Rodéos urbains : déjà 95 interpellations en neuf mois dans les Hauts-de-Seine
Déterminés à endiguer le phénomène des rodéos urbains, les pouvoirs publics multiplient les opérations de contrôles. Des opérations qui, depuis janvier, ont déjà débouché sur 95 interpellations, en forte hausse par rapport à l’an dernier.
Parce qu’ils ont enchaîné roues arrière et accélérations brutales — l’un devant la résidence Les Carriers, dans le secteur des Champs-Pierreux, l’autre sur la place des Muguets, dans le quartier du Petit-Nanterre — deux hommes de 18 et 19 ans ont été interpellés et placés en garde à vue, ce jeudi après-midi, à Nanterre. Le motocross et le scooter respectivement utilisés pour ces rodéos urbains ont, comme le veut la procédure, été saisis par les services de police.
Ces deux-roues placés en fourrière s’ajoutent à une liste déjà conséquente. Du 1er janvier au 10 septembre dernier, pas moins de 24 véhicules, soit une moyenne proche de trois par mois, ont déjà été saisis par les forces de l’ordre au terme d’opérations de contrôle. Essentiellement des motocross et des scooters, mais pas seulement. Parmi les véhicules saisis cette année figurent notamment deux puissants bolides de location, une Audi R8 et une Lamborghini, utilisés aussi lors de rodéos urbains.
Au-delà de ces saisies, plébiscitées par les élus, les opérations de contrôle menées en 2024 ont conduit à l’interpellation de 95 individus, dont 47 majeurs et 48 mineurs. Un chiffre déjà supérieur de 16 % à celui de 2023. Parmi eux, 18 ont été déférés dans la foulée de leur garde à vue avec à la clé, une convocation devant le tribunal correctionnel. Un jugement que l’un de ces mis en cause, placé en détention provisoire après un grave accident survenu le 29 août dans le quartier des Provinces-Françaises à Nanterre, attend derrière les barreaux.
Une procédure judiciaire pour destruction d’un véhicule saisi en 2023
« Il y a un énorme travail effectué par la direction territoriale de la sécurité de proximité (DTSP) pour endiguer le phénomène » observe-t-on à la préfecture des Hauts-de-Seine, où l’on insiste également sur la difficulté de ces opérations. « Elles sont délicates, confirme une source policière. Parce qu’elles consistent à intervenir en flagrance, mais aussi parce que cette intervention doit être menée sans que l’individu, qui se livre à un rodéo, ne mette en danger sa vie ou celle des autres. »
En 2023 déjà, de nombreuses opérations de contrôle, souvent relayées par les autorités sur les réseaux sociaux, ont été menées aux quatre coins du département. Celles-ci avaient débouché sur 82 interpellations (47 majeurs et 35 mineurs) et autant de gardes à vue, sans oublier le placement en fourrière de 30 véhicules. Chose rare, l’un de ces véhicules saisis fait l’objet d’une procédure judiciaire en vue d’une destruction.
