Ce week-end, j’ai repris deux fois du Biolay. Une petite addiction qui ne fait pas grossir et n’encrasse pas les poumons, moi je dis, pourquoi se priver. Deux soirées délicieuses, donc, l’une avec mon churros, l’autre avec mes copines. Et la voix de velours de Benjamin, accompagné de Melvil Poupaud (on parle du potentiel séduction de ces deux là réunis ?) (chaleur). Bref, comme souvent lorsque je suis dans un concert qui me transporte, mes pensées vont et viennent. Et hier soir, je ne sais pas trop comment, elles m’ont emmenées quelques années plus tôt (je dis « quelques » mais en gros, il y a vingt ans), après avoir lourdement échoué au concours de l’école des conservateurs de bibliothèques. Oui oui, c’était, à un moment de ma vie, mon ambition première. J’imagine que j’ai pensé à ça parce qu’en cette période « parcourssup », les discussions sur l’avenir vont bon train à la maison. Et que la peur de l’échec n’est jamais très loin, surtout lorsqu’on évoque la future première année de médecine de ma grande. Bref, je repensais à cette période, sans doute la plus compliquée de ma vie, qui coïncidait avec mon arrivée à Paris, ville pas du tout fantasmée jusqu’alors et qui m’avait cueillie, voire fauchée, au point de me donner la sensation de m’être noyée, perdue. Ce n’était sans doute pas un hasard d’ailleurs que la fameuse école soit à Lyon, la réussir aurait signifié un retour au bercail rassurant. En lire plus »
Catégorie : Les régimes
Sans sucre, la vie a moins de sel ? (ou l’inverse)
La semaine a filé à un rythme totalement indécent, il faut dire que je l’ai passée pour l’essentiel dans un bureau à cogiter à plusieurs, en alternant des phases d’excitation intense – « là c’est bon, on tient un truc » – avec d’autres légèrement moins enthousiastes – « en fait c’est à chier, je change de métier ». Difficile, après, de trouver un peu de jus pour venir écrire ici, j’étais juste bonne à me blottir sous ma couette après avoir ânonné quelques pages d’Harry Potter à Rose.
Vivement que je devienne millionnaire grâce à mon roman (c’est là que vous intervenez), histoire de tourner définitivement la page de toute activité professionnelle. (je plaisante, en réalité j’adore tout ça, mais j’ai une résistance à l’effort assez relative).
Voilà, à part ça, que vous dire, si ce n’est que j’ai opéré certains changements alimentaires depuis quelques semaines, histoire de voir si oui ou non ma grande consommation de sucre avait quelque chose à voir justement avec ma propension à être fatiguée rapidement. Je vais vous spoiler: à priori c’est plutôt la vieillerie. En lire plus »
Question de poids
Je n’ai pas parlé de ça depuis un bon moment. Pas particulièrement par refus d’aborder le sujet, pas vraiment parce que ça n’est plus un sujet non plus, mais sans doute parce que j’avais l’impression qu’en parler, c’était admettre à nouveau que « ça » me posait problème.
« ça » ? Les kilos bien sûr. Perdus, retrouvés, reperdus et finalement… retrouvés. Je ne l’ai jamais caché, avoir arrêté de fumer m’a réconciliée avec mes démons chocolatés. Petit à petit, l’air de rien, j’ai remplacé chaque cigarette par un petit carré. A la fin de la journée, ça fait beaucoup de carrés. Mais comme depuis trois ans j’ai aussi arrêté la balance, je me cachais confortablement derrière mon petit doigt (boudiné). Après tout, ouais, j’avais remisé mes jeans en taille 40, j’étais serrée dans mes 42, mais grâce à La Redoute qui a l’extrême élégance de proposer des tailles intermédiaires (en gros du 43), je n’avais pas la sensation qu’il y avait le feu au lac.
