Quasi - inconnu en 1975 , c'est lui qui en premier , a l'idée étrange de marier ces voix soul et gospel à des mélodies blanches , avec des arrangements électroniques . On peut concrètement dire que le disco a été enfanté par le mariage de voix afro-américaines avec la technologie de la musique européenne ou on peut aussi parler d 'une stylisation européenne du " Philadelphia Sound " , poussée à l'extrème . Cette musique expérimentale va donner naissance à une disco très érotisée. Donna Summer enregistre une démo en 1975 , dont elle a écrit les paroles et Moroder lui suggère , pour approfondir les sensations décrites par le texte , de mimer l'orgasme en chantant .
L'enregistrement se fait dans un studio plongé dans l'obscurité pour créer une ambiance intime , propice à l'abandon physique . De part son éducation , la chanteuse aura des difficultés à se " lâcher " , elle finira pourtant par y arriver en se mettant " dans la peau d'une Marilyn Monroe en quête de prouesses sexuelles " selon ses propres mots.
" LOVE TO LOVE YOU BABY " ORIGINAL SINGLE B - SIDE . part 2 . 4mn57 . (1975 ) : http://muzofon.com/search/donna%20summer%20love%20to%20love%20original%20long%207 Dès le départ , le disco va vite dégager des relents de soufre : produit inclassable ( noir mais pas soul ) et Pionnier du genre , "Love to Love You Baby " est volontairement construit avec des préliminaires , des montées , des pauses et une explosion finale sur lesquels s'épanouissent les râles et les gémissements ... Le tout formant évidemment une métaphore de l 'acte sexuel . Comme le sexe a toujours fait vendre , le disque de D. Summer explose le marché international du disque . En quelques mois , elle est consacrée comme étant LA reine du disco.
Ce succès sera vivement critiqué un peu partout : on parle alors de " récupération obscène de la misère sexuelle universelle " . Le single est censuré par certaines radios , il est également dénoncé par le révérend Jesse Jackson , fustigeant cet enregistrement " sexuellement dégradant " et au final , le Vatican lui même , condamnera la chanson ... Une ironie de l'histoire quand on connait le parcours de Donna Summer qui passera d ' une image de " déesse du sexe " à celle de " bigote chantante " dès les années 80 ... Des critiques qui ne l 'empêcheront pas de faire la carrière que l'on sait . Retrouvez ici une prestation T.V en live de " Love to Love You Baby " : http://www.youtube.com/watch?v=TsIzw94NiJsQuant au mythique Casablanca Records , à partir du succès de " Love to Love You Baby " , il a le vent en poupe et devient le label phare du disco, grâce au flair de Bogart . Dans cette atmosphère de disco sexué , on pourrait même dire " Casablanca a la trique " au vu de son logo conçu à partir du profil d'un sexe masculin en érection ...
SINGLE VERSION / http://muzofon.com/search/Cerrone%20Love%20In%20C%20Minor%20original%20edit%20part%201 la sauce prend et le petit moustachu trouve sa marque de fabrique : pied de batterie vigoureusement mis en avant (certains parlent de sa frappe de " bûcheron " ) allié à une superbe limpidité musicale où s 'alanguissent des râles de plaisirs féminins. Sur les conseils d' Alec Costandinos ( Love & Kisses ) avec qui Cerrone collabore , Le LP est finalisé aux studios Trident de Londres . Si le son y est magnifique , l'environnement est glauque au possible : Le Trident est situé dans une impasse aux relents de sexe poisseux , entourée de sex-shops , de peep -shows et de bordels ! Un décor qui sied donc parfaitement au thème principal du disque ... De cette grande période "sexe " , Cerrone résume : " Il faut bien l'avouer, à l'époque , on étaient tous des queues sur pattes ..."
Le vidéo -clip original ici : http://www.youtube.com/watch?v=Xay4S_3oWu4 Le LP de Cerrone est refusé par toutes les maisons de disques , il décide donc de créer son propre label Malligator et d'auto -éditer son disque . La légende veut qu'une erreur de manutention d'un disquaire fasse exploser la carrière du disque outre -Atlantique : Au lieu de renvoyer des caisses de Barry White en surplus , ce sont trois -cents exemplaires " Love In C Minor " qui partent pour New -York . Erreur porte-bonheur ou vraie tactique commerciale , le résultat est là : Le DJ David Mancuso diffuse ces 16mn érotiques dans les hauts lieux de la 'nightlife' New Yorkaise et les exemplaires restants de " LICM " s'arrachent rapidement. Ce succès est alors ignoré par le principal intéressé : les Majors américaines , contrairement au labels français , sont à l'écoute des DJ et ils cherchent désespérément l'auteur pour le signer , sans se douter qu'il est français... Puis les choses se gâtent : Faute de mieux , le célèbre label américain Casablanca Records signe le groupe Frankie Crocker & The Heart and Soul Orcherstra pour une cover désexualisée et très différente de la version originale de " Love In C Minor" : http://tempfile.ru/file/2867368 . Tandis que fleurissent un peu partout des versions pour le moins ternes : http://muzofon.com/search/Love%20in%20C%20Minor%20costandinos Le but de Cerrone est alors de récupérer la paternité de son titre , de " tuer cette maudite reprise " selon ses propres mots et de signer avec un label américain . Ce qu'il fera avec Atlantic Records . Au printemps 77 , " Love in C Minor " triomphe enfin avec des millions d'exemplaires vendus à travers le monde . Armé d'une inébranlable confiance en lui , le french discoman va continuer à surfer sans effort sur cette vague de luxe & luxure . Au cours de la seule année 77, il enregistre cinq albums au studio trident . Influencé par Giorgio Moroder , son troisième album et ultime pièce maitresse " Supernature " laisse plus volontiers place aux effets électroniques . C'est à nouveau un immense succès récompensé le 30 juin 1978 au Billboard Disco Forum de Los Angeles .
