EURO 2024 – "Ce sera douloureux longtemps" : Encore K.-O. au dernier round, l’Angleterre est inconsolable

La plaie est vieille de 58 ans, et dimanche soir à Berlin, Nico Williams et Mikel Oyarzabal se sont chargés d’y remuer le couteau pour qu’elle reste atrocement douloureuse. Une fois de plus, l’Angleterre a perdu. Face à l’Espagne, cette fois, et assez logiquement (2-1). Une fois de plus, cette équipe qui crève d’envie de retrouver le succès sur la scène internationale a manqué la dernière marche, brisée dans son élan par un scénario dégoulinant de cruauté où l’espoir est revenu aussi intensément grâce à Cole Palmer (73e) qu’il a déguerpi à cause d’Oyarzabal (86e).

Et sans mesquineries - elles peuvent attendre un peu -, peut-être faudrait-il qu’ils s’y habituent, ces Anglais, puisque les voilà seuls sur le continent à avoir été défaits deux fois de suite en finale d’un Euro. Sauf que nul ne s’habitue à cette douleur-là. Surtout pas Harry Kane, maudit parmi les maudits, sur lequel le mauvais sort s’est de nouveau acharné ce dimanche. "C’est difficile de mettre en mots ce que l’on ressent en ce moment, marmonnait-il, le regard droit vers le sol après la rencontre. C’était un match compliqué. On a réussi à revenir mais on n’a pas construit là-dessus. Perdre en fin de match est très dur à encaisser."

L’Angleterre elle-même n’a pas forcément bien compris comment elle avait réussi à se hisser en finale de l’Euro. Il a fallu traîner son spleen en phase de poules, il a fallu qu’un miracle se produise en huitièmes de finale contre la Slovaquie. Les Three Lions étaient pourtant bien là, à 90 minutes de refermer une invraisemblable parenthèse de plus d’un demi-siècle sans titre. Ils ne sont pas passés loin. "C’est une opportunité manquée, déplorait Kane. Ces finales sont difficiles d’accès. Il faut savoir sauter sur l’occasion, ce soir encore nous ne l’avons pas fait. C’est extrêmement douloureux et cela le restera pour longtemps."

Venus en nombre pour espérer assister à la fin de la malédiction, les supporters anglais n’ont reçu en retour que les remerciements désolés de leurs joueurs. Ceux de Gareth Southgate aussi, dont l’avenir était déjà sur toutes les lèvres à peine enregistré ce nouvel échec terrible. "Je crois qu’on leur a donné quelques bonnes nuits, mais c’est tellement décevant de ne pas pouvoir leur offrir le trophée", se lamentait le sélectionneur anglais, dont le contrat arrive à son terme à la tête de la sélection.

Le rapport de force était pourtant clair, et personne ce soir chez les Anglais ne le remettra en question : ils n’étaient pas les meilleurs. "Nous n’avons pas joué assez bien aujourd’hui pour mériter de remporter le match, assurait Southgate. L’Espagne était la meilleure équipe du tournoi et ils méritaient de gagner." Est-il possible de trouver là quelconque satisfaction pour les Anglais ? Pas sûr, en tout cas certainement pas dès ce dimanche soir. Car Sa Majesté le Roi Charles III l’a parfaitement exprimé dans son mot d’encouragement, publié sur X quelques minutes après le coup de sifflet final : "Toutes celles et tous ceux qui ont jamais participé à une activité sportive, à quelque niveau que ce soit, savent quel désespoir absolu l’on ressent après un tel résultat." Les Anglais le savent bien. Trop bien, malheureusement.