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Tennis: Alice Tubello victime de cyberharcèlement et d'usurpation d'identité après une défaite à Arequipa

Après une défaite lors du tournoi d'Arequipa au Pérou, la Française Alice Tubello, 219e joueuse mondiale, a été victime de cyberharcèlement. Elle dénonce aussi une usurpation d'identité faisant croire que son père serait pédophile.

Une histoire sordide. Après sa défaite face à Dana Guzman en trois sets lors des quarts de finale de l'ITF d'Arequipa au Pérou, la Française Alice Tubello, 219e joueuse mondiale, a été la cible d'un cyberharcèlement massif de la part de parieurs déçus et d'une usurpation d'identité, visant à faire croire que son père serait pédocriminel.

Au total, l'athlète a dénombré pas moins de 300 messages de haine sur son compte Instagram et a décidé d'en faire des captures écran afin de dénoncer la situation. Elle a aussi mentionné l'ITF, responsable du circuit secondaire. "Je pense qu'il est temps de faire quelque chose non?": Alice Tubello raconte à L'Equipe qu'habituellement elle reçoit "une dizaine, maximum une vingtaine, une trentaine" de messages de haine après chaque match. Mais que l'ampleur des messages reçus ce 23 août au soir dépassait les limites.

Les commentaires reçus par Alice Tubello après sa défaite au Pérou, le 23 août 2024.
Les commentaires reçus par Alice Tubello après sa défaite au Pérou, le 23 août 2024. © Capture écran

La joueuse explique que si autant de personnes se sont mises à l'insulter, c'est en raison de son incroyable progression au classement WTA: "Je dois être à plus de 50 victoires (57 en 2024). J'étais 800e en début de saison (722e le 29 janvier), là je me retrouve 200e (219e). Et je pense que les gens qui n'y connaissent pas grand-chose misent de l'argent sans réfléchir."

Une page Facebook usurpe son identité et la fait passer pour une victime d'un père pédophile

Son adversaire du soir elle, évolue sur le circuit universitaire américain et n'était donc pas classée en WTA, laissant dire aux parieurs qu'elle allait sûrement gagner. Depuis, elle subit des menaces de ceux qui ont perdu de l'argent suite à sa défaite. Un internaute lui a même envoyé: ''Je sais où tu habites, je vais te retrouver et te mettre dans une boîte."

Sauf que cette fois-ci, certains ont crée une page Facebook intitulée ''Alice Tubello my shame and struggles'' (Alice Tubello, ma honte et mes difficultés), usurpant son identité pour la faire passer pour la prétendue victime de son père qui serait pédophile. Il y a partagé toutes les photos de sa famille, ses cousins et ses cousines. Une publication fait même des allusions racistes sur un membre de sa famille, le comparant à un "petit singe".

La fausse page Facebook usurpant l'identité d'Alice Tubello la faisant passer pour la victime d'un père qui serait pédophile, le 23 août 2024.
La fausse page Facebook usurpant l'identité d'Alice Tubello la faisant passer pour la victime d'un père qui serait pédophile, le 23 août 2024. © Capture écran

La page aujourd'hui supprimée, après deux jours en ligne, avait notamment comme photo de couverture un message "Alice Tubello, ma honte d'avoir un père pédophile" et comme description: ''Bonjour, je m'appelle Alice Tubello, j'ai de la honte et de la haine pour mon père qui a abusé de deux enfants et je m'automutile à cause de cela.''

Alice Tubello va porter plainte

"Autant les menaces de mort, les commentaires haineux, bon, ce n'est pas acceptable, mais j'ai l'habitude. Mais là, attaquer toute ma famille, publier des photos de tous mes cousins mineurs, attaquer sur un sujet comme la pédophilie...", pointe du doigt Alice Tubello auprès de L'Equipe.

En réponse à cette fake news et cette usurpation d'identité impliquant toute sa famille, la joueuse de 23 ans a depuis posté un message pour prendre la défense de son père, accompagné de photos avec lui: "Parce que mon père... Je vous laisse swiper pour découvrir qu'il est le héros de deux enfants. S'ils étaient tous comme lui, je vous promets qu'on n'en serait pas là. Anyway, c'est dans la tempête qu'on renait de ses cendres, alors tempête, BONJOUR!"

Alice Tubello assure qu'elle va porter plainte en rentrant en France, mais estime aussi malheureusement que ces épisodes de cyberharcèlement vont reprendre. "J'ai juste envie de partager, de servir d'exemple et d'éveiller les consciences, assure-t-elle. Que vraiment quelque chose se crée. Essayer de trouver des solutions. Sinon, il va y avoir un drame. Ce n'est pas possible."

AC