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Coupe de l'America: "On veut viser haut", confie Franck Cammas (Orient Express Racing Team)

Le voilier d'Orient Express Racing Team, au large de Barcelone le 29 août 2024

Le voilier d'Orient Express Racing Team, au large de Barcelone le 29 août 2024 - Norberto Maccagno/LiveMedia/Icon Sport

Franck Cammas, responsable de la performance, a précisé les objectifs d’Orient Express Racing Team dans un entretien accordé à RMC Sport avant la première victoire décrochée au large de Barcelone, jeudi 29 août.

Après avoir patienté 35 minutes pour avoir des conditions de vent suffisantes les organisateurs de la Coupe Louis Vuitton (éliminatoires de la Coupe de l’America) ont donné le top départ de la 37e édition à 14h45. Dans ces petits airs (10 noeuds de vent environ mais un bateau à 40 noeuds de vitesse, 77 km/h), le défi français Orient Express Racing Team s’est imposé après un beau départ et à l’issue des trois tours au large de Barcelone avec 24 secondes d’avance sur les Suisses d’Alinghi lors de leur premier match race.

Grâce à cette victoire, les Français empochent un premier point. Sept courses qualificatives suivront, dont un autre ce jeudi face aux Italiens de Luna Rossa. Les cinq challengers vont s’affronter pendant huit jours, quatre participeront aux demi-finales. Le challenger vainqueur affrontera le "defender" néo-zélandais lors de la Coupe de l’America mi-octobre.

Avant ce premier départ, RMC Sport s'est entretenu avec Franck Cammas, responsable de la performance.

Même si vous n'êtes pas à bord, la pression est-elle similaire à un matin de départ de course au large ?
C'est un peu différent. Mais il y a le stress de la compétition. C'est comme le trac avant de rentrer sur scène. Et cette entrée est donnée pour cette Coupe de l’America aux Français et aux Suisses. Donc c'est très sympa déjà de se dire qu’on ouvre le bal de la 37e édition. Et oui il y a une pression parce qu'on veut passer ce premier tour qui permet d'être en demi-finale. Le premier match face aux Suisses est un match très important pour cet objectif-là avec un adversaire qui peut être notre concurrent direct. Ça donne une pression supplémentaire, mais c'est pour ça qu'on aime la compétition de haut niveau. Ça nous permet d'être concentré et de donner le meilleur de soi-même.

Si vous avez découvert le bateau assez tard en juin par rapport à vos concurrents, constatez-vous une progression satisfaisante ?
Oui, c'est une progression qui est forcément un peu plus importante que chez nos adversaires parce qu’on vient de plus loin et qu'on découvre ce type de bateau. Peu ont participé aux précédentes éditions de la Coupe donc toute cette ambiance et cette pression, il faut arriver à l'encaisser. Mais l'équipage sur les entraînements est capable de faire des trucs très très bien. Sur les courses également contre les meilleurs adversaires, on est capables d'être devant. Il faut arriver sur une manche de 20 minutes à avoir le moins d'erreurs possibles car l'erreur coûte extrêmement cher. L'erreur est forcément évitable puisqu’on navigue sans erreur souvent. Mais il y a plus de chances malheureusement de faire des erreurs sous la pression. Donc c'est ça qu'il faut réussir: être à notre niveau pendant cette première manche. Si on est à notre niveau dans les manœuvres, dans les départs, sans forcément prendre des risques et en tuant l'adversaire, ça nous suffira certainement pour être devant. On a confiance dans la performance du bateau.

On vous présente souvent comme "le petit projet” de cette Coupe. Malgré tout, les ambitions sont grandes. Au point de pouvoir se retrouver comme challenger en finale contre les Néo-Zélandais?
Oui, on veut viser haut car on a quand même un bateau très proche des Néo-Zélandais. On connaît les performances qu'ils ont montré avec ce bateau “frère” sur le mois précédent. Donc évidemment, ils ont beaucoup plus d'expérience que nous, ils vont directement dans les points optimums du fonctionnement. Nous, on tâtonne plus car on découvre tout ça. Mais on a la confiance d'avoir un très bon outil en main, c'est quand même une grosse part de performance sur la Coupe de l'America. Avoir un bateau rapide n'est jamais évident. Et déjà cet obstacle là est bien franchi par notre équipe. Ensuite, il y a aussi tout le reste. Là-dessus, on est en très forte progression donc j'espère qu'on aura des très bonnes surprises. Maintenant on y est, on s'est préparé au mieux pour aujourd'hui. On n'a rien à regretter. On s'est vraiment donné les moyens pour être le plus prêt possible aujourd'hui et et donc déjà on peut sourire et être content de ça.

Pierre-Yves Leroux