix pour cent de la richesse en monnaie de singe & il y a huit autres habitants des Amériques aux fortunes variées à ce qu'il semble.
  • Le total est de cent deux, à quoi nous voyons qu'une partie d'entre-nous sont plus ou moins égaux que les autres.

Ce dernier point me rappelle la devise "fraternité, égalité, liberté".  Elle ne peut pas être entendue si on l'écrit à l'envers.

  • La fraternité est un constat, une observation dans le champ de la biologie.  Tous les êtres vivants partagent une grande part de leur code génétique qui désigne notre parenté.  Nous partageons aussi les mêmes lieux de vie qui, c'est l'habitude, définissent les rapports familiaux.
  • L'égalité en découle comme une conséquence inéluctable dans le champ des sociologies.  Si nous appartenons au même monde où chacun peut jouer son rôle, tous doivent avoir de ce fait le même droit d'exister.  Réduire la présence d'un groupe risquerait d'affaiblir l'ensemble par la perte d'une fonction accomplie.
  • La liberté en apparait lors d'évidence le résultat en nos relations d'être à être.  Nous trouver en position d'égaux au sein d'un groupe nous confère la plus grande liberté d'être ce à quoi notre nature nous appelle, affirmer en actuel qui nous sommes en potentiel.

19.9 - la consoude amie du jardin - a pretty weed - 0 p

  • Elle est belle, fleurit d'abondance, pousse des racines puissantes, médecine & concoction de purin, adventice du type 1 - dressé.  Il en existe plusieurs espèces qui prospèrent aux lieux humides & secs, fertiles & ruinés.  Elle est une rudérale & de ce fait commensale de notre espèce. - la consoude amie du jardin - a pretty weed.

4. les saints de glace & l'été de la Saint-Martin 6p7K

4. les saints de glace & l'été de la Saint-Martin

02.9 les saints de glace & l'été de la Saint-Martin 5 2p3K
  • la blanche fleur du liseron, liane, adventice du type 5 - royale comme un lys, impossible à désherber... - En fait la forme rampante des plantes (5) résulte d'un artéfact. Si nous désherbons, les nouvelles venues vont ramper sur le sol en vue de le couvrir le plus vite possible. Le lys est une liane, une plante en tige du type (1). Après désherbage, n'ayant plus de support, la plante court au sol à la recherche d'un tuteur où grimper. C'est une plante qui prolifère lorsqu'on ouvre le sol en avril ou en mai. Elle demande un sol nourri en voie de minéralisation.

les saints de glace & l'été de la Saint-Martin -

  • L’étymologie couramment admise d'Europe y voit un composé de εὐρύς, « large » et ὤψ, « œil, vue ».  La terre à l'aspect large continue une vieille épithète trouvée dans plusieurs traditions indo-européennes : « la large terre » en Grec, ou simplement « la large » en Sanskrit, & dans les langues germaines.  Europe serait ainsi l'une des figures de la déesse Terre renouvelée.  Une autre racine du nom pourrait être pourtant, compte-tenu de l’origine phénicienne d’Europe en lien de ce fait à la langue arabe, « Aruba » une belle femme aimante.  C’est la caractéristique d’Europe, fille d’Agénor.

Selon une version du mythe, Europe, fille du roi de Tyr en Phénicie - le Liban - fait un rêve. Le jour même, Zeus la rencontre sur une plage de Sidon où il se métamorphose en un taureau blanc, afin de l'approcher sans l'apeurer & échapper aussi à la jalousie de son épouse Héra.  Attirée par l'odeur d'un crocus qui se trouve dans sa bouche, Europe s'approche de lui.  Chevauchant l'animal, elle est emmenée sur l'île de Crète à Gortyne - ou au nord du Bosphore selon d'autres versions.  Sous un platane qui depuis lors est toujours vert, ils s'accouplent après que Zeus fut redevenu humain.  De leur union naissent Minos, Rhadamanthe qui deviendront tous deux juges des Enfers & Sarpédon qui s'exila à Milet en Anatolie.  Plus tard, Europe est donnée par Zeus comme épouse au roi de Crète, Astérion. - edited fr'om Wikipedia

  • La mythologie d'Europe nous rappelle Gauri de l'inde, la consort de Shiva en sa forme douce chevauchant le taureau.  Le drapeau de l'Union portant douze étoiles sur fond bleu rejoint cette symbolique de la terre nourricière en une version plus en accord à la modernité ou à la chrétienté.  Il est d'intérêt de constater que beaucoup de traités fondant l'Europe furent conclus au printemps, en ce joli mois de mai qui ravive nos vues.

La belle saison en climats tempérés débute en mai & y dure six mois. Les révoltes & révolutions en ce continent advinrent souvent au printemps, lorsque les forces de la vie se renouvellent.

Nous observons que le mouvement d'union politique & économique de l'Europe se ralentit jusqu'à presque s'arrêter dès lors que ses technocrates eurent décidé de fixer le calendrier des passages de responsabilité aux premiers de janvier & juillet - Noël & la Saint-Jean.

Le cœur de l'hiver est temps à conserver l'énergie & de ce fait peu propice à entreprendre une charge nouvelle.  A l'inverse, la chaleur  d'un juillet est un moment de préparation à la moisson & n'est pas plus que le grand froid de l'hiver favorable à de telles entreprises.

Ainsi le rythme de travail des paysans, des plantes & des flux de vie en chacun est-il à son maximum d'amplitude de mars à juin & de septembre à décembre.

A la décision de caler l'agenda politique sur le calendrier grégorien manquent la vision & le ressenti que réclame l'engagement politique.  Elle révèle aussi la fracture qui s'accroît entre la vie citadine & les cycles du monde vivant.

C'est une explication climatique semblable qui nous offre une réponse à savoir pourquoi les peuples des régions de tropiques se trouvent souvent la proie des régimes totaux : ils méconnaissent ces printemps qui poussent les peuples du nord à - parfois - se révolter contre l'iniquité ou les abus de leurs chefs.  Toute description a ses limites cependant puisque l'Europe connut au siècle passé son lot de dictateurs.

  • Le tableau ci-dessous souligne des corrélations entre les mythologies d'inde, de Chine & d'Europe.  Les liens entre Aryens, Dravidiens, Mongols & Africains s'articulent autour de la Perse.  Alexandre-le-Grand est le plus fameux de ceux qui les tissèrent.

Les mythes sont des récits imagés & concentrés, des formes que les temps où la transmission pour l'essentiel orale, réclamaient.  Leur symbolique importe au plus haut point, car elle éclaire les cycles du cosmos & de la terre qui résonnent en nous.

Les mythologies de toutes les cultures se répondent & se nourrissent les unes les autres.  Elles étaient des manières condensées de dire, décrire des faits humains universels.

  • Pour prendre un exemple parmi tant, la ligne dix de ce tableau révèle pourquoi les anges furent figurés avec des ailes de cygne.  Muruga, Dieu de la guerre est accompagné du coq qui symbolise un ange.  Plus tard, le coq sera assimilé à un paon représenté comme son véhicule.  Le paon est connu pour tuer les serpents sans coup férir.  Plus tard encore, le paon est rapproché du cygne véhicule de Sarasvati, Déesse des arts & lettres.  Le cygne symbolise le son, la parole, le mantra qui permet l'union.
  deités Inde zodiaque Chine Vahanas India véhicule de ... symbolique qualité zodiaque Europe
1 Mushika / Ganesh rat mouse shrew v. de Ganesh Ganapathi Vignaraja fear - complémentarité humilité / ambition Capricorne / rat
2 Nandi / Gauri ox bull Nandi - cow v. de Gauri Maheshwari Shiva Parvati Maha-Gauri brute power - sex kama force / détermination Verseau / bœuf
3 Durga tiger lion Dawon v. de Durga Parvati Uma Chandi Kali - Ayyappan anger maîtrise / courage Poissons / tigre
4 Lakshmi rabbit cat / owl Uluka v. de Shashti fertility materialism - abondance fertilité / calme Bélier / lièvre
5 Garuda / Vishnu dragon eagle v. de Vishnu Krishna Vaishnavi human thoughts protéger / idée Taureau / dragon
6 cobras / Shiva - Adi Shesha snake primal serpent autour de Shiva Kamakhya Manasa - support de Vishnu Krishna Vaishnavi desire consciousness faire le bien / séduire Gémeaux / serpent
7 chariot / Chandra horse ten horses c. de Indra, Chandra royauté gouverner / libérer Cancer / cheval
8 chariot / Agni goat sheep / ten rams c. de Agni, Chandra feu vie lumière énergie / actif Lion / chèvre
9 Hanuman monkey   servant de Rama obéir service / intelligence Vierge / singe
10 Krichi / Murugan, Hamsa / Brahma rooster rooster peacock - swan first Skanda - v. de Brahma Saraswati Kaumari / aham sa ange - art learning / desire buddhi creative discriminate créer / méthode Balance / coq
11 Dharma dog   derrière Baivara Shiva – Hadkai-Maa cause & conséquence loi / justice Scorpion / chien
12 Ganesh pig elephant Airawata v. de Lakshmi Indra Indrani Brihaspati pouvoir démarrer / intellect Sagittaire / cochon
  • Hanuman, singe qui vivait il y a vingt mille ans au moins, par dévotion à Raam, service dévoué & répétition continue du nom divin, devint humain.  Il symbolise l'évolution du genre Homo en ce temps.  Il est le saint patron des herboristes & des linguistes.  Nous savons que les grands singes herborisent & se soignent par les simples.  Nous savons aussi que l'humain apparut en nous avec la descente du larynx dans la gorge qui permet la parole & la transmission des savoirs & cultures.

Agni le feu - Aham, je - Ayyappa, le fils - Brahma, Dieu dans son aspect de créateur - Brihaspati, Jupiter, le précepteur des dieux - Chandra, la lune - Dharma, la loi de l'univers - Durga, Uma, Kali, la mère divine en son aspect féroce - Ganesh, Ganapathi, Vignaraja, le chef des armées célestes à tête d'éléphant - Garuda, aigle - Gauri, Maheshwari, Parvati, la mère divine en son aspect doux - Hamsa, cygne - Hanuman, singe devenu homme - Indra, roi des dieux - Indrani, sa consort ou aspect féminin - Krichi, coq ou ange - Krishna, un des avatars de Vishnu - Lakshmi, Vaishnavi, la mère divine d'abondance - Maa, la mère - Manasa, le mental - Muruga, messager - Mushika, souris - Nandi, taureau - Rama, un des avatars de Vishnu - Saraswati, Kaumari, la consort de Brahma, mère des arts & lettres - Shashti, déesse de fertilité - Shiva, Dieu comme destructeur du mal & de l'illusion - Vishnu, Dieu comme protecteur de l'univers.

  • pirates des Somalies - the whore seen from the shore.

Près des côtes des Somalies, des navires de pêche des grandes nations économiques prélèvent toute ressource détectée par l'halieutique.  D'autres navires des mêmes nations y viennent déverser des déchets d'industrie riches de leur toxiques, métaux lourds & radioactivité : il est des poissons donc que nous achetons & qui se nourrirent de ces déchets propres.

Des pirates somaliens tentent de se rebeller à cet état auquel leur pays se trouve réduit de voir passer tous les navires sans jamais pouvoir les arrêter.  Ils sont pris en charge par les vaisseaux armés des contrées d'Europe : à la mesure de notre puissance économique, le droit humain qui nous est attribué se définit en plus ou moins grande mesure.

La culture de l'Inde nous enseigne que Artha dépend de Dharma : les biens dont nous disposons sont le reflet de nos actes de droiture, la conformité de nos vies aux valeurs de l'éthique.  A observer plus finement, nous saurions que ceux qui semblent jouir de biens volés n'en jouissent pas vraiment, puisque en fin de compte, seuls les biens qui on trait à notre caractère sont réels - dans le sens où ils nous incarnent & détermineront au fil des jours notre destinée.

A la révélation de Jean, Babylone, la grande prostituée qui accouche de ses enfants démons est aussi la bête immonde à dix têtes & sept cornes.  Les dix têtes évoquent le fait de vivre en sa tête - un mental sur-développé, chaque tête coupée repoussant à son tour.  Les sept cornes invoquent celui de vivre par la force - vénérer la force seule pour imposer nos vues, ce que la tête nous dicte être notre bénéfice au terme le plus court qu'il soit.  Vivre en nos têtes & par la force nous conduit sans erreur à reproduire en nos enfants l'obscurité qui nous habite.

Opposer les uns aux autres ne résoudra pas la question.  Par contraste, chacun en soi peut partir en recherche du Soi.  Le Soi seul peut combattre, terrasser la bête aux passions sombres, le moi en ses peurs & regrets qui nous attiraient au passé mort, aux morts passé, à l'ancestralité & l’atavisme, à l'idiome & l'idiotisme.

A sortir des situations en lesquelles les plus grandes bassesses humaines jouent - cupidité, haine de tout autre - la croyance en un autre qui serait autre est une perversion forte de nos perceptions mentales - je ne vois que la voie spirituelle.

Accepter.  Observer.  Contempler.  Entrer en méditation continue.  S'unir enfin.

  • le premier homme en conscience - appearing of the genus Homo - the fall of mariage.

"Au commencement est le verbe ... " Jean 1.1

  • Le mariage des homosexuels est un souhait qui apparaît en les nations d'occident en une évolution inéluctable.

Il actualise que ces sociétés sont en voie de conclure la coupure du lien à l'origine, fondation de leur culture héritée de l'Inde, la Perse, l'Egypte, les Hébreux, les Hellènes.
Le fait & besoin d'avoir un chef & deux parents ne fut pas dans l'histoire le  mode unique des sociétés humaines.  Les anthropologues nous enseignent qu'il existait des tribus dont le chef ne gouvernait pas & d'autres où la parenté était organisée par le collectif, la communauté des adultes & des enfants.

Nous voyons en ce temps la disparition progressive des chefs en l'affaiblissement du politique au profit des adeptes de la finance.  Il y a peu encore, le groupe de la famille ne pouvait s'entendre que sous sa forme élargie, englobant trois, voire quatre générations.  En la limitant à un couple & son ou ses rejetons coupé des aïeuls sous la nécessité de migrer pour trouver du travail, le processus de dissolution de la famille au mi-temps du siècle passé s'amorçait.

La tendance à nommer des économistes au rang gouvernemental révèle aussi l'abdication de la caste politique.

Ce jour, nous voyons les décideurs en position de faiblesse devant les flux de marché.
Ce jour, les foyers se résument souvent à une mère & son ou ses enfants.

L'homosexualité est un fait.  Que les homosexuels puissent aspirer aux valeurs de conservatisme ou de spiritualité qu'incarne le mariage nous semble un paradoxe.  Que deux homosexuels qui par définition ne peuvent pas procréer ensemble veuillent avoir des enfants est un paradoxe plus grand encore.

Le double glissement pourtant ne peut être éludé.  L'abolition du chef & du couple parental ne sont pas motions mineures de la civilisation Europe : elles en accélèrent la disparition & ce fait n'est pas sans troubler ceux qui souhaiteraient que la spécificité de la culture du vieux continent demeure.

Il est des personnes, membres du peuple en sa totalité & sa diversité, en sa frange la plus conservatrice qui se soucient encore de ce qu'il adviendra une fois l'ultime repère moral tombé.

Les mots importent puisqu'ils sonnent.  Les écritures nous enseignent que du son tout surgit.  En matière de cosmogonie, nous devrons entendre le mot son dans le sens de vibration.  La montagne que deviendra le volcan se manifeste tout d'abord par ces tremblements qui nous terrorisent ou nous avertissent de la création grandiose qu'elle va engendrer.

Lorsque nous voulons créer quoi que ce soit, nous commençons par y penser, ce qui émet une onde de vibration plus subtile que le son - puis nous en parlons.

A beaucoup, le mariage est un sacrement qui consiste à conjuguer deux différences, à concilier les contraires.  Le couple diffère d'un tandem ou d'une paire.  Désigner comme couple deux amants ou amantes du même sexe, c'est méconnaître le sens du mot.  L'homosexualité est une forme d'aversion de l'altérité.  Elle permet d'aller droit au but en matière de relations sexuelles, sans avoir à passer par une compréhension psychologique de l'autre genre.  Les homosexuels sont des personnes qui en elles-mêmes combinent le masculin & le féminin, tandis que les hétérosexuels obéissant à la loi biologique dominante, cherchent plutôt une complémentarité en leur vis-à-vis.

Par la richesse des perceptions qu'elles implique, l'homosexualité produit des génies comme Proust, de beaux génies stériles.  Jean Genet, cet autre génie & poète, maria tous ses jeunes amants à des femmes pour qu'ils fondent une famille.

Accorder égalité de droits & devoirs à tous est un bien au-dessus de beaucoup, car il implique de protéger l'intime conviction de chacun.

En revanche, utiliser le même mot - mariage - pour unir une paire & un couple est une faute contre la langue, la négation de l'esprit qui toujours doit régir la lettre.  Il aurait suffi d'accorder les mêmes droits à tous sans pour autant utiliser le mot.  User d'un mot à contre-sens revient à le détruire - ce ne peut pas être un gain.

Qu'une personne ait eu en faits deux parents de sexe opposé n'est garantie de rien.  C'est un habitus vieux de plus de vingt-mille ans pourtant.  L'abandonner n'est pas acte anodin.  La base de cette tradition est une réalité de l'ordre du biologique.  La maternité est plus facile à définir & c'est probablement pour une raison de cet ordre que la judéité se transmet par la mère.  Pour faire bonne mesure à cet égard, l'enfant était nommé fils ou fille de son père.  Le premier homme fut celui qui prit conscience de sa paternité.

Les humains à Neanderthal connurent-ils cette conscience ? 

  • migration des formes en ce cycle centenal - la croissance des sages.

La décroissance peut s'entendre sous quatre formes.

Nous pourrions tout d'abord réduire les conforts de notre mode de vie.

Peu savent tel Pierre Rabhi s'y résoudre, hormis les sages.

Le bon-sens pourrait aussi nous conduire à diminuer la part que l'argent prend dans nos vies.  Une alternative demeure en effet entre gagner plus d'argent pour acheter de la nourriture de haute qualité ou préférer travailler moins & établir un potager, par exemple.  Une maison en auto-construction peut coûter vingt fois moins que si nous l'achetions & être bien plus économe à chauffer parce que nous l'aurions bâtie sur le mode à énergie positive.  Quelle part de nos revenus consacrons-nous à acquérir & maintenir une voiture qui nous permet de nous rendre sur notre lieu de travail ?  Nous pouvons confier la gestion des eaux & des déchets à des technocrates & payer les taxes afférentes ou choisir de recycler plus directement nos eaux grasses.

Il est possible également de réintroduire du troc dans nos économies locales en un système qui n'entre pas dans le calcul des théories de l'économie ordinaire.  Si nous y regardions avec soin, il nous apparaitrait que déjà le travail que nous accomplissons sans salaire au cours d'un jour excède en moyenne le nombre d'heures ouvrées par soumission à la nécessité de l'argent.  Nous savons combien l’œuvre des associations est importante en volume d'activité & influe en proportion sur tous les autres volets de l'économie.

Enfin, nous pouvons commencer de graduellement désengager nos vies de l'idée mathématique des nombres & chiffres.  A titre d'exemple, citons le département de Creuse où le chiffre en unité monétaire par habitant est faible, mais l'indice de développement humain en contraste élevé.

  • Ces quatre formes prirent déjà leur envol.  En leur flux s'ouvre l'issue de la transformation centenale que 1918 amorça.
0210 les paysans sont des Vaishyas - dialogue 6 5p5K
  • blés & seigles issus des fermes de France & Allemagne

Les paysans sont des Vaishyas. - Farmers are merchants.

L'enseignement à l'agriculture naturelle devrait se limiter à la pratique, la question du comment faire,
puisque de toutes les autres connaissances, nous avons plutôt trop que pas assez.

Pour commencer un jardin naturel, il faut commencer.  Commencer nous permettra d'en voir le résultat qui en suite nous incitera à poursuivre.
Si nous débutions sur un sol ruiné, le résultat pourrait tarder à apparaître, mais en ce cas, il suffit que la jardinière utilise les deux méthodes en deux endroits de son jardin pour pouvoir les comparer.
Le blocage le plus profond est d'y croire ou pas.  Le manque de conviction risquerait de nous empêcher de commencer.  A l'inverse, notre idée de la beauté sauvage, le sens du juste nous y poussent.

La pratique se développe par conversations, le bouche à oreille qui entrecoupe les observations.
La vie moderne nous tient éloignés les uns des autres.  Dans ma recherche, je me sens parfois seul.
Je propose de commencer un forum de réflexion qui permettrait de mettre en commun & ajuster nos pratiques, puisque je constate qu'il existe des personnes qui semblent réussir déjà
A l'issue d'une année au moins, ce forum pourrait aboutir à un manuel de jardinage naturel, un ouvrage collectif.
Ensuite, des formations pourraient être données sur la base de ce manuel.

  • La connaissance théorique des formateurs est certes importante.  Le jardinage naturel pourtant est plus comme un art, un lien de l’œil à la main - une coordonation des cinq sens pour tout dire.  Ce savoir est acquis par l'individu à la mesure de sa pratique & de l'intensité qu'il y mettra.  Pour commencer, il faut une part de foi, un don de soi.
2.13 - le dialogue d'un hellène & d'un iranien - p
  • la prairie céréale de 2012 en juillet

le dialogue d'un hellène & d'un iranien

  • Olivier Barbié :

Les paysans sont les vaishya de la troisième varna.  Le nom ancien est aria qui signifie les membres du clan.

Tu dis : « Je ne suis pas un vaishya & ma ferme n'est pas rentable. »

Dis plutôt : « Je suis sans clan & donc on ne me donne rien. »  Il n'est pas possible de cultiver seul.  Même Fukuoka cultivait avec trois ou quatre personnes invitées.  Les occitans cultivaient avec leur fils & souvent un frère – le tonton.  La base de l'agriculture, c'est le clan – l'ostàl en occitan.  Si les paysans se sont auto-détruits, c'est parce qu'ils ont remplacé les membres de la famille – familii – par des machines - le tracteur.  Le problème ne vient pas du fait que le tracteur est plus cher.  Le problème est que le tracteur n'a pas d'âme.

Je te promets que ta ferme sera rentable lorsque tu renonceras à produire & que tu souhaiteras faire peuple, selon l'expression que j'emploie habituellement.

  • Mars's farm : Il se peut que le tracteur ait une âme.  Elle est cependant celle projetée de l'ingénieur qui le conçut, une âme toute mécanique née en l'usine tournée vers le profit, la pécune pour elle seule, l'usage de la force humaine en ce but.  C'est par la force de cette âme Prométhée que la machine dont le rôle officiel était de réduire notre labeur en fin de compte nous asservit plus encore.  La voie Agrinature sera non pas de faire encore plus avec plus de machines encore plus sophistiquées au point de ne pas pouvoir être réparées & de devoir tôt grossir les tas de nos déchets superflus dès leur temps d'usage éphémère défini par avance accompli,
  • mais bien d'indiquer le chemin en silence, dialogues & découvertes de la non-dualité & du ne rien faire.

Entendons le jardin naturel au sens le plus large d'un jardin enclos préservé comme lieu de vie & de productions vivrières autour des points d'habitation, selon l'organisation de la permaculture par exemple ou l'idée de Fukuoka d'un grand nombre de petits paysans plutôt que de grandes structures.  Le jardin lors serait comme centre d'expérimentation, de découvertes, d'apprentissage du monde & de nos relations à la nature.

Le jardin nous ancre à la terre & en cette société qui nous sédentarise par contrainte, il ouvre nos droits à exister & partant à organiser le collectif.  Il est une zone tampon, un espace de transition & lien avec les voisins, un garde-manger permanent d'aliments exempts de polluants, les produits que la saison offre & que le corps réclame, un lieu de recyclement où déposer nos déchets organiques afin de ne plus fabriquer de pollutions.

Il est un lieu où peut s'exprimer notre créativité, où dépenser de l'énergie physique, où s'atténuent les tensions de la vie & peuvent s'envoler les joies & les peines, un outil de liberté & d'apprentissage au discernement & à la décision, ou dédié à l'expérience & l'expérimentation, aux essais & tentatives, un centre où se matérialise notre caractère & se développera l'originalité de chacun, un espace de loisir & de liberté aussi.

Ce sera enfin un habitat de nos recueillements & réflexions, notre ressourcement en contemplation ou même de la méditation que parfois par grâce ciel & terre nous infusent.

En cette acception, il est commun à l'agriculteur & à l'amateur.

Le jardin d'un maraîcher peut mesurer un hectare & il est déjà un lieu d'agriculture qui nourrit bien des personnes.

  • Olivier Barbié : D'accord pour la définition du jardin naturel.  Elle correspond au canton occitan, canthus en latin.  C'est le cercle de terrain qui entoure la maison, borderia ou boria qui il y a longtemps était de planches & comptait une pièce unique.  Le canton est clôturé, ferma.  La borie en occupe le centre.  L'ostàl, ou pièce centrale est au centre de la borie.  Le foyer se trouve au centre de l'ostàl.  L'oule – ola – occupe le centre du foyer.  Tout ce que possédait le père, l'homme le plus âgé, convergeait vers l'oule.  La plus vieille femme veille sur l'oule.

Cette veille est représentée par la chaîne qui tient l'oule, le cremalh.  L'oule est un féminin, la crémaillère un masculin.

Pendre la crémaillère, s'est fonder une nouvelle famille, fixer un nouveau centre.

  • Mars's farm : La pratique de dix ans à la ferme de mars fut semée surtout d'échecs pour deux groupes de raisons.

D'une part, le sol n'était vivant qu'en ses quelques centimètres en surface.  Revivifier un sol ne se fait pas en un jour.
De plus, mon outillage n'était pas approprié.  Compte-tenu du fait que les paysans ce jour ne peuvent se passer d'outils mécaniques, même si à mes yeux ils constituent le point le plus rébarbatif du métier, j'avais acquis du matériel le plus ordinaire, mais sans savoir quoi exactement serait utile.

D'autre part, je pris la méthode comme un tout, sans comprendre que nous pouvons y entrer pas à pas, peu à peu, à la mesure de nos moyens, de la confiance que nous lui accordons, de la conscience que nous en avons.
De plus & c'est le paradoxe du solitaire, je n'osai pas la technique essentielle que sont les billes d'argile.

A l'inverse & opposé Sapoork dont la ferme est voisine de trente kilomètres dispose d'un sol en bonne santé, saturé de graines de trèfles & occupé de toutes les graminées & plantes de prairie spontanées de la terre.  Elle travaille en bio & sans labour depuis dix ans -  mais c'était sur une autre ferme.  Dès qu'une idée germe, fruit de nos réflexions, elle l'applique sans délai.  L'idée fonctionne car le sol & la praticienne sont prêts.

Faut-il que je lise "le jardin naturel" de Jean-Marie Lespinasse & "le manuel de culture sur butte" de Richard Wallner ?  Je connais l'avantage des buttes en permaculture, mais j'avoue que l'idée de modifier par une action volontaire & mécanique la topographie du sol ne me sied pas, même si je reconnais l'inventivité phénomène de Sepp Holzer.

J'ai conscience de la carence due au fait que je ne suis pas indigène de l'agriculture, fils de paysan.

Les indigènes du monde paysan ont d'autres limitations & les deux points de vue sont complémentaires.

L'assolement cette année est

  • 35 ares de seigle avec un cinquième de vesce commune d'automne,
  • 40 ares de méteil & vesce - seigles & blés populations -
  • 1 hectare de blés en mélange des populations sélectionnées au cours de cinq saisons par le terroir & les biotopes de la ferme & la voie agrinature - avec de la vesce, dix ares d'avoine & féverole & de méteil - blés rustiques & seigle -
  • 20 ares de blé de printemps population, 20 ares de pépinières de blés tendres & poulards,
  • 1 hectare d'avoine & vesce commune,
  • 1 hectare semé en luzerne,
  • 5 ares de blé "Guichard Mars Roches Tirelangue Mercier" semé en billes d'argile dans un couvert EVA.

La production potentielle en céréales par hectare de ces sols est de l'ordre d'une tonne.  Les autres parcelles sont en régénération, semées de fabacées & brassicacées.

Agrinature est le nom donné à la méthode de Fukuoka.  Je constate que le néologisme fut déjà détourné par plusieurs personnes morales en un but de commerce.  Le nom de la ferme de mars, personne ne vola car il est un peu ridicule.  Le nom officiel de l'association attachée à la ferme est Agrinature - Mars's farm, ce qui le protège des pirates.  L'association Agrinature est affiliée au RSP.  Le réseau nous accepta en son sein car il compte plusieurs agriculteurs qui voudraient atteindre à l'agriculture naturelle, Philippe Guichard ou Nicolas Supiot par exemple.  En matière de céréales, nous avons besoin de semences fermières & vivantes qui élaborent plus de racines que de tiges, à l'inverse des plantes modernes.  C'est pourquoi j'approchai le réseau.  L'apport de la ferme de mars à son oeuvre sera en un premier temps une population de blés adaptés à l'agriculture naturelle & plus tard quelques pratiques culturales à envisager.

  • Olivier Barbié : Jésus résume toute la loi & ses prophètes.  Abraham avait posé les bases de cette même loi.  Abraham vivait au milieu des siens & de ses troupeaux.  Jésus a dit à sa mère qu'elle n'était pas sa mère.  Pour ma part, je pense qu'Abraham était un traditionaliste vivant sous la tente alors que Jésus était un moderne, habitué à la ville.  Je me sens infiniment plus proche d'Abraham que de Jésus, malgré tout le respect que j'ai pour lui.  Chaque fils occitan est un petit Abraham.  Il n'a pas le choix.  Seul le cadet peut devenir un Jésus.  Malheur à celui qui, comme mon père, joue à contre-emploi.

Florence : Le peuple qu'Olivier Barbié promeut semble-t-il couramment selon ses propres dires, est-il humain ?

  • C'est à lui qu'il faut poser la question & sa réponse m'est d'intérêt.  A quel peuple non humain fais-tu allusion?  De ce que je connais d'Olivier, c'est un peuple humain.  J'ajoute aussi que les enfants sont des arbres. - marssfarm 03.11.2013
2.11 - œuvre d'ego tôt croule - ashes to ashes - p
  • fleur d'anis ou fenouil

Toute œuvre d'ego tôt croule. - from dust to ashes.

  • L'accord de paix fut obtenu le neuf de novembre de l'an dix-huit du siècle dix-neuf.

A la différence de ce que nous pourrions croire, novembre est le mois onze.  En l'idée de génie de donner plus de force à cette entente que les armées d'Europe voulurent définitive, eu égard aux symboles on agréa de fixer l'armistice au jour onze du mois onze à onze heures onze minutes.

Des soldats moururent au cours de ces deux journées intervalle entre décision & acte.  Ce sont les flèches du signe onze qui les tua.  Moi-même il m'arrive encore de creuser bien des tranchées un siècle plus tard !

Onze est le nombre des Rudras du grand Shiva, l'aspect du Ciel qui détruit tout mal, disperse les nuées de l'illusion, ruine toutes les vieilles idées auxquelles humains s'attachent.  "De tout ce que tu vois, il ne demeurera pierre sur pierre."

  • Au front de l'inversion de valeurs qu'est la guerre les soldats perdent la raison de quatre manières.  On les drogue pour qu'ils puissent aller combattre.  Un est pris d'apathie, obéit sans réagir.  D'un autre une férocité s'empare.  Il court au combat comme en un rêve.  S'il a la chance d'être blessé au lieu de mourir, il sera déclaré héros.  Un troisième perd tout repère.  Il s'éloigne sur la route comme un zombie.  On le comptera déserteur.

