30/01/2014
Et Roger Mercier quitta le "navire" de Bresse-et-Castille lui aussi...
Tout passe, tout lasse, tout casse...
Est-ce qu'une grosse page générationnelle serait en train de se tourner? Après les disparitions d'André Hardy, d'Horace Diaz et la mise en maison de retraite des frères Vanabelle, voici que je découvre aussi le départ de Roger Mercier, l'extraordinaire auteur du "Château de Bresse-et-Castille" qui se dresse à Damerey en Saône-et-Loire, construit par lui entre 1982 et 2000 pendant ses années de retraite (comme le proclame un panneau apposé bien en vue à l'entrée de sa propriété, entrée qui est cintrée comme une énorme demi-barrique).
Portrait de Roger Mercier dans l'encadrement de sa porte d'entrée, en arrière-plan des statues représentant des danseurs espagnols en costume traditionnel, photo Bruno Montpied, mai 2013
Roger Mercier, vue d'ensemble de son "Château de Bresse-et-Castille" avec la maison bressane au premier plan à gauche, photo Jean-Loup Montpied, mai 2013
"Après avoir mûrement réfléchi" sa décision, comme l'écrit le Journal de la Saône-et-Loire où j'ai trouvé l'info, monsieur Mercier est parti dans sa famille à Epervans, sans doute trop fatigué pour vivre seul sous la grande tour de son "Château" (dans ce complexe muni de plusieurs bâtiments de diverses proportions, il possédait aussi une maison bressane sur le devant, le long de la nationale, qu'il louait et au bord de laquelle il avait installé quelques animaux en ciment: otarie, cerf, perroquets, biche et son faon, un loup (ou un chien noir?), un panda...). Installations confiantes mais périlleuses, placées ainsi si près des voitures, car il avait retrouvé une de ses statues au matin explosée sur la route par quelques jeunes vandales ayant voulu bêtement s'amuser à quelque bowling idiot...
Façade maison bressane, de l'otarie au panda, ph. BM, 2013
Je l'avais visité in extremis en mai de l'année dernière en compagnie de mon frère. Sans avoir prévenu au préalable, on était tout de même tombé sur lui, par chance (ou bien grâce à l'Ange des Inspirés qui m'est toujours fidèle), et il nous avait fait visiter rapidement le chef d'œuvre de sculpture et d'architecture qui éclate avec évidence autour de la cour à l'arrière... Certes il portait son âge (87), mais vibrait en lui une énergie que j'aimerais bien avoir lorsque j'atteindrai la même limite (si tant est que j'y arrive...).
La cour du "château" vue de l'arrière, ph.BM, 2013
J'aime sa cour qui ressemble à une scène et un décor de théâtre jouant toujours la même pièce, à la trame inspirée semble-t-il par sa compagne d'origine espagnole, malheureusement disparue il y a peu d'années. Les références aux clichés touristiques de l'Espagne, le taureau, le matador, le picador, la danseuse de flamenco entourée de ses guitaristes, une Bodega aussi plutôt mexicaine avec son consommateur titubant au fond d'une unique salle, le disputaient à une référence plus maritime pour le coup, Neptune, son trident, et deux sirènes tenant un gouvernail avec une tête au centre.
Neptune et ses sirènes, ph.BM, 2013
Une Espagnole brandissant une lanterne, dans une posture faisant songer à la Statue de la Liberté de Bartholdi, se tient roide sur une colonne qui la magnifie, dominant le petit peuple des statues. Sous la plus haute tour, un paon fait la roue (il y en a un autre sur la façade de la maison bressane côté route), symbole de la fierté du créateur? D'autant que sur plusieurs faces de cette tour, on devine le moulage de la tête de Roger Mercier incrusté au milieu de masques en formes de soleils... Roi-Soleil, Roger Mercier? Qu'il ne se couche jamais, alors...
Les effigies de Roger Mercier moulées dans des soleils, ph.BM, 2013
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Commentaires
Espagnol, mexicaine et très méditerranéenne cette magnifique cour au bleu azuréen avec Neptune et Eole encadré par les sirènes. Ce que je trouve très beau c’est le regard porté par le taureau sur la castillane perchée. Dommage que l’on ne puisse pas zoomer les photos sur votre blog (est-ce dû à mon navigateur ?) pour mieux percevoir les sentiments de la Bête pour la Belle. Au fond je crois voir un lion.
Roger Mercier et Paul Bocuse ont une petite ressemblance, peut-être une physionomie locale ?
Écrit par : lucm.reze | 30/01/2014
Répondre à ce commentaireMerci Luc pour l'identification d'Eole que vous donnez sans avoir l'air d'y toucher.
