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LFP: accusé de ne pas avoir suivi la consigne de vote de la L2, Joannin se défend

Bernard Joannin, président d’Amiens élu au conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP), explique pourquoi il n’a pas suivi la consigne de vote du collège L2 favorable à Cyril Linette lors de l’élection à la présidence largement remportée par Vincent Labrune.

Après des semaines de tensions, l’apaisement n’est pas franchement revenu après le verdict de l’élection à la présidence de la Ligue de football professionnelle (LFP) largement remportée par Vincent Labrune, mardi. Les dents de plusieurs présidents de Ligue 2 ont grincé à la vue des résultats avec 14 votes en faveur de Labrune, deux pour Cyril Linette, son adversaire, et un blanc. Ce qui ne correspond pas vraiment à la tendance dégagée après le vote du collège Ligue 2 pour la composition du nouveau conseil d’administration.

"Celui qui a voté blanc à l’élection au CA, c’est moi"

Les présidents de clubs avaient donné leur préférence à Linette (avec neuf voix, contre sept pour Labrune et deux abstentions) et espéraient donc que leurs deux représentants au CA, Bernard Joannin (Amiens) et Pierre-Olivier Murat (Rodez) apportent leur voix à l’ancien journaliste de Canal+. Selon les informations de RMC Sport, Joannin (Amiens) et Murat (Rodez), les deux futurs représentants de L2 au conseil d'administration, auraient alors prévenu qu’ils suivraient la volonté de la Ligue 2 à condition qu’une majorité claire se dégage. L’opposition dément que cette condition ait été fixée.

La majorité obtenue par Linette n'aurait alors pas été jugée suffisante aux yeux des deux représentants, qui se sont sentis libres de voter comme ils l’entendent au CA plus tard dans la journée. "Celui qui a voté blanc à l’élection au CA c’est moi", a confié Joannin, mardi à RMC Sport. "A l’origine, je voulais renouveler la confiance au duo Labrune-Rouger qui a l’expérience des épreuves que le foot a traversées. Ils ont reconnu en plus des erreurs et annoncé des améliorations à venir. Mais devant l’absence de majorité au collège, j’ai préféré rester neutre."

"Une trahison", selon l’un des votants pour Linette. "On leur a dit dès la veille au restaurant (à Joannin et Murat) qu’on souhaitait un respect du vote du collège (de Ligue 2). On leur a redit au moment du collège pour s’assurer qu’ils respecteraient cela. Ils nous ont dit oui. Mais non, ils n’en ont fait qu’à leur tête."

"Je vais vous dire ce qu'il s'est passé et pourquoi je me suis abstenu", ajoute Joannin dans L'Equipe. "Parce que le vote du collège était serré, sans dégager une majorité évidente. On savait aussi que Vincent Labrune serait réélu, avec ou sans mon vote. Je me suis engagé auprès des présidents de L2 pour récupérer, d'ici deux-trois mois, une somme importante, j'espère 1,5 million d’euros par club, après que la LFP aura réduit ses coûts d'exploitation. Je ne me voyais pas être en opposition face à l'équipe en place avec laquelle on va travailler sur ce dossier."

Les pro-Linette attendent désormais le compte-rendu du CA avec une certaine impatience avec, en fond, des discussions attendues sur le maintien du duo Murat-Joannin au CA. "J’ose espérer qu’ils auront tous les deux l’élégance de présenter leur démission", avance un autre président. Certains pro-Labrune ont du mal à entendre les leçons qui leur sont faites. "Il suffit de faire des maths", indique ce président de L2 à l’aise avec les chiffres. "Avec un tel score final, il est évident que des présidents qui ont voté Linette en collège le matin ont voté Labrune ensuite en AG. Donc bon…" "Laissons retomber la pression de l’élection. Tout va rentrer dans l’ordre", conclut pour sa part le président Bernard Joannin.

NC