A la grande guerre civile européenne, la moitié des petits paysans laissèrent la vie ainsi que la quasi totalité des charpentiers & menuisiers employés à étayer les tranchées.  Leur savoir n'était écrit qu'en leur corps & ainsi se perdit.  Le savoir de la terre & savoir bâtir des maisons de bois sont des métiers de compagnons que seule la pratique enseigne.  Nous avons besoin cent ans plus tard d'un retour massif vers ces métiers

  • Freiner sur le spirituel car c'est la pente naturelle. Pourquoi la semaille est toujours difficile? La méthode naturelle fonctionne bien en maraîchage.  En céréales, l'expérimentation progresse forcément avec plus de lenteur puisqu'elle demande neuf mois - quarante & une semaines - de grossesse chaque fois.  Encore un peu donc & le résultat en éclatera.

A la question, les humains ne répondent pas.  Depuis quarante ans que Fukuoka réactualisa l'agrinature, peu l'entendent, moins encore la voient, moins encore l'actent.  C'est parce qu'il faut manger!

  • Les parcelles & les êtres qui les habitent répondent à la question posée.  Le vieux sage fou y répond.  La vie y répond.  Les mille savants que sont Soleil, ciel, temps, terre, vents, sol, roche & ceux qui y marchent rampent creusent & vivent en silence surtout en écho & en chœur se répondent tintamarre brouhaha qui chasse ras toute nuée trace de tristesse ignorance.

Shiva est aussi nommé celui qui fait le bien.  Il est l'archétype du maître - the master who shows the way, dispels the clouds of darkness.  Il anime les atomes en leur vibration.  Shakti sa consort soumet les démons & danse la musique sublime, vibration, bruit de fond qui tient l'univers.

  • panchbhutas : Akasha or ether eternal sound Sabda aum raam shyaam, Kala or time cause of action,
  • space Sthan place, Dik direction, Soul or knowledge, Mind or sense experience.
  • Agni from sky, earth, stomach – hunger & digestion  - & common energy.
  • Vayu, Jal, Prithvi - nitya paramanu or eternal atom, anitya karya or transient work shapes.

The 5 elements ou panchbhutas - Akasha or ether is eternal.  It is where sound or Sabda appears, echoed in the sacred syllables aum raam shyaam.  It manifests through Kala or time, the cause of action, & space which is two-fold : Sthan or place or location, & Dik or direction.  It is last where Soul or knowledge, & Mind or sense experience exist. - Agni, the fire element originates from sky, earth, stomach - both hunger & digestion  - & the common energy we know & use. - Agni, Vayu or wind, Jal or water, & Prithvi or gross matter present two aspects : nitya paramanu or eternal atom, & anitya karya or transient work shapes.

  • Marc 13.2 : "Vois-tu ces grandes constructions ? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.  Matthieu 24.2 : Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. Actes 5.38 : Maintenant, je vous le dis ne vous occupez plus de ces hommes, & laissez-les aller. Si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle se détruira."
2.12 - la vie telle qu'elle... - beauty of the ederly - p
  • vesce lumière & lentille noire

la vie telle qu'elle... - beauty of the ederly.

  • Nous consacrons en France collectivement douze pour cent de notre temps à un cadre professionnel.

Cela signifie que nous créons beaucoup plus de richesse hors de ce cadre, en un travail non rémunéré.

Ce que des économistes nommèrent crise débuta il y a quarante ans déjà.  Au long de ces quatre décennies, le pays conserva son rang de cinquième économie du monde.  Cela signifie que les grandes compagnies cotées en bourse produisent assez de monnaie pour soutenir le niveau de vie de tant de temps passé hors de l'entreprise, en chômage, en maladie, en formation, en retraite, ainsi que tous les métiers qui ne servent à rien & aussi ceux dont le but est de nous empêcher.

En cent ans la productivité du travail d'un agriculteur se multiplia par trois cents.  La surface moyenne des fermes augmenta en même proportion à mesure que diminuait le nombre des agriculteurs.  A partir des années mille neuf cent septante, le prix des céréales baissa.  Il est désormais en train de remonter en monnaie constante, car l'agriculture tend à devenir trop dispendieuse en énergie, tentant de substituer à toutes fonctions de l'écosystème l'usage de l'intrant pétrole & parce que les sources d'énergie d'obtention aisée se raréfient.

Les prix agricoles sont trop bas & cela nécessite de subventionner les paysans.  A moins que ce ne soit l'inverse.

Les loyers sont trop élevés & cela rend nécessaire les allocations logement.  A moins que ce ne soit l'inverse.

Il est autant de logements vides que de personnes mal logées ou sans logis.

La société fonctionne malgré tous ses travers & une complexité extrême qui ne semble pas pouvoir cesser de s'accroître en un cline sans fin que l'informatique permet.  C'est pour cette raison que nous n'osons pas la transformer.

Plus j'avance en âge plus je trouve que tout est pour le mieux.

C'est un proverbe tiré du Tao Te King : "Ce qui advient est toujours le meilleur."

Regarde en l'autre non pas ce qui le fait autre, mais ce qui nous fait un.

Considérons nos points communs sans exacerber nos différences sauf en leur beauté de contrastes.

L'altérité crée la beauté de la vie en couleurs variées.  Elle nous désaltère du commun.

L'unité en est la saveur.  Elle nous rassasie du divin, de l'idéal.  Ainsi le mouvement est possible, eau & soleil.

Que chacun serve la société avec le talent que la vie lui donna.

Je ne crois pas que l'on soit heureux maltraitant qui que ce soit, ni les arbres, ni le sol, ni les herbes, ni les humains.

Je crois aussi à la beauté de la création, que la nature est le plus grand artiste.

C'est en cela qu'Agrinature est utile à pacifier le lieu de luttes qu'est la planète ce jour.

Agrinature est un remerciement à la vie telle quelle - la vie telle qu'elle...

  • La Bretagne est fameuse pour ses productions hors sol.  La région importe des céréales depuis le bassin parisien & jusque l'Argentine pour nourrir des animaux élevés en cages.  Les animaux ainsi engraissés sont exportés partout.  Les camions ne paient pas l'usure des routes qu'ils occasionnent, ce qui est une manière de subvention.  Les paysans sont subventionnés aussi pour compenser le fait qu'ils produisent des aliment de faible valeur.  Les pollutions des eaux générées seront à la charge de la collectivité enfin, car les sols granitiques de la péninsule ne sauraient absorber tant de déjections.  Les algues vertes qui colonisent en conséquence les plages & le plateau continental pourraient être collectées ainsi que les fumiers pour les renvoyer en fertilisants vers les terres céréalières, mais cela est onéreux.  En résumé les terres à blé de grandes exploitations sans animaux sont en carence d'humus, tandis que celles de la Bretagne dépassèrent il y a longtemps le taux de saturation en azote, nitrates , nitrites & phosphates.  Au lieu de tout cela, nous pourrions produire & manger local & bio.  Ain't it ?

    We could enter Agrinature too...

    • odeurdelaterre le 12/11/2013 : La subvention autonome collective est ce que fait le groupe "terres de liens" : chaque paysan donne un peu de son argent à l'association qui permet d'aider d'autres paysans qui n'ont pas assez.

    marssfarm le 12/11/2013 :  Cela rappelle la dîme volontaire des paysans.  Ils mettaient en commun un dixième de leur moisson de grain en sécurité pour l'usage de ceux d'entre-eux qui en auraient besoin.

     
    2.13 - la main construit l'humain en nous - p
     
  • Ononis survécut en le résidu herbé d'une prairie devenue parking.

On le nommait arrête-bœuf car si s'écartaient trop des haies dans le champ ses racines traçantes, elles pouvaient parfois jusqu'à bloquer pour un instant la progression du soc de bois.

Sur la photo on le voit partir à la reconquête de l'espace bitumé.  Si un jardinier ne venait deux fois l'an l'en dissuader par quelque pétarade de ses machines & emportement de la matière végétale par lui produite, il parviendrait en peu de temps à recouvrir la zone stérilisée par le pétrole goudron.  Ici, le jardinier n'est pas trop méchant.  Il ne fait que son job.  Il laisse Ononis exister encore.  Un jardinier privé serait bien plus féroce ...

Ononis couvrant le bitume y retiendra les feuilles d'automne.  En cet humus nouveau, d'autres graines tôt germeront.  Il est des arbres qui un jour réussiraient à ouvrir une fissure dans la croûte d'asphalte, somme toute de peu d'épaisseur.

Au  départ de cet instant, la reconquête progresse à grande vitesse...

Cela se produira un jour.

Quand est la seule question.  Sera-ce dans une décennie, lorsque le métier bureaucrate des bœufs qui travaillent dans les bureaux du parking aura périclité par manque de fonds ?

Sera-ce dans un siècle, lorsque la ressource pétrole sera tarie ?

Sera-ce dans un millénaire, lorsque la société entière sera devenue humaine, les humains placés en son centre ?

  • la main construit l'humain en nous

L'économie & l'écologie sont l'avers & le revers de la pièce Terre,

 lieu de notre habitat en la maison univers. *

Nous ne savons nous entendre en leur définition - par le jeu devenu subtil de la lutte des classes

 puisque le salaire d'un ouvrier transite par une banque qui le joue à la bourse

 puisqu'une part de ce salaire est collectée à la source par un État qui tire sa grande puissance de ce fait même.

  • Par le jeu des subventions, exonérations & externalisations, un industriel prélève un Euro par an au compte en banque d'un million de personnes.  C'est là son profit.  Il le reverse par moitié à ceux - légion - qui travaillent dans les bureaux.

Par spéculation boursière, un financier prélève un centime par jour au compte en banque d'un milliard de personnes.  C'est là son profit.  Il le reverse par moitié à tous ceux qui travaillent dans les lieux de commerce & de décision politique.

Un artisan doit présenter une facture claire & détaillée, & ce point limite sa capacité au bénéfice.  Il le reverse par moitié à ceux - voisins & clients - qui travaillent dans les administrations, points de collecte des taxes & cotisations, groupes de distribution & négoce à grande échelle.

La valeur créée transite par les bureaux qui chacun lui prélève une part.

Cela est bon, au sens que rendu possible par une productivité du travail que les machines & l'informatique multiplient.

En revanche, nous voyons que la valeur du travail migre peu à peu vers les bureaux.

L'œuvre de la main y perd le rôle capital qu'elle occupait.

C'est l'usage de nos mains pourtant qui surtout construit au fil des jours notre humanité.

Ici se pose la question de notre place, position & positionnement en un monde de machines, ordinateurs & bureaux.

  • * See the prefix eco, from Greek οἶκος - oikos or house, dwelling.   The word "pièce" in French means both a coin & a room.

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Jupiter est une contraction latine de Zeus pater - le père Zeus. Dieu est une forme francisée de Zeus qui désigne le plus gros luminaire du ciel hormis le soleil & la lune.

Le mot jour qui désigne une ouverture, une lumière & la journée est une déformation du mot dont la racine en sanskrit évoque les cieux comme lieu où luisent étoiles & planètes.

L'idée qui domine en ces mots est que le ciel est vaste, lumineux; éternel, animé & cyclique & que notre existence en dépend, fragile, limitée, obscure. Lors les notions conséquentes d'éducation & d'élévation par le souffle ou esprit, vers l'essence ou esprit.
  • Flo le 25/11/2018 : Jupiter se disait Iovis en latin, Zeus se disait Jevs en grec, Iovis et Jevs sont déjà proches linguistiquement.
marssfarm le 25/11/2018 : Oui. Cela sonne aussi comme Jéhovah ou IHVH.

On désigne le ciel animé vaste immuable cyclique lumineux puissant,

conscients de notre dépendance mortalité finitude minuscule en écho.

Le ciel est chaste obéissant & pauvre.

A l'inverse de ce que nos désirs sans contrôle

pourraient nous faire croire, c'est notre condition également.

5. le travail, le besoin, le service / 6p40K

5. le travail, le besoin, le service

  • le travail, drogue, le besoin, ses fonctions, le service - la drogue qu'est le travail, ses fonctions, la valeur du service.

Qu'est-ce que le travail?  Pourquoi notre société où il est demandé une cadence souvent au-delà du possible aux travailleurs, ne partage-t-elle pas cette charge?  Pourquoi avoir un emploi est-il devenu le privilège des nantis ou des chanceux?  Pourquoi les tâches les plus essentielles que sont l'éducation des petits, faire la cuisine soi-même, faire des enfants ou prendre une douche par exemple ne sont-elles pas rémunérées?  Pourquoi le patron qui est le seul à ne rien faire dans l'entreprise est-il le plus payé d'entre-nous?  Pourquoi ceux qui font semblant de travailler son-ils mieux payés & considérés?  Comment des politiques sont-ils capables d'occuper plusieurs postes en simultanéité?

La société a besoin de 4 fonctions de vocation - produire, échanger, protéger & enseigner.  Il existe aussi en elle le besoin du service qui n'est pas une tâche à proprement parler.  Il s'agit plutôt d'une manière de l'être qui touche à cet égard les quatre fonctions du travail & tous les métiers.

La fonction de production concerne les personnes qui travaillent de leurs mains, les ouvriers & les métiers de service pur - tels que les agents de nettoyage par exemple.

La fonction d'échange désigne les commerces - l'agriculture, les artisans & tous les commerçants qui achètent & revendent.  Le mot commerce signifie au fond un merci commun, un service mutuel rendu.

La fonction de protection a trait au politique, à la justice, à l'armée, à la police & à toutes les administrations dont la tâche est de relier les membres de la société entre eux en protégeant les plus faibles en son sein.  C'est en ce soin porté aux plus humbles que le responsable trouvera la noblesse de son humanité par un service accompli.

La fonction d'enseignement touche à la recherche, à l'éducation, aux structures religieuses & aux arts en général.  Dans la tradition, avant de devenir maître, il est besoin de choisir un maître, d'en être accepté & de dûment le servir.

Les quatre domaines de vocation de la société humaine s'entendent comme une pyramide.  La première fonction en est la base car ceux qui l'accomplissent créent tous les biens & services dont les autres groupes s'empareront pour leur métier.  La deuxième fonction distribue ces biens & services.  La troisième organise & ordonne les rapports entre les êtres.  La fonction d'éducation enfin assure la formation des politiques en ce qu'elle leur enseigne le lien à la nature, aux valeurs & aux êtres.

Dans la société moderne, les fonctions de production sont en grande partie réalisées par des machines, ce qui implique une forte dépense énergétique, car aucune machine ne saurait égaler le travail humain en efficacité, en le rapport entre la consommation d'énergie & le travail accompli.  Les machines en revanche disposent de ce fait d'une consommation accrue, d'une puissance - la puissance est la quantité de travail accomplie par unité de temps - de travail énorme.  C'est cette mobilisation extraordinaire qui permet désormais d'envisager l'épuisement des ressources qui nous sont disponibles & les nouvelles questions émergeant en économie & en écologie.  Ces questions sont par exemple celles de la surproduction, de la surabondance des objets, de l'accumulation des déchets que ces objet produits deviendront tôt ou tard & des pollutions qui sont par cette accumulation de déchets induites.

La surabondance, paradigme nouveau en l'histoire de l'humanité nous confronte - & c'est un paradoxe - à la question nouvelle du sous emploi.  C'est là en fait une protection que notre condition d'êtres de nature heureusement nous impose, car si tous pouvaient travailler en toute capacité, nous brûlerions en une heure ou un jour, car telle est la puissance de la technologie, toutes les ressources disponibles!

La conséquence du sous-emploi en les fonctions de production & service pur fut une inflation des autres fonctions par un effet purement mécanique.  La société où les machines règnent se complexifie & il est besoin de l'administrer plus.  Il est besoin aussi de former les individus à l'utilisation des machines & à gérer la société en complexification.  Il est besoin enfin d'organiser le sous-emploi afin que les personnes touchées par la pauvreté ne meurent pas toutes au même endroit au même moment & qu'elles ne se révoltent pas trop contre le modèle social dont elles se trouvent exclues.

La force d'une pyramide est intrinsèquement liée à sa forme d'une stabilité extrême.  En la société gouvernée par les machines, la pyramide des groupes sociaux s'inverse.  Prenons l'exemple d'un artisan à son compte.  Sa position sociale l'inscrit dans le deuxième groupe, la fonction de reliance.  S'il n'a pas d'ouvrier à son service, cela signifie qu'il accomplit lui-même la première fonction de production, c'est-à-dire tous les actes de l'art qu'est son métier.  S'il n'emploie pas de secrétaire, cela signifie qu'il accomplit lui-même une part des tâches administratives dont la comptabilité fait partie.  Lorsqu'il facture la taxe sur la valeur ajoutée à ses clients, il accomplit en fait la fonction de collecte de l'impôt.  Nous voyons en cet exemple, qu'en la société moderne, les fonctions accomplies par les personnes sont toujours complexes.

  • Est-il possible d'inverser la pyramide des fonctions d'une société?  La proportion des personnes qui accomplissent un vrai travail - entendons en cela un travail de production ou de service accompli par la main - se réduit en nos sociétés de plus en plus de jour en jour.  En architecture, une pyramide inversée n'est pas stable & ne peut survivre longtemps.  Si rien n'était fait pour la soutenir, la tour de Pise se serait effondrée depuis des lustres.  Saurons-nous construire une société sans travail?  Cela est inouï.  Notre échec à le faire à ce jour est total : sur la planète, environ un dixième des humains ont un emploi avec salaire & parmi eux beaucoup se droguent pour tenir le coup...
0211 apprendre la division divide & rule 6 4p3K
  • Les nuages sont les pensées de la terre. Ils nous cachent la lumière & nous donnent la pluie.

apprendre la division - divide & rule.

La multiplication des milliardaires indique que nous avons collectivement trop d'argent.  Quelle bonne nouvelle pour ceux & celles qui en manquent !  La multiplication des chômeurs indique que nous n'avons collectivement pas assez de travail.  Quelle bonne nouvelle pour ceux & celles qui sont fatigués !

Les deux assertions se contredisent.  Elles dénotent que nous ne savons pas ce que sont le travail & l'argent.

Qu'est-ce que le travail ?   Qu'est-ce que l'argent ?  L'argent est ce qu'on vous confère en échange d'un travail que tout le monde n'est pas en capacité d'accomplir.  Le travail est un groupe de tâches qui requièrent du temps, des compétences, des connaissances, de l'abnégation, du courage, de la régularité, de l'endurance, de la ponctualité, de l'humiliation volontaire, de la suite dans les idées, d'être honnête, attentif, méticuleux, rusé, d'écouter, de ne pas craindre de se salir, de savoir faire semblant, d'aimer l'argent, les honneurs & la satisfaction de la tâche accomplie.

Il requiert encore tant & tant d'autres qualités que nous possédons tous en plus grande ou moindre mesure & que nous développons par exercice constant.

Nous savons que tout notre travail n'est salarié que pour un quart de son temps.  Torcher les mômes est un travail d'éducation.  S'informer est un travail civique.  Étudier, se former, participer à une association ou vidanger un moteur sont des formes de travail qui impliquent assez peu les caisses de la taxe-sur-la-valeur-ajoutée ou celles des cotisations sociales.  Ces formes de travail libre ou informel impactent cependant l'économie au plus haut point, puisqu'elles sont les trois quarts de la globalité de notre travail.

Qu'est-ce que le travail ?  Qu'est-ce que l'argent ?  Tous deux concernent le temps, le temps que la vie nous donne, puis qu'elle nous reprend.  Il est possible de travailler un quart du temps d'un jour de son temps de vie, incluant en ce temps toutes les tâches qui impliquent salaire ou dépenses - comme faire son ouvrage ou faire les courses.  Il est bien aussi de travailler un autre quart de notre temps en service, incluant en ce temps les tâches qui consistent à servir sa propre maison, comme prendre une douche rapide ou laver la cuisine.  Ces deux premiers quarts du jour représentent douze heures de travail dont la moitié environ peuvent être salariées ou dégager un revenu & l'autre moitié sert surtout à aider quiconque le demande, le réclame, en exprime le besoin.

Des douze heures qui nous restent, la moitié sont consacrées au repos & l'autre moitié seront utilisées à méditer ou remercier la vie, ce qui inclut bien des actes donnés le cœur ouvert tel que ceux qui concernent l'art, l'amour, la créativité, l'amitié, le don de soi, les rituels, l'invention, la méditation vraie.  Lorsque nous aurons ces quatre quarts du jour en perspective, partager le travail & l'argent deviendra facile.  Si un dixième des humains déjà entraient en cette saine division du jour en quartre, il faudrait que des politiques inventent des lois pour les freiner à travailler & les inciter à accepter plus d'argent !

L'argent & le travail ne sont que l'avers & le revers du temps, le temps que la vie nous donne, puis qu'elle nous reprend.   « Si tu me donnes une part de ton temps que la vie te donne, je te donnerai de l'argent qui te permettra d'acheter à d'autres du temps... »  Nous nous achetons les uns les autres, faisant commerce du temps qui ne nous appartient vraiment que dans un sens collectif.   Dans un siècle, la phrase ici écrite révélera l'énormité de son absurde que nous aurons dépassé, quand un dixième des humains auront appris à diviser vingt-quatre par quatre, à diminuer de quatre leur demande & augmenter de quatre leur don.

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Le travail est douleur.  L'argent est plaisir.

C'est ce que nous croyons en notre ignorance.  Douleur & plaisir sont illusions des sens.  Nous le saurons lorsque nous aurons ouvert notre perception en assez grande mesure.  Nous pourrons lors inverser les formules :

Le travail est couleur - ce qui anime & éclaire nos vies.  Avoir trop de

l'argent est martyr, car ce trop implique qu'il fut pris à ceux qui nous côtoient, nous entourent.

  • "Dharma, artha.  Kama, moksha."  Dharma artha.  La droiture en ce qu'elle est obéissance, soumission à la loi de l'univers, confère l'abondance, la prospérité, les biens, les communs.  Autrement dit, le désir pour ce bien commun nous conduira à nous en détacher, l'offrir à tous.  Kama moksha.
2.12 - elles sont contre nous & leur police est armée - p
  • Un chiendent sort d'un jardin, envoie ses stolons à sauter le mur, partir à la conquête de la rue. Il y parviendrait si nous le laissions faire : le canevas de chiendent peut retenir des feuilles tombées.  Dans cet humus, des graines sauraient germer & il est des plantes capables de percer les points faibles de la couverture de bitume, insinuer leurs radicelles dans les fissures de la route.

Elles sont contre nous & leur police est armée.

  • Trois vieux sans sagesse, un banquier, un assureur & un gestionnaire de fonds de pension achètent une entreprise d'Europe en dollars américains.  La première année, le gestionnaire fixe des dividendes à prélever supérieurs au bénéfice de l'activité.  La deuxième année, le banquier accorde un prêt à intérêt à l'entreprise que son comparse a pillée, afin qu'elle puisse payer le salaire des travailleurs & le dû aux fournisseurs.  La troisième année, à cause de cette charge supplémentaire d'un emprunt inutile, l'entreprise est déclarée en difficulté.  La moitié de ses salariés sont congédiés & quelques réductions de salaire exigées de l'autre moitié.  La quatrième année, des politiciens lors viennent financer l'entreprise en déclin par le moyen de subventions directes ou d'équipement, de réductions d'impôt & remises accordées sur le paiement des cotisations sociales.  La cinquième année, la faillite est liquidée.

Il s'agit d'un vol manifeste dans le cadre discret de la guerre économique ténue entre capital & travail.  Pourquoi des politiciens élus par le peuple laissent-ils ces vols de capitaux advenir au vu & au su de tous ?  Parce que ce sont des banquiers qui financent leurs campagnes électorales, milliards dépensés pour réfléchir à comment mieux exposer au peuple à quoi serviront ses impôts.  Pourquoi ne faisons-nous rien pour empêcher ces vols ?

Parce que ce sont les politiciens qui font les lois.  Elles sont contre nous & leur police est armée.

Agir seul est impossible.  Agir unis n'est pas aisé.  Il fut observé qu'en suite de toutes les révolutions, un état comparable fut peu de temps après rétabli, une nouvelle oligarchie remplaçant la précédente.  L'argent permet d'avoir les plus beaux vêtements à user, la plus grosse automobile à faire vrombir, la plus grande maison à balayer, la femme la plus gonflée à l'hélium, le mari le plus body-buildé, quelques enfants avocats d'affaires...

Tout démontre pourtant que la fortune n'est pas un critère de bonheur.

Mieux vaut être un savetier qu'un financier.

  • Un Savetier chantait du matin jusqu’au soir ; c’était merveilles de le voir, merveilles de l’ouïr ; il faisait des passages, plus content qu’aucun des sept sages.  Son voisin, au contraire, étant tout cousu d’or, chantait peu, dormait moins encor ; c’était un homme de finance.  Si sur le point du jour parfois il sommeillait, le savetier alors en chantant l’éveillait, & le financier se plaignait, que les soins de la providence n’eussent pas au marché fait vendre le dormir, comme le manger & le boire.

En son hôtel il fait venir le chanteur, & lui dit : Or çà, sire Grégoire, que gagnez-vous par an ?

  • — Par an ? Ma foi, Monsieur, dit avec un ton de rieur, le gaillard savetier, ce n’est point ma manière de compter de la sorte ; & je n’entasse guère un jour sur l’autre : il suffit qu’à la fin j’attrape le bout de l’année : chaque jour amène son pain.

— Eh bien ! que gagnez-vous, dites-moi, par journée ?  — Tantôt plus, tantôt moins : le mal est que toujours ; (& sans cela nos gains seraient assez honnêtes,) le mal est que dans l’an s’entremêlent des jours qu’il faut chômer ; on nous ruine en fêtes.  L’une fait tort à l’autre ; & Monsieur le curé de quelque nouveau Saint charge toujours son prône.

  • Le Financier, riant de sa naïveté, lui dit : « Je vous veux mettre aujourd’hui sur le trône.  Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin, pour vous en servir au besoin. »  Le Savetier crut voir tout l’argent que la terre avait, depuis plus de cent ans, produit pour l’usage des gens.  Il retourne chez lui ; dans sa cave il enserre l’argent & sa joie à la fois.  Plus de chant : il perdit la voix du moment qu’il gagna ce qui cause nos peines.  Le sommeil quitta son logis, il eut pour hôtes les soucis, les soupçons, les alarmes vaines.  Tout le jour il avait l’œil au guet ; & la nuit, si quelque chat faisait du bruit, le chat prenait l’argent.  À la fin le pauvre homme s’en courut chez celui qu’il ne réveillait plus.
  • Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons & mon somme, & reprenez vos cent écus.
2.11 nous aurons décidé que leur monnaie ne vaut rien - p
  • le mélange de Roches

Nous aurons décidé que leur monnaie ne vaut rien.

  • Quatre-vingt-cinq personnes posséderaient autant que la moitié des humains les plus pauvres.

Cela signifie que ces personnes sont plus riches que des États, ce qui est une assertion absurde.

Puisque tous les États sont endettés, cela signifie que chacun d'entre-nous officiellement doit de l'argent

à ces personnes & donc leur verse un intérêt au taux légal d'usure.

C'est pour cela qu'elles sont riches & que leur masse monétaire ne peut que s'accroître.

Moi si j'étais un de ces quatre-vingt-cinq gus qui mangent chacun quarante-deux millions de repas par jour, ont chacun quarante-deux millions de vêtements, quarante-deux millions de voitures & quarante-deux millions de maisons,

je donnerais un p'tit bif'ton chaque jour à chacun des présidents, dictateurs, ministres & rois que la terre porte :

ça mange pas de pain !

Une courbe en mathématique peut croître à l'infini.  Grâce aux ordinateurs, la finance peut faire de même.

Dans le monde vrai, rien de matériel ne peut s'élever à l'infini.

Comment déciderons-nous d'interrompre, briser la courbe folle de la démesure des banquiers, assureurs & financiers ?

C'est la question.

Je crois qu'un jour les quatre-vingt-cinq zilliardaires nous regarderont interloqués du haut de leur tas d'or virtuel.

Nous aurons décidé que leur monnaie de singe ne vaut rien.

  • mystic dream le 25/01/2014 : Je verrai bien tous les gratte-ciel de la finance qui centralisent les comptes virtuels s'écrouler pour mettre tous le monde à égalité.

marssfarm le 29/01/2014 : Une semaines après la destruction des tours jumelles de Manhattan, le 11 septembre 2001 le business était reparti "as usual" car il existait en des bâtiments lointains à la localisation tenue secrète des copies de tous les disques durs des ordinateurs utilisés dans les tours : les démons sont malins par définition même.
Le jour du 11 septembre, sur les radios américaines nous entendions des épouses lancer des appels de recherche de leur compagnon.  Dans l'annonce, elles livraient une description physique de la personne : "He is dark, six feet three, a hundred & eighty five pounds..."
Je conçois qu'il s'agissait d'appels désespérés.  Comment trouver un seul individu perdu en toute une mégapole ?  Comment peut-on échapper à l'écroulement d'une tour de quatre cents mètres de haut ?  J'étais pourtant frappé par la matérialité de la description : la personne définie par sa corporalité seule, une vision tout à fait matérialiste du monde, de la vie & des êtres!

Le blanchiment d'argent concerne deux sources principales, l'argent des mafias & celui de l'évasion fiscale. Les sommes concernées par cette évasion sont dans le monde estimées supérieures au budget de l’État français. Le recouvrement des sommes détournées par les États est très proche de zéro. Ces masses monétaires immenses sont recyclées, blanchies par le moyen du trading boursier à haute fréquence. Elles amplifient ce faisant les effets de bulle & de crash, les mouvement yo-yo de la finance par lesquels les riches s'enrichissent sans fin. Pourquoi les gouvernements ne luttent-ils pas contre ce vol institué ? Il s'agit d'une solidarité de classe, puisque c'est le cousin, le frère ou le collègue de promotion du ministre qui est dans les affaires, avant qu'ils ne permutent un peu plus tard.

  • Les mafias du monde font commerce des substances toxiques, matières fissiles, déchets d'amiante ou d'uranium, pesticides prohibés, déchets industriels ou ménagers non recyclés, armes de réforme & missiles en démantèlement. Certes les mafieux & yakuzas font commerce de ces déchets & rebuts, mais ce sont des entreprises très officielles qui les avaient produits en tout premier lieu.
2.19 - qui accapare le flux le fait poison - p
  • pavots
  •  Qui accapare le flux le fait poison.

Si nous comparions le déficit de budget des nations & les fortunes qui enflent sans cesser des millionnaires de la planète, nous trouverions sans en douter des montants dont la valeur identique nous surprendrait.

Cela signifie que tout l'argent des profits est détourné de ceux qui les produisent, du bien commun vers lequel ils doivent selon leur nature couler.  La corruption est généralisée en cet âge du fer qui débuta il y a cinq mille ans.  Dans les pays du sud, elle se manifeste en petites corruptions, de l'argent (5) que les utilisateurs devraient verser aux fonctionnaires pour qu'ils accomplissent leur fonction - fonction sans utilité le plus souvent.  Elle existe aussi par des sommes d'argent public détournées vers les banques des Suisse de la terre.  Dans les pays du nord, la corruption financière (5) est plus secrète & tentaculaire, tissée des commissions que les entrepreneurs (4) verseront aux réseaux politiques (3) s'ils veulent contribuer aux marchés publics (5).

En chaque foyer elle est mentale (4), chaque parent prenant un soin extrême de ses propres enfants (3) & sans considération presque pour les enfants des autres personnes.  En chaque pays, elle est collective (4) & se manifeste en xénophobie.  Les guerres de religion en sont l’acmé, la haine de l'autre déclarée au nom de l'amour-sagesse de Dieu (1).