Je n'ai pas donné trop d'images dans cette note volontairement limitée, se rapportant essentiellement à un site que l'auteur vient de quitter.
Vous commettez une erreur sur le regard du taureau, il est plutôt dirigé en réalité vers le matador, et même vers les spectateurs côté rue, à l'opposé de l'angle où fut prise la photo. La photo que j'ai mise ne vous permettait pas il est vrai de le repérer.
On trouve d'autres images de ce site sur Internet si vous voulez en savoir plus.
Je donnerais dans quelques mois, je l'espère, d'autres informations sur ce "Château" tirées de ma visite et de ma documentation, patience...
Et oui, il y a des lions de l'autre côté, et d'autres animaux, sur le mur côté rue, côté entrée du site. Ils encadrent la porte d'entrée en fait.
Écrit par : Le sciapode | 30/01/2014
Répondre à ce commentaireC'est un superbe site et nous frémissons à l'avance en pensant ce qu'il va devenir.
Écrit par : Régis Gayraud | 30/01/2014
Répondre à ce commentaireQu'est ce que vous proposez ? De créer une association pour sa sauvegarde ?
Écrit par : Zébulon | 31/01/2014
Pourquoi pas, mais il faudrait connaître la situation exacte.
Écrit par : Régis Gayraud | 01/02/2014
Répondre à ce commentaireC'est mal barré avec des postures aussi paresseuses d'emblée...
Écrit par : Le sciapode | 01/02/2014
Répondre à ce commentaireDamerey, nous nous sommes arrêtés et avons eu la chance de voir ce Monsieur qui nous a laissés prendre des photos, mais pas entrer : fatigué des "journalistes". Nous en avions parlé à Alain (Dettinger).
C'est un lieu superbe que nous n'avions vu mentionné nulle part. Il se trouvait sur la route de St Jean de Losne où nous embarquons parfois...
Écrit par : Danielle Stephane | 01/02/2014
Répondre à ce commentaireLe Poignard subtil est en train de se transformer en chronique nécrologique permanente. On se croirait presque aux "Carnets de l'Iliazd-Club"...
Écrit par : Régis Gayraud | 01/02/2014
Répondre à ce commentaireRien à voir sinon l'age de l'artiste, donc juste en passant une facétie de l'actualité :
http://fr.news.yahoo.com/peint-tableau-hollande-trierweiler-s%C3%A9parent-avant-qu-39-120407248.html
Écrit par : Cosmo | 03/02/2014
Répondre à ce commentairePas terrible ce double portrait...
Écrit par : Le sciapode | 04/02/2014
Répondre à ce commentaireCe n'est pas Flanby sur ce tableau, c'est un yaourt light.
Écrit par : Atarte | 05/02/2014
Répondre à ce commentaireVous avez remarqué qu'il y a pas mal de temps que l'Aigre de mots n'est pas intervenu? Misanthrope qu'a l'air d'être ce type, ne serait-il pas mort, en train de pourrir dans sa mansarde, dans une totale indifférence de ses voisins? Il suffirait que sa fenêtre soit ouverte, et l'air vif de l'hiver, entrant dans sa turne, chasserait les mauvaises odeurs. Arrivé en été, ce ne serait déjà plus qu'un squelette. A ce stade, plus d'odeur. Attention, ça peut durer des années avant qu'on ne le découvre... Si quelqu'un le connaît, il faudrait peut-être aller voir...
Écrit par : Siger du Haryag | 08/02/2014
Répondre à ce commentaireL'Aigre de mots, cher monsieur, est un spectre qui hante la blogosphère. Obsessionnel comme il est, il prend grand soin de son squelette, qu'il époussette chaque matin, sans oublier de faire reluire son magistral os pénien, bien entendu...
Écrit par : L'aigre de mots | 10/02/2014
Répondre à ce commentaireOs pénien? Il est donc de la famille des chiens, des loups, des coyotes et des hyènes.
Écrit par : L'autre et Amon | 10/02/2014
Répondre à ce commentaireJ'y suis passé se samedi. Et y retourne dimanche en huit.....Roger Mercier était bien là,nous a reçu et nous nous sommes donné rendez-vous dimanche en huit pour une visite complète....
Il aurait donc repris le service ?
Tant mieux,cet homme est super.
Écrit par : Pinot Jean-Michel | 10/08/2015
Répondre à ce commentaireEt bien nous sommes "tombés" sur ce château tout a fait par hasard en rentrant de vacances (gps nous avait mal orienté ) et tant mieux !!!
Quelle histoire quelles histoires § Mr Mercier nous a fait faire une visite complète pour notre plus grand bonheur;
Écrit par : guinepain | 26/08/2015
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