Imperceptiblement, j’ai évité l’objectif, refusé les séances photos avec les copines. J’ai adopté un uniforme, pantalon – blouse – combi, et j’ai fait ma petite popote intérieure: « après tout, je m’en fous ». Et puis la vérité, c’est que parallèlement, des chouettes choses me sont arrivées professionnellement, mes enfants grandissent, entrent à leur tour dans l’ère de la séduction et je crois que je me suis aussi dit que c’était peut-être juste l’ordre des choses, que je n’avais qu’à « lâcher » l’affaire, une bonne fois pour toutes. En lire plus »
Et deux qui font quatre. Ou presque.
Alors ça y'est, les quatre jours expérimentaux viennent de se terminer. Ne t'inquiète pas, ô toi ma lectrice mince, promis dès demain il y aura de la moderie, de la beauté ou même peut-être de la fesse au programme. Mais là, je veux quand même faire un petit point sur cette aventure que je suis en train de vivre avec ma nouvelle amie:
La faim.
Elle et moi, on a donc fait connaissance un beau matin de septembre. On s'est reconnues et on ne s'est pas beaucoup quittées depuis trois jours, toutes émotionnées qu'on était de ces sensations pour ainsi dire nouvelles.
Parce que oui, je dois le dire, c'était un peu nouveau pour moi d'attendre le quasi évanouissement pour m'alimenter. Du coup, tel Gérard Jugnot descendant la piste sur un ski pour bien comprendre à quoi ça sert d'en avoir deux, j'ai en effet "bien compris" que la faim et l'envie de manger sont deux sensations totalement différentes.
Attends, évidemment que je sais ce que c'est d'avoir la dalle.
Sauf que je suis du style à crier sur tous les toîts que je vais m'évanouir au premier gargouillis d'estomac.
Hors là, la consigne, c'était d'essayer d'attendre.
Mes conclusions, les voici en vrac. Je veux quand même préciser que je ne suis pas en train de me transformer en nutritionniste en ligne. Ce qui est valable pour moi à l'instant T ne l'est pas nécessairement pour d'autres avec un passé différent, une histoire particulière. Je ne fais pas de proselytisme et je ne prétends pas que la méthode Zermati est la bonne ou en tous cas la seule qui vaille. Je veux juste y croire un peu en ce qui me concerne parce que c'est pour ainsi dire ma dernière chance, tout le reste ayant été testé et non approuvé.
Bref, donc, après 4 jours à zapper le petit dèj ou en tous cas à le repousser au max, voici ce qui me vient à l'esprit:
- C'est le premier matin que c'est le plus difficile.
- Le thé que je bois habituellement sans vraiment le savourer est devenu comme un nectar de jouvence.
- Les trajets en metro/bus à jeun ne me réussissent pas vraiment.
- C'est plus facile de mi-jeûner chez soi le week-end qu'au boulot, ne serait-ce que parce qu'on peut s'allonger en attendant que ça passe. Aussi, on se lève plus tard, c'est toujours ça de pris.
- Manger du gratin dauphinois à 16h30 te fait passer pour une boulimique à tous les coups, tout le monde n'est vraisemblablement pas informé que les diktats de l'alimentation sont à dégager d'un bon coup de botte et que le corps doit être écouté comme un ami.
- Pour la vie familiale c'est compliqué de zermater.
- C'est vrai que petit à petit on se cale finalement sur les repas normaux, hier soir j'ai mangé avec faim en même temps que tout le monde. Comme les bébés, en somme finissent par faire leurs quatre repas. Au bout de plus ou moins de temps, suivez mon regard. Mais c'est une autre histoire.
- J'ai perdu 3 kilos, pas loin de 4 depuis que j'ai commencé à voir Zermati (trois semaines environ), dont un bon gros kilo (celui qui fait presque 4 en somme) durant ces 4 jours. Tout ça en mangeant des croissants, du jambon cru, du cake au chocolat ou un bô-bun. Mais exclusivement avec les crocs chevillés au corps et dans des quantités relativement raisonnable, la satiété et moi étant devenues comme des soeurs.