En la gestion de nos vies, elle s'exprime par l'accumulation de déchets (5) ici ou là.  L'argent (5) lorsque accumulé dans les coffres des banques devient lui aussi une forme de déchet - un déchet qu'une trop grande concentration ou une présence en un lieu ou temps inappropriés rendent toxique à ceux qui croient le posséder & au fonctionnement de la société en général à qui il fera au contraire défaut.  Comme un excrément (5) qui répandu partout est le meilleur engrais (3), mais qui stocké en une fosse ou mêlé à l'eau (4) ou à l'air (2) où il ne devrait jamais être sauf par accident, devient un poison lent ou violent.

Tout comme le sang (4) qui nourrit (3) un corps, mais qui s'il est empêché de circuler l'empoisonne, tout comme l'eau (4)  du sol qui y joue le même rôle d'oxydoréduction (2) du fer que le sang dans les veines & artères, ce qui ne circule pas nous empoisonne collectivement.  Parlant de l'argent, la sagesse populaire s'écrie : «What goes around comes around.»  Sa seule utilité est de circulation.  Le sang d'un cadavre tôt coagule.  L'argent (5) d'un riche l'empoisonne de gras ou de peurs.

Les corruptions sont des accumulations que l'ego (3) désire, une pollution du mental (4) qui lors salit ne réfléchira plus la lumière (1) venue de l'intellect ( 2).  L'intellect (2) & le mental (4) sont des outils collectifs qui ne servent que si nous savons les partager.  Nul ne peut ni penser, ni inventer seul.

Croire à l'ego (3) est la racine de toute erreur & de tout errance, de tout mal & de toute souffrance.  C'est par la quête du Soi, écoute confiante en constante attention vingt-quatre heures chaque jour, écoute du cœur spirituel sis à droite de la poitrine, que nous pouvons entrer en le flux qu'est la vie.  L'ego était un radeau, cadeau ancien que le nageur aguerri peut quitter à loisir.

  • a love for riches - la mesure d'amour abonde -La mesure d'amour sera l'abondance.

Poverty does not mean at lack of means in any way, but rather an excess of desires in one's mind.  Is considered the richest, one who has less wants & needs.  If we developped the will power to  reduce our needs & desires, we will be in the position of capacity to achieve more with the same ressources available.  On such a topic, the competition does not mean we claim for more in view of a set goal, but on the opposite that we find ideas & ways to improve our way of life by making the best use of all possibilities at hand.

C'est cette moindre demande pour soi en vue d'offrir plus à l'autre qui pourrait représenter si besoin en était la mesure de l'amour.  Selon la formule fameuse, obéir & se conformer à la loi de l'univers confère l'abondance des biens immatériels dont les biens tangibles ne devraient être que les reflets visibles.  Tout désir si nous le scrutons, a pour racine l'idée d'augmenter notre liberté & c'est pourquoi celle-ci naîtra du désir ultime que chacun puisse réaliser l'objet de cette naissance dans le monde sensible.  En la concorde qui peut en résulter, exulte & réside le paradoxe de ceux qui aiment en donnant.

Recevoir alors nous incitera à donner encore & c'est une chaîne sans fin de causes & conséquences bénéfiques qui lors s'amorce.  Love lives by giving & forgiving.  Self lives by getting & forgetting.  Lorsque l'amour se répand par contagion, il n'est plus personne pour prendre : tous s'offriront les biens disponibles d'abondance.  Cette situation advient lorsque, au-delà du pardon, nous atteignons à l'oubli, quand en fin d'un processus de purification du mental, nous avons jusqu'à oublié le tort qui fut fait.  Lorsque le moi s'efface, il n'est plus d'entité ni pour pardonner, ni pour chercher revanche.

  • pour une économie sans chiffres - Bernard Maris.

Bernard Maris militait pour une économie qui redeviendrait une science humaine, se débarrassant de la fascination pour les chiffres, des théories mathématiques qui profitent surtout à la finance dans le but avoué d'exploiter autant que possible la force de travail humain & les ressources naturelles.

Ceux qui le tuèrent auraient pu être de son avis s'ils avaient su qui il était, s'ils avaient su quoi que ce soit.  La haine nous aveugle.  Ils tuèrent un homme qui proposait des solutions à leur malaise en une société qui abandonna tous ses repères pour se rallier au seul critère de la statistique financière.

  • Bernard Maris fut une des victimes de l'assassinat qui eut lieu le 7 janvier 15 à la conférence de rédaction du journal satirique Charlie Hebdo, perpétré par deux jeunes musulmans fanatiques en représailles pour des caricatures du prophète que le journal avait par le passé publié.

 

7. destinée / le renoncement & le combat / le meilleur
l'auto-immobdice oïkos anomy a-leaf mantra tropic-agro 1p1K
  • l'insecte épi

khadijamine le 29/07/2015 : "Chaque fois que deux humains s’aiment pour Allah celui ou celle qui est le plus agréable à Allah est celui ou celle qui aime le plus son compagnon ou sa compagne."

  • brigitisis le 29/07/2015 : Ce n'est pas celui d'ici. Y a t-il des régions ou des pays pour cette forme de seigle?
marssfarm le 24/11/2018 : C'est un seigle paysan un peu trop croisé.
  • commentaire de khadijamine le 06/07/2015 : Let's watch our thoughts for they become words.  Let's watch our words for they become acts.  Let's watch our acts for they become habits.  Let's watch our habits for they become character.  Let's watch our character for it becomes destiny.
Que nos pensées soient favorables à l'expansion de l'être en chacun.  Elles deviendront des paroles.  Que nos paroles soient bénéfiques à ceux que nous rencontrons.  Elles deviendront des actions.  Que nos actions servent à élever & nourrir ceux que nous côtoyons.  Elles formeront nos modes d'être.  Que nos routines se teintent de discipline.  Elles deviendront notre caractère.  Que notre caractère se fortifie sans fin.  Il dessine notre destinée.
  • Mathieu le 08/07/2015 : L'un résonne comme un avertissement quand l'autre est profondément évocateur & bienveillant.  Le premier commentaire semble une litanie bien apprise quand le deuxième "pue" le vécu !  Les mots sont puissants quand on parle de ce qu'on vécut.  Ils me font beaucoup de bien ici au japon.  Je suis heureux de les lire.  Ils résonnent en moi & éclairent ma propre expérience.  Emi & moi-même te passons le bonjour & te souhaitons le meilleur.  Peut-être pourrais-tu aussi, à l'occasion, passer le bonjour à Isa ?  Merci pour tout !

Merci Mathieu pour ton commentaire.  J'ai pour ma part une grande admiration pour toi, humain vrai, sincère, fidèle, honnête.  Ces qualités, nous ne devrions pas avoir à les ajouter - mais le monde étant ce qu'il est, les personnes qui les démontrent sont devenues rares.  J'avais écrit son prénom "Aimee" qui est la forme anglaise ou internationale d'Aimée & s'altéra en Amy.  J'espère que votre projet fonctionne & que tu parles déjà "Nihon" comme un mainate ou un ara.

  • blanc maïs & noire forêt, blanche route & noir chômage

Un président (à vie) africain ami de ses protecteurs français vint visiter le pays blanc de blancs.  Il était frappé de voir des maïs & blés tendres en monocultures à perte de vue.

  • Quoi !  Vous autres albinos nous intimez nous gens du sud à préserver à tout prix nos forêts primaires résiduelles tandis que je vois ici un semblant de campagne où même un moustique ne pourrait survivre cent lieues alentour !

Nous évoquions devant une habitante du Cameroun les grands projets inutiles au moyen desquels les politiciens s'assurent d'une retraite confortable dans les coffres climatisés des banques suisses - une route par exemple qui relie la première à une seconde qui doublait celle-ci en déviation d'une troisième destinée à desservir un projet futur peut-être...

  • Vous avez bien de la chance en France !  Ici il n'y a qu'une route d'une seule voie & qu'un cratère falaise interrompt tous les kilomètres !  Nous n'avons pas de réseau de téléphone, pas de service postal, pas de sécurité sociale, pas de réseau électrique dans les villages, un job pour dix & une police qui nous surveille, nous épie...

migrations écologiques - Les grands de ce monde ont coutume de maintenir leur bonne entente par de petits cadeaux.  Aussi, un jour, l'ambassadeur de Turquie fit porter au roi de Hollande les bulbes précieux d'une plante de son pays qu'il appelait "tulipe".  Sans attendre, le jardinier du roi planta les bulbes en terre, mais son geste souleva dans les allées une vraie tempête : " Pas d'étrangères chez nous! " s'écrièrent les autres fleurs, " Elles vont déparer au milieu de nos belles couleurs ! "  Les embryons de tulipes qui les entendaient, restèrent donc honteusement cachés au fond des bulbes.  Les jours passaient mais rien ne sortait.  Le jardinier qui était un peu sorcier se douta qu'il y avait anguille sous roche & fit sa petite enquête auprès des tulipes cachées.  « Que se passe-t-il ? » murmura-t-il. « Pourquoi ne voulez-vous pas sortir de terre ? »  Quand il apprit le fin mot de l'histoire, il se dressa sur ses deux jambes & apostropha le jardin : « Vous n'avez pas honte ? Comment osez-vous traiter les tulipes d'étrangères? Voulez-vous que je vous rappelle vos origines?... (Silence gêné!)  Toi l'œillet, tu viens d'Amérique...  Toi le chrysanthème, de Chine...  Vous le dahlia & le zinnia, du Mexique...  Toi l'hibiscus tu as grandi sous les tropiques...  Et toi le camélia, dans la plus lointaine Asie... »  Toutes les fleurs baissèrent leur tige...  Elles s'excusèrent sans tarder auprès des tulipes qui acceptèrent de sortir de leur nid de racines.  Le jardinier s'éloigna maugréant : « Qui sait si celle que vous appelez étrangère ne sera pas un jour le symbole même de ce pays?  Il en est souvent ainsi avec les étrangers... »  Michel Piquemal

  • C'est aussi une fable écologique car il est des écolos conservateurs qui étendent la xénophobie aux plantes, rejettent les étrangères en la courte vue de l'ignorance.  Nous sommes des métis.  "Mon père est de Saint-Georges-les-bains & ma mère de Saint-Laurent-du-pape, la commune d'à côté."  Nous sommes des métis.  "Mon père est un homme & ma mère une femme & je suis en conséquence un métis des deux, un métèque, une sorte de mélange improbable entre deux êtres que tout oppose."  Nous n'avons d'options qu'entre métissage & consanguinité ou inceste.

Une des lois de la nature est la constance de son impermanence née d'un brassage des éléments sans début ni fin.

La notion d'étranger se perd dès que nous nous élevons en altitude ou dans l'échelle du temps.  Au sommet du mont Blanc, sommes-nous en France ou en Italie?  Les Francs sont-ils français ou germains?  Les Italiques sont-ils italiens ou une mosaïque de peuples venus de l'Inde?

  • Les comètes sont des boules de neige sale contenant en germes la matière de nos ancêtres bactéries.  Contracter une maladie virale est donc un retour à la source, une reliance en épigénétique à l'environnement des algues bleues de l'ADN poubelle.
le renoncement & le combat /d'elles... Bernard Maris 1p4K
  • trèfles spontanés sur un triangle de gazon urbain tondu à l'excès en export des coupes : le sol est appauvri par les coupes; seules des espèces coriaces subsistent; les trèfles en sont.

le renoncement & le combat

  • Comment les candidats de droite peuvent-ils recevoir même la moitié des suffrages à une élection, tandis qu'il n'y a pas une moitié de riches dans un pays par définition même - la richesse étant une valeur relative au revenu médian & non pas au revenu moyen ?  Il est des individus qui votent à droite tandis qu'ils sont retraités ou employés dans la police par exemple - payés d'argent public donc.  C'est là une trahison de leur classe relevant peut-être du syndrome de Stockholm.  Oubliant qu'ils doivent leur prospérité surtout à la mise en commun de l'essentiel, ils ne considèrent que leur propre mérite.  Ce mérite certes n'est pas nul - so what ?  Pour voter à droite, un péquin moyen doit s'autoriser à mépriser ceux qu'il juge différents & en conséquence moins méritants que lui...

Des idées de droite m'approchent parfois lorsque je me sens le cœur dynamique.  Elles me quittent bientôt dès que la fatigue me gagne.  Où réside la différence en définitive ?  En biologie, selon le constat qu'elle permet la fonction, la forme est tout.  Peut-on en venir à observer les humains sur ce même mode ?  Je dois reconnaître que je tends à le faire : être de droite enlaidit à plus ou moins brève échéance, car c'est un enfermement sur soi.  C'est cette laideur qui me repousse.  Leurs maisons sont laides & propres.  Leurs voitures sont laides & grosses.  La beauté sophistiquée de leur plastique ne me séduit pas : de leur visage nulle clarté n'émane.

Que font les millionnaires de leurs millions ?  Rien : ils se paient des gueuletons, des maisons vides & des conjoints insipides.  Que font les pauvres de leurs centimes ?  A peu près la même chose.  Donc, voler l'argent du peuple pour s'enrichir est vain car on ne peut rien en faire...

Le renoncement & le combat sont les deux faces du développement de l'humain en chacun qui consiste à regarder non pas avec les yeux, la pensée & les émotions, mais plutôt avec le thorax, le centre de la tête & le ventre tout à la fois.*

  • *ainsi que sommairement décrit à un autre article cette observation holistique se produit par alignement de la glande pinéale ou épiphyse avec le système nerveux entérique, la glande pituitaire ou hypophyse, l'hypothalamus, les gonades, le pancréas, les ganglions orthosympathiques de la zone thoracique & les chaînes paravertébrales de ganglions rachidiens sympathiques lombaires, sous le contrôle des neurones parasympathiques du myocarde - sinus & oreillette droite, atrium droit, nœud sino-auriculaire de Keith & Flack.

d'elle naîtra la solution à la question

  • Nous pouvions voir au couchant il y a un mois une conjonction de Vénus & Mars.  La planète de l'amour & la féminité nommée autrefois étoile du berger, semble une petite lune si brillante & lumineuse en comparaison de la planète de l'action, des guerres & du masculin, petit point rouge à peine visible.  La contemplation est plus puissante que l'action.  Les femmes sont plus fortes en tout, sauf peut-être le close combat.  C'est pour cela que les hommes ont peur.  Partant, ils cherchèrent par tous moyens à portée à les opprimer, les cacher sous des niqabs & des soutifs, voire même les exciser en des tentatives avortées de réduire leur puissance sexuelle.  En les sociétés guerrières, l'oppression féminine fut la contre-partie du prix du sang.  Comme c'est le cas en toute oppression, les victimes y participèrent elles-mêmes.

Sont-ce les femmes qui instiguent les rivalités qui s'amplifiant, peuvent devenir guerres ?  Souvent nous le vîmes.  Quoi qu'il en soit, elles ont tout pouvoir de s'opposer à leur éclosion, si elles voulaient protéger vraiment leur progéniture.  Le plus souvent nous déclarons combattre pour nos enfants : nous créerions soi-disant de la violence au nom de l'amour, un peu comme ces fols combattants qui guerroient au nom de Dieu.  Or c'est justement cette lutte, ce combat contre l'altérité des autres qui rend la société violente.  La conséquence inévitablement manifestée en sera que nos propres enfants s'y trouveront tout autant soumis, risquant d'en tomber victimes tôt ou tard.  L'amour nous incite en revanche à pacifier nos rapports au monde & aux autres : "Essayons l'assertion inverse." nous suggère-t-il.  It means to give up instead of fighting.  Il nous montre comment opter pour le renoncement plutôt que le combat, voir que les deux ne font qu'un, qu'il vaut mieux donner par anticipation ce dont en tous les cas la vie nous privera - puisque rien ne dure vraiment.  Des femmes donc & de l'amour qu'elles sauront développer naîtra la solution à la question de la violence économique & financière.

  • Pour l'heure cette forme de la guerre financière se trouve exacerbée parce qu'en train de se substituer progressivement à la violence antique des combats guerriers.  Cette substitution est d'ores & déjà le premier pas d'un inexorable élan de pacification dont leonze septembre 2001 marqua le tournant.  Depuis lors, les guérillas se multiplient, mais c'est bien surtout la forme de la guerre économique qui domine.  Le trader des marchés boursiers est typiquement un jeune mâle drogué au sexe & à cocaïne - les mots bourse & action évoquent cette virilité supposée.  Les mathématiciens & informaticiens qui inventent les martingales permettant de s'enrichir du seul fait de déjà posséder sont eux aussi surtout des mâles humains.  Une impression de similitude avec la démarche guerrière nous saisit.  Cette guerre sous forme mafieuse & financière est - & c'est paradoxe - déjà un premier pas vers la paix qui nous guette.

C'est aux femmes de désarmer les mâles malfaisants.  *Lysistrata d'Aristophane, réussit à convaincre ses compagnes de résistance non violente, se refusant à leurs maris pour garantir la paix & mettre fin à la guerre du Péloponnèse.

  • tout bonheur se bâtit sur un malheur

"Ce qui advient est toujours le meilleur." dit une ligne du Tao Te King.  En occident, il nous semble plutôt fataliste.  Est-il trop optimiste ?  A quoi bon chercher à le qualifier ?  Comme tout proverbe, sa vérité exprime une synthèse de la vie.  "Tout bonheur se bâtit sur un malheur." est le proverbe frère du premier.  Il esquisse un dessein identique du destin, en révèle vraiment la force.  Nombre d'individus construisent leur fortune à petits pas.  En quelle mesure jouiront-ils de tout ce bien accumulé ?  Ceux qui connurent les tourments de la souffrance apprécieront ensuite toute paix relative.  Pour progresser souvent nous devrons agir au détriment d'un autre, voire même exploiter le travail ou la difficulté d'autrui.  Au constat de ce qui précède, le sage libre choisit la première option.  Ce qui advient est toujours le meilleur.

  • khadijamine le 31/03/2015 : Bonjour & merci pour ton magnifique compliment qui me va droit au cœur, mais le mérite en revient qu'à Dieu seul. Ton blog est bien aussi ; j'y apprends la culture etc...  Tu es un converti à l'Islam ?  Amitié sincère.  Khadija

Celui qui craint pieusement Dieu, Dieu lui aménage une issue.  Il lui accordera Ses biens par [mes moyens] sur lesquels il ne comptait pas.  Très souvent derrière un mal se cache un bien.  Malheureusement beaucoup trop de gens ne voient que le mauvais coté des choses & pourtant...

  • Ce qui advient est toujours le meilleur.

La richesse & la pauvreté se définissent selon un revenu médian* & non pas une moyenne.  Si nous définissions la richesse comme un revenu égal au double du revenu médian, & en prenant l'hypothèse que chacun vote en accord avec son niveau de vie, la proportion des citoyens aspirant à une société de partage & de ce fait votant à gauche égalerait les trois quarts de la population.  Or en démocratie, les candidats conservateurs ou de droite reçoivent en général lors d'une élection de l'ordre de la moité des suffrages.  La proportion est si exacte que nous pouvons en déduire que chacun parvient à se définir avec grande précision en fonction d'une médiane pourtant bien théorique en apparence.  L'idée des trois quarts ne semble pas avoir de sens à nos yeux.  Tout se passe comme si, dès que nous atteignons ou approchons le revenu médian, la situation financière centrale à la société, nous pouvons basculer à droite ou à gauche selon l'idée aléatoire que nous avons de notre appartenance.  La notion de notre classe sociale réelle semble nous échapper.

  • Plus d'un dixième des adultes ne sont pas inscrits sur les listes électorales.  Environ la moitié des inscrits votent.  Pour être élu, il faut recueillir la moitié des votes, soit - compte-tenu des deux données statistiques qui précédent - le vote d'un quart des inscrits.  Si on tient compte des non-inscrits, la proportion chute à un cinquième de la population adulte.  Un candidat peut donc se trouver en position de pouvoir s'il est désigné par moins d'un quart de la population.  Dans ces conditions, il est facile à comprendre qu'une personne aux idées conservatrices ou rétrogrades soit élue : ses électeurs sont les personnes qui craignent de perdre leurs acquis ou souhaitent les conserver ou qui aspirent à s'enrichir.  Un quart des citoyens pourrait-il représenter la population aux revenus supérieurs au double de la médiane d'une part, ou celle aux revenus inférieurs à la moitié de cette même valeur par ailleurs ?

La pauvreté se définit en Europe comme un revenu inférieur à la moité du revenu monétaire médian & la richesse, une capacité monétaire supérieure au double de cette médiane.  Du point de vue statistique, cela ne signifie pas que la proportion des riches serait un quart exactement de la population - plutôt de l'ordre d'un dixième en fait - & que celle des pauvres serait un quart également - 10% également.  Notre évaluation est une hypothèse qui suppose que le quart de la population votant à droite pourrait être les personnes qui approchent ou imaginent approcher le seuil de la richesse & que le quart votant à gauche pourrait être celles approchant - de fait ou en imaginaire - la pauvreté.

  • Si tous étaient inscrits & votaient selon leur richesse véritable & non pas celle perçue, la droite aurait peu de chances de réussir.  Mais la vie n'est pas si simple.  Il est des pauvres soumis qui voteront toujours pour la classe dominante garante de leur sécurité, considérant qu'ils ont des droits & craignant tout changement.  Il est naturel d'être progressiste - de gauche - quand on est jeune & qu'on ne possède rien.  Puis, peu à peu à mesure que nous accumulons des biens inutiles & que notre revenu disponible pour acheter de l'inutile croît, notre propension au conservatisme croît en proportion.  En une société vieillissante, la droite a de ce fait des chances accrues.

Prenons l'exemple d'un ouvrier croyant.  Il se peut qu'il vote à droite parce qu'à ses yeux l'athéisme en vogue chez les personnes de gauche est une porte ouverte à l'immoralité.  Prenons l'exemple d'un parvenu, une personne qui s'est enrichie par la force de l'effort, la persévérance ou des qualités remarquables.  Il se peut que cette personne vote à gauche par fidélité à sa classe d'origine, parce qu'elle conserve souvenir que ses études avaient été financées en bonne part par la collectivité.

  • Nous constatons désormais que la différence entre droite & gauche tend à s'amenuiser.  Les élus de droite n'osent pas vraiment abolir les lois sociales.  Ils s'appliquent surtout à accroître la dette de l’État, sachant que les prêteurs appartiennent forcément à leur classe.  Or accroître sa dette contribue à augmenter l'importance factuelle de l’État, ce que nous pourrions apparenter en première lecture à du communisme, mais gardons en tête que la dette publique est une forme de privatisation partielle de l’État : elle est donc bien conforme aux idées de droite.  Il est peu honnête pourtant de dilapider le bien commun, car les impôts en fin de calcul sont toujours payés par les personnes ordinaires.

Les élus de gauche en général assainissent les comptes publics, mais sans oser pour autant taxer les possédants, sachant bien que le collectivisme ne sait rien produire en terme d'économie sonnante & trébuchante & que les entreprises & les entrepreneurs seuls le peuvent.  Or assainir les comptes obéit au mode d'un bon gestionnaire qui rappelle les pratiques comptables de l'entreprise & du capitalisme, mais rétablir la santé des comptes publics c'est restituer au commun ce que la droite lui avait subtilisé.  Il s'agit bien en cela d'une pratique de gauche.

  • Pour résumer ce que nous observons, les élus de droite visent le pouvoir afin de diminuer le pouvoir de l’État - tout en en jouissant autant que faire se peut - & les élus de gauche cherchent à le rétablir.  Eux tous se perçoivent avant tout en gestionnaires d'un système au demeurant fort complexe & que personne ne maîtrise plus.  Ils s'attachent aussi à le complexifier chaque jour un peu plus encore afin que leur rôle se fasse - ou du moins apparaisse - plus indispensable sans fin.  Cette civilisation certes un jour s'effondrera sous sa complexité, mais ce sera plus tard, espèrent-ils...  Les professionnels qu'ils sont savent qu'il suffit de séduire un quart de la population pour être élus & c'est là tout ce qu'ils recherchent sans jamais se lasser.

Nous pourrions imaginer des élus issus du peuple, tirés au sort, renouvelés tous les ans & responsables en fin de mandat.  La nature humaine étant tenace, nous avons obtenu le contraire sans pour autant cesser de le nommer démocratie.

  • * mode, médiane, moyenne, écart-type & variance // Le mode est la valeur la plus fréquente dans un échantillon. // La médiane est la valeur qui caractérise l'individu situé au centre de deux parties égales de la population. // La moyenne arithmétique est la somme des valeurs de la variable divisée par le nombre d’individus. // L’écart-type est la racine carrée de la variance. // La variance est la moyenne des carrés des écarts à la moyenne.

erixbd le 27/03/2015 : Être de droite ou de gauche n'est qu'un sentiment furtif lié à l'instant présent.  En réalité, nous avons oublié - & j'en suis sans doute - que nous devrions avoir le rôle de jardiniers, de bâtisseurs, de sculpteurs d'un monde où préserver l'harmonie & l'équilibre : rendre autant que l'on prend.

brigitisis le 29/03/2015 : Il me vient une image.  Quand je vais tenir le stand de notre refuge de temps en temps dans les supermarchés du coin pour collecter de la nourriture pour les chats ou chiens du refuge, devinez qui met dans les chariots, qui demande "Qu'est-ce qu'il vous manque le plus?" Jamais les "riches.  Eux détournent la tête, font comme s'il ne voyaient pas.  Les gens modestes restent avec du cœur.  Cela ressort dans la vie quotidienne si simplement.

  • marssfarm le 29/03/2015 : Les très riches même ne vont pas au supermarché. Ils ne nourrissent ailleurs.

brigitisis le 01/04/2015 : Les gens athées ne sont pas forcément sans morale, sans éducation, sans principe de vie, sans qualité de cœur.  Je dirais même que je connais des "piliers d'églises" égoïstes & sans cœur, imbus d'eux -mêmes & sans empathie pour autrui, emplis de haine & de médisance.  Quant à la politique, il faudrait vraiment changer tout le système... mais le sujet est bien trop vaste.  J'aime ton idée d'être "responsable en fin de mandat".  Mais es-tu sûr qu'il y aurait des candidats dans ce cas là?

marssfarm le 01/04/2015 : Ce commentaire complète l'article que je n'osai pas terminer.
Les politiques en l'hypothèse prise seraient en tout point comparables aux jurés d'une cours d'assise. Il y aurait des candidats donc - & de jugement suffisant par la dynamique du groupe - pour gérer au mieux ce qui doit l'être. Dans des instances de décision citoyennes, de sages options peuvent aussi être prises à condition de former & informer au sujet concerné, les personnes du groupe auparavant.
La remarque à propos des croyants & des athées est juste elle aussi puisque finalement que nous distingue en ce domaines hors de notre propre déclaration ? C'est l'histoire connue de la personne qui se croyait aimer Dieu, mais dont Dieu – à son arrivée au ciel - ne reconnaît pas une insincère dévotion parce que ses actes ne s'y conformaient pas... L'attachement à une religion peut nous donner l'illusion d'être des justes de droit de ce seul fait. C'est vrai de toute certitude : le fait de se croire parvenu à un stade donné, en efface le mérite du fait même que la croyance que quoi que ce soit puisse être défini une fois pour toutes ne coïncide pas avec le réel.

  • erixbd le 02/04/2015 : Ce texte est une vérité éprouvée tous les jours. Hélas serai-je tenté de dire. Il apparaît évident que le système utilisé pour construire le monde moderne est usé, fatigué & n'a plus guère de ressort que pour ceux qui en tirent désormais d'énormes profits. J'en reviens toujours à affirmer que l'homme n'ayant pas de prédateur, doit se concentrer sur un rôle de gestionnaire & - pour reparler religion - il est un dieu dans un dieu. Il dispose aujourd'hui de tous les matériaux, les connaissances & les richesses utiles pour construire un monde "durable", équilibré, harmonieux. Sans violence aucune, il doit arriver à jouer de la plus grande transparence afin d'établir un barème de sommes perçues qui ferait que les responsabilités, les compétences & les efforts seraient reconnus, mais que les écarts, selon ce barème, jamais ne se creuseraient. Chaque pays du monde devrait ainsi disposer des moyens pour que chaque citoyens soient logé, nourri & soigné. L'argent ne serait plus alors un but, mais un moyen... Pour ce qui est du dernier paragraphe du texte, il me semble que le Saint-Simonisme s'orientait, en ses début, sur ce genre de propositions.

marssfarm le 02/04/2015 : La réflexion partit d'une erreur de jugement qui consistait à imaginer que la richesse se définissait selon la moyenne.  A ce compte, le revenu moyen n'est probablement pas très éloigné du salaire minimum.  En ce cas, les gens ordinaires étant plus nombreux, le vote de gauche devrait être massif.  Nous pouvons imaginais aussi que la plupart des non-inscrits devraient voter à gauche - & ils sont si nombreux! - & que les abstentionnistes sont aussi & surtout des gens aux revenus modestes.  Mais la médiane, c'est autre chose & le fait des votes & votations confirme que nous avons une conscience aiguë de notre position par rapport à la médiane, c'est-à-dire le point milieu de la société en matière de niveau de vie.  Nous pouvons certes nous tromper à ce sujet, mais l'erreur d'appréciation des uns doit se compenser de celle des autres.

Il y est des mystères dans la machine économique.  La Banque Centrale prête aux banques à 0% d'intérêt pour qu'elles puissent créer de l'argent.  Les banques prêtent à leurs clients à quelques pour-cents.  C'est leur job, leur bénéfice & l'argent créé ainsi provient de projets que ces prêts permettent de concrétiser plus vite.  En la matière, le temps est un facteur, car il y a compétition entre les monnaies, les pays, les entreprises & les travailleurs.  Le domaine où l'irrationnel semble triompher, c'est le " stock-exchange ".  Une entreprise obtient en bourse du capital pour investir.  Jusque là, ça va.  C'est le système génial des "stock shares" inventé à l'ère industrielle - un système de démocratisation du capital...  Là où l'irrationnel se manifeste, c'est qu'une société cotée au "stock exchange" reverse des dividendes de 4, 5... jusqu'à 10 ou 15 % par an à ses actionnaires. Pourquoi en ce cas ne pas emprunter aux banques à 1 ou 2 % Qui accepterait de payer 5 ou 15 % au lieu de 1 ou 2 % ? Pour que cela fonctionne, il est besoin d'une connivence, une entente entre le conseil d'administration d'une entreprise & ses actionnaires dominants.  Dans la rivalité entre capital & travail, les détenteurs du capital ont gagné la lutte.  Partant, ils peuvent acheter les politiciens, les banquiers & les services des personnes diplômées, formées & formatées.  Trois alternatives s'offrent lors à nous.  D'une part acquérir des diplômes pour être employés par les grandes compagnies & leurs sous-traitants ou par l'administration.  D'autre part devenir entrepreneur en acceptant les contraintes que l'administration impose en la matière.  Enfin, vivre une vie simple & inventer des modes de vie & de travail alternatifs.

