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Euro 2024 I Le jeu pour l'Espagne, les stars pour l'Angleterre : la finale idéale

Vincent Bregevin

Mis à jour 14/07/2024 à 19:53 GMT+2

L'Espagne affronte l'Angleterre dimanche en finale de l'Euro 2024 dans un duel entre la meilleure équipe du tournoi, sur le terrain, et celle qui présente l'effectif le plus riche, sans forcément en avoir tiré le meilleur potentiel jusqu'ici. Une finale idéale, inédite et indécise pour deux nations qui ont le même objectif, saisir une opportunité en or de retrouver les sommets.

Jude Bellingham (Angleterre) et Nico Williams (Espagne) vont s'affronter en finale de l'Euro 2024

Crédit: Eurosport

On arrive au bout. A la dernière marche d'un Euro qui n'aura pas vraiment transcendé son monde jusqu'ici. La finale entre l'Espagne et l'Angleterre dans le Stade Olympique de Berlin peut cependant offrir la bonne note désirée pour finir. Avec d'un côté, la formation de Luis De La Fuente, la seule qui a vraiment livré un football enthousiasmant jusqu'ici. Et de l'autre, celle de Gareth Southgate, nettement plus poussive malgré la constellation de stars qui la compose. Une opposition de qualités, collective pour la Roja, et individuelle pour les Three Lions.
Honneur à l'invitée surprise, celle que l'on n'attendait pas là. L'Espagne avait quelques arguments sur le papier à l'aube de cet Euro 2024, mais pas suffisamment pour être considérée comme un prétendant au titre comme la France et l'Angleterre, voire le Portugal. Par le jeu déployé durant le tournoi, la Roja a pourtant gagné le droit de revendiquer un statut de favorite pour cette finale. Elle n'est plus la caricature de ce qui a fait sa gloire puis ses échecs, une équipe tellement obsédée par la possession du ballon qu'elle en oubliait de faire mal à ses adversaires.

Des flèches que l'Espagne sait décocher

C'est justement la corde qu'elle a su ajouter à son arc pour transpercer ses opposants un à un dans ce tournoi. Elle a ses flèches aiguisées sur les ailes, avec Lamine Yamal et Nico Williams pour incarner autant le renouveau de l'Espagne que sa capacité à nouvelle à créer des différences sur la vitesse et le dribble. Elle a, surtout, su se doter de la verticalité qui lui faisait tant défaut pour exploiter pleinement ces atouts. Son trio Rodri-Fabian-Olmo, brillant depuis qu'il a pris le relais de Pedri, n'a pas son pareil pour créer des espaces entre les lignes et déchirer l'entrejeu adverse. La France, sortie à la régulière par les Espagnols en demi-finale, peut en témoigner.
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"L'Espagne a rappelé à la France que le foot était un sport collectif"

Contre les Bleus, l'équipe de Luis de la Fuente a surtout montré sa faculté à jouer plusieurs partitions. Elle ne s'enferme donc plus dans un jeu de possession stérile, mais elle n'a pas perdu sa capacité à enchaîner les longues phases de conservation du ballon pour autant. L'Espagne a cette faculté à pouvoir répondre à différents scénarios dans un même match. C'est ce qui la rend si différente de ses versions monocordes qui ont enchaîné les échecs depuis 2014. Ce qui lui donne toutes les raisons de croire à un retour au sommet attendu depuis le titre de champion d'Europe en 2012.

Quatre ténors qui peinent à s'accorder

L'Angleterre patiente depuis bien plus longtemps. La quête d'un nouveau titre international dure depuis 1966, et c'en est devenu un running-gag pour les Three Lions. La mauvaise blague a pris une dimension encore supérieure en 2021 quand les Anglais ont échoué en finale de l'Euro face à l'Italie à Wembley (1-1, 3-2 t.a.b.). L'équipe de Gareth Southgate avait la pancarte, comme la France, avant le début de cet Euro. Et contrairement aux Bleus, elle a su assumer ce statut pour tailler sa route jusqu'à la finale. Tant bien que mal.
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"Au milieu et en attaque, c'est le meilleur effectif" : comment l'Angleterre aborde l'Euro

Elle n'a jamais vraiment convaincu, elle a essuyé beaucoup de critiques, elle n'a remporté que deux matches sans passer par la prolongation ou les tirs au but. Mais elle est bien là. A l'image de ses stars. L'Angleterre avait probablement l'effectif le plus riche du tournoi, surtout en attaque avec un quatuor Saka-Bellingham-Foden-Kane sans équivalent dans les autres sélections en termes de niveau. Quatre ténors qui ont cependant connu toutes les peines du monde à accorder leurs violons, malgré les changements tactiques opérés par Southgate, passé à une défense à trois en cours de tournoi.

Le rôle crucial du mental

Ils ont davantage donné l'impression de figurer comme des intermittents du spectacle. Mais sur le parcours chaotique de l'Angleterre jusqu'à la finale, ils ont chacun, d'une manière ou d'une autre, à un moment ou à un autre, su se montrer décisifs. Surtout, derrière ce carré d'as, le coaching de Southgate a souvent fonctionné et le banc anglais a joué son rôle. A l'image d'Ollie Watkins, venu délivrer la Perfide Albion d'un enchaînement magique au bout du temps additionnel face aux Pays-Bas. L'Angleterre avait déjà un gros jeu, mais elle sait aussi sortir des atouts inattendus de sa manche.
L'Angleterre a ses arguments pour mettre un terme à 58 ans de disette au niveau international. Elle n'a jamais offert les mêmes certitudes collectives que l'Espagne. Mais elle a toujours su trouver le moyen de s'en sortir dans des situations délicates, se forgeant ainsi un caractère souvent crucial quand il s'agit de trouver les ressources pour franchir la dernière marche avant le Graal. Ce ne sera pas superflu pour défier cette Espagne si séduisante, et loin d'être dépourvue de qualités morales elle aussi. La tête aura un rôle crucial. Il faut aussi cela pour une finale idéale.
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