- Savoir qu'on a le droit de manger ce qu'on veut nous pousse finalement à choisir aussi des aliments plus diététiques. C'est bizarre mais c'est comme ça, ce qui n'est plus interdit semble perdre de son intérêt.
- Quand on a très très faim, en effet, la satiété est plus facile à identifier. Ne serait-ce que parce que les gargouillis et crampes stoppent au bout d'une dizaine de minutes.
- Avoir faim est à la fois très désagréable et assez jouissif, surtout si tu commences à visualiser tes capitons en train de se faire dégommer.
- Je ne sais pas si c'est vrai que le croissant du matin mangé à 11h30 alors que tu es au bord de l'inanition est immédiatement auto-détruit et consummé par notre corps en panne d'essence mais le fait est qu'on a la sensation de digérer beaucoup plus facilement un aliment mangé avec faim. Moi qui suis sujette aux brûlures d'estomac je n'en ai pas eu une seule pendant quatre jours.
- Prendre en guise de première collation de ta journée un apéro "pinard/pata negra" à 13h30 ce n'est pas super recommandé pour tout ce qui est dignité humaine et tenue de l'alcool. Quand en plus tu fais ça en compagnie de gens très respectables que tu connais à peine, à savoir les parents d'un copain de ton fils, tu peux t'exposer à des regards lourds de sous-entendus le lendemain sur le chemin de l'école.
Voilà, désormais je vais reprendre une activité normale, ou pas. Je me demande si je ne vais pas tenter de continuer à ne pas ou peu petit-déjeuner tant que la faim n'est pas là. A voir…
Ta gueule le chocolat, je Zermate, moi.
Alors ce zermatage. On me croit, on me croit pas, depuis cette entrevue la semaine dernière, j'ai perdu deux kilos. Qu'on se rassure, je ne saute pas partout en poussant des cris de joie, je me connais assez pour savoir qu'en général pour fêter ça je me paie une bonne part de flan et pof, les deux kilos sont de retour.
Il n'empêche que ça faisait des mois que je n'avais pas vu l'aiguille pencher de ce côté là. Donc j'en déduis que peut-être, quelque chose s'est mis en route.
Il faut dire que tenir un carnet alimentaire, c'est redoutable pour les grignotages. Bien sûr, il y a toujours la possibilité de mentir comme une arracheuse de dents. Mais là, ça va vraiment faire cher la consultation, si c'est pour raconter que je me nourris exclusivement de légumes verts et viandes grillées, à heures fixes et dans des proportions raisonnables.
Du coup, forcément, le chocolat fleur de sel qui me fait de l'oeil à peine une heure après un repas plutôt copieux (= un bagel à mourir de bonheur débordant de cream cheese et d'avocats + une part de tarte aux figues maison), je lui dis d'aller se faire voir. Et en gros, on va dire que l'envie de chocolat, c'est comme la cigarette, ça passe. Ou pas.
Bon, même si j'ai l'impression que je suis gaulée comme une déesse depuis que j'ai donc changé de dizaine (beh oui, ces deux kilos sont plus que symboliques à ce niveau là) rien n'est réglé, parce que ce qui n'est pas normal, c'est de reluquer du chocolat à 14h alors que je viens de me faire péter les sous-ventrières. Je sens que la route est longue pour arriver à la sérénité alimentaire.
Voilà, à part ça aujourd'hui c'est ma vraie rentrée, au travail, j'entends, et je me sens comme qui dirait pleine d'enthousiasme. Une vraie battante qui ira loin.
Lol.
Tu veux du flan ? Ben manges-en !
Bon, c'est à nouveau un billet rapide que je vous propose aujourd'hui, la semaine est rude et chargée, à mon grand désespoir, moi qui ne dispose justement que d'un neurone et demi en ce moment.
Je voulais juste revenir cinq minutes sur cette histoire de Zermati.
Pour vous dire que nom d'un chien, ça marche.
Je t'assure.