6. un centaure nous fait humains pauvreté & misère 5p40K

6. un centaure nous fait humains / pauvreté & misère
boisderameaux&grelinette uncentaurenousfaithumains 1p1K
  • bois de rameaux & grelinette / un centaure nous fait humains

Bonhomme

  • Malgré la bise qui mord / la pauvre vieille de somme / va ramasser du bois mort / pour chauffer Bonhomme / Bonhomme qui va mourir de mort naturelle. (3)
  • Mélancolique elle va / à travers la forêt blême / où jadis elle rêva / de celui qu'elle aime / qu'elle aime & qui va mourir de mort naturelle. (5)
  • Rien n'arrêtera le cours / de la vieille qui moissonne / le bois mort de ses doigts gourds / ni rien ni personne / car Bonhomme va mourir de mort naturelle. (4)
  • Non rien ne l'arrêtera / ni cette voix de malheur qui dit : "Quand tu rentreras / chez toi tout à l'heure / Bonhomme sera déjà mort de mort naturelle." (2)
  • Ni cette autre & sombre voix / montant du plus profond d'elle / lui rappeler que parfois / il fut infidèle / car Bonhomme il va mourir de mort naturelle. (1)

pauvre Martin

  • Une grelinette à l'épaule / avec à la lèvre un doux chant / avec à la lèvre un doux chant / avec à l'âme un grand courage / il s'en allait trimer aux champs. Pauvre Martin pauvre misère / ouvre la terre œuvre le temps. (3)
  • Pour gagner le pain de sa vie / de l'aurore jusqu'au couchant / de l'aurore jusqu'au couchant / il s'en allait ouvrir la terre / en tous les lieux par tous les temps ! Pauvre Martin pauvre misère / ouvre la terre œuvre le temps. (5)
  • Sans laisser voir sur son visage / ni l'air jaloux ni l'air méchant / ni l'air jaloux ni l'air méchant / il aérait le champ des autres / toujours ouvrant toujours œuvrant ! Pauvre Martin pauvre misère / ouvre la terre œuvre le temps. (4)
  • Et quand la mort lui a fait signe / du labeur de son dernier champ / du labeur de son dernier champ / il creusa lui-même sa tombe / en faisant vite en se cachant... Pauvre Martin pauvre misère / creuse la terre, creuse le temps. (2)
  • Il creusa lui-même sa tombe / en faisant vite en se cachant / en faisant vite en se cachant / et s'y étendit sans rien dire / pour ne pas déranger les gens... Pauvre Martin pauvre misère / dors sous la terre, vis dans le temps ! (1)

Ces deux poèmes de Brassens décrivent notre condition humaine.

  • Le premier parle de la mort naturelle. Oui la mort est naturelle à toute entité née. L'avant-dernières strophe évoque la voix silence de la conscience. La dernière, la force du pardon sans qui nos vies ne se peuvent.

Dans la nature vie & mort ne sont qu'une seule force comme ciel & terre. Une carotte semée prend la place d'une herbe folle tout aussi belle & parfois même plus nutritive à manger. L'humus qui est un milieu de vie microbienne des plus denses se nourrit des débris morts des plantes & animaux tombés au sol. Un arbre compte en son être bien plus de bois inerte que de feuilles vives. Cette confusion qui voudrait séparer la vie de la mort vient du fait que nous ne savons pas vraiment ce qu'elles sont. Nous en parlons toujours & chacun a formé d'elles une idée différente.

  • La vie n'est pas une idée. C'est un mouvement. Les physiciens parlent de vie pour les atomes radioactifs qui se transforment jusqu'à un jour disparaître. Oui même les atomes ne sont pas éternels. Quant à la mort elle est juste la fin d'une forme de vie observée. Mais le processus de vie continue. Sans mouvement rien n'existe. La matière est une onde mais nos sens ne peuvent pas le percevoir. Il est besoin à cela d'une perception extra-sensorielle que la science ne peut décrire.

Vie & mort donc ne doivent être ni séparés ni opposés.

  • La naissance & la mort en revanche sont deux étapes deux instants remarquables d'une vie. Toute entité née en ce monde fut-elle un bâtiment, une civilisation ou un être vivant a pour destinée d'y cesser son existence un jour. Exister c'est sortir, exprimer l'être sous une forme particulière. Mourir c'est sortir de l'existence. Il y aura ensuite transformation, survenue d'autres formes de vie en cascade & qui sont des conséquences directes ou induites de la première forme qui a cessé.

Le second poème décrit la vie de service dans la détermination pure qu'elle adopte chez les simples.

  • Martin est pauvre par choix & par condition. De ce fait il n'est pas misérable. La société peut le juger miséreux & même se réjouir qu'il puisse tant œuvrer ouvrer ouvrir au bien & pour un si modeste pécule dû.  Il sert ses contemporains sans demander pour lui-même plus que le strict nécessaire.

Nous avons modifié les paroles pour adapter le texte à l'agrinature ou agriculture naturelle. Ainsi la bêche devient une "grelinette" & labour est remplacé par "labeur" . Dans un jardin traité selon agrinature au bout d'un nombre d'années donné il n'est même plus besoin de grelinette.

  • Martin montre la sagesse combinée de l'âne & de l'ours ensemble.          Centaure céleste,          il vit -          au sens où il porte la vie de porte en porte,          abeille humaine qui féconde anime enrichit.

Ce sont les Martin de nos vies qui nous donnent la force de continuer lorsque le ciel même qui nous portait semble nous attaquer. Les mots substitués dans le poème figurent en gras :

  • C'est un signe de l'enrichissement humain que Martin diffuse à ceux qui savent le voir,                    de l'enrichissement des sols que l'agrinature induit implique insuffle implémente au fil des jours soleil & lune.
marssfarm le 26/03/2018 : Le libéralisme économique ne libère pas. Le millionnaire - on ne dit jamais s'il existe des femmes millionnaires qui épousent de jeunes beaux - s'enchaîne lui-même se sépare du commun des mortels. C'est un enfer ou enfermement en son moi ou ego.
Le travailleur la travailleuse sont enchaînés à leur travail comme le serait un esclave. On leur demande d'accroître leur productivité sans fin au prix de leur santé physique & mentale.
La nature s'en trouve pillée. C'est un suicide de l'espèce humaine car lorsque la terre sera morte nous mourrons en masse, perdants magnifiques d'une guerre gagnée du fer, du faire contre la Terre.
  • erixbd le 27/03/2018 : Et chaque jour il allait avant le soleil au travail, bistanclaque. La machine tissait les trames de la vie, celle-ci qui un jour s'arrêta. Mais lui, couché après le soleil, alla s'endormir rompu. Le jour vivant & la nuit mort - c'est les prémices de ce qui est le cycle.
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  • pauvreté & misère

La misère est la pauvreté sont à distinguer tout autant que le bonheur & la joie. La pauvreté est notre condition native. Nous naissons nus & mourrons de même. Le grand Alexandre, roi des rois, empereur d'orient & d'occident lorsqu'il meurt au noble âge de 33 ans dit : "Vous sortirez mes mains de mon cercueil pour que l'on voit que je vais à la mort les mains vides."

  • Entre naissance & mort nous pouvons nourrir l'illusion de posséder des choses, des connaissances, du pouvoir & même des êtres. Le dicton nous guide pourtant : on ne possède que ce que l'on a donné. La pauvreté donc consiste à tout donner & partant c'est la plus grande richesse que l'imagination puisse concevoir. La misère en revanche est une condition subie où nous avons le désir de posséder plus sans toutefois y parvenir. On voit en cela qu'un ou une millionnaire peut en être affecté lorsqu'il ou elle ne sait pas limiter ses désirs. Les désirs sont en cela une sure mesure de la misère.

La valeur argent est relative. Les désirs en revanche peuvent être comparés d'un individu à l'autre. Il y a de la joie dans la condition de pauvreté. Les désirs sans fin à l'inverse nous rendent misérables quelque soit l'état du compte en banque & des avoirs aux trois niveaux de l'existence. To be or to have. There lies the quest, the request, the question.

  • Le savetier chante. Le financier souffre d'entendre la joie de son voisin. Elle lui est énigme. Il la jalouse. Il la craint. La haine entre en son cœur. Terrible misère !

erixbd le 17/03/2018 : Pauvre je suis & pauvre je resterai mais je suis riche de ça. Et ça, ça ne s'achète pas.

  • marssfarm le 20/03/2018 : Oui. En la pauvreté réside la joie d'avoir tout donné. C'est une libération du fardeau que nous avions nous-mêmes choisi de porter. Bravo!

du pétrole pour mon téléphone

  • Combien consomme un téléphone mobile ? Dans le pire des cas on continue de conduire.
    Lors la consommation sera celle de l'ambulance, de la dépanneuse accourues à nous secourir.
    Souvent & c'est heureux, on arrête l'auto, mais par un réflexe hérité des temps passés,
    on ne coupe pas le moteur. Les moteurs jadis en effet ne devaient pas être arrêtés
    à tout bout de champ. Ce n'est plus le cas des moteurs modernes, mais l'habitus
    de les laisser tourner toujours demeure inscrite en notre inconscient collectif.
    On ne coupe pas le moteur donc : la conversation ne durera qu'une minute...
    Elle en dure en fait souvent dix ou plus.
    C'est pourquoi un smart-phone en réalité consomme beaucoup d'essence.

le spectacle du monde

  • Surgissant de grandes maisons bien chauffées des personnes
    se rendent au supermarché dans des automobiles du type SUV ou 4X4,
    y emplissent un chariot de denrées onéreuses en vue d'acheter
    l'amour du conjoint, des enfants, la réputation au voisinage.
    A tout cela vous n'avez pas droit :
    sans diplôme reconnu, sans le profil qui convient au poste, sans le sou,
    vous êtes sans emploi dans ce monde marchand
    & votre grise mine vous prévient d'en obtenir un sous peu.
    C'est un spectacle du monde qui se déroule autour de vous,
    devant vos yeux ébahis éblouis & auquel vous n'avez plus nulle part.

Florent le 20/10/2016 : C'est du vécu; sans lieu de domicile pas de travail; sans fiches de salaire pas de logement.

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  •  les bambous chronomètres - la force de conquête des végétaux - Les rhizomes des bambous traversèrent la fondation du mur du jardin & émettent des pousses dans la rue.  Cela ne se produit qu'au printemps.  Le propriétaire viendra plus tard les couper & le phénomène ne sera réitéré qu'au printemps suivant.

vousamoi le 08/10/2015 :  Attention : bambous à côté des murs, dégâts assurés.

  • Détruire un mur n'est pas dégât.  Il y a trop de murs & pas assez de fenêtres - le mur de la banque qui nous dérobe, le mur de la prison qui nous enferme, le mur de la honte qui nous sépare, le mur des lamentations qui nous oppose, le mur de l'ego qui n'est qu'un mur de Lego qu'une pichenette détruira, le mur des gated communities, le mur des hated amenities, le mur vert couvert de mures mûres qui appelle nos murmures & s'efforce sans force à cacher le sexe de nos nudités.

1. la société des fourmis - Selon David Graeber, le capitalisme - qui sous-entend des entrepreneurs & artisans indépendants - a disparu, remplacé par une économie de rente elle-même gérée par des administratifs indifféremment privés & publics.  Les administratifs, comptables, gestionnaires, fonctionnaires, ministres sont des improductifs & souvent bien payés.

  • Leur job principal est de paralyser toute initiative ou innovation afin que les flux de rente circulent sans obstacles.  Ils ont ensuite pour rôle de redistribuer une partie minimale des profits pour que la société n'implose pas sous la pression des masses exclues du système économique.

Cette évolution de la société vers une bureaucratie totale totalement paralysante est à rapprocher de la phobie administrative en train de naître chez nombre de personnes.  Chaque acte de la vie courante demande désormais tant de formulaires à remplir qu'il est des personnes devenues allergiques aux papiers & aveugles aux caractères imprimés sur un formulaire ou une feuille libre imprimée.

Des chercheurs étudièrent une colonie de fourmis. Leurs résultats nous étonnent & éclairent la société de notre espèce qui se dit sapiens.

  • Un tiers des fourmis semblent ne rien faire.
  • Un tiers accomplissent des tâches qui nous paraissent inutiles ou opposées au sens du travail commun.
  • Un tiers enfin travaillent effectivement au tâches de construire & nourrir la colonie.

Cette description donnée par les chercheurs ne nous informe en rien sur la société des fourmis. Elle n'éclaire que la manière humaine de voir le monde & d'organiser notre société.
Les fourmis oisives sont-elles des poétesses qui donnent sens & repos aux travailleuses, des chanteuses, divas ou jolies nénettes qui les enchantent ou peut-être des fourmis ethnologues?
Les fourmis qui œuvrent à contre-emploi sont-elles des fonctionnaires dont l'ouvrage consiste à freiner le mouvement, à empêcher la suractivité, ou des politiciens dont le métier & de désorganiser l'organisation des actifs ou encore des théoriciens qui recherchent & expérimentent?
Quant au tiers qui travaille, notons que c'est beaucoup plus en proportion que les emplois marchands de la société humaine. Chez les humains, neuf dixièmes des travaux sont hors du calcul économique.  Citons pour exemples, torcher les mômes, jardiner ou pointer au chômdu sans allocs.

  • * la bureaucratie conséquence paradoxale du libéralisme - L'anthropologue économiste David Graeber analyse dans son dernier ouvrage le rôle de la bureaucratie dans le capitalisme moderne, comment son effet prépondérant brouille la distinction entre le privé & le public, quels rapports de pouvoir se jouent dans cette organisation sociale marquée par la bureaucratisation totale.

*phobie administrative - Lorsqu’Érik Satie décéda à l’été 1925, on découvrit dans sa tanière d’Arcueil deux pianos déglingués pleins à craquer de courriers postaux demeurés cachetés.  Satie n’ouvrait jamais son courrier mais ne le jetait pas pour autant.  Il détestait qu’on l’importunât.  C’est un cas extrême.  Jacques Prévert lui aussi très hostile à la paperasserie, possédait un épais dossier intitulé “impôts – emmerdements”, dans lequel il glissait pour les oublier, les papiers concernés.

Thomas Thévenoud, secrétaire d’État durant neuf jours fut contraint en 2014 de démissionner du gouvernement à cause de ses démêlés avec l’administration fiscale.  Lorsqu’il invoqua un éventuel handicap de phobie administrative, on crut qu’il se moquait du monde.

  • 2. phobie administrative - Lise le 10/10/2015 : Depuis quelques années je ne supporte plus non plus le moindre papier administratif. Heureusement mon époux a accepté au fil de l'eau de prendre le relais & le bon côté des choses c'est que depuis quatre ans je travaille sans imprimer le moindre document & j'ai avoué pourquoi à mon assistante qui est pleine de douceur.  Finalement, elle a pris le lead sur une opération zéro papier & elle est fière d'animer la démarche.  Je me suis demandé comment on pouvait développer une telle phobie.  Je pense que c'est parce qu'aucun de ces papiers ne véhiculent de chaleur ; ils envahissent progressivement la boîte aux lettres au détriment des autres, nous volent ce précieux temps d'amour en augmentant la liste des taches à faire dénuées de sens & les rares fois où ils nous interpellent c'est par leur absurdité.  Mais je ne sais toujours pas comment on déclenche la phobie du papier administratif!  Je redoute que cela puisse gagner le téléphone aussi.

Merci de ce commentaire qui nous informe que nous sommes des êtres normaux malgré nos phobies.

  • La phobie du téléphone prit un jour un jeune homme.  Il posa le combiné, enfourcha son vélo dans la nuit froide & noire pour aller terminer la conversation de vive voix avec son correspondant à quelques kilomètres de là.
  • L'hypothèse de David Graeber est intéressante. Cette administration fut à l'origine imaginée pour nous servir & le fait nous révolte qu'elle obtienne le contraire, nous empêchant, nous freinant.  C'est de cela que naît la phobie : la peur de perdre le sens de la vie & notre humanité, le refus d'une complexité qui nous semble improductive, contre nature.
  • Il serait sage de considérer que le seul travail est celui accompli par les mains. Tout le reste devrait être écarté comme activités parasites.  Le paradoxe c'est que selon ces critères, plus le travail est utile moins on le paie, tandis que les emplois néfastes sont honorés & budgétés.
  • Marchant un jour il y a vingt ans dans une rue de London un homme entendit une vive voix s'exclamer.  Se retournant, il vit une jolie personne passer devant lui sans le voir.  Elle conversait sur un portable avec quelqu'un situé loin & ignora complètement la personne qu'elle frôlait.  Le destin les avait rapprochés un instant mais ils ne se rencontrèrent pas.  Depuis lors cet homme erre comme une âme en peine à la recherche d'un amour perdu qu'un téléphone lui vola.
  • Si la vie spirituelle n'avait qu'une règle ce serait de ne faire qu'une chose à la fois avec une attention totale portée sur l'instant au lieu où nous nous trouvons. Cette invasion de l'administration & des conversations virtuelles signe notre détresse, notre misère, le danger où nous sommes de perdre pied, perdre contact avec le réel.
  • Le statut d'auto-entrepreneur semble attirant par sa simplicité annoncée, mais la pratique le révèle au contraire d'une grande complexité administrative.

Lise : Ce qui pilote les salaires est la rareté.  Plus les personnes sont nombreuses à pouvoir faire un travail plus son salaire sera bas par le jeu de l'offre & de la demande, voire ne plus avoir aucune valeur comme laver ses enfants par exemple.  On peut donc penser qu'il est dans l'intérêt en effet des tenants d'une profession technique ou administrative de complexifier les termes pour que leurs métiers ne soit pas accessibles à tous.  J'observe ces tendances en entreprise aussi quand la peur de perdre son travail est là.  C'est le principal frein au changement parce qu'on cherche à montrer à tout prix qu'on ne peut pas se passer de soi plutôt que de trouver quelque chose d'utile (adulte) à faire pour la collectivité.  Personnellement, je trouve assez simple de se faire payer en chèques emploi services.  Pourquoi cet homme n'a-t-il pas abordé la personne à Londres même si elle était au téléphone?

  • Oui.  Développer un jargon pour garder les secrets, mettre en valeur notre haute compétence supposée, l'extrême talent qu'il faudrait pour exercer notre métier : ce sont des stratégies pour justifier des émoluments, obtenir du pouvoir.  Pourtant si on le considère pour ce qu'il est, servir est le plus haut degré du travail.  Cela demande de l’effacement.  Nous craignons en nous effaçant de perdre notre job.  Le gain & la perte n'ont pas de sens dès que nous prenons un peu de recul, de hauteur.

La beauté intimide.  Il était surprenant au début des téléphones mobiles de voir une personne habiter si peu l'instant & le lieu où elle se trouve.  Désormais c'est devenu courant : les personnes habitent deux lieux en même temps.  C'est un signe de carence au plan spirituel.  Les métis sont des types intéressant par le brassage des gènes & des cultures qui les définit.  L'anglais est une langue spirituelle d'une part en ce qu'elle est se forma & se forme par métissages anciens & modernes d'un grand nombres de langues - toutes les langues du monde en somme - & d'autre part par son côté pratique : l'étudier, la connaître & la pratiquer ne font qu'un.

L'anglais présente une structure asiatique ou chinoise liée c'est probable, à une origine ancienne  de migrations il y a dix mille ans par la voie nordique, combinée à une autre que nous disons celte mais qu'il faudrait nommer autrement.  Celte est un mot grec mais les sociétés humaines en Europe remontent à des temps plus anciens que l'arrivée des Grecs par la mer..  En allemand, l'origine sanskrite brille, venue par la migration des humains depuis le sud-est, le centre civilisation de Perse qui rayonna aussi en la direction opposée vers l'Hindusthan - Pakistan & Inde.  Bien plus tard Alexandre conduisit son armée jusqu'à l'Indus en la région nommée Sindh, la bouche du lion.  La route de la soie était très ancienne aussi & lia l'est & l'ouest de l’Eurasie.

  • 3.  pauvreté & vertu - bonne nouvelle : les Nations unies fixent l'objectif d'éradiquer la pauvreté d’ici quinze ans.*

Les mots sont inversés - Est-ce voulu ou par ignorance? - car en fait la pauvreté se distingue de la misère.  La première est une vertu tandis que la seconde une condition sociale.  Vertu est un mot qui exprime la virilité non pas au sens sexuel mais en l'indication d'une appartenance à l'humanité, l'espèce humaine, le courage que cette appartenance implique.

La vertu pauvreté parle du courage de donner une part au moins de ce que nous avons à une personne qui en a d'évidence un besoin momentané en un temps de difficulté.  C'est pour le bénéfice commun car l'indigent montre des qualités que les plus riches ignorent.  Il y a complémentarité.  C'est ainsi qu'aider les plus faibles ajoute à la diversité du groupe.  La pauvreté en revanche est une condition de vie proche de sa limite par carence en l'indispensable, que cet indispensable soit la nourriture (5) l'eau propre (4) le vêtement (3) l'éducation (2) ou l'abri (1) due au fait que les puissants oublient que tout leur pouvoir grand fut-il leur est donné par le Ciel ou les hommes.

Ce mot de misère inconnu des démographes - & donc des politiciens - tend à tant & tant de ce fait tomber dans l'oubli du temps.  Ce que l'ONU vise en fait, c'est amoindrir le nombre de la misère sociale.  Compte-tenu des injustices observées en la matière, l'objectif est de raison & des progrès sont à portée.

Notre temps souffre surtout de surabondance.  Ceux qui ont trop sont en souffrance comme un obèse qui a du mal à marcher.  L'obèse peut manger moins, donner du trop dont il dispose en allégeant un peu de la misère des miséreux.  Si la pauvreté est vertu, une position morale elle est en besoin de s'augmenter chez les nantis avides.  Si j'ai un million, je peux opter à redevenir humain en distribuant une part de mes revenus.  Une contradiction surgit lors car pour avoir un million, il faut forcément l'avoir volé - cela se fait par voie légale le plus souvent.  En Europe nous sommes riches collectivement surtout.

Donner de ses biens matériels présuppose une conversion donc, une accession à la conscience que ce que nous avons de plus que l'autre ne nous appartient pas vraiment si nous le considérons en le for intérieur, le miroir d'un regard honnête, aimant.  Une femme aimante saura le voir & elle donnera.  C'est cela la virilité.  Les hommes & les femmes peuvent la manifester également.

Alexandre demanda qu'on expose les mains de sa dépouille mortelle pour que le peuple les voie, voie qu'il n'emportait rien dans la mort.  Il avait été l'homme le plus puissant de son temps, quittant ce monde à l'âge christique.  Il était aussi l'homme le plus sage.

*l'humanité / 16 octobre 15

  • Lise le 18/10/2015 : En réponse aux alpha politiciens communistes -  quand il est question d'amour & de partage, le devoir réglé, régulé, le devoir à l'impératif sans conscience ni liberté tue tout comme à la guerre.

Oui, nous confondons l'homme au sens d'humain qui désigne surtout des qualités dites féminines & homme au sens mâle qui évoque trop souvent l'animalité, la violence ou désir de puissance en nous.
Nous pouvons confondre aussi le mal comme douleur, le mal comme carence en valeur ou force morale & le mal comme perversion ou emprise du mental ou ego sur nos vies qui naît en fait de ce même désir sans restriction de puissance sur l'autre ou le monde.

  • un point de lumière / la quête des héros / servir / planter
un point de lumière la quête des héros servir / planter p
  • planter  les potagères
jeter / brûler / servir / se servir / asservir - Une histoire de Bouddha conte ceci : "N'acceptez pas les ordures qu'on vous offre." Elle me rappelle une fois.  J'avais par distraction fait une queue de poisson.  Le costaud sortit de son auto & voulait me démolir.  Quand il reçut mon sourire soleil, sa colère couleuvre fondit en un centième de seconde & je crois qu'il en demeura coi.  Je crois même qu'il sourit avant de repartir, me prenant peut-être pour un simple d'esprit.
  • L'association "green bird" organise le ramassage des déchets dans les espaces publics.  Cette tradition de nettoyer les rues que les Japonais de Paris ré-insufflent en notre capitale où ils résident, naquit de la notion autrefois commune du service désintéressé, du service mutuel qui fut la base de l'invention du commerce ou plutôt de la moralité en commerce & aussi de la charité.  Le mot com-merce évoque un merci mutuel.  La charité quant à elle consiste à chérir autrui sans en questionner le pourquoi, par simple instinct ou empathie native, par bêtise diront les trop intelligents.  C'est aussi la philosophie du colibri de Pierre Rabhi, l'idée que chacun fait ce qu'il peut à sa mesure pour le bien commun.  Cette notion d'offrir service aux autres sans attendre rien en retour est encore vivante en de nombreux pays d'Asie & au Japon aussi.

C'est une grande source de joie que d'aider quelqu'un.  D'où une incidence favorable sur la santé, car les gens sont plus sereins, & aussi parce que la rue est moins infestée de pestes.  Il est moins coûteux & bien plus puissant de nettoyer son palier que de demander à un employé communal de le faire.  D'où l'intérêt pour réduire les impôts & contribuer ainsi à la prospérité du commun.

  • En un point de lumière, le malfrat est démasqué. - éloge du partage  par nuital

« Dans ce monde ultra sécurisé- où tout semble calculé-planifié à l'avance il existe des sommes de hasards comme des opportunités à saisir sur le champ, mais prendre le risque de changer ses habitudes en réalité peu de gens osent le faire pour se lancer à l'assaut de l'inconnu, de l'étrange, du nouveau comme de l’étranger.  C'est bien connu les humains ont la trouille, sont peu courageux à l'exception de rares personnes brillantes, au-dessus de la norme.

C'est surtout le superflu qui nuit au nécessaire comme la solidarité & les différences complémentaires qui peuvent nous unir au lieu de nous diviser, nous séparer.  Le fric nous rend parfois fous avec un venin enfoui en nous tel un serpent de pacotille qui ondulerait sans but aucun excepté celui de s'enrichir, posséder davantage que ses semblables.

Du coup peu sont capables de donner gratuitement sans espoir de retour car le simple fait de partager avec autrui nos privilèges nous pèse tel un fardeau trop lourd à porter.  Cela conduit à ce que chacun pense à soi en premier lieu au détriment du groupe.  Je fais ici l'éloge du partage.  Tout le monde serait beaucoup plus heureux j'en suis sûre !

Partagez sans crainte car il ne vous arrivera rien de mal mais que du bon ! »

  • Un système social hypertrophié nous oblige au don sous la forme des impôts & cotisations.  Cela nous inquiète car nous n'en avons plus la maîtrise.  Cela nous incite à la dépense, pour nous le croyons récupérer les cotisations versées.  En les familles d'Afrique chaque mois est organisée une réunion pour l'entraide.  Ceux qui disposent de revenus soutiennent les membres en difficulté passagère.
  • Il est trois formes du don.  Le don passif est fait pour se débarrasser d'un importun ou se donner bonne conscience, comme on s'acquitte d'une taxe.  Le don actif espère un don en retour, un peu comme un investissement.  Qui pratiquent le don donné ne fuient rien, n'attendent rien.  L'acte leur suffit.
  • En un pays de surabondance où nous souffrons surtout de trop avoir de tout, la mode logiquement est à la maigreur qui devient la rareté à laquelle accéder si on en a les moyens.  Pour être mince en un pays où chaque poubelle déverse sur une tour Eiffel d'ordures un seau valant dix ou cent fois le revenu d'un humain du sud à la peau brune, il faut disposer d'un logement bien chauffé, d'un travail à l'abri des intempéries & d'une nourriture onéreuse, riche en nutriments, pauvre en calories.  Dans une telle société qui meurt de l'avoir, partager nous induirait à diluer le potage.  Partant, nous serions plus sveltes, jeunes & beaux.  Pris dans la compétition absurde, moutons de Panurge privés de jugement, nous nous y refusons.
  • En anglais, on dit "It hurts."  C'est l'ego qui éprouve plaisirs & douleurs.  C'est lui qui fixe nos limites dillusoires & nous y fait croire.  Lorsque nous approchons le point de discerner ses simagrées imitations singerie de l'humain, pour nous alpaguer en ultime trait il décochera sa flèche désespérée qui nous fera nous croire en danger, seuls, moches, mal aimés ou dépressifs.  Les combattants ou samouraï se centrent sur le Hara; point de résidence du Ki.  C'est là un premier pas.  Le salaud ego ne se plaît pas en ce point de lumière, car comme tous les malfrats il craint d'être démasqué.

la quête de la vie en cette vie - Rechercher des planètes abritant des extra-terrestres - tandis que nous sommes déjà devenus extra-terrestres nous-mêmes, engraissés hors-sol comme les vaches dans un bâtiment de mille vaches - est une fuite en avant.  C'est la religion nouvelle de la science qui elle aussi aura ses excès & folies, illuminés & profiteurs.  Il nous faudrait trouver une planète où les paramètres en taille, distance à l'étoile & instant du cycle étoile/planète coïncideraient avec la notre & où de plus la vie aurait eu le temps d'apparaître & évoluer.  Ces coïncidences multiples  présentent une probabilité infime pratiquement égale à zéro.

C'est une probabilité coïncidente très faible qui déjà présida à l''apparition de la vie sur terre il y a quatre milliards d'ans.  Sans la lune qui est quasiment une planète jumelle de la notre & joue le rôle éminent de stabilisateur de l'axe de rotation & partant des climats en plus que d'animer les océans & la croûte terrestre & déclencher les pluies & les cycles vitaux, la vie sur Terre serait bien plus rude qu'elle n'est.

Si la dernière planète naine du système solaire qu'aucune encore des sondes envoyées par les ingénieurs les plus hardis n'a atteint ce jour, dessinait une orbite de la taille d'une pièce de cinq centimes, la première étoile se trouverait alors à quarante mètres plus loin !  Quel voyage !  C'est un élan long de cinq années lumière ou 50 millions de millions de kilomètres (50 000 000 000 000 km).  Si nous entreprenions la randonnée vers cette étoile à la vitesse des sondes que nous savons envoyer, c'est une excursion de plusieurs milliers d'années qu'il faut pour l'atteindre en espérant qu'elle n'ait pas disparu d'ici là.  Question d'arithmétique simple : combien de hamburgers devrai-je emporter ?

Pour en revenir à des considérations plus proches de la vie courante, il nous reste à découvrir que la vie est partout & en tout sous forme d'esprit ou vibration.  Des sages du passé le surent.  Ce sera donc une redécouverte.  C'est là que nous devons la chercher plutôt.  C'est la quête des héros.

  • Être un héros de la classe laborieuse, c'est quelque chose !
As soon as you're born they make you feel small   Dès ta naissance ils te font sentir combien t'es petit
by giving you no time instead of it all   te prenant tout ton temps sans t'en donner aucun
til the pain is so big you feel nothing at all.   à la fin la douleur est si grande que tu ne sens plus rien.
A working class hero is something to be.   Être un héros de la classe laborieuse, c'est quelque chose !
They hurt you at home & they hit you at school.   Ils t'oppressent à la maison & te frappent à l'école.
They hate you if you're clever & they despise a fool   Ils te haïssent si t'es malin & méprisent l'idiot.
till you're so fucking crazy you can't follow their rules.   Alors tu deviens foldingue, égaré par leurs règles.
A working class hero is something to be.   Être un héros de la classe laborieuse, c'est quelque chose !
When they've tortured & scared you for 20 odd years   Quand ils t'ont torturé effrayé durant 20 ans au moins
then they expect you to pick a career   ils espèrent alors te voir embrasser une carrière
when you can't really function, you're so full of fear.   mais tu ne peux plus vraiment fonctionner – la peur te paralyse.
A working class hero is something to be.    Être un héros de la classe laborieuse, c'est quelque chose !
Keep you doped with religion, & sex, & TV   Tu continues en te droguant de religion, de sexe & de télé
& you think you're so clever & classless & free   & tu te crois si brillant, tellement hors-classe & libre
but you're still fucking peasants as far as I can see.   mais t'es toujours un putain de paysan à ce que je vois.
A working class hero is something to be.   Être un héros de la classe laborieuse, c'est quelque chose !
There's room at the top they are telling you still   Ils ne cessent de te dire qu'il y a de la place en haut
but first you must learn how to smile as you kill   mais d'abord tu dois apprendre à sourire en tuant
if you want to be like the folks on the hill.   si tu veux ressembler à ces gars au sommet.
A working class hero is something to be.   Être un héros de la classe laborieuse, c'est quelque chose !
If you want to be a hero well just follow me.   Si tu veux être un héros, tu n'as qu'à me suivre.
  • Quand un humain parvient à trente ans à un tel niveau de clarté, il accède au statut de prophète & nous les savons la proie des violents.  Qui tua John Lennon?  Un capitaliste craignant d'être dévoilé?  Un homme jaloux d'entendre ici qu'il avait raté sa vie?  Est-ce plus simplement qu'une fois le message délivré, le messager doit s'effacer.  La mort d'un juste nous paraît toujours injuste.  Elle est de besoin pourtant à l'avancée du monde.  La violence nous la rend remarquable.  Il s'agit d'une vieille dette - la dernière - à régler ou du dernier service rendu offert.

text J.Lennon 1970 / translation mars's farm -  a working class hero's something to be - La formule est digne d'un publicitaire, mêlant en une seule phrase le héros cher aux capitalistes, la classe laborieuse glorifiée par le communisme, la réification ou chosification des êtres propre au matérialisme & l'essentialisation de l'être chantée par les spiritualismes, tous ces "ismes" qu'abhorrait Lennon.

