Tennis: la Française Tubello porte plainte pour cyberharcèlement et usurpation d'identité

Marquer le coup. Après avoir reçu plus de 300 messages haineux après une défaite en août au Pérou, la joueuse de tennis française Alice Tubello a porté plainte vendredi auprès du parquet de Paris pour cyberharcèlement de la part de parieurs sportifs, a appris samedi l'AFP de source proche du dossier.

La 219e joueuse mondiale a participé en août au tournoi de tennis d'Arequipa, au Pérou, où elle a perdu en quart de finale face à la Péruvienne Dana Guzman. Cette défaite a déclenché une déferlante de haine à son égard de la part de parieurs sportifs. Elle avait immédiatement dénoncé la situation en publiant des captures d'écran sur son compte Instagram et en interpellant l'ITF, responsable du circuit secondaire: "Je pense qu'il est temps de faire quelque chose non?"

Sa plainte a aussi été déposée pour usurpation d'identité: une fausse page Facebook, désormais fermée, lui était attribuée et présentait son père comme un pédocriminel. Le contenu de cette fausse page, alimentée par des publications présentant son père comme "un pédophile" ou des messages racistes, a particulièrement heurté la joueuse. "Ils ont touché à ma famille, je ne lâcherai rien", a-t-elle assuré à l'AFP, espérant que les enquêteurs puissent identifier et arrêter les auteurs.

"Des parieurs derrière le grillage de mon terrain"

La Française de 23 ans a fustigé des "dérives récurrentes avec les paris sportifs, sponsors de l'organisation mondiale du tennis". "Que ce soit une victoire ou une défaite, à chaque fois après un match, je reçois des messages haineux", a-t-elle témoigné.

"J'ai même déjà eu des parieurs qui venaient derrière le grillage de mon terrain", confie-t-elle. "La sécurité a augmenté sur les tournois, mais il y a toujours ce phénomène d'abus en ligne sous couvert d'anonymat".

Alice Tubello n'est pas la première à être victime de ce fléau, qui touche encore trop souvent les joueurs de tennis, quel que soit leur niveau. Caroline Garcia, demi-finaliste de l'US Open et vainqueure du Masters en 2022, a aussi dénoncé des messages de haine la visant sur les réseaux sociaux fin août: "J'espère que ta mère va mourir", "tu devrais penser au suicide"...

"Cela me fait du souci pour les jeunes joueurs qui débarquent et doivent affronter ce genre de choses", a déclaré la Lyonnaise à propos de ce phénomène désormais connu dans le monde du sport, et particulièrement dans le tennis. "Des tournois continuent de nouer des partenariats avec des entreprises de paris sportifs qui continuent d'entraîner des gens vers l'addiction aux paris (...). On continue de promouvoir ces sociétés qui détruisent la vie de certaines personnes", s'est-elle insurgée.