En tous cas, en trois mois de grossesse, je n'ai pris qu'un kilo. Sans me priver de quoi que ce soit. En mangeant exactement ce dont j'ai envie et en m'arrêtant dès que je n'ai plus faim. Ce qui implique par exemple de ne jamais ou presque prendre de dessert le soir parce que je le sens à l'intérieur du corps qui est le mien que le soir vaut mieux que je fasse léger.
Je fais même deux goûters, un le matin, un vers 17h00. Bon, je vous arrête, faut pas demander la lune à jésus non plus, je boulotte pas des Paris-Brest tous les après-midi. Je me contente de deux biscuits type petits beurre ou spéculoos.
Mais genre à midi, si j'ai méga-envie d'une part de flan, et bien je me la tape. La part. De flan. Vous suivez ? Avec, je me contente d'une toute petite tarte aux oignons ou d'une salade, ou même d'un sandouiche. L'essentiel est de s'arrêter quand on sent qu'on est gavée.
Bon, je vais pas non plus vous la jouer Sonia Dubois qu'aurait tout compris depuis qu'elle a perdu 70 kilos. Non parce que ce n'est pas très exactement mon cas, entendons-nous bien. Mais je suis sidérée de ne pas prendre un gramme alors que je ne m'interdis plus rien. Sauf le vin. Mais ça c'est rapport à mon état, tu vois ?
En plus je précise quand même histoire que votre admiration soit réellement sans borne que toujours rapport à mon état j'ai arrêté la cigarette que j'avais opportunément repris cet été. Et que dans un monde normal, dans la vraie vie de la réalité, moi c'est direct cinq kilos, l'arrêt de la clope. Et là, rien. Nada.
Non, moi je dis, Zermati, c'est plus fort que la vierge marie.
Edit: Des allusions à notre religion fondatrice de notre civilisation se sont glissées dans ce brillant texte. Sauras-tu les retrouver ?
Je zermate, tu zermates, il zermate
Bon alors tu me pardonneras mais il faut que je revienne cinq minutes sur cette histoire de Zermati. Non parce que rapport à l'obligation de ne pas réitérer le léger dérapage pondéral d'il y a huit ans avec arrêt du comptage de kilos pris à 28, chiffre qui en lui même semblait relever de la science fiction – et ne se justifiant à priori pas vraiment par la dimension gémellaire de l'aventure rapport qu'à eux deux les lardons n'atteignaient même pas les 5 kilos - j'ai décidé de m'y mettre à fond. A Zermati, je veux dire.
Donc depuis une semaine, je zermate, tu zermates, il zermate.
Et je dois dire que tout n'est pas encore totalement au point.
Bon, pour ce qui est d'identifier ma faim, ça va. Il faut dire qu'en ce moment la faim elle me prend un peu par surprise, violemment et sans sommation. Genre je suis un peu comme un nourrisson qui n'aurait pas encore assimilé la notion de patience. A 12h j'ai l'estomac qui se tord. A 12h01 il me faut absolument quelque chose sous la dent au risque tout bonnement de mourir. Voire pire. Bref, la faim, je la cerne assez bien. Et c'est donc un premier bon point.
En revanche là où ça se gâte c'est lorsqu'il s'agit de s'arrêter de manger lorsqu'on arrive à satiété. Non parce que je ne sais pas toi mais personnellement au bout de trois bouchées les symptômes physiques de la faim disparaissent. N'empêche que désolée mais à ce moment là si tu m'enlèves mon assiette c'est un peu comme arrêter un rapport sexuel juste avant la fin. Bref, franchement, la satiété pour l'instant, c'est un peu mon graal à moi. Je sens parfois que je n'en suis pas loin et pof, c'est trop tard, je suis gavée. J'ai loupé la satiété.
J'en conclus que niveau satiété, je suis un peu au milieu du gué, tu vois ? En gros, je reconnais ma faim mais pas la fin de la faim.