  • Lise le 25/08/2015 : Tant qu'on a un savoir-faire quel qu'il soit & qu'on est libre de le vendre où on veut, on ne ne fait pas partie de la classe laborieuse parce qu'on est libre.  Ce sont ceux qui sont dépendants qui sont laborieux.  Ma grand-mère, issue de la petite paysannerie, était domestique à Paris mais finalement elle a bien su mener sa barque & dignement parce qu'elle a développé un savoir-faire & qu'elle s'est toujours sentie libre d'en disposer.

marssfarm le 25/08/2015 : Ma grand-mère aussi fut chassée de sa terre & victime ensuite de "la grande dépression" elle-même un contre-coup de "la grande guerre civile européenne", ainsi que l'historien la nomme.  Elle vécut longtemps en la ville mégapole, ne disposant en son appartement devenu trop grand que d'un robinet d'eau froide & d'un poêle à charbon, prouvant qu'on peut vivre de rien & demeurer paysanne en sa tête même transplantée en la laideur crasse d'une ville.  J'avais pensé à toi en traduisant Lennon.  C'est un texte lourd de conséquences.  Dans cette société qui marche sur la tête, je ne sais pas vendre mes talents, ne disposant pas de diplômes pour les valider.

  • erixbd le 25/08/2015 : Ouvrier je le suis & tous les jours à 6.00, je me lève & après le premier soupir je me lance vers une autre journée ou se mêlera lassitude & espoir. Ouvrier je le suis, mais je l'étais d'emblée enfant du fond de ma cité & pourtant, depuis toujours  je nourris cette attitude, l'envie d'y croire.  Je rentre le soir & j'écris & dessine sur tout sur rien, surtout sur rien en tout & pour tout.  Comme Claudine de Lyon, je me suis promis qu'ils ne m'auront pas.  Dès que je saurais qui sont "ils", je les ferais passer pour des fous.  Les héros ne le sont que morts & de tous temps ils abattent les loups.  C'est pas rien d'être un héros lorsqu'il faut assurer le quotidien.

marssfarm le 25/08/2015 : Oui, tu es un "working class hero". Chapman qui tua Lennon le fit peut-être comme par une forme de jalousie, & certainement car il trouvait que le mode de vie de son héros ne collait pas avec ses paroles. L'assassinat se déroula dix ans après la sortie de la chanson tirée du premier album après la rencontre avec Eve Yoko, cette rencontre qui accéléra la fin des Beatles. Lennon écrit le texte à trente ans, soit avant l'âge dit christique, ce qui est important, car cet âge est considéré comme la seconde naissance (si on en réchappe).
Le refrain peut être pris en effet sous les deux sens : le Lennon qui conteste l'ordre courant fait apparaître la duplicité du message de l'éducation & le formatage qu'elle induit en l'enfant pour en faire en fait un bon soldat de l'économie & de la guerre, tandis que nous pouvons aussi opter pour l'autre Lennon artiste modèle à suivre, & devenir des héros par pure attitude intérieure sans tenir compte des faits illusoires du réel transitoire. J'ai l'impression qu'ensuite de sa rencontre avec Yoko, Lennon suivit plutôt sa femme-mère en une carrière & un trajet familial subi & voulu à la fois.
Le John jeune est le premier type du héros qui avant trente ans - l'âge adulte au sens classique du mot - échappe encore au formatage en autodidacte qu'il est.  Ensuite, le John père de famille & mari est le héro du second type qui tranche dans ses idéaux pour l'amour de l'espèce à perpétuer que nous nommons "love" & qui justifie presque tous les actes de presque tous.
Nous sommes confrontés à la question de la mesure en laquelle nous pourrons renier l'enfant que nous fûmes ou l'ado qui fume pour devenir l'adulte qui boit.  Devenir alcoolo par peur d'être adulte est une échappée de l'anti-héros...
C'est vrai que l'expression "ils" reste notre mystère. Elle est du vocabulaire de l'adolescent qui parfois ressent trop le poids qu'on va bientôt lui faire porter. Il se refuse, se démarque, mais sait au fond de lui-même qu'il a les plus grandes chances de devenir comme son père ou sa mère en fin de compte.
Le "ils" est encore la marque de son ego en sa croyance naïve à un destin glorieux, une vie de héros extraordinaire. Mais l'ouvrier, les parents aussi sont des héros. C'est ce que le jeune ne sait pas encore.
Il existent des vieillards saints qui conservèrent l'âme d'enfant vivante. Ceux qui ne sont pas de ce type en fait cachent leur jeu. L'enfant est toujours là, mais ils le cachent car c'est un jeu pour être crédible & pour maintenir la diversité des types humains & pour s'adresser à tous les caractères donc.
Le "beauf" par définition serait un adulte qui se croît adulte, un mâle qui se croît mâle, un blanc qui se croît "de race", un noir qui se croît africain & ainsi de suite... Ceux-là peut-être seraient des couards vrais se dissimulant derrière l'apparence physique ou l'aptitude mentale quelles qu'elles soient. Ceux-là peut-être ne seraient pas des héros... vus de loin.
Quand on s'approche le masque tombe parfois.  Quand la mort s'approche, le masque tombe presque toujours.

  • Lise le 25/08/2015 : Il y a deux petites choses qui me semblent plus importantes que tous les diplômes. Déjà c'est de bien savoir ce qu'on le veut.  Il y a toujours des compromis dans la vie, tous les paramètres ne peuvent pas être au vert & souvent on troque son argent contre du temps ou de la liberté inconsciemment, ou on voit ce que l'on n'a pas.  Et puis la deuxième chose, c'est de ne jamais faire perdre la face à ceux qui sont plus forts que soi.  Et oui Jean de La fontaine... Ceci ne signifie pas renoncer à son honneur; c'est être neutre pour être sage.  Un enfant trop intelligent en classe peut faire perdre la face à son prof qui va le prendre en grippe &, indépendamment de sa classe sociale, tout va partir en vrille.  Au Japon, ils font cela très naturellement.  Un jour un de mes collègues m'a dit: "Tu vois si le chef est assez stupide pour ne pas voir que je peux faire plus, eh bien tant pis pour lui, moi ça me repose!"  Mais dans nos sociétés, on est souvent aveuglé par le besoin de reconnaissance qui nous fait faire des choses de plus en plus compliquées, rien que pour exister dans le regard des autres.   Mais je reconnais aujourd'hui que si on est célibataire & ouvrier, il vaut mieux avoir un petit lopin de terre pour arrondir ses fins de mois!

marssfarm le 25/08/2015 : Merci de ces lignes de vie. Savoir ce que l'on veut est ce qui me manque souvent.  Ne pas humilier les puissants me manque aussi.  Le gars célibataire sans diplôme & avec un hectare du meilleur terrain, c'est un de mes voisins. Il boit, sa maison croule & il n'a jamais planté un haricot de sa vie. Il a cette qualité unique de ne pas tenir compte du regard des autres & nous devons l'admirer en cela.  Il n'y a chez lui ni tondeuse, ni taille-haie, ni haie, ni gazon d'ailleurs. Il est mon héros local.

L'idée des 4 races trouve des bases dans l'archéologie qui découvrit 4 souches d'installation humaine ancienne & dans l'écologie comme 4 adaptations différentes aux grands types de climats - nordique, tempéré, des tropiques & d'équateur.  Comme on peut s'en douter la raison biologique trouve ses moteurs en des temps bien plus anciens & de ce fait les observations de l'archéologie n'en sont que la conséquence. De leur ignorance des lois de l'écologie naquit le biais d'observation des premiers ethnologues qui sont désormais des connaissances scientifiques anciennes, caduques.  Si nous distinguons quatre races, où fixer leurs limites & que faire des métis qui selon ces critères seraient les trois quarts de l'humanité? Une classification qui exclut les trois quarts de son échantillon doit être remise en question à moins qu'elle ne soit énoncée pour nous diviser selon le principe "divide & rule".  Les mêmes idéologies sont étendues aux religions en attribuant à chaque un pays sa religion majoritaire.  Vu d'Angleterre, un Français du sud est plutôt noiraud. Vu de Grèce, un Italien est forcément Catholique.  Alors où fixer la limite du moi & des miens?

l'auto-immobdice oïkos anomy a-leaf mantra tropic-agro 1p2K
  • l'auto-immobdice

 Si j'étais président, nous écririons un décret pour que les automobiles roulent à gauche.

Et une semaine après, les camions aussi.

J'emmènerai le gouvernement tout en haut de la tour Cifelle & nous contemplerions le carambolage,

le bouchon géant que sera devenu Paris.

Au bout de vingt-quatre heures d'embouteillage, les véhicules tomberont en panne sèche l'un après l'autre.

Dans la ville paralysée, nous irons gambader.

Les automobilistes interloqués diront : "Monsieur le président, faut-y rouler à droite ou à gauche ?"

"Faites comme vous voulez !  Je suis fatigué d'avoir à décider pour vous."

Dans les voitures immobilisées, nous planteront des arbres.

Sur les routes éclatées, nous sèmeront des haricots.

  • texte inspiré par la lecture de Manu Edouard Moulin

feuilles sèches - mariage de raison / décalogue / précieux

  • La Grèce ne peut pas quitter l'Europe, vu que le mot Europe, c'est du grec.  Rapportée au nombre d'habitants, la dette de la Grèce est comparable à celle de l'Allemagne.  La tendance est différente en revanche en ce que la dette du petit pays augmente, tandis que celle du gros diminue.  Mais ça c'est un jeu économique que nous connaissons bien : ce sont les petits toujours qui paient l'impôt.  Les gros eux se débrouillent, aidés de leurs avocats, financiers & comptables.  La règle est valable au plan des personnes & aussi au plan des nations.  C'est une règle antique nommée la loi du plus fort, en vogue chez les prédateurs.

La question technique est celle d'une seule monnaie pour vingt économies très différentes.  Les européens firent l'Euro comme un mariage arrangé.  On se marie d'abord; on s'aimera plus tard.  En pratique ces mariages tiennent, tandis que les mariages d'amour s'effondrent sauf exception.  La vraie question ici est de démocratie - un mot grec encore.  Le pays central de l'Europe est l'Allemagne & de ce fait les modes de gouvernance en Europe obéissent à cette culture de démocratie représentative où les élus décident avec autorité.  Ce mode sied moins aux pays du sud.  Il y a donc une lutte de racisme entre le sud & le nord.  Ça c'est de la politique à long terme.

  • Les raisons de nos votes nous le savons sont d'ordre économique & de ce fait nous élisons les individus les plus habiles en matière financière, même si cela implique de la corruption.  Là encore, il s'agit de voir loin, se projeter - & donc en terme politique vrai - ou de simples décisions comptables pour une option qui semblerait de raison à première vue mais nous privant de perspectives & d'idéal, s'avèrera ruineuse à long terme.  Nous assistons à une vraie lutte politique entre les comptables & bureaucrates qui ne voient guère plus loin que le bout de leur nez & les élus du peuple qui portent la voix de l'histoire.

Les racines de la civilisation de Grèce se trouvent en Inde en des temps si anciens que les traces que nous en avons sont des fils ténus.  Nous les trouvons dans la langue - sons & structures - & les divinités.  Ce sont ces deux critères qui définissent une ethnie ou une culture.  La langue allemande conserve bien des traces de son origine Sind ou Hind.  Le nom Sind ou Hind vient de la transcription des scribes d'Alexandre lors de son épopée grandiose vers le sud-est.  Donc, si nous regardons plus loin dans le passé, nous savons que Grecs & Allemands expriment deux déclinaisons d'une culture unique.

  • I have a dream tonight...

Je rêve d'un ministre Macron devenu micron - c'est-à-dire invisible - d'une Assemblée qui abolirait une loi par jour en disant "Oups, pardon, nous nous sommes trompés, mais c'est trop tard - la loi est abrogée..."  Il y a un million de lois applicables & donc pour les abolir toutes à raison d'une par jour, il faudra trois cent mille ans.  Je rêve d'une élection par tirage au sort pour qu'il y ait à l'assemblée des personnes de tous les sexes, de toutes le couleurs, de tous les métiers, de tous les âges & aussi des chômeurs & aussi ces génies stupides qu'on nomme à tort cons & aussi des personnes de bon sens, ouvriers & paysans, etc...  Je rêve d'une "démocratie" qui accepterait "de me gratter" le dos, me taper sur l'épaule disant, "Vas-y mon gars, tout est possible !"  Je rêve d'une société où tous paieraient dix pour cent d'impôts sans que les riches puissent en être exemptés & sans les subventions qui vont toujours aux plus riches.  Je rêve d'une collectivité où nous donnerions une heure de temps pour construire la route au lieu de donner cent Écus qui s'évaporent dans les circuits financiers – soit dans la poche des plus riches encore.

  • not even a leaf...

In India they say : "Not even a leaf falls from a tree without God's will."

  • Je voulais ramasser quelques feuilles desséchées.  Tandis que je le faisais, une vieille dame passa : « Mon cher ami, ne prends pas ces feuilles sèches car j'en ai besoin pour allumer mon feu. »  Je poursuivis ma quête.  Voyant d'autres feuilles plus loin, j'allais me baisser lorsqu'une marchande arriva : « S'il-te-plaît ami, épargne ta peine car je voudrais coudre ces grandes feuilles ensemble pour confectionner des assiettes. »  Un peu plus loin encore, je vis de belles feuilles en tas sous à l'ombre d'un arbre majestueux.  Un jardinier œuvrait tout proche & s'adressa à moi ainsi : "Ces feuilles mon cher me seront très utiles pour augmenter le compost qui fertilise mon champ."  Je rentrai donc à la maison dépité & fort ravi.  Contant l'aventure aux enfants, je leur dit : " Si donc quelques feuilles brunes & sèches sont de valeur à tant de gens, ô combien vous petits humains serez-vous précieux à la vie !"

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1) permacultures agronomie projections / doubler la surface agraire / nourrir le monde

1. doubler la surface agraire / nourrir le monde / 1p7K
  • doubler la surface agraire pouvait nourrir le monde

La surface agricole utilisée en France représente de l'ordre de 1% de la surface agraire de la planète.  Tenant compte des gaspillages de nourriture y compris celui d'une consommation en excès de chair animale, j'avais jadis estimé que le territoire de ce petit pays au sols riches & au climat doux pourrait en théorie nourrir l'humanité entière.  C'était une estimation maximale qui n'a que peu de connections avec la réalité du monde.

Si nous revenions au régime alimentaire le plus courant au passé de l'histoire, soit avec un usage minimal des produits animaux & en un mode de production biologique, il est envisageable qu' 1 hectare puisse nourrir de 3 à 5 personnes.  Cela signifie que le besoin en terres agricoles dans le monde serait d'environ 2000 millions d'hectares.

Or, d'une part les terres déjà utilisées pour les cultures & les prairies sur notre planète occupent d'ores & déjà 5200 millions d'hectares - soit deux fois & demie cette surface - & d'autre part, les terres pouvant être cultivées sont estimées à 4000 millions d'hectares - soit le double de cette surface.  Nous voyons en cela que la gestion des terres & des aliments est possible sans nous forcer à une rigueur extrême.  Notre planète est encore vaste, mais les enjeux sont phénoménaux ainsi que l'esquissent les termes figurant ci-dessous.

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Sylviane Tabarly, ENS Lyon / Dgesco, pour Géoconfluences le 23 juin 2011Mise à jour :  23-06-2011 Copyright ©2002 Géoconfluences - Dgesco - ENS de Lyon Tous droits réservés, pour un usage éducatif ou privé mais non commercial :

"La FAO & le SAGE  estiment la superficie des terres cultivées à 1800 millions d'ha (1992).  S'agissant des différents types de cultures sur les terres cultivées de la planète, les céréales en sont la plus grande partie (55%), ce qui est cohérent avec le fait que ce groupe d'aliments apporte environ la moitié de l'énergie & des protéines alimentaires de l'humanité.

La superficie des pâturages permanents du monde est estimée à 3400 millions d'ha.

Le SAGE & l'étude GAEZ estiment les superficies cultivables de la planète à 4200 millions d'ha.

  • Seules 38% des terres cultivables en mode pluvial dans le monde sont cultivées : 1600 millions d'ha sur 4200 millions (GAEZ & FAO 2005).  Cette proportion est particulièrement faible en Amérique du Sud (12%) & en Afrique subsaharienne (20%).  Elle est faible aussi en Amérique du Nord, en Russie & en Europe (autour de la moitié).  En revanche, elle est très élevée au Moyen-Orient & en Asie de l'Est (95%), & en Asie centrale aussi (85%).  En Asie du Sud, les terres cultivées excèderaient même les terres jugées cultivables (GAEZ), sans doute parce que la possibilité de terrasser les pentes n'est pas prise en compte.  La même comparaison indique que les pays ayant les plus fortes disponibilités en terres cultivables non cultivées sont le Brésil (plusieurs centaines de millions d'ha), les États-Unis, la Russie & le Zaïre (plus de 100 millions d'ha).

Il faut relativiser cette disponibilité apparente des terres en notant que, outre les incertitudes & les limites des bases de données, ces résultats expriment des extensions possibles de superficies cultivées qui auraient lieu principalement dans des zones actuellement classées comme "herbeuses" ou "arbustives" ou comme "prairies & pâturages permanents" & qui pourraient se faire au détriment de zones protégées.  Des études tendent à surestimer les possibilités d'extension des terres cultivées & d'autres à les sous-estimer : l'étude GAEZ considère comme non convenables à la culture les terres à faible rendement, & n'envisage pas les nombreux aménagements susceptibles de rendre des terres cultivables.

Les terres agricoles se rapportent aux terres relatives à l'agriculture.  On compte dans les terres agricoles : les terres mises en culture, les prairies & les pâturages permanents.

Selon la FAO, les terres cultivées sont les "terres dont au moins 30% de la superficie est soumis à l'agriculture ou à la production animale".  La notion de "terre cultivable"assez proche du terme "arable" retenu par la FAO, peut apparaître assez floue, ouvrant la porte à des évaluations des gisements de terres agricoles approximatives.  "Cultivable" se rapporte à la qualité d'une terre : qui peut être cultivable, labourable, qui peut produire des récoltes (Larousse ou Le Robert).  La définition de la FAO pour les terres arables est la suivante : "Terres affectées à des cultures temporaires (les zones de polyculture ne sont comptées qu'une fois), prairies temporaires à faucher ou à pâturer, cultures maraîchères & jardins potagers, & jachères temporaires (moins de cinq ans).  Les terres abandonnées du fait de la culture itinérante n'entrent pas dans cette catégorie.  Les données correspondant à "Terres arables" ne sont pas censées inclure les surfaces potentiellement cultivables."

  • La notion de terres "convenables" provient de la méthode GAEZ d'estimation des terres cultivables & des rendements accessibles.  Elle évalue l'aptitude des terres à la culture de 154 espèces végétales & relève d'une analyse essentiellement agro-écologiqueConsidérer qu'une terre est "disponible" pour l'agriculture, c'est envisager qu'elle est vierge d'usage agricole au moment de son évaluation.  La disponibilité ne prend pas nécessairement en compte le statut juridique de la terre considérée.  De vastes superficies de terres peuvent être dites disponibles sans que le statut qui règlemente leur usage ne permette leur exploitation.  La disponibilité ne recoupe pas nécessairement la "cultivabilité" ou "arabilité" : des terres peuvent être disponibles, mais infertiles, ou inaccessibles.  Par ailleurs, la disponibilité peut ne pas prendre en compte les usages informels de ces superficies : pâturage extensif par exemple.

Les régions du monde qui disposeraient des plus grandes superficies en terres sans contraintes (climat trop froid, trop sec, terres trop pentues ou aux sols inaptes) sont :

  • l'Amérique du Nord & l'Amérique du Sud (plus de 80 millions d'ha dans chaque cas),
  • l'Asie du Sud, l'Europe de l'Est & l'Afrique de l'Est (plus de 30 millions d'ha dans chaque cas).
  • Les régions qui comprennent les plus fortes proportions de terres très convenables & convenables à l'agriculture par rapport à leur superficie totale sont l'Europe de l'Ouest, l'Europe de l'Est, les Caraïbes, l'Afrique centrale (plus de 40%), & aussi l'Afrique de l'Est, l'Amérique du Sud (autour de 35%).
  • Une autre étude, de l'Ocde & de la FAO (Ocde/FAO, 2009), a estimé les différences entre superficies "convenables" & superficies cultivées en excluant de ces superficies "convenables" les zones de forêts, ou d'infrastructures urbaines, ou protégées, ce qui aboutit au calcul de "différences nettes" (Net Land Balances) : selon cette évaluation, à l'échelle mondiale, 550 millions d'ha serait la superficie "nette" encore disponible pour l'agriculture, en dehors des zones protégées qui couvrent 480 millions d'ha (Fischer, 2009).

Les impacts de l'irrigation sur la production agricole sont importants dans la mesure où elle permet non seulement d'étendre la superficie cultivée mais aussi d'accroître les rendements & le nombre de récoltes par an éventuellement.  À l'échelle du monde, les superficies "convenables" à la culture de céréales pourraient être accrues de 8%, & la production de 40% par rapport à son niveau de 1994/1996, dans l'hypothèse d'une extension maximum de l'irrigation (GAEZ).  Ces effets seraient plus importants dans les pays développés (13% & 46% respectivement) que dans les pays en développement (7% & 38%).  Les effets sont particulièrement élevés (25% & plus de 100% respectivement) en Asie centrale, au Moyen-Orient, en Océanie, en Afrique australe & du Nord.

Or, l'Asie centrale & le Moyen-Orient sont des régions où les marges d'extension de la culture pluviale sont inexistantes : le développement de l'irrigation apparaît donc là comme la seule possibilité d'abonder les superficies cultivables, si la ressource en eau est disponible & si les terres sont aptes à leur mise en culture.

  • Une récente analyse du Centre d'études & de prospective d'Agreste constate une fourchette très large d'estimations de la demande alimentaire future, notamment en produits animaux.  Ces divergences proviennent d'hypothèses contrastées sur les variables majeures que sont la démographie, la croissance économique & l'évolution des régimes alimentaires (Agreste, février 2011).

On assiste à une décélération de la croissance de la demande de produits agricoles pour l'alimentation à l'échelle mondiale, entre 2000 & 2050, par rapport à la période 1960-2000, selon un scénario de la FAO (FAO, 2006, 2009).  Elle serait surtout due à une moindre croissance de la population & à l'atteinte de niveaux de consommation alimentaire relativement élevés dans des pays de plus en plus nombreux.  En conséquence, la croissance de la production agricole mondiale décélèrerait également.

Pour autant, la production agricole mondiale devrait tout de même presque doubler entre 2000 & 2050 : 90% de cette augmentation proviendrait d'un accroissement des rendements & de l'intensité culturale (nombre de récoltes par an sur une même superficie), tandis que 10% seulement viendraient de l'extension des superficies cultivées évaluée à 70 millions d'ha (FAO).  Cela se traduirait par un taux d'accroissement annuel des rendements de 0,8% entre 2000 & 2050, contre 1,7% entre 1960 & 2000 & par une superficie de 70 millions d'ha cultivés supplémentaires.  Ce scénario prévoit une diminution de la sous-alimentation chronique dans les pays en développement – à la fois en proportion de la population totale (de 17% à 3,9%) & en nombre absolu (de 810 millions à 290 millions) – mais une persistance de cette sous-alimentation dans les pays où elle sévit sévèrement actuellement, où la croissance démographique est forte & les ressources agricoles limitées.

L'estimation des superficies dédiées à des cultures pour agrocarburants n'est cependant pas prise en compte.  De telles estimations ont été produites par ailleurs, sur la base du scénario de référence de l'Agence internationale pour l'énergie (AIE), & sur la base d'un scénario plus ambitieux, qui prévoit un doublement environ de la consommation d'agrocarburants par rapport au scénario de cette Agence (Fischer & al., 2009 ; Fischer, 2009), ce qui conduit à des estimations de superficies cultivées pour produire des agrocarburants qui atteignent au maximum 58 millions d'ha à l'échelle mondiale en 2050.  Quand on ajoute ces 58 millions d'ha aux 70 millions d'ha cultivés supplémentaires prévus par la FAO, on obtient un chiffre proche de 130 millions d'ha, très inférieur à l'estimation des superficies encore disponibles pour la mise en culture selon l'Ocde & la FAO (550 millions d'ha, cf. supra).

  • Enfin, les changements climatiques entraîneront probablement un accroissement des superficies cultivables du monde, mais une diminution dans des pays en développement, notamment en Asie du Sud & du Sud-Est où cette ressource est déjà rare.  Selon les projections de l'International Food Policy Research Institute (IFPRI), le changement climatique aggraverait l'insécurité alimentaire mondiale; il pourrait induire une diminution des rendements céréaliers de 5% à 22% en Afrique subsaharienne d'ici au milieu du siècle & accroître de 10 millions la population des enfants victimes de malnutrition.
  • En définitive, les superficies des terres utilisables en culture pluviale dans le monde seraient largement supérieures aux superficies nécessaires pour assurer tout à la fois des conditions de sécurité alimentaire satisfaisantes pour l'ensemble de l'humanité & un certain développement des cultures pour les agrocarburants.  Cette conclusion reste vraie même en se plaçant dans l'hypothèse d'une très faible croissance des rendements des cultures, même en excluant de la mise en culture toutes les forêts & toutes les zones actuellement protégées & même en tenant compte des effets plausibles du changement climatique.
  • Si les terres utilisables pour l'agriculture ne semblent  pas, à l'échelle du monde & de nombreuses régions, une ressource rare limitant la production agricole & la consommation alimentaire, les questions essentielles à ce sujet sont de nature politique.

Les responsables de politiques publiques, nationales ou de coopération internationale ayant trait à l'agriculture ont une marge de manœuvre quant au mode de développement agricole à privilégier.  Des experts sur la sécurité alimentaire mondiale réunis par la FAO à Rome en octobre 2009 considéraient que "à l'échelle globale, il reste encore suffisamment de ressources en terres pour nourrir la population mondiale dans l'avenir prévisible, pourvu que soient effectués les investissements nécessaires pour développer ces ressources et pourvu que prenne fin la négligence à l'égard de la recherche & du développement agricoles qui a prévalu au cours des dernières décennies." (FAO, 2009).

  • La voie à laquelle prédisposent la plupart des institutions en place est de poursuivre les politiques & les pratiques qui depuis plusieurs décennies, ont favorisé un mode de développement agricole exagérément concurrentiel, fondé sur la révolution agricole contemporaine avec une très forte augmentation de la productivité du travail & des rendements pour une partie des exploitations familiales & pour les très grandes entreprises agricoles, tandis que des centaines de millions d'autres agriculteurs ont vu leur développement bloqué puis ont basculé dans la pauvreté, la sous-alimentation & éventuellement l'exode & l'émigration.  À ces graves revers sociaux se sont ajoutés dans des régions où la révolution agricole contemporaine & la révolution verte se sont déployées, des revers écologiques tels que la salinisation, la baisse des nappes phréatiques, les pollutions des sols & des eaux, la perte de biodiversité, l'émission de fortes quantités de gaz à effet de serre… (Mazoyer, Roudart, 2009).
  • Mais une voie alternative peut être suivie en mettant en culture de nouvelles terres [5].  Elle consiste à promouvoir des agricultures diversifiées, à rendements relativement faibles, économes en intrants extérieurs & en énergies fossiles, avec peu d'effets négatifs sur l'environnement, voire rendant des services environnementaux, & assurant des moyens d'existence décents aux près de trois milliards de personnes qui constituent la population agricole mondiale.  Le choix de cette voie alternative requiert que les politiques publiques relatives à l'agriculture se fixent trois priorités :
  • une rémunération correcte du travail correspondant &, parallèlement, la taxation des externalités & des coûts sociaux & environnementaux ;

  • la promotion de cadres juridiques & législatifs transparents assurant aux agriculteurs qui pratiquent des modes de production durables un accès pérenne (pas nécessairement via la propriété privée) à la terre ; cette priorité s'avère particulièrement nécessaire dans le contexte actuel d'investissements étrangers directs dans le secteur agricole ;

  • la troisième priorité a trait à la recherche, à la formation & au conseil permettant d'orienter la recherche agricole vers des méthodes d'intensification écologique accessibles aux producteurs pauvres ; cela implique une recherche participative, qui intègre les savoirs scientifiques généraux & les savoirs spécifiques aux agricultures locales.

  • En conclusion, les terres utilisables en culture pluviale & non cultivées ne sont pas, & ne seront pas prochainement, une ressource rare à l'échelle de la planète : il serait possible de doubler la superficie cultivée mondiale sans empiéter sur les forêts & en laissant de côté une partie des terres à faible rendement & de multiplier cette superficie par 1,6 en excluant de plus de la mise en culture toutes les zones actuellement protégées.  La question essentielle ne serait donc pas celle du potentiel en terres exploitables mais elle serait de nature politique au sens large du terme : politiques économiques, foncières, redistributives, etc.
  • les actifs agricoles correspondent aux facteurs de production agricole au sens large : en plus de l'aspect foncier ces actifs comprennent les unités de production (exploitations et usines de transformation à différents niveaux de la chaîne de valeur agroalimentaire), ainsi que les récoltes, dont l'achat peut être contractualisé à l'avance ;

Le terme "cession d'actif" renvoie à toutes les formes de transaction : acquisition, location, prise de participation…  Les investisseurs nationaux n'ont pas disparu mais les transactions voient de plus en plus d'investisseurs étrangers conclure des contrats de long terme, portant sur des actifs de grande ampleur.  De la location à long terme (option la plus fréquente) à l'acquisition effective des terres (plus polémique) ou aux ententes bilatérales (comme le "Partenariat stratégique" entre la Chine & de nombreux pays africains), il existe différents accords entre États, ou entre États & investisseurs privés ;

  • l'objectif des investissements reste généralement la production agricole, de type alimentaire ou non (production de carburants notamment).  Il peut exister également des projets d'aquaculture, de plantations forestières ou des projets d'investissement destinés à mettre en réserve des espaces naturels.  Les récoltes peuvent être intégralement ou partiellement exportées.  Les contrats peuvent comprendre des contreparties financières & technologiques accordées aux pays récipiendaires ;

  • les investisseurs étrangers sont des acteurs économiques issus des secteurs public ou privé.  Dans le premier cas, les fonds souverains & les entreprises d'État s'imposent comme les véhicules privilégiés des gouvernements investisseurs pour assurer l'ingénierie contractuelle.  Dans le second cas, les investisseurs peuvent être des multinationales issues des secteurs de l'agroalimentaire & de l'énergie, ou des acteurs financiers (banques, fonds d'investissement) ;

  • les récepteurs de l'investissement sont en général des pays en développement (PED) ou émergents disposant de grandes superficies de terres cultivables considérées comme "disponibles" (encadré supra) & peu chères ainsi que d'avantages comparatifs en matière de production agricole : climat favorable, main-d'œuvre peu coûteuse.  Un certain nombre d'États hôtes sont localisés en Europe centrale ou orientale & dans la périphérie russe.

