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Propos racistes: l’avocat de Jaminet plaide l'"humour potache, vulgaire, voire discutable"

Dans la tourmente après la diffusion d'une vidéo où il tient des propos racistes sous l’emprise de l’alcool, Melvyn Jaminet risque toujours une sanction de la part du Rugby club toulonnais. Via un communiqué diffusé ce mardi, l’avocat de l’arrière varois a expliqué le contexte derrière cette vidéo et l’a reliée à un groupe privé d’amis sur les réseaux sociaux où les membres partagent des contenus humoristiques.

Avant même la triste affaire Jegou-Auradou, accusés de viol aggravé en Argentine, la tournée estivale du XV de France a été marquée par une autre polémique d’envergure après la diffusion d’une vidéo où Melvyn Jaminet a promis de mettre "un coup de casque" au premier "arabe" qu’il croise. Ecarté de la sélection et renvoyé à Toulon, l’arrière varois a été convoqué par la direction de son club en vue d’une sanction. Malgré des excuses rapidement publiées par l’international tricolore, la polémique ne désenfle pas et la justice s’est même emparée du dossier.

"Il convient de préciser que cette vidéo a été malencontreusement rendue publique (publiée en « story ») par Monsieur Jaminet sous l’empire de l’alcool, et ce alors même que la ladite vidéo était destinée à n’être communiquée qu’à ses amis d’enfance via un groupe de discussion privé sur Instagram", a indiqué son avocat, Maître Carlo Alberto Brusa, via un long communiqué.

"Un humour potache, vulgaire, voire discutable"

Rappelant que les membres de ce groupe, qui "ont des origines diverses et variées" ainsi que des "cultures différentes", échangent souvent les uns avec les autres des contenus à vocation humoristique. C’est donc dans le cadre de cette discussion avec des amis d’enfance que Melvyn Jaminet a tenu les propos qui lui valent désormais d’être la cible de nombreuses critiques. Maître Carlo Alberto Brusa ainsi chercher à mettre l’accent sur cette volonté de faire de l’humour, même de mauvais goût.

"Or quand bien même leurs échanges peuvent être teintés d’un humour potache, vulgaire, voire discutable du fait d’une certaine trivialité, il n’en demeure pas moins que Monsieur Jaminet n’a jamais eu un quelconque comportement raciste", a poursuivi le conseil du joueur du RCT. "Et ce pour la simple raison que les valeurs de respect, de bienveillance et d’entraide l’animent depuis son plus jeune âge de sa vie d’homme et à travers sa passion du rugby."

Avant de regretter la déferlante de la presse et des réseaux sociaux contre son client: "Cela n’a malheureusement pas empêché la sphère médiatique et des internautes de clouer monsieur Jaminet au pilori, la vindicte populaire n’hésitant nullement à bafouer allègrement son honneur."

Du chambrage entre amis dont un "d’origine maghrébine"

Soucieux de faire respecter la présomption d’innocence de Melvyn Jaminet avant son passage devant les dirigeants du RCT, Maître Carlo Alberto Brusa s’est ensuite fendu d’une défense que les détracteurs du rugbyman pourraient qualifier de maladroite, a minima, au moment de mettre en avant les soutiens apportés à son client par certains de ses amis.

"Les témoignages rédigés spontanément par certains membres de ce groupe de discussion, l’un d’eux étant « d’origine maghrébine » attestent que la vidéo était la réponse à un échange au cours duquel les membres se chambraient."

Empêtré dans cette affaire dont il aurait souhaité qu’elle ne quitte jamais la sphère privée, Melvyn Jaminet se dit pourtant "à la disposition" du Rugby Club toulonnais ainsi que de la FFR voire de la justice pour expliquer qu’il n’a jamais eu aucune intention raciste.

Jean-Guy Lebreton Journaliste RMC Sport