(BFM Bourse) - Le géant américain a annoncé qu'il augmentait de 10% son dividende et rachèterait pour un total de 60 milliards de dollars de ses propres titres. Ce qui s'inscrit dans un mouvement plus large de la part des groupes de tech qui augmentent le retour à l'actionnaire.

Microsoft soigne le retour à ses actionnaires. Le groupe de Redmond a annoncé lundi soir qu'il porterait son dividende trimestriel à 83 cents par action, soit 10% de plus que le coupon distribué au précédent trimestre. Le dividende sera détaché le 21 novembre prochain.

En sus, la société dirigée par Satya Nadella a décidé de lancer un nouveau programme de rachats d'actions, représentant un total d'un maximum de 60 milliards de dollars. Ce programme de rachats d'actions n'a pas de date d'expiration.

Si le montant, dans l'absolu, paraît élevé, il ne représente qu'environ 1,9% de la capitalisation boursière de Microsoft, qui s'inscrit à environ 3.200 milliards de dollars.

A Wall Street l'action Microsoft progresse un peu en réaction à ces annonces, avec une hausse de 1,8% dans les échanges de préouverture, ce mardi. Microsoft pourrait d'ailleurs reprendre ce mardi à Apple le titre de première capitalisation au monde, puisque seulement 80 milliards de dollars séparent les deux groupes américains dans le classement de companiesmarketcap.com, à la clôture de lundi soir.

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Des montagnes de cash

La décision de Microsoft survient alors que plusieurs grands groupes de tech ont récemment revu leur politique actionnariale pour rendre davantage de cash à leurs porteurs. En février, Meta, la maison-mère de Facebook, Instagram et Whatsapp, avait annoncé la distribution d'un dividende pour la première fois de son histoire.

Alphabet avait suivi en avril, annonçant à son tour un premier coupon d'un montant de 20 centimes par action. Nvidia, de son côté, avait annoncé fin août, en plus de son dividende, un programme de rachats d'actions de 50 milliards de dollars.

Les groupes de tech constituent historiquement des valeurs de croissance, dont le cash doit surtout servir à financer des initiatives pour consolider cette croissance et prendre les bons virages stratégiques. Ce qui, par le passé, a conduit ces sociétés à privilégier les rachats d'actions plutôt que des dividendes, car les rachats de titres n'ont pas un caractère implicite de récurrence.

D'ailleurs ces sociétés continuent d'investir massivement à l'heure actuelle. En juillet, Alphabet avait indiqué que ses dépenses d'investissement ("capital expenditures") s'élèveraient autour de 12 milliards de dollars par trimestre. Le directeur général, Sundar Pichai, avait alors prévenu que le risque était, avec l'essor de l'intelligence artificielle, "de sous-investir plutôt que de surinvestir".

Ce qui avait d'ailleurs fait tiquer Wall Street. Microsoft, pour sa part, avait dépensé 19 milliards de dollars de "capex" sur son dernier trimestre pour soutenir la demande pour ses offres de cloud et d'intelligence artificielle.

Cela n'empêche pas les big techs de générer des montagnes de cash. Microsoft a par exemple dégagé 118 milliards de dollars de flux de trésorerie opérationnel sur son dernier exercice. D'où la décision de restituer cet important cash à leurs porteurs, et, finalement, de rentrer dans le rang par rapport aux entreprise de secteurs plus anciens.

"Un point de maturité"

"Ces entreprises suivent un chemin bien tracé par les industries de croissance au cours des deux derniers siècles, atteignant un point de maturité où les dividendes sont une voie naturelle pour restituer les liquidités excédentaires aux actionnaires", a expliqué le gérant d'actifs Janus Henderson, dans un rapport publié au début du mois.

"Ce faisant, elles ont confondu les sceptiques qui affirmaient que ce groupe d'entreprises était différent. Le marché boursier évolue simplement au fil du temps, au fur et à mesure que les secteurs progressent et redescendent pour répondre aux besoins changeants de la société", a poursuivi Janus Henderson.

"Le versement de dividendes élargira également leur attrait auprès des investisseurs pour lesquels les dividendes constituent un élément essentiel de leur stratégie d'investissement, et cela pourrait également encourager d'autres entreprises à suivre cet exemple", a conclu le gérant d'actifs.

Rappelons que les dividendes comme les programmes de rachats d'actions sont théoriquement neutres pour les actionnaires, car ils se substituent à de la valeur que l'actionnaire détient déjà dans le titre de la société en question. Mais une hausse du dividende et des programmes de rachats d'actions sont généralement bien perçus par le marché car ils témoignent d'une forme de confiance de la société dans ses perspectives.