Source : Centre d'analyse stratégique (CAS), d'après des données fournies par le réseau international de la DG Trésor "Les cessions d'actifs agricoles dans les pays en développement", Rapports & documents, n°29, 2010

Le phénomène en lui-même n'est pas nouveau : au début du XXe siècle, la société américaine United Fruit Company possédait près du quart des terres cultivables du Honduras (d'où l'expression de "république bananière").  Ce qui est nouveau, c'est l'ampleur & la rapide croissance des investissements, depuis la crise alimentaire de 2008 surtout qui a été un élément catalyseur, & le fait que des États y participent.  Mais les transactions sont difficilement quantifiables du fait de l'opacité, le caractère confidentiel ou sibyllin, des contrats entre États & investisseurs : en Afrique, en Asie, en Amérique latine & en Europe de l'Est, 15 à 20 millions d'ha auraient été cédés de 2006 à 2009.  Cette surface, si elle équivaut à la Surface agricole utile française, ne représente que 1% des terres cultivées au niveau mondial, ce qui peut paraître mineur aujourd'hui, mais deviendrait significatif si la tendance se poursuit dans le temps.

Dans les secteurs de l'agroforesterie & de la pêche l'Investissement direct étranger (IDE) en direction des PED a quintuplé depuis la décennie 1990 pour atteindre 3 milliards de dollars entre 2005 & 2007 (Cnuced, 2009).  Il est également avéré que les concessions foncières sont d'une ampleur inédite : de 2006 à 2009, celles qui ont été divulguées portaient souvent sur des étendues de 400 000 à 600 000 ha, quatre à six fois supérieures aux contrats qui ont présidé au développement des grandes plantations tropicales du XIXe siècle.  Ainsi, 15 à 20 millions d'ha de terres cultivables auraient été cédés dans des PED à des acteurs étrangers de 2006 à 2009 (IFPRI, 2009), ce qui représente un investissement de 20 à 30 milliards de dollars à l'échelle mondiale.

On a pu constater un décalage entre des données diffusées par les médias & les projets officiellement répertoriés par les administrations foncières de 80 pays : l'estimation des superficies serait sans doute exagérée (Banque mondiale).  Si le phénomène constitue une tendance dite "lourde", il importe néanmoins d'en retenir les justes proportions.  Particulièrement polémiques, les cessions foncières sont plus documentées que d'autres formes de transactions.  La notion d'"investissement de grande ampleur" varie sensiblement d'un contexte national à l'autre (à partir de plus de 2 000 ha en Ukraine, de 500 au Mozambique).  En outre, l'étude de la Banque mondiale révèle qu'un grand nombre d'investissements sont d'origine domestique, même s'il est des acteurs nationaux peuvant servir d'écran à un mandataire étranger.  Enfin, les projets annoncés ne sont pas tous mis en œuvre, loin de là : sur l'ensemble des projets africains mentionnés par la presse, environ un quart sont en cours de définition stratégique, une proportion équivalente à l'étape de la production initiale &... une quantité négligeable en pleine production.

  • Les États & les entreprises peuvent avoir des motivations & des stratégies politiques, économiques & spatiales qui obéissent à des logiques propres, parfois comparables, parfois distinctes.

Si des États sont mus par le souci de répondre aux futurs besoins alimentaires de leur population, en particulier dans un contexte où leurs terres disponibles viendraient à manquer, les grandes entreprises ont davantage à cœur de s'internationaliser & d'investir dans une agriculture destinée aux exportations.  S'ils restent critiqués pour leur bilan mitigé en matière de développement des exportations dans le sens Sud-Nord, des accords commerciaux mis en place par la France & l'Union européenne avec les PMA & les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) [7] encouragent les flux d'investissements directs Nord-Sud motivés par l'exportation agricole.  Enfin, anticipant la croissance de la finance carbone, les stratégies d'acquisition foncière peuvent viser à mettre en œuvre des projets de conservation ou de plantation forestière, ou d'autres types de puits de carbone terrestres, afin de bénéficier des subventions réservées aux mécanismes compensatoires issus du Protocole de Kyoto [8].

Parallèlement, de nombreux pays disposant de larges étendues cultivables & d'avantages comparatifs en matière de production agricole (climat favorable, qualité des sols, compétitivité de la main-d'œuvre, réserves foncières) cherchent à développer leur agriculture en se tournant vers des investisseurs étrangers.  Ces derniers peuvent être perçus comme des atouts en suscitant une mobilisation de compétences & de moyens de production externes susceptibles de remédier aux freins structurels qui minent le développement agricole – &, in fine, économique – de certains PED [9].

Les pays acquéreurs de ces biens agricoles, principalement la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l'Égypte ou certains États du Golfe, n'ont pas – ou plus – chez eux suffisamment de surfaces exploitables pour assurer leur autonomie alimentaire.  Ils se tournent alors vers les régions du monde qui disposent encore de ressources hydriques & de larges terres arables inexploitées.  Ils le font soit directement, notamment par leurs fonds souverains (Émirats arabes unis, Qatar par exemple), soit par des entreprises d'État, soit enfin par leurs industriels privés.

Il s'agit souvent de stratégies d'achat bien établies : la Corée du Sud a ainsi mis en place une structure publique d'accompagnement chargée de mettre en œuvre un plan décennal de développement agricole à l'étranger.  Certains États ont même définitivement cessé d'encourager le développement de filières de production agricoles domestiques, un objectif auparavant prédominant : l'Arabie saoudite, qui importe 96% de ses consommations alimentaires, envisage l'arrêt des cultures céréalières trop gourmandes en eau sur son sol d'ici à six ans.

L'industrie agro-alimentaire bénéficie aussi des avantages offerts par ces terres en termes notamment de coût de main-d'œuvre.  Un certain nombre d'acteurs financiers (banques, fonds d'investissement) cherchent également à placer leur argent dans le foncier pour une rentabilité à moyen terme.  Mais l'absence de cadre foncier reconnu, notamment en Afrique ou en Amazonie, constitue une source majeure d'incertitude pour les investisseurs.

  • régions & pays investisseurs ou cibles de l'investissement international dans les terres de production agricole de 2006 à 2009 :

Les hôtes se trouvent majoritairement en Afrique, mais cette destination n'est pas exclusive.  La moitié des projets concernerait l'Afrique, plus de 20% la région Pacifique-Asie de l'Est, moins du quart la zone Europe-Asie centrale, & l'Amérique latine en concentrerait environ 10%.  Parmi les principaux pays cibles, citons le Cameroun, l’Éthiopie, la République démocratique du Congo, le Ghana, Madagascar, le Mali, la Somalie, le Soudan, la Tanzanie, la Zambie.  En dehors de l'Afrique subsaharienne, l'Ukraine, la Russie, le Brésil, le Cambodge, l'Indonésie, le Kazakhstan, le Pakistan, les Philippines sont également tenus pour des destinations "phares".  Les investisseurs prospectent de plus en plus loin de leurs "greniers" traditionnels. Les pays du Golfe s'éloignent du Soudan & du Pakistan pour se diriger vers l'Europe centrale & orientale, notamment en Ukraine, en Océanie ou en Asie (Vietnam).  Les pays d'origine des opérateurs, qu'il s'agisse d'États ou d'acteurs privés, sont ceux qui disposent de ressources agricoles insuffisantes (Japon, Corée du Sud, Arabie saoudite, Qatar, Koweït, Émirats arabes unis, Chine, etc.)

La Chine accroît ses positions foncières en Afrique.  Depuis 2007, le gouvernement chinois a opté pour une production agricole hors des frontières : la Chine fait partie des quatre pays dont les entreprises d'État acquièrent ou louent de plus en plus de terres agricoles en Afrique, en Russie, en Asie du Sud-Est, voire en Amérique latine.  Au total, ce sont quelque 2,1 millions d'ha qui auraient ainsi été investis par des intérêts chinois dans le monde.

Les pays arabes se montrent aussi particulièrement actifs dans la "course aux terres agricoles".   L'apparition de nouvelles menaces sur la sécurité alimentaire, la volatilité des prix mondiaux & la crise de 2008 qui a servi de révélateur, rendent caduque toute stratégie d'autarcie & semble avoir décidé certains gouvernement à prendre le relais des investisseurs privés.

Forts d'une manne financière substantielle, certains États du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Koweït, Émirats arabes unis, Bahreïn) explorent les ressources agricoles disponibles à travers la planète, négociant des concessions foncières par l'intermédiaire d'entreprises d'État (Qatari Diar) ou de fonds souverains (Kuwait Investment Authority via le fonds Kuwait China Investment Corporation).  Face à l'exposition des Émirats arabes unis à l'évolution des marchés mondiaux le gouvernement émirien a encouragé certains acteurs publics (Fonds d'Abu Dhabi pour le Développement, Fondation Khalifa) & privés (Al Qudra, Abraaj Capital) à investir dans l'achat de terres au Pakistan & au Soudan.  En Égypte, l'un des plus gros importateurs mondiaux de blé, les autorités multiplient les démarches au Soudan & en Ouganda pour produire du blé, composante majeure du régime alimentaire égyptien.  La Libye a choisi récemment d'externaliser une partie de la production agricole à l'étranger.  De son côté, l'Arabie saoudite a choisi de cesser la production des céréales trop gourmandes en eau d'ici à 2016.  L'initiative du roi Abdallah pour la sécurité alimentaire officialise une stratégie de délocalisation qui consiste à réimporter des récoltes directement produites à l'étranger.

Les nouveaux projets d'investissement prennent la forme de stocks stratégiques destinés à limiter l'exposition aux épisodes de hausse des cours mondiaux.  Il s'agit de constituer des réserves permettant d'influer sur les cours internationaux des produits agricoles &, plus directement, d'assurer un volume de denrées disponibles : les Émirats arabes unis ont ainsi constitué un stock de riz, farine, viande, thé, café, huile.

Depuis peu, les investisseurs se tournent vers l'acquisition d'activités de la chaîne logistique : le Fonds d'Abu Dhabi pour le Développement devrait devenir le principal opérateur d'une nouvelle politique qui ne se cantonne plus à l'investissement dans des unités de production agricole mais vise désormais les maillons "aval" de la chaîne de valeur agroalimentaire.

  • Source : Centre d'analyse stratégique (CAS), d'après des données fournies par le réseau international de la DG Trésor "Les cessions d'actifs agricoles dans les pays en développement", Rapports et documents, n°29, 2010

risques d'ordre social, économique, environnemental

  • S'ils sont mal préparés, mal conduits, ou s'ils relèvent d'une simple logique de rentabilité financière court-termiste, ces investissements peuvent entraîner de graves dommages sociaux & environnementaux, la paupérisation d'une partie de la population rurale & une diminution de la sécurité alimentaire du pays hôte.
  • De nombreux investissements se basent en effet sur des exploitations d'agriculture intensive sur de grandes superficies, mécanisées, s'appuyant sur une main-d'œuvre salariée & une importante capacité d'investissement financier.  De telles structures pourraient être avantageuses pour les États hôtes & leur population si elles s'accompagnent du développement effectif d'infrastructures, de services & d'emplois.  Cependant, elles sont porteuses de risques : les investisseurs peuvent ne pas respecter les droits d'usage dont disposent les populations sur les terres & les ressources qui y sont associées (pâturages, ressources forestières, eau, etc.).  Lorsqu'elles sont prévues, les procédures de compensation ne sont pas systématiquement respectées &, souvent, ces indemnités ne constituent pour les populations qu'un revenu ponctuel, offert en contrepartie d'un accès à des ressources qui conditionnent pourtant leur subsistance ou  généraient auparavant des revenus pérennes.  L'arrivée des investisseurs peut en outre  provoquer  une  augmentation des prix du foncier.  Même lorsque le projet a des retombées positives sur une partie de la communauté locale (effet dit "oasis" conduisant à accorder des privilèges à un groupe particulier) certaines catégories de populations économiquement & politiquement plus faibles (femmes, populations nomades, etc.) peuvent en être exclues.  Enfin, le développement d'une agriculture exclusivement tournée vers l'exportation, à l'image des cultures d'agrocarburants, peut réduire la part des cultures vivrières dans la production locale &, si les retombées économiques ne sont pas diffuses ou suffisantes, menacer la sécurité alimentaire des populations concernées.
  • Des risques environnementaux sont également à prendre en considération, en particulier  lorsque les projets s'inscrivent dans des logiques de court terme, déterminées par la recherche d'un retour sur  investissement plus rapide que les rendements agricoles naturels ne l'autorisent : déforestation, diminution des ressources en eau, pollution des nappes par l'utilisation massive d'intrants chimiques, etc.

Des expériences d'entreprises avortées témoignent des conséquences négatives d'une planification ou d'une gestion inadéquates, pour l'investisseur comme pour le pays hôte.  Prenons l'exemple de l'agriculture tanzanienne où la présence  d'investisseurs  étrangers est  un phénomène  ancien.  Les acteurs britanniques,  néerlandais, suédois, allemands, américains se concentrent désormais sur le secteur des agrocarburants qui représente un total de 1,5 milliard de dollars d'investissements prévus : plus de 650 000 ha ont ainsi été accordés à huit multinationales & à une trentaine d'institutions (ONG & centres de recherche).  La surface potentielle destinée aux agrocarburants représente actuellement quelque 10% des surfaces cultivées du pays.  Mais la manne de  l'agriculture d'exportation  est alors dépendante de la conjoncture des échanges internationaux & les paris économiques peuvent être risqués.

Certains bassins d'emplois se sont mis sous l'entière dépendance d'entreprises étrangères & ont subi les conséquences de leurs échecs.  On a ainsi assisté à l'abandon d'un projet de l'entreprise Sekab visant à produire du carburant à partir de la canne à sucre, à la suite d'une décision de l'investisseur suédois touché par la crise financière ; alors que les agriculteurs tanzaniens s'étaient reconvertis dans la culture de canne avec l'espoir de participer au réseau de petits producteurs (modèle d'agriculture contractuelle), ils ont vu soudain disparaître toute perspective d'écouler leur nouvelle production.  On peut également évoquer l'histoire de l'entreprise BioShape, société néerlandaise spécialisée dans les énergies "vertes" qui, en 2006, avait obtenu une concession de 80 000 ha de terres de la région de Kilwa avec l'intention d'y faire pousser du jatropha, plante arbustive dont les graines peuvent produire du biocarburant.  Ce projet, entaché de diverses erreurs et/ou malversations (déboisements irréguliers, erreurs de gestion, erreurs techniques) a débouché sur un dépôt de bilan en mars 2011.  Les villageois qui avaient accepté de céder leurs parcelles n'ont reçu qu'une partie des compensations prévues, les emplois promis ne se sont jamais concrétisés & ils sont dans l'attente d'une reprise du projet par d'autres investisseurs étrangers.

Sources & ressources :- Centre d'analyse stratégique (CAS), d'après des données fournies par le réseau international de la DG Trésor "Les cessions d'actifs agricoles dans les pays en développement", Rapports et documents, n°29, 2010 - Concernant BioShape en Tanzanie : > Sulle, Emmanuel & Nelson, Fred - "Biofuels, Land Access and Rural Livelihoods in Tanzania". London, IIED, 2009 > Chambi Chachage & Bernard Baha - "Accumulation by Land Dispossession and Labour Devaluation in Tanzania. The case of biofuels and forestry investments in Kilwa and Kilolo",Haki Ardhi, mai 2011 > Stefano Valentino - "Tanzania Biofuel Project's Barren Promise",Inter Press Service (IPS) > la couverture d'une fondation.

Les  pays  hôtes  des  investissements  présentent  des  situations  foncières contrastées.  Dans un certain nombre de cas, les politiques & les modes de gouvernance du foncier ne sont pas propices à la sécurisation effective & durable du domaine foncier, pour les occupants sans titre comme pour les investisseurs.  Dans  tous  les  cas  se  posent  des problèmes de sécurisation foncière.  Ainsi,  même dans les pays présentant une administration foncière similaire à celle des pays investisseurs où la notion de propriété privée fait consensus, la sécurisation foncière dépend alors du fonctionnement effectif des institutions de l'administration foncière (mise à jour de l'information, arbitrage des conflits) & les sources d'insécurité peuvent être liées à la corruption (Europe de l'Est, Amérique latine).

Par ailleurs,  la  sécurité  foncière  n'est  pas  synonyme  de  titre  de  propriété privée car  elle  ne  découle  pas  tant  du  statut  légal  des  droits  détenus  que  du consensus social sur la légitimité de ces droits & de la fiabilité des mécanismes d'arbitrage.  En Afrique subsaharienne par exemple, les systèmes fonciers sont divers & les droits locaux offrent une large gamme de cas de figure, allant de la propriété privée individuelle à des formes d'utilisation & de gestion communes.  Les politiques foncières, pendant la colonisation ou après les indépendances, se sont inscrites dans une logique de  création de la propriété privée par le haut, formalisée par un titre foncier.  Visant notamment une meilleure sécurisation foncière, elles n'ont pas atteint leur objectif & ont au contraire accentué les situations d'insécurité : seul un très faible pourcentage de terres a fait l'objet d'une immatriculation & peu de titres de propriété ont été délivrés.  De plus, faute de mise à jour de l'information (changement de propriétaires, de limites), un décalage s'est créé entre la réalité & les documents fonciers.  Les titres ne sont plus en mesure d'offrir systématiquement une réelle sécurisation à leur détenteur ; en vertu du principe de présomption de domanialité, toutes les terres non titrées relèvent du domaine privé de l'État.

Une part plus ou moins grande du territoire national relève ainsi de droits locaux dont la légitimité est reconnue au sein d'une communauté, mais pas légalement & les gouvernements & les agents de la fonction publique ont un rôle central en matière d'attribution de terres qui peut conduire à des situations inéquitables & conflictuelles (centralisation du système de décision, opacité des procédures & corruption au sein des administrations foncières).

  • Des tentatives lourdes & coûteuses de création ou de mise à jour de cadastres ont rapidement connu des limites.  Perçus à tort comme créateurs de propriété, les cadastres plaqués sur des systèmes juridiques inappropriés & non actualisés sont venus compliquer la gestion foncière.  Ils ont au mieux été mobilisés au profit d'élites locales ou nationales, au détriment d'ayants droit légitimes.  Dans ce contexte, la cession en location – voire la vente – de vastes superficies à des investisseurs par l'État nie, ou risque de nier, les droits des occupants de terres agricoles ne disposant pas de titres, ce qui est le cas de la majorité des populations rurales.  Elle n'offre pas non plus au preneur du bail ou à l'acheteur de garantie de sécurité foncière.  Des politiques foncières prônant la reconnaissance formelle de droits légitimes localement & ouvrant la gestion foncière à différentes institutions (collectivités territoriales, autorités coutumières), offrent à cet égard des alternatives à explorer.

des cercles vertueux pour des marchés mondialisés

  • La croissance démographique mondiale qui se poursuit, l'accès de nouvelles populations à des modes de consommation développés, le maintien de centaines de millions d'individus en état de sous-nutrition, supposent, parallèlement à l'intensification des systèmes de production agricole, d'étendre les superficies consacrées à l'agriculture.  Des potentiels existent de ce point de vue dans certains pays mais ils ne coïncident que partiellement avec les pays consommateurs.  C'est ainsi que se développe, dans un contexte d'économie mondialisée & sous différentes formes, un marché des terres agricoles qui, jusqu'à présent, se faisait dans des contextes essentiellement nationaux.
  • De nombreuses organisations comme l'IFPRI, l'International Land Coalition (ILC) & diverses organisations paysannes (Via Campesina, GRAIN) s'inquiètent de ce que les acquisitions foncières des investisseurs étrangers promeuvent un modèle d'agriculture extensive non durable, déplacent les  utilisateurs traditionnels des terres & créent peu d'emplois.  Différentes expériences montrent qu'il est possible, notamment dans le cadre de systèmes d'exploitation agricole composites, de concilier  le respect des droits d'usage, l'amélioration de la sécurité alimentaire, le développement rural & l'intérêt de l'investisseur.  D'après la Banque mondiale les investisseurs croient qu'il est impératif d'acquérir des surfaces importantes.  Cependant, l'agriculture familiale est aussi réputée pour son efficacité très supérieure, en matière de création d'emplois, à celle de l'agriculture mécanisée extensive, un avantage loin d'être négligeable pour les autorités en charge des stratégies de réduction de la pauvreté & de la sous-alimentation.  De fait, elle contribue à fixer les populations rurales dans les campagnes, limitant ainsi l'exode rural & ses conséquences directes : accroissement des bidonvilles, paupérisation des zones périurbaines.

au Kenya, l'agriculture contractuelle, lien entre cultures d'exportation & développement local : un modèle vertueux

  • La Fondation de l'Aga Khan pour le Développement économique a déployé depuis une quarantaine d'années une production massive de haricots verts "extra fins" sur les plateaux du Kenya.  Chaque année, 15 000 tonnes de haricots conditionnés sont réexportées vers l'Europe.  Cette production repose sur des partenariats contractuels signés avec près de 60 000 petits exploitants agricoles.  L'entreprise mise en place a créé un véritable bassin d'emploi : elle emploie directement quelque 3 000 personnes dans ses usines & 600 travailleurs agricoles.

Le prix de vente de la production est contractualisé à l'avance avec le client européen, mais aussi avec les fournisseurs kenyans.  La récolte n'est donc pas valorisée directement sur les marchés internationaux, échappant ainsi à la volatilité des cours constatée par ailleurs.  L'investisseur bénéficie de deux avantages comparatifs kenyans dans le processus de production : le climat local permet deux récoltes par an & la compétitivité des coûts de main-d'œuvre est particulièrement intéressante pour une culture intensive en capital humain.  D'autre part, le réseau de producteurs a atteint une taille critique & donc un volume de production important : la société est ainsi devenue leader régional de l'industrie légumière en Afrique.  Les agriculteurs kenyans y voient une garantie de débouchés mais aussi de revenus.  En outre, le dispositif prévoit des conditions privilégiées d'accès aux intrants, une formation agronomique, ainsi qu'une assistance technique.

Afin de ne pas porter atteinte à la sécurité alimentaire des populations de sa sphère d'implantation en provoquant le grignotage de l'espace dédié aux cultures vivrières, l'entreprise réclame de ses fournisseurs qu'ils consacrent plus de 75% de leurs terres à d'autres cultures.  L'entreprise apporte également un soutien à ses fournisseurs locaux pour d'autres maillons de la chaîne de valeur (emballage, transports).  Le modèle de l'agriculture contractuelle basée sur de petites exploitations a été privilégié pour ses avantages en matière de coûts (couverture des risques climatiques par la diversité des fournisseurs, contrôle de qualité, etc.).  Il repose essentiellement sur la construction de relations de confiance avec les communautés locales : concertation avec les autorités, mise en œuvre de projets pilotes démontrant la viabilité des opérations ont donc été des préalables indispensables.

Source : Centre d'analyse stratégique (CAS), "Les cessions d'actifs agricoles dans les pays en développement", Rapports et documents, n°29, p. 77, 2010

  • Les réactions suscitées par cette dynamique nouvelle d'un marché des terres sans frontières suppose l'adoption de règles de gouvernance, tant aux échelles locales, nationales que mondiale, susceptibles de gérer ces flux au mieux de l'intérêt collectif car, sans régulation et sans transparence, on pourrait assister à des dérives comparables à celles qui affectent bon nombre d'autres ressources."

Notes : [1] Sylviane Tabarly, Géoconfluences (ENS Lyon / Dgesco) : adaptation de différents documents dont principalement :  Laurence Roudart - "Terres cultivables et terres cultivées : apports de l'analyse croisée de trois bases de données à l'échelle mondiale",Agreste, Notes et études socio-économiques n° 34 - décembre 2010 - Les cessions d'actifs agricoles à des investisseurs étrangers dans les Pays en Développement, rapport du Centre d'analyse stratégique (CAS), juin 2010.  Avec la collaboration de Jacques Imbernon, ENS Lyon / Cirad - [2] Pour les Nations Unies, l'accès à une nourriture suffisante est à la fois un droit de l'individu et une responsabilité collective. La Déclaration universelle des droits de l'homme (1948) proclamait que "Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation…". Près de 20 ans plus tard, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1966) approfondissait ces concepts, en soulignant "le droit de toute personne à … une nourriture adéquate" et en précisant "le droit fondamental de chaque être humain à être libéré de la faim". Fondamental, le droit d'être à l'abri de la faim signifie que l'État a l'obligation de garantir que ses habitants ne soient pas victimes de la famine. En tant que tel, ce droit est intimement lié au droit à la vie. Au Sommet mondial de l'alimentation, en 1996, les chefs de 185 pays et la Communauté européenne ont réaffirmé, dans la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale, "le droit de chaque être humain d'avoir accès à une nourriture saine et nutritive conformément au droit à une nourriture adéquate et au droit fondamental de chacun d'être à l'abri de la faim." Ils ont en outre proclamé leur volonté de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d'ici à 2015. -[3] L'Afrique subsaharienne a vu son PIB agricole croître de +3% par an sur cette période, mais les résultats sont plus mitigés si l'on observe cet indicateur ramené à la population rurale : seulement +0,9% de croissance. -[4] Laurence Roudart - "Terres cultivables et terres cultivées : apports de l'analyse croisée de trois bases de données à l'échelle mondiale",Agreste, Notes et études socio-économiques n° 34 - décembre 2010 - Les cessions d'actifs agricoles à des investisseurs étrangers dans les Pays en Développement, rapport du Centre d'analyse stratégique (CAS), juin 2010 - Cnuced (United Nations Conference on Trade and Development (Unctad) - World Investment Report 2009 : Transnational Corporations, Agricultural Production and Development, 2009 - [5] Des exemples sur Géoconfluences - Différentes pages du dossier Brésil, ferme du monde : L'agriculture brésilienne en mouvement : performances et défis/Les dynamiques de l'agriculture brésilienne/Questions foncières et politiques de réforme agraire au Brésil / Les transformations du bassin du São Francisco / La réforme agraire dans la Pampa : l'exemple du Rio Grande do Sul / Les dynamiques des fronts pionniers amazoniens. -[6]Le projet Daewoo Logistics à Madagascar a fait l'objet d'une importante couverture médiatique et d'une intense mobilisation d'ONG. Parmi toutes ces ressources, un exemple : "Projet Daewoo : Les raisons de l'abandon sont multiples", La Gazette de la Grande Ile, 6 Octobre 2010 - [7] Les pays ACP sont des pays signataires des accords de Lomé et de Cotonou. Ils disposent de préférences tarifaires leur donnant accès au marché européen ainsi que de fonds spéciaux destinésà garantir la stabilité des prix à l'achat pour les produits agricoles et miniers. - [8] Sur Géoconfluences : Le protocole de Kyoto et la réduction des gaz à effet de serre - Le carbone : nouveaux marchés, nouveaux échanges dans le monde - [9]Au Pakistan, une expérience pilote dans la région du Punjab a montré qu'un système mécanisé de culture intensive développé par le secteur privé utilisant moitié moins d'eau et réduisant le coût des entrants de 20% augmentait la productivité de la récolte rizicole de 60%.

Sources & ressources, une sélection :  Expertises, institutions, principales sources, par ordre alphabétique :Agreste -Laurence Roudart - "Terres cultivables et terres cultivées : apports de l'analyse croisée de trois bases de données à l'échelle mondiale",Agreste, Notes et études socio-économiques n° 34 - décembre 2010 -"La demande alimentaire en 2050 : chiffres, incertitudes et marges de manœuvre" -Analyse n° 27 - février 2011 -Banque mondiale (World Bank) / International Bank for Reconstruction and Development -"Rising Global Interest in Farmland:Can It Yield Sustainable and Equitable Benefits?", Banque mondiale, septembre 2010 -Rapport sur le développement dans le monde 2008 : l'agriculture au service du développement, 2007 -La crise alimentaire mondiale -Department for Business, Innovation and Skills (BIS) - Foresight project Global Food and Farming Futures report, janvier 2011 -Centre d'analyse stratégique (CAS), "Les cessions d'actifs agricoles dans les pays en développement", Rapports et documents, n°29, juin 2010 -Cnuced (United Nations Conference on Trade and Development (Unctad) -World Investment Report 2009 : Transnational Corporations, Agricultural Production and Development, 2009 -Food and Agriculture Organization (FAO) -Lorenzo Cotula, Sonja Vermeulen, Rebeca Leonard et James Keeley - Land grab or development opportunity ? Agricultural investment and international land deals in Africa, FAO, International Fund for Agricultural Development (IFAD) et International Institute for Environment and Development (IIED), 2009 -Comment nourrir le monde en 2050 ?, rapport du Forum d'experts de haut niveau, octobre 2009 -Statistiques de la faim dans le monde et carte interactive de la faim -Situation alimentaire mondiale -International Food Policy Research Institute (IFPRI) -Braun (von) J. et Meinzen-Dick R. - "Land grabbing” by foreign investors in developing countries. Risks and opportunities, Policy Brief, avril 2009 -International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development (IAASTD / L'Evaluation internationale des sciences et technologies agricoles pour le développement), une structure de gouvernance intergouvernementale -Mazoyer M. et Roudart L. - "La fracture alimentaire et agricole mondiale : état des lieux, causes, perspectives, propositions d'action",Revue politique et parlementaire, n° 1051, p. 24-34, 2009

  • Autres : organisations & divers :  Fondation pour l'agriculture et la ruralité dans le monde (FARM) -GRAIN -  International Land Coalition (ILC) / Commercial Pressures on Land, portail d'organisations intergouvernementales et de la société civile (dont Oxfam, l'IFPRI, le Cirad, ...) - Monitoring land transactions -  Différents documents vidéo dont :Sur la piste des voleurs de terres (diffusion Arte).

b) ces jardins vergers des terreux constructifs 2p40K

2-3. ces jardins vergers des terreux constructifs
2-3. ces jardins vergers des terreux constructifs 3p40K
  • 2. ces jardins vergers des terreux constructifs

Sur la planète, plus des deux tiers de la nourriture est produite par l'agriculture locale & familiale.  Un dixième des terres émergées son dévolues à l'agriculture & un quart à l'élevage.  Un tiers des terres environ sont boisées & un tiers sont des déserts, sommets des montagnes, zones urbaines & routes.  Un sixième des humains sont en carence en micronutriments alimentaires, avec excès calorique pour une part d'entre-eux ou en sous-nutrition pour ce qui concerne les vrais affamés.  Une large partie de ces mal nourris sont des paysans.  Environ la moitié des humains sont des ruraux, dont huit sur dix sont agriculteurs.

Les terres des vallées alluviales sont accaparées tout d'abord par les bâtisseurs d'urbanisme, de routes & autoroutes, de quartiers réservés à l'industrie, au commerce ou à la résidence avec pour règles & restreintes celles de la spéculation vers plus de profit, du fait qu'en ces lieux l'eau est facilement disponible pour l'usage des habitations & des usines & les déplacements sans contrainte autre que les bouchons routiers.  L'agriculture financière & politique s'empare des terrains qui viennent ensuite en ordre de fertilité, ceux des grandes plaines, des bassins sédimentaires au substratum non acide.

