PSG-Gérone: Matvey Safonov, l’ambitieux gardien du PSG qui espère détrôner Donnarumma

La signature de Matvey Safonov cet été, contre 20 millions d’euros en provenance de Krasnodar (Russie), avait surpris. Son discours, lui, avait interpellé, quand le gardien affirmait d'emblée ses ambitions à un journaliste russe: "Je ne suis pas prêt à m'asseoir sur le banc. Beaucoup de choses dépendent de moi. Il m’appartient de faire de mon mieux. […] Je ne me vois pas comme un numéro deux. Je ne veux pas être un joueur remplaçant. S’ils font de moi un n°2, les choses ne vont pas être faciles pour le n°1."

La vérité est que pour le moment, le Russe regarde les matchs depuis le banc de touche. Mais la blessure de Gianluigi Donnarumma et l’absence de l’Italien contre Gérone devraient offrir au portier ses premières minutes sous les couleurs parisiennes. Sur le profil, le gardien ressemble plutôt à son concurrent italien.

>> PSG-Gérone: les infos EN DIRECT

A l’aise sur sa ligne, il a progressé au pied

Légèrement plus petit que Donnarumma (1m92 contre 1m96), Safonov est un gardien à l’aise dans les airs, ce qui n’est pas toujours le cas du champion d’Europe 2021. "Safonov y va lors des sorties aériennes, il prend les risques et va chercher les ballons. Il ne reste pas sur sa ligne", soulignait auprès de RMC Sport, Charles Kaboré, lors de sa signature. En Russie, il était considéré comme fiable sur les corners ou les coup francs à aller chercher sur les têtes adverses.

Son gros point fort est sa capacité à agir très vite sur sa ligne. "Il nous a sauvés beaucoup de fois, il pouvait sortir des face-à-face, c’était impressionnant", s'est souvenu Kaboré pour RMC. "Il est très fort sur sa ligne."

Des réflexes et une capacité à aller vite au sol ou sur les côtés qui lui ont parfois permis de sauver quelques erreurs au pied en début de carrière. Car Safonov est un gardien qui n’hésite pas à jouer court, au pied, à relancer rapidement, orienter le jeu. Au PSG, il est considéré comme à l’aise dans ce domaine, cher à Luis Enrique. L’entraîneur a d’ailleurs validé lui-même le gardien, déniché par le conseiller sportif Luis Campos.

"Il prend beaucoup de risques au pied car à Krasnodar, on ressortait vraiment le ballon de derrière et lui sait le faire très bien", nous a assuré Kaboré. S’il lui est arrivé de rendre directement des ballons lors de ses premières saisons, le portier a progressé sur ce point et semble présenter aujourd’hui nettement plus de garanties.

"Il a de bonnes relances et même s’il y a parfois des risques à prendre, il les prenait car il est audacieux, appuyait l’ancien milieu marseillais cet été. A Krasnodar notre jeu était beaucoup basé sur les sorties de balle et il s’affirmait là-dedans. Il prend les bons risques au bon moment." L’intéressé dit aussi apprécier l’exercice des penalties, même s’il à encaissé 37 des 46 tentatives qu’il a subies.

Proche de Skriniar et fan de jeux de société

S’il est discret et calme, le gardien a dû s’affirmer comme un leader sur le terrain. Car à Krasnodar, où il a disputé 175 matchs (53 clean-sheets), le brassard lui a été confié en décembre 2021. Signe de son fort caractère sur le terrain, que le staff a pu percevoir lors du match amical qu’il a disputé contre Sturm Graz en août.

A Paris, le joueur s’est bien intégré dans le vestiaire et s'est lié d'amitié avec son coéquipier slovaque Milan Skriniar. Safonov, qui a dû régler un conflit judiciaire avec son ex-femme lors de son arrivée dans la capitale, apprécie aussi être seul, alors que sa popularité à Krasnodar l’empêchait souvent d’être tranquille en ville.

Il se sent bien à Paris et en France, un pays dont il a longtemps aimé celui qui fut l'un de ses gardiens emblématiques: Fabien Barthez, le Divin chauve. Safonov possède une photo de lui portant le maillot du champion du monde à ses 3 ans. Fan de billard "russe", le gardien apprécie aussi les jeux de société.

Plus qu'un passe-temps, les jeux de société sont devenus une passion chez Safonov, qui a formé une impressionnante collection réunissant aujourd'hui plus de cent jeux. Son père, ancien entraîneur, l’a également poussé à s’intéresser au basket. Ces différentes sources de divertissements lui ont permis d’évacuer la frustration de son début de saison.

Le match qu’il aurait dû disputer lors de la dernière trêve internationale, contre la Thaïlande, a été annulé en raison des conditions météorologiques. Habituel titulaire en sélection, il va, ce mercredi, disputer son cinquième match de Champions League (hors tours de qualification).

"Je veux être le meilleur. Je veux m’améliorer ici et c’est une grande chance pour moi", disait-il sur le site du club cet été. Je suis calme, je pense que pour moi il n’y a pas de pression." Safonov a une première occasion de le prouver.