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Roland-Garros: éternel Nadal, sacré pour la 12e fois après un récital

Malgré la perte d'un set, Rafael Nadal a décroché ce dimanche son 12e titre à Roland-Garros en venant à bout de son adversaire de l'an passé, Dominic Thiem (6-3, 5-7, 6-1, 6-1). Avec un gros niveau et le sentiment de pouvoir encore écraser n'importe qui sur terre battue.

Il n'y a pas eu de correction aussi cinglante que l'an dernier. Pour son 11e sacre sur l'ocre parisien, Rafael Nadal avait collé trois sets à Dominic Thiem en finale (6-4, 6-3, 6-2). Pour son 12e titre à Roland-Garros, l'Espagnol a livré bataille... durant deux sets, avant de plier l'affaire. Et est une nouvelle fois sorti vainqueur face à l'Autrichien (6-3, 5-7, 6-1, 6-1). 

Nadal a pris le dessus physiquement

Le bras de fer espéré a tourné court après deux premiers sets pourtant très prometteurs. Sorti d'un marathon contre Novak Djokovic en demi-finales (cinq sets, entrecoupés d'interruptions pluvieuses sur deux jours), Thiem est arrivé avec dans les jambes deux heures de jeu de plus que son adversaire, qui était tranquillement retourné à l'hôtel samedi après son entraînement, pendant la deuxième demi-finale (13h24 de jeu avant la finale pour Nadal, 15h25 pour Thiem). Cela a sans doute pesé.

Autant que l'assurance du Majorquin. Poussé dans ses retranchements, Rafael Nadal a fini par prendre le dessus physiquement sur Thiem durant la première manche, pour boucler l'affaire à 6-3 en 53 minutes. On pensait la machine lancée. Elle s'est enrayée. Temporairement. 

La punition du troisième set

13 coups gagnants pour l'Autrichien et 12 fautes directes pour le roi de Roland-Garros et voilà la finale relancée, avec le gain de la deuxième manche pour Dominic Thiem (7-5). Impérial au filet, le finaliste malheureux de l'an passé a serré le jeu et osé encore davantage pour faire trembler son adversaire.

La punition n'en fut que plus rude. Le troisième set? A sens unique. 6-1 pour Nadal en... 24 minutes. Impossible à déborder, alors que Thiem payait sans doute sa débauche d'énergie du début de match et du tournoi tout entier. Même topo dans le dernier set, même score aussi, avec un break d'entrée là aussi et une anticipation du moindre coup de l'Autrichien... Un adversaire débordé, au point de rester sur place sur plusieurs coups de pétard frappés en avançant par son bourreau. Il n'y avait finalement plus match.

Des chiffres hallucinants à Roland-Garros

Un monstre au regard noir, qui s'attendrit quand la victoire est au bout, un mastodonte que le public français a appris à aimer. Pour en faire, pétri d'admiration, son autre chouchou après Roger Federer. Une légende à 100% de victoires en finale de Roland-Garros, pour 12 triomphes au total. Il n'a perdu que deux fois Porte d'Auteuil (8es de finale 2009, quarts de finale 2015 et un forfait en 2016). 

Mine de rien, grâce à son règne sans partage sur la terre battue parisienne, le joueur de 33 ans compte désormais 18 titres du Grand Chelem. Soit seulement deux de moins que son éternel rival Roger Federer, de cinq ans plus âgé. Et donne le sentiment, après des saisons 2015 et 2016 marquées par les blessures, d'avoir retrouvé son lustre d'antan. Ses alertes à Monte-Carlo (élimination en demi-finales) et Barcelone (demi-finale perdue contre... Thiem)? Des avertissements vite effacés pour un constat: même l'Autrichien, amené à lui succéder, va devoir encore patienter.

A.Bo