Aujourd'hui je vous montre comment je teins. Ce n'est ni un secret parce que la plupart des teigneuses font à peu près pareil, et ce n'est franchement pas sorcier non plus mais il faut un peu de matériel quand même. Attention, post long !
En parlant de matériel, je l'ai toujours sous la main. J'ai la chance d'avoir 2 plans de travail dans la cuisine. Un plan pour préparer les repas, et un autre plan sur lequel je teins et je carde. Tout le matos de teinture est là, pas loin, tout prêt :
Je prépare en effet mes teintures à l'avance, environ 1 litre pour 10 grammes de poudre. Ce qui me donne des liquides prêts à l'emploi. (oui j'aime l'Hépar, que voulez-vous, personne n'est parfait!) J'ai au préalable jeté une bonne cuillère à café d'acide citrique dans ma bouteille avant d'y mettre la poudre et l'eau. Ensuite je secoue bien la bouteille pour mélanger tout ça et hop, c'est prêt. J'utilise de l'acide citrique car ça n'a aucune odeur contrairement au vinaigre blanc qui sent vraiment très fort.
Le préalable à la teinture, c'est le trempage de la fibre. Eau tiède + une bonne rasade d'acide citrique (oui, encore..), trempette pendant.. euh... ça dépend du temps qu'on a. Il faut que les fibres soient bien imbibées, et que tout l'air se soit échappé. Vous remarquerez que je fait tremper les fibres directement façonnées sous formes de tresses. En effet, quand on met des fibres dans l'eau, j'ai toujours l'impression qu'elles vont se barrer dans tous les sens au moment où je vais vouloir les récupérer donc je les tresse, elles me semblent plus facile à manipuler ensuite. Là nous avons un mélange de mérinos et glitz, tout doux et un peu brillant.
J'ai décidé de teindre 2 tresses en violet-bleu-vert. Il faut toujours garder à l'esprit que quand on teint, on ne sais jamais vraiment à l'avance ce qui va sortir, et d'autant plus quand on mélange des couleurs. Les molécules parfois se désolidarisent au contact des autres couleurs, et ça crée parfois des nuances qu'on est bien incapable de reproduire ensuite. Plus de teintes on mélange, plus on a de chance d'arriver à un résultat incertain. Parfois heureux, mais parfois super décevant aussi.
J'ai donc 2 nuances de verts que je vais mélanger, un bleu, et un violet. Mes petits pots me servent à mélanger et à tester les couleurs. Notez que j'ai déjà installé le film plastique sur lequel je vais faire ma patouille.
Étalage des tresses. Vous noterez que je laisse encore les tresses sur le plan de travail. Je les ai pressées pour faire sortir le trop plein d'eau, et je les laisse comme ça parce que j'aime bien aussi que la teinture n'aille pas absolument partout. J'aime bien laisser parfois quelques partie blanches, car cela créera des nuances plus claires dans le filage. Ceci dit, je glisse ma grosse seringue dans les replis de la tresse pour ne pas non plus laisser trop de blanc.
Allez c'est parti !
Je verse la couleur sur les fibres en essayant de la répartir également sur toute la longueur de la tresse car je n'ai pas pour objectif de faire un dégradé mais plutôt un mélange.
Ensuite, j'applique de la même façon les autres couleurs, en comblant les parties blanches petit à petit. Je retourne les tresses aussi pour faire la même chose de l'autre côté.
Mon objectif étant de créer des nuances supplémentaires à celles que j'applique, j'appuie sur les fibres pour combler encore les blancs, et mélanger un peu plus les couleurs qui sortent de la fibre. Quand je juge que j'ai mis assez de couleur, et quand les fibres sont bien imbibées, je replie le film plastique autour des tresses, j'emballe et je plie ou j'enroule les tresses une par une.
Je fais la même chose sur la 3e tresse qui continuait de tremper, avec d'autres couleurs cette fois-ci, 2 verts, 2 sortes de orange, un peu de jaune, et même une goutte du mélange de la teinture bleu-violet d'avant qui restait au fond du pot.
J'emballe chaque tresse dans un sac de congélation. Normalement, ainsi emballées, les fibres ne vont pas bouger et ne feutreront pas. Allez, à la casserole maintenant ! (Gamelle à 2 balles exclusivement réservée à la teinture!)
Les sachets sont plongés dans l'eau déjà chaude, et je laisse cuire pendant .. euh... je ne sais pas trop en fait.. là ça a dû chauffer pendant une demie-heure, et puis j'arrête le feu et je les laisse encore pendant que ça refroidit.
J'ai fait cuire dehors mais habituellement, quand le poêle est allumé à l'intérieur, je pose la gamelle dessus et ça chauffe tranquille.
Maintenant, je peux aller me faire un thé et rédiger ce post !
ça veut dire que vous verrez les résultats au prochain épisode car tout est encore emballé et dans la marmite à l'heure où j'écris! Surprise surprise !
Passez une bonne soirée !