Maison des jeunes,Chalet- Gerard Grandval, Maurice Calka

Maison des jeunes, Chalet expérimental...
Architecte: Gerard Grandval
Sculpteur: Maurice Calka
Ingénieur: Rousseau
Réalisation: SERA (Société d'Etudes et de Réalisations Architecturales)
1967 - 1972

Franconville - Maison des jeunes, La Plagne - Chalet expérimental, Boiscommun - Maison des jeunes, Arette, la Pierre-Saint-Martin - Ecole de ski, Floralies d'Orléans...


La Plagne - Chalet expérimental

Un wagon en haute montagne francs - Connaissance des Arts - 1969

« Une résidence tertiaire, dit l'architecte français Gérard Grandval, doit s'intégrer dans le paysage par une sorte de mimétisme. » Ainsi, avec ses formes douces, arrondies, imitées de celles que la neige elle-même prend en s'amoncelant, le chalet-coquille installé à la Plagne.(en Savoie). Techniquement, à l'intérieur comme à l'extérieur, c'est une maison conçue à la manière d'un bateau de plaisance. La coque, en bois moulé recouvert de polyester, s'avance en porte à faux au-dessus du vide. De la petite terrasse, en lattes de chêne, on découvre, comme du pont d'un navire, un paysage sans limites. 

Sous le toit de polyester moulé, le problème était de distribuer au mieux l'espace très limité : « En vacances, on accepte très bien de vivre dans des surfaces réduites. » Il y a deux chambres-cabines et une salle de bain à l'arrière; à l'avant : un living-room avec cuisine épicerie et bar. Toutes les surfaces sont habillées de pin des Landes. Tous les meubles sont incorporés, pas un centimètre n'est perdu. Un chauffage électrique fonctionne en veilleuse quand la maison est inoccupée pour éviter le gel. Par ses courbes, ses couleurs, la salle commune relève d'un goût baroque qui caractérise d'ailleurs les œuvres de M. Gérard Grandval — en particulier ses projets pour les immeubles en forme de corolles qu'il doit construire à Créteil.

Il s'agit d'un prototype conçu par l'architecte français Gérard Grandval à la fois dans l'esprit des habitations de montagne et dans celui d'une cabine de bateau. La surface de terrain nécessaire pour l'implanter est très réduite (85 m2). Le bloc architectural est soit posé sur une plate-forme de béton, soit supporté par des poteaux métalliques. Dans l'exemple présenté, il est à 0,50 m du sol à l'arrière et à 3,50 m à l'avant; on accède au chalet par l'arrière et sur le côté, comme sur un bateau, par des échelles. 

La coque en bois collé est recouverte d'éléments polyester. 

Tout l'intérieur est en bois de pin des Landes ignifugé et vernis polyester préfabriqué en panneaux et assemblés grâce à un système de nervures. La terrasse est en même matériau avec caillebotis de chêne; la façade est laquée de bois rose-orangé. Les appuis de fenêtre en polyester et les portes en bois laqué. 

Les dimensions extérieures sont 5,50 x 8 m. 

Intérieur:

Six personnes peuvent y séjourner. Voir le plan : deux chambres cabines, un living-chambre-cuisine et une salle de bains. 

Mobilier:

Le mobilier incorporé, en pin des Landes comme murs, est dessiné par l'architecte, y compris la cuisine-épicerie, le bar, la bibliothèque et les tables basses.

Confort:

La cuisine est équipée d'une cuisinière électrique. L'eau chaude est obtenue par un ballon électrique à accumulation, situé au-dessus de la salle de bains. Chauffage électrique. En hiver, lorsque la maison est inhabitée, il est possible de réduire le chauffage pour maintenir .une température « d'entretien » de 5°.

Réalisation et prix:

Le chalet peut être monté en l'espace d'une semaine. Son prix tourne autour de 60 000 F avec le mobilier, mais sans le branchement (eau, électricité) ni les fondations.

Il est actuellement réalisé en France par la SERA (Société d'études et de réalisations architecturales). On compte à ce jour plusieurs réalisations achevées : trois à la Plagne (Savoie) et plusieurs à Franconville (Val-d'Oise) et à Orléans (Loiret). Il est question de la réaliser industriellement aux Etats-Unis. 

Celui que nous reproduisons appartient à une société de la Plagne qui y reçoit des hôtes ou des locataires. 

Arette, la Pierre-Saint-Martin - Ecole de ski

























Orléans - Les Floralies  - 1967
photo: archives.orleans

 



Boiscommun -  Maison des jeunes
info: http://archipostalecarte.blogspot.fr/2016/08/le-boiscommun-un-grandval-et-des.html










Franconville - Maison des jeunes



















Photos suivantes: archives Calka: https://www.facebook.com/MauriceCalka

Paris - Bureaux, boutique, Cacharel - Gerard Grandval

Paris - Boutiques, Bureaux "Coquilles" pour Jean Bousquet, Cacharel
Architecte, Décorateur: Gerard Grandval
Création: 1968








Une des "Coquilles" créées par Gérard Grandval pour les bureaux Cacharel à Paris.








Jean Cacharel (Jean Bousquet) dans son bureau.
























Show-room Cacharel.




Boutique Cacharel aux Champs-Élysées.



