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Championnats d’Europe (athlétisme): "Maintenant, on va se faire plaisir à Paris", la superbe émotion de Mayer après une énorme frayeur

Kevin Mayer s’est grandement rapproché des minima pour les Jeux olympiques de Paris 2024 ce lundi lors du décathlon des championnats d’Europe d’athlétisme à Rome. Passé tout près du zéro pointé à la perche, le Français a fini par réaliser une performance qui devrait être suffisante pour l’envoyer aux JO. Un immense soulagement pour lui.

Fer de lance de l'athlétisme tricolore et double médaillé d'argent olympique de décathlon, Kevin Mayer n'a toujours pas réalisé les minima pour participer aux JO de Paris 2024 cet été. Après plusieurs rendez-vous manqués depuis le début d'année, la faute à des pépins physiques, l'athlète s'est rapproché d'une qualification olympique lors des championnats d’Europe d’athlétisme à Rome.

Sans objectif de médaille pendant la compétition continentale, Kevin Mayer a presque validé son billet pour Paris 2024 lors de l'épreuve du saut à la perche du décathlon. Le tout après une grosse frayeur. Dès son entrée en lice avec une barre à 5 mètres, après avoir fait l'impasse sur les six hauteurs précédentes, le double vice-champion olympique en titre s'est fait peur en ratant ses deux premières tentatives.

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Une frayeur puis Mayer la libération

Un troisième échec, synonyme de zéro pointé à la perche, aurait ruiné ses chances de concourir aux JO 2024. Mais Kevin Mayer a fini par franchir cette première barre puis une deuxième, à 5m20 dès sa première tentative. Dans les temps de passage pour les minima olympiques, le recordman du décathlon a enchaîné à 5m30. Une nouvelle réussite dès sa première tentative qui lui a donné de précieux points en vue de l'obtention d'un billet pour Paris 2024. S'il a ensuite arrêté son concours à la perche, Kevin Mayer s'est quasiment assuré de participer aux Jeux avant les deux dernières épreuves.

Avec des mimima à 8.460 points, Kevin Mayer devrait les atteindre sans problèmes grâce au javelot et au 1500m. Son plan de bataille prévoit 1.500 points pour les deux dernières épreuves et après la perche, il sera déjà à 7.011 unités.

Kevin Mayer ému aux larmes après l'épreuve de la perche au décathlon des championnats d'Europe à Rome, le 11 juin 2024
Kevin Mayer ému aux larmes après l'épreuve de la perche au décathlon des championnats d'Europe à Rome, le 11 juin 2024 © DR X FranceTV Sport

"Là, pour le coup, le concours était très en retard, on n'a pas eu beaucoup de temps pour s'échauffer. Ma perche était très souple à l'échauffement, j'en ai changé à chaque essai et au dernier essai à 5 mètres c'était toujours trop souple. Je courrais bien, je sautais haut, les perches étaient trop souples, c'était catastrophique", a commenté le principal intéressé auprès de France TV après cette huitième épreuve du décathlon. "Ce saut réussi m'assure les Jeux. Si j'avais raté, j'aurais dû partir pour un autre décathlon."

Et de savourer, les yeux embués de larmes: "Cela fait un an que tout le monde me demande tous les jours si je suis qualifié aux Jeux. J'ai trois fois plus de pression pour me qualifier que pour faire une médaille. Le fait d'être qualifié, je sais que je suis qualifié, peu importe ce que je fais, c'est un soulagement."

"Je pleure juste pour une qualification"

En clair, sauf blessure qui l'empêcherait de s'aligner au lancer du javelot ou sur le 1500m, Kevin Mayer devrait bouclera son décathlon et atteindre les minima pour Paris 2024. La fin d'une longue attente pour le Français qui a aussi reconnu s'être mis une pression terrible ces derniers mois en attendant de décrocher son sésame pour les Jeux olympiques à domicile.

"Ne pas pouvoir sortir de chez soi sans qu'il y ait des gens qui nous crient: 'Alors Kevin, quand est-ce que tu te qualifies?'... C'est une pression que je n'arrivais pas du tout à gérer", a encore expliqué Kevin Mayer après la perche. "Maintenant, on va se faire plaisir à Paris. Je pleure juste pour une qualification..."

Avant de détailler, très ému et proche de pleurer des larmes de joie: "Je sais que j'ai fait vibrer des gens, beaucoup m'ont dit qu'ils avaient pris leur place (pour les JO). Je n'avais pas encore la mienne. C'est quelque chose à assumer qui est vraiment compliqué. Je vis des moments incroyables. Je suis sur les rotules, j'ai mal dormi. C'est pour ça que j'ai arrêté à 5m30. C'est plus difficile que quand je dois chercher une médaille. Je sais que j'ai deux épreuves où je peux me relâcher. J'ai hâte de peaufiner tout ce qu'il faut pour être bien bien meilleur à Paris."

Jean-Guy Lebreton Journaliste RMC Sport