Que le peuple des gens ordinaires tourne l'ordinaire de ses regards, de ses actes de foi & de vie vers les zones délaissées par les mâles dominants de la classe dominante bourgeoise, du capital & des cités.  Il nous est urgent d'apprendre & assimiler les pratiques de l'auto-fertilité, des recyclements sans fin & l'usage optimal de l'énergie solaire par couverts constants des sols en engrais-verts, dérobées & ligneux intercalaires.  En ces exercices en semis direct & couverts continus, les intrants de pétrole s'avèrent moins indispensables tout d'abord, puis superflus ensuite.

Les exemplifications de bocages & vergers en permaculture, culture permanente, sylvo-agriculture & agrinature nous conduiront aux espaces délaissés des steppes, semi-déserts de méditerranées, piémonts en terrasses des abords alpins, oasis espacées où le village s'épanche, où l'oued s'assèche.  Il est aisé aux autochtones de construire les fertilités du futur, restaurer puis maintenir du sol une richesse faite d'équilibre, soins, patiences & recyclements.

Nous reconstruirons ainsi les pays nouveaux où cohabiteront les humains & les autres espèces en amitié & coopération burlesque.  Arbres, abustes & arbrisseaux fruitièrement nutritifs ou d'autres aussi élancés vers les ciels, animaux sauvages ou d'élevage, plantes potagères & légumes, & même quelque céréale, peuvent & devront cohabiter en ces forêts jardins & ces jardins vergers de la terre à venir des terreux constructifs.

Terre à terre - 15.02.14

  • inconnue le 25/02/2015 : Comment définis-tu les gens ordinaires ?  Ta vision du futur me fait penser à du Barjavel.

marssfarm le 25/02/2015 : La gent ordinaire, celle qui n'a plus d'argent placé à la banque, qui ne spécule pas en bourse & alimente le moins possible la politique, la finance & les grandes compagnies cotées en bourse qui en émanent...

  • le 14/03/2015 :  Nous rêvons la vie.  Puis viendront ceux qui la concrétiseront.  Puis, ceux qui la pervertiront.  Mais d'autres rêveurs seront venus entre-temps.  N'ayant pas l'agressivité nécessaire pour devenir riches, il nous reste le rêve d'un être doux.  C'est pourtant bien les rêveurs & poètes qui créent.  Les égoïstes ou intolérants ne savent que détruire, brûler l'humus des espoirs, le potentiel du rêve.  Ils inversent les valeurs de l'amour & de la haine, de la propreté & du bien, du commun & du moi.

René Barjavel, écrivain & journaliste français, connu pour ses romans d'anticipation, avec pour thèmes la chute de la civilisation causée par les excès de la science & la folie de la guerre, ou l'éternel & indestructible de l'amour, une écriture mêlée de poésie, de rêve ou de philosophie.  Il fit des incursions dans la littérature plus traditionnelle, avec un roman comme les Chemins de Katmandou, ou les légendes avec l'Enchanteur.  Il aborda dans des essais une interrogation d'empirisme poétique au sujet de Dieu & le sens de l'action des humains sur leur milieu.  Il fut aussi scénariste & dialoguiste de films – Le petit monde de Don Camillo.  He was born in Nyons, a town in the Drôme department in southeastern France.  He is best known as a science fiction author, whose work often involved the fall of civilisation due to technocratic hubris & the madness of war, & favoured themes emphasising the durability of love.  He wrote several novels with these themes, such as Ravage - translated as Ashes, ashes - Le Grand Secret, La Nuit des temps - translated as The Ice People - & Une rose au paradis.  His writing is poetic, dreamy & sometimes philosophical.  Some of his works have their roots in an empirical & poetic questioning of the existence of God - La Faim du tigre.  He was also interested in the environmental heritage which we leave to future generations.  Whilst his works are not taught in French schools, they are very popular in France.  Barjavel wrote Le Voyageur imprudent (1943), the first novel to present the famous Grandfather paradox of time travel : if one goes backwards in time & kills one of their ancestors before he had children, the traveller cannot exist & therefore cannot kill the ancestor.  He died in 1985 & was buried with his ancestors in Tarendol cemetery, opposite Mount Ventoux in Provence.  He used these place names in his books : Mount Ventoux appears as the site of the space base in "Colomb de la lune", for example, & Tarendol is the name of the hero in the eponymous novel.

En leur définition usuelle des conditions dites normales, la température a une valeur égale à 0° Celsius, soit 273,15 Kelvin, & la pression une valeur égale à une atmosphère, soit 1013,25 hecto-Pascal -  1 hPa = 100 Pa = 1 mbar = 100 N/m² = 100 Kg/m.s².

  • Un oued ou wadi, de l’arabe وادي ouādī, vallée, lit de rivière, rivière, est un cours d'eau des régions semi-désertiques à régime hydrologique très irrégulier.  A plus petite échelle, il existe aussi des oueds en Méditerranée au sud de la France & en Espagne, connus comme ramblas.  Surtout présent dans les régions endoréiques, il s'anime lors des rares & fortes précipitations.  Le plus souvent à sec, il peut connaître des crues spectaculaires, charriant d'énormes quantités de boue, qui provoquent parfois des changements de lit.  C'est pourquoi on dit des oued qu'ils roulent plus qu'il ne s'écoulent.  Ceux des vallées du Tibesti sont appelés enneris.  Le mot devint  guad en espagnol.

Un écosystème endoréique qualifie une masse d'eau, un bassin qui n'a pas de relation directe avec la mer, est uniquement un lieu d'évaporation.  Une région est endoréique lorsque l'écoulement des eaux vers la mer est faible.  Il peut s'agir d'une dépression fermée de taille variable submergée d'eau salée en saison des pluies, desséchée & couverte d'efflorescences salines en saison sèche.  Elle prend alors les noms de Sebkha ou chott en Afrique du Nord, takyr en Asie centrale, playa en Amérique du Nord ou salar en Amérique du Sud. http://www.aquaportail.com/

photo publiée le 20/03/2015 à 08:51 par maminette44

 

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  • - des buttes Holzer de permaculture soli-pluviales -

L'inventaire réalisé par les études citées plus haut, décrit ainsi les surfaces agricoles de la planète :

terres cultivées : 1800 millions d'ha.

pâturages permanents non arables : 1000 millions d'ha.

terres cultivables : 550 millions d'ha arables pour 154 espèces végétales en agro-écologie.

terres convenant à la culture, mais en zones exclues : 450 millions d'ha disponibles mais infertiles, inaccessibles, d'usages informels, en pâturages extensifs, forêts, infrastructures urbaines ou zones protégées.

terres potentiellement cultivables : 1400 millions d'ha de zones herbeuses, arbustives, de prairies & pâturages permanents.

Notons le danger qu'il peut y avoir à mettre en culture des prairies sans les précautions de protection des sols indispensables.  Ce danger est réduit si le mode cultural est du type biologique, car alors le besoin de préserver ou même accroître l'humus du sol se fait impérieux.

terres disponibles (en permaculture, agrinature, terrasses & agro-foresterie) situées sur des aires ne convenant pas à la culture selon les critères des statisticiens de l'agro-alimentaire.  Elles sont les terres à faible rendement ou celles qui nécessiteraient un ou plusieurs des nombreux aménagements susceptibles de les rendre cultivables.  Nous évaluons l'étendue de ces terrains à 1000 millions d'hectares au moins, sachant que chaque hectare peut nourrir au minimum 5 personnes.

Ce sont ces lieux où l'extension de l'agriculture peut se faire en terrasses soli-pluviales aptes à l'agrinature, la permaculture, l'hügelkultur, l'agro-foresterie, la sylvo-agriculture, les bocages, les forêts jardins, les jardins vergers.  La fertilité de ces terres sera créée par la présence des pionniers qui les habitent & par production des biomasses nécessaires.  De même, leur pluviométrie sera générée par les arbres plantés.  Comme chacun sait, la présence d'arbres attire les pluies & l'humus qu'ils produisent stocke les précipitations reçues.  Dans l'hypothèse de ces extensions en agrinature & méthodes apparentées, la proportion des deux tiers de l'alimentation mondiale produite par l'agriculture artisanale sera maintenue.

  • - concurrences & tensions pour l'accès à l'eau au Proche & Moyen-Orient, & en Afrique du Nord - (annexes au document de Sylviane Tabarly, ENS Lyon / Dgesco, pour Géoconfluences le 23 juin 2011 - mise à jour :  23-06-2011 Copyright ©2002 Géoconfluences - Dgesco - ENS de Lyon Tous droits réservés, pour un usage éducatif ou privé mais non commercial.)

"L'aridité est une constante régionale au Proche & Moyen-Orient, tout comme la prédominance de cultures fortement dépendantes des systèmes d'irrigation (au-delà du bassin du Nil égyptien, 50% de la production céréalière et 90% de la culture horticole libyennes sont issus de l'agriculture irriguée), deux déterminants qui expliquent l'importance stratégique de l'eau. En forte hausse, la demande des consommateurs urbains accroît la pression sur les ressources hydriques, accélère le pompage des nappes phréatiques sahariennes et entre  directement en concurrence avec la demande du secteur agricole. Dans certaines régions  libyennes (plaine de Jifarah), la demande des villes devrait d'ici à 2025 rejoindre le volume d'eau utilisé pour l'agriculture. De manière générale, les prévisions renvoient des perspectives de pénurie : aux Émirats, où la consommation annuelle atteint d'ores et déjà 26 fois le montant des ressources renouvelables disponibles, les réserves hydriques fossiles pourraient s'épuiser d'ici à 2050. En Égypte, la contestation actuelle des accords du bassin du Nil par la majorité des pays signataires pourrait limiter à court terme l'accès aux ressources en eau (ci-contre)."

  • Sources : - Centre d'analyse stratégique (CAS), "Les cessions d'actifs agricoles dans les pays en développement", Rapports & documents, n°29, 2010 - Carte de la Documentation photographique, 2000 - Ressources : - Jacques Bethemont - "Le Nil, l'Égypte & les autres", VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, décembre 2003 - "Partage des eaux du Nil : l'Egypte refuse toute négociation", Good morning Afrika, mai 2010 - Initiative pour le bassin du Nil (Nile Basin Initiative / NBI)

l'Office du Niger au Mali : aménagements, développement & convoitises

  • Le delta intérieur du Niger, "grenier à riz" du Mali, est l'une des surfaces irriguées les plus étendues & les plus anciennes d'Afrique de l'Ouest.  L'Office du Niger* au Mali gère un périmètre irrigué situé en rive gauche du fleuve Niger, à environ 30 km en aval de Ségou, 250 km en aval de Bamako. Les périmètres irrigués y représentent aujourd'hui environ 100 000 ha, installés dans le delta mort du fleuve, les productions principales sont le riz, les productions maraîchères, le sucre & les produits d'élevage.  La croissance démographique, l'arrivée de migrants & les modes de gestion du périmètre entraînent une pression accrue sur les ressources en terre & en eau.  Aujourd'hui la population concernée représente environ 500 000 personnes & 25 000 exploitations familiales installées sur la zone, avec une superficie moyenne inférieure à 4 ha.  Les possibilités d'extension du domaine aménagé sont importantes : le potentiel estimé dès les années 1930, à la conception du projet, était d'environ 1 000 000 d'ha de sols aptes à la culture irriguée avec une irrigation gravitaire à partir du barrage de Markala.  Cependant, les études sur la disponibilité en eau sont beaucoup moins optimistes & évaluent le potentiel irrigable avec les techniques actuelles d'irrigation (gravitaire) à 250 000 ha environ.  La zone de l'Office du Niger a connu une évolution spectaculaire des performances agricoles depuis les années 1980 ce qui en a fait une "success story" : entre 1980 & 2006, les rendements en riz ont été multipliés par 4 pour atteindre environ 6 t/ha selon les statistiques de l'Office du Niger.  La production de riz est passée de 60 000 à plus de 500 000 t/an.  Cette dynamique s'explique par la réhabilitation des infrastructures, l'introduction de techniques intensives, la libéralisation du système économique, la responsabilisation des producteurs & par une demande en riz & en produits maraîchers (échalote) en forte progression.  L'extension des superficies aménagées constitue, depuis la fin des années 1990, l'enjeu majeur du développement de la zone.  Pour poursuivre ce développement agricole, de nombreux projets d'aménagement de nouvelles surfaces irriguées sont prévus.  Ils sont portés par des acteurs de type différent : entreprises maliennes & étrangères (éventuellement appuyées par leur État d'origine), investisseurs privés, organisations régionales, bailleurs de l'aide publique au développement.  Les investisseurs étrangers auxquels le Président malien (Amadou Toumani Touré) a fait appel en leur allouant de larges superficies sont d'origine chinoise, libyenne, sud-africaine ou ceux de l'Union monétaire ouest-africaine.  Les gros investissements réalisés ou prévus (plus de 2 000 ha) représenteraient plus de 300 000 ha.  Or dans la réalité les projets d'aménagements sont loin d'atteindre ce niveau car les annonces dépassent amplement les réalisations.  Voici trois exemples de projets présentés en pop-up : le projet Malibya ; deux autres grands projets conçus comme des projets de développement, le projet Millenium Challenge Account (MCA) & le projet UEMOA (Union Economique & Monétaire Ouest-Africaine).

* L'Office du Niger, créé en 1932, est l'établissement public qui a la responsabilité de l'aménagement de la zone.  Ses missions portent sur : la gestion de l'eau ;la gestion des hydro-aménagements, notamment les canaux primaires & secondaires (les canaux tertiaires sont de la responsabilité des agriculteurs) ; la gestion des terres.  L'État, propriétaire du foncier, délègue la gérance des terres à l'Office du Niger qui attribue des surfaces aménagées aux agriculteurs (sous forme de contrat annuel d'exploitation ou de permis d'exploitation agricole), qui en ont un droit d'usufruit, transmissible aux héritiers, sous réserve de respect du cahier de charges & du paiement annuel d'une redevance hydraulique.

  • Sources & ressources : Centre d'analyse stratégique (CAS), d'après des données fournies par le réseau international de la DG Trésor "Les cessions d'actifs agricoles dans les pays en développement", Rapports & documents, n°29, 2010 - B. Troy"Office du Niger : quelles réalités entre accaparement des terres & développement agricole ?",  Fondation pour l'agriculture & la ruralité dans le monde, 2010 - Florence Brondeau (Université Paris 4 Sorbonne, UMR ENeC, Espaces, Nature & Cultures) : - "L'agrobusiness à l'assaut des terres irriguées de l'Office du Niger (Mali)", Cahiers Agricultures. Volume 20, n°1-2, 136-43, Janvier-Avril 2011 - "Un 'grenier pour l'Afrique de l'Ouest' ?",Géocarrefour (Vol. 84), p. 43-53, 1/2009 - "Les investisseurs étrangers à l'assaut des terres agricoles africaines.",EchoGéo, n°14, 2010 - Différents points de vue représentés à travers les documents relayés par l'International Land Coalition (ILC) / Commercial Pressures on Land : - Mali: Main basse sur le fleuve, Jeune Afrique, juillet 2010 - Faut-il risquer son argent dans les terres maliennes ? - Mali: un million d'hectares toujours en friche,Jeune Afrique, mai2011 - Wikipedia, Office du Niger."

3. agro-sylvo-pastoralisme, déserts & vergers à planter

3. agro-sylvo-pastoralisme, déserts & vergers à planter p4K
  • agro-sylvo-pastoralisme, déserts & vergers à planter - les terres cultivables non cultivées dans le monde

usage

million ha

%

 

%

 

%

terres émergées

13 610

100

13 600

100

 

100

infrastructures

    136

1

    200

1

béton & goudron

1

terres cultivées

1 497

11

1 600

12

 

 

prairies permanentes

2 858

21

3 000

22

usage agricole

33

zones herbeuses

1 361

10

1 400

10

 

 

zones arbustives

    953

7

1 000

7

 

 

autres rochers déserts

1 633

12

1 600

12

déserts & semi-déserts

29

eaux

    544

4

    600

4

 

4

forêts

4 627

34

4 200

31

forêts

33

  • terres aptes à la culture pluviale d’au moins 1 de 154 plantes retenues = 27% des terres émergées :
  • très convenables, convenables & modérément convenables à la culture : 3600 millions ha
  • peu convenables : 600 millions ha.

25% des terres aptes à la culture sont en forêts = 33% des forêts du monde

régions où plus de 30% des terres cultivables sont en forêts : Amérique du Sud & du Nord, Afrique centrale & Russie.

part des terres non cultivées dans le monde = 60% des terres cultivables

  • capacité d'extension terres cultivées / terres les plus aptes à la culture : 1 000 millions ha
  • / sur toutes les terres aptes à la culture sauf les bois : 1 500 millions ha
  • / sur toutes les terres aptes même boisées : 2 300 millions ha

Ces extensions donneraient respectivement des taux mondiaux de terres cultivées de 19%, 22% & 28%.

Ce jour, environ 10% de ces terres cultivées le sont en cultures pérennes.

La durabilité des systèmes de production tient de l'utilisation complémentaire des espaces forestiers, pastoraux & de culture.  Le parcours de troupeaux y assurent les transferts latéraux de fertilité,rendant possible la culture permanente des champs en entretenant ou en augmentant la fertilité des sols.  La présence forestière fait partie intégrale des espaces cultivés.  Les dynamiques d’évolution de ces systèmes sont essentielles.  Il est des terroirs où des processus de dégradation apparaissent en ce qui concerne les sols, les réserves en eau, les stocks d'humus & de biomasse & partant, la résilience des systèmes de production.  Dans d’autres cas, des évolutions inverses de construction de sols fertiles & d’accumulation -eau, humus, biomasse, fertilité - se manifestent.  Le rapport de la FAO de 2011 sur l’état des ressources en terres & en eau pour l’alimentation & l’agriculture dans le monde souligne qu’un quart des terres de la planète sont très dégradées ou en cours de forte dégradation.

  • note préparée à la demande de la Commission Agriculture & Alimentation de Coordination Sud - Michel Merlet -

AGTER - 45 bis, avenue de la Belle Gabrielle, 94736 NOGENT SUR MARNE CEDEX, FRANCE - téléphone : +33(0)1 43 94 72 59 / +33(0)1 43 94 72 96 - E-mail : agter@agter.org

  • "Tandis qu’au moins 1,5 milliard de personnes souffrent aujourd’hui de la faim dans le monde (cf. annexe 2 du rapport FAO. 2012. The State of Food Insecurity in the World & F Dévé 2013, http://www.agter.asso.fr/article920…), de nombreuses voix soutiennent qu’il faudra mettre plus de terres en culture pour que l’offre alimentaire puisse répondre aux besoins de l’humanité.  L’existence de vastes surfaces de terres sous-utilisées permettrait de répondre à ce défi, si des investissements de grande ampleur dans le secteur agricole se mettaient en place, & ce, sans présumer des structures de production les mieux à même d’y produire le plus possible.  Dans de nombreux pays, de grandes entreprises ont pris le contrôle de millions d’hectares au cours des dernières années, à un rythme beaucoup plus rapide que celui de l’expansion des terres cultivées pendant les décennies antérieures.

Si ces phénomènes suscitent de nombreuses résistances locales & une préoccupation croissante, ils n’ont pas pour le moment donné lieu à des conflits de grande ampleur.  Cela semble venir du fait que les espaces concernés sont souvent soit couverts de forêts ou de savanes avec de très faibles densités de population, soit d’anciennes terres agricoles en friche.  Leur mise en culture peut toutefois poser des problèmes environnementaux majeurs (accélération des changements climatiques & destruction de la biodiversité), violer les droits des populations autochtones, et/ou s’accompagner d’un accroissement des inégalités & du chômage, pouvant ainsi contribuer sur le long terme à mettre en danger la survie de l’humanité.

Pour toutes ces raisons, l’évaluation de la surface des terres cultivables qui ne sont pas cultivées à l’heure actuelle occupe une place centrale dans les discussions sur les accaparements de terre.  Elle donne lieu à de nombreuses polémiques, souvent accompagnées de confusion & d’incompréhensions, mais aussi de manipulations diverses.  S’agit-il ou non de terres couvertes de forêts ?  Sont-elles vacantes & disponibles ?  Sont-elles situées essentiellement en Afrique subsaharienne & en Amérique Latine ?  L’objectif de cette note est de permettre au lecteur d’y voir plus clair, sur la base des données disponibles, tout en restant critique sur les façons de les utiliser.

  • l’utilisation des terres émergées - trois bases de données

Il existe différentes bases de données sur l’usage agricole réel & potentiel des terres à l’échelle de la planète.  Elles sont fondées sur des données statistiques et/ou sur des images satellite, & enregistrent soit les différents types de couverture du sol soit l’usage de celui-ci.  Laurence Roudart, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles, a dirigé en 2009 une étude qui analyse les méthodes & les résultats des trois bases les plus importantes, FAOSTAT, GAEZ, & SAGE/GATP.  Cette étude, sur laquelle nous nous appuyons pour la rédaction de cette partie, permet de comprendre les différences entre les concepts & les méthodes utilisées, & de mieux cerner leurs apports & leurs limites. [1]

Les données de FAOSTAT, concernant à la fois des indicateurs de couverture & d’utilisation des sols, sont compilées par la FAO (UN Food & Agriculture Organisation) à partir des statistiques nationales & d’enquêtes auprès des États.  Il est des catégories peuvant prêter à confusion.  Ainsi les "prairies & pâturages permanents" peuvent être naturels ou spontanés & utilisés ou non.  De même, la catégorie "terres forestières" recouvre aussi des savanes arborées dont le couvert forestier est supérieur à 10% & les jachères & friches qui s’inscrivent dans des rotations de cultures & dont la définition est peu précise.

L’étude GAEZ (IIASA – International Institute for Applied Systems Analysis & FAO) donne des informations sur les potentialités agricoles des terres, sur la base de leur aptitude à la culture de 154 variétés végétales, ainsi que les rendements accessibles selon trois modes de gestion théoriques, "avancé", "amélioré" & "traditionnel" en culture pluviale & irriguée.  Cette analyse se base essentiellement sur des critères agronomiques & écologiques.  Elle ne prend pas véritablement en compte les paramètres socio-économiques.  Elle compare les besoins des plantes étudiées avec les conditions climatiques, de sol, d’altitude, de topographie sur un maillage de cellules de 5 minutes de latitude & de longitude (10 km de coté à l’équateur).  Ces zones sont classées, pour chaque culture et chaque mode de gestion en différentes catégories d’aptitude à la culture par rapport au meilleur rendement constaté dans la grande zone climatique correspondante.  Une synthèse est ensuite opérée en combinant les 3 modes de gestion & les 154 variétés considérées.  L’étude GAEZ précise quelles sont les superficies actuellement sous forêts pour les différentes catégories de terres cultivables.  Elle ne considère pas les évolutions, ni les négatives (dégradation des sols, baisse des nappes phréatiques, …) ni les positives (aménagements, drainage, amendements organiques ou minéraux, …).  Certains de ses choix méthodologiques tendent à surestimer l’étendue des terres cultivables alors que d’autres au contraire la sous-estiment.

La base SAGE (center for Sustainability And the Global Environment) / GATP (Global Trade Analysis Project) combine les données FAOSTAT avec des informations sur la couverture des terres d’origine satellitaire.  Soulignons que SAGE ne travaille pas sur la base des besoins théoriques des plantes ni sur les rendements accessibles, mais à partir des caractéristiques des terres & de leur mise en culture effective.  Pas plus que l’étude GAEZ, elle ne prend en compte les facteurs économiques & sociaux, ni les évolutions en cours.

  • place des forêts, savanes & zones cultivées

Sur la base des définitions utilisées par le SAGE/GTAP, L. Roudart présente les différents types d’usage des terres émergées [cf graph. 1, Roudart 2009, p.16].  Les catégories "terres cultivées" (ensemble des terres arablessous culture permanente) & "prairies & pâturages permanents" sont celles de la FAO.

  • couvertures ou usages en % des terres émergées : 136 096 598 Km² = 13 609 659 800 ha -  infrastructures : 1% - terres cultivées : 11% - prairies & pâtures permanentes : 21% - zones herbeuses : 10% - zones arbustives : 7% - autres rochers, eaux, déserts : 16% - forêts : 34%

Un tiers des terres émergées est recouvert de forêts, alors qu’environ un autre tiers est utilisé pour des usages agricoles ou pastoraux [une partie des prairies & pâturages permanents n’étant pas pâturés & une partie des zones herbeuse & arbustives pouvant l’être].  Les infrastructures urbaines & autres n’occupent qu’un faible pourcentage des terres émergées.  Les estimations des superficies de terres cultivées de SAGE - 1 800 millions d’ha en 1992 - & de la FAO - 1 500 millions d’ha - diffèrent de 17%.

Les céréales occupent 55% de ces surfaces, les oléagineux 15%, les légumineuses sèches 5%, les racines & tubercules 4%, les cultures sucrières 2% & les autres cultures 19%. [SAGE, repris par L. Roudart. op cit p.18].  Les estimations de pâturages permanents FAO & SAGE sont similaires (3% de plus pour la FAO), mais cette proximité des moyennes mondiales cache des estimations divergentes sur les différents continents qui se compensent au niveau global.

  • terres cultivables & terres cultivées - données globales

L’étude GAEZ & la base SAGE/GTAP fournissent des informations sur les superficies de terres cultivables en utilisant comme références pour leurs modèles des données des années 1990.  Pour GAEZ, la superficie des terres aptes à la culture pluviale d’au moins 1 des 154 plantes retenues, quel que soit le mode de gestion, représente 27% des terres émergées, soit 3573 millions d’ha pour les terres très convenables, convenables & modérément convenables à la culture, & 4152 millions en incluant les terres considérées peu convenables.

Près du quart des terres aptes à la culture sont aujourd’hui recouvertes de forêts, qui correspondent à 1/3 des espaces forestiers du monde [Roudart, 2009, p 20].  Les régions dont plus de 30%des terres cultivables sont recouvertes de forêts sont l’Amérique du Sud, l’Amérique du Nord, l’Afrique centrale & la Russie.  SAGE estime les surfaces cultivables dans le monde à 4 022 millions d’ha, un chiffre légèrement inférieur à celui de l’étude GAEZ.  Selon ces deux bases de données, la part des terres cultivables non cultivées dans le monde est considérable : 62% pour GAEZ & 55% pour SAGE/GTAP. [Roudart 2009, p.26]

En ne considérant que les terres les plus aptes à la culture, les surfaces cultivées de 2005 pourraient être multipliées par 1,7.  En incluant toutes les terres aptes à la culture, elles pourraient être multipliées par 2.  En considérant la mise en culture de toutes les terres aptes y compris celles couvertes de forêts, elles seraient multipliées par 2,5.

L'auteur conclut : « il apparaît que, en dépit des divergences, des incertitudes & des limites des bases de données que nous avons étudiées, les superficies utilisables en culture pluviale & non encore cultivées sont très étendues à l’échelle du monde, de plusieurs grandes régions & de nombreux pays, en particulier en Amérique du Sud & en Afrique sub-saharienne.  En revanche, cette ressource apparaît comme rare, voire épuisée au Moyen-Orient & en Asie compte tenu des méthodes employées pour juger de l’aptitude des terres à la culture. » [Roudart 2009 p 30].

Voyons maintenant quelques utilisations qui ont pu être faites de ce type de données & quelques questions qu’elles suscitent.

  • des chiffres qui se prêtent à différents types de manipulation - les écarts de rendement de la Banque Mondiale

Le troisième chapitre de l’étude publiée en 2011 par la Banque Mondiale - Rising Global Interest in Farmland. Can It Yield Sustainable & Equitable Benefits ? - examine les possibilités de développement sur les terres au potentiel agricole non utilisé ou sous utilisé.  Avec l’appui de l’IIASA, les auteurs concluent qu’il y aurait 445 millions d’ha de terres non couvertes de forêts ni protégées, dans des zones où la densité de population est inférieure à 25 personnes par km², qui seraient actuellement non cultivées & susceptibles de l’être de façon écologiquement convenable [Deininger 2011 p. 77].  Ils analysent les écarts de rendement [yield gap] entre la réalité & le potentiel dans une "perspective d’analyse des marchandises" [commodity perspective] en étudiant 5 cultures de place importante dans les échanges commerciaux - blé, maïs, soja, canne à sucre, palmier à huile.  Le rapport présente une typologie des pays concernés en croisant la « disponibilité » en terres & les écarts de rendement constatés pour ces 5 productions, afin d’explorer comment l’investissement privé dans l’agriculture peut améliorer la productivité & devenir un pilier central d’une stratégie de développement pour les pauvres [pro-poor] [Deininger 2011 p 83].

Aucun élément agronomique ni sociologique n’est intégré à l’analyse, comme dans les études antérieures de l’IIASA.  Le paramètre étudié, le rendement brut par hectare d’une seule culture n’est pas vraiment pertinent, car il ne rend pas compte de la richesse créée.  Il faudrait prendre en compte la valeur ajoutée par unité de surface (= production brute - intrants utilisés dans le processus de production - part des équipements & infrastructures incorporée à la production).  Bien que le rapport souligne la nécessité de respecter les droits des populations & d’obtenir leur accord pour tout transfert de droits fonciers à de grandes entreprises, il utilise une méthode présentée comme scientifique qui fausse d’emblée la comparaison entre les unités de production familiales & l’agrobusiness, en ne prenant pas en compte les systèmes de production paysans dans leur ensemble & en négligeant le coût des intrants & des machines pour la production à grande échelle.

  • ce que l’on trouve en zoomant sur les zones cultivables non cultivées

G. Chouquer a montré, ainsi que d’autres chercheurs, que l’analyse des images satellitaires sans vérification de terrain ou analyse à une échelle plus rapprochée conduisait souvent à des interprétations erronées.  En zoomant sur une zone qui semblait vide, on découvre des champs, des formes foncières diverses attestant la présence d’habitants. [Chouquer, 2012, p 91-93]

Dissocier les espaces forestiers & pastoraux des zones de culture à partir des images aériennes conduit à méconnaître ce qui constitue souvent la clef de la durabilité des systèmes de production, leur utilisation complémentaire.  Dans les systèmes de défriche brûlis, la repousse forestière fait partie intégrale des espaces cultivés.  Les transferts latéraux de fertilité effectués par des troupeauxpâturant sur des parcours rendent possible la culture permanente de champs en entretenant ou en augmentant la fertilité des sols.  A ces complémentarités de nature agronomique, s’ajoutent les caractéristiques socio-foncières des systèmes de production, qui jouent un rôle déterminant dans leur fonctionnement.

Enfin, les dynamiques d’évolution de ces systèmes sont essentielles.  De nombreux terroirs sont le produit de plusieurs siècles de transformation, avec dans certains cas des processus de dégradation des sols, des réserves en eau, de la résilience des systèmes de production, & dans d’autres cas, des processus inverses de construction de sols fertiles & d’accumulation d’eau.  Ainsi, le rapport de la FAO de 2011 sur l’état des ressources en terres & en eau pour l’alimentation & l’agriculture dans le monde souligne qu’un quart des terres de la planète sont très dégradées ou en cours de forte dégradation. [FAO, SOLAW, 2011 p.113]

  • une distribution très inégale des terres potentiellement cultivables

Les études & les rapports attirent l’attention sur la forte disponibilité de terres non utilisées en Afrique sub-saharienne & en Amérique Latine.  En fait, l’application des critères agro-écologiques décrits antérieurement montre une réalité beaucoup plus diversifiée.  La carte ci-dessous a été construite à partir des données de l’étude GAEZ. (Merlet & al, 2011, p.9)

  • Cette carte indique que les pays du monde où le potentiel en surface agricole est peu sous-utilisé sont des exceptions, situés surtout en Asie, au moyen-orient, aux extrêmes nord & sud de l'Afrique & en Scandinavie.