Cerrone y remporte cinq trophées : artiste disco , artiste masculin disco , compositeur disco , meilleur producteur de musique disco et arrangeur disco de l'année ! Ces prix lui sont remis par Donna Summer et les Bee Gees , élus respectivement meilleur artiste féminine disco et meilleur groupe disco , signe suprême de reconnaissance de ses pairs les plus prestigieux .
Durant les quatre années de gloire du disco , le son évolue rapidement : En 76 , il n'est encore qu'une transition entre le son de Philadelphie et les arrangements avant - gardistes qui apparaitront un an plus tard . En 77 , le "disco -porn" est à son apogée , avant de tomber quelque peu en désuétude avec l'arrivée des sonorités électroniques. 1977 voit donc l'arrivée d 'actrices porno se lançant dans la musique comme Marilyn Chambers produite par Michael Zager ( auteur du célèbrissime tube " Let 's all chant " )
Avec " Benihana " : http://muzofon.com/search/chambers%20benihana et son final explosif , miss Chambers nous prouve que sa réputation de reine du X n'est pas usurpée .... Tandis que la France fantasme sur la sexy Jennifer et son " Do it For Me " :
http://planete-disco.blogspot.fr/search/label/JENNIFER%20%22%20DO%20IT%20FOR%20ME%20%22%20%20%281977%20%29 Tous ces gémissements suggestifs font désormais partis du paysage musical . Même Claude François pousse ses clodettes à la chansonnette érotique dans un registre totalement kitsch qui sied souvent aux productions françaises de l'époque :Les trois danseuses de Paradise Birds font quant à elles , une reprise très hot du " Love Affair " de Claudia Cardinale avec cris et soupirs lascifs : http://tempfile.ru/file/2949518
GIORGIO MORODER " OH L'AMOUR " ( Hot Sauna Re -Edit ) : http://muzofon.com/search/GIORGIO%20L%20AMOUR%20SAUNA%20HOT L'alter ego et producteur de Donna Summer ne reste pas dans l'ombre de sa créature et sort son premier LP disco " knights in white satin " . Ce sera sa seule incursion dans l'érotisme au masculin , l'année suivante ses expérimentations électroniques l'intronisent comme le producteur disco de référence.
Plus surprenant encore , le musicien , compositeur et poète Rod Mc Kuen se transforme en vieux libidineux le temps d'une ode à la masturbation ( au passage merci à mister Julian pour cette découverte ) http://muzofon.com/search/ROD%20MCKUEN%20easy Mc Kuen nous explique en 4mn et sans un mot , comment " glisser facilement à l'intérieur .." avec "Slide ...Easy in " . Un titre totalement pornographique qui , s'il ne possède pas la subtilités des arrangements d 'un Moroder ou d'un Cerrone , n'en reste pas moins efficace dans le genre ...
Du coté de L'Italie , on peut citer ce très gay " DUE " (1979 ) : http://muzofon.com/search/timothy%20e%20luca%20due Un single bisexuel puisque la face B devient Timothy & ....Sarah !
78 et 79 voient encore quelques titres très axées sur la pornographie , mais cette tendance se raréfie progressivement .
POUSSEZ !" COME AND DO IT " : http://muzofon.com/search/poussez%20come%20do%20it Les productions de 1978-79 restent très fortement connotées sexuellement , cependant elles n'ont plus besoins des exultations orgasmiques de leurs glorieuses ainées de 76 -77 : l'hédonisme , la liberté sexuelle et l'abandon de soi sont inhérents au mouvement . Dans toute l'histoire de la musique , on n'aura jamais autant parlé de l'orgasme féminin & masculin ( Plus anecdotiquement , on ne compte plus les titres où l'on peut entendre l'expression : " c'est bon !")
THE PUMPS " BOY I NEED YOUR LOVE ( c'est bon ) " (1979) : http://muzofon.com/search/the%20pumps%20I%20need
Avec le projet de studio MUST , on arrive au bout du chemin : A peu près tout a été dit dans ce domaine . SADO MASO DISCO ( vocal & instrumental ) : http://muzofon.com/search/must%20sado%20maso%20disco
Il est alors temps de dire au revoir au porno dans le disco ... mais pas au plaisir que procure cette musique !