(BFM Bourse) - L'ex-filiale du chimiste belge Solvay quittera la Bourse de Paris le 30 septembre prochain. Les actions Syensqo resteront cotées sur Euronext Bruxelles.

A la fin du mois, la Bourse de Paris dira adieu à l'un de ses pensionnaires. Syensqo a annoncé ce lundi matin mettre fin à son parcours boursier sur la place parisienne, moins d'un an après ses échanges inauguraux suivant sa prise d'indépendance de Solvay, en décembre 2023.

L'ex-filiale de Solvay justifie cette décision par des contraintes administratives et des questions de coûts liées à sa cotation sur Euronext Paris.

Une société cotée sur le marché Euronext est en effet redevable d'une commission annuelle pour la cotation de ses actions, qui ne peut excéder 82.700 euros, selon la brochure tarifaire d'Euronext. . Une double cotation offre cependant une remise de 50% sur cette commission standard, selon ce même document.

A ces frais, il faut par exemple ajouter les honoraires des différents intervenants dont les commissaires aux comptes, ou les agences de communication chargées de diffuser l'information réglementée.

Syensqo estimait que cette double cotation ne présentait plus d’intérêt, souhaitant donc se concentrer sur son marché domestique. Le dernier jour de négoce sur Euronext Paris est donc prévu pour le vendredi 27 septembre avant une radiation de ces mêmes actions le lundi 30 septembre. Les titres Syensqo continueront quant à eux, d'être cotés à la Bourse de Bruxelles, la place de cotation principale de la société belge.

Un parcours boursier difficile

Rappelons que Syensqo est de chimie de spécialité issue de la scission avec le géant belge Solvay en décembre 2023, qui lui même est coté à la fois à la Bourse de Paris et à Bruxelles. Ce qui expliquait cette situation de double cotation pour Syensqo.

Pour mieux valoriser une branche d'activité ou une filiale, une entreprise-mère peut en effet prendre la décision de s'en séparer et de l'introduire en Bourse. C'est le choix qui avait été privilégié par le chimiste Solvay pour mieux valoriser son activité en croissance de chimie de spécialité à plus fort potentiel, notamment dans les batteries, l'hydrogène vert, les composites thermoplastiques, les matériaux renouvelables et les biotechnologies.

Les solutions de Syensqo sont utilisées dans des domaines tels que l'habitat, l'alimentation, et les biens de consommation, les avions, les voitures, les batteries, les appareils électroniques ou encore la santé.

Pour l'instant, cette scission peine à convaincre les marchés tant le parcours boursier de Sysenqo est loin de tenir les promesses. L'action Syensqo perd 28% depuis son indépendance de Solvay, la société ayant dévoilé des performances financières plutôt mitigées.

Citant une reprise plus lente sur certains marchés et une incertitude macroéconomique considérée comme "persistante", Syensqo a dévoilé début août des résultats inférieurs aux attentes au deuxième trimestre, conduisant la société à abaisser ses objectifs financiers pour 2024.

La société vise un résultat brut d'exploitation (Ebitda) sous-jacent compris dans une fourchette allant de 1,4 milliard à 1,475 milliard d'euros sur l'exercice, contre un intervalle de 1,4 milliard à 1,55 milliard d'euros annoncé précédemment.