Parmi les pays qui ont le plus de terres cultivables non cultivées, on trouve aussi les EUA & la Russie.  En Amérique Latine (Brésil) & en Afrique Sub-saharienne (RDC), celles-ci se trouvent en grande partie dans les grands bassins forestiers & les zones de savane.  Enfin, l’Europe occidentale n’est pas exempte de terres cultivables non cultivées.  [Beaucoup de forêts des pays développées, destinées à la production commerciale de quelques espèces de bois, sont établies sur des terres autrefois cultivées]

Pourtant, les analyses & les rapports omettent en général de le signaler.  Après avoir introduit un certain nombre de critères restrictifs plus ou moins clairement justifiés, les auteurs de nombreux rapports présentent le phénomène des terres cultivables non cultivées comme étant caractéristique des pays en développement, & les pays développés disparaissent comme par enchantement de la liste des pays concernés.

  • importance des facteurs socio-économiques

Les appropriations de terres à grande échelle & les phénomènes de concentration de terres sont facilités par l’existence de vastes zones sous utilisées & peu peuplées, mais toutes ne sont pas susceptibles de tomber facilement sous le contrôle de grandes entreprises nationales ou étrangères.  Ce sont les facteurs socio-économiques qui sont déterminants.  Les héritages coloniaux & les conséquences de la collectivisation des ex-pays communistes pèsent lourd dans les rapports de force entre les parties en présence. (Merlet et al, 2011).

La mise en culture des terres "sous-utilisées" est souvent abusivement présentée comme une contribution à l’alimentation & à la production de matières premières agricoles pour le bien-être de l’humanité.  La réalité est toute autre : un vaste processus d’appropriation & d’accaparement de ressources communes, beaucoup plus difficile à mener dans les pays développés disposant d’une agriculture familiale solide dont les droits sur le foncier sont reconnus.

Ainsi, la situation décrite par les études GAEZ & SAGE ne définit en rien un univers de terres disponibles, sur lesquelles il n’y aurait ni populations ni ayants droit.  Elle donne une idée de l’amplitude des ressources agricoles qui peuvent être ciblées par des entreprises à la recherche d’opportunités de retour élevé sur leurs "investissements", partout où il n’existe pas de système de gouvernance du foncier efficace pouvant s’opposer à l’accaparement des ressources.

  • distribution des populations & accès aux ressources, un problème planétaire

L’analyse antérieure a permis de mettre en évidence des disponibilités en terres cultivables par habitant très inégales suivant les régions du monde.  Lorsqu’elles restent abondantes, en Afrique & en Amérique Latine, elles ne sont pas pour autant nécessairement accessibles pour les paysans.  Là où la terre est très inégalement répartie, des processus de redistribution (réformes agraires & politiques foncières permettant d’en pérenniser les effets) seraient nécessaires pour permettre un développement économique & social durable.  Dans beaucoup de ces pays, l’abondance de terres dites "vierges" a permis d’éviter de telles redistributions, avec le développement de fronts pionniers qui ont entraîné une expansion continue des surfaces agricoles & la migration des paysans sans terres, véritable soupape de sécurité pour les zones où la pression foncière était devenue trop forte.

La compétition entre grande production & production paysanne sur ces nouveaux espaces a joué un rôle décisif dans la mise en place des structures agraires.  Depuis plusieurs décennies, la grande production a très largement pris le dessus grâce à de nouveaux moyens techniques, entraînant les accaparements actuels de terres & de ressources.

Aujourd’hui, les mêmes phénomènes se produisent à l’échelle du monde.  Si des politiques de colonisation paysanne peuvent être encouragées au sein d’un même pays - non sans conflits & spoliations affectant souvent les populations autochtones - de telles politiques sont extrêmement difficiles à organiser à l’échelle internationale.  Les mécanismes des marchés fonciers (achats ou concessions) sont aujourd’hui les seuls à opérer pour réguler la distribution des droits d’utilisation des ressources, avec pour conséquence le développement de très grandes entreprises qui prospèrent sur la base de l’appropriation des richesses naturelles & des biens communs.

La forte inégalité de foncier agricole par habitant dans les différentes régions du monde constitue un problème de fond à l’échelle planétaire.  Le niveau national ne saura suffire pour optimiser l’utilisation des ressources, d’autant moins que la maximisation de la production ne peut constituer le seul critère de choix : il convient bien évidemment de considérer aussi les exigences environnementales globales, de réduire les évictions paysannes & les risques de conflits, etc..

Face à cet enjeu fondamental de gouvernance mondiale, il faudra inventer des mécanismes nouveaux pour éviter que les contradictions générées par de telles inégalités ne se transforment en conflits ouverts.

  • sources

Roudart, L. (2009). Terres cultivables & terres cultivées : apports de l’analyse croisée de trois bases de données à l’échelle mondiale.  Document produit pour le service Statistiques & Prospective du Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture & de la Pêche (France). 59 p. - Roudart, L. (2010).  Terres cultivables non cultivées : des disponibilités suffisantes pour la sécurité alimentaire durable de l’humanité.  Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche (France).  Centre d’études & de prospective. Revue Analyse N° 18 - Mai 2010. 8 p. - Deininger, K. et Derek B. (2011). World Bank. Rising global interest in farmland : can it yield sustainable & equitable benefits ? 214 p. - Toulmin, C. & al. (2011). HLPE Committee on World Food Security. Land tenure & international investments in agriculture. 56 p. - Merlet, M., Jamart, C. L’Orphelin S., Groppo P. (2011)  Points chauds liés au foncier & aux droits sur l’eau. SOLAW Background Thematic Report TR05a. FAO. 34 p. FAO. SOLAW. (2011)  The state of the World’s land & water resources for food & agriculture - Managing systems at risk.  Food & Agriculture Organization of the United Nations]. 285 p. - Chouquer, Gérard. (2012), Terres porteuses. Entre faim de terres & appétit d’espace. Ed. Actes Sud, Errance Paris. (247 p.)"

  • [1] Nous ne reprenons ici que les éléments d’analyse les plus pertinents pour le sujet.

"Les projections envisagent que la production agricole mondiale devrait doubler entre 2000 & 2050 en basant 90% de cette augmentation sur un accroissement des rendements & de l'intensité culturale (nombre de récoltes par an sur une même superficie), tandis que 10% seulement proviendraient de l'extension des superficies cultivées (FAO).  Cela se traduirait par un taux d'accroissement annuel des rendements de 0,8% entre 2000 & 2050, contre 1,7% entre 1960 & 2000 & par une superficie de  70 millions d'ha cultivés supplémentaires.  Ce scénario prévoit une diminution de la sous-alimentation chronique dans les pays en développement – à la fois en proportion de la population totale (de 17% à 3,9%) & en nombre absolu (de 810 millions à 290 millions) – mais une persistance de cette sous-alimentation dans les pays où elle sévit sévèrement ce jour : où la croissance démographique est forte & les ressources agricoles limitées." *

* d'après Sylviane Tabarly, ENS Lyon / Dgesco, pour Géoconfluences le 23 juin 2011  mise à jour :  23-06-2011 Copyright ©2002 Géoconfluences - Dgesco - ENS de Lyon. Tous droits réservés, pour un usage éducatif ou privé mais non commercial.

  • - dessiner ensemencer nourrir réjouir apaiser -

Les perspectives des nations unies concernent l'agriculture industrielle utilisant des intrants.  Nous savons les dangers que ce type d'agriculture présente pour l'érosion des sols, la pollution des eaux, la santé humaine & les tensions sociales.  La prospective des méthodes de l'agriculture naturelle envisagent plutôt le point de vue d'une agriculture artisanale & locale.  Leurs modes & méthodes, en considérant la globalité de la question rurale permettent d'équilibrer les flux de fertilité utilisant les cycles & recyclements des éléments fertilisants.  En les régions rurales habitées, les équilibres sont réalisés à l'instar de ce que pratique Josef Holzer sur sa ferme forestière des montagnes d'Autriche, combinant les diverses formes de plantes - des arbres fruitiers, des ligneux, des potagères, des légumes, des céréales & la végétation spontanée - avec la fréquentation animale, les animaux d'élevage.  Ces modes dits naturels ou holistiques de cultures combinées complexes permanentes, proposent de réserver une part notable de la production organique - biomasse & nourriture - au bénéfice de l'accroissement des fertilités vers la luxuriance.  Il s'agit de produire de l'humus par captation de l'azote & du carbone de l'atmosphère vers les sols avec comme source d'énergie la lumière solaire - & l'hydrogène de l'eau - que les plantes savent intégrer aux écosystèmes.

L'insufflation de carbone & d'azote dans les sols de la planète par les bactéries associées aux plantes lorsqu'elles sont élevées selon une méthode globale caractérise l'agrinature, la permaculture & consorts.  Elles sont de ce fait créatrices d'une richesse abondance ouvrant accès à toutes les formes de bien, créatrices de ce bien premier nommé espace de vie.

C'est là l'espace vital que les arbres dessinent en paysages de leurs branches feuillées, élaborent en sols au moyen de leurs racines ramifiées, rassasient en nos estomacs de leurs fruits amitié, apaisent en nos imaginaires de leurs fleurs beauté.

  • Le tableau qui suit résume l'usage des terres ce jour & projette le développement possible des surfaces au cours du siècle à venir.  La colonne désignée cultures pérennes sont les forêts-jardins & jardins vergers pâturés ou non de la permaculture & de l'agrinature.

c projeter agrinature permaculture doubler tropiques 3p3K

4. projeteragrinature permaculture doublertropiques

4. projeteragrinature permaculture doublertropiques qp 4p4K
  • projeter l'agrinature & la permaculture / doubler la surface en divisant l'impact / s'inspirer de l'agronomie des tropiques /

l'imagination des terreux par ouï-dire

  • Le tableau ci-dessous résume l'usage des terres ce jour & projette le développement possible des surfaces au cours du siècle à venir.  La colonne désignée cultures pérennes sont les forêts-jardins & jardins vergers pâturés ou non de la permaculture & de l'agrinature.
    % % prairies permanentes terres cultivées cultures pérennes   %
terres cultivées 1500 11 11   1500      
cultures pérennes 150 1       150    
pp fertiles 500 4 22   500      
pp arables 1000 7     1000      
terres arables boisées 500 4     400 100    
terres boisées 4000 29 33     100 3900 28
zones arbustives 1000 7   500 400 100    
zones herbeuses 1500 11   1000 400 100    
pp non arables 1500 11   1400   100    
déserts 1500 11 29     150 1350 10
eaux 500 4           4
infrastructures 150 1           1
13800 4650     2900 4200 800 7900  
terres émergées agricole       projections   agricole  
million ha 33 %   21 30 6 57 %
  • Genèse 13.8 Alors Abram dit à Loth : « Il ne doit pas y avoir de dispute entre nous, ni entre nos bergers, car nous sommes de la même famille. 9 Tu as tout le pays devant toi. Séparons-nous : si tu vas vers le nord, j'irai vers le sud ; & si tu vas vers le sud, j'irai vers le nord. » 10 Loth regarda ; il vit que toute la région du Jourdain était bien arrosée. Jusqu'à Soar, avant que le Seigneur détruise Sodome & Gomorrhe, elle était comme un paradis, comme la vallée du Nil. 11 Loth choisit pour lui la région du Jourdain & déplaça son campement vers l'est ; c'est ainsi qu'ils se séparèrent. 12 Abram resta dans le pays de Canaan. Loth campa près des villes de la région du Jourdain & alla planter ses tentes jusqu'à Sodome. 13 Les habitants de cette ville offensaient gravement le Seigneur par leur mauvaise conduite. 14 Après que Loth se fut séparé d'Abram, le Seigneur dit à Abram : « Porte ton regard depuis l'endroit où tu es, vers le nord & le sud, vers l'est et l'ouest. 15 Tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi & à tes descendants pour toujours.

erixbd le 28/03/2015 :  Pour moi, simple ouvrier vivant près de Lyon, ce passage est pas loin de n'être que du chinois, sinon que je crois comprendre que le monde de l'agriculture est gérable & peut apporter à tous les besoins indispensables à la vie sans que pour autant l'on ait besoin d'industrialiser nos espaces cultivables...  Je suis de ceux qui pensent que nos dirigeants sont en train de céder à des géants de l'agroalimentaire dont l'objectif ne serait pas de préserver notre environnement & encore moins de développer une agriculture pérenne, mais juste de faire des profits au détriment de la vie.

  • marssfarm le 28/03/2015 : Oui.  C'est ce que disaient les articles introductifs.  Dans l'article final de la série, nous proposons qu'une agriculture alternative existe aussi avec une projection à 10% - 6% des sols de la planète - ce qui est à la fois modeste & optimiste.  L'hypothèse est qu'il n'y aurait pas contradiction, mais plutôt une complémentarité entre l'agriculture paysanne & l'agriculture en grandes surfaces.  La première peut être pratiquée partout, même sur un balcon ou le toit d'un bâtiment, sur les terrains les plus accidentés & des sols même inexistants à construire, restaurer ou reconstruire.  L'agriculture industrielle pour sa part ne sait que consommer - au sens littéral du mot, c'est-à-dire en fin de compte, détruire - les terres, l'humus, le pétrole, les paysages, la diversité, la santé, etc...  Elle a besoin de capitaux pour acheter des machines énormes & très énergivores, & se payer les services d'ingénieurs au mental formaté.  Elle détruit la diversité des semences, des pays, l'économie rurale à dimension humaine, & tous les facteurs de notre environnement.  A titre d'exemple, la pollution de l'air si décriée dans le bassin parisien aux temps des anticyclones de printemps, est pour une bonne part due aux épandages d'engrais azotés en mars.  Les aérosols émis par ces épandages se combinent aux autres formes de polluants contenus dans les fumées & poussières produites par les systèmes de chauffage, les véhicules, les industries & les chantiers.

L'agriculture artisanale en petits champs tout au contraire de l'agriculture industrielle, fabrique les sols, favorise la diversité naturelle & cultivée, crée de la vie & de l'activité économique locale, participe au maintien des espaces & des éléments de nos cadres de vie.  Nous le voyons, les gros agriculteurs - tout en prétendant produire & créer de l'activité - consomment & détruisent.  Ils ont de ce fait besoin des petits paysans qui créent, fabriquent des ressources & inventent du nouveau.  C'est bien cet état de complémentarité qui permettra toujours aux petits d'exister quoi qu'il arrive, car au delà d'un seuil donné, l'industrie, en s'enflant trop finit toujours par détruire jusqu'à elle-même.  C'est ainsi que l'équilibre se maintient & que nous gens de l'ordinaire pourrons toujours exister.  Nous sommes le sel de la Terre.

  • brigitisis le 29/03/2015 : Depuis l'étude des guerres de l'histoire à l'école je suis angoissée à la pensée de tous les êtres vivants morts pour des lopins de terre aux frontières du monde...  Comme disent les Indiens, « La terre nous est prêtée & n'appartient à personne... »  Bientôt il ne restera plus d'endroit vierge pour savourer la nature sans voiture ou sans devoir payer...  Cette vision peut-être est pessimiste... ou est-elle réaliste & futuriste ?

marssfarm le 10/04/2015 19:45:58 :  Les tenants de l'agriculture industrielle prévoient un monde à leur mesure.  En matière d'agriculture, cela conduirait à augmenter un peu les surfaces cultivées & réaliser l'accroissement de production surtout en augmentant les productivités par hectare - désignées par eux du faux terme de rendements.  Leurs projets sont conformes à leur vision du monde : des zones purement agricoles & polluantes dont les humains seraient exclus, & pour compenser le préjudice à notre planète ainsi provoqué, d'autres zones laissées en ce qu'ils considèrent être de nature, comme zones tampons pour absorber les pollutions.  Ces lieux sont les déserts & semi-déserts, & les surfaces & régions plus ou moins boisées.  Les citadins aiment à penser qu'il est encore des espaces peu ou pas touchés par l'humain & où ils pourraient se rendre à loisir.  Ce type de zonage de la planète prévoit aussi des aires urbanisées improductives pour les routes & la résidence.  Dans leur perspective, les agronomes diplômés prévoient de maintenir le statu-quo d'une planète couverte de régions très productives, de régions polluées, de régions improductives & comme une forme de rédemption de tous ces méfaits, garder enfin des régions dites naturelles, en l'apparence d'être laissées à elles-mêmes.  Ce point de vue du citadin bourgeois fait trop peu usage d'imagination; il semble étriqué en ce qu'il induit à négliger ou mépriser la réalité des humains ordinaires, leur économie, leur situation en la société, leurs modes de vie & leur rapport fidèle à ce & ceux qui les entourent.  Les pauvres pour le dire en un mot n'ont que peu de place dans la projection agronomique de la F.A.O.  Les ingénieurs qui élaborrent ces prospectives appartiennent déjà à la classe des nantis & n'apréhendent de ce fait que peu la réalité humaine terrestre.

  • Nous n'envisageons pas ici une lutte d'opposition à la puissance financière inimaginable dont dispose l'industrie agro-alimentaire - en partie au moyen des subventions dévolues à l'agriculture.

L'agrinature & la permaculture projettent en complément de l'agriculture grandiloquente, dispendieuse & dépensière des ingénieurs & techniciens, de commencer à utiliser les lieux jugés impropres sous l’œil de l'agronome patenté à cause d'un climat trop aride ou trop froid, ou de sols trop pentus, squelettiques ou trop peu fertiles.  Sur ces terrains où nous irons vivre, nous envisagerons d'autres productions plus nutritives & toutes mêlées d'arbres fruitiers en potagers, d'animaux d'élevage au pré & d'un peu de céréales en populations.

  • Y vivre créera - par notre présence - leur fertilité à venir.
  • Y planter des arbres attirera les pluies qui parfois manquaient & tempérera les climats trop rudes.

Leur mise en valeur est rendue possible par du travail & du savoir-faire oral, en distinction de ce qui est obtenu aux moyens de la finance, la technique & les machines.  Le savoir pratique nécessaire & suffisant est acquis par ouï-dire, observation locale continue & mise en réseau de la réflexion en cours & des expériences réalisées sans début ni fin.

  • Doubler la surface agraire en divisant son impact.

La méthode agricole courante en agriculture qui consiste à dénuder un sol pour l'ensemencer d'une seule espèce, fut inventée dans le croissant fertile.  Le fait que les sols en cette aire géographique soit ce jour usés jusqu'à la désertification doit nous interroger sur la validité de la méthode.  Exposer les sols aux intempéries opère une minéralisation de l'humus d'une part & bloque les processus de sa fabrication d'autre part.  Les deux vecteurs convergent ainsi au résultat que la méthode aratoire équivaut à consommer des sols, détruire le capital naturel de production qu'ils constituaient.  N'oublions pas que le pétrole consommé aussi en substitution aux processus naturels d'édification & de re-nutrition du sol, doit à cet égard bien être vu comme un humus ancien.  La mort des sols conduit à l'affaiblissement de leur structure, avec en point de mire l'inéluctable érosion, c'est-à-dire la perte y compris de leur part minérale, ce qui convoque des phénomènes géologiques plus anciens encore que le stockage des hydrocarbures dans les sous-sols aux temps du Carbonifère.

L'autre grande tendance agricole au monde nous vient des Amériques.  Elle consiste en les semis directs dans un couvert vivant pour l'obtention de cultures en mélange de fabacées.  C'est à cette lignée que se rattache l'agrinature.

Ses outils sont:

  • consacrer une part des surfaces en temps & espace à la régénération, la nutrition, la fabrication, la fertilisation, la structuration & la protection des sols - ce que nous nommons EVA & ARE -
  • recycler tous les exports, déchets organiques vers les terres en retour, ainsi que les villes en eurent toujours & partout la tradition,
  • aménager les territoires en mêlant les lieux d'habitation & ruraux,
  • en reboisant les déserts de la Terre, & à l'inverse,
  • en défrichant pour les transformer en forêt jardins agrosylvicoles de bocages & terrasses, les zones forestières asservies aux consommation des industries.

ll serait possible de doubler les surfaces agricoles de la planète tout en régénérant par ce moyen les lieux inutilisés - les déserts - ou pillés - les forêts, tout en réduisant de ce fait l'impact de l'agriculture sur les milieux, viser une agriculture extensive créatrice de beauté & de vie.  Les agronomes ne font pas allusion à l'extension que nous devrons faire des surfaces agricoles vers les marges que sont la Sibérie ou l'Argentine & ne se mobilisent pas non-plus pour freiner le bétonnage des plaines fertiles en Europe & en Amérique du nord.  Je suppose qu'ils sont vendus aux business des firmes multinationales & financières ou ignorants des possibles en matière du rapport des humains avec les autres espèces.  Ignorants, ils ne le sont pas - mais très peu parlent.

  • * inventer l'agriculture des bocages & des tropiques

L'agriculture de ce jour fut inventée par des ingénieurs parisiens pour les fermes du bassin parisien, par des techniciens des régions tempérées en vue de maintenir la suprématie en matière agricole de leurs nations & territoires, par les agronomes des pays industrialisés dans le but d'une production de céréales de type industriel dans les plaines alluviales & limons fertiles que ces pratiques érodent avec lenteur sous le climat dominant de l'Europe.

  • Nous, paysans des bocages & tropiques devrons définir nos pratiques, inventer à notre tour nos modes & méthodes, car il est peu probable que les dominants se conforment à l'idée peu séduisante d’œuvrer à l'encontre de leur intérêt propre & qu'ils nous viennent en aide.  En ces zones de bocages, de terrasses, de piémont & de tropiques, l'agroforesterie inspire la voie à suivre.  Produire localement en tous le territoire de la terre est le premier volet de l'objectif nouveau de l'agronomie que nous définirons.  Défricher, mettre en culture des terroirs non déjà utilisés, délaissés ou ruinés en sera le second.
le rêve de Gizeh, Louisiane & Sibérie /project/ didp/tsp p1K
  • didp tsp / En son point bas, le sol de la parcelle croît & s'élève à une vitesse comprise entre un & dix centimètres par an.

projections agraires /

  • le rêve de Gizeh, Louisiane & Sibérie

L'agronomie ce jour se trouve confrontée à plusieurs paradoxes.  Les surfaces agricoles cultivées n'occupent qu'un dixième des terres émergées, surface minime de laquelle nous exigeons souvent trop, surface minime désormais menacée par l'urbanisme en expansion, le recouvrement des sols des plaines alluviales par bitumes & bétons.  La méthode agricole couramment répandue poursuit celle inventée au moyen-orient il y a dix mille ans & nous voyons ce qu'il est advenu des sols de cette région du monde, devenue un sub-désert.  C'est une méthode brutale envers la terre, dont la mise en œuvre consomme par trop d'énergie & qui érode les sols en en consommant leurs stocks d'humus.  C'est l'utilisation de l'énergie tirée du pétrole qui permet à cette agronomie d'exister, par l'emploi des tracteurs & machines lourds, qui tout à la fois tassent les sols & permettent trop facilement de les dénuder sans effort apparent, les exposant ce faisant aux dangers & agressions des intempéries.

Les sources d'énergie fossiles que ce mode d'agriculture consomme dispersent l'énergie potentielle accumulée en sous-sol sous la forme de gaz, d'huile & de charbon par la photosynthèse opérée par les bactéries, les micro-algues & les plantes premières tout au long des temps géologiques depuis l'invention de la chlorophylle.  Une grande part des roches présentes sur les continents ainsi que l'atmosphère telle que nous la connaissons sont également des résultats de ces photosynthèses de trois milliards d'années.  L'humus quant à lui, constituant central du milieu de vie qu'est un sol, provient également de l'énergie solaire captée par les plantes, puis par le jeu des transformations macro & microscopiques entré dans la longue & complexe chaîne alimentaire du sol.  Il est à noter que sur notre terre, les quatre cinquièmes du vivant ne sont par sur la terre, mais bien dans la terre: les racines, les vers de terre, ds insectes du sol, le mycélium, des bactéries, des algues bleues & autres micro-organismes divers que ce milieu contient en centaines de tonnes de biomasse par hectare.

Par le dénudement du sol qu'il implique, le mode agricole aratoire issu du moyen-orient consomme aussi ces humus des sols, substances fragiles, éphémères que toute exposition à l'air ou à la lumière contribue à dégrader & détruire.  Dans la nature, tout contribue à fabriquer l'humus.  Les arbres sont les artisans premiers de ce travail.  Dès que les humains agissent en revanche & déboisent trop, l'équilibre du solde entre élaboration & destruction d'humus peut être rompu.  Les humus sont des nourritures qui se transforment tout au long d'une chaîne alimentaire souterraine discrète insoupçonnée.  Le cycle de ces transformations dure de sept à dix ans & chaque espèce maillon de la chaîne dont les différents stades de transformation sont la nourriture en profite à son tour.  Le sol est vivant par la diversité des espèces qui l'habitent.  Ces êtres du sol par leurs activités & l'énergie qu'elle implique construisent le lieu, la maison qu'est le sol, fabriquant sa structure.  L'humus est donc un stock de nutriments que les plantes & leurs micorhyzes savent utiliser à chaque stade de sa transformation permanente.  Il est aussi ce qui permet au magasin - la structure - sol d'exister en association au particules minérales microscopiques nommées argiles.  Nous voyons en cela que lorsque la production d'humus est stoppée par des pratiques agricoles d'ignorance, la chaîne longue & complexe des êtres qui utilisent, consomment & transforment l'humus, est rompue.  A l'inverse, lorsque la production d'humus reprendra sous l'égide de pratiques à nouveau naturelles, un temps de latence de plusieurs années sera nécessaire avant que le sol ne retrouve son niveau biologique antérieur.  Un sol est comparable à un paysage arboré qui une fois détruit ne se reconstituera pas de sitôt & même pourrait ne pas revenir sans intervention active de reconstruction par les humains.

Le pétrole est un intrant comparable à une drogue qui nous attire irrésistiblement vers des comportements de destruction que le long terme avérera non viables.  Il est la source d'énergie qui permet le fonctionnement de machines dont le but premier - avoué ou non - est souvent de consommer du pétrole avant tout.  Le premier facteur de consommation des machines agricoles est leur poids, leur gigantisme.  C'est aussi un facteur important de dégradation du sol par tassement & par les autres moyens, notamment la traction, que le poids permet.  Le pétrole est aussi la matière première qui anime surtout la manufacture des autres intrants, les engrais de synthèse & les substances nommées pesticides.  Nous regroupons tous ces intrants - pétrole, engrais, pesticides, fongicides, herbicides - sous le terme générique d'humicides, les destructeurs de l'humus.

Si nous calculions le bilan énergétique de l'agriculture du type aratoire - son rendement au sens de la physique - nous serions surpris du constat qu'elle ne produit pas vraiment en terme de calories ou d’énergie, qu'elle est devenue au cours du siècle précédent un mode de consommation d'énergie comme toute industrie digne de ce nom.  Comme c'est le cas en ce qui concerne toutes les industries majeures, les dirigeants politiques se gardent de ces calculs à cause des enjeux économiques & géopolitiques qu'une prise de conscience risquerait de déstabiliser.  Au plan de l'agronomie, la résultante des pratiques qu'un l'usage sans restriction du pétrole permet se porte vers l'uniformisation des lieux, la destruction des milieux & leur diversité biologique, les consommations en excès de toutes les ressources minérales de la planète, l'accroissement des entropies que représentent les pollutions des lieux de vie élémentaux - l'air, l'eau, les sols - la destruction des paysages & même en fin de compte la modification du climat global d'une planète, vaisseau spatial lancé à la vitesse d'un million de kilomètres/heure dans l'espace intersidéral.

Il est à noter que les productions principales de l'agriculture sont ce jour de céréales dont une grande part sert à la nutrition animale en vue de produire de la viande sur un mode industrialisé.  Nous savons les travers auxquels une alimentation trop carnée conduit en ce qui touche la santé & la gestion des espaces ruraux.  Les pollutions inévitables causées par l'élevage hors sol en sont l'exemple le plus connu.  Nous savons qu'une agriculture pour être pérenne doit compter la présence d'arbres dans ses assolements & que des types de nutrition portés vers les fruits, les légumes & les graines impliquent des modes de vie & de paysages vers lesquels nous devrons tendre si nous voulions faire de notre terre un lieu où habiter serait joyeux.  Nous avons enfin depuis longtemps découvert que le mode araire issu du moyen-orient ne convient pas sous les climats des tropiques & de l'équateur, car tout sol dénudé en ces climats se trouve dégradé beaucoup plus vite encore qu'en les zones tempérées où le froid de l'hiver assure une stabilité minimale des sols par la lenteur d'évolution que ce froid hivernal induit.

Pour résumer la situation de l'agriculture mondiale ce jour, nous la voyons consommer de l'énergie au lieu de produire des calories aliments par captation du soleil.  Nous la voyons créer de l'entropie – l'entropie est une mesure du désordre au plan moléculaire - qui se manifeste par l'injection de molécules non prévues dans les milieux que sont les sols, les eaux, l'atmosphère.  Nous la voyons à l'origine de problèmes de santé partout - l'obésité dans les pays du nord & la sous-nutrition plus au sud, sachant que l'obésité résulte d'une forme de malnutrition déséquilibrée vers les calories au détriment de nutriments véritables, sains & riches de composants.  Nous la voyons consommer des sols, tandis qu'en une agriculture conçue en raison, c'est bien la production de sols qui se doit  d'être première, d'abondance & tout d'abord.

En synthèse de toutes les exactions que nous permet l'usage sans restriction du pétrole, l'augmentation d'entropie par les rejets massifs de carbone dans l'atmosphère depuis deux siècles déstabilise les équilibres du climat global du globe.  Ce changement est amorcé.  Il ne s'inversera pas.  Il nous faudra nous tourner vers des terres nouvelles & aussi & surtout vers la méthode agraire des Hopis, les semis directs sous couvert vivant.  Nous pourrons, si nous acceptions l'humilité & la douceur que l'agrinature implique, réagriculturer de bocages & vergers, les Sibérie, les Sahara & les Louisiane de la terre, réalisant le rêve inconscient du yogi spontané qu'était Napoléon Bonaparte...

  • Semant des céréales sur les sols pauvres de roches anciennes – la Pangée - à la ferme de mars, nous les observons évoluer & parfois même régresser vers les formes sauvages qu'elles avaient encore il y a dix mille ans sur les plateaux de Golan.  Développant l'agrinature, cette ferme s'inscrit parmi les innombrables racines à naître & déjà nées du mode agraire nouveau de ce siècle vingt & un.  C'est un mode en agro-foresterie de semis direct dans un couvert vivant de fabacées.  C'est un mode tourné vers la fabrication des sols, une agriculture dont les trois ressources sont le soleil, la pluie & le génie amour-sagesse des humains.

permaculture & agrinature / quart-paysage

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  • Agrinature, semence & fruit de la permaculture.

Un article de Wikipedia indique le lien entre Agrinature & permaculture :

Il est cependant des différences notables dans la mise en pratique, l'agriculture naturelle restant basée sur le non-agir - pas de fertilisant préparé comme le compost, pas de taille - alors qu'en agriculture permanente, la mise en place d'un zonage amène à intensifier la croissance en divers points par des transferts de fertilité entre zones : l'ajout de compost ou de fumure est courant; les arbres fruitiers sont palissés et taillés."