lundi 2 décembre 2024

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Absence d’un peuple démocratique et responsabilité des Français de la situation politique actuelle


Quelques questions simples:

qui a voté pour le Président de la république?
qui a voté pour les députés?

Qui a voté pour les grands électeurs qui élisent les sénateurs?

A question simple, réponse tout aussi simple: les Français.

Les Français, c’est-à-dire ceux qui sont détenteurs d’une carte d’électeur, qu’ils aillent voter ou non.

Et, dans une démocratie républicaine comme la France, ce sont bien les électeurs qui sont responsables de leur choix.

Personne ne se trouve dans l’isoloir pour les obliger à voter pour tel ou tel parti avec un bulletin de vote que l’on glisse dans une enveloppe pour que personne ne sache quel est notre choix.

Donc, de façon très simple, les responsables de la situation politique actuelle, ce sont bien les Français.

Il se peut qu’ils ne sachent pas très bien pour quoi et pour qui ils votent.

Il se peut qu’ils soient incapables de voter.

Il se peut même que certaines des promesses électorales de ceux pour qui ils votent ne soient pas tenues.

Mais si tel est le cas, ils demeurent toujours responsables de leurs votes.

Aucun électeur ne peut se prévaloir d’être laissé dans l’ignorance.

Tout électeur connait les positionnements politiques de Macron, Le Pen, Mélenchon et autres Wauquiez, Faure, Ciotti.

Personne n’est pris par surprise quand il choisit l’un de ceux-là, leurs partis politiques respectifs et leurs amis.

Or donc, la réalité est bien que choisissant leurs gouvernants, ce sont les Français qui sont responsables de la situation politique actuelle.

Et, oui, cette réalité pose des problèmes majeurs notamment de savoir où en est actuellement le projet démocratique en France.

Et le constat est sans appel: la construction d’un peuple démocratique, c’est-à-dire d’un peuple capable de vivre dans une démocratie, c’est-à-dire ayant les capacités de faire vivre une démocratie selon les valeurs humanistes qui sont attachées à elle, n’est pas aboutie.

Il se peut même qu’elle ne le soit jamais ce qui poserait la question de la possibilité même de la démocratie.

Mais cette interrogation existentielle pour la liberté et l’égalité, pour la dignité et le respect de l’individualité de chacun ne peuvent cacher la réalité présente que les politiciens et les médias instrumentalisent jusqu’à plus soif pour des motifs le plus souvent scandaleux.

Et cette réalité d’aujourd’hui est bien de la responsabilité de ceux qui vont (ou pas) mettre leurs bulletins de vote dans l’urne.

Cela ne signifie pas, bien sûr, que ceux qu’ils élisent ne soient pas responsables de leurs actes et qu’ils ne faillent pas les tenir comptables de ce qu’ils disent et ce qu’ils font.

Cependant, personne, je l’ai dit, n’avance masqué.

Nous savons tous ce que sont les programmes des partis et de leurs candidats qui se présentent aux élections.

Nous savons qui veut quoi et notamment ceux qui veulent que la démocratie républicaine soit une faillite et font tout pour qu’il en soit ainsi.

Les dernières élections législatives provoquées, non pas par Emmanuel Macron, mais par le résultat des élections européennes – et donc le vote des Français, CQFD – et par les menaces précises de manœuvres politiciennes pour faire tomber le gouvernement d’alors, ont été une nouvelle preuve de la responsabilité des Français dans le délitement constant des valeurs humanistes et dans leur choix majoritaire des populistes et d’extrémistes ainsi que de leurs alliés dont le seul but est l’appropriation du pouvoir et non le bien public.

Que tous ceux qui tentent par lâcheté de dénier leur responsabilité dans la situation politique actuelle seront comptables aux yeux de l’Histoire et des générations à venir de la possible disparition de cette démocratie républicaine.