Photos:
Architecture d'Aujourd'hui - Octobre, Novembre 1968
Créé - Janvier, Février 1972

Créteil - Les Choux - Maisons-fleurs - Gérard Grandval

Créteil - Les Choux - Dalhia - Epis de maïs - Maisons-fleurs

Architecte: Gérard Grandval
Dessin des balcons: Maurice Calka
Construction: 1969 - 1974.

Les Choux de Créteil (Val-de-Marne), aussi appelés les « épis de maïs », sont un grand ensemble architectural créé par Gérard Grandval. Il a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle » du ministère de la Culture.

Dix tours rondes de 15 étages constituent l'élément essentiel de ce grand ensemble. Leur forme, semblable à un chou-fleur en raison des balcons, donne son surnom, à ce quartier. Ces balcons, dans l’idée de l’architecte, étaient destinés à être végétalisés, ce qui auraient modifié l’aspect extérieur des immeubles support de jardins, au gré des saisons.

   

carte postale Raymon.

On Construit 15 maisons-fleurs à Créteil

article de 1965 - Elle

Inventer des maison-fleurs, c'est difficile. Convaincre des financiers, des entrepreneurs, des commissions municipales, des architectes officiels qu'il faut planter quinze maisons-fleurs au cœur d'une banlieue sans histoire, c'est un miracle. C'est fait.

Il y a eu un miracle à Créteil. Dans quelques mois, les premiers pétales de gigantesques dahlias de béton vont sortir de terre. Le magicien: un architecte accablé de diplômes (dont un Grand Prix de Rome) mais qui s'est fait un devoir d'oublier très vite ce qu'on lui avait appris aux Beaux-Arts.

Gerard Grandval est notamment l'inventeur des maisons-coquilles, cylindres de polyester, qu'on monte en trois jours et qu'on plantesur pilotis n'importe où ; et des bureaux - cocons, cellules multicolores disposées comme d'énormes cubes de plastique dans un local clos. Le bureau directorial est un cube comme les autres mais en Plexiglas : les murs, les tables, les telephones sont transparents. Dans le bureau-aquarium, le patron voit tout et tous voient le patron.

Les immeubles-fleurs de Créteil sont, à premiere vue, encore plus fous que les bureaux-cocons, l'aquarium directorial et les villas-cylindres.

Imaginez une sorte de monstrueux dahlia de 50 metres de diametre sur 15 metres de haut. Au centre de la fleur. Sur les trois premiers étages : une rampe-parking où sont garées les voitures des locataires. Ascenseurs et escaliers partant de chacun de ces trois premiers étages (en vocabulaire architectural "niveau") desservent l'ensemble. Au-dessus de ce silo à voitures, une terrasse, un jardin suspendu, des arbres, de vraies fleurs.

Contre la ville-casier.

Autour du garage en rond, formant une vaste couronne : les appartements. Tous, à l'exception de quelques chambres donnant sur l’extérieur. Tous, sans exception, sont équipés d'un balcon-pétale, vaste coquille de béton atteignant presque deux mètres dans sa plus grande hauteur et cinquante centimètre à ses extrémités. Cette disposition insolite mais très étudiée permet à l'occupant de l'immeuble-fleur d'avoir, à droite et à gauche de son balcon, une vue sur la ville et, au centre, une sorte d'oasis isolée et protégée de l’extérieur.

A l'abri de son pétale, le locataire des maisons-dalhia vivra comme dans un jardin d'hiver à ciel ouvert.

Carte postale Edition Abeille.

Pourquoi des maisons-fleurs, des cités-fleurs ? Gérard Grandval répond:

Parce que les villes-casiers sont sinistres. J'appelle villes-casiers ces ensembles cubiques, rectilignes, bien propres, sans mystère.
La fleur, c'est l'anti-cube. On m'a dit que mes immeubles-dahlias ressemblaient plutot à des choux. Je n'ai rien contre les choux. Je préfére les maisons-choux à ces grosses masses perpendiculaires betes et fades.
Il faut construire flou et fou, végétal et mouvant.
I faut surtout se méfier du fonctionnel. Le fonctionnel est sans cesse démenti. Saint-Tropez, c'est célèbre, non ? Eh bien, c'est un port de pécheurs parfaitement anti-fonctionnel. Et Megève ? C'est un village savoyard pas plus fonctionnel que saint-Tropez.

Aujourd'hui, il est facile de faire de l'anti-cube, de l'anti-casier. Faire beau ne coute pas plus cher que faire laid.
Pourquoi s'obstine-t-on alors à construire "cube" au lieu de construire "fleur" ?
Parce que c'est plus facile et plus simple. Et puis aussi parce qu'on a oublié ou qu'on méprise ce vieux génie latin qu'on appelle le lyrisme.

Extrait de "La Ville bidon" ou "La Décharge" film de Jacques Baratier - 1975

   

   

 Le Girafogire, créé par Jacques Carelman pour Art Ur. Carte postale CIM.

 

   

Livrés en mai 1974, ces immeubles sont nommés « Les Epis de Maïs ». Le groupe d’habitations quant à lui est baptisé « Cité du 21ème siècle ». Néanmoins, la crise économique n’aidant pas, ces habitations - qui suscitent plus le scandale que la curiosité - rencontrent des difficultés pour se vendre. En février 1976, 300 logements restent à commercialiser. Une campagne publicitaire choc sur « les choux » pour relancer les ventes donnera définitivement ce nom à ces immeubles. (PSS)

photo: Jours de France - Février 1973