Concernant l'autre grand dossier du Zermati, à savoir comprendre pourquoi on mange parfois sans faim, c'est un peu le même problème. Au départ, tout va bien. Je sais parfaitement identifier une envie de sucré n'ayant rien à voir avec la faim. Genre il est 15h et j'ai une grosse envie de kinder. Je fais un rapide check-up de mon estomac: pas de gargouillis, pas de crampes, pas de salivage excessif. Pas de migraine ou de vertiges. Nada. Verdict: on est face à un cas typique de compulsion alimentaire injustifiée.
Dans un tel cas de figure, je vais te dire qu'il faut zermater sévère. A savoir, trouver la raison de cette compulsion. Là aussi, franchement, je m'épate, on pourrait penser que je pratique depuis que je suis dans le ventre de ma mère. En deux secondes j'introspecte – du verbe introspecter, nom dérivé, introspection – et je te trouve: a) un gros besoin de calin, b) un gros stress à calmer, c) un gros dossier sur lequel je n'ai pas du tout envie de me mettre, d) un gros "je me fais chier donc je mange" e) un grosse diminution de la confiance que mes parents ils ont mis en moi, f) une grosse dévalorisation de mon égo. Je sais j'ai répété dix fois le mot "gros". Et bien figures-toi que ce n'est pas un hasard. En littérature ça s'appelle filer la métaphore. Alors la prochaine fois tu ne te dis pas que mon style s'est appauvri. D'abord, tu te demandes si des fois j'aurais pas décidé de filer une métaphore.
Bref. Autant te dire qu'au niveau de l'introspection de mes envies de sucré, je suis au top level.
Ouais.
Sauf que là où ça coince c'est qu'à 15h15, après avoir bien tout compris du fonctionnement de ma déviance alimentaire et de comment mon cerveau il m'envoie des messages tronqués du style que si je me tape un kinder je serai moins malheureuse et bien… Je bouffe mon kinder.
Et là, quelque chose me dit que je suis grave même pas au milieu du gué. Voire que ma barque elle serait percée.
Mange à ta faim, mon petit
Alors voilà. Depuis un petit moment, tu me demandes de te parler de ce fameux Zermati qui serait un peu genre un magicien de la nutrition.
Je ne vais pas te raconter d'histoires, je ne suis pas une spécialiste de Zermati. J'ai fait sa connaissance en réalité lors d'une émission à la con d'M6 pendant laquelle des filles pour la plupart pas grosses avaient "décidé de maigrir", coachées par des médecins qui n'en méritent pas le nom. Je sais, c'est un peu radical mais ces médecins là, je les ai cotoyés, ils n'ont réussi qu'une chose, me faire enfler. En plus de me gonfler. Ceci expliquant d'ailleurs peut-être cela.
Et puis il y avait ce drôle de bonhomme, tout mince à lunettes et surtout, tout doux. Il s'occupait de la seule fille vraiment grosse de l'émission. La plus belle aussi à mon goût, même si une grande souffrance semblait émaner d'elle. A chaque fois qu'il lui parlait, j'avais l'impression que c'était à moi qu'il s'adressait. Il expliquait que le point essentiel de l'amaigrissement, contrairement à ce qu'on pense tous et toutes, ça n'est pas de manger des haricots en grosse quantité, de ne faire que trois repas par jours et du sport. Non. Tout simplement d'abord parce qu'on est pas tous programmés pour ressembler à Adrianna Karembeu ou Laure Manaudou. Et que bouffer des haricots verts sans beurre et en grande quantité ça peut non seulement te faire sombrer dans la dépression mais également te faire grossir.
Si.
Parfaitement.
Plus qu'une tablette de chocolat.
Beh ouais.
Pourquoi, que tu te demandes ? Parce que Zermati, ce dont il est sûr, c'est que seuls les aliments mangés par faim ne font pas grossir. Et que tout ce qui est avalé pour respecter une morale nutritionnelle ou pour toute autre raison qui te pousse à bouffer sans faim te fait prendre du poids.
Donc t'enfiler une botte de radis juste parce que t'es super énervée, que t'as envie de grignoter mais que ton cerveau te fait le coup de super Nanny et son doigt qui dit non devant un twix, et bien c'est moyennement rentable niveau bourrelets. Attention, ne va pas te ruer sur le twix pour autant, si tu le boulottes alors que tu n'as pas les crocs, c'est direct sur les hanches aussi.
En revanche, Zermati il t'explique qu'un jour où t'as méga la dalle à 11h parce que genre t'as pas petit-déjeuné et que LE truc qui te fait envie c'est une énorme religieuse au chocolat, si tu la manges et que tu t'arrêtes dès que tu te sens rassasiée, là, c'est tout bénef. Par contre ne va pas te forcer pour le couscous de midi juste après si tu n'as qu'une envie c'est d'aller te promener rapport que tu n'as plus faim. Saute le. Pas le couscous, banane. Le repas.
T'as compris ou bien ?
En gros, mais évidemment si c'était si simple ça se saurait, je résumerais la pensée de Zermati ainsi:
– Premièrement il faut accepter l'idée, si tu n'es jamais arrivée à peser 55 kilos pour 1m65 à moins de t'affamer et donc d'être non seulement imbuvable mais aussi à moitié dans les pommes tout le temps, que ce n'est pas à 25, 30 et encore moins 40 ans que tu vas y parvenir. Juste en fait ton corps il est programmé pour peser style 70 kilos. Au hasard hein. Pas la peine de te demander si je parle de quelqu'un en particulier d'autant que perso je mesure 1m63. Alors bon, voilà. Bref.
– Deuxièmement, la règle de base, c'est de manger A SA FAIM. Ce qui signifie forcément de baisser son apport calorique vu que la moitié environ de ce qu'on mange dans la journée est avalé par angoisse/ennui/mimétisme/habitude/fausse impression qu'il faut manger à heures fixes, etc.
– Troisièmement il faut bannir l'idée selon laquelle il y aurait des aliments interdits. C'est justement ça qui fait que le jour où tu tombes sur la boite à fingers tu n'en laisses aucun tellement tu t'es frustrée depuis des années à ce sujet et tellement plus tu les croques plus tu te trouves nulle de ne pas résister, plus ça diminue le peu d'estime que tes parents ont mis en toi, plus ça t'angoisse et plus du coup tu bouffes pour oublier que tu es angoissée.
Voilà. Après Môsieur Zermati, il dit d'autres choses, plus compliquées, plus psychologiques. Et je te conseille si ce que je viens d'essayer de te résumer t'intéresse d'acheter ses livres ou de lire certains de ses articles sur le site http://www.gros.org/
D'ailleurs tu noteras qu'il a un pote qui pense pas mal comme lui mais que je n'ai jamais lu et qui s'appelle Gérard Apeldorfer, auteur de "Maigrir c'est dans la tête".
Je sens que tu vas me demander un truc.
Si. Pas la peine de nier. Je sais que tu te poses la question de si ça marche.
Franchement, je ne peux pas trop te répondre. Parce que je n'arrive pas toujours à suivre les conseils de Zermati. Ben oui, souvent encore je me prive de plaisirs pour je ne sais quelle morale judéo-chrétienne ou parce que je suis persuadée qu'il ne faut pas. Et à d'autres moments encore je me gave alors que je n'ai pas l'ombre d'un gargouillis à l'estomac. Juste pour me remplir. Je sais c'est moche. Et con.
Mais je dois dire tout de même que depuis que je tiens ce blog et que je réfléchis à tout ça, j'ai changé.
Je n'ai pas maigri.
Mais je n'ai pas grossi non plus, disons d'un ou deux kilos pas plus.
Et je mange bien plus de bonnes choses.
Quand j'ai faim.
Et le plus étonnant ? Tout le monde me trouve bien plus mince qu'avant. Alors que c'est totalement faux. Juste peut-être parce que j'ai arrêté de dire que j'ai grossi à tout bout de champ…
Désolée si j'ai été trop longue. Mais je voulais te raconter tout ça avant Noël. Pour que tu puisses manger du foie gras si ça te botte. Quitte à faire l'impasse ensuite sur la dinde. D'accord ?
Edit: l'illustration je l'ai piquée sur le site que je te recommande, gros.org. J'espère qu'ils ne m'en voudront pas mais je la trouve excellente.
Aujourd’hui je ne mange rien
Aujourd'hui je ne mange rien. Mais alors, rien.
Enfin, je déjeune quand même un peu avant de partir parce que sinon, bonjour le malaise dans le tram.
Mais à midi, une pomme et c'est tout.
Une pomme et un sandwich.
Et un café.
Vu que je n'ai mangé quasiment qu'une pomme je peux bien craquer sur le petit chocolat du café. On n'est pas des bêtes. En plus ça doit peser dans les 2 grammes. Alors soit quelqu'un m'explique comment une miniature de carré de chocolat peut se transformer à l'intérieur de mon corps en deux centimètres de cellulite sur les hanches et 500 grammes sur la balance, soit on me fiche la paix. C'est tellement petit que c'est comme si je n'en avais pas pris. Celui de ma collègue qu'elle ne voulait pas n'était pas plus gros non plus. Et deux fois deux grammes ça ne fait que 4 grammes.
Par contre, rien entre les repas. Machinette peut toujours passer vers quatre heures à mon bureau avec une boîte de gâteaux ou autres, je serai inflexible. On a de la volonté ou on en a pas. En plus elle est mignonne avec ses douceurs mais c'est à se demander si elle en mange, elle. Que la peau sur les os. Encore une qui bouffe par procuration. Mais là j'ai vu clair dans son jeu. Elle va être surprise, la kate moss.
Bon, elle arrive ou pas machinette que je lui montre l'étendue de ma volonté ?
Ah ben quand même.
Heu… un seul.
Bon… deux mais pas plus.
Faut dire que les Pim's c'est mortel. Et puis y'a du fruit dedans.
Allez, un dernier et j'arrête.
En plus ce soir comme ça, pas besoin de préparer quoi que ce soit. ça va me faire mon repas.
Du coup, je peux bien en prendre un dernier. Non parce que quatre pim's, c'est léger pour un repas.
Je n'ai pas faim mais je suis mère de famille. Je suis donc bien obligée de faire un petit truc tout de même. Et préparer des légumes à 19h30, désolée mais je ne suis pas Samantha Stevens. Des pates ça ira très bien. En plus ce sont des sucres lents. En période de régime c'est très recommandé. Avec un peu de beurre. Ben vous la trouvez où la vitamine A, vous ? Et du gruyère. Pour le calcium. Très important le calcium quand on est une femme.
Allez, un Gervita et c'est fini. Avec une cuillère de crème de marron sinon elle va moisir. C'est léger le Gervita.
C'est tout.
Dire que j'étais à deux doigts de sauter un repas. Alors que les nutritionnistes sont formels: y'a pas pire.
Demain je ne mange rien de toutes façons.
Marchands de mensonges
Quand j'avais 15 ans, je suis allée voir mon premier nutritionniste. Je ne reviendrai pas sur le peu de considération que j'ai pour cette profession, on pourrait finir par croire que je m'acharne. Non, je ne te dirai pas un mot sur l'humiliation de la pesée, les prévisons alarmistes d'obésité à 30 ans qui te donnent direct envie de t'enfiler une tablette de chocolat ou le fameux carnet alimentaire, my first one, premier d'une longue série de mensonges couchés sur le papier et qui ne servirent qu'à me culpabiliser un peu plus: non seulement je bouffais mais en plus je mentais comme une arracheuse de dents.
Non, ce que je veux te raconter aujourd'hui, c'est que lors de ce premier rendez-vous, ce nutritionniste, ami de la famille et à la réputation intouchable, me prescrit un coupe-faim. Isoméride qu'il s'appelait.
Autant te le dire, à ce moment là, l'Isoméride, c'était le Viagra des gros. La pilule miracle. Tu en prenais le matin et de la journée, la vérité, tu n'avais même pas l'idée de manger quoi que ce soit de sucré. Un truc de malade. Genre la part de flan, elle te filait la nausée rien qu'à la regarder. Je ne te cache pas que pour une faignasse comme moi, dispensée de sport depuis la sixième au prétexte de règles douloureuses et hebdomadaires – toujours ce léger problème d'honnêteté – doublée d'une gourmande dépourvue de volonté, l'idée de fondre grace à un pauvre médoc de rien du tout, ça m'a rendue béate de bonheur.
A mon grand désespoir, ça n'a pas marché. D'abord j'ai manifestement développé assez rapidement des anticorps contre ce coupe faim. Ce qui fait qu'après quelques jours à me vanter d'être écoeurée de tout ce qui ressemblait à du chocolat, j'ai petit à petit repris le goût du sucré. Du jamais vu d'après le nutritionniste. Surtout, j'ai mal supporté la molécule. Entends par là que tous les effets secondaires marqués sur la notice, je me les suis payés. Vertiges, vomissements, état dépressif et j'en passe. Un vrai cadeau la fille. Bon en même temps, vu qu'un comprimé de paracétamol suffit à me faire roupiller et que si tu me donnes un quart de lexomil je ressemble à Amy Whinehouse, on aurait pu s'en douter. Hyperréactibilité aux médicaments que ça s'appelle. Résultat, j'ai jeté le reste de la boîte et me suis enfilé un pot de Nutella pour oublier.
Sur le coup, je peux te dire que j'en ai sacrément voulu à mon métabolisme. Un vrai boulet celui là. Non seulement il n'était pas fichu de brûler correctement mes graisses mais en plus il était carrément réfractaire à ce qui était censé me transformer en Kelly Capwell – ouais ça va hein, te moque pas, en 1986, Sex and the city ça n'existait pas.
20 ans après, mon métabolisme est toujours aussi mou du genou. Mais tu vois, je le remercie, le bougre. Limite je l'épouserais si je n'étais pas déjà mariée. Parce que depuis, l'Isoméride a été retiré de la vente. Beh oui, le labo, il n'avait pas prévu que sa pilule miracle causerait des dommages irréversibles sur certains patients. Pas une bête allergie hein. Non, juste la destruction des poumons et du coeur. 40 morts en France. 150 000 victimes plus ou moins gravement touchées dans le monde. La boulette, quoi.
Pourquoi je raconte tout ça ?
Parce que vendredi, j'ai lu une dépêche AFP qui avertissait que des scientifiques dénoncent les effets dangeureux des trois médicaments actuellement mis sur le marché pour maigrir. A priori ils déclencheraient chez certains de graves dépressions nerveuses assorties de pulsions suicidaires. Cerise sur le verre d'eau qui déborde: aucun ne permettrait de perdre plus de 4 ou cinq kilos. Moi je dis, merci. Non seulement tu ne maigris pas mais en plus t'as envie de te flinguer. Tout ça en plus sans être remboursée, en général. Et en te chiant dessus parce que sur ces trois là, un au moins a pour effet de te donner envie de faire popo (copyright Sonia) toutes les trois secondes.
Bon ben voilà, je crois que c'est tout, si tu as encore envie de te foutre en l'air tout en engraissant des labos qui pendant ce temps là n'essaient surtout pas de trouver un vaccin au paludisme parce que forcément, les gros ça rapporte plus que les noirs, c'est ton problème. Moi j'aurai essayé.
Edit: Si vous avez envie de commenter, mettez des astérisques aux noms des médocs parce que mon copain l'antispam, sinon, il va péter une durite.
Edit2: J'avais écrit une nouvelle sur ce thème là. C'était assez "noir c'est noir", mais si ça vous intéresse, je vous la mettrai en ligne.
Edit3: Je sais, la photo n'a pas grand chose à voir si ce n'est que ça évoque la médecine. Mais si t'as une meilleure idée tu me dis hein !
Edit4: Merci pour tous vos gentils mots